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Leçons de ténèbres

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L'univers de cette histoire ne m'appartient pas. JKR, merci d'être géniale.

Résumé : Hermione devient l'assistante d'un professeur Rogue de plus en plus accaparé par sa double-vie. Un étrange équilibre s'instaure entre eux… jusqu'à ce qu'un évènement chamboule la vie d'Hermione. Est-ce une bonne idée d'essayer de sauver sa peau soi-même ? HG/SS

L'histoire prend en compte les 5 premiers tomes et certains éléments des autres tomes – ceux qui me plaisaient ! Le premier chapitre est assez court les autres seront plus longs.

Bonne lecture !

Chapitre 1 : La nouvelle assistante

- Hermione, c'est de la folie ! Change d'idée pendant qu'il en est encore temps !

Je lançai un regard excédé à Ron. L'air catastrophé, il s'était planté en travers du portrait de la Grosse Dame et étendait les bras en croix pour m'empêcher de sortir notre salle commune.

Ses 17 ans lui avaient apporté de nombreux atouts : quelques pouces de plus, des traits masculins, une silhouette carrée… mais pas la maturité, hélas. Je soupirai. Parfois, j'avais l'impression d'être sa mère. Si seulement Harry avait été là pour lui faire entendre raison… Pourquoi était-il coincé en retenue chaque fois que j'avais besoin de lui ?

- Ron ! maugréai-je entre mes dents. Arrête de me harceler, je ne vais pas changer d'idée.

- Hermione, ça va être terrible ! Rogue va t'en faire baver toute l'année !

- Ça suffit. Pousse-toi.

Sourde à ses protestations, je me faufilai sous son bras tendu et m'enfuis de la salle commune. Il ne s'aventura pas à me suivre dans le couloir. Heureusement. Même si je jouais les braves devant lui, j'étais loin d'être sûre de moi. Et pour cause : j'avais rendez-vous dans cinq minutes avec le professeur le plus revêche de l'école. Severus Rogue, bien sûr.

Deux jours plus tôt, McGonagall m'avait conviée dans son bureau pour me faire une demande plutôt étonnante. Rogue avait besoin de deux assistants pour l'aider à accomplir ses tâches quotidiennes : corriger les devoirs des élèves, préparer les potions et remèdes pour l'infirmerie… Il y avait beaucoup à faire. Et puisque j'étais la Gryffondor de 7e année la plus douée en potions, c'était à moi que McGonagall avait offert de devenir l'assistante de Rogue.

McGonagall ne m'avait pas expliqué pourquoi Rogue n'avait plus le temps, tout d'un coup, de remplir les obligations dont il avait pourtant la charge depuis des années. Évidemment, je me doutais bien que ça avait quelque chose à voir avec ses missions d'agent-double dans les rangs des mangemorts, de plus en plus actifs depuis quelques mois. Bill Weasley nous avait d'ailleurs confié que Rogue manquait la plupart des réunions de l'Ordre du Phénix, sans doute trop occupé à jouer le fidèle suppôt de Voldemort.

J'avais donc tout naturellement accepté que McGonagall propose ma candidature. C'était une occasion en or d'apprendre des potions que Rogue ne nous ferait jamais préparer en classe. Je ne pouvais pas rater une telle chance. Je croisais même les doigts pour que peu d'élèves des autres maisons aient le courage de poser leur candidature.

En descendant l'escalier qui menait aux cachots, je relus une centième fois la lettre que Rogue m'avait expédiée ce matin, pour m'assurer que je ne me trompais pas sur l'heure du rendez-vous. Ou pire, sur la journée.

« Miss Granger,

Je vous prie de vous présenter à mon bureau ce soir, à 20 heures. Nous y discuterons de vos motivations à m'assister cette année.

Severus Rogue. »

Mes motivations… J'étais motivée, c'était indiscutable. Mais confiante, absolument pas. Je craignais que Rogue refuse ma candidature sous prétexte que j'étais une détestable Gryffonfor.

Rogue va t'en faire baver toute l'année…

Et si Ron avait raison ?

Je froissai machinalement la lettre en boule et la fourrai dans mon sac.

Ron n'avait pas raison. Rogue ne me vouait pas la même répulsion qu'à Harry et Ron. Il me laissait tranquille, ou presque. Il n'avait pas le choix, de toute façon, car j'étais sage comme une image pendant ses cours.

Et moi-même, je ne le haïssais pas autant que Harry et Ron. Au contraire. Je ne l'aurais jamais avoué à mes deux comparses, mais j'admirais Rogue. Il comptait parmi les maîtres des potions les plus brillants de sa génération. Son courage était sans égal. Parfois, je me surprenais à penser que je ne lui arriverais jamais à la cheville.

En arrivant devant la porte du bureau de Rogue, je m'arrêtai, le poing en suspens. Je pensai à Ron, qui me trouvait complètement disjonctée parce que je voulais passer des heures supplémentaires dans les cachots à Rogue, qui pourrait bien me causer des ennuis pendant des mois.

Tant pis. Si ça doit arriver, je survivrai. Je veux tenter l'expérience !

Je pris une grande inspiration, puis je cognai.

Je ne le savais pas encore, mais lorsque j'eus franchi cette porte, ma vie changea pour toujours.

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- Entrez, lança-t-il de sa voix grave quand il entendit cogner à la porte.

Il posa sa plume à côté de la pile de devoirs qu'il corrigeait et, d'un geste de la main, invita Hermione Granger à s'asseoir devant son bureau. Il la devina d'emblée un peu tendue. Ça n'avait rien d'étonnant, chez une élève qui craignait plus que tout de faire le moindre faux pas.

- Miss Granger, j'aimerais que vous m'expliquiez en quoi devenir mon assistante vous intéresse, dit-il sans détour.

Sa réponse ne se fit pas attendre.

- Je vais être franche, professeur. Je n'ai pas envie de pratiquer la même potion toute l'année en vue des ASPIC. Les potions sont une discipline extrêmement vaste, mais le programme scolaire n'en effleure qu'une partie. Je souhaite en découvrir davantage. Et faire quelque chose d'utile.

De toute évidence, elle avait répété son petit discours des dizaines de fois. Il était convaincant, mais pas son attitude. Elle parlait un peu trop rapidement, crispait les mains l'une contre l'autre et soutenait son regard de peine et de misère. Elle était nerveuse et le cachait mal.

Il la jaugea un instant. Elle avait beaucoup changé depuis quelques années. Son visage s'était affiné et ses yeux noisette reflétaient maintenant la maturité d'une adulte. Même son attitude en classe était plus réservée. Apparemment, elle avait renoncé à essayer de se faire valoir en montrant à tout le monde qu'elle était la meilleure. Dieu merci. Mais elle gardait toujours insatiable sa soif d'apprendre et de se dépasser. Il savait très bien qu'il n'aurait aucun problème avec elle. Elle était trop consciencieuse pour bâcler son travail.

S'il l'avait convoquée dans son bureau, c'était uniquement pour la forme. Quand il avait demandé aux directeurs des autres maisons de recruter leurs meilleurs élèves, il savait déjà que McGonagall suggérerait la candidature d'Hermione Granger. Il savait aussi très bien que la préfète en chef accepterait de tenter sa chance. Évidemment, il avait l'intention de la choisir depuis le début. Seulement trois autres élèves – deux Serpentards et un Serdaigle – avaient osé lui présenter leur candidature, mais aucun d'eux n'avait le même acharnement, le même souci du détail que la Gryffondor.

Mais il ne voulait surtout pas qu'elle comprenne que la partie était déjà gagnée pour elle. Il n'avait pas besoin d'une tête enflée, il avait besoin d'une assistante. Il poursuivit donc son entretien en conservant sa froideur habituelle.

- Savez-vous quelle est la première qualité que j'exige d'un assistant, Miss Granger ?

- La discipline ? hasarda-t-elle.

- Elle vient en deuxième. La première est l'humilité. Ça signifie que je ne tolèrerai pas que vous fassiez étalage de vos connaissances ou que vous cherchiez à faire valoir vos aptitudes. Je ne veux pas que vous m'impressionniez je veux que vous fassiez correctement ce que je vous demande. Croyez-vous en être capable ?

Elle rougit, mais répondit avec sincérité :

- Absolument, professeur. Je ferai de mon mieux.

- Vous devez savoir qu'en devenant mon assistante, vous passerez au moins une dizaine d'heures chaque semaine dans ce laboratoire. Si vous craignez qu'une telle charge de travail n'entache vos résultats scolaires, vous feriez bien de vous changer d'idée tout de suite.

- Le travail de me fait pas peur, professeur.

- Vraiment ? Je ne l'aurais jamais cru, ironisa-t-il.

Elle eut l'air sur le point de répliquer quelque chose, mais se ravisa et se mordilla la lèvre.

- Je dois aussi vous avertir que si vous consentez à devenir mon assistante, vous ne pourrez pas revenir sur votre décision. Je ne peux pas me permettre de perdre mon temps à former des assistants qui me feront faux bond. Me comprenez-vous bien ?

- Oui, professeur.

Il fit glisser vers elle un rouleau de parchemin.

- C'est un contrat magique. Vous devez le signer pour commencer vos tâches. C'est moi qui déciderai du moment où il prendra fin.

Il lui tendit une plume, qu'elle prit sans hésiter. Son soulagement était presque palpable. Manifestement, elle avait craint qu'il ne l'accepte pas comme assistante. Comment aurait-il pu refuser ? Après tout, elle était son élève la plus douée. S'il la trouvait trop agaçante, il n'aurait qu'à se débarrasser d'elle.

Elle parcourut rapidement le contrat des yeux et y apposa sa signature. Le parchemin se roula sur lui-même et se scella dans un halo de lumière bleue. Il le fit disparaître d'un claquement de doigts.

- Mes attentes sont élevées, Miss Granger. Ne me décevez pas.

- J'essaierai, professeur.

- N'essayez pas faites-le. Soyez ici à 19 heures demain soir.