Disclaimer : Evidemment les personnages ne m'appartiennent pas, ils sont à Akira Amano.

L'histoire se passe 10 ans plus tard, avant le départ d'Hibari pour collecter des informations sur les boîtes.

Si vous repérez des fautes d'orthographe, n'hésitez pas à me les signaler ! Pareil si vous avez des conseils à me donner, n'hésitez pas !

Il avait couru, très vite, si bien qu'il avait vite semé ses hommes. Dès lors, il avait trébuché une bonne dizaine de fois, attirant le regard de toutes les personnes présentes autour de lui. Mais aucun de ces regards n'appartenaient à celui qu'il cherchait. « Faites que je ne sois pas arrivé trop tard ». Il ne cessait de se répéter cette phrase, bien que l'avion que devait prendre Hibari ne décollerai pas tout de suite. Cependant, il avait déjà interpellé quatre personnes en pensant qu'il s'agissait de lui. Il avait donc perdu assez de temps à se confondre en excuses. Puis enfin, il le trouva.

Il était de dos, mais Dino reconnu ses cheveux, les contours de ses épaules ainsi que son maintien.

_ Kyoya !

Cette fois, la personne se retourna. C'était bien lui. Dino soupira de soulagement. Hibari s'était retourné, d'abord curieux, mais l'expression d'un ennui profond apparue sur son visage dès le moment où il aperçut son ancien maître.

_ Qu'est-ce que tu veux ?

Dino accouru vers lui. Il s'appuya sur ses genoux pour reprendre son souffle, mais sachant le brun peu patient, il estima préférable de répondre immédiatement.

_ Je ne savais pas que tu partais ! Réussit-il à articuler entre plusieurs souffles.

_ Et alors ?

Direct, avec une nonchalance qui lui était naturelle. Tout lui. Sur le coup, Dino ne sût pas vraiment quoi répondre. Suite à cela, il se renfrogna un peu, et lâcha sur un ton légèrement boudeur :

_ J'aurai juste aimé être tenu au courant, c'est tout.

_ Tu n'as pas besoin de connaître mes déplacements.

Cassant, sans une once d'hésitation. Dino avait l'impression de se faire mordre à mort rien que par la parole.

Il soupira finalement, et posa la question qui lui brûlait la langue depuis le début, n'espérant cependant qu'à moitié une réponse. Il la lui posa donc, les mains dans les poches, les yeux dirigés vers le sol, comme un enfant se faisant réprimander.

_ Tu pars pendant combien de temps ?

Cette fois-ci, la réponse ne vint pas immédiatement. Etonné, Dino releva un peu la tête, et s'aperçut que Hibari le regardait, comme s'il le jugeait.

_ Un moment...

Un moment. C'était loin d'être précis. Cela pouvait être six mois, un an, ou deux... Malgré ça, Dino se contenta de cette vague réponse. De toute façon, c'était tout ce qu'il avait besoin de savoir. Il ne reverrait pas Hibari avant un moment. S'il revenait un jour. Il ignorait quelle était la nature de la mission que Tsuna lui avait donné, mais il était bien placé pour savoir qu'une mission qui durait longtemps avait souvent pour but de recueillir des informations. Et s'approcher de l'ennemi pour mener une mission à bien est parfois nécessaire...

_ Et … Est-ce qu'il y a un risque ? Je veux dire, est-ce que cette mission pourrait te coûter la vie ?

Hibari ria. Mais c'était un rire extrêmement discret, et Dino devait bien tendre l'oreille pour l'entendre.

_ Es-tu stupide ? Demanda-t-il, un léger sourire moqueur collé aux lèvres.

_ S'il te plaît Kyoya, prend ça plus au sérieux. Même si tu es très résistant, et terriblement coriace, tu n'es qu'un homme. N'importe qui pourrait te tuer d'une balle dans la tête.

_ Je ne mourrai pas. Ça te vas ?

Puis il se détourna. Il allait partir, mais il ne fit rien pour le retenir. Il avait au moins pu lui parler, et c'était amplement satisfaisant.

_ Tes sentiments n'ont pas changé, n'est-ce pas ?

Dino se figea. Hibari s'était arrêté au bout de quelques pas. Dino, qui n'avait pas envie de répondre, baissa la tête et cacha ses yeux douloureux, ainsi que ses joues qui étaient devenues rouges derrière ses mèches de cheveux. Il ne vit donc pas Hibari, qui était resté de dos, se retourner et le regarder.

La plupart du temps, les émotions que reflétaient les yeux de Kyoya étaient la colère, la haine, le mépris, ou encore la satisfaction sadique qu'il avait lorsqu'il s'apprêtait à mordre à mort quelqu'un. Mais lorsqu'il ne ressentait aucune de ces émotions, ses yeux paraissaient vides, ils étaient insondables. Non pas qu'il ne ressentait rien d'autre, mais il s'arrangeait pour en laisser paraître le moins possible. Nous le savons tous : Hibari refusait de se laisser dominer par quoi que ce soit, pas même son propre corps. Pour cette raison, il pouvait maitriser à la perfection les expressions de son visage, il en contrôlait même la moindre lueur dans ses yeux. Il était donc impossible de savoir ce à quoi il pouvait bien penser à ce moment en regardant Dino, qui essayait de gardait contenance.

Ce dernier, toujours caché derrière ses cheveux, n'avait pas vu Hibari faire demi-tour et se rapprocher de lui. Il ne sentit sa présence que lorsqu'il se trouva enfin devant lui. Il rassembla alors tout son courage et releva la tête, prêt à mettre définitivement fin à cette rencontre.

Courage qui se brisa en mille éclats lorsque Hibari posa chastement ses lèvres sur les siennes.

Juste un contact. Le brun recula de quelques centimètres, et regarda de nouveau son ancien « professeur », intensément. Tout en Dino éclata. Sa conscience, ses pensées, ses sentiments. Ses sens, eux, explosaient. Et sans même savoir ce qu'il s'apprêtait à faire, il s'approcha jusqu'à ce que l'espace entre leurs lèvres ne soient réduit qu'à quelques millimètres, puis s'arrêta. Il resta quelques secondes ainsi, sentant le souffle chaud de Hibari sur son visage, qui réveillait en lui des désirs, des pulsions qu'il essayait de contenir depuis trop d'années déjà. Mais par dessus tout, ce fut son amour. Son amour pour Hibari, qu'il avait laissé dans un coin de son cœur, envahit son corps, enivra son être, et avec toute la douceur dont il était capable, il l'embrassa.

Puis leurs corps se rapprochèrent, et le baiser fut plus approfondi, mais resta d'une grande douceur. Sa main alla se poser sur la hanche de son homologue, puis glissa progressivement dans son dos.

L'autre main était déjà entrain de s'épanouir dans les cheveux de jais de son compagnon. Il resserra l'étreinte qu'il avait sur lui, son cœur battait et il ne voulait plus le lâcher. Il le serra encore, toujours plus fort, pour être au plus près de ce corps qu'il avait si souvent désiré. Le baiser s'approfondit, se fit moins doux, plus passionné. L'air commençait à lui manquer, mais peu lui importait, il ne s'était pas sentit aussi vivant depuis des années.

Hibari, qui jusque là lui avait simplement rendu son baiser, posa délicatement le dos de ses doigts contre la joue de Dino, qu'il caressa tendrement avant de mettre fin au baiser. Pour le blond, ce fut comme s'il se réveillait brusquement d'un long sommeil pour retourner dans la réalité. Le réveil fut dur, d'autant plus que le rêve était merveilleux. Les doigts qui lui caressaient toujours la joue lui permirent de rester concentré sur ce qu'il se passait.

_ Je vais y aller. Tu devrais rentrer maintenant.

Il retira sa main, doucement, comme pour ne pas le brusquer.

_ Si ça peut te faire plaisir, je te préviendrai quand je reviendrai.

Ce baiser ne sonnait pas comme un baiser d'adieu. C'était une promesse.

_ C'est une promesse, Kyoya.

Hibari lui jeta un dernier regard, puis partit, véritablement cette fois.

Dino avait prononcé ces mots, comme pour donner un sens, une réalité à cette promesse. Ce dernier regard qu'Hibari lui avait lancé l'affirmait. Il sourit. Hibari ne disparaîtrait pas lors de cette mission, il reviendrait, quoi qu'il en coûte. Car même si Hibari était doté d'un foutu caractère, il tenait toujours ses promesses.

Dino sourit de nouveau, en repensant à la question que lui avait posée Hibari. Non, ses sentiments n'avaient pas changé, mais ils avaient évolués de telle sorte qu'il avait mal lorsqu'il était à ses côtés. Il avait mal et pourtant, il ne pouvait s'empêcher de désirer sa présence, de suffoquer lorsqu'il le savait loin. Il aimait Kyoya. Et son amour pour lui était profondément ancré en son être, le détruisant de l'intérieur. Un amour destructeur. Un amour sauvage et incontrôlable. Tout comme lui. Mais surtout, ces sentiments qui le rongeaient n'étaient pas réciproques. Il se demanda si la nuit qu'il avait passée avec lui, il y a quelques années, était une bénédiction, ou bien une malédiction. Béni d'avoir pu goûter à ce corps si désirable, maudit d'avoir succombé au pêcher qu'il représente. Et maintenant, ce n'était plus seulement son corps qu'il voulait, mais son âme toute entière. Lui. Même si c'était douloureux. Et aujourd'hui encore, il continuait d'espérer. Car...

Il reviendrait.

Je pense faire une série de trois ou quatre OS qui se suivent et se complètent, tous seront du D18.