Auteur : givemesomevamp

Traductrice : Moi

Spoilers : -

Rating : M

Genre(s) : Drama/Romance

Disclaimers : Tout l'univers des Cullen appartient à Stephenie Meyer. L'histoire que vous allez lire appartient à givemesomevamp. Quand à moi, je ne suis qu'une humble traductrice.

Bêta : GingerRin... Merci Marine!

Notes : Pour ceux que ça intéresse de lire cette histoire en version originale, le lien se trouve dans mon profil.

Je rappelle que vous pouvez désormais me trouver sur Facebook sous le nom de Saw Trombone... Si vous voulez discuter de mes fics ou vous tenir au courant de ma vie :D Vous êtes les bienvenus!


- Chapitre 10 : Juste une histoire -

-PoV Bella-

On était sur la route depuis quelques heures, en direction de Dieu seul savait où. Je n'aime pas être immobile pendant trop longtemps. Mon cerveau commence à tourner. Et ce n'est jamais très bon ça.

Ferme la bouche.

Foilà. Boufe fermée.

Est-ce que tu peux encore m'entendre clairement?

Je hochai la tête parce que ouaip. Clair comme du cristal.

Alors je peux t'entendre aussi sans faire ça.

Oh. Compris.

Il nous faut un plan.

Et comment on les empêche de nous entendre? Je suis sûre que quelque chose finira par m'échapper.

Tu te rappelles de la chanson avec laquelle tu m'as torturé pendant deux jours d'affilée la dernière fois où j'ai insulté tes goûts musicaux?

Un rire diabolique résonna dans ma tête.

Ouiiiii. Et encore une fois, un rire diabolique résonna parce que ça avait été si BON que ça.

Ouais, je pense que je vais le regretter mais chante la chanson.

Et comment ça va les empêcher de m'entendre? Je veux dire, je le ferais juste pour étouffer la voix du crétin au banjo qui passe à la radio, mais je ne suis toujours pas convaincue qu'ils ne lisent pas dans mes pensées.

Si tu recommences à bêler, je démissionne.

Avec un soupir exaspéré, j'obéis.

"Riding around in my automobile. Duh-dudududada-dun.
Vampire beside me at the wheel. Duh-dudududadua-dun.

Creating a tree toad to bull frog ratio, Duh-dudududada-dun.
Cause they need snacks on the road to go. Duh-dudududada-dun."

Tu as encore une fois oublié les paroles?

Hin-hin. J'aime bien la chanson comme ça cependant.

Bon, je pense que ça gardera ta bouche trop occupée pour nous trahir.

Comment on sait que je chante à voix haute?

Regarde G-Rouge. Il est vraiment amusé. On a qu'à vérifier leurs expressions de temps en temps.

Bien reçu. Alors, quel est le plan?

T'en as pas un?

Et dis-moi quand aurais-je bien pu avoir une abondance superflue de temps pour concocter quelque chose?

Tu as eu une année de temps libre! Mais est-ce que tu as fait quoi que ce soit d'utile? NON.

Je ne savais pas...

Ma petite voix s'éteignit et je me rappelai de jeter un coup d'œil à Rouge et Double Rouge pour m'assurer que je chantai encore à voix haute. Vu que Garrett commençait à serrer un peu les dents, j'étais sûre que c'était tout bon.

PLUS D'UN AN! On a souffert en silence pendant tout ce temps et pour quoi? A quoi ça aura servi s'il meurt maintenant? S'ils meurent tous!

Ma vieille, est-ce que tu as besoin d'une aspirine? Un Pamprin peut-être? Un putain de tranquillisant pour cheval? Je vais trouver le moyen de te fournir parce que tu es extrêmement garce aujourd'hui.

Vraiment?

Ce n'est pas une bonne chose comme 'Oh, regarde! J'ai un nuggets en plus dans mon menu.' Non, c'est plus du genre, 'Oh, regarde! Mon pneu en plus est aussi crevé."

C'est un pneu de rechange, petit génie. Pas un pneu en plus.

Oh, regarde! Ta garce intérieure montre le bout de nez. Ou serait-ce ta garce de rechange?

Okay, tu gagnes. Je suis désolée. Il nous faut juste un plan.

Je réfléchis...

Je réfléchis...

Je réflé... Oh! Des Pamprin!

Je me suis déjà excusée, qu'est-ce que-

Non. C'est ça le plan!

Tu m'as perdue. Je ne sais pas comment t'as réussi à faire ça, parce que je partage littéralement ton cerveau avec toi, mais t'as réussi à me perdre. Des Pamprin?

Tout ce que j'ai à faire, c'est les convaincre de m'emmener au magasin et ensuite créer une diversion.

Et comment t'as l'intention de faire ça? C'est des vampires. Une ubber-intelligence vient avec leur eau de Cologne intégrée et leur peau en diamant.

De la même façon que toutes les femelles du monde entier évitent les cours de sport: en profitant de l'aversion naturelle des mâles pour les problèmes menstruels.

Un autre coup d'œil aux vamps révéla des visages tendus et une autre conversation 'super sens uniquement'.

Au moins, on sait qu'on est capable d'empêcher toutes ces conneries de s'échapper de notre bouche si on se concentre suffisamment.

Ça aide aussi que mes médicaments ne fassent plus effet. Il doit être presque l'heure de ma dose matinale.

Est-ce qu'on doit redouter un état de manque? Je veux dire, est-ce qu'on risque d'être en manque?

Une chose à la fois. Je m'en inquiéterais demain.

Bien que ça me fasse mal de l'admettre, je suis d'accord avec toi. On doit se concentrer.

Donc ce sera Magasin-Fugue-Virée à Washington-Retour à l'Asile.

OU, et ce n'est qu'une suggestion, pourquoi on éviterait PAS d'aller dans l'état où des clébards enragés errent et on utiliserait juste un téléphone.

Oh, ça me plaît. Magasin-Fugue-Coup de Fil à Forks-Retour à l'Asile.

Contente-toi de l'appeler et de lui dire qu'on retourne à l'Asile.

Je ne peux pas mettre les Rouge en danger après tout ce qu'ils ont fait pour moi.

On finira bien par trouver quelque chose. Peut-être que tu as finalement libérer ton Hulk intérieur. Y'a une femme enceinte qui a soulevé un mini-van de son mari et un geek qui a déchiré un annuaire en deux à mains nues et tu vas téléphoner à un loup-garou. Tout ce que je dis c'est que c'est possible.

"Isabella." La voix de Peter me sortit de mes pensées. Maintenant, je n'avais plus qu'à ne pas penser à mon plan jusqu'à ce qu'on ait l'opportunité de le lancer.

Phase une: complétée.

Je me sentis presque coupable en m'enfuyant par l'entrée de service. Janet, l'experte en tampons locale, avait même demandé aux agents de sécurité de trouver Garrett pour que je n'ai pas à le chercher dans tout le magasin. Lorsque je vis Johnny Boy dehors, je réussis à le supplier de m'emmener et je trouvai même un dollar en monnaie en me dirigeant vers sa voiture.

Ne suis-je pas chanceuse!

Je regardai par la fenêtre lorsqu'on prit le premier virage et ne vit personne à nos trousses. Au mieux: j'avais probablement dix minutes. Je pris le temps de me détendre pour une de ces minutes.

Phase deux: complétée.

Une boîte de Pamprin: 2$37. Un pot de glace: 3$50. Quatre boîtes de serviettes hygiéniques: 20$. L'expression sur les visages de tes vampires quand tu te débarrasses d'eux? Ça n'a pas de prix. C'est vrai. Il y a des choses que l'argent ne peut pas acheter.

Tu sais que tu es diabolique, n'est-ce pas?

J'adorais avoir l'opportunité d'utiliser ma voix du Docteur Denfer. J'avais envie de lever le petit doigt jusqu'à ma bouche, mais je résistai.

A moitié diabolique. Ou peut-être un quart diabolique. Le coca light du diable. Ou-

Stop! Je-

une calorie du diable, dis-je rapidement. Voilà, j'ai fini.

Je haussai très discrètement les épaules en ressentant un regard noir mental alors qu'elle-je m'éclaircissais la gorge.

Comme je te le disais avant d'être si rudement interrompue, je pense qu'on devrait appeler Charlie à la place.

Hmmm...

C'était logique d'appeler Charlie pour le prévenir aussi rapidement que possible. L'hôpital l'avait probablement déjà appelé pour le prévenir que j'avais disparu, et je détestai l'idée qu'il puisse s'inquiéter encore plus pour moi. Je lui - lui et tous les autres - avait fait traverser tellement de choses quand le garçon m'avait quittée. J'étais tombée en miettes. Je savais qu'il s'était longtemps inquiété pour moi. Lorsqu'il avait enfin cru que j'allais mieux, j'étais 'partie dans les bois de la Rez, et avait été attaquée par un ours'. Puis je lui avais dit que j'avais besoin d'une aide qu'il ne pouvait pas me donner, et je l'avais abandonné à nouveau. Putain de fille de l'année.

Je fus sortie de mes pensées par des mouvements à ma gauche. Johnny Boy semblait être quelqu'un de bien. Ce serait vraiment dommage qu'il perde son putain de bras. J'étais sûr qu'il utilisait sa main droite chaque nuit. Heureusement, il obéit à mon ordre avant de compléter sa combo de baîllement-bras-autour-de-l'épaule qu'il avait amorcé.

"Ne me touches pas." Ma voix était froide et détachée comme elle devait l'être. Il eut l'air surpris que je parles de sa tentative à voix haute. Je gardai un visage impassible et mes yeux droits devant moi alors qu'il étudiait mon visage à la recherche d'une explication ou d'une excuse. Il ne trouva ni l'une ni l'autre. Il y avait des choses pour lesquelles je ne m'excuserais plus jamais. Rejeter un contact physique indésirable était l'une de ces choses.

C'est toujours indésirable pour moi.

J'ai cru que j'allais vomir ou m'évanouir ou parler dans une autre langue lorsque Janet m'a touché pour l'amour de Bob.

Il s'arrêta peu de temps après ce moment gênant, et je le remerciai avant de me précipiter dans la station. Je vis le caissier feuilleter le dernier 'Playboy' en date derrière le comptoir.

"Excusez-moi?" Ce bâtard ne releva même pas la tête. "Excusez-moi, monsieur, est-ce que vous avez un téléphone que je pourrais utiliser? C'est une urgence," haletai-je, essoufflée par mon entrée hâtive.

"Ouais. Dehors, près des toilettes," me répondit-il d'une voix monotone. Me précipitant à l'extérieur de la station décrépie, je regardai à nouveau autour de moi pour m'assurer que mes petits copains aux dents longues n'étaient pas là. Ma main plongea dans ma poche et attrapa rapidement la monnaie dont j'avais besoin. Je pris une profonde inspiration avant de composer le numéro.

Phase trois: complétée.

Deux sonneries plus tard, une voix bourrue que je reconnaîtrais n'importe où répondit, "Police Départementale de Forks, Sherriff Swan."

"Papa?" Je n'arrivai pas à croire que j'étais en train de lui parler. C'était si bon de juste entendre sa voix. Rien que pour cet instant, cette année à l'asile en valait la peine. "Papa, c'est moi."

"Bella?" demanda-t-il d'une voix complètement incrédule.

"Ouais Cha-Papa, t'as une autre fille?"

"Isabella! Où es-tu? On a apprit ce qui s'est passé à l'hôpital." Il ne veut certainement pas dire-

"On?" Non. C'est impossible.

Il souffla. "Oui, on. Jake est ton meilleur ami. Bien sûr qu'il s'inquiète. Si tu te rends maintenant, on pourra t'aider." Il ne me restait pas assez d'argent ou de temps pour mentionner tout ce qui n'allait pas dans cette déclaration.

On continue...

"Papa, je ne peux pas faire ça. Je t'ai appelé pour te prévenir-" mais Charlie m'interrompit.

"Ça suffit. Je ne peux pas t'aider si tu ne veux pas de mon aide. Il est temps que tu apprennes ce qu'est l'amour à la dure. J'ai laissé cette situation continuer trop longtemps."

C'est quoi ce bordel?

Pas le temps. Des vampires sont en route pour venir me chercher et je dois le prévenir.

Essayant de rester calme et concentrée, je pressai mon front contre le mur et fermai les yeux. Ce coup de fil était tout ce qui comptait à cet instant.

"Sûr, sûr. Si tu le dis, Papa; je ne veux rien de toi. Je t'ai appelé pour te prévenir au sujet de J-Ja-Jacob." J'avais dit son nom.

J'ai dit le nom du clébard-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom.

Quel progrès.

"Quoi Jake?" me demanda-t-il d'une voix brusque avant de chuchoter, "Si c'est cette histoire de loup-garou, je sais déjà."

Qu'est-ce que...Y'a pas moyen qu'il connaisse la vérité. Pas moyen.

Je haletai. "Tu sais. Tu sais qu'il m'a attaquée?"

"Attaquée?" Il poussa un lourd soupir, "Bella, j'ai honte de toi. C'est ton meilleur ami. Celui qui t'a remise sur pieds quand la sangsue et sa famille t'ont abandonnée dans la forêt comme un chien. Comment oses-tu essayer de salir son nom?"

Charlie sait pour le garçon? Et sa famille?

Non! Ce n'est pas sensé se passer comme ça. Non.

"Non! Papa, il-" m'a fait du mal. Des larmes coulaient le long de mes joues mais je ne fis pas mine de les essuyer. Des nouvelles les remplaceraient immédiatement.

"Il m'a dit que tu finirais peut-être par l'accuser mais je n'y avais jamais cru. Pas ma fille. Jake m'a déjà dit ce que tu as fait, Isabella, pas besoin de mentir." La façon dont il cracha mon nom me brisa le coeur. J'étais sa fille.

JE SUIS SA FILLE!

"Que t'a-t-il dit?" lui demandai-je d'une petite voix. C'était le mieux que je pouvais faire. Je ne voulais pas savoir, mais j'avais besoin de savoir

"Il m'a parlé des voix et de tes tentatives de suicide."

"Tentatives?" J'étais trop fatiguée pour continuer à lutter.

"Oui, tout. Il m'a dit que quand il t'a dit qu'il allait s'occuper d'Emily après la mort de Sam, tu t'es jetée sur lui. Quand il t'a rejetée, tu l'as provoqué jusqu'à ce qu'il perde son calme. C'était un accident, rien de plus."

Quand- je- accident...

BORDEL de MERDE!

"Papa! Je suis entrée à l'asile pour toi. Pour te protéger-" Il devait me croire. Il le fallait. J'étais à lui! Sa fille!

"Isabella! Je ne t'écouterais PAS salir le nom d'un brave jeune homme juste pour justifier ton comportement inacceptable. Tu es volontairement entrée en hôpital pour recevoir l'aide dont tu avais besoin et maintenant je te suggère d'y retourner." Et il raccrocha.

Il avait raccroché...Il avait raccroché...Il avait raccroché.

Je ne sais pas combien de temps je restai debout là avec cette pensée tournant en boucle dans ma tête.

Pas vraiment important.
A écouter la tonalité du téléphone. Elle me hurlait qu'il m'avait raccroché au nez.

Elle me provoquait.
Le combiné finit par glisser de ma main moite.

Avec ça, mes autres pensées qui attendaient de me submerger m'attaquèrent.

Mon père le croit lui.
Mon père le croit lui plutôt que moi.
Mon père se moque de ce qui m'arrivera.
Mon père l'a écouté lui mais a refusé de me donner la chance de m'expliquer.
Mon père protège le pire monstre que j'ai jamais rencontré.
Mon père n'est plus mon Papa.

Mon Père n'est pas mon père...Ma Mère n'est pas ma mère...Mon Amour n'est pas mon amour...Mon Nom n'est pas mon nom...Mon Corps n'est pas mon corps.

Tout ce que je touche, je détruis.
Je baigne tout dans la mort et la destruction.
Je suis le Cavalier Pâle de l'Apocalypse.
Est-ce que le porteur de mort peut expérimenter la douceur de la mort?
Je peux-

Je fus sortie de ma morbidité lorsque je sentis quelqu'un me soulever. Étais-je assise? Je n'avais pas la volonté de m'en inquiéter. Je me laissai tomber dans les bras d'un des Rouge - supposai-je - savourant le maigre réconfort de son étreinte froide. Dans les bras de mon ange de pierre, je fis la seule chose à faire pour le moment, je fondis en larme.


Je me réveillai dans le noir, les yeux brûlants et gonflés, le ventre grognant, et les oreilles douloureuses.

Facilement expliqué par le fait que tu as pleuré toutes les larmes de ton corps, par le fait que tu n'as pas mangé depuis plusieurs jours, et par la musique country qui s'échappe de la radio.

Je pense que je vais recommencer à chanter...

"Non!" me crièrent trois voix.

"Très bien. Change de station alors."

Garrett tendit la main et éteignit la radio. "Quelqu'un a du mal à obéir aux ordres," marmonnai-je et un petit sourire étira ses lèvres, mais ce sourire n'avait rien à voir avec sa confiance joyeuse et sans soucis habituelle. Un G-Rouge sérieux n'était bon pour personne.

"Petite, il faut qu'on parle," me dit-il gentiment. Rouge me regardait dans le rétroviseur. Ses yeux étaient bien trop connaisseurs à mon goût. L'ignorant, je me tournai vers Garrett.

"Petit-déjeuner, d'abord." Ma voix était rauque comme celle d'une fumeuse de quatre-vingts ans, donc il accepta après un petit hochement de tête de Peter.

Une virée rapide au McDo et un menu plus tard, ils me regardaient tous les deux avec impatience. J'aurais aimé traîner encore un peu mais apparemment, ils ne me faisaient pas assez confiance pour me laisser aller où que ce soit.

Je ne sais vraiment pas pourquoi.

"Quoi?" Je levai les yeux au ciel. "Je ne lis pas dans les pensées. J'ai besoin que vous utilisiez vos mots, les garçons."

"Tu connais un loup-garou?" me demanda Garrett d'une voix légèrement admirative.

"Une meute," répondis-je sèchement.

"Quoi-"

"Euh, non, trouducs. On va jouer à ce petit jeu 'Quid pro quo'. Une réponse pour une réponse. C'est mon tour. Hmmm."

A la base, c'était juste pour gagner du temps, mais je réalisai ensuite que je pourrais peut-être découvrir des infos importantes comme ça. "Vous avez des dons?"

Ils échangèrent un coup d'œil avant que G-Rouge n'admette, "Je n'ai pas de don, mais Peter..." et il s'interrompit. Je tournai la tête vers Rouge qui regardai maintenant la route comme si c'était une strip-teaseuse.

"Alors?"

"Je ne considère pas ça comme un putain de don et ce n'est pas toujours utile. Je sais juste des trucs."

"Comme une encyclopédie ambulante, une boule de cristal...quoi?" Il plissa légèrement les yeux avant qu'un sourire satisfait apparaisse sur ses lèvres.

"Quid pro quo, Chérie. Expliques-nous cette meute de loups-garou."

"Sous la forme d'une question, je te prie." Je m'attendais à son grognement donc je ne fus pas surprise. "Très bien.

Dans la Réserve Indienne de La Push, les adolescents ont un problème de puces. Dès que des vampires sont dans le coin, ça réveille un gêne que leur a transmis leurs pères et les pères de leurs pères avant eux. Ils sont les protecteurs de la tribu." Je ne pus pas retenir un reniflement en prononçant cette dernière phrase.

"Rouge, pourrais-tu m'expliquer cette histoire de connaître des trucs?" lui demandai-je.

Ouaip, sous la forme d'une question. Suce donc ça.

Garrett ricana et j'étais prête à parier que j'avais dit ça à voix haute. Il rigola encore plus. Je me demandai s'il connaissait HBO - c'était beaucoup plus amusant et il avait la chance de voir quelqu'un nu.

Rouge m'expliqua cette histoire d'intuition, et j'eus l'impression qu'il restait volontairement vague. Il me gâchait mon tour.

Connard.

G-Rouge prit le troisième tour. "Pourquoi tu voulais retourner dans cet endroit?"

Bon, je leur dois une réponse vague et inutile.

"Je ne le voulais pas." Ils plissèrent tous les deux les yeux. "Mon tour. Est-ce que vous avez des âmes-soeurs ou est-ce que vous êtes des potes de baise?"

"NON!" s'exclamèrent-ils tous les deux avec dégoût.

J'en conclus qu'ils ne sont pas de ce bord.

Quel dommage.

"Je n'ai pas d'âme-soeur et je n'en veux pas," me répondit Garrett d'une voix sèche.

Je pense que j'ai offensé sa délicate sensibilité.

Le léger grondement que j'entendis me le confirma. "Désolée, mon Précieux. Rouge Originel?"

"Oui, j'ai une âme-soeur."

Sérieusement. Je peux jouer à ça toute la journée.

Et lui aussi.

"Qu'est-ce que tu essayais de dire à ton père?" me demanda Rouge, les yeux à nouveau fixés sur la route. Je pense qu'il savait que ce serait plus facile pour moi de répondre comme ça. L'absence de contact visuel rendait la chose moins personnelle. Bordel, j'avais été si distraite par notre jeu du 'plus en plus vague' que je n'avais pas eu le temps de m'inquiéter des questions qui - je le savais - allaient venir.

Est-ce qu'il l'a fait exprès?

Mais comment pourrait-il...le savoir. Son sourire en coin se transforma en vrai sourire lorsque je réalisai cette vérité.

"Je sais des trucs parfois."

Tu crains vraiment, vraiment beaucoup.

Après que G-Rouge ait fini de rire, je répondis à la question à contre-coeur. C'était une partie de notre petit jeu que avec laquelle je voulais en finir au plus vite, mais je ne savais pas vraiment comment leur donner une explication satisfaisante sans leur en dire trop.

"Qu'il était en danger parce que je n'étais plus à l'asile." Ils échangèrent un coup d'oeil troublé, mais avant qu'ils ne puissent me poser une autre question, je leur demandai, "Comment s'appelle ton âme-soeur?" J'avais décidé qu'il valait mieux que je sois spécifique.

"Charlotte Whitlock," me dit-il d'une voix fière et forte. "Maintenant, comment tu le protégeais?"

"J'ai passé un marché avec le nouvel Alpha de la meute. Satan, comme j'aime l'appeler." Ils perdirent finalement patience.

Je suis surprise qu'ils aient tenu aussi longtemps.

"Très bien, je vais vous faire un résumé du marché que j'ai passé et des raisons pour lesquelles je l'ai passé. En échange, vous répondrez à toutes mes questions pour le reste du trajet. Marché conclu?"

"Marché conclu," s'exclamèrent-ils.

Fais vite. Comme si tu arrachais un pansement.

"C'est l'histoire classique d'une fille qui rencontre un garçon. La fille découvre que le garçon est un vampire. Un nomade essaye de tuer la fille. La famille du garçon vampire protège la fille et tue le nomade. Le garçon décide qu'il n'aime pas la fille et part - avec sa famille. Et c'est là que ça se complique. Vous voyez, la stupide fille tombe en miettes. Un ami d'enfance aide la fille. Il devient son meilleur ami. Mon meilleur ami." Je m'interrompis et essayai de me reconcentrer, étouffant ces sentiments irritants qui faisaient surface. Je ne faisais que raconter une histoire. Je pouvais le faire. Juste raconter une histoire. "Puis, parce que j'ai la pire chance au monde, l'ami devient un loup-garou géant."

"Tu étais amie avec un jeune loup-garou? Ils sont dan-" Un coup d'oeil à mon expression et Garrett s'interrompit.

"Si les loups n'avaient pas été là, je serais morte il y a deux ans." Me détendre suffisamment pour continuer le résumé de mon passé tordu étant impossible, je me forçai à cracher le rester en priant Dieu pour qu'ils comprennent tout ce que je leur disais parce qu'il n'y aurait pas moyen que je me répète. "L'âme-soeur du nomade veut se venger. 'Une âme-soeur pour une âme-soeur', blah blah blah. Mon ami voulait qu'on devienne plus que des amis et il était de plus en plus...persistent. Il voulait plus que je ne pouvais lui offrir. Donc j'ai commencé à mettre de la distance entre nous. J'ai même dû aller demander de l'aide à l'Alpha. Les loups ont une hiérarchie et si l'Alpha donne un ordre, ils doivent obéir. Ça a marché mais ils étaient ma famille et ils me protégeaient donc j'étais toujours à la Rez."

"Un jour, la garce est venue à la plage avec une armée de vampires assoiffés de sang. Elle était venue pour moi. Elle a tué l'Alpha et cinq autres. Mon ami était le véritable Alpha, et avec ses nouveaux pouvoirs sont venues de nouvelles responsabilités. Il a passé un marché avec la garce. Son armée était décimée mais aurait pu tuer encore quelques loups. Il l'a laissée repartir après lui avoir expliqué que je n'étais pas assez bien pour le garçon vampire, qu'il m'avait quittée, que j'avais été misérable depuis et que je le resterais. 'Vivre dans l'enfer qu'elle s'est crée elle-même est certainement la meilleure des vengeances, non?'

"Après...après d'autres drames, il a décidé que s'il ne pouvait pas m'avoir, personne ne m'aurait. J'ai accepté d'aller au centre pour protéger Charlie et le reste de ma famille. Victoria et lui ont formé une alliance. Forgée par leur haine pour moi et pour le garçon et sa famille. Les loups ne sont sensé protéger que les leurs. Et comme vous pouvez le voir, je ne suis ni Native Américaine, ni canine."

Ils restèrent silencieux pendant au moins dix bonnes minutes alors que je continuai à étudier l'arrière du siège de Garrett jusqu'à ce que Peter me demande, "Qu'est-ce qui a changé? Je ne pense pas que ton ami ait toujours été comme ça." J'y avais souvent réfléchis. C'est une observation clinique.

"Je ne pense pas que ce n'était qu'une seule chose. Le changement principal a eu lieu pendant la bataille. Les loups sont liés de nombreuses façons - mystiques et physiques. Ça leur permet de faire une excellent travail d'équipe, mais quand l'un d'entre eux meurt, c'est plus que traumatisant. Perdre son bras et son frère au même moment. Ils ont perdus six frères ce jour-là. La moitié de leur Meute. Ils étaient pratiquement tous des adolescents; des petits garçons, vraiment. Et je pense que c'est l'un des autres facteurs. Se Transformer équivaut à ingérer dix ans de stéroïdes en un seul coup, sans compter la colère qui vient naturellement avec le pouvoir: ce qui nous donne un déséquilibre hormonal sévère. Le dernier des facteurs vient de l'esprit de l'Alpha lui-même, je pense. Un Alpha fort donne une Meute forte. Un Alpha malade, dément et psychopathe donne...ben."

Toussant pour m'éclaircir la gorge et me débarrasser du ton impersonnel que j'avais employé pour raconter mon histoire, je repoussai toutes pensées de ce jour-là de mon esprit.

Verrouille cette merde au plus profond de ton esprit.

"A moi." Ils se tournèrent tous les deux vers moi et haussèrent les sourcils. "Slips kangourou ou boxers?"

Acceptant que c'était la fin de la partie animale de notre conversation, ils répondirent à mon flot de question continue pour les deux heures suivantes.


Le garçon que je croyais être mon futur se tient devant moi, entourés par des nuées de vert et de brun. C'est probablement des arbres mais je ne peux pas en être sûre. Il est tout ce qui m'intéresse; mon cœur. Pourquoi regarderais-je ailleurs alors qu'il est devant moi?

Ses lèvres que je n'ai pas assez embrassé s'ouvrent et il prononce des mots que je ne comprends pas.
Ils sont en Anglais. Placés correctement.
Mais je ne comprends toujours pas.
Pas assez bien pour moi? N'importe quoi.
Temps de partir? Allons-y.
Je ne suis pas assez bien pour toi? Je l'ai toujours su.
Tu ne veux pas de moi? Oh...

Tu ne veux pas de moi.
Mon corps tremble alors que ma poitrine se déchire en deux.
Tu ne veux pas de moi.
Douleur physique. J'agrippe ma poitrine.
Tu ne veux pas de moi.
Je ne peux plus respirer.
Je ne veux plus respirer et je ne veux pas y croire.

Je cligne des yeux et le garçon a disparu. Je sens douloureusement son absence. Je suis roulée en boule par terre sur le sol familier de la forêt. Je sais que je devrais me relever et rentrer mais je ne peux pas. Non, je ne veux pas. Je ne veux pas me relever. Je vais rester dans cet endroit antique pour pleurer. Pleurer pour mon amour éternel dont l'amour n'a pas duré un an. Pleurer la perte de mon coeur où l'amour restera fort pour le reste de ma vie inutile.

Je cligne des yeux et les arbres ont disparu mais la vaste mer s'étire devant mes yeux. Je me tiens au bord du précipice, et regarde les vagues blanches s'écraser sur les rochers. Mes cheveux me fouette furieusement le visage. Et la voix de velours de mon amour résonne dans mon esprit alors que je m'élance.

Je cligne des yeux et je suis dans ma cuisine, complètement trempée. Regardant si je vais bien, mon sauveur se penche vers moi. Me couvant du regard. Écrasant ma petite silhouette de la sienne, ses mains sont stratégiquement placées de chaque côté de mon corps pour m'empêcher de m'échapper. Ses intentions sont évidentes. Son regard voyage de mes lèvres sèches et craquelées à mes yeux. Il se penche un peu plus.

Mon coeur commence à s'emballer et à crier que ce serait une trahison. Une trahison pour personne - sauf moi. Je lui dois bien ça. Je peux lui donner un baiser. Il réduit la distance entre nous rapidement. Ses lèvres sont trop chaudes et étrangement déplaisantes sur les miennes. Son épaisse langue pénètre ma bouche vierge avec force. Je suis soulagée lorsqu'il se recule mais je vois son petit sourire victorieux. Il pense que sa conquête est enfin sûre. Je lui fais un petit sourire triste et lui dis la seule chose que je peux lui dire. "Je suis désolée."

Une fois de plus, je cligne des yeux et mon environnement change. Je suis sur la plage, entourée par ma famille adoptive. Ma protection pour la dernière année. Se dressant une fois de plus entre moi et une mort certaine.
Une douzaine de loups géants; ma dernière ligne de défense.
Une armée de vingt-cinq vampires assoiffés de sang; sa dernière chance.

Des grognements féroces étouffent le bruit des vagues et du tonnerre. Sans aucun signe avant-coureur que mes faibles yeux d'humaine puisse percevoir, l'épique bataille de créatures mythiques débute. Je ne vois rien d'autre que des nuées de couleurs et de fourrures. Je n'entends rien d'autre que mon sang me battant aux tempes et des bruits métalliques et des hurlements de douleur. Tout aussi soudainement que ça avait commencé, ça s'arrête.

Tout se fige.
Notre Alpha bien-aimé est tombé.
Allongé nu, le visage dans le sable.
Des rivières rouges retournant à la mer.

Le cri de désespoir des bêtes toujours debout résonnent sur la terre et les falaises. Mes frères sont morts pour moi ce jour-là. Alors que mon horreur et ma culpabilité à la scène sur la plage enfle, je succombe à l'inconscience. M'évanouissant comme une héroïne de vieux livre plutôt que comme réagissant comme le monstre de destruction que je suis.

Je me réveille, secouée par le barrage d'images derrière mes paupières. Un frisson qui n'a rien à voir avec la température secoue mon corps lorsque je réalise où je suis. Ce garage qui était si réconfortant - un havre de paix - est maintenant la terreur incarnée. Cette maison loin de ma maison m'avait manqué dernièrement, depuis que j'avais commencé à garder mes distances de ses habitants. Alors que j'inhale l'odeur musquée de la sueur, de la poussière et de l'huile de moteur, une porte claque.

Un tremblement violent me secoue alors que je me jette au bas du vieux canapé. Mon souffle se fait haletant. De l'autre côté de la voiture. Je dois aller de l'autre côté de la putain de voiture. Je vois de la lumière provenir de la petite fenêtre sur la porte. Ma lumière au bout de ce tunnel de l'horreur. Si je peux juste-

Une grande main calleuse m'attrape brusquement le bras. Me tirant en arrière pour me presser contre son torse nu brûlant. Je me débats. Oh mon Dieu, comme je me débats et je hurle. Mais je sais que personne ne me viendra en aide.


NOOOOOOOOON!

Où est le feu-

"Petite!" criait Garrett, essayant de noyer le bruit des sirènes.

Oh. C'est moi.

Bordel!

Fermant la bouche et soulevant mes paupières lourdes, je remarquai que nous étions sur le bas-côté de l'autoroute. Je couvris mes yeux alors que quelques larmes de plus m'échappaient.

Je ne peux pas le refaire. Je ne peux pas-

Je sais. Chut. Tout IRA bien.

Je ne peux pas.

Malheureusement, je pense que c'est juste un avant-goût. L'effet n'était pas total parce que tu as encore des médicaments dans le sang.

Les deux Rouges se tenaient à l'extérieur de la voiture et me regardaient par la portière ouverte. J'étais heureuse de ne pas avoir à leur expliquer que j'avais besoin d'un large espace personnel pour le moment. Apparemment, ils le savaient. Je hochai la tête à l'attention de Rouge pour le remercier et il me répondit avec une expression d'intense concentration et d'inquiétude. "Citrouille?" chuchota doucement Peter.

Regarde ce que tu as fait. Tu as fait peur aux vampires mangeurs d'hommes.

Je reniflai, comme toute personne normale l'aurait fait, à l'absurdité qui m'entourait encore une fois et ils recommencèrent à respirer, légèrement soulagés. Me remettant assise, je me sentis dégoûtante. Mes vêtements mal-taillés me collaient à la peau. Mes tremblements avaient ralentis mais ne s'étaient toujours pas arrêtés, et mon estomac était noué. Mon coeur se calmait cependant. Je me sentais vraiment mal mais il n'y avait pas moyen que j'essaye de me rendormir. Pas jusqu'à ce que j'ai absolument pas le choix.

Décidant qu'on pouvait repartir en toute sécurité, les gars sautèrent dans la voiture et on reprit la route.

"Est-ce qu'on peut s'arrêter bientôt? L'humaine a des besoins."

"Tu prépares une autre fuite?" me demanda joyeusement G-Rouge en haussant un sourcil.

"Non, mais mon urine oui et à moins que vous la vouliez..." Je m'interrompis en haussant les épaules. Ils avaient compris. "Aussi, je pourrais aussi profiter d'un verre de Jack, mais vu que je doute que vous soyez d'accords pour une virée dans un bar, je me contenterais de quelque chose avec une haute concentration de caféine."

Rouge se pencha et me lança un sac en papier. "Tiens, on s'arrêtera bientôt."

Qu'est-ce que...OH!

Jetant un coup d'oeil dans le sac que je tenais, je luttai pour garder mon calme et contenir mes pensées. "Alors on va bientôt s'arrêter?"

Mon visage avait dû révéler quelque chose, cependant, parce qu'ils eurent l'air confus par ma réaction. "Ouais." La façon dont il prononça ce mot m'indiqua qu'il était suspicieux. "On s'arrêtera à la prochaine aire d'autoroute. Comme ça, y'aura moins de témoins si je dois te rattraper."

Je fis un petit bruit d'approbation en essayant de ne pas rire. Alors qu'on se garait sur une aire d'autoroute déserte et sombre, je ressentis une incroyable absence de peur.

Pas vraiment si incroyable que ça. Tu voyages avec les créatures les plus dangereuses qui existe.

Vrai.

Je sautai au bas de la voiture et me tournai pour voir les vampires sortir pour 'se dégourdir les jambes' nonchalamment.

Subtil.

Je me tournai vers eux, haletai, et fis semblant d'être choquée, "Oups. J'avais complètement oublié." Une main sur le front. "Je n'ai même plus d'utérus!" Avec un clin d'oeil, je leur renvoyai la boîte de tampons, qui rebondit sur le torse de Peter avant de tomber au sol, alors que je m'éloignai en riant comme une folle; laissant deux Rouges surpris et enragés dans mon sillage.


Du rock classique, des litres de café, et une demi-douzaine de pause-pipi plus tard, nous roulions sur un chemin couvert de verdure, à l'ombre d'une montagne alors que le soleil se levait, illuminant le ciel d'orange. Les tressauts de la voiture n'aidait pas du tout ma nausée. Mais ça dissimula efficacement mes tremblements; j'étais en train de faire une excellente imitation de marteau-piqueur. Je ne savais toujours pas si c'était dû à mon absence de médicaments ou à mon overdose de caféine.

Pas important.

Vas juste pas vomir l'hamburger qu'ils t'ont forcé à manger sur ce pauvre G-Rouge.

Leurs têtes à tous les deux se tournèrent vers moi avec inquiétude: Peter était inquiet pour sa camionnette et Garrett était inquiet pour ses cheveux.

On dirait qu'il nous ont entendu.

"Accroches-toi encore un peu, Pois Chiche. Plus que quelques kilomètres." Rouge essayait de me rassurer mais ça ne marchait pas vraiment. Il s'arrêta brusquement et je fus arrachée à mon siège juste avant que mon dîner ne réapparaisse violemment.

Après m'être rincé la bouche avec le reste de mon latte, je me sentis beaucoup mieux. Savourant mon plaisir post-vomit, je fermai les yeux et m'allongea sur la route sale pendant un instant. Je me remis rapidement debout lorsque j'entendis un rugissement provenir des arbres derrière moi. Un grondement était en train d'enfler dans la poitrine de Garrett alors qu'il s'accroupissait soudainement entre moi et ma nouvelle menace. Me tournant lentement, je vis une petite femme émerger des arbres. Je ne pus pas me concentrer sur elle parce qu'une autre silhouette apparut dans mon champ de vision et je regardai par-dessus mon vampire vibrant, choquée.

Je ne savais honnêtement pas qui fut le plus surpris des deux. Mes yeux partirent de ses pieds qui auraient été visibles si l'herbe n'avait pas été aussi haute et remontèrent lentement. Sur ses longues jambes recouverte d'un jean sombre puis sur sa chemise qui aurait plus eu sa place sur un bûcheron que sur ce Dieu. Mes yeux se posèrent finalement sur son visage, notant sa mâchoire forte et ses autres traits si masculins avant que mon exploration ne se termine sur ses yeux. Ses yeux noirs et intenses qui étaient fixés sur moi.

"Est-ce que tout le monde le voit?" soufflai-je, incapable de penser à quoi que ce soit d'autre et ne voulant pas prendre le risque de faire quoi que ce soit qui briserait ce moment.

"Oui, Isabella," me dit Peter. Je savais qu'il était sérieux parce qu'il m'avait appelé par mon nom.

Bordel de merde.

Ça sembla sortir de notre public de sa stupeur. Garrett rigola et la femme s'approcha de Rouge. Mon pote aux yeux noirs s'approcha - flotta - jusqu'à moi comme dans un rêve. Il n'avait pas encore détourné les yeux mais ça ne me dérangeait pas.

S'arrêtant à moins de cinq pas de moi, il parla pour la première fois.

"Bella?" chuchota-t-il, d'une voix abasourdie, les yeux brillant de confusion. Je hochai légèrement la tête en confirmation. Après ce qui sembla être une éternité, il ajouta, "Je pensais que tu étais morte."

"Apparemment, je m'en suis remise, Jasper," répondis-je sur le même ton.

Puis je perdis connaissance.


Prochain chapitre : Maudit

[Mode Saw-v2 ON]

Vous voulez la suite ? Moi, je veux des reviews... Vous savez ce qu'il vous reste à faire !

[Mode Saw-v2 OFF]