NDA : Tireli est trop forte pour ce qui est de proposer des thèmes improbables. Sombraline ne sait pas si elle est aussi forte pour ce qui est d'y répondre, mais Sombraline s'est bien marrée à écrire ce machin quand Tireli lui a proposé pour mettre fin à un syndrome de la page blanche. En espérant que le tout vous plaise =)

RàA: Tireli est fort satisfaite de ce que Sombraline a écrit! Et invite les gens qui auront apprécier à lui écrire un petit mot d'appréciation (au pire, je le transmettrai sans faute!), les auteurs se nourrissent de ces petites attentions. =)

Bibliothèque, pompe à essence & perruque

-En retard... Encore. Je croyais mes directions claires, pourtant, cette fois-ci.

-Claires ? Je ne vois pas comment tu as pu trouver ce trou -et encore moins ce qui t'es passé par la tête d'en faire notre lieu de rendez-vous. Qu'est-ce qu'un truc si glauque fait à Pré-au-Lard ?!

-Tu n'es jamais venu ici ? Je te croyais plus aventureux.

-Est-ce que c'est une vraie tête de sanglier ou je rêve... ?

-Devenir tout vert n'est pas une excuse légitime pour quarante minutes de retard, Black. J'étais à deux doigts d'aller faire plus intéressant et je considère toujours l'option.

-Plus intéressant ? Que moi ?

-L'apothicaire du bout de la rue va commencer à éplucher les oignons de saison pour attraper les œufs de plipotins cachés dedans. Tu accouches ou j'y vais ?

-...Tu es vraiment décidé à jouer les divas qui se font désirer. Je suis aussi impressionné que dégoûté...

-Alors ?

-Des œufs de plipotins ?!

-Black...

-James avait d'autres plans pour la sortie à Pré-au-Lard, d'accord ? Il m'a fallu un moment pour m'éclipser, c'est tout.

-Des plans de la pastèque à perruque...

-T'es pire que moi en termes de surnoms, en fait...

-Je dois me méfier des plans en question ?

-Oh, non, pas de danger. Il veut bombarder les Lestrange de boules de neige. Ou Bellatrix. Ou Lucius. Ou, euh, d'autres Serpentards. Mais, euh. Pas toi.

-...

-...Euh donc tu m'as pas répondu. C'est quoi, ce bar ? C'est aussi sinistre que les goûts de ma mère, mais en plus sale.

-Je n'ai jamais vu un seul Gryffondor mettre les pieds ici. Ça me semblait une zone sécuritaire.

-...Présenté comme ça, hein... Euh bon, ben... On entre ? Il fait pas chaud.

-À qui le dis-tu...

-Oui, bon... Si je te paye ta bièraubeurre, tu me pardonnes ?

-Mets un extra chantilly, et on verra.

-Diva...

Snape haussa les sourcils pour toute réponse et Sirius, faisant la moue, évita une chèvre qui passait par là et se rendit au bar pour aller chercher les boissons demandées tandis que le vil serpentin attachait sa cape au porte-manteau et allait s'asseoir, attendant le retour de son serveur canin. Celui-ci revint en grommelant sur les prix abusifs, posant les deux tasses sur la table.

-Satisfait ?

-Plus qu'avant. Sois reconnaissant, je me passerai d'un massage de pieds pour aujourd'hui.

-Mais tu t'y crois vraiment...

-Et tu t'obstines toujours, ce qui me laisse croire que ça ne te dérange pas tant.

-Ne crois pas que ça durera éternellement, trésor.

-Parce que notre relation, elle, durera éternellement ?

Le ton était railleur, mais les prunelles couleur d'onyx fixaient Sirius de ce regard déstabilisant et sérieux qui lui retournait quelque chose au fond des tripes. Il aurait dû détester l'insistance de Snape, se lasser rapidement de son obstination à vouloir jouer le jeu en entier.

Tout avait commencé parce que les mains pâles aux longs doigts de potionniste avaient commencé à hanter ses rêves inappropriés et ses plaisirs solitaires sous la douche. Snape avait accepté (après persuasion, serpent obstiné dans son orgueil qu'il était) de donner suite à ces désirs. Les choses auraient dû s'arrêter là. Snape avait un charme bizarre et excitant, et personne ne pouvait se refuser à Sirius. Ainsi allait la vie.

Mais non. Les choses se compliquaient et allaient plus loin.

Et Sirius, curieusement, au lieu de se satisfaire des premières occasions qui avaient calmé le feu de l'excitation, avait envie de creuser pour voir jusqu'où.

-Elle durera ce qu'elle durera, mais je ne serai pas à tes ordres pour toute sa durée.

-Tu reconnais donc être à mes ordres. Intéressant.

-Tu ne me laisses pas trop le choix, non plus.

-Je n'ai pas ma baguette entre tes deux yeux, non plus, que je sache.

-C'est plutôt moi qui utilise la mienne sur toi, en effet.

Un sourire sournois se dessina sur ses lèvres en voyant Snape s'étouffer sur sa gorgée de bièraubeurre.

-Et c'est pour cette unique raison que tu as accepté mon invitation, bien sûr, rétorqua-t-il après avoir regagné son souffle et passé une main sur sa bouche, effaçant malencontreusement la petite moustache de chantilly dont Sirius n'avait pas cru bon de l'informer de l'existence.

Dommage, dommage.

-Absolument. C'est pour ça que tu as choisi un pub aussi peu fréquenté, après tout.

-Bien sûr. La table, ou le mur ?

-Le mur. Il y a des mesures d'hygiènes à respecter, tout de même.

-Ce devrait beaucoup réconforter le barman, pour sûr.

-Vu la tête de cet homme, rien ne pourra le réconforter.

Ils tournèrent machinalement, tous les deux, la tête vers le bar, derrière lequel le vieux barbu aux airs grincheux nettoyait un verre avec un torchon si sale qu'il ne semblait faire qu'empirer les choses. Snape sembla mordre sa langue pour rattraper son sourire, et Sirius prétendit à une toux pour rattraper son rire.

-Il a l'air d'un Dumbledore en plus poussiéreux.

-Poussiéreux ? Rétorqua Sirius. Il a l'air d'un des elfes morts dans notre escalier, mais barbu.

-Je sais au moins d'où vient ton sens de l'esthétisme.

-Tu ne t'es jamais plaint de mon sens de l'esthétisme.

-Tu plaisantes ? Tu as intérêt à avoir un caleçon plus sobre cette fois-ci, oui. Jamais vu un item plus hors-sujet dans les circonstances.

-Je n'avais pas prévu lesdites circonstances, je te ferais dire. C'est toi qui m'as sauté dessus sauvagement.

-Je ne t'ai pas vu t'en plaindre.

-Certes non.

Snape enfouit son visage dans sa chope de bièraubeurre, mais pas assez vite pour que Sirius ne voit pas le sourire qui tordait ses jolies lèvres fines. En une brève seconde, son propre sourire moqueur disparut, son cœur se mettant à battre avec force dans sa cage thoracique. Il fut pris par l'envie soudaine, brusque, de l'attirer contre lui, d'embrasser ce sourire si rare...

-Snape, murmura-t-il avant de pouvoir davantage réfléchir, sa main se posant sur celle du Serpentard, sur la table..

Et Snape, Severus, leva ses yeux noirs vers lui, et parut se figer à son tour, un tremblement passant brièvement entre ses épaules. Il battit des paupières, ses lèvres s'entrouvrirent, et il se pencha à son tour légèrement en avant au-dessus de la table.

-S-Sir- Black... ?

-Snape... Severus, je... Je...

-BAAAAAAH !

Ils sursautèrent physiquement tous les deux, assez brusquement pour renverser la chope de Severus au milieu de la table. La chèvre qui venait d'apparaître bêla de surprise et clopina au loin alors que Sirius se relevait d'un bond en hurlant, le liquide brûlant lui ayant coulé sur les genoux et plus au nord depuis la table.

-Hé, vous ! Emmerdez pas la chèvre ! Aboya le barman.

-Faites-en de la saucisse, de votre chèvre ! Rétorqua Sirius, sautillant sur place de douleur. Saloperie !

-Arrête de bouger, Black, tu en envoies partout !

-Va te faire foutre, Snape, ça fait mal ! Gnih !

-Arrête de t'agiter et amène-toi, alors. Ça ne va pas s'arranger tout seul !

Sirius grogna mais accepta de ramasser son écharpe et de clopiner après le Serpentard hors du pub et vers le château, couinant de douleur à chaque quelques pas. Concentré sur ses pas douloureux, il n'entendit pas Severus lui ordonner de se baisser, et il émit un petit cri indigné lorsque, destin de merde, une boule de neige le frappa en plein visage.

Snape, petit lâche, l'abandonna à genoux dans la neige, les pantalons couverts de bièraubeurre et un James hilare le regardant couiner vengeance.

Vie de merde.

-...Snape ?

-Pas si fort. Je t'interdis de réveiller ton caribou de compagnie.

-Mon...

Snape roula des yeux, puis pointa du pouce le lit adjacent à celui de Sirius dans l'infirmerie silencieuse. James y dormait effectivement, sous l'effet de la potion de somnolence donnée par Pomfresh pour soigner le rhume monstrueux attrapé par le Gryffondor après avoir traîné trop longtemps dans la neige.

-...C'est gentil d'être venu me visiter, reprit Sirius, après une moue acceptant que oui, en effet, il vaudrait mieux pour tout le monde de laisser James dormir.

-Ouais, ouais. Gentil. Fais vite, avant que quelqu'un me voit.

-Je suis touché...

-Pomfresh n'a pas dû la couper, alors ?

-Mais t'as les priorités à la bonne place, ma parole... Je suis encore au complet, oui, merci de t'en inquiéter.

-Moui, j'imagine que tu pleurerais plus fort que ça, le cas échéant.

-Tu parles, et toi, alors. Tu ne m'aimes que pour ça.

-Ça ? Je suis presque soulagé que tu ne lui aies pas donné de petit nom.

-Je note que tu ne dénies pas m'aimer.

-Ben tiens. Tu auras une carte rose et pleine de paillettes à la Saint-Valentin. Chantante. À la table du déjeuner.

-Ça n'en fera qu'une de plus, mon trésor.

-Et tu la jetteras avec tout le reste ?

-Je devrais faire autrement ?

-...Peut-être...

Le sourire de Snape diminua d'intensité, une certaine hésitation troublant ses yeux. Sirius sentit sa gorge se serrer et avala difficilement alors que le matelas s'affaissait sous le poids du Serpentard, dont la main, l'air de rien, s'était glissé tout près de la sienne. Le Gryffondor se redressa légèrement, son souffle se brisant légèrement. De longs doigts pâles frôlèrent les siens...

-...S...Severus...

-Sirius...

-J... Je...

-AaaaaTCHA !

Les deux adolescents tressaillirent d'un coup, tournant les yeux vers le lit où James venait tenter de défunter en expulsant le contenu de ses bronches en entier par le nez. « Putain, James », marmonna Sirius, une main sur le cœur, cependant qu'un « Bâtard de Gryffondor » se faisait entendre au bout du lit. La main de Snape serra brièvement la sienne, puis le Serpentard fila hors de l'infirmerie d'un pas rapide, alors que James cherchait un mouchoir à tâtons sur sa table de nuit.

-Snnnurfffffld. Du be disais quelque chose, Sirius ?

-Rien... Rien du tout, soupira le nommé en levant les yeux au ciel, avant de baisser les yeux vers sa main, où un petit origami en forme de chauve-souris le regardait patiemment.

Il déplia ses ailes avec toute la prudence du monde, et eut un petit sourire en voyant les mots finement tracés à l'encre dessus.

Bibliothèque, salle d'étude Quentin Jentremble. Jeudi, 20h15.

-C'est pour te venger de la dernière fois, que tu m'as fait glander vingt minutes... ?

-Rêve pas. Madame Pince gardait la section comme une dragonne ses œufs...

-Parce qu'on a pas le droit d'être ici ? C'est maintenant que tu me le dis ?

-Tu le saurais, si tu avais déjà lu le règlement.

-Ben tiens... Tu sais que si je suivais ton raisonnement, tu devrais me payer à boire pour me faire pardonner.

-Compte là-dessus et bois de l'eau.

-Malin, Snape. Très malin. Tu voulais me voir, donc, pour... ?

-...Juste... Comme ça. Tu es venu, ça ne devait pas te déranger outre-mesure, hein.

-...Snape... C'est... On a été interrompus, la dernière fois.

-...Oui, admit Snape, s'éclaircissant la gorge. Je pense -je pense que tu voulais me dire quelque chose.

-Ah ? J'avais l'impression que tu...

-...

-...

-...Sirius-

-Snape-

-Oui ?

-Je- non, vas-y.

-Non, Black, vas-y. J'insiste.

-Snape...

-...Oui ?

-...Severus, hum... Je... Je... Écoute, depuis -depuis qu'on se voit...

-...Black...

-J'ai... Je... Ah, bon dieu. Je... je, je dois te dire...

-Black, je -moi aussi, je...

Brusquement, alors que la main de Sirius se posait sur le genou osseux de Snape, et que celui-ci ouvrait la bouche pour finalement conclure, une tête blanche et translucide surgit au travers de la table et se mit à hurler.

-ÉLÈVES DANS LA BIBLIOTHÈQUE ! ÉLÈVES DANS LA BIBLIOTHÈQUE APRÈS LE COUVRE-FEU !

-Peeves, silence ! Siffla Snape.

-Par les couilles de Merlin, c'est pas possible ! Jura Sirius. La paix, toi !

L'esprit frappeur lui fit un pied de nez, avant de se remettre à hurler haut et fort, flottant vers la porte pour se faire entendre de Mrs. Pince. Snape jura à son tour, l'air pâlot. Peut-être était-ce cette même réalisation, aux saveurs de condamnations à mort, qui finit par le motiver à attraper Sirius par les épaules ou peut-être, songea le Gryffondor, était-ce simplement ses espoirs à lui qu'il projetait sans le réaliser, lorsque le Serpentard se contenta de le regarder droit dans les yeux.

-Salle sur Demande. Demain. Après le dîner. Ne meurs pas d'ici-là.

Et sans plus attendre, le petit sournois de serpent pointa sa baguette sur lui-même, activant un sortilège qui le fit se fondre dans le décor comme un caméléon. Ou comme un foutu poulpe, songea Sirius, qui grogna entre ses dents. Et lui, alors ?

-...C'est... une moto ?

-Elle avait besoin d'un peu d'amour. Et d'huile. Tant qu'à t'attendre...

-...C'est... Ta moto ?

-Je ne peux pas la laisser chez ma mère, argumenta Sirius en se redressant et en s'essuyant les mains. La planquer ici était ma meilleure option.

-Tu... Comment as-tu fait entrer une moto à Poudlard... ?

-Le plus difficile a été de m'empêcher de rouler avec dans les couloirs. Je n'ai pas encore trouvé d'enchantement pour remplacer l'essence, et Titine n'a que quelques litres disponibles. Puis pour trouver une pompe à essence à Pré-au-Lard...

-Je ne saurais dire pourquoi je suis encore surpris...

-Je t'emmènerai faire une balade au-dessus de Londres, un de ces jours, tu comprendras.

-Au-dessus de- ?

-Elle vole.

-...Tant que tu ne me fais pas le coup de la panne sèche...

-Hahaha.

-Haha... Ha.

-...Ha.

-Hum.

-O-oui.

Un silence hésitant se fit. Sirius frottait ses mains pourtant entièrement propres, les yeux sur le sol. Severus détaillait la moto comme s'il y connaissait quelque chose, une main sur le guidon. Et la Salle sur Demande demeurait entièrement silencieuse, sans aucune interruption.

-Sev, finit par murmurer le Gryffondor. Je... Ça fait un bout de temps que... Que des occasions se présentent, et... Et que j'essaie de te le dire. Je... Je sais qu'on en a parlé au tout début, qu'on... Qu'on s'est dit que ça n'était pas raisonnable...

-Black...

-Écoute-moi, s'il te plaît. Je sais -je sais que ça paraît effrayant, que... que ce serait prendre beaucoup de risques, mais... Je suis persuadé que ça en vaut la peine.

Sa main se referma sur la sienne, des yeux couleur de tempête se plongeant dans les profondeurs obsidiennes du regard hésitant du Serpentard.

-Sirius... Je... Personne n'acceptera... Nos maisons sont rivales, nos familles sont opposées par absolument tout...

-Severus, je... Je suis sûr de moi. Si tu acceptes... Si tu acceptes, je voudrais...

-Sirius... Je...

-Sev...

-Je... Je sens que tu vas me sortir une connerie pas possible... Et je te jure que je vais te quitter pour toujours si tu le fais.

-Je voudrais t'inviter à aller chercher des œufs de plipotins dans les oignons de saison avec moi. Et élever notre premier né. Ensemble.

-...Adieu.

-Je plaisante, je plaisante ! Sev -je plaisante, pardon. Je blague. Sors avec moi.

-...

-...Sev ?

-...Aussi simplement que ça... Oui, mon Gryffondor. Oui.

A suivre...

Un petit mot d'appréciation ou une dissertation de trois pages et tout ce qu'il y a entre, siouplé?