Auteur : Oyamoki.

Disclamer : Belphegor & Fran, ainsi que tous les autres personnages appartiennent à Akira Amano. Seul le concept tordu de cette fiction est de moi.

Pairing : BelFran. Mes amours.

Genre : Romance, UR.

Rating : M, pour propos quelque peu crus par moment, sous-entendus et sans doute lemon à la fin. En tant que grosse perverse qui se respecte. 8'D

Musique : Lula, de Saez (Même si on sait tous que Fran n'est pas une pute. Si ? Non. xD)

Petite note de Moki : Watai ! J'ai réécrit ma fiction les gens ! Je suis trop nyappy ! Sérieusement… Je supportais plus là… Ca partait carrément en couille, moi-même je pigeais plus grand-chose. Je suis vraiment contente de l'avoir réécrit. C'était une fic' que je tenais à terminer (malgré sa merditude). J'ai vraiment pris plaisir à tester un nouveau style (ça ne change pas tellement en fait, mais j'évolue, j'évolue). J'espère que ça vous plaira, à vous aussi. Bonne lecture !

Une lumière de plus en plus insistante se glissait entre les rideaux, poussant le jeune homme à se réveiller. Il ouvrit doucement les yeux et après quelques secondes (ou quelques minutes), il se redressa en position assise, jetant un coup d'œil autour de lui. Sur le tapis pourpre traînaient ses vêtements de la veille, lui rappelant qu'il était nu. Ces maudits rideaux qui laissaient passer trop de lumière à son goût étaient d'une couleur sombre presque indéfinissable. De la même couleur que les draps dans lesquels il se trouvait. Un corps mince (et nu) était allongé à côté de lui. Il était de dos. On ne pouvait voir que des cheveux blonds, encore plus en bataille que d'habitude. Il dormait. Fran écarquilla les yeux, se souvenant de la nuit qu'il avait passée, puis secoua vivement la tête comme pour chasser ces souvenirs. Peine perdue. Comment l'oublier ? C'était impossible. Tout aussi impossible qu'il ait fait… Ce qu'il avait fait. Ce qu'ILS avaient fait.

Le soir d'avant, c'était l'anniversaire de Belphegor. Celui-ci avait accepté l'idée de Lussuria, à savoir organiser une fête, à condition que ce soit une « soirée digne d'un Prince ». Je crois qu'il pouvait être content, en effet, même si je ne pense pas qu'une fête ou ils auraient tous bus comme des trous, avec la musique à fond, se seraient adonnés à des jeux plus suspects les uns pour finir la soirée en partie de jambes en l'air avec son apprenti soit vraiment une soirée digne d'un prince comme il disait. Soit.

-Senpai, si vous vous ne vous réveillez pas maintenant, les autres vont trouver ça suspect, lâcha Fran de son habituel ton détaché.

L'autre ne daignant pas bouger, ne poussant que des grognements indescriptibles, le jeune homme finit par se dire que ce n'était pas plus mal et que c'était mieux de partir avant lui. Ne serait-ce pas encore plus suspect si ils arrivaient ensemble ? Si. Tant pis pour lui. Et puis Bel n'était pas vraiment dans les conditions nécessaires pour le retenir. Il ne l'aurait pas fait, de toute manière. Il se leva, attrapa ses fringues et les enfila rapidement. Ils sentaient l'alcool. Ils sentaient la transpiration. Ils sentaient Bel. Une odeur indéfinissable. Il attrapa son chapeau, qui traînait quelque part par terre, et sortit dans l'intention d'aller se changer. Pas seulement parce que cette odeur le répugnait.

Elle l'excitait aussi. Terriblement.

Belphegor émit un énième gémissement fatigué en entendant la porte claquer. Une supposée injure adressée à celui qui venait de partir. Il se retourna une fois, puis après un moment d'hésitation, se releva. Il avait mal à la tête, bordel.

Il avait bu, beaucoup trop bu. Putain de fête. Pourquoi fallait-il qu'elle ait eu lieu… Ah oui, Lussuria. Bon, il avait accepté. Mais premièrement, le punk l'aurait organisée quand même. Deuxièmement, comme si il allait imaginer que la soirée se terminerait comme ça. Putain de fête, vraiment.

Il se leva et se dirigea vers l'armoire et en sortit un t-shirt à rayures rouges et noires, un pantalon en cuir noir ainsi qu'un boxer, qu'il enfila. Il se dirigea ensuite vers l'autre bout de la pièce (pièce immense ma foi), pour y ouvrir un tiroir. Voyant qu'il ne contenait pas ce qu'il ne cherchait, il le referma, et recommença l'opération avec ceux d'en dessous, pour se rendre finalement compte qu'il n'avait ni Dafalgan, ni cachets d'aspirine, ni quoi que ce soit d'autre qui puisse remédier à son mal de crâne insupportable.

-Fran-chan ! Tu es déjà réveillé ? Lança Lussuria depuis la cuisine dès qu'il entendit le jeune homme entrer.

-Je me réveille toujours tôt, Lussuria-senpai.

-Je sais bien… Mais hier, enfin aujourd'hui, tu t'es quand même couché sacrément tard…

-Où sont les autres ?

-Ils dorment sans doute toujours… Ce n'est pas étonnant.

Fran tira une chaise et prit place à table en ne prêtant qu'une oreille distraite à ce que le punk disait.

-Squalo-chan a passé la nuit avec le boss, poursuivit le dit punk. Ca m'étonnerait qu'ils se lèvent avant un bout de temps.

Alors comme ça, Xanxus avait fini par violer Squalo ? A moins que ce soit le requin lui-même qui soit allé lui faire des avances. Sous le contrôle de l'alcool évidemment. Jamais il n'aurait… Dans son état normal. Il était beaucoup trop orgueilleux. Sa fierté en prendrait un coup.

-Et toi, Fran-chan ? Tu as passé une bonne nuit ?

L'interpellé tressaillit. Question gênante. Trop gênante. Des mots lui revinrent en tête. Nuit. Plaisir. Les deux. Puis des moments de cette nuit. De ce plaisir. Une confusion totale. Des pensées honteuses mais incontrôlables. Si la nuit avait été bonne… Oui. Elle l'avait été. A cette simple pensée, il aurait voulu se frapper lui-même. Il sentit son souffle s'accélérer. A cette même pensée. Il n'était pas dans son état normal. Avait-on déjà vu un Fran perturbé ? Non. Il fallait impérativement qu'il se calme. Qu'il refoule ces souvenirs, ces pensées.

-J'étais mort de fatigue, répondit-il simplement, en reprenant un air ennuyé.

Combien de fois cette expression indifférente l'avait aidée ? Fran était quelqu'un qui détestait montrer ses sentiments. Pour lui, un simple sourire était quelque chose d'intime. Il se sentait gêné les rares fois ou il faisait mine d'avoir des états d'âme, aussi il avait décidé de ne plus le faire du tout. Surtout devant Bel. Pourquoi ? Parce que Bel le troublait. Peut-être était-il le seul à pouvoir le troubler. Et du coup cela le troublait encore plus. Pourquoi Bel ? Pourquoi était-ce lui qui réussissait à le perturber autant, bien qu'il ne le montre pas ? Son caractère atypique, son humour bizarre, ses infinies tortures, son rire unique. Tout chez lui était étrange. Peut-être était-ce ça qui le rendait attirant... Peut-être qu'il l'attirait. Foutues pensées.

-… Je me suis endormi tout de suite après être parti.

Ouh le gros menteur.

Pourquoi fallait-il qu'il revoie ce gamin ? Pourquoi était-il dans la salle à manger au moment où il avait le moins envie de le voir ? Pourquoi vivaient-ils dans le même manoir d'ailleurs ? Ca aurait été tellement plus facile si ça n'aurait pas été le cas. Si ils ne s'étaient pas rencontrés. Bon, il ne faut pas tout de suite employer les grands mots… Ce n'était rien qu'une nuit. Pas une relation durable. Même pas une relation purement sexuelle… Non, juste une nuit. Mais il ne voulait plus se sentir fixé de cette manière. Il ne voulait plus lui-même se sentir obligé de regarder son visage paresseux. Il n'avait pas le droit. Il n'avait pas le droit de le regarder comme il le faisait. Il n'avait même pas le droit de posséder un corps tout comme un visage aussi désirables. Il fut tenté de le frapper. Mais il ne pouvait pas.

Il évita ce visage. Il fuit ce regard. Fran le fixait d'un air absent comme à son habitude. Putain d'habitude. Même si normalement, celui du batracien ne pouvait pas croiser le sien. Il fut plus que jamais content d'avoir les cheveux dans les yeux. Tout comme Fran cachait ses sentiments derrière son indifférence, Bel les cachait derrière sa frange. C'était une autre manière de voir les choses… Mais au fond, ils étaient tous les deux de sacrés lâches.

-Bel-chan ! Toi aussi ? Pour Fran, c'est encore compréhensible, mais toi, tu te lèves toujours tard…

« Non. Ne me comparez pas à lui. Tout, sauf lui. Laissez-moi ne plus le voir, laissez-moi oublier son existence même. »

-Le Prince a mal à la tête. C'est insupportable. Luss', tu sais où sont les cachets ?

-Dans le premier tiroir à ta droite.

Le blond se retourna sans rien dire, ouvrit le tiroir en question et attrapa vivement les médicaments lorsqu'il les eut trouvé. Il se remplit un verre, avala le cachet puis prit une grosse gorgée d'eau. Ca lui fit du bien, l'air de rien. L'eau. Il sentait sa gorge moins sèche et son corps ne serait-ce qu'un peu revigoré. Il posa son verre, faisant passer les dernières traces du goût infâme qu'avait le médicament.

Il fit demi tour, s'apprêtant à subir son kohai. Mais il n'en fut rien. Il était parti.