Une petit fic que j'ai écrite il y a un bout de temps mais que j'avais un peu oubliée… Rien de très spécial.
J'espère que vous apprécierez
Pour que renaisse le printemps
« C'est pour demain »
Ces mots avaient été prononcés entre le plat et le dessert, difficilement, comme une fatalité. Les yeux ambrés baissés s'élevèrent alors vers leurs homologues gris profonds. Le regard d'Hibari n'avait en rien changé à cette annonce toujours franc et distant, il fixait Tsuna. Le jeune homme ne se risqua pas à continuer de parler, de peur de ne pas pouvoir retenir la tristesse montant en lui. Ce fut donc Hibari qui agit, le prenant par la main et l'emmenant sans mot, laissant en plan la vaisselle et les coupes de glace à moitié remplies.
Blottis l'un contre l'autre, les deux hommes somnolaient devant la cheminée, la douce lueur du feu les berçant, rappelant la chaleur et la pureté de la flamme de Tsuna que le gardien du nuage aimait tant. Ils se suffisaient de la proximité de l'autre, à l'aise dans le silence de l'habitude, oubliant un instant l'annonce d'un lendemain incertain.
A l'enterrement de Tsuna, Hibari n'était pas venu. Et plus tard, il n'était pas allé au cimetière, car il savait que le Decimo allait revenir.
Cela faisait plusieurs jours qu'il n'avait pas mangé. Il n'en ressentait pas le besoin. Seul dans la cuisine, le gardien du Nuage n'osait rien toucher, de peur de faire disparaître les précieux témoins des temps passés. Assis, contemplant, il tirait réconfort des petites choses qu'il semblait rester dans ces objets inertes du petit châtain qui avait été il n'y a pas si longtemps en face de lui. Chaque jour cependant, dans les assiettes, les verres, les couvert, la présence de son amant s'effaçait, les porcelaines passant de gardien du souvenir à témoins d'une rupture.
Hibari était hostile mais pas de cette hostilité des hommes forts et sûrs d'eux. Son hostilité était celle de ceux qui s'isolent, se renferment. Il ne supportait plus d'entendre son prénom. Il ne supportait pas non plus de voir un Tsuna 10 ans plus jeune, comme un clone lui semblant pourtant outrageusement différent de l'homme qu'il avait connu. Il était en colère contre lui-même d'avoir laissé agir Tsuna et contre Tsuna de l'avoir laissé. Le regret s'emparait de lui pour la première fois, sentiment inconnu s'infiltrant par chacun de ses pores. Hibari se sentait faible.
Mais lors d'un entraînement du Vongola, il la vit à nouveau la douce chaleur orangée de la dernière volonté, si forte et pourtant si pure, promesse d'un nouvel espoir telle une lueur dans le ciel nuageux. Il sut alors qu'il allait lui revenir.
Comme la vaisselle éparpillée dans la cuisine, il était figé dans le passé, et comme la crème glacée restée intouchée, les barrière qu'il s'était forgé commencèrent lentement à fondre, pour qu'après la neige revienne le printemps.
Voilà j'espère qu'Hibari n'était pas trop OOC et que le tout n'était pas trop guimauve, enfin si c'est le cas, j'espère que vous me pardonnerez, après tout c'est la Saint Valentin !^^