Et le voila enfin !

Merci a toutes celle qui ce son proposé pour le poste !

Merci a celle qui n'ont pas laché et qui m'ont envoyé régulierement des messages

Larsand j'ai adoré toutes tes reviews « hé salut ce n'est pas du harcèlement »

Carol tu as été le déclancheur avec ton « téééééééé nullllllll (boude)

Je vais pas etre sympas car je ne vais pas répondre a tout le monde personnellement sa serait super long vu que sa fait… je sais meme plus combien de temps il y a eu entre le 5 et 6

Mais je suis super étonné qu'il y est encore du monde pour me lire

Et un énorme merci a Elise ma super Beta qui a corrigé ce chapitre super vite !

Bon allé ca suffit les bla bla place au chapitre !

Chapitre 6 : Le couvant

(Pov B)

Trois semaines que j'étais enfermée dans ce couvent.

Trois semaines que je m'ennuyais à mourir.

Trois semaines que la mère supérieure me prenait de haut.

Trois semaines que l'on m'obligeait à porter cette robe grise hideuse. Habituellement j'adorais les robes simples, mais là ce gris terne avec mon teint plus que pale j'avais l'air malade et puis ce tissu plus qu'irritant me sortait par les yeux, j'en étais presque à regretter les robes excentriques de Rosalie.

Trois semaines qu'Angela avait l'autorisation de ne passer qu'une petite heure par jour.

Trois semaines où j'étais priée de faire silence.

Trois semaines où je pouvais ressasser encore et encore pourquoi je me retrouvais ici.

Trois semaines que je priais chaque jour qu'il tienne sa promesse.

Trois semaines qu'on avait débarqué.

Quatre semaines que l'attitude d'Edward me perturbait.

Cinq semaines depuis notre départ.

Six semaines depuis que ma vie était devenue un enfer.

Sept semaines que dame nature n'était pas venue me rendre visite…

Le cliquetis du verrou de ma cellule, me sortit de mes pensées. Car oui je ne pouvais considérer ces quatre murs de chambre. Quatre murs en pierre où se trouvait un petit lit en fer forgé qui grinçait au moindre mouvement, une petite armoire qui ne servait strictement à rien vu qu'on m'avait confisqué mes effets personnels et un petit bureau avec sa chaise, où trônait une bible que je refusais de toucher. Et pour seule décoration un Christ et une peinture de Marie et ça je lui avais dit !

Marie Isabella, votre visiteur est là, dit la sœur Marie Thérèse

Je soufflais j'avais eu bon leur demander de m'appeler Bella c'était tout juste si je n'avais pas offensé Dieu.

Merci ma sœur

Je me levais et la suivais dans les couloirs sombres du couvent, il était pourtant dix heures et je savais pertinemment qu'il faisait grand soleil dehors, c'était tellement déprimant.

Arrivée dans le jardin arrière du couvent je vis Angela attendre près du petit puits. Je pressais le pas sans me mettre à courir vers elle, sous le regard amusé de la sœur qui était la seule à n'avoir un cœur froid comme ce lieu… enfin selon moi.

Angela comme je suis heureuse de te voir, lui dis-je en la serrant dans mes bras. As-tu eu des nouvelles ? lui demandais-je avec espoir que mon châtiment ici fût enfin fini, elle grimaça. J'avais compris.

Je suis désolée Mad… heu Bella, dit-elle en regardent ses pieds.

J'aurai du m'en douter. Comment pouvais je être aussi stupide que de penser qu'un homme près à vous prendre votre enfant tiendrait sa promesse. Et comment pouvais-je y croire encore après trois semaines.

Ne le soit pas Angela, j'aurai du m'y attendre, dis-je résignée. Je m'assis sur le rebord du petit puits le regard dans le vague.

Bella, souffla-t-elle.

Non c'est bon Angela j'étais seulement naïve d'y croire.

Bella en fait il a répondu à toutes mes missives.

Quoi ?

Parfaitement.

Et pourquoi suis-je toujours ici dans ce cas.

Et bien figurez-vous qu'il est plus difficile qu'il n'y paraît de placer une jeune femme enceinte et non mariée dans un…

Voyez-vous ça ! la coupais-je. Je ne comprends absolument pas pourquoi, me moquais-je. Et sinon comment vont Rose et Damon ? demandais-je pour changer de sujet.

Très bien Mademoiselle Rosalie a parait-il trouvé « LA » demeure idéale. Monsieur Damon devait aller visiter aujourd'hui.

J'aurai tellement aimé être avec eux. Mes amis… non mon frère et ma sœur, car c'est ce qu'ils étaient devenu en montant sur ce navire, me manquaient.

Angela qu'avons-nous dit à propos des Mademoiselle et des Monsieur, dis-je pour qu'elle ne distingue pas mon trouble.

Je sais, souffla-t-elle. Mais ce n'est pas facile pour moi de changer cela du jour au lendemain.

Je comprends, la rassurais-je et c'était le cas elle avait été élevée pour servir les nobles et non pour être leur égal.

L'heure passa comme à son habitude extrêmement vite et je me retrouvais cinq minutes plus tard assises à la table du déjeuner, tête baissée à attendre que le bénédicité soit fini pour pouvoir enfin manger.

Le premier jour j'étais un peu perplexe de prendre le déjeuner à onze heures mais le lendemain quand on vient me réveiller à six heures pour la prière, j'avais compris.

Et là je grimaçais devant ma soupe et mon bout de pain, à croire que les bonnes sœurs de ce couvent ne savaient rien faire d'autre. Car c'était soupe midi et soir et avec un peu de chance je pouvais trouver un bout de viande mélangé à mes légumes.

Je fouillais ma soupe de ma cuillère et soupirais en ne trouvent que des pommes de terre et des carottes.

Avez-vous un problème Marie Isabella ? demanda la mère supérieure.

Non ma mère, m'empressais-je de dire. Mais vu son regard je n'avais pas dû y mettre assez de conviction.

Peut-être qu'un jeun jusqu'à demain vous permettrez de mieux appréciez ce que le Seigneur vous offre.

Je vous assure que j'apprécie ce qu'il m'offre, je n'avais déjà presque rien à manger alors me priver de deux repas était hors de question aussi déprimant soit-il.

Eh bien vous l'apprécierez encore plus demain alors.

Mais…

Vous pouvez aller communier, je viendrai vous chercher, me congédia-t-elle.

Je bouillonnais intérieurement. Je n'avais qu'une seule envie hurler ses quatre vérités à cette bonne sœur aigrie. Mais à la place je me mordis l'intérieur de la joue et plutôt fort car le goût si particulier du sang emplit ma bouche ce qui me donna un haut de cœur.

Je me levais précipitamment main devant la bouche et courue dans la salle de toilette pour y rendre le peu que j'avais dans l'estomac.

J'avais toujours détesté la vu du sang et apparemment le goût aussi…

Je me relevais péniblement, versais un peu d'eau dans la vasque de toilette et me rafraîchit le vissage.

Une fois remise, je me dirigeais vers mon lieu de prière il ne manquerait plus qu'elle me gratifie d'un deuxième jour sans repas.

Ne leur avait on jamais dit qu'il ne fallait pas priver une femme enceinte de nourriture.

Installé devant l'autel je rallais contre l'injustice de ma vie. Je n'avais rien fais pour mériter cela ! Et le pire était que l'on me traitait comme si j'étais une fille indigne, une pécheresse, comme si c'était moi qui l'avais voulu.

Pendant plus d'une heure je rallais contre Dieu d'avoir permis cela. J'avais vraiment dû le décevoir pour qu'il s'en prenne à moi ainsi.

Enfin la mère supérieure arriva.

Suivez-moi Marie Isabella, dit-elle d'un ton froid.

Ce que je fis en me demandant où nous allions car nous ne nous dirigions pas vers le potager et c'était pourtant mon activité depuis mon arrivée ici.

Bien vite elle nous arrêta devant ma cellule, ouvrit la porte et nous fit entrer. Il y avait un homme à l'intérieur, un grand blond élégamment habillé.

Je fronçais les sourcils ne comprenant pas sa présence en ce lieu.

Je suis le médecin qui suis chargé de votre état, m'apprit il en voyant sûrement la surprise sur mon visage. J'acquiesçais de la tête ne trouvant rien à dire et surtout n'aimant pas son regard sur moi que je n'arrivais pas à cerner. Il se tourna enfin vers la mère supérieure et reprit : Comment se passe son début de grossesse ?

Mise à part son comportement insolant tout se passe bien, mais bien sûr.

Cela ne m'étonne pas, répondit-il. Non mais je rêve et en plus il la croyait. On ne pouvait s'attendre à autre chose, pour qui se prenait-il.

Je vous demande pardon ?

Taisez-vous Marie Isabella on ne vous a pas autorisé à parler. Ne pouvez-vous pas vous comportez comme il se doit ne serait-ce que cinq minutes, je serais les poings pour ne pas répondre que j'avais été plus que bien éduqué contrairement à d'autres.

Bien ma mère puis-je me retrouver seule avec mademoiselle, quoi ?

Pourquoi cela ? Demandais-je, perplexe, mais personne ne me regarda.

Il ne serait pas correct de laisser une demoiselle, telle qu'elle soit, seule avec un homme, répondit la mère. Eh bien je ne savais pas si je devais le prendre bien ou mal mais je lui en étais reconnaissante car je ne voulais pour rien au monde me retrouver seule avec lui.

Voyons ma mère je suis médecin je vais juste effectuer une consultation de contrôle.

Et donc si c'est une simple consultation de contrôle vous ne verrez pas d'inconvénient à ce que je reste, bien dit ma mère.

Le médecin me fixait avec insistance mais je n'arrivais encore pas à cerner son regard. Seule la chair de poule qui me parcourait le corps me disait qu'il ne fallait pas que je me retrouve seule avec lui.

Il se tourna enfin vers la mère.

Soit, il se dirigea vers sa mallette posée sur le petit bureau. Dégrafez votre robe et installez-vous sur la couche, dit-il sans se retourner.

Pourquoi devrais-je ouvrir ma robe ?

Pour l'osculation évidemment.

Je me tournais vers la mère supérieure en la suppliant du regard même si j'avais peu de chance qu'elle me vienne en aide vu qu'elle me détestait.

Mais elle me tendit la main.

Venez

Elle me fit me retourner et dégrafa ma robe la faisant glisser sur mes épaules ce qui la fit pendre à ma taille. Je croisais immédiatement les bras sur ma poitrine. Puis elle me retourna me placent le linge qui me servait à m'essuyer lors de ma toilette pour me protéger du regard du Docteur qui était fixé sur moi ses yeux qui étaient bleus étaient devenus noirs ce qui me fit frissonner je détournais le regard pour voir la mère me fixer elle aussi.

Merci, murmurais-je.

Elle parut surprise, en même temps, elle me prenait pour une catin donc elle devait vraiment l'être.

Une fois allongée sur ma couche, je tournais le regard vers le mur. Mais cela n'étant pas suffisant, je fermais les yeux et laissais mes pensées me ramener à des moments de joie lors de mon enfance. Cela fonctionna très bien car l'osculation se déroula sans que je ne m'en rende compte. Je ne pourrai pas dire si le docteur avait posé des questions ou autres. Tout ce que je retiens était que tout allait bien et que je pouvais me revêtir...

Et enfin sœur Marie Thérèse vient me délivrer de mon calvaire

Marie Isabella on vous attend dans le potager.

Bon finalement le calvaire continuait mais tout était mieux que de rester dans cette pièce avec lui.

Oui ma sœur, soufflais-je.

J'avais horreur de cela et pourtant avant j'appréciais de m'occuper des fleurs de mon jardin qui entouraient mon kiosque. Il devait être quatorze heures et j'allais devoir gratter la terre sous un soleil de plomb.

Ayez un peu confiance ma fille, tout se passera bien.

Oui ma sœur, soufflais-je de nouveau n'y croyant absolument pas et gardant en mémoire le regard de cet homme.

Mais elle était vraiment gentille avec moi dommage que les autres n'étaient pas comme elle.

Pendant plus de deux heures, je bêchais la terre, arrachais les mauvaises herbes et récoltais les légumes mûrs. J'avais une envie folle de mettre une de ces tomates dans la poche de mon tablier mais c'était peine perdu avec toutes ces sœurs à mes côtés.

A seize heures nous retournions à l'intérieur pour deux longues heures de prière. Le silence était de mise jusqu'au lendemain matin. Les journées plus longues les unes que les autres passaient et se ressemblaient.

Quand fut l'heure du dîner je fus congédiée dans ma « cellule » et sœur Marie Thérèse viendra verrouiller ma porte après au cas où je décidais de fuir cet endroit. Je me demandais bien ce qu'avait bien pu leur raconter Edward pour subir un tel traitement.

J'aurai tellement voulu l'avoir en face de moi pour lui exprimer ma façon de penser. Et l'idée me viens pourquoi passer par Angela… j'allais moi-même lui écrire enfin pour cela il me faudrait d'abord trouver de quoi le faire.

Je pourrai demander à Angela demain mais le problème était que la mère supérieure avait été bien clair « interdiction de lui remette quoi que ce soit» « privé de vos visites ».

AH ! j'en avais plus que marre et je ne voulais absolument pas qu'on me prive de ma seule heure de « liberté ».

Toc ! Toc ! Toc !

Oui, dis-je incertaine. C'était la première fois qu'on toquait à ma porte le soir généralement ils se contentaient de la verrouiller.

La porte s'ouvrit laissant apparaître Sœur Marie Thérèse.

Tout va bien ma fille ? dit-elle inquiète.

Oui ma sœur, et comme pour me contredire mon ventre se fit entendre. Désolée, dis-je les joues rosies.

Ne le soyez pas, dit-elle avec un doux sourire.

Elle entra dans la chambre et ferma la porte derrière elle.

Il y a un problème ma sœur, déjà qu'elle soit rentrée était surprenant mais qu'elle parle l'était d'autant plus sachant qu'à cette heure c'était une activité interdite.

Non mais je voulais vous apporter ceci, murmura elle. Elle sortit de son tablier un morceau de pain et une de ces tomates qui m'avait tant donné envie cet après-midi. Ce n'est pas grand-chose mais… je la coupais.

Non c'est déjà beaucoup, dis-je en attrapant la nourriture qu'elle me tendait. Je vous remercie mais vous n'aurez pas de problème ? je peux attendre demain vous savez.

Ne vous inquiétez pas, me rassura-t-elle. Et puis dans votre état il faut manger, dit-elle avec un regard bien veillant.

Merci ma sœur.

J'en avais les larmes aux yeux. Elle se préoccupait de moi, de nous .

Ma sœur puis-je vous demander un service, je sais que vous avez déjà fait beaucoup, dis-je en montrant mon butin.

Dites-moi Isabella, tiens je n'avais plus le droit à Marie Isabella.

Je… j'aimerais avoir de quoi écrire une lettre, lui dis je en baissant la tête

Et pour qui est elle destinée ?

Sur le coup j'avais envie de lui mentir de lui dire qu'elle était pour ma mère mais elle était ma seule alliée dans ce couvant.

Pour Edward, soufflais-je.

Qui est-ce ? demanda-t-elle.

Le père de l'enfant, lui répondis je en me demandant pourquoi ne le savait-elle pas déjà. Pourtant elles devraient être toutes au courant de la situation. Mais peut-être qu'elle ne connaissait que son nom.

Et comment allez-vous lui transmettre cette lettre ?

Angela lui fera parvenir, c'est un de nos accords.

Vos accords ? Excuser moi ma fille mais je suis confuse, je l'étais d'autant plus.

C'est moi qui m'excuse ma sœur mais que vous a-t-on dit à mon sujet ?

Eh bien il nous a été rapporté que vous aviez séduit un homme marié lors d'un bal, là j'étais presque sûr de ressembler à une carpe avec mes grand yeux et ma bouche ouverte.

Mais non hurlais-je presque.

Doucement ma fille je ne devais déjà pas être là alors si la mère nous entend parler je n'ose imaginer ce qui se passera.

Excusez-moi mais tout ceci est faux. Ils sont venu me chercher car la femme d'Edward est inféconde et que mon cher père avait une dette envers eux. Je n'ai jamais voulu tout ceci, j'avais une vie tout à fait chaste avant de monter sur ce navire pour qu'on me la prenne sans mon consentement.

Je suis perdu pourquoi la mère nous a-t-elle raconté cette histoire.

Je ne sais pas, mon rôle est de donner un héritier à cette famille et de repartir pour la France mais nous savons très bien ce qu'il m'attendrait là-bas… j'ai été souillé je n'y retournerai pas…

Oh ma fille, je suis tellement désolée de ce qu'il vous arrive.

Vous n'y êtes pour rien le pire dans tout cela est que je vais perdre mon bébé, elle me regarda avec pitié et s'en fut trop, je fondis en larmes bien que je m'étais promis d'être forte.

Elle me prit dans ses bras et me réconforta avec des mots et des gestes apaisants jusqu'à ce que j'arrive à me calmer.

Nous n'avions pas été mis au courant de cette histoire et n'avons jamais été en contact avec cet Edward. L'homme qui a fait tout le nécessaire est le docteur que vous avez vu cet après-midi, je relevais la tête surprise.

Êtes-vous sur qu'il n'est jamais venu ?

Pensez-vous, il n'y a pas beaucoup de visite dans le couvent.

Pourquoi a-t-il fait cela ? pensais-je à voix haute.

Je ne sais pas mais je me renseignerai.

Non fis-je un peu trop fort, je repris plus doucement. Non, la mère supérieure ne m'apprécie pas. Elle croira que je vous ai menti.

Mais elle doit être au courant.

A votre avis qui va-t-on croire ? Un docteur de bonne réputation ou une fille comme moi.

Bella, fit elle durement. Ne parlez pas de vous comme cela.

Mais c'est pourtant ce que vont croire les autres, elle ne répondit pas. Elle savait que j'avais raison, je poursuivis. Si vous pouvez me trouver de quoi écrire ce sera déjà beaucoup.

Croyez-vous qu'il vous aidera ? demanda-t-elle septique.

Je l'espère il me la promis, dis je en regardant mes doigts.

Hum… je relevais la tête. Je verrai ce que je peux faire pour vous. Aller maintenant il est temps.

Merci pour tout ma sœur.

Elle me sourit tristement et sortie de ma « cellule » ferment néanmoins la porte à clé derrière elle mais je ne lui en voulais pas.

Je m'allongeais sur le lit regardant le bout de pain et la tomate qu'elle m'avait apporté me demandant ce qu'elle risquait si elle c'était fait prendre. Sœur Marie Thérèse me rappelait Toinette notre cuisinière. Lorsque enfant ma mère m'avait envoyé au lit sans dîner pour avoir mis les pièges à souris dans le terreau de notre jardinier pour lui montrer ce que ça faisait. Toinette était venu le soir m'apporter une petite collation pour passer la nuit.

Le bruit d'une clé qu'on insérait dans la serrure de ma porte me sortit de mes pensées. Prise de panique je me hâtais de fourrer mes biens sous mon oreiller et fis semblant de dormir.

La porte s'ouvrit doucement puis le bruit de pas se déplaçant dans la pièce. J'avais trop peur de me faire prendre pour ouvrir les yeux. J'entendis qu'on soufflait et la faible lumière que projetait la bougie derrière mes paupières closes s'éteignit. Puis de nouveau, le bruit de la porte qu'on referme ainsi que la serrure.

Doucement j'ouvris les yeux m'habituant à la faible lumière que la lune projetait par la petite fenêtre.

J'observais la pièce essayant de détecter quelque chose d'inhabituelle mais ne voyais rien. Je m'assis sur le rebord du lit pour rallumer la bougie afin de pouvoir manger.

Une fois celle-ci allumée, je sortis mon petit butin et croquais dans ma tomate. Dieu que cela faisait du bien. Je mangeais doucement pour savourent chaque bouché. Mes yeux erraient dans la pièce et un petit pot sur le bureau attira mon attention : je me levais.

Un petit encrier, sa plume et du papier étaient placés près de la bible.

Des larmes coulaient sur mes joues, Sœur Marie Thérèse était vraiment un ange.

Je ne perdis pas une minute pour m'installer au petit bureau et commençais ma lettre de peur que tout ceci disparaisse.

Edward

Quand j'ai émis le souhait de vous écrire, j'étais en colère. Contre vous, contre ce couvent, contre les personnes y habitant.

Mais ce soir une personne a eu un geste envers moi que je ne pourrai oublier

Ma colère s'est estompée et je ne ressens plus que de la déception envers vous

Vous vouliez vous faire pardonnez ! Sachez que vous avez échoué

Je ne vous ai demandé qu'une chose, me sortir de ce couvant

A la place je suis traitée comme une femme de mauvaise foi car je porte l'enfant d'un homme marié.

J'ai appris ce soir que les sœurs croyaient que tout ceci était de ma faute, que je vous avais séduit lors d'un bal.

Pourquoi avez-vous fait cela ?

Avez-vous honte de votre démarche pour agir ainsi ?

Êtes-vous seulement au courant…

Savez-vous comment l'on me traite ?

On m'a privé de tous mes biens en arrivant ici mais je pouvais m'en passer. On m'a forcé à travailler et je me suis exécuté.

Mais qu'on prive de nourriture mon enfant, car même si vous finirez par me le prendre il est mien, je ne le supporte pas.

On m'a toujours dit qu'une femme enceinte mangeait pour deux. Je ne veux pas accoucher d'un enfant mort-né comme la fille de la bonne de Newton parce que vous avez été négligent.

Vous m'aviez dit que vous l'aimeriez plus que votre propre vie. Et bien commencez maintenant.

Avec toute ma déception,

Bella

Je ne relus pas lettre il le méritait amplement. Maintenant il ne me restait plus qu'à la transmettre à Angela sans être vu.

Après avoir rangé ou plutôt caché mon petit trésor dans le fond de l'armoire, j'éteignis la lumière et me mis au lit plus sereine que je ne l'avais été depuis trois semaines.

Le lendemain lorsque je me réveillais j'avais une faim de loup et je n'attendais qu'une chose que Sœur Marie Thérèse vienne me chercher pour pouvoir la remercier.

Malheureusement ce ne fut pas elle et je dus attendre jusqu'à dix heures pour pouvoir me retrouver seule avec elle.

Nous marchions dans les couloirs sombres du couvent en direction des jardins pour ma visite journalière avec Angela.

Ma sœur, l'interpellais-je.

Oui.

Merci pour hier, soufflais-je.

Je ne vois absolument pas de quoi vous voulez parler.

Mais hier… elle me coupa.

A été une longue journée, j'étais épuisée je me suis couchée après la prière du soir.

Mais…

Pas de mais Marie Isabella, nous y revoilà. Hier était une journée comme les autres, dit-elle en souriant.

Merci, soufflais-je ayant compris son petit jeu.

Aller, allez donc rejoindre votre amie.

Je lui souriais et me hâtais de rejoindre Angela.

Une fois à sa hauteur on se serait brièvement dans les bras.

Comment allez-vous aujourd'hui, demanda-t-elle.

Je me retournais pour voir sœur marie Thérèse faisant semblant d'être occupé.

Bien souris je. Alors comment Damon a-t-il trouvé la maison ? elle parut désarçonné. Quoi elle ne lui a pas plu ?

Si… si mais…

Mais quoi ? elle avait vraiment l'air perdu.

Euh rien… euh il l'a trouvé parfaite pour vous.

Tu sais que tu es compris dans le vous donc tu devrais plutôt dire « pour nous ».

Euh oui… bien sur, dit-elle gêner. Vous êtes sûr que vous allez bien ?

Oui pourquoi et puis c'est plutôt toi qui agis bizarrement, dis-je innocente.

Et bien d'habitude votre première question depuis votre arrivée ici est « avez-vous des nouvelles» et là non donc je me pose des questions.

Avez-vous des nouvelles ?

Euh non…

Donc pourquoi poser une question quand on connaît déjà la réponse.

Que c'est-il passé depuis ma visite d'hier ? demanda-t-elle en froncent les sourcils.

Rien de bien particulier, j'ai prié, été privé de déjeuner et dîner, eu la visite du docteur, récolté les légumes, bêché, enlevé les mauvaises herbes, re-prié et écris une lettre à Edward que je compte bien te donner pour que tu lui transmettes, lui dis je naturellement.

Vous… quoi ?

Angela suivez un peu… j'ai prié…

Oui !oui ! la prière, la récolte ! vous avez écrit une lettre.

Oui.

Mais… je la coupais.

Angela tout ce que je veux entendre est « oui je la lui transmettrai » dis-je agacée.

Bien sûr Mademoiselle je la lui transmettrai.

Bien.

Bon j'y avais été un peu fort mais j'en avais plus que marre qu'on me dicte ma conduite.

Je veux que tu te débrouilles pour qu'elle lui soit remise en mains propres, je ne voulais pas que quelqu'un tombe dessus, on avait rompu les règles et je ne voulais pas m'attirer plus d'ennuis.

Bien mademoiselle je pourrai demander à Monsieur Black.

Je ne sais pas s'il sera d'accord il est censé nous surveiller. Dis-je en levant les yeux au ciel. Imagine que tu décides de m'enlever pendant son absence, rigolais-je.

Je lui demanderai et s'il refuse j'irai moi-même.

Non j'ai besoin de toi ici tu es la seule partie de la journée où je peux parler à quelqu'un, je réfléchis à nos options. Demande à Damon, il n'aura qu'à se faire passer pour un coursier.

Après ce petit échange nous parlions de tout et de rien. Quand l'heure arriva à sa fin, je la pris dans mes bras et lui glissais ma lettre dans son tablier avec sa promesse de lui faire parvenir au plus vite.

Le reste de la journée se passa comme tout les autres. Enfin jusqu'à l'heure du dîner, j'étais prête à m'installer à table lorsque la mère supérieure m'interpella.

Marie Isabella veuillez me suivre dans mon bureau, dit-elle froidement.

Toutes les sœurs me regardaient avec un air de reproche enfin non pas toute, Sœur Marie Thérèse regardait la mère supérieure avec un air interrogateur je n'étais donc pas la seule à ne pas comprendre cette requête.

Je la suivais donc jusqu'à son bureau. Arrivé dans la pièce, elle alla s'installer derrière ce dernier et je m'apprêtais à prendre place sur la chaise en face.

Non restez debout.

Bon il y avait vraiment un problème mais j'avais beau chercher je ne trouvais pas.

Et c'est là que je vis l'encrier, la plume, et le papier sur le bureau.

Elle avait eu le culot de fouiller dans ma « cellule » me privant du peu d'intimité qu'il me restait.

Vous n'aviez pas le droit de fouiller dans mes affaires ! je serrai les poings pour m'empêcher de lui hurler dessus.

Le « droit » j'ai tous les droits sur ce couvent Marie Isabella. Et je ne tolère pas les voleuses ici !

Voleuse… je ne comprends pas.

Vous ne comprenez pas ! vous n'allez pas me faire croire que tout ceci est arrivé dans votre armoire comme par miracle.

Bien que vu votre rang vous êtes censé croire au miracle, non ce n'en est pas un mais je ne l'ai pas volé pour autant.

Et menteuse pas dessus le marché. En même temps je ne pouvais pas m'attendre à autre chose d'une fille comme vous.

Quoi !

Une fille comme moi ! c'était la première fois que je me sentais aussi humilié même si maintenant j'en connaissais l'origine.

Ne faite pas l'innocente, c'est très mal venu.

Vous ne savez rien à mon sujet, murmurai-je.

Je n'ai pas besoin dans savoir plus.

Bien sur à quoi pouvais-je m'attendre, j'étais une petite française enceinte d'un homme marié, placée dans un couvent pour cacher la honte.

Je ne pus pousser plus loin mes pensées car la porte s'ouvrit laissant apparaître Sœur Marie Thérèse.

Ma mère ne vous en prenez pas à Marie Isabella elle y est pour rien.

Le vol est strictement interdit dans nos murs Sœur Marie Thérèse.

Mais elle n'a rien volé, c'est moi qui lui est apporté hier soir.

Ne cherchait pas à la couvrir, j'ai bien vu votre comportement avec elle je ne suis pas aveugle.

Mais…

Et le fait qu'elle vous pousse à mentir pour elle montre bien quel genre de personne elle est.

Je ne pouvais pas laisser faire cela, Sœur Marie Thérèse avait été ma seule allié depuis ces trois semaines et je ne voulais pas qu'elle en subisse les conséquences.

Elle a raison ma sœur c'est moi qui est emprunté, bah oui je ne pouvais quand même pas m'accuser de vol. Tout ceci. Ne vous accusez pas pour mes fautes.

Mais Isabella…

Cela suffit ma sœur, la coupa la mère supérieure. Retournez à table.

Mais… cette fois se fut moi qui la coupa.

Merci ma sœur mais elle a raison je dois assumer mes actes.

Bella, souffla-t-elle.

Et rien qu'avec ce simple mot elle me réchauffa le cœur je lui souris.

S'il vous plaît, retournez à table tout se passera bien, murmurai-je.

Bien, dit-elle résignée.

Elle leva sa main et caressa ma joue tendrement me sourit une dernière fois puis sortit du bureau me laissant seul avec le dragon mais rien de ce qu'elle pouvait me dire ou faire ne pourrait miner mon moral.

Bon je vois que vous avez réussi à attendrir Sœur Marie Thérèse, elle a toujours été faible devant les femmes de petite joie mais votre petit jeu ne marchera pas avec moi. Je vois tout à fait quel genre de fille vous êtes.

Si vous le dite, après tout, peu importait ce qu'elle pensait de moi je n'avais pas à lui plaire et mes actes ne se reporteraient plus sur ma famille.

Bon maintenant parlons des conséquences de vos actes.

Comme il vous plaira, après tout, ma condition ne pouvait pas être pire.

Vous comprendrez qu'on ne peut plus vous faire confiance donc vous allez devoir changer de chambre.

Bien, de toute façon je ne considérais pas cette pièce comme une chambre.

Et bien évidemment fini les visites.

Quoi ! non ! elle sourit à ma réaction c'était donc cela qu'elle voulait et bien elle n'aura plus cette satisfaction.

Après votre geste et votre façon d'avoir poussé sœur marie Thérèse à se dénoncer à votre place vous comprendrez bien qu'on ne peut permettre que cela se reproduise.

Bien mais je ne vois pas le rapport avec Angela, dis-je calmement.

Vous avez réussi à corrompe une sœur tout ce qu'il y a de plus admirable donc je ne peux imaginer ce que vous pourriez faire faire à une jeune femme innocente.

Que répondre à cela…

Face à mon silence elle sourit victorieuse se leva et contourna le bureau pour ouvrir la porte.

Bien maintenant suivez-moi je vous conduis à votre nouvelle chambre.

Nous n'allons pas dîner ? demandais-je incrédule.

Un repas se mérite or ce n'est pas votre cas. Nous verrons demain si après une bonne nuit de sommeil vos excuses seront acceptables.

Mes excuses ?

Bien sûr vous ne croyez quand même pas que j'allais laisser passer cela aussi facilement. Demain matin, au petit déjeuner, vous présenterez vos excuses devant les sœurs et moi-même et si elles sont sincères vous pourrez vous joindre à nous.

En fait, ce qu'elle voulait c'était m'humilier un peu plus. Je me demandais ce qui avait bien pu la rendre comme cela.

Je ne répondis rien à quoi bon et me dirigeais vers la porte mais elle me stoppa.

Ou croyiez vous aller ? demanda-t-elle

Il faut bien sortir de ce bureau pour aller dans ma nouvelle… heu… j'avais envie de lui dire « cellule » mais je pense qu'elle me le ferait payer. Oh et puis zut ! au point où j'en étais. Dans ma nouvelle « cellule ».

Elle plissa les yeux me fixant méchamment.

On devrait vous laver la bouche avec du savon noir. Cela vous fera peut-être réfléchir avant de parler.

Mais c'était le cas ! la défiais-je.

J'en avais plus que marre. Jamais personne ne m'avait traité de la sorte.

Vraiment, dit-elle avec une lueur dans les yeux qui ne me disaient rien qui vaille. Peut être avons-nous été trop indulgentes avec vous finalement.

Indulgente, dis-je incrédule. Je vous rappelle que je n'ai commis aucun crime, c'est même le contraire c'est moi la victime dans cette histoire.

Vous une victime ! on aura tout entendu. Vous vivez dans le péché et vous vous considérez comme une victime laissez-moi rire, mais elle ne ria pas préférant me foudroyer du regard. Vous avez cherché ce qu'il vous arrive.

Je ne vois même pas pourquoi je discute avec vous. Je n'ai rien à vous prouver. Ni à vous ni à qui que ce soit. Sur ce voudriez-vous bien m'emmenez à ma « cellule » s'il vous plaît.

Elle me regarda en plissant les yeux, je crus qu'elle allait ajouter quelque chose mais n'en fis rien.

Au lieu de cela elle se dirigea vers la droite de son bureau ouvrant une petite porte camouflée dans le mur.

Suivez-moi, dit-elle froidement.

Devais-je vraiment la suivre ? Car honnêtement cette porte ne m'inspirait pas confiance.

Dépêchez-vous Marie Isabella, grinça-t-elle me sortant de mes pensées

Je… où va cette porte ? demandais-je incertaine sans toutefois bouger.

A votre chambre bien sûr, bah voyons.

Bon j'étais dans un couvent avec des bonnes sœurs il ne pouvait rien m'arriver… n'est ce pas ?

Je suivis donc la mère. Une fois la porte franchie nous empruntâmes un escalier qui nous mena si je le pensais bien sous le bureau. La pièce était petite et sombre, elle devait servir de débarra normalement. Car là il y avait un matelas à même le sol, une vasque avec un peu d'eau et un pot de chambre. En bref le strict minimum, pas de fenêtre, seul la bougie que tenait la mère supérieure nous permettait de voir.

Bien vous voilà dans votre nouvelle chambre pour la fin de votre séjour parmi nous comme vous l'auriez devinez, elle me regarda. Ou peut être pas, se crut-elle bon d'ajouter. Comme je ne répondais rien elle continua. Et bien sûr maintenant c'est moi qui viendrai vous ouvrir le matin. Je ne dis rien non plus, ce qui sembla la décevoir. Finalement elle tourna les talons montant sur la première marche et ajouta. J'espère que la nuit vous fera réfléchir sur vos actes. Sur ceux elle remonta dans son bureau emportant avec elle la petite bougie.

Lorsqu'elle ferma la porte la faible lumière qui filtrait dans l'escalier disparu me laissant dans le noir complet.

Je respirais calmement pour ne pas me mettre à paniquer. Mes yeux essayaient de s'habituer à l'obscurité en vain il faisait tellement noir que je ne distinguais même pas mes propres mains. Donc très doucement, je me dirigeais vers l'emplacement où je me rappelais se trouvait le lit. Et quand le bout de mon pied frôla le matelas, je me baissais et rampais dessus. Je me recroquevillais sur moi-même car il faisait froid dans cette pièce et il n'y avait pas de couverture pour me réchauffer.

Mais où étais-je tombée ?

Je passais ma main sur mon ventre.

Ne t'inquiète pas tout ce passera bien.

Je me réveillais une nouvelle fois me demandant encore qu'elle heure il pouvait être et si on ne m'avait pas oublié dans cette … cette cave.

J'avais très mal dormi me réveillant souvent à cause du froid. A mon premier réveil, j'avais un peu paniqué ne me rappelant pas où j'étais mais j'avais réussi me calmer.

Mais là, j'avais faim et froid mais surtout j'avais l'impression d'avoir passé des jours ici. Bien que je savais pertinemment que cela ne faisait qu'une nuit. Mais était-on enfin le matin ou pas ?

Pour la première fois depuis mon arrivée ici j'étais pressée qu'on vienne me chercher pour aller travailler le potager en plein soleil.

Le noir ainsi que la pièce m'oppressaient et je sentais le début d'une nouvelle crise me gagner.

Mais avant de me laisser submerger, un bruit de pas au-dessus de ma tête puis d'un verrou se fis entendre. Après ce qui me paru une éternité une légère lumière apparue en haut de l'escalier.

Je soufflais un bon coup lorsque je vis la lumière se rapprocher en même temps que le bruit de pas dans l'escalier.

Marie Isabella levez-vous et suivez-moi, dis la mère supérieure.

Il ne fallait pas me le dire deux fois. Je la suivais jusqu'à son bureau plissant les yeux à cause de la lumière elle ne s'arrêta pas et m'entraîna dans les couloirs du couvent.

Avez-vous bien dormi ? demanda-t-elle en rompant le silence.

Non mais qu'est-ce qu'elle croyait qui pouvait bien dormir dans cet endroit. Mais ne voulant pas lui montrer que cela avait été horrible, je restais polie comme on me l'avait appris.

Très bien ma mère.

Avez-vous eu le temps de réfléchir à vos actes.

Mais bien sûr ma mère j'ai réfléchi à plein de choses. A comment vous rendre la vie impossible et surtout à comment me sauver de cet endroit.

Oui ma mère.

Êtes-vous prête à faire vos excuses ?

Vous pouvez toujours rêver à ce qu'elles soient sincères.

Oui ma mère.

Bien nous allons voir cela de suite.

Elle ouvrit les portes de la salle à manger, toutes les sœurs étaient installées à table et tournaient la tête dans notre direction. Je m'attendais à ce qu'elles aient toutes un visage hostile envers moi. Toutes sauf une, Sœur Marie Thérèse avait gardé la tête baissée et ne la releva que lorsque nous arrivions en bout de table mais finalement en y regardant bien une bonne partie me regardait avec curiosité.

Je vis Sœur Marie Thérèse faire une légère grimace en me voyant, je devais avoir une tête à faire peur.

Bien si je vous ai fait attendre c'est que Marie Isabella à quelque chose à nous dire.

Oui vous êtes une vielle folle qui devrait avoir honte de son comportement et le Dieu que vous chérissez temps vous punira pour cela !

Je tiens à vous faire mes excuses pour mon comportement ainsi que d'avoir emprunté ce matériel pour pouvoir écrire une lettre à ma mère qui me manque énormément et la rassurer en lui disant que je me portais bien. Et je tiens à vous présenter mes excuses pour perturber votre quotidien par ma présence.

Malgré moi les larmes se mirent à couler non pas parce que j'étais désolée mais la fatigue de cette nuit et le fait de me sentir humilier me faisait craquer. Je savais que j'avais menti mais rien que ces excuses étaient un mensonge donc pourquoi ne pas broder.

Je me tus, baissant la tête et séchant mes larmes, j'attendais leur verdict.

Bien, mes sœurs devons-nous pardonner à Marie Isabella, demanda la mère supérieure.

Il eut un léger brouhaha pendant ce qu'il me parut une éternité mais enfin quelqu'un pris la parole.

J'ai une question, demanda Sœur Maria.

Oui ma sœur, l'invita à poursuivre la mère supérieure.

Marie Isabella où avez-vous trouvez le nécessaire d'écriture ?

Je… heu… qu'est-ce que je pouvais dire, je ne savais pas où sœur Marie Thérèse l'avais pris.

Eh bien nous attendons ? Insista-t-elle.

Dans le bureau de la mère supérieure ? dis-je incertaine plus comme une question.

Est-ce votre encrier et votre plume ma mère ? demanda une autre. Je ne comprenais plus rien, pourquoi insistaient-elles.

Non elle ment une fois de plus, répondit-elle froidement.

Bien sûr qu'elle ment, elle ne sait pas à qui appartient ce matériel vu que c'est moi qui lui est donné.

Ne racontez pas de bêtise Sœur Marie Thérèse.

Je l'ai emprunté à Sœur Maria.

C'est vrai mais je ne savais pas que c'était pour Marie Isabella

Donc il n'y a aucune raison pour que Marie Isabella s'excuse devant nous. Cela sera plutôt à moi de le faire pour l'avoir laissé se dénoncer car elle avait peur des conséquences pour moi et je l'en remercie.

La mère supérieure était tendue à coté de moi. Je pouvais sentir sa colère irradier par tous les pores de sa peau mais mon regard était fixé sur Sœur Marie Thérèse. Elle avait pris ma défense devant tout le monde et à cet instant une petite partie d'espoir m'envahit.

Bien, fit la mère supérieure d'un ton froid et me sortant par la même occasion de mes pensées. Dans ce cas allez vous asseoir pour le petit déjeuner.

Merci, soufflais je à Sœur Marie Thérèse.

Ne me remerciez pas Marie Isabella, dit la mère supérieure et je me mordais la langue pour ne pas répliquer. Vous êtes toujours punis pour avoir menti vous resterez donc dans votre nouvelle chambre.

Mais ma mère…

Il suffit Sœur Marie Thérèse n'aggravait pas votre cas.

Je la suppliais du regard pour qu'elle ne dise rien je l'avais déjà assez mise en avant comme cela. Je me tournais vers la mère supérieure pour la regarder dans les yeux.

Vous avez raison ma mère, lui dis-je elle écarquilla les yeux elle s'attendait sûrement à un refus.

Elle me jaugea du regard une minute puis déclara.

Bien vu que tout le monde semble d'accord passons à table.

La journée se passa relativement bien mis à part qu'Angela n'avait pas pu me rendre visite. La mère supérieure avait dit que je devais regagner ce droit, j'avais eu envie de lui hurler dessus mais j'avais fait comme le matin même en lui disant qu'elle avait raison la perturbant un peu plus.

Le seul point positif de toute cette histoire était que la plupart des sœurs me faisait des petits sourires d'encouragements. J'avais même eu le droit à des gestes bienveillants de la part de certaines comme Sœur Marie Madeleine qui m'avait apporté un chapeau de paille lorsque nous étions dans le potager pour éviter l'insolation, j'en aurai pleuré.

Le soir venu, la mère supérieure me ramena dans la cave. Je voyais bien qu'elle était contrariée mais elle ne disait mot alors j'en fis autant. Je ne voulais pas lui donner ne serait-ce qu'une seule raison pour me rabaisser encore plus et se donner bonne conscience pour son comportement. Car nous savions toutes les deux qu'elle ne pourrais pas me garder sous son bureau indéfiniment. Déjà ce soir les sœurs parlaient comme quoi je devrais regagner ma chambre, que c'était plus sain pour l'enfant que je portais. Mais la mère supérieure avait fait comme si elles ne les entendaient pas et me réinstaller de suite dans ma chambre aurait été une défaite pour elle.

Nous venions de descendre les marches et elle s'apprêtait à remonter me laissant dans le noir une fois de plus mais je ne savais pas si j'arriverai à supporter une nouvelle nuit dans le noir complet.

Excusez-moi ma mère pourrai je avoir une bougie s'il vous plaît ?

Elle me regarda depuis les marches et lorsque je vis un petit sourire s'étirer sur ses lèvres je sus ce qu'elle allait me dire.

Pourquoi vous faudrait-il de la lumière pour dormir ? nous n'aimons pas le gâchis dans ce couvent.

Bien sûr ,vous avez raison ma mère, me forçais-je à répondre. Et à son regard perplexe je sus qu'elle s'attendait à ce que j'argumente pour obtenir mon bien et qu'elle aurait enfin trouvé une nouvelle raison de me garder plus longtemps ici. Mais j'étais déterminée à sortir de cette cave. Bonne nuit ma mère.

Oui… bonne nuit Marie Isabella, marmonna-t-elle j'en aurai presque eu envie de rire.

J'allais m'installer le plus rapidement possible sur ma couche profitant des derniers rayons de lumière avant qu'elle ne referme la porte et que je me retrouve dans le noir complet.

Assise contre le mur, je ramenais mes jambes contre ma poitrine et laissais mes pensées dériver vers Rose, Damon et Angela. J'avais de la chance de les avoir tous les trois, sans eux j'aurai abandonné depuis longtemps. Mais la perspective de savoir que nous serions bientôt réunis me faisait avancer même si je ne savais pas encore comme j'allais ressortir de cette épreuve.

Ces songes me fis penser à Edward et comme souvent depuis que j'étais enfermé ici à notre dernière entrevu.

Je lui avais permis de m'embrasser pourtant je n'étais juré de ne pas lui donné cela en plus mais toutes ses paroles m'avaient chamboulé. Savoir qu'il savait qui j'étais et qu'il m'aurait courtisé avec autant d'acharnement m'avait en quelque sorte troublé. Et même si je refusais de l'admettre, j'étais plus que flattée car même si je ne pouvais oublier cette première nuit, pour toutes les autres il avait été respectueux et tendre avec moi.

En pensant à cela je me sentis moi aussi en faute, si je n'avais pas voulu absolument fauter avec Demetri il n'aurait jamais réagi comme cela .

Bien sûr ce n'était pas une excuse à son comportement mais d'autres auraient pu réagir bien plus violemment. Je me serais sûrement fait battre et soumettre mais lui s'était repris et je n'avais plus jamais eu à faire face à cette facette.

Ce qu'il n'avait fait cette dernière nuit était indescriptible jamais je n'aurais pensé qu'un homme se retrouverait à cet endroit. Mes joues me chauffaient rien que d'y penser. Lorsque nous étions unis, j'avais ressenti cette explosion indescriptible, j'avais eu du mal à ne pas lui obéir et de crier son nom.

Personne ne m'avait dit ou expliqué ce qu'il se passait une fois les portes d'une chambre closes mais je n'avais jamais entendu personne crier dans le manoir donc cela devait être mal vu de se laisser aller de la sorte. J'étais sûre que si je m'étais laissé aller Angela m'aurait entendu ou c'était peut-être moi qui avais des réactions inconvenantes.

Ou pas. En fait, quand j'y réfléchis, je n'avais jamais fait attention. En même temps je ne savais pas quels signes auraient dû me mettre sur la voie et le manoir était grand.

Sans m'en rendre compte, je me mis à fredonner la berceuse d'Edward ou plutôt du pianiste inconnu cet homme là me hantait encore plus qu'Edward avec son air si triste et perdu, son visage si beau et la couleur de ses yeux.

Et c'est avec ses yeux verts que je sombrais.

Après une nuit mouvementée où je m'étais réveillé au moins dix fois à cause du froid et de divers mauvais songes se fut des hurlements qui me réveillait cette fois-ci.

OU EST-ELLE ? cria une voix masculine au-dessus de ma tête.

Qu'est -e qu'il pouvait bien se passer là haut ?

VOUS L'AVEZ PRIVE DE NOURRITURE !

Je rampais jusqu'aux escaliers.

VOUS MENTEZ CE N'EST PAS UNE VOLEUSE.

Je me mettais debout n'arrivant pas à réaliser ce qui se passait.

Si c'est une voleuse et une menteuse par-dessus le marché, elle a dit avoir écrit à sa mère.

Cela vous aurez bien arrangé, cracha-t-il. Où est sa chambre ? exigea-t-il.

Vous n'avez pas le droit de la voir.

Je ne vous demande pas votre permission ! OU EST SA CHAMBRE ?

Je ne vous le dirai pas.

Très bien je fouillerais toutes les chambres de ce couvant.

Faite, elle n'est plus ici.

Quoi ?

Oui je l'ai envoyé dans un autre couvent.

Où ?

Saint Joseph.

Elle avait raison sur vous ! vous êtes une bonne sœur aigrie !

Je ne vous permets pas !

J'entendis une porte s'ouvrir.

Je ne vous retiens pas.

Je sortis de ma transe il allait partir, me laissant ici avec cette folle qui allait sûrement m'enfermer pour avoir mentis sur la destination de mon courrier. Et c'est là que je me mis à hurler.

EDWARD, je montais les marches en courant, EDWARD, trébuchant sur plusieurs d'entre elles. EDWARD, et percutant la porte une fois arrivée en haut. EDWARD ? JE SUIS LA ! je tambourinais sur la porte. NE ME LAISSEZ PAS ICI ! EDWARD, mes larmes coulaient sur mes joues.

Bella !

Edward s'il vous plaît

Je suis là Bella ! OUVREZ CETTE PORTE !

Non ,vous n'avez pas le droit de la voir !

Edward, pleurais-je. Ne me laissez pas, j'avais mal au poing à force de taper sur cette porte.

Jamais Bella. Ouvrez cette porte espèce de folle

Je…

OUVREZ CETTE PORTE AVANT QUE J'OUBLIE QUE VOUS ETES AU SERVICE DE DIEU.

Il eut un moment de silence de l'autre côté et je commençais à paniquer.

Ne partez pas Edward, vous avez promis, ne partez pas, ne me laissez pas ici, je vous en conjure, vous avez promis, je savais que j'étais incohérente dans mes propos mais je ne pouvais pas faire mieux, je glissais à genoux devant cette porte que je haïssais plus que tout.

J'avais de plus en plus de mal à respirer. Mes sanglot redoublaient. J'allais rester ici et à cette pensée mon souffle se coupa et je n'arrivais pas à le reprendre.

Bella, entendis-je au loin. Bella calmez-vous, mais je n'y arrivais pas. Bella s'il vous plaît calmez-vous je suis là je ne vous laisserai pas ici.

Mon souffle se calma peu à peu alors que je me sentais flotté. Ce n'est qu'à ce moment que je réalisais que j'avais les yeux fermés. Je les ouvris doucement tombant dans un océan émeraude.

Tout ira bien Bella, dit-il doucement.

Je me rendis compte qu'Edward me tenait dans ses bras alors qu'il sortait du bureau de la mère supérieure.

J'accrochais mes mains autour de son cou, enfouissant ma tête contre sa poitrine. Je pris une profonde inspiration, son odeur me rassura et je savais que j'étais enfin en sécurité.

Je vous demande pardon, je suis tellement désolé, murmura-t-il dans mes cheveux.

Vous ne pouviez pas savoir.

Si vous m'aviez prévenu.

Je sentis le léger vent frais qu'il y avait toujours le matin dans les jardins et soudain Edward s'écarta légèrement de moi mais je resserrais ma prise autour de son cou.

Je veux juste vous faire monter dans la voiture Bella je ne vous quitte pas, mais je refusais de le lâcher. Il caressa mon dos. Jacob prenez mon cheval. Mademoiselle Angela savez-vous conduire les chevaux ?

Oui Monsieur.

Bien.

Je ne sais pas comment il se débrouilla mais je fus soudainement installée sur ses genoux à l'intérieur d'une calèche.

Vous êtes en sécurité maintenant, dit-il. Je hochais la tête. Avez-vous mal quelque part ? j'avais envie de lui dire partout mais je fis non de la tête de peur qu'il s'écarte de moi.

Je me sentais épuisée et je luttais pour rester éveiller.

Je suis partie immédiatement après avoir eu votre missive.

Merci.

Je ne savais pas. Angela ne m'a rien dit dans ses courriers.

Je ne lui ai rien dit sauf le dernier jour, soufflais-je.

Vous auriez dû, j'aurais agi plus vite.

Je ne voulais pas l'inquiéter.

Tellement têtu, souffla-t-il. Reposez-vous, puis il se mit à fredonner.

Je n'arrivais plus à lutter, tout ce stress m'avait épuisé mais dans un dernier effort je murmurais :

Je savais que c'était vous.

Moi ?

Le pianiste…

Et la vous vous dite toute cette attente pour ca !

Je suis quand même un peu pardonné ou ce chapitre vous a déçu ?

Aller dite moi tout

Dans le prochain chapitre on retrouvera donc Edward et Bella ensemble ^.^