Auteur : Haganemaru

Bêta : Tamaki ( )

Genre : Angst/Hurt/Confort/Romance/POV/TS/OOC

Pairing : Harry Potter x Draco Malfoy

Disclaimer : J. K. Rowling est la propriétaire et la créatrice de cette Saga énorme qui est Harry Potter, merci à elle.

Résumé : Je ne sais pas à qui appartiennent ces mains… je ne sais pas pourquoi elles sont toujours là quand j'ai besoin d'elles… je ne vois pas la personne qui est là, cet être invisible qui me soulage… cet être invisible qui semble lié à moi de façon inéluctable.

Spoil : Jusqu'au tome 6 sans la fin que je modifie et je ne prends pas en compte les horcruxes ni le tome 7 dans son intégralité.

Note de l'auteur :

Après le POV de Harry, il me faut faire le « même chapitre » avec le POV de Draco. Certaines situations seront donc identiques mais vues par « l'autre » )

Pour ce chapitre, la chanson qui m'a suivie est « Enjoy the silence » de Dépêche mode remixée par Mike Shinoda… i love it.

Un grand merci à tous les reviewers, qu'ils soient anonymes (à qui je n'ai pu répondre malheureusement) ou inscrit qui ont eu une réponse assez timide (désolée XD). J'ai été super ravie et surtout, super surprise par cet « enthousiasme » sur cette fiction et maintenant, je crains encore plus la réaction avec ce POV de Draco XD Enfin, je verrais bien si cela vous plait.

Je dois dire que terminer ici ce TS me fait bizarre, il y a comme un « manque » à la fin de ce chapitre et je suis sure que beaucoup me demanderont après une suite. Elle est envisageable, mais pas dans 2 semaines malheureusement, elle n'est ni écrite, ni dans mes projets actuels, mais elle est envisageable. La fiction passe en terminée pour le moment, mais le chapitre sera rajouté un jour, surement ;)

Bref, sur ce…


Connect me and I would be in your sides


Je me souviens de la dernière chose que j'avais vu avant de sombrer dans le sommeil. Ce regard vert fatigué et heureux, cette porte qui avait explosé sur son passage et qui venait de tomber à mes côtés. La fin de mon enfermement dans le manoir de Voldemort, libéré par le « Sauveur » du monde sorcier.

Et il l'était bel et bien le « Petit Pote Potter », même moi, il m'avait sauvé…

Dire qu'il y avait à peine quelque mois, on se tapait dessus avec une haine manifeste. Si cela avait été moi, je crois que je l'aurais laissé dans son cachot. Lui a préféré me sauver, je ne savais pas pourquoi, je refusais de le demander, d'y penser. Ce n'est sûrement pas son genre de laisser son ennemi personnel se faire maltraiter par un autre.

Toute cette sixième année, j'avais dû préparer la « mission » que m'avait confiée Voldemort, la mort de Dumbledore. Pas que je le déteste ce vieux fou, il avait ses préceptes, j'ai les miens qui – pourtant – ne sont pas ceux du Maître de mon père. Il voulait marquer un gros coup et j'ai cru que cela marcherait.

Mais j'ai flanché… j'ai échoué par faiblesse, atteint en plein cœur par ses belles paroles, par son regard bleu et doux, si semblable à celui que Potter offrait à ses amis. Je sais que par ma faute, Severus a dû agir, lié par une promesse faite à ma mère, il a dû tuer son tuteur, celui qui – malgré ses dires – était la personne pour qui il aurait donné sa vie. Il a lancé au visage de son propre directeur son statut de traître au profit de Voldemort et je crois que le souvenir du regard bleuté surpris d'Albus Dumbledore me hantera toute ma vie.

Le monde sorcier perdit un grand homme… au profit d'un fou.

La torture pour ma « traîtrise » commença dès notre fuite. Etrangement, personne ne nous suivait alors qu'on fuyait. Les combats entre Mangemorts – entrés dans Poudlard par ma faute – et les partisans de l'Ordre et de l'AD se déroulaient avec une hargne féroce. J'aurais cru voir arriver Potter à notre suite, il m'avait pourtant suivi toute l'année, mais non, nous avions pu partir en compagnie de Bellatrix, ma propre tante, qui s'ingéniait à imaginer mon « traitement ».

Ses pronostics n'étaient pas si éloignés de la réalité. Sous le regard horrifié de mes parents, un premier Doloris m'atteignit et je m'écroulai sur le sol en hurlant. Après un ordre du Mage noir, Bellatrix coupa ma chevelure, ma fierté de Malfoy. Ces cheveux de lune qui faisaient la joie et la tendresse de ma mère, elle-même figée plus loin à fixer mes cheveux à mes genoux, de même que mon père qui ferma les yeux un instant.

Je sais qu'il ne pouvait pas agir sans craindre le courroux de son Maître et ma mère aurait subi encore pire au moindre geste de compassion à mon égard.

Un coup de pied de Goyle père, agissant sous l'ordre de Voldemort malgré son regard inquiet, me brisa le nez. Il sait que Gregory est encore à Poudlard, il sait qu'il n'est pas ici, que j'ai conseillé à mes proches amis de bien réfléchir à leurs actes car aucun retour en arrière n'était possible. Blaise l'avait compris… et avait acquiescé avant de partir plus loin, suivi de Théo et de Pansy après un dernier regard vers moi. Je me suis demandé comment ils allaient, ces « traîtres » à Voldemort.

Ce fut un sortilège de découpe suivi d'un Doloris qui me sortit de mes pensées tournées vers mes amis et j'ai vu dans un brouillard le regard fou de Bellatrix qui avait entre ses mains, une de mes longues mèches de cheveux qu'elle caressait d'un geste pourtant tendre. Son rire strident me fait fermer les yeux tandis que la douleur me submerge. Un cri résonne soudain près de moi, me faisant entrouvrir les yeux pour voir mon père à mes côtés. Son regard acier dans le mien, je peux y lire sa douleur sous les Doloris envoyés par Voldemort, mais aussi son amour pour moi et ma mère. Il supporte la « punition » d'avoir un fils lâche.

Si sa punition ne dure point, la mienne perdure pendant deux longs mois. Je peux remercier Salazar que les Mangemorts ne soient pas portés sur le viol et ainsi, j'ai pu rester vierge. Les Doloris pleuvent sur moi à longueur de journée et ma seule crainte est de devenir comme les parents de Londubat.

Leur sort était venu à mes oreilles par Severus qui me soigne à grand renfort de potions. Je n'ai pu retenir un fou rire quand un des Mangemorts, le père de Crabbe, je crois, a soumis l'idée que la potion était « douce » pour moi, alors que je n'ai droit qu'à la méthode dure. Il teste le goût et un souffle de feu ressort de sa bouche. Voir ce grand homme si dur pleurer de douleur sous le goût normalement atroce de cette potion amène un sourire satisfait sur les lèvres de Severus.

Pourtant, jamais je n'évoque le fait que ladite potion, identique à celle que Crabbe père a bu, a un délicieux goût de fraise dans ma bouche et qu'une douce chaleur digne d'un whisky Pur Feu m'envahit. Le regard froid de Severus se teinte d'amusement quand il me voit me tordre de fausse douleur sur le sol alors que ce nectar me soigne. Il reste avec mes parents la seule personne à laquelle je tiens vraiment.

Et enfin, après moult tortures sur mon corps et mon mental, la porte éclate sous la poussée rageuse de la magie de Potter. Mon corps, affaibli par le manque de nourriture et les brimades, ne peut me soutenir et je ne peux me relever, regardant mon ancienne Némésis arriver. Le soulagement éclate en moi, délaissant la peur pour un sentiment plus chaud. Je me souviens encore de son cri alors qu'il court vers moi tandis que le noir m'envahit. Je ne veux pas le quitter des yeux, gardant son regard vert, si vert, plongé dans le mien. Pourtant, je sombre…

Pour me réveiller à ses côtés.

Je n'ai jamais compris comment je pouvais quitter les cachots de Voldemort pour plonger dans une autre torture visuelle, allongé près de Potter dans la tour Gryffondor.

Malgré moi, je crie et sursaute, j'espère que le son ne sera pas perçu comme étant très aigu comme je l'ai entendu mais Potter ne bronche pas, encore endormi. Il garde encore un pansement sur son avant-bras droit et vu la manche qui le recouvre, il doit remonter encore plus haut. Une cicatrice soignée sur sa mâchoire me fait froncer les sourcils, je ne pense pas avoir dormi assez longtemps pour que…

C'est quoi ce bordel ?

Mon cri se refait entendre alors qu'un bras me traverse le torse pour se poser sur l'épaule de Potter. Je sursaute encore une fois en me tournant vers Weasley et lui crie dessus avant de me figer, il ne semble pas me voir alors qu'il soupire avant de monter à genoux sur le lit de Potter pour secouer son pote. Si c'est ça la façon de réveiller des Gryffondor, je ne sais pas si je dois plaindre Potter d'en être un ou être soulagé de ne pas en être, justement.

Potter grogne et s'étire comme un chat en se léchant un peu les lèvres, la bouche pâteuse. Un œil s'ouvre, révélant le vert voilé de son regard, il pousse un soupir satisfait et je le regarde fixement. Je connais Potter mais je ne l'ai jamais vu au réveil et ce con est… intéressant. Il n'a pas changé, gardant toujours ce visage innocent que vient « atténuer » la cicatrice à la mâchoire. Machinalement, mes yeux montent jusqu'à celle sur son front et je me fige en la voyant presque invisible, guérie… il a donc bel et bien gagné.

Sous mon regard stupéfait, Potter se lève avant de retirer son haut quand il se rend compte qu'il est seul dans la chambre, Weasley est parti avec Finnigan et Thomas, juste après la secousse qu'il avait donnée à son pote. Je ne peux m'empêcher de détailler Potter de haut en bas et de rougir en le voyant se déshabiller entièrement devant moi pour se diriger vers la salle de bain. Un frémissement me fait comprendre qu'il m'a traversé, passant à travers mon corps pour atteindre la salle d'eau.

Alors que la porte se ferme, je regarde mon corps et le touche, il est identique, bien que plus pâle. Je suis complètement habillé de blanc, une tenue assez clinique mais propre. Mes cheveux sont courts et je me souviens de ma tante, pas étonnant qu'ils ne me croulent plus dans le cou. J'essaie d'attraper quelque chose sur la malle de Potter mais ma main passe à travers. Ma respiration s'accélère mais j'essaie de ne pas céder à la panique, je ne suis pas fou, Merlin fasse que je ne sois pas devenu fou.

Potter revient en soupirant, habillé de façon réglementaire et pour une fois, sa robe de sorcier est fermée. Il attrape ses livres et sa baguette qu'il enfouit dans sa poche et me traverse l'épaule en partant vers la porte. Malgré moi, j'essaie de l'attraper, me raccrochant au fait qu'il doit me voir, même si je suis un… fantôme. Je ne peux le toucher alors ma voix se lève et son nom de famille m'échappe, un murmure tremblant, il faut qu'il me dise que je suis là, que je ne suis pas invisible.

Un Malfoy n'est pas ignoré, il n'est pas invisible… c'est impossible.

Pourtant, Potter ne se retourne pas et je me mets à le suivre, les injures pleuvent sur lui. Malgré moi, des larmes coulent sur mes joues, j'essaie de me faire entendre et voir des autres mais rien ni personne ne m'entend. Dans le brouillard de celles-ci, alors que ma respiration se fait plus rapide, je vois Potter parler à l'infirmière, je suis trop loin pour percevoir leurs propos et quand je m'approche enfin d'eux, Potter part pour la Grande Salle.

Je ne peux décrire le choc que je ressens alors que je le suis, grinçant des dents en me demandant pourquoi je continue à suivre ma Némésis mais, alors qu'il va s'asseoir à sa table, je ne peux que fixer celui qui trône à la table des professeurs, son doux regard bleuté et fier posé sur Potter. Cette fois, un sanglot plus fort se fait entendre et je pars en courant, fuyant cette réalité qui – je pense – n'est pas la mienne.

Dumbledore est mort, par ma faute, Severus l'a tué, il est mort, je ne suis pas chez moi.

Je me calme un peu et m'appuie en tremblant contre le mur près du bureau de Severus et respire profondément. Cela expliquerait pourquoi Potter ne me voit pas, pourquoi ils peuvent passer à travers moi… Pourtant, étrangement, je ne peux m'empêcher de me demander pourquoi et surtout comment j'en suis arrivé là. Les coups et les brimades ont peut-être complètement détruit mon mental et je me rattache à une réalité virtuelle de ce qui pourrait être la « suite » possible à la dernière bataille.

Cela doit être ça.

Malgré le fait que je n'aie pas mal physiquement, j'ai l'impression que j'ai toujours envie de « voir » ce que fait Potter, que cette sensation de vide, que je perçois et crois comme étant « naturelle » dans mon cas, est beaucoup moins présente à ses côtés. Mes yeux se ferment pour réfléchir et quand ils se rouvrent, je ne peux m'empêcher de crier – encore – de surprise.

Je suis à côté de Potter en cours de Potions avec Severus qui lui parle sèchement. Mes yeux s'écarquillent davantage alors que je recule d'un pas, regardant rapidement autour de moi. Comment je suis arrivé là alors que j'étais dans le couloir il y a peu ?

Je pense que je deviens fou, je m'accroupis près de Potter, profitant que personne ne me voie pour lâcher quelques larmes qui coulent sans que je ne perçoive la douce humidité sur mes joues. J'ai froid mais pourtant, je me sens bien.

Suis-je mort ? Suis-je devenu un fantôme ?

La journée s'écoule sans que rien ne me sorte de ma léthargie, je ne comprends pas pourquoi je suis attaché à Potter auprès de qui je me retrouve assez souvent. C'est d'un pas lourd et en silence que je le suis pour me retrouver encore une fois devant l'infirmerie et Potter frappe, n'entre pas, m'étonnant un instant. Pomfresh arrive et soupire en le regardant, elle semble lassée.

- Monsieur Potter, vous savez que je ne peux rien vous dire sur le cas de Monsieur Malfoy.

Quoi ?

- Mais je veux juste savoir s'il se réveille, je veux savoir comment il va ! insiste Potter

- Sa mère est auprès de lui, il n'y a aucun changement…

Sur ces mots, elle regagne l'infirmerie et je regarde fixement Potter qui fronce les sourcils et se détourne. Mon regard se pose sur la porte de l'infirmerie et je la passe, profitant qu'une personne en ressort, Severus à ce que je vois en passant au travers. Mais pourtant, je me fige aussitôt en remarquant ma mère assise près d'un corps allongé.

Mon corps.

Comment et pourquoi ? Le sort de Pomfresh fait un tintement assez agaçant à chaque battement de cœur, me rassurant quand même sur le fait que je suis vivant. Je porte une tenue identique à celle qui habille mon corps allongé sur le lit. Je vois ma mère me caresser la joue et encore une fois, les larmes me montent aux yeux.

Je n'ai jamais autant pleuré depuis l'année dernière. De rage, de colère, de peur et là, de tristesse. Je ne sais pas pourquoi et tandis que j'essaie de m'approcher de ma mère pour l'enlacer, une sorte de mur me bloque, m'empêchant d'avancer. Mon front s'appuie contre celui-ci et je soupire avant de me retrouver près d'un Potter endormi dans la tour Gryffondor.

Le rouge et l'or dans la pièce me fait grimacer, je ne suis pas habitué à cela et je regarde plus franchement Potter. Malgré moi, j'essaie encore de le toucher et ma main vole pour ce qui aurait dû être une gifle phénoménale. Gifle qui le traverse. Ma bouche se plisse en une moue boudeuse et j'essaie encore et encore de le pincer mais rien ne semble troubler son sommeil de bébé.

C'est agacé que je m'allonge contre lui en fronçant les sourcils et essayant de le pousser mais rien n'y fait.

La dernière image que j'ai avant de fermer les yeux est le visage de Potter… ce visage pâle et ces cernes sous ses yeux verts…

Pourquoi Potter semble si fatigué ?

Les jours qui suivent me permettent de me faire une opinion sur Potter. Je me demande parfois si ce mec n'aurait pas eu sa place à Serpentard tellement il est manipulateur avec les autres. Quand il ne veut pas faire quelque chose, il s'arrange pour l'éviter. Il semble aussi garder une part sombre en lui. Il sourit moins, et maintenant que je peux le voir non-stop, je constate aussi qu'il mange moins. Son regard se pose souvent sur la table des Serpentard mais il ne tique pas et soupire.

Il va aussi régulièrement « me » voir à l'infirmerie, une à deux fois par jour si possible pour prendre des nouvelles. J'ai entendu ma mère accorder le droit à Pomfresh de lui donner des informations sur « mon cas ». Être un Sauveur de l'humanité sorcière a du bon, il peut même franchir le secret médical.

Son complexe de héros doit être tourmenté car ses pas le ramènent souvent vers l'infirmerie, bien qu'il ne franchisse jamais le seuil de la porte.

J'apprends à connaître ce que je méprisais avant cela.

J'apprends à connaître l'amitié incroyable des Gryffondor, plus chaleureuse que chez les Serpentard.

J'apprends à connaître la solide amitié entre le trio d'or des Gryffondor. Que Weasley, même s'il m'agace encore, est un bon stratège aux échecs et ça me démange de voir que Potter fixe le plateau comme un veracrasse alors qu'il y avait un coup si facile qui mettait la reine de Weasley en danger. Je découvre que même si Granger est un rat de bibliothèque, c'est elle qui « tient » les deux autres mâles dans le creux de sa main, un soupir las et tous les deux sautent sur leurs pieds pour faire ce qu'elle désire.

Dans d'autres circonstances, cela m'amuserait de voir Potter et Weasley pâlir quand elle arrive près d'eux avec un livre mais là, je ne peux que la remercier, j'ai au moins de la lecture, même si je dois patienter qu'elle tourne la page pour poursuivre la mienne.

Je découvre aussi que Potter ne sourit réellement qu'à ses amis, mais que ce sourire se fait de plus en plus absent, comme si Potter était là sans l'être.

Je vois la Belette femelle essayer de « renouer » avec Potter qui ne semble pas chaud, même s'il ne le dit pas clairement et cette situation m'agace. Il n'a pas le droit de flirter alors que je suis bloqué dans ce lit à l'infirmerie.

Je sais que je suis injuste mais… pour le moment, Potter m'appartient… et je ferme les yeux en me rendant compte que malgré tout, j'ai toujours considéré Potter comme mien.

Mon ennemi, ma Némésis, Mon Potty, Mon Petit Pote Potter… mien avant tout.

Pourquoi ? Qu'est-ce que Potter a qui fait que je le considère comme mien ?

Mon regard sur lui se fait plus lourd les jours suivants. Je réalise que le vert de ses yeux est assorti à celui des Serpentard, que son sourire en coin est assez séduisant et je me baffe quand je pense que Potter est sexy en sortant de la douche.

Je crois que ma proximité avec lui me rend malade et pourtant je ne peux m'empêcher de grogner quand il lâche, un beau jour, à Weasley fille un froid « il faut qu'on parle, Ginny ». Je ne peux me retenir de lever un sourcil à son ton et vu son air étonné, la Belette femelle ne s'y attendait pas.

Je sais que nous sommes début novembre, j'ai appris qu'il m'avait « sauvé » fin août mais qu'il se reprochait d'être arrivé trop tard pour m'empêcher d'être torturé. Foutu Gryffondor et son complexe de héros.

Je le suis tandis qu'il va « me » rendre visite encore une fois avant que Weasley ne l'attire pour le repas. Un regard échangé avec la rouquine lui fait comprendre qu'il l'attendra à la tour d'astronomie, là où ils vont souvent ensemble… enfin, moins souvent maintenant.

Je ne sais pas ce qu'a Potter mais il semble absent, comme si quelque chose lui manquait et je ne peux m'empêcher de me dire que c'est moi qui lui manque. Un rictus désabusé se forme sur mes lèvres alors que je me poste à ses côtés contre le mur près de la porte d'entrée, attendant la venue de la « copine » avec une impatience très relative alors qu'il s'enroule dans sa cape en frissonnant face au vent d'Ecosse.

Je repense à Ginevra Weasley et il n'y a pas, je n'aime pas la voir autour de lui. J'en ai marre de ses regards attendris, de ses sourires maternels et ses câlins que même ma mère avait abandonnés à mes onze ans. On dirait qu'elle essaie de consoler un bébé qui aurait perdu son nounours…

Yeurk, imaginer « celui qui a été vaincu » en tant que nounours pour Potty est écœurant.

Je frissonne de dégoût en imaginant la scène et manque l'arrivée de la rouquine, c'est un « Harry ? » qui me fait sursauter et regarder à ma droite, la découvrant presque nez à nez avec Potter qui garde les yeux fermés encore un instant.

Ses yeux verts s'ouvrent lentement et je le vois se crisper pour s'empêcher de tressaillir. Malgré tout, il cille un peu avant de l'éloigner doucement en posant ses mains sur ses épaules. D'un geste nerveux, il repousse ses mèches noires de sa vue avant de remonter ses lunettes en un geste qui me fait sourire en coin, je l'ai tellement vu ce mouvement qu'il semble être un tic chez lui. Je me demande ce que Potter ferait si on lui disait qu'il existe un sortilège pratiqué par les Médicomages

spécialisés dans la vue pour arranger la myopie.

- Harry ? redemanda la rouquine en fronçant ses sourcils roux. Tu voulais me voir ?

- Oui, Ginny… on a à parler… je crois… soupira Potter.

Je ne sais pas ce qu'il compte faire, mais quand je disais cela à mes « ex », ça finissait souvent en rupture. Un frisson d'impatience me parcourt, c'est pas tous les jours que je peux assister à une rupture Potterienne et là, j'aspire à le voir et connaître la raison. Je sais qu'il la donnera, il est trop « honnête » pour la cacher.

La mâchoire de Potter se crispe et un muscle se dessine sur celle-ci. Je doute que ce qu'il va dire va plaire à la rouquine mais bon, je pense qu'il a assez attendu, je crois même qu'il traîne ça depuis plusieurs mois maintenant.

Sa voix résonne dans le froid silence, attirant mon regard sur lui alors qu'il se met à expliquer de façon décousue qu'il n'est plus celui qu'elle connaissait, celui avec qui elle était sortie avant les grandes vacances. Celui qui était souriant et « un peu » insouciant. Le « un peu » me fait éclater de rire, profitant que personne ne m'entende. « Un peu insouciant », c'est de l'humour mais bon, passons. Qu'il n'était plus le « Harry » qui fonçait sans prévenir et sans se soucier des conséquences.

Je fronce les sourcils en l'entendant dire que s'il avait été le « Sauveur » du monde sorcier, il aurait essayé de m'aider avant que cela se produise et là, la rouquine le stoppe. Il ne m'aimait pas, il n'avait pas à m'aider. Les sourcils de Potter se froncent davantage et il ne répond pas, montrant qu'il n'en pense pas moins.

Il enchaîne sur le fait qu'il se sent « vide » et s'interrompt en voyant les larmes dans les yeux de la rouquine. Elle respire rapidement et avec difficulté mais quand il essaie de la toucher, elle le repousse méchamment. Il soupire et lui dit alors qu'il ne veut pas lui donner une moitié d'homme… et donc, qu'il ne voulait pas renouer avec elle en tant que « petit ami ».

D'un côté, je le comprends le Potter… qui voudrait que son conjoint pense à un autre que vous ? Je n'accepterais pas cela de lui personnellement et j'écarquille les yeux en m'arrêtant…

Je venais d'envisager une relation avec Potter ? J'étais donc bel et bien devenu fou sous les Doloris reçus.

- Pourquoi ? demande-t-elle avec une voix dure.

Potter ne semble pas savoir quoi lui répondre et il détourne les yeux avant de s'avancer vers le parapet, s'y accoudant. Je serais lui, je m'inquiéterais, la femelle a la baguette facile. Son « salaud » résonne dans le silence qui s'installe et la porte claque après son départ. Mon regard presque compatissant se pose sur Potter, après tout, il avait voulu être honnête avec elle et ne pas la faire souffrir et cela se retournait contre lui.

De petites gouttes tombent sur le sol, attirant mon attention sur son visage qu'il garde posé entre ses bras et vu les soubresauts de ses épaules, les nerfs lâchent. Je soupire en l'entendant rire un peu en se repositionnant sur ses bras, son étranglé qui perce le froid du soir, son regard sur le sol alors que les larmes coulent encore. Je ferme les yeux un instant en me positionnant dans son dos, j'enlace sa taille de mes bras et j'appuie mon front sur sa nuque, essayant de le réconforter alors qu'il ne me perçoit p…

Il se fige un instant avant de se redresser lentement. Il pivote pour se retrouver face à moi et ses yeux s'écarquillent. Je plonge dans son regard si vert et humide et je suis des yeux des larmes qui coulent sur ses joues avant de les essuyer, respirant plus rapidement quand je vois ses larmes disparaître sous ma caresse. Mon front se pose sur le sien et un sourire se forme sur mes lèvres alors que mes bras entourent ses épaules. Une dernière larme coule, je l'essuie rapidement et il se crispe. Cela me fait reculer et je le vois frissonner violemment.

Je me sens si bien maintenant que je ne peux m'empêcher de me traiter de Poufsouffle en pensant que j'étais mieux dans ses bras.

Je le vois sortir sa baguette et lancer le « Revelo » pour voir si un quelconque corps est près de lui mais rien, il ne me perçoit pas. Ma bouche se crispe en une moue boudeuse et je soupire en voyant ma main le traverser. Je ne peux plus le toucher pour le moment.

Je le suis alors qu'il rentre dans Poudlard et se dirige vers l'infirmerie d'un pas nerveux. Il est tard et je pense qu'il ne veut pas croiser Severus qui doit faire sa ronde dans les couloirs. Pour une fois, il a de la chance et arrive au moment même où Pomfresh sort. Elle le regarde avec un sourire assez maternel, habituée maintenant à sa venue pour poser la question quotidienne.

- Non, Monsieur Potter, aucune évolution sur le cas de Monsieur Malfoy.

- Mais… ça fait maintenant trois mois qu'il dort ! lança, agacé, Potter.

- Un coma sorcier peut durer des années, Monsieur Potter. Il a besoin de se reposer.

- Je sais bien… Madame Malfoy est encore auprès de lui ? demanda-t-il en détournant son regard vers la porte.

- Bien sûr ! lui répondit-elle avec un ton doux. Elle ne le quitte pas ou très peu.

Un sourire naît sur mes lèvres alors qu'il part vers la tour Gryffondor. Je reste un peu devant l'infirmerie et entre en même temps que Pomfresh, regardant fixement ma mère qui me masse le cuir chevelu d'une potion de repousse avant de continuer avec mon corps mais avec une potion nourrissante. J'aspire à ce qu'un jour, je puisse lui dire que je l'aime et que je sais qu'elle ne m'a pas quitté. Je ferme les yeux, me concentrant sur Potter.

Depuis le début de ma condition, je me suis habitué à ces « oublis » que je ressens pendant mes déplacements. J'arrive presque aussitôt dans le dortoir de Potter et je distingue un « Pourquoi ? » presque commun venu de Finnigan, Thomas et Londubat. A ce que je comprends à ce mot, la Belette femelle a été avertir son cher frère protecteur de la rupture avec Potter. Je l'entends réexpliquer d'une voix lasse, en leur tournant le dos pour se déshabiller, son point de vue qui est rapidement accepté par Thomas et Finnigan qui partent se coucher après lui avoir tapé sur l'épaule.

Londubat s'approche de Potter et lui sourit doucement avant de le prendre dans ses bras. Mes dents grincent et je ne peux m'empêcher de ressentir de la jalousie devant cette étreinte. Il n'y avait que moi qui pouvais toucher Potter, pas d'autres personnes.

Pourtant, c'est seulement deux semaines après que j'ai pu reprendre « contact » avec lui. Quinze jours où j'ai pu le voir parler à Granger de ce contact, la faisant sauter sur tous les livres possibles et pas encore lus et où Weasley lui « pardonna sa folie » pour redevenir le chieur qu'il était.

Deux semaines où mon statut resta inchangé. Malgré tout, par les discussions entre Pomfresh et Potter, j'ai pu apprendre que les jugements des Mangemorts avaient été rendus pour le cas de mes parents. Ainsi, ma mère put rester près de moi sous la surveillance discrète d'un Auror alors qu'elle n'aurait pas dû quitter le domicile assigné par le Ministère. Je n'ai pas pu m'empêcher de sursauter quand Potter a « rendu » le square Grimmaurd aux Black, ce que nous sommes ma mère et moi. Il nous épargne un appartement glauque pour une demeure qui, si j'en crois les souvenirs de Potter et son nez plissé, l'est encore plus. Je me suis mordu la lèvre inférieure en l'entendant dire qu'on allait le maudire en voyant le manoir mais vu l'air ravi de ma mère, cela a dû lui faire plaisir.

Mon père, par contre, ne quittera jamais Azkaban. Il a pris sur lui le rôle que j'ai joué pendant l'attaque de Poudlard, la faisant passer pour une dette de sorcier afin de protéger ma mère et le Magenmagot ne put me juger sur mes actes. Je serai libre quand je me réveillerai mais mes biens seront confisqués et surtaxés jusqu'à ma majorité, ce qui devrait nous laisser de quoi vivre, normalement.

Un jour, alors que je regardais avec une profonde lassitude Potter essayer de préparer une potion de Polynectar généralement apprise en quatrième année, je ne pus m'empêcher de tendre la main pour la refermer sur la sienne quand il veut jeter brutalement une poignée de poudre de corne de bicorne. Là, un sourire se forme sur mes lèvres en le voyant se figer avec un air affolé sur le visage. Mon regard se repose sur sa main et je soupire de soulagement, je peux le retoucher.

Je me poste alors derrière lui, entourant de mes bras son corps pour « travailler » à sa place, triche invisible mais pratique pour moi qui n'ai plus touché à une potion depuis mon « sommeil ». Je jette un coup d'œil rapide sur la table et découvre du sisymbre cueilli à la dernière pleine lune et les chrysopes cuits pendant vingt et un jours, Severus a, semble-t-il, aidé Potter à la réalisation, il veut voir la préparation.

Mon menton se pose dans le creux de son cou et je respire son odeur un instant, fermant un peu les yeux sous la douce sensation qui me traverse avant de lui caresser les cheveux d'une main pour le calmer. J'ai l'image d'un chaton dans mes bras et ça me fait sourire en le sentant s'apaiser sous mes caresses. Il déglutit un peu et se laisse faire. Je fais agir son corps lentement, faisant la potion avec art et patience. Severus regarde Potter souvent, comme suspicieux, mais ne détecte rien.

Mes bras s'enroulent autour de lui une dernière fois pour lui signaler que j'ai terminé et alors que Severus s'approche, je m'éloigne, espérant garder ainsi assez de « forces » pour le toucher à nouveau. Je vois Potter se retourner vers moi mais je sais que son regard inquisiteur me traverse alors que Severus repart vers son bureau d'un pas nerveux, agacé de n'avoir rien à redire sur la potion de Potter.

Plus tard, j'éclate de rire en entendant Potter demander à Fol œil un sort pour détecter une présence, autre que le « Revelo ». Il lui conseille le « Prodo » pour débusquer un ennemi et ça me fait réfléchir… suis-je encore son ennemi ?

Pourrais-je retourner à cette relation de haine que j'entretenais avec Potter avant cette situation ?

J'aime profiter qu'il mange pour le « câliner », c'est amusant de le voir se figer un instant, les yeux écarquillés, coupé en pleine conversation avec Granger. Il se reprend à chaque fois assez vite pour que personne ne le remarque mais ça reste un de mes « plaisirs » particuliers. J'aime le contact de sa peau, pour un mec, il l'a très douce et c'en est presque intoxiquant.

C'est après un autre « câlin » invisible que Granger et lui décident de demander aux fantômes de Poudlard si l'un d'entre eux « manque » à l'appel ou s'il y avait un nouveau résident. Leur fantôme, Nick-quasi-sans-tête je crois, leur assura que non, il n'y avait aucun manquant, de toute façon, aucun fantôme ne pouvait toucher un sorcier de la sorte et j'en profitai pour passer mes mains dans ses cheveux ébouriffés.

Ce n'est pas faute d'essayer de les coiffer, je l'ai vu plus d'une fois dans la salle de bain tandis que j'apprenais visuellement les contours de son corps musclés par le Quiddich. Je pense plutôt que ses cheveux sont dotés d'une volonté propre aussi indomptable que Potter.

Après la conversation avec le fantôme, Potter échappe à Granger qui se replonge dans son livre et je suis « mon brun » jusqu'à son lieu habituel, l'infirmerie. Parfois, quand la fantaisie me prend, je ne peux m'empêcher de me dire qu'il se comporte comme un homme amoureux qui se languit de son amant… mais restons réaliste, ce n'est pas avec mon corps dans cet état que je risque de l'attirer.

Il entrouvre la porte doucement, entendant un petit son qui me fait soupirer de bien-être en reconnaissant la berceuse que ma mère me chantait enfant. Je la vois, si belle malgré la fatigue, les yeux fermés en me caressant la main. Ceux qui ne connaissent pas ma mère ne peuvent pas se douter qu'elle est aussi protectrice que la matrone Weasley, peut-être en mieux, c'est une Malfoy après tout.

Mon regard se porte sur moi et je grimace en voyant mes cheveux. Rien que pour ça, je regrette que Severus ait tué Bellatrix, j'aurais pensé à me venger de la coupe déstructurée qu'elle m'a faite. Ma mère essaie de me recoiffer, retirant les courtes mèches qui me retombent sur le nez, les coinçant – ou essayant de les coincer – derrière mes oreilles. Je soupire doucement, souhaitant pouvoir enlacer ma mère, m'en approcher davantage pour lui faire sentir mon contact, mais je sais qu'à part Potter, je ne peux toucher personne.

Après tout ce temps à ses côtés, je me demande si ce n'est pas à cause du fait qu'il ne m'approche pas dans cette infirmerie que je ne me « recolle » pas à mon corps. Mais je ne peux pas le prévenir.

Je vois ma mère le fixer et lis dans son regard qu'elle le remercie de m'avoir sauvé. Je sais que rien ne transparait sur son visage et vu que Potter se dandine un instant, il est mal à l'aise face à cette impassibilité. Il doit se demander si elle le hait ou si elle le remercie, partagée entre son mari et son fils.

Il la salue d'un mouvement de tête nerveux avant de refermer la porte derrière lui. Je ne sais pas s'il va manger et m'en fiche un peu du moment que je me gorge de la vision du doux sourire qui vient de naître sur le visage de ma mère. J'aimerais sentir le contact de ses lèvres sur mon front alors qu'elle vient de m'embrasser mais rien ne se produit. Je lui chuchote que je l'aime avant de disparaître pour me retrouver aux côtés d'un Potter endormi.

Pourtant, cette nuit-là, je suis réveillé par un gémissement sourd qui me fait écarquiller les yeux et me redresser à la suite des compagnons de chambre de Potter. J'espère de tout cœur me tromper mais le halètement qui suit nous signale bel et bien que le rêve de Potter semble de plus en plus plaisant.

Mine de rien, ses plaintes et gémissements m'excitent et je jure entre mes dents, insultant ce crétin d'être si bandant quand je ne peux pas le toucher. Sans y penser, il se rapproche de mon corps « invisible » et ma main se retrouve à s'accrocher à sa hanche. Un soupir de plaisir lui échappe et je ferme les yeux. Même ainsi, sa présence tentante m'empêche d'être « absent ». Mes hanches donnent un coup contre les siennes qui le fait gémir plus fortement. Mon sexe érigé est collé à lui et je me demande s'il le sent réellement.

Thomas et Finnigan gloussent avant que Londubat ensorcelle le baldaquin de Potter pour l'insonoriser. Je le remercie mentalement en entendant les râles de plus en plus sourds de Potter tandis que nos corps se frottent l'un contre l'autre. Le sien se crispe, tremble, il gémit et se tend dans son sommeil tandis que je me mords la lèvre inférieure alors que j'aurais pu crier mon plaisir. Je n'éjacule pas à l'inverse de Potter qui sera sûrement stupéfié en sentant son pantalon recouvert de sperme.

J'espère qu'il prendra cela pour un rêve… je l'espère sincèrement.

Les jours passent et les hormones de Potter sont totalement affolées. La libido de « Saint Potter » est complètement réveillée et je ne compte même plus le nombre de fois où il a dû se soulager, me montrant un spectacle affolant et troublant. Qui d'autre a la chance de dire « J'ai vu Harry Potter se masturber » et en ressortir vivant ?

Son grain de peau qui rougit, sa bouche qui s'entrouvre sous le plaisir, son souffle haletant, ses yeux qui brillent et qui se plissent alors qu'il regarde sa main refermée sur son sexe. A chaque fois, le même scénario, il se mordille la lèvre inférieure, gémissant d'une voix rauque qui m'affole complètement et se cambre, renversant sa tête en arrière dans sa jouissance avant de retomber contre le lit et de grimacer en sentant son sperme refroidir sur sa peau.

Mes caresses sur lui s'intensifient, je crois que je profite grandement du fait que personne ne me voie pour le caresser n'importe quand, n'importe où, même dans son bain maintenant, même si je le « quitte » pour aller voir ma mère dès que je peux.

Granger nous sortit une énormité, un jour. Je serais le fruit de l'imagination de Potter, comme un ami invisible, il m'aurait créé de toutes pièces. Je ne peux m'empêcher – alors qu'elle lui démontre sa théorie – de passer une main sur sa nuque et de me coller à son cou. Malgré lui, il penche la tête sur le côté, me laissant la place. Je souris contre lui, satisfait, il semble aimer mon contact, tout comme moi et je l'enlace par derrière, nouant mes mains sur son ventre plat.

Un « Harry » nerveux ramène mon attention sur Granger et je la vois tapoter du pied sur le sol, agacée par le fait que Potter ne l'écoute pas réellement et elle reformule sa théorie.

- Harry… selon le livre, tu pourrais avoir séparé ton être en deux personnes… Je pense que ce « fantôme » est ce qui te manque.

- 'mione… ce n'est pas moi qui crée cela ! rectifie Potter.

- Mais selon le livre…

- Je. Ne. L'ai pas. Créé ! articule-t-il exagérément. Je t'ai entendue, il devrait partager mes connaissances, normalement.

- Oui, tout ce que tu sais, « Il » le sait aussi, mais pourquoi tu dis cela ? demande-t-elle en fronçant les sourcils.

Potter marque un temps d'arrêt pour regarder la porte de la Grande Salle, s'il pense avoir de l'aide de son goinfre de meilleur ami, c'est encore mal connaître Weasley qui vendrait sa sœur pour un bout de rôti… d'un côté, je le comprends parfaitement, si j'avais cette fille en tant que sœur…

- Il m'aide en potion, Hermione. J'ai aussi pris « Runes » et « Arithmancie » en option cette année. Il m'aide dans ces cours, Hermione.

Effectivement, quelle ne fut pas ma surprise de voir que Potter suivait plus de mes cours que pendant la sixième année, me faisant participer aux leçons malgré lui.

- Mais…

- Je ne peux pas avoir ces connaissances, c'est impossible. Runes et Arithmancie, je les ai pris cette année en option pour pouvoir quitter le cursus « Auror »… expliqua Potter. Les potions… 'mione, tu crois vraiment que je suis un as en potions ?

- … Non mais…

- Je ne peux pas… ce n'est pas moi, 'mione. « Il » est très bon en potions, vraiment, comme Rogue.

Je crois que ma jubilation se sent dans la façon dont mes bras se sont resserrés autour de lui. Quand même, me comparer à Rogue, Potter a du potentiel pour flatter un Malfoy. Malgré moi, ma main quitte sa taille pour lui tapoter le crâne comme un chien et je rigole contre son dos quand il se raidit, sachant qu'il ne pourra pas me frapper.

Je m'éloigne doucement, il partira sûrement vers l'infirmerie ensuite. Je regarde encore une fois Granger qui se replonge dans « Les mystères de l'inconscient sorcier ». Je me demande quand elle trouvera et je me retourne pour suivre Potter.

Sa cadence ne diminue pas alors que tous les regards se posent encore sur lui, cela m'agace et je ne peux m'empêcher de me dire qu'il est à moi, donc personne n'a le droit de le regarder de cette façon à part moi. Pour une fois, il entre dans l'infirmerie et ma mère est absente, me laissant seul. Potter se stoppe, surpris, je présume, de me découvrir seul et il se décontracte aussitôt en entendant des voix dans le bureau de Pomfresh.

Pour la première fois depuis que je suis avec lui, il s'approche un peu plus, ne venant toujours pas à mes côtés mais restant à deux lits de moi. Je le vois me fixer et rougir un instant en détournant le regard en fronçant les sourcils. Je hausse un des miens en me regardant, me détaillant pour voir ce qu'il avait vu.

L'index de Potter se frotte contre l'arête de son nez et appuie sur la petite bosse que je lui ai faite en début de sixième année. Je grimace quand je détecte le même défaut sur le mien et me crispe en l'entendant pouffer un peu, amusé.

- Comment cela ? demanda la voix de ma mère.

Je l'entends assez distinctement, elles doivent revenir vers mon corps et je vois Potter s'éloigner rapidement, fronçant encore les sourcils en parcourant mon corps des yeux, découvrant ma maigreur. La porte se referme lentement et la conversation devient audible pour tous, me faisant rougir violemment en espérant qu'il n'a rien entendu.

- Disons que son corps n'est pas au repos ! expliquait Pomfresh.

- Mais… il est endormi, son corps dort !

Je vois l'infirmière se frotter la nuque en rougissant, laissant échapper un soupir nerveux. Je souris malgré moi en observant le regard surpris de ma mère posé sur elle. Narcissa n'est pas cruelle… c'est juste que je suis « son bébé » et donc, un « bébé » n'a pas de « sexe » normalement.

- Disons que tout son corps n'est pas au repos, Madame Malfoy.

Son regard insistant essaie de lui faire comprendre la chose et l'inspiration un peu gênée de ma mère lui fait savoir qu'elle l'a bien comprise. L'amusement se lit dans les yeux de Pomfresh qui sourit doucement à ma mère alors que celle-ci se redresse un peu avec un regard franc, je me demande ce qu'elle va dire pour s'en sortir.

- Et donc… son… corps est en pleine forme ? demanda-t-elle subtilement.

Oh non… je ne voulais pas qu'elle demande ça. Je sens des rougeurs me monter aux joues et là, je remarque enfin la porte qui se referme en silence, me détournant de la conversation quand je réalise que Potter avait tout entendu.

- Voire même plusieurs fois par jour.

- Oh… je vois…

Oh Salazar, je vois clairement également, et j'imagine très bien Potter se moquer de moi après ça. Je reste muet et regarde mon corps, me demandant si je ne vais pas payer très cher cette « punition » de Voldemort. Je me doute que je ne tiendrai pas debout sans aide et je pense que ma mère devra m'accompagner à la boutique où nous achetions les canes de mon père pour m'en faire faire une. Je crois aussi que je vais devoir refaire ma septième année à moins que je ne la fasse en « externe », je ne suis pas chaud à l'idée de me retrouver dans la même année que Weasley fille…

Et si je pense ne plus pouvoir me passer du contact de Potter, l'idée de côtoyer son ex et sa baguette facile ne me plaît pas beaucoup, je ne suis pas courageux ni suicidaire.

Je me demande si Potter va « vivre » dans la même maison que nous, après tout, il nous a laissé son héritage, même si je l'ai entendu parler à Weasley d'un « juste retour aux Black », et ce, même si le rouquin le harcèle pour le faire revenir sur sa décision. Je le vois bien se prendre un appartement à Londres, pas trop loin du Square pour mieux me voir…

Et alors que je réalise que j'envisage un « futur » pour nous, je ne sais même pas s'il est attiré par les hommes… ni si j'ai des sentiments réels pour lui. Dans tout ce dialogue mental, je me rends compte que Potter est parti depuis un moment et je ferme les yeux pour me laisser porter vers lui.

Je me retrouve dans la salle de bain des préfets. Potter est déjà dans l'eau moussante, les yeux clos et les bras croisés sur la porcelaine. Il semble détendu sous le chant ensorcelant de la sirène sur la peinture et le doux bruit de l'eau. Il fronce parfois les sourcils, comme si quelque chose lui manquait et j'aime me dire que c'est mon contact qui le perturbe. Je m'assois près de lui, entourant son corps de mes jambes et laisse celles-ci pendre dans l'eau du bain, ne sentant pas la chaleur de celui-ci. Ma main vient lui caresser les cheveux et un sourire satisfait se forme sur nos lèvres. Un éclair vert passe entre ses cils et mes mains partent lui masser les épaules.

J'aime son corps, il est si ferme, si différent du mien. Même avant ma captivité, je n'avais pas la carrure de Potter, restant fin et sophistiqué. J'aime cette différence entre nous. Un gémissement m'arrache à la contemplation de son dos musclé et je le regarde d'un air surpris. Mes gestes se font plus doux et je rigole doucement en voyant les rougeurs sur ses joues alors qu'il se détourne pour me les cacher.

Je le fais se décaler pour me couler entre la bordure et son corps et soupire doucement en percevant Potter entre mes jambes écartées. Je doute qu'il ignore que je suis un homme après ça. Mes mains reviennent se plonger dans ma passion, ses cheveux noirs ébouriffés, espérant un jour dompter cette tignasse qui m'horripile parfois. Il rit et je le pince en signe d'agacement, chose qui le fait rigoler plus fort sous mon soupir de désolation. Je frôle ses bras sur toute leur longueur en posant mon menton dans son cou.

- Qui es-tu ?

Son murmure me fait le regarder un instant avant de chuchoter « Tu sais qui je suis » dans son cou. Je ne sais pas pourquoi je peux le toucher mais pas lui parler, c'est même agaçant. Mes caresses se portent sur ses bras où les marques de la guerre ne sont pas encore clairement cicatrisées. La chair de poule le recouvre et la chaleur de sa joue trahit son rougissement. Je m'étonne un instant avant de rire, chose qu'il perçoit et il essaie de se dégager aussitôt.

Il a une érection. Je dirais que sa réaction est attendrissante si je n'étais pas celui qui l'avait provoquée. Malgré tout, je suis fier de moi et que mes caresses lui fassent de l'effet. J'appuie doucement ma main sur son front, il ferme les yeux et pose le crâne sur mon épaule, dégageant son cou qui m'attire aussitôt, mes caresses se faisant plus appuyées. Un soupir lui échappe et un des miens lui répond. Malgré l'inconvénient de la situation, Potter m'excite et mes gestes s'en ressentent. Je l'effleure sur tout le corps sans poser ma main sur son sexe, ce qu'il ne fait pas non plus, je ne veux pas l'effaroucher, il ne semble pas « prêt » à se caresser avec mon contact. Son visage se tourne vers ma bouche qui l'effleurait mais je m'empêche de la lui prendre, préférant être complètement réveillé pour partager un baiser avec lui…

Si baiser, il y avait.

Un dernier contact de ma bouche sur sa nuque et je disparais de la salle de bain pour revenir dans le dortoir, m'amusant un instant à essayer de découvrir les secrets des Gryffondor. Finnigan est taquin avec Thomas qui soupire que Weasley fille regarde encore après Potter, il semble en être encore amoureux. Je la lui laisse avec plaisir et je vais m'occuper de Potter dès mon réveil, calmant les espérances de la rouquine. Des pas se font entendre et je vois arriver Potter avec le rouge aux joues et le sourire aux lèvres.

Sourire qui perdure quand il se couche puis s'endort, m'amusant et m'attirant. Ma main revient lui caresser les cheveux, le faisant soupirer et s'endormir tandis que je m'allonge à ses côtés. J'avais décrété que Potter était à moi et j'allais le lui montrer assez vite.

Dès le lendemain, je lui signalai ma présence plus fortement que d'habitude, lui caressant la main en cours, la hanche dans les couloirs, la nuque que je massais pendant les repas, le faisant malgré moi manger davantage pour que la caresse perdure. Je pense que depuis que je suis « là », Potter se nourrit mieux, mais je ne peux pas en être sûr à 100%. Je vois Rogue qui fixe Potter et j'en serais presque jaloux si je ne le savais pas attiré par les femmes.

Au matin, j'ai entendu Pomfresh dire à Potter que mon corps reprenait un rythme d'éveil, mais que quelque chose semblait me retenir de me réveiller. Potter avait eu l'air intrigué et troublé par ce fait, je me demande s'il ne pense pas à la « ressemblance » entre ce moi-fantôme et mon moi-endormi. C'en est même devenu troublant de parler de moi-même en tant qu'entité séparée.

Je le vois se mordiller la lèvre inférieure avec un air pensif en souriant et je ne peux m'empêcher de me demander pourquoi il sourit comme ça à ce Poufsouffle qui le fixe comme s'il allait le manger. Je bous, c'est plus fort que moi et je comptais le cogner pour qu'il se réveille avant qu'il n'y ait un viol dans les couloirs quand Weasley – pour une fois qu'il tombe bien ce rouquin – vint le secouer.

Une main sur son épaule le fait sursauter visiblement et cligner les yeux vers la gauche, découvrant Weasley qui le fixe avec insistance avant de l'entraîner en cours.

- Ron ? demande Potter d'un ton surpris.

- Merde, Harry ! Tu ne vas pas me dire que tu n'as pas vu qu'il te draguait ce mec !

S'il ne l'a pas vu, il est encore plus myope qu'il n'y parait et c'est en urgence que je demanderai un rendez-vous avec le Médicomage dès mon réveil.

- Euh… tu crois ?

- Merde Harry ! soupira Ron avec lassitude. Un mec te drague et tu regardes même pas, t'es désespérant !

- Mais je n'y peux rien moi, je pensais à autre chose… attends, un mec me drague ?

… Par Salazar… on ne peut pas être si innocent ! Il le fait exprès, c'est obligé !

- Tu es choqué ? demanda Ron en le fixant.

- Non… pas vraiment…

- Harry, tu me le dirais si tu étais… homosexuel, hein ?

Pourquoi il demande ça comme si c'était une maladie ? Aimer les hommes ou les femmes, c'est la même chose… à peu de choses près.

- Ron, je suis sorti avec ta sœur, je te signale, je ne suis pas homo.

- Bisexuel dans ce cas ? Des mecs te branchent ? insista Ron, ignorant le regard agacé du professeur.

- N…

Pourquoi il ne répond pas clairement ? Son regard se trouble et il pâlit un peu, je crois qu'il se rend compte que son hétérosexualité n'est plus d'actualité vu qu'il a été troublé par mes caresses en sachant que je suis un mec… et son regard insistant sur mon « moi-endormi » ne peut pas tromper, il semble attiré vers moi…

Même dans cet état, je l'attire, c'est bon pour mon ego ça.

- Harry ? insista Ron.

- Je… je crois… mais pas tous les mecs… un seul.

- Qui ça ?

Il rouvre la bouche pour répondre et je la fixe avec insistance, espérant qu'il allait dire mon nom quand cette nulle de Trelawney vint lui annoncer sa future mort et sa future mise en couple. Chose qui est assez constante dans sa vie. Les dindes dans la classe se redressent pour attirer le regard de Potter qui soupire, faisant rire Weasley qui en oublie sa question.

Je vois bien la réaction de Weasley si Potter lui apprenait qu'il était attiré par moi. Il pâlirait, rougirait, tremblerait avant de flancher. Il le tirerait jusqu'à l'infirmerie où, dès qu'il me verrait, il s'évanouirait… j'en viendrais presque à le souhaiter.

Avec tout ça, l'après-midi passe très vite. Le Poufsouffle essaie de lui sourire une nouvelle fois mais Potter semble se détourner assez vite, malgré ça, mon attention est posée sur ce blond insipide. Que croit-il ? Qu'il peut me remplacer ? Un Malfoy est irremplaçable. La colère monte de plus en plus en moi et je ne peux m'empêcher de me dire qu'il faut que je marque au plus vite Potter.

Son repas est avalé rapidement et pour une fois, il monte immédiatement dans son dortoir, croisant Londubat qui semble à peine éveillé. Leur salle de bain m'a fait rire la première fois que je l'ai vue. Vision décadente dans cette maison normalement « pure ». Je me demande comment ils ont pu supporter de se voir pendant leur toilette au début.

Potter se déshabille hâtivement sous mon regard fixe, pose ses affaires sur le meuble et lance un sortilège sur ses lunettes, sûrement au cas où j'investirais sa douche, ce que je compte faire, effectivement. Ma colère n'a pas diminué et de voir sa peau dorée – Merci James Potter selon les rumeurs –, j'ai envie de lui comme je n'ai jamais eu envie d'un autre.

Il se savonne sans réfléchir et je lui attrape le biceps, signalant ma présence. Sa tête se baisse vers ma main et je regarde aussi l'eau révéler ma présence. C'est étrange comme je peux sentir sa peau mais pas l'eau chaude qui inonde la cabine de vapeur qui forme de la buée sur les miroirs.

Je l'empêche de se retourner, lui mordant la nuque en me collant à lui, lui arrachant un frisson facilement perceptible. Son cri résonne et je frissonne à mon tour. Je baisse les yeux sur le devant de son corps et le vois commencer à bander. Je le caresse durement, passant sur sa peau, pinçant sa taille et, malgré son sursaut, viens entourer son sexe pour le branler avec ardeur.

- Mais que…

Je coupe sa phrase en mettant une main sur sa bouche et le mords à nouveau sous l'oreille, laissant une trace facilement identifiable. Je pose mon regard sur le miroir face à lui, me gorgeant de cette vision de luxure qu'il m'offre malgré lui avec ses joues rouges et sa respiration haletante et me concentre, après tout, je pratiquais légèrement la magie sans baguette, je suis peut-être capable d'écrire sur ce miroir.

Et effectivement, le mot « mien » s'inscrit avec mon écriture penchée et aristocratique. Un gémissement lui échappe alors qu'il donne un coup de reins en avant, semblant être allumé par cette revendication sur lui-même. Je lui lèche le cou et me demande s'il peut ressentir la chaleur qui est en moi.

- Qui es-tu ? souffla Potter en gémissant.

Je ne peux me retenir de glisser une cuisse entre les siennes, le faisant se crisper mais mes caresses le décontractent assez vite. Ma main libre frôle son torse alors que je lui lèche la mâchoire pour remonter vers sa bouche, désirant la lui prendre enfin mais il l'évite, me faisant froncer les sourcils et je me concentre sur le miroir. Mon « tu sais qui je suis, Potter » le fige avant que je ne le branle plus fortement, le faisant râler sourdement un nom… le mien.

- Mal… Malfoy ?

« Tu es à moi, Potter. » L'arrogance de mes propos ne laisse plus de doute sur l'identité de son fantôme et il se crispe un instant. Ma bouche parcourt sa nuque et en l'entendant gémir mon prénom, je me décale pour pouvoir prendre sa bouche. Ma main sur son sexe se resserre, le faisant gémir avant que je ne reprenne un mouvement de va-et-vient. Ses yeux qu'il avait fermés précédemment s'entrouvrent et découvrent la phrase que j'avais inscrite juste avant « Je ne laisserai jamais quelqu'un me prendre ce qui est à moi… encore moins un Poufsouffle ». Mon écriture est nerveuse et agacée, la jalousie me parcourt et il en prend conscience.

Cet enfoiré sourit et je l'empêche de dire une ânerie en attrapant sa bouche. Ma langue cherche la sienne et je ne peux pas m'empêcher de trouver son goût, que je perçois assez effacé, addictif. J'aspire à le goûter pleinement. Sa respiration s'accélère et je le force à rester contre moi, lui interdisant de reculer. Je le contrôle et j'en suis pleinement satisfait. Il s'affaisse un peu contre le miroir et jouit entre mes doigts, me faisant sourire contre lui.

J'aime l'ascendant que j'ai sur lui alors qu'il ne peut pas me toucher et j'espère pouvoir autant me contrôler quand il me frôlera réellement. Ma langue caresse une dernière fois la sienne et tout d'un coup, je disparais, me retrouvant dans le noir complet et immobile.

Je dois avouer que ça m'affole. Même si auparavant, j'avais un corps impalpable, je pouvais encore voir autour de moi, mais là, dans cette situation, je ressemble à un poids mort sur un lit médical. Je comprends alors que je suis coincé à l'infirmerie. Je n'entends pas la voix de ma mère et ne la perçois pas non plus près de moi. La seule fois où j'aurais pu sentir ses caresses et elle est absente. Si je n'étais pas bloqué comme une statue, je crois que j'en rirais de dépit.

J'entends la porte s'ouvrir et des pas viennent près de moi. J'ai suffisamment suivi Potter pour le reconnaître à sa façon de marcher. Il ne dit rien, me regardant et je peux presque percevoir le contact de ses yeux sur mon corps affaibli. Le silence me stresse un peu et un soupçon de peur naît en moi, je ne peux pas m'empêcher de me dire que la dernière fois qu'on s'est « vu », il assistait à la soi-disant mise à mort de Dumbledore.

Un doigt repousse une mèche de mon front et je soupire mentalement de soulagement. Ce même doigt touche la petite bosse sur mon nez et il ricane un peu, songeant sûrement à la sienne. Au son qu'il fait, il tire une chaise vers lui et s'assoit près de moi. Je n'aime pas ce silence et je suis soulagé de l'entendre parler de banalités en frôlant ma main de temps en temps. Je me demande pourquoi il ne la prend pas carrément.

Malgré moi, je tique lorsqu'il se moque de mes cheveux, qu'il va faire la charité pour me payer le coiffeur et ma main bouge un peu, geste nerveux qui me satisfait un peu. Il continue de se moquer de moi et de ma maigreur, je lui en froutrais de son « rat anorexique » et j'ignore complètement qui est ce Gautier. Je doute vraiment que j'ai perdu une place que je n'ai pas voulu dans ma maison mais cela me fait bouger encore un peu.

Ses doigts caressent les miens et j'en suis satisfait. Qui aurait pu croire que Harry Potter viendrait jouer avec mes doigts pour me réveiller ? Un silence se fait et il enchaîne sur le fait que les Serpentard sont très amis avec les Gryffondor et ça… ça me fait encore plus bouger, moi vivant, jamais !

Après un autre silence amusé, il continue sur des faussetés qui me font grincer mentalement des dents, qui m'insupportent royalement. Me disant que Weasley allait me prendre un cheveux pour du Polynectar et j'espère que ce ne sera pas Potter qui fera la potion. Qu'avec cette potion, il allait danser sur la table des Serpentard, en plein repas, une certaine « Maka reina », je ne sais pas ce que c'est mais à entendre le ton amusé de Potter, je refuse que la Belette le fasse.

Un gloussement retentit dans la pièce, coupant Potter qui se tait encore une fois, je ne sais pas qui est dans la pièce mais il a un public. Je soupire et fronce les sourcils et me demande si cela se voit réellement ou si c'est encore dans ma tête.

Il m'assure que Granger est venue avec des rubans roses pour mes cheveux, que je serai « choupinette » une fois qu'il m'aura fait des couettes. Je pense que je vais tuer Potter. Surtout quand il m'assure que Patil et Brown vont lui passer du maquillage pour me déguiser en « Dracueen », je ne sais pas encore ce que c'est mais je me dois de dire une chose…

- La… ferme… abru…ti.

Le silence se fait et je prends conscience que j'ai réellement parlé. Sa main quitte la mienne et j'essaie de l'en empêcher, entourant son poignet de mes doigts. Je sais qu'il peut se dégager facilement mais il ne le fait pas, attendant patiemment. Un bruit de pas rapide annonce la venue de ma mère à mes côtés et je veux la voir. J'entrouvre enfin mes paupières, voyant trouble et je confirme, si c'est de cette façon que Potter voit sans lunettes, je l'emmènerai voir un Médicomage spécialisé. Je passe ma langue sur mes lèvres sèches et grimace un instant en clignant des yeux. Une paille se positionne contre ma bouche et j'avale un peu d'eau qui me fait tousser malgré moi. Ma mère que je reconnais près de moi retire le verre d'eau et me sourit.

- Bin alors, Malfoy ? Tu as décidé de plus jouer à la Belle aux bois dormants ?

- Va… te faire… Potter ! murmurai-je doucement en le fixant.

Un sourire en coin apparait sur mes lèvres alors qu'un identique se dessine sur les siennes. Je ne sais pas ce qu'il pense et ce qu'on fera ensemble, mais pour ma part, je l'ai déjà prévenu que je ne partagerais pas. Ma main le quitte sans que je ne le lâche du regard mais malgré moi, je me rendors. Je n'entends plus rien, je perçois encore la présence de Potter avant qu'il ne s'éloigne et la main douce de ma mère sur moi avant de penser que je suis pressé d'être au lendemain pour le revoir… quitte à ce que nos enguelades reprennent…


Bref, voilà qui cloture le POV de Draco. J'espère qu'il vous aura plu et surtout n'hésitez pas à me dire quoi que ce soit en review.

Pour un éventuel prochain chapitre… il faudra attendre un long moment XD. Donc, pas de réclamation trop insistante )