Coucou tout le monde, j'espère que je ne vous ai pas trop fait attendre! J'avoue qu'avec les vignettes que j'ai lancées et ma petite fic HGDM, j'ai eu moins de temps à consacrer à Granger et McCulkin. Mais tout vient à point qui sait attendre, comme on dit!

Une revieweuse m'a confié qu'elle regrettait que l'on voit si peu le couple Lucy/Draco alors je lui dédicace la première scène de ce chapitre, qui les concerne. Ce n'est pas grand chose, pour l'instant, mais je n'avais pas plus de place à leur accorder ici. Par contre, j'ai quelques plans les concernant pour les chapitres suivants, je ne vous en dis pas plus.

En espérant que ce chapitre vous plaira, je vous souhaite une bonne lecture! ;p

Chapitre 11: Les choses se compliquent. . .

« Draco, bon sang, mais qu'est-ce que tu fabriques ? On va se faire choper par Rusard, magne-toi le train ! »

« Reste zen, Lucy, et laisse-moi me rhabiller ! Je vais pas me trimbaler à poils dans les couloirs du château, quand même ! »

« Au cas où tu ne le saurais pas, la volière est l'endroit préféré de miss Teigne. Et si cette chatte de malheur rapplique, ça signifie que Rusard n'est pas loin et alors…. »

« Et alors rien du tout ! Arrête de monter des scénarios catastrophes et aide-moi à retrouver ma chaussette ! »

« On s'en fou, de ta chaussette, ton pied va pas être traumatisé de rentrer tout nu dans ta chaussure, je t'assure ! »

« T'es vraiment stressante, quand tu t'y mets, tu sais ça ? »

Draco avait soudain cessé de chercher sa chaussette pour poser sur Lucy son fameux regard de prédateur en chaleur, celui auquel la gente féminine était génétiquement incapable de résister. Au fur et à mesure qu'il se rapprochait d'elle, avec la lenteur calculée d'un guépard prêt à bondir sur sa proie, ses yeux se faisaient hypnotiques. La jeune fille recula jusqu'à se retrouver aculée contre le mur.

« On n'a pas le temps de jouer là, on doit vraiment partir ! », tenta-t-elle de raisonner son petit-ami.

« On vient de faire l'amour comme des bêtes sous les yeux d'une bonne centaine de volatiles, rien que d'y penser ça me donne des envies… »

« Non Draco, pas encore ! »

« Oh si, je suis un adolescent tiraillé nuit et jour par ses hormones. En tant que petite-amie, tu devrais comprendre ça et m'aider à relâcher la pression, il me semble…»

« Je t'aiderais volontiers mais dans un endroit plus…sécurisé, si tu le permets… »

« Qu'est-ce que tu proposes ? », s'enquit Draco, dont le visage était maintenant à quelques millimètres de celui de Lucy.

Cette dernière avait beaucoup de mal à respirer. Les yeux métalliques du Serpentard étaient brûlants et elle commençait elle-même à s'enflammer.

« J-je… eh b-bien… la salle sur demande… », répondit-t-elle d'une faible voix.

« Trop loin », murmura-t-il, « beaucoup trop loin ».

Il se rapprocha encore, plaquant un peu plus Lucy contre le mur, pour qu'elle puisse sentir son érection.

« Tu vois, je suis au bord de l'explosion », murmura-t-il dans le creux de son oreille avant de descendre parsemer son cou de baisers légers comme des papillons.

Les quelques hiboux et chouettes qui avaient déjà assisté au spectacle quelques minutes plus tôt décollèrent pour aller chasser, il y avait des limites à tout. Les deux adolescents s'effeuillèrent une nouvelle fois en une danse rendue sensuelle par l'envie qu'ils avaient de ne pas quitter la peau de l'autre d'un seul millimètre, pas une seule seconde.

Pendant ce temps, dans le parc de Poudlard, deux silhouettes progressaient en direction du château. Hermione regrettait fortement que la nuit ne soit pas plus noire, bien sombre même, impénétrable, elle aurait souhaité une atmosphère plus intime. Au lieu de cela, un silence gêné s'était installé entre elle et le professeur Rogue, ils n'osaient même pas se regarder. Chacun avançait donc aux côtés de l'autre en faisait mine d'admirer le paysage. Pour la jeune fille, la situation était d'autant plus embarrassante que la lumière de la lune lui donnait la vive impression de se retrouver sous le feu des projecteurs, comme si elle était l'héroïne d'une comédie romantique quelconque et que tout le monde l'observait en se demandant ce qu'elle allait faire ensuite. Mais elle ignorait ce qu'elle allait faire, ce qu'elle devait faire, ce qu'il convenait de faire, dans une telle situation. Elle n'était pas Audrey Hepburn après tout, elle était juste Hermione Granger, une Hermione Granger on ne peut plus désemparée.

Elle ne s'était jamais sentie aussi mal à l'aise avec Ron et Viktor… Cela signifiait-il que le professeur Rogue et elle n'étaient pas faits l'un pour l'autre ? Pourtant, en repensant aux baisers qu'ils avaient échangés, elle n'y pouvait rien, un sourire qu'elle devinait parfaitement idiot s'emparait de ses lèvres. Elle tourna la tête vers l'objet de ses réflexions, qui avançait toujours sans dire un mot, le regard fixé droit devant lui. Son profil se dessinait avec netteté, son grand né busqué, ses joues creuses, ses traits volontaires et le cœur d'Hermione s'affola dans sa poitrine. Oui, elle l'aimait, ça elle le savait : le cœur ne mentait pas, jamais.

Le vent se leva brusquement, elle frissonna et croisa ses bras sur sa poitrine. Le professeur Rogue s'arrêta brusquement, elle ne tarda pas à faire de même, étonnée. En évitant soigneusement son regard, il détacha sa lourde cape et la posa sur les épaules d'une Hermione toute rougissante. Cette dernière tenta désespérément de croiser le regard du sorcier, sans succès. Elle avait vraiment très chaud mais elle n'était pas sûre que la cape y soit pour grand-chose. Elle se disait qu'elle était peut-être bien dans une comédie romantique, finalement. Le héros qui met sa veste sur les épaules de l'héroïne, c'était un cliché bien connu, après tout. Que le professeur Rogue ait ce geste envers elle lui paraissait tout bonnement surréaliste. Ils s'étaient remis en marche depuis quelques minutes et, alors même qu'elle sentait le poids de la cape sur ses épaules, elle n'arrivait toujours pas à y croire.

Ils se retrouvèrent bientôt dans le Grand Hall, la fin du voyage. Peut-être pas, se disait pourtant la jeune fille et cette éventualité faisait naître un frisson de plaisir au creux de son ventre. Hermione chercha encore le regard de son professeur, son regard noir et profond qu'elle aimait tant, mais elle ne le trouva pas. Son cœur manqua un battement, elle baissa alors les yeux pour s'absorber dans la contemplation des dalles inégales qui pavaient le sol du château. Tout allait se jouer maintenant, la sorcière avait un mal fou à respirer : allait-il l'inviter dans ses appartements ? Lui proposer une sorte de rendez-vous ? Elle n'en avait aucune idée, non seulement parce qu'elle n'avait jamais compris les garçons mais qu'en plus Rogue était l'être le compliqué qu'elle ait jamais rencontré.

De sa voix grave, ce dernier mit fin à ses conjectures lui souhaitant une bonne nuit et, sans attendre sa réponse, sans lui adresser un seul regard, il s'engagea dans les escaliers pour retourner s'enterrer dans ses chers cachots. Hermione releva brusquement la tête et vit son dos disparaître avec un pincement au cœur. Elle resserra la cape autour de ses épaules en s'imaginant que c'était ses bras à lui qui l'enveloppaient, que c'était sa chaleur à lui, qui la réchauffait. Ses lèvres s'étirèrent en un sourire mélancolique. Elle était heureuse comme elle ne l'avait jamais été auparavant mais elle sentait, tout au fond d'elle, elle sentait que cette soirée n'aurait peut-être aucune suite. Elle prit pourtant soin d'écarter cette pensée préférant rester heureuse sans condition au moins jusqu'au lendemain. Le lendemain, elle le savait, tout se compliquerait. Pour l'heure, elle était juste une adolescente heureuse et amoureuse, juste ça.

Hermione et Lucy échangèrent un regard étonné lorsqu'elles se retrouvèrent au même moment devant le portrait de la Grosse Dame. La première rougit violemment en repensant à ce qui s'était déroulé à l'orée de la Forêt Interdite, cette scène tellement romantique qu'elle avait jouée pour de vrai, dont elle avait été l'héroïne. La dernière rougit en repensant à ce qu'elle avait fait – deux fois – dans la volière sous le regard indigné d'une partie non négligeable de la population ailée de Poudlard.

« Décidez-vous, jeunes filles, je n'ai pas toute la nuit, moi ! », s'écria alors la Grosse Dame qui fulminait d'impatience. Elle détestait être réveillée à une heure aussi tardive, « Les jeunes d'aujourd'hui s'imaginent-ils que je passe mes nuits à les attendre ? Je suis comme tout le monde, moi, j'ai besoin de sommeil ! »

« On le sait très bien que vous dormez, c'est pas comme si vous le faisiez silencieusement », répliqua Lucy, agacée, en faisant référence au fait que, sans le savoir, la Grosse Dame ronflait comme un tonneau.

Cette dernière fronça dangereusement les sourcils, ce qui ne présageait rien de bon.

« Excusez-nous. Bouse de marabout ! », lança Hermione sans lui laisser le temps de répliquer. Si elles ne voulaient pas passer la nuit dehors, mieux valait faire profil bas.

La Grosse Dame poussa une petite exclamation pincée, si bien que la jeune fille se demanda si elle allait accepter de les laisser entrer. A son grand soulagement, le portrait pivota. Hermione et Lucy allèrent se coucher sans échanger une seule parole, chacune étant trop heureuse pour rompre le charme – déjà bien entamé par l'altercation avec la Grosse Dame – en relatant sa soirée à l'autre.

Le lendemain, Hermione et Lucy s'éveillèrent de très bonne humeur, un peu trop même, car cela aiguisa la curiosité de leurs compagnes de dortoir à qui, bien sûr, elles ne pouvaient rien révéler des raisons de leur euphorie matinale. Car on pouvait bien parler d'euphorie : Lucy avait sauté sur le lit d'Hermione pour la réveiller. Cette dernière, pour se venger, avait pratiquement assommé son amie avec son oreiller. Lucy, en retour, lui avait sauté dessus pour lui chatouiller la plante des pieds et Hermione avait tellement gigoté, battu des jambes, s'était tellement tortillée de rire, qu'elle avait fini par les faire tomber au bas du lit.

C'est dans cette position plutôt comique que les avait trouvées Lavande et Parvati.

« Qu'est-ce qui vous prend ? C'est vos colles d'hier soir, qui vous ont mises de si bonne humeur ? », s'exclama une Lavande sidérée.

« Bien sûr, on dirait pas comme ça, mais Rogue et McGonagall sont de joyeux lurons, quand on les connait bien ! », répliqua Hermione, encore légèrement essoufflée par sa crise de rires.

« Je suis sûre que Rogue et McGonagall n'ont pas été les seuls à vous tenir compagnie, hier soir, je me trompe ? », s'enquit Parvati, plus perspicace que son amie.

Les deux sorcières rougirent mais ne se démontèrent pas pour autant.

« Eh bien de mon côté, j'ai croisé Rusard et miss Teigne… », avoua Lucy en faisant mine d'être gênée.

« Et j'ai pris le thé avec Hagrid », ajouta Hermione en accompagnant sa « révélation » d'un petit clinc d'œil.

« Ils sont d'aussi bonne compagnie que ça ? », s'étonna Lavande.

« Elles se fichent de nous ! Yeux qui brillent, joues rouges, sourire idiot perpétuellement accroché aux lèvres, elles ont l'air… »

« …d'être amoureuses », poursuivit Lavande.

« Exactement ! », confirma Parvati.

« La question est de savoir de qui ! »

« Un Gryffondor », supposa Parvati. Elle fixa Hermione et Lucy avec intensité, comme si elle pouvait lire la vérité sur leurs visages. C'est au contraire le manque de réaction des deux « accusées » qui souffla à Parvati qu'aucun Gryffondor n'était impliqué dans leurs soudaines explosions de joie.

« Pas un Gryffondor, alors… Un Serdaigle ? », enchaîna-t-elle en prenant un air de dur à cuire, comme pour intimider ses deux victimes.

« Oui, je verrais bien Hermione avec un Serdaigle », approuva Lavande, « ils pourraient se bécoter dans les rayons de la bibliothèque ! »

Sous le regard perçant de Parvati, Hermione secoua la tête et Lucy leva les yeux au ciel.

« Non, on n'y est pas, trop évident, beaucoup trop évident… », poursuivit Parvati, avec le sérieux d'un auror en plein interrogatoire.

« Ce serait pas un Poufsouffle, quand même ! », s'indigna Lavande.

Hermione et Lucy eurent un même sourire en coin. Soudain, le visage de Parvati s'éclaira, et elle afficha un sourire triomphant.

« Un Serpentard ! Elles sortent avec deux Serpentards, j'en mettrais ma main à couper ! », s'écria-t-elle surexcitée.

« Alors les rumeurs étaient vraies, Hermione, tu sors avec Draco Malfoy ? », s'enquit Lavande, les yeux ronds comme des soucoupes.

La concernée n'eut aucune réaction, en revanche Lucy fronça très légèrement les sourcils et détourna le regard, visiblement embarrassée. Bien sûr, cela n'échappa pas à Parvati-le-détective, toujours aux aguets.

« Merlin ! C'est Lucy, qui sort avec Malfoy ! C'est pour ça qu'Hermione et lui n'ont jamais tenté de nier leur soi-disant relation, pour la protéger elle ! Mon Dieu, ça semble tellement évident, maintenant ! », hurla presque Parvati en sautillant sur place, incapable de contenir son enthousiasme. Elle avait débusqué un secret bien gardé en à peine quelques minutes, après tout !

« Mais alors, qui est le copain d'Hermione ? »

« Hum… Pourquoi pas Marius Malfoy ? Deux amies sortant avec deux Malfoy, ce serait parfait, non ? »

Hermione ne savait plus trop comment réagir. Elle avait pris tout cela à la rigolade au début, mais là ça allait vraiment trop loin. La pauvre Lucy était blanche comme un linge et se demandait déjà comment elle allait faire pour avouer à Draco que les deux plus grandes commères de Poudlard étaient au courant de leur relation. Si elles vendaient la mèche à toute l'école, Draco serait en danger, il n'y avait aucun doute possible… Avec cette fausse rumeur concernant Hermione, il avait déjà failli y passer. Heureusement, Ron avait eu la bonne idée de larguer Lavande, ce qui avait empêché la rumeur de se répandre à l'extérieur de Poudlard. Ils avaient eu de la chance, et une chance comme celle-là n'allait pas se présenter deux fois de suite, ça elle en était persuadée. Des larmes silencieuses se mirent à dégringoler le long de ses joues. L'euphorie était brusquement retombée, et la jeune fille commençait même à avoir du mal à respirer.

Parvati, qui avait les yeux fixés sur Hermione, ne remarqua rien de la détresse de Lucy, qui tremblait maintenant de tous ses membres.

« Non plus ? Alors il reste le nouveau, celui avec lequel tu as dansé durant la dernière soirée ! Comment s'appelle-t-il, déjà ? Radcliffe ! Alors, c'est lui ? »

Hermione se leva et vint se planter devant la jeune inquisitrice, mains sur les hanches, sourcils froncés.

« Non, ce n'est pas lui, Parvati ! Mais tu as bien deviné, pour Malfoy, t'es contente hein ? »

« Eh bien, je dois avouer que je suis assez fière de mon talent de détective… », admit Parvati.

« Regarde Lucy, REGARDE-LA ! »

La jeune fille baissa les yeux sur Lucy, recroquevillée sur le sol, en larmes. Quelque chose vacilla dans son regard.

« Et maintenant, tu es fière de ce que tu as fait ? »

« Je… Je ne pensais pas… », tenta de se justifier Parvati, un peu mal à l'aise.

« Non, tu ne pensais pas, tu ne penses JAMAIS ! Tout ce que tu veux, toi, c'est faire ta maligne, jouer les intéressantes en manipulant les autres, leur voler leur vie pour l'étaler sur la place publique ! Mais tu peux les détruire, comme ça, tu comprends ? »

« Je suis désolée, Hermione, vraiment, je ne voulais faire de mal à personne… »

« Dans ce cas, garde ça pour toi ! Si tu ne le fais pas, je te promets de faire de ta vie un véritable enfer ! Et ça vaut aussi pour toi, Lavande ! »

La première, toute penaude, hocha la tête, mais la seconde ne comptait pas se laisser faire aussi facilement.

« Je ne vois pas pourquoi je devrais garder ce stupide secret alors qu'aucune de vous deux ne m'a soutenue quand Ron m'a larguée ! En plus, tout ce qui est arrivé est ta faute, c'est pour toi, qu'il a voulu me quitter ! », s'écria Lavande en pointant Hermione du doigt.

La sorcière eut vraiment envie de répliquer que cela ne signifiait pas qu'elle avait une responsabilité dans leur rupture mais, dans l'intérêt de Lucy, elle préféra arrondir les angles.

« Ok, qu'est-ce que tu veux ? »

« Je veux que vous persuadiez Ron de redevenir mon petit-ami. C'est donnant-donnant, si vous réussissez, je ne révèlerai rien de ce qu'il y a entre Lucy et Malfoy. »

« Marché conclu », répondit Hermione, « est-ce vous pourriez nous laisser seules, maintenant ? »

« Ben… C'est qu'on est en pyjama, là… », objecta timidement Parvati qui avait observé l'échange entre Hermione et Lavande sans oser intervenir. Parvati étant Parvati, elle évitait de prendre parti lorsque les choses s'envenimaient. Elle aimait manipuler les autres de loin, pas s'impliquer dans leurs problèmes existentiels.

« Est-ce que j'ai l'air d'en avoir quelque chose à faire ? », répondit Hermione, un air revêche sur le visage.

Lavande et Parvarti quittèrent le dortoir sans demander leur reste.

Hermione et Lucy furent très en retard pour le petit déjeuner, mais pas autant que leurs compagnes de chambre qui avaient du attendre qu'elles quittent enfin le dortoir pour aller s'habiller. Hermione avait passé un bon quart d'heure à calmer son amie, en pleine crise d'angoisse. Elle s'était assise par terre, à côté d'elle, et l'avait prise dans ses bras pour la bercer doucement, sans dire un mot. Les pleurs de la jeune fille s'étaient peu à peu calmés mais les tremblements, réaction physique du stress intense qui l'avait assailli, avaient persisté. C'est avec beaucoup de prudence qu'Hermione avait commencé à parler, son amie toujours blottie dans ses bras.

« Ne t'inquiète pas plus que nécessaire, McCulkin, je vais m'occuper de tout, c'est promis. Je vais forcer ce connard de Ron à se retaper cette salope de Lavande. »

Contre toute attente, cela avait fait rire Lucy. Elle s'était lentement écartée de son amie, les yeux brillants de larmes, les membres secoués de légers tremblements, mais le sourire aux lèvres.

« Fais attention, tu deviens vulgaire, Granger ! »

« Quand je parle de gens vulgaires, je le fais de manière vulgaire, c'est ce que j'appelle un juste retour des choses ! », avait répliqué Hermione.

« Tu as le don de rendre les gros mots intelligents, t'es pas croyable Hermione ! »

Puis sans prévenir Lucy avait éclaté en sanglots une nouvelle fois.

« C'est les gros mots qui te rendent triste ? »

« N-non, c'est just-te que je ne veux pas q-que tu t'attir-re des enn-nuis à cause de moi ! », avait répondu la jeune fille en reniflant lamentablement.

« Je suis ton amie, alors c'est mon rôle de t'aider. Et sache que je suis bien trop intelligente pour m'attirer des ennuis. D'ailleurs, je suis sûre que Draco sera ravi de m'aider ! »

« Tu crois ? », s'était étonnée Lucy en posant des yeux pleins d'espoir sur Hermione, « C'est que j-je ne pensais pas lui d-dire… »

« Tu devrais, il serait un allié de choix, tu sais ! C'est pas un Serpentard pour rien… »

« Et s-s'il m'en veut ? »

« Tu n'as rien à te reprocher, Lucy, et si tu lui racontes tout, Draco sera forcément de ton côté, tu es sa copine après tout. »

« Oui, m-mais je lu-ui apporte t-tellement d'ennuis… Il va peut-être me qu- quitter ! »

« Alors ça, tu vois, ça m'étonnerait ! »

« Pourq-quoi ? S-s'il sortait av-vec une fille de S-serpentard, tout serait beauc-coup p-plus simple pour l-lui ! »

« Mais il ne voudra jamais sortir avec une autre, c'est toi qu'il aime ! »

« Q-qu'est-ce que t'en s-sais ? Il ne m-me l'a jamais d-dit, à moi… »

« Fais-moi confiance, ça se voit comme le nez au milieu de la figure ! »

« Vraim-ment ? »

« Vraiment !

« M-mais si toi t-tu peux l-le voir, les aut-tres aussi ! »

Hermione s'était sentie un peu bête : elle essayait de rassurer son amie et voilà qu'elle faisait naître en elle de nouvelles inquiétudes !

« Ne t'en fais pas, Draco est un très bon comédien, je suis la seule à prêter assez attention pour remarquer quoi que ce soit », avait assuré Hermione pour tenter de rattraper le coup.

« Si tu le d-dis… »

« A la douche ? »

« A la douche ! »

« Pas ensemble, hein », avait précisé Hermione pour essayer de faire rire son amie.

« Surtout pas, Draco serait fou de jalousie », avait répliqué Lucy en jouant le jeu.

Les jeunes filles s'engagèrent ensuite dans une conversation on ne peut plus détendue qui commença par un « Au faut, mais t'es plus enrhumée », de Lucy et un « Mais oui, t'as raison », étonné d'Hermione avant de se poursuivre tout le long du chemin vers la salle de bain.

Lorsqu'elles firent leur entrée dans la Grande Salle, les deux sorcières, bien qu'en retard, firent parfaitement illusion : personne n'aurait pu deviner qu'un drame venait de se jouer dans un des dortoirs de la tour Gryffondor. Enfin presque…

« Eh, les filles », s'écria Harry en les regardant s'asseoir « c'est vous qui avez foutu Lavande et Parvati dehors ? On les a trouvées en pyjama dans le Salle Commune ! ».

« Pas du tout, elles étaient déjà parties quand on s'est réveillées, elles ont dû vouloir vous aguicher, les garçons ! », s'exclama Hermione un peu durement.

« Ben ça a pas mal réussi », répondit Harry.

Plusieurs spécimens masculins de la maison approuvèrent vigoureusement. Inutile de dire que lorsque Lavande et Parvati prirent place à la table des Gryffondor, elles furent accueillies très froidement par la population féminine de la maisonnée, sous le regard malicieux d'Hermione et un peu absent de Lucy.

« Veuillez vous en aller, miss Granger, votre conduite est loin d'être convenable ! », fit remarquer Rogue en prenant son fameux ton professoral, ton que la jeune fille, compte tenu des circonstances, prit vraiment très mal.

« Un jour vous m'embrassez avec la langue et le jour suivant vous me parlez convenances ? », se récria Hermione, tout bonnement scandalisée par le comportement insensé de son professeur.

« Vous vous ridiculisez, miss, ce qui est arrivé n'aurait jamais du se produire, c'est un accident que ni vous ni moi n'avons pu empêcher, voilà tout. Il nous appartient maintenant d'y mettre un terme. »

« Eh bien moi je vous dis que quitte à être inconvenants, autant que nous le soyons jusqu'au bout », insista Hermione, les mains sur les hanches.

« Vous ne comprenez pas, petite insolente bouffie d'hormones que vous êtes. Vous vous faites des illusions, je n'ai jamais eu l'intention de vous embrasser, la pleine lune a des effets plutôt…inattendus sur les êtres de magie que nous sommes.»

« Vous voulez dire que je me suis trouvée au mauvais endroit au mauvais moment ? », s'enquit Hermione, bouleversée par ce que le professeur venait de lui apprendre.

« Miss-Je-Sais-Tout ne sait pas tant de choses que ça finalement. Nous avons été les objets impuissants d'un phénomène astro-magique imprévisible. Dans ces circonstances, nous aurions aussi bien pu danser le foxtrot ou marcher sur les mains. Les … baisers que nous avons échangés ne signifiaient rien. EST-CE PLUS CLAIR, MISS GRANGER ? »

Il avait débité son discours plus lentement que nécessaire sur un ton extrêmement sarcastique en regardant la jeune sorcière comme si elle était la fille la plus stupide qui lui ait jamais fait face. La scène si romantique que la sorcière repassait en boucle dans sa tête depuis la veille, le sourire aux lèvres, il venait de la spolier, de la transformer en une chose contre-nature, en un spectacle de cirque tout au plus. Hermione, les larmes aux yeux, la gorge nouée, incapable de prononcer un seul mot, ne put que hocher la tête.

« Hors de ma vue, maintenant, j'ai des choses plus sérieuses à faire que de récolter vos larmes de crocodile ! Allez donc batifoler avec vos camarades au lieu de perdre votre temps à vous faire de fausses idées. »

La jeune fille se retrouva bientôt seule dans les cachots, complètement désemparée. Elle avait profité de la pause de midi pour venir éclaircir la situation avec le professeur Rogue. Comme souvent, il n'était pas apparu dans la Grande Salle, elle s'était donc doutée qu'il devait se trouver dans son bureau : l'occasion de se trouver seule avec lui était trop belle pour qu'elle la laisse filer. Elle avait planté Lucy sans aucune explication pour se précipiter dans les cachots, rêvant déjà à de tendres retrouvailles. Elle se trouvait maintenant bien ridicule. Ce qu'elle avait pris pour une véritable déclaration d'amour, un moment si tendre et sensuel, n'avait été qu'un effet pervers et hasardeux de la lune sur deux sorciers isolés. Si le professeur Rogue avait été en présence de Ginny ou de Parkinson, il n'aurait pas agi différemment. Elle avait été stupide, tellement stupide.

Elle remonta jusque dans le Grand Hall où elle fit une halte, incapable de retenir ses larmes plus longtemps. Elle se laissa aller un bon coup et, une fois calmée, se rendit compte que l'endroit était étrangement vide. A la pause déjeuner, le Grand Hall était pourtant très fréquenté. Intriguée, elle regarda l'heure et poussa une exclamation horrifiée : les cours de l'après-midi venaient juste de commencer ! Elle se dit que le professeur Rogue devait avoir sa première heure de libre, raison pour laquelle elle n'avait croisé aucun élève dans les cachots, ce qui, dans le cas contraire, aurait pu l'alerter plus tôt. Elle se hâta donc de rejoindre le troisième étage, où avait lieu le cours de DCFM des sixièmes années.

Au croisement de deux couloirs, elle tomba nez à nez avec nul autre que le professeur Rogue, fait étrange puisqu'elle l'avait laissé dans son bureau et ne l'avait croisé ensuite ni dans le Grand Hall, ni dans les escaliers… Mais autre chose clochait. Vraiment. Le professeur Rogue se tenait planté là, à quelques mètres d'Hermione, il la dévisageait. La jeune fille plissa les yeux intriguée. Oui, quelque chose clochait. Les cheveux semblaient légèrement plus courts, la taille moins haute, les traits moins tirés, le regard vacillant.

« Professeur ? »

Le concerné se retourna, comme à la recherche d'une personne qui se serait tenue dans son dos. Ses yeux ne rencontrèrent que le vide. Il replongea alors son regard dans celui d'Hermione, un regard où se lisait une certaine perplexité.

« Tu es nouvelle ? Je ne t'avais encore jamais vue dans l'enceinte de Poudlard… Quel professeur cherches-tu ? Je pourrais peut-être t'aider… »

La sorcière, interloquée, fut incapable de répondre. Rogue se tenait en face d'elle, il la regardait mais ne la reconnaissait pas. Elle, pourtant, le reconnaissait bel et bien. Sa voix était la sienne sèche et froide, mais légèrement, presque imperceptiblement moins grave. Et puis il l'avait tutoyée. Sans dire un mot, la jeune fille s'avança dans sa direction.

Elle avait à peine fait un pas en avant que le maître des potions – du moins celui qu'elle prenait pour tel – dégaina sa baguette, une étincelle de défis dans le regard.

« Pas un geste ! Décline immédiatement ton identité si tu ne veux pas que j'appelle le directeur ! »

La jeune fille s'immobilisa aussitôt, tremblante. Et s'il s'agissait d'un mangemort qui aurait pris l'apparence du professeur Rogue pour s'infiltrer dans l'enceinte de Poudlard ? S'il avait mal préparé son Polynectar, il était tout à fait possible qu'elle puisse remarquer quelques différences avec la copie originelle. Puis soudain, un détail pourtant assez évident lui sauta aux yeux : l'imposteur portait un uniforme aux couloirs de Serpentard ! Quel mangemort serait idiot à ce point ?

« Je…je m'appelle Hermione Granger, je suis à Gryffondor. Vous ne me reconnaissez pas, professeur ? »

« C'est donc moi, que tu appelles professeur ? »

« Oui puisque vous êtes professeur de potions. Avez-vous perdu la mémoire ? »

« Je ne suis pas professeur, pauvre idiote, je porte un uniforme ! »

« Vous rappelez-vous toutes ces potions de guérison que vous avez avalées il y a trois mois de ça ? »

« Mais tu es complètement folle, ma parole ! Et cesse donc de me vouvoyer ! »

« Il s'agit sans doute d'un effet secondaire à retardement. Perte de mémoire et…rajeunissement peut-être… »

« C'en est trop, tu vas me suivre immédiatement dans le bureau du professeur Dippet ! »

« Le professeur Dippet ? »

« Eh bien oui, le directeur ! »

« Mais c'est le professeur Dumbledore, le directeur ! »

« Pas du tout, il enseigne la métamorphose ! »

« Quoi ? Mais… »

Soudain, une voix retentit dans leur dos.

« Hermione ? Mais qu'est-ce que tu fabriques, à la fin, le cours de DCFM a commencé depuis dix minutes, on s'inquiétait, nous ! »

Harry rejoignit son amie et s'immobilisa lorsqu'il vit qu'un inconnu pointait sa baguette sur elle. Aussitôt, il dégaina la sienne et la pointa sur le professeur Rogue. Ce dernier plissa les yeux, un rictus méchant déformant ses lèvres.

« Tu la connais, Potter ? »

« On se connait ? »

« Enfin Harry, c'est le professeur Rogue ! »

« Harry ? »

« Le professeur Rogue ? »

« Mais non, c'est James Potter ! »

Hermione et Harry s'entre-regardèrent.

« Professeur, concentrez-vous : il s'agit de HARRY Potter. James Potter est… »

« …mort », finit Harry.

« Mais non, il m'a lancé un sort de jambes en coton pas plus tard que tout à l'heure. »

« Harry, je crois qu'il est devenu complètement fou ! »

« Ce n'est peut être pas le professeur Rogue. Y a un air de ressemblance mais franchement, il parait beaucoup plus jeune ! »

« Effets secondaires, je t'expliquerai. Plus jeune oui, mais pas tant que ça, pas au point de ne pas le reconnaître quand même…»

« Pas tant que ça ? T'as de la bouse de dragon dans les yeux, ou quoi ? Il a l'air d'avoir vingt ans de moins ! »

« Eh bien moi, je ne le trouve pas si changé que ça… Les yeux sont moins profonds, les joues moins creuses, les cheveux un centimètre plus courts, la taille moins haute, la voix plus aigue, les mains moins nerveuse et il n'a pas cette petite ride, tu sais, sur le front, mais à part ça… »

Hermione se tut subitement : Harry la fixait, les yeux ronds comme des soucoupes.

« Ben quoi ? »

« Comment tu peux avoir remarqué tous ces détails ? Tu passes ton temps à reluquer Rogue, ou quoi ? »

La jeune fille rougit violemment.

« Eh oh, je suis toujours là ! », s'écria Rogue, « Ecoute, Potter, si tu connais cette folle dingue, emmène-la avec toi mais Merlin faites-moi le plaisir de me débarrasser le plancher ! Vous pensiez vraiment que j'allais me laisser avoir par une supercherie aussi grossière ? Te colorer les yeux en vert ne te rend pas moins reconnaissable, Potter, tu suintes l'arrogance à trois kilomètres à la ronde, quant à toi, je ne sais pas qui tu es mais tu es sûrement de mèche avec lui ! »

Les deux adolescents, indignés, ouvraient la bouche prêts à se défendre lorsqu'une voix tonitruante les interrompit dans leur élan.

« Qu'est-ce qui se passe ici ? »

Le professeur Rogue venait de faire son apparition, juste derrière le Rogue-complètement-fou-et-manifestement-plus-jeune. Les deux amis en restèrent sans voix, leurs yeux allaient de leur Rogue à l'autre en essayant vainement de résoudre cette incohérence. Comment deux Rogue pouvaient-ils se trouver au même endroit au même moment ?

« Alors, Potter, encore à traîner dans les couloirs ? Une mauvaise habitude héritée de votre idiot de père, à ce que je vois ! Et en plus, vous entraînez vos camarades dans vos bêtises ! », s'écria-t-il d'une voix grinçante tout en s'approchant du petit groupe.

« Retournez-vous, jeune homme, que je vois avec qui Potter et Granger devront passer les nombreuses heures de colle que leur vaudra cette petite escapade », ajouta-t-il lorsqu'il fut arrivé à leur hauteur.

Le « jeune homme » en question se retourna et là ce fut le blanc complet. Les deux Rogue se fixèrent pendant un bon moment sans prononcer un seul mot. Puis Hermione, n'y tenant plus, éclata de rire, un rire nerveux qui gagna bientôt Harry.

« Deux pour le prix d'un, on fait une super affaire, j'ai l'impression ! », s'écria la jeune fille entre deux gloussements.

« Tu plaisantes, c'est un vrai cauchemar ! Deux bâtards graisseux pour un seul Poudlard, c'est beaucoup trop ! », répliqua Harry qui, bien qu'horrifié par la situation, ne pouvait s'empêcher de se tordre de rire.

A cette remarque, cependant, Hermione eut l'impression de recevoir une douche froide. Elle reprit immédiatement son sérieux.

« Harry, je t'interdis de dire des choses aussi affreuses ! », s'écria-t-elle en fusillant son ami du regard.

Elle ne le savait pas mais, derrière elle, les deux Rogue faisaient de même ce qui fit redoubler les rires du jeune homme. Les larmes aux yeux, il se tenait les côtes en s'efforçant de ne pas s'effondrer sur le sol.

« Arrête de jouer les avocates, Hermione, c'est une cause perdue d'avance, tout le monde déteste Rogue ! »

« Il faut croire que non, Harry ! »

Se rendant compte de ce qu'elle venait de dire, la jeune fille n'osa pas se retourner pour voir la réaction de l'homme qui l'avait embrassée la veille au soir avant de la laisser tomber comme une vieille chaussette. Surtout que son regard allait être multiplié par deux. Elle attrapa donc Harry par le bras et l'entraîna à sa suite.

« C'est pas tout ça, mais nous, on a cours. On ne dira rien, professeur, c'est promis ! Vous pouvez profiter de votre propre compagnie en paix ! »

Et en deux temps trois mouvements, les deux Gryffondors avaient disparu.

« Vous pouvez profiter de votre propre compagnie en paix ! Tu lui as vraiment dit ça ? »

Bon, quand elle avait dit qu'elle ne dirait rien à propos de mini-Rogue, c'était à l'exception de Lucy, bien entendu. Le soir venu, elle s'était donc lancée dans un long monologue pour raconter tout ce qui était arrivé depuis la veille, c'est-à-dire beaucoup de choses. Les deux amies étaient confortablement installées au coin du feu dans leur Salle Commune et murmuraient depuis plus d'une heure et demie sous le regard soupçonneux de certains de leurs camarades.

« Super réplique, hein ? », répondit Hermione, fière d'elle.

« A tel point que ça m'étonne que tu en sois l'auteur ! »

« Eeeehhh ! », protesta la sorcière, indignée que l'on puisse ainsi douter de son talent d'oratrice.

Le regard pétillant d'amusement de Lucy se fit soudain plus sérieux.

« Tu tiens le choc, concernant ton Rogue ? », murmura-t-elle en se penchant sur elle pour s'assurer que personne ne l'entendait.

« J'essaie mais j'en suis arrivée au point où je me dis qu'il faudrait qu'il soit sous Imperium pour qu'il m'embrasse encore… Il m'a vraiment fait passer pour une idiote, une pauvre gamine qui se fait des films, c'était vraiment dur ! Mais je m'en remettrai… », affirma Hermione sans vraiment le penser, « Le plus important, maintenant, c'est toi ! Tu as parlé à Draco ? »

« Oui et j'ai dû faire des pieds et des mains pour l'empêcher d'aller tuer Lavande et Parvati. Il est d'accord pour t'aider mais il est d'avis qu'il ne faut pas céder au chantage : il préfère leur pourrir la vie à toutes les deux. Moi, ça m'inquiète plus qu'autre chose parce que j'ai peur que Parvati en ait tellement marre qu'elle décide de tout balancer… »

« De quoi vous parlez ? », s'enquit tout à coup Harry, qui venait de s'affaler dans un fauteuil aux côtés des deux sorcières. Il était encore en tenue de Quidditch, signe qu'il revenait de l'entraînement.

« De mini-Rogue », prétendit Hermione.

« Oui, c'est tellement bizarre… Mais bon, pas plus que tout ce qui se passe ces derniers temps… », enchaîna Lucy.

« Qu'est-ce que tu veux dire ? », demanda Harry.

« Ben, si j'ai bien compris, les années passées, aucun nouvel élève ou professeur n'est arrivé après la rentrée ou en cours de scolarité, n'est-ce pas ? », continua la jeune fille.

« Non, c'est vrai », acquiesça Hermione.

« Cette année, par contre, il y a eu Marius Malfoy, Radcliffe, Mlle Davenport et maintenant mini-Rogue. »

« Et toi », ajouta Harry, « Sachant qu'on est juste début Décembre. Si ça continue, Poudlard va finir en surpopulation ! »

« Vous ne pensez pas que quelque chose se cache là-dessous ? », insista Lucy.

Hermione et Harry s'entre-regardèrent.

« Non ! », répondirent-ils en cœur.

« C'est même un début d'année plutôt calme, quand on y pense », déclara Harry.

« Tu plaisantes ! », s'écria Lucy.

« Tu n'étais pas là avant, tu ne peux pas vraiment comprendre. Si tu savais tout ce qui nous est arrivé, tu penserais exactement pareil que nous », affirma Hermione.

« C'est-à-dire ? »

« Si on commence, on en a pour toute la nuit », la prévint Harry.

« J'ai pas très sommeil », répondit Lucy.

« Très bien, alors en première année… »

Hermione et Harry passèrent une bonne partie de la nuit à conter leurs aventures à une Lucy médusée. Le reste de la nuit, ils la passèrent tous les trois endormis dans leurs fauteuils. Aucun des deux amis du trio d'or, même avec l'expérience qu'ils avaient accumulée ces dernières années, ne se doutait que Lucy, pourtant la dernière arrivée à Poudlard, y avait vu plus clair qu'eux concernant les derniers évènements…

TO BE CONTINUED . . .