Le jour était levé depuis longtemps quand Scorpius s'éveilla. Il s'apprêtait à pousser un grognement mécontent contre le poids qui l'empêchait de bouger quand il se souvint de Rose et de leur nuit. Il ouvrit alors les yeux et caressa les épaules dénudées de Rose qui dormait encore, la tête posée sur son torse. D'un coup, c'était comme si Scorpius avait fait un petit retour en arrière, comme si ses cinq mois de galère n'avaient pas existe, comme s'ils étaient toujours ensemble. Scorpius en était là de ses réflexions quand la raison de son réveil se manifesta de nouveau. Un hibou grand duc et un autre minuscule tapaient de concert contre sa fenêtre, ayant chacun une lettre suspendue à leur patte. Il reconnut sans difficulté le hibou de ses parents et celui ridicule d'Albus. Scorpius ne savait pas comment faire pour bouger de là sans réveiller la jeune femme. Cependant, les hiboux mécontents de leur sort, frappaient de plus belle.
Rose s'éveilla donc à son tour, elle s'étira doucement puis ouvrir brusquement les yeux lorsqu'elle prit aussi conscience d'un autre corps contre le sien. Relevant la tête, elle croisa le regard de Scorpius, impassible. Elle se sentit complètement déstabiliser de voir son visage si neutre. Il ne souriait mais ne semblait pas non plus énervé. Elle se redressa lentement, attrapa ses vêtements au pied du lit et commença à se rhabiller. Scorpius l'imita en prenant des fringues propres dans son armoire. Aucun ne pipa mot. Rose n'osait même pas lever les yeux. Elle se sentait de plus en plus mal, ses mains tremblaient et son cœur battait à tout rompre. Scorpius était redevenu froid et distant.
- Scorpius ! Tu es un homme mort !
Ils sursautèrent violemment en entendant cette voix qui leur était si familière à tous les deux. Le dit Scorpius se précipita devant l'âtre de sa cheminée où la tête d'Albus flottait dans les flammes vertes.
- Tu n'as pas eu ma lettre ? cria Albus depuis la cheminée. Elle n'a jamais voulu me laisser tranquille. La sorcière qui m'a gagné, ajouta-t-il en votant l'air intrigué de son ami. J'ai dû l'emmener prendre un verre pour finalement la souler car elle ne pensait pas...
C'est à ce moment-là qu'Albus se rendit compte de l'état de débraillement de son meilleur ami. Cheveux dans tous les sens, caleçon pour seul vêtement et un tee-shirt dans la main, Scorpius avait vraiment l'air de sortir du lit.
- Je constate que toi, tu as passé du bon temps, déclara Albus d'un ton pincé. Qui est-ce ?
- Tu ne la connais pas, répondit Scorpius d'un ton qui n'appelait aucune réplique. C'est tout ce que tu voulais ?
- Non, je voulais venir te voir, mais j'ai l'impression de tomber au mauvais moment. À plus tard.
La tête d'Albus disparut et la cheminée redevint noire mais Scorpius ne bougea pas. Il continuait de fixer l'âtre vide d'un air absent.
De l'autre côté de la porte, Rose était encore toute tremblante d'avoir entendu son cousin. Elle avait vaguement entendu leur conversation alors qu'elle finissait de rassembler ses vêtements. Apparemment, Scorpius n'avait rien dit à Albus. Elle lui en était reconnaissante car elle préférait que ce soit elle qui lui dise sa faute. Elle disait toujours tout à Albus. D'autant quelle ne pourrait jamais lui cacher une chose pareille. Mais pas tout de suite. Pour l'instant, elle se sentait faible d'avoir cédé. Au fond d'elle, elle l'avait voulu. Elle souhaitait coucher avec Scorpius comme si elle en avait besoin pour se dire que c'était vraiment fini. Cependant, maintenant elle avait le cœur au bord des lèvres. Elle se dégoutait. Au final, c'était elle qui avait vendu son corps et ce n'était même pas pour une cause honorable. Elle avait envie de pleurer tant la culpabilité et le dégoût qui l'envahirent étaient forts.
Elle entrouvrit doucement la porte pour voir si la cheminée était libre. Scorpius n'avait pas bougé. Il semblait comme hypnotisé par quelque chose d'invisible et c'est à peine s'il osait respirer. Elle passa devant lui, prit une poignée de poudre de cheminette et se plaça dans l'âtre. Elle jeta un dernier regard à Scorpius qui avait enfin levé les yeux vers elle.
- 108, Grace Church.
Elle lança la poudre et disparut dans un tourbillon de flammes vertes.
Arrivée chez elle, Rose se mit à pleurer violemment. Elle réussit à atteindre sa salle de bain et entra sous la douche sans même avoir ôté ses vêtements. Elle se laissa glisser le long de la paroi, ramena ses genoux contre sa poitrine et pleura ainsi pendant des heures.
Ce fut Albus qui la trouva en fin d'après-midi. Il voulait lui raconter les mésaventures de sa soirée et e sa journée qui n'avait ère mieux. Il lui avait passé un coup de cheminée mais elle n'avait pas répondu. Cependant comme la cheminée n'était pas bloquée cela voulait dire que Rose était chez elle aussi décida-t-il d'y aller. Il entendit l'eau coulée et attendit patiemment que sa cousine finisse de prendre sa douche. Mais Rose ne semblait pas vouloir sortir. À bout de patience et légèrement inquiet, Albus décida d'aller dans la salle de bain. Prudent, il ferma les yeux pour ne pas se compromettre auprès de Rose. C'est là qu'il les entendit, les pleurs mêlés à l'eau qui coulait.
- Rose ?
Seul un sanglot plus sonore lui répondit. Il poussa délicatement le rideau et découvrit sa cousine, habillée, trempée, pleurant comme jamais il n'avait entendu pleurer.
- Mince ! Rose, qu'est-ce que tu as ? Qu'est-ce qu'on t'a fait ?
Albus éteignit l'eau et attrapa un drap de bain qu'il enveloppa autour de sa cousine.
- Parle-moi, Rose. Qu'est-ce qui s'est passé ? On t'a fait du mal ? lui demanda-t-il, visiblement très inquiet.
Au prix d'un gros effort, elle réussit à balbutier quelque chose qui ressemblait à Scorpius… Albus soupira. Il avait vu Scorpius en début d'après-midi et lui aussi avait eu l'air bizarre. Jetant un regard à Rose qui pleurait toujours, Albus décida d'appeler de l'aide. Il repartit vers la cheminée, jeta de la poudre et plongea la tête dans l'âtre entre criant « 12, Square Grimmaurd ».
- Lily ? LILY ?
Des pas précipités dans les escaliers lui annoncèrent qu'elle l'avait entendu. Elle ouvrit d'ailleurs la porte à la volée et lui lança un « quoi » bien agressif.
- J'ai besoin de ton aide. C'est urgent.
- Je m'en fiche, Al ! J'ai autre chose de plus urgent à faire.
- C'est Rose et ça a l'air plutôt sérieux.
Toute l'animosité de la jeune fille disparut à la mention de sa cousine.
- Je suis là dans dix minutes.
Il fallait bien l'avouer, Albus se sentait incapable de gérer la situation tout seul, surtout si son meilleur ami était aussi lié à l'affaire. De plus, il ne se voyait vraiment pas déshabiller sa cousine pour la sécher… ce qu'elle semblait incapable de faire par elle-même.
En attendant sa sœur, Albus était retourné près de Rose et l'avait recouverte d'une nouvelle serviette de bain pour essayer de la réchauffer. Tout son corps tremblait et il l'a pris dans ses bras.
- Je suis là, murmura-t-il.
Il se sentait gauche. Les sanglots de Rose semblèrent s'atténuer peu à peu quand Lily arriva comme promit dans les minutes qui suivirent. Elle s'alarma à la vue de Rose dans cet état mais son frère la calma d'un geste.
- Viens, Rose. Tu vas finir par tomber malade si tu restes comme ça.
Rose secoua la tête d'un air las mais Albus n'en eut que faire. Il passa un bras sous ses genoux et l'autre dans son dos et la porta dans la chambre, Lily sur ses talons. Rose ne protesta même pas. Albus sortit de la chambre en laissant les jeunes filles seules. Il était bien tenté d'aller voir Scorpius pour lui demander des explications mais ils les connaissaient trop bien tous les deux pour prendre parti. D'autant qu'hier, il était allé à cette soirée grotesque avec Scorpius… à moins que Rose ne s'y soit rendue elle aussi. Martha était bien capable de l'emmener dans ce genre d'endroit. Elle n'aurait quand même pas pleuré ainsi uniquement parce Scorpius était reparti avec une fille. Sauf si…
Il s'apprêtait à passer un coup de cheminée pour en avoir le cœur net quand les filles ressortirent. Rose avait les yeux encore rougis mais elle ne pleurait plus et lui adressa même un faible sourire. Elle le remercia.
- C'est parfois utile d'être têtu.
Lily leur prépara du thé et ils s'installèrent autour sur des coussins autour de la table basse de Rose qui lui servait de salon. Le frère et la sœur l'intimèrent de parler.
- J'ai fait une bêtise, leur expliqua-t-elle tout simplement.
- C'est si grave que ça ? lui demanda Lily.
Albus lui lança un regard peu amène et encouragea sa cousine à continuer.
- J'ai couché avec… j'ai passé la nuit avec Scorpius.
Lily retint de justesse la remarque assez sarcastique qui lui brûlait les lèvres. À savoir que ce n'était pas la première fois.
- Tu étais à la soirée de charité d'hier soir ?
- Marthe m'a forcé à y aller, prétextant que ça me ferait du bien. Elle ne pensait pas à mal mais je ne pensais pas y retrouver Scorpius… ni toi, d'ailleurs.
- Ne me parle pas de ce mauvais souvenir, je t'en prie. Continue.
Elle soupira.
- Et quand j'ai vu Scorpius sur l'estrade avec toutes ces filles stupides qui ne voulait l'acheter que passer du bon temps avec lui, je ne sais pas ce qui m'a pris. Je l'ai acheté.
Elle laissa tomber sa tête entre ses mains et murmura :
- Et enfin de compte, je ne vaux pas mieux qu'elles. C'est même moi qui me suis carrément vendue à lui. J'ai tellement honte, murmura-t-elle avec des sanglots dans la voix.
Albus et Lily échangèrent un regard. Si Lily paraissait vraiment surprise, Albus avait l'air presque déçu. Déçu par l'attitude de sa cousine et aussi de son meilleur ami.
- Ce n'est pas si grave que ça, Rose, essaya de tempérer Lily.
Albus marmonna quelque chose de peu flatteur mais Lily fit la sourde d'oreille. Elle avait l'habitude des garçons. Sans être une gourgandine, elle aimait s'amuser et les garçons étaient une très bonne source de plaisir. Selon elle, ce que venait de faire sa cousine n'était pas si grave. Elle comprenait que Rose, si prude, si intelligente, si sage, soit perturbée pour son acte mais de là à avoir honte, il n'y avait pas de quoi.
- Je pense qu'une bonne soirée entre filles te ferait le plus grand bien, suggéra-t-elle.
Mais après celle d'hier, Rose n'avait vraiment pas envie de revivre une soirée entre filles. Lily changea donc l'intitulé en « soirée entre cousines » ce qui fit sourire Rose. Elle accepta.
- Vous me mettez à la cheminée si je comprends bien.
- Parfaitement, Al. T'es pas si bête en fait.
Mais Lily voyait bien qu'Albus n'avait pas vraiment envie de partir. Il ne cessait de fixer Rose ne voulant visiblement pas la laisser seule. Lily attira discrètement son attention en lui écrasant le pied mais avant qu'il ait pu crier, il la vit silencieusement articuler « Scorpius ». Il l'avait complètement oublié. Sa sœur avait raison, il devait aller rendre une petite visite à son meilleur ami. Un coup de poing bien mérité en plein visage ne devrait pas trop lui faire de mal. Ça l'amocherait pour quelques jours seulement et ça ferait vraiment à Albus.
Il décida donc de laisser les deux filles tranquilles pour la soirée, non sans avoir fait promettre à Lily de l'appeler si jamais Rose n'allait pas bien.
- Tu sauras où me trouver, lui lança-t-il avec un regard appuyé.
L'instant d'après, il lança de la poudre de cheminette et cria « 20 Priory Grove » avant de disparaître tandis que Rose levait soudainement les yeux vers lui en comprenant où il était parti.
Albus atterrit chez Scorpius bien décidé à lui en faire voir de toutes les couleurs. Cependant, il n'avait pensé qu'à Rose et fut surpris de constater que son meilleur était dans un état similaire sinon pire à celui de sa cousine.
Assis sur son canapé, un verre à la main, Scorpius avait le visage fermé de ses très mauvais jours. Il ne leva même pas les yeux pour connaître l'identité de son visiteur et se contenta de porter son verre à ses lèvres.
- Je suppose que c'est pas du thé que tu es entrain de boire.
Scorpius l'ignora.
- Je suis venu avec l'intention de t'en coller une…
Scorpius sourit.
- … mais vu ton état, je pense que dans quelques verres, tu pourras aller tout seul à Sainte-Mangouste.
Scorpius but une nouvelle gorgée et décida finalement de regarder Albus.
- Elle va un peu mieux que l'état dans lequel je l'ai trouvé, annonça-t-il comme s'il devinait ce qui préoccupait Scorpius.
- Je suis un enfoiré, murmura ce dernier. C'est de ma faute. Je lui ai dit que si elle voulait vraiment que je la rembourse, elle devait coucher avec moi.
- Attend un peu ! Elle a payé combien pour t'avoir ?
- 360 !
- Gallions ? Mais elle est dingue !
Scorpius ne releva pas même si l'envie de répondre qu'il les méritait bien, le démangeait.
- Et… tu vas la rembourser ?
Malgré tout ce qui s'était passé pendant la Grande Guerre, Albus savait que la famille Malfoy avait retrouvé son argent à défaut de son prestige et de son influence. Le père de Scorpius avait travaillé dur et s'était fait un nouveau nom dans la communauté magique, tout en gagnant plein d'argent honnêtement. Scorpius était enfant unique et même s'il commençait à travailler, ses parents étaient plutôt généreux avec lui. Il avait les moyens de rembourser Rose. Elle n'avait pas les mêmes privilèges même si les Weasley n'était plus cette famille pauvre aux nombreux enfants. La mère de Rose était haut placée au Ministère et son père l'un des marchand les plus prolifiques de la communauté, mais on lui avait appris que dans la vie, tout se gagne et se mérite.
Scorpius désigna un morceau de parchemin sur la table basse. C'était un bon de transfert d'argent pour autoriser les Gobelins à prendre la somme sur son compte pour le déposer sur celui de la jeune femme. Albus fut soulagé même s'il n'était pas surpris.
- Elle me déteste, n'est-ce pas ?
Au son de sa voix, Albus ne savait pas vraiment s'il devait mentir ou pas. En fait, c'était peut-être lui qui voulait que Rose déteste Scorpius car a priori, elle ne semblait plus se détester elle-même. Il préféra prendre un verre et rejoindre son meilleur ami sur le canapé.
- Ce n'est peut-être pas plus mal. Au moins, maintenant, je suis fixé. Dès le début, notre histoire est mal partie. On se chamaillait sans cesse à l'école, elle en parfaite petite Serdaigle et moi en vilain Serpentard. Quand on est devenu ami, elle faisait fuir toutes les filles qui m'approchaient en leur reprochant plein de choses débiles. La première fois qu'on s'est embrassé, elle s'est mise à hurler que c'était mal. Puis quand nos parents l'ont su, ça a été notre mise à mort. On n'avait aucune chance depuis le début.
Albut se contenta de sourire. Si Rose se chamaillait avec lui, c'était parce qu'elle l'aimait bien mais qu'elle le trouvait trop sérieux, le comble de la part d'une Serdaigle. Elle critiquait bien toutes les filles auxquelles Scorpius s'intéressait mais elle ne le disait pas devant les filles, juste à lui qui n'était pas obligé de l'écouter. Si elle avait hurlé quand il avait embrassé, c'était parce qu'elle ne savait pas comment réagir, elle s'était retrouvée prise au dépourvu et pour Rose, tout ce qui arrive sans qu'elle l'ait prévu, c'est mal en général. Elle le lui avait confié un soir de Noël. Il n'y avait que sur la mise à mort de leur couple qu'Albus ne pouvait rien dire car Scorpius avait raison. Il en voulait à sa famille d'avoir réagi aussi violemment. Son oncle Ron avait été odieux et sa tante Hermione aurait pu mieux faire selon lui. Mais ce qui était fait, était fait et il ne pouvait rien changer.
- Pour te dire la vérité, j'ai retrouvé ma cousine en pleurs dans sa salle de bain. Je ne pense pas qu'elle t'en veuille. En fait, elle en veut surtout à elle-même. Elle a honte.
Ce n'était peut-être pas les paroles à dire, finalement, car Scorpius se prit la tête à deux mains manquant de renverser son verre de Whisky Pur Feu et marmonna quelques mots comme peu glorieux pour lui même.
- Je ne voulais pas lui faire du mal, tu sais.
Scorpius avait l'air vraiment malheureux, jamais Albus ne l'avait dans cet état, même après sa rupture. En fait, Rose et Scorpius étaient dans le même état et cela fit prendre conscience à Albus qu'ils n'avaient pas fait le deuil de leur rupture. Aucun n'était passé à autre chose. Ils s'aimaient encore. Surprise par cette révélation, il s'assit en face de son ami et lança un accio verre pour lui tenir compagnie.
- Comment personne n'a rien vu ? On est tous bêtes. Je suis bête. C'est pourtant évident. Il faut absolument que vous vous remettiez ensemble. Va la voir ! Non ! Tu iras demain.
Scorpius ne comprenait rien. Albus avait commencé par murmurer qu'il était bête puis il semblait gagner par l'euphorie. Une euphorie incompréhensible pour lui.
- Rose et toi êtes encore amoureux l'un de l'autre.
Ce n'était pas une grande révélation pour Scorpius qui le savait déjà, du moins pour ce qui le concernait.
- Tu dois aller la voir pour lui parler. Mince, c'est dingue.
- Calme-toi Al'. Je n'irais pas la voir, je ne lui dirais rien. On n'est plus ensemble et il y a des tas des raisons à cela. C'est trop tard, maintenant.
Trop tard. Albus se trouva clamer d'un coup avec ces deux mots. Trop tard. Il avait été impuissant. Lui non plus n'avait rien faire pour les aider alors qu'il se disait leur ami.
- J'ai besoin d'une double rasade de Whisky pur Feu.
Scorpius ricana et poussa la bouteille vers Albus.
Les deux jeunes gens restèrent silencieux pendant un long moment, enchaînant les Whisky Pur Feu les uns après les autres comme si c'était des bièraubeurres. Scorpius se sentait un peu mieux après chaque verre tandis qu'Albus se morfondait de plus en plus. L'heure tournait, s'enfonçant dans la nuit. Les bouteilles se vidaient petit à petit. Soudain, Albus se leva d'un bond.
- Je vais voir Rose.
Scorpius tenta de la résonner car il était ivre et il faisait nuit. Rose devait dormir. De plus, il ne tenait quasiment pas debout. Mais tous ses arguments se heurtèrent à un mur.
- Elle m'en voudra pas. J'suis son cousin quand même.
- Elle va te tuer.
- Elle peut pas ! On a le même sang ! Je dois lui dire. Toi, t'es nul. Tu veux rien savoir. Elle, elle est intelligente, elle va m'écouter.
Scorpius était bien placé pour savoir que Rose était intelligente et que c'était précisément pour cette raison qu'elle allait le tuer. Même s'il partait d'une bonne intention, Scorpius n'était pas sûr que ce soit le moment le plus propice pour le faire. Mais Albus était d'un naturel buté et il l'était encore plus lorsqu'il était ivre.
En titubant, il s'avança vers la cheminée se disant qu'il n'avait jamais fait autant d'allers-retours en cheminée en une seule journée. Il prit une poignée de poudre et en mit tout autant par terre. Scorpius comprit qu'il ne plaisantait pas et se leva pour l'en empêcher mais c'était trop tard. Enjambant l'âtre, Albus cria tant bien que mal l'adresse de Rose.
Ce fut un miracle qu'Albus arriva entier à la bonne destination. Il atterrit à plat ventre devant la cheminée de Rose en faisant tomber un tabouret et quelques livres empilés dans le coin. Alertée par le bruit, la jeune femme surgit en chemise de nuit, sa baguette à la main.
- Rose ! Je crois que j'ai mal au bras.
- Mais qu'est-ce que tu fais là ? Et dans quel état es-tu ?
- Fallait absolument que je te parle.
Rose l'aida à se relever et le mit debout non sans mal. Albus empestait l'alcool et grimaçait furieusement en se tenant le bras. Elle l'aida à aller jusqu'au coin salon, le laissa tomber sur le tapis et alla chercher de quoi calmer sa douleur. Elle semblait réellement en colère et à juste titre. Elle s'apprêtait à parler, à lui passer un savon très certainement, mais un autre boum attira leur attention vers la cheminée. Scorpius venait de débarquer à son tour. Même s'il avait bu plus qu'Albus, au moins atterrit-il sur ses deux pieds. Rose poussa un cri de stupeur. C'était vraiment la dernière personne qu'elle s'attendait à voir arriver chez elle.
- Mais qu'est-ce qui vous prend ? Ça ne va pas de débarquer chez les gens à une heure pareille ? Et vous êtes ivres, en plus. Vous allez alerter tous mes voisins.
- J'ai eu peur quand je l'ai vu entré dans ma cheminée. Il n'avait pas l'air en état de cheminer sans dommage.
Rose resta muette à cette déclaration ou peut-être était-ce à cause du sorcier qui l'avait fait, et Albus se mit à rire.
- Fallait pas, mon vieux. Je vais bien. Dis plutôt que tu voulais la voir.
Rose rougit. Scorpius n'en était pas loin.
- Vous allez vous embrasser, oui ou non ? Y'en a marre. Rose est sacrément amoureuse de toi depuis qu'elle a onze ans. Tu l'aimes comme un fou. Alors, par Merlin, mettez-vous ensemble. Personne n'aura besoin de le savoir. En plus, vous venez de coucher ensemble.
- Tu sembles étrangement lucide pour quelqu'un qui m'a vidé deux bouteilles de Whisky Pur Feu.
- C'est l'atterrissage, ça m'a réveillé, sourit Albus. Allez, je veux bien fermer les yeux pour vous laisser plus d'intimité.
Rose rougit plus encore si c'était possible tandis qu'Albus portait un main, doigts écartés, devant ses yeux.
- Je t'invite à dîner demain soir, déclara Scorpius.
Puis se tournant vers Albus, il ajouta :
- C'est bon, tu vas nous laisser tranquille, maintenant ?
Le concerné se contenta de sourire. Scorpius s'approcha de Rose et déposa un léger baiser sur ses lèvres avant de retourner dans l'âtre. Il savait pertinemment qu'elle acceptait son invitation et qu'elle n'allait pas protester à ce baiser.
- Et laisse-le dormir parterre, ça ne lui fera pas de mal.
Rose sourit, détendue, et Scorpius disparut.
- Cache ta joie surtout.
- Dis-moi que tu ne l'as pas fait intentionnellement.
- Non, je suis allé le voir pour le casser la figure mais il avait vraiment l'air malheureux alors j'ai décidé de l'accompagner pour boire et puis voilà.
Elle s'approcha de son cousin et s'assit à ses côtés en lui murmurant un merci.
- Tu verras, cette fois-ci, je ferais en sorte que personne ne se mette en travers de votre chemin. Je te le promets.
Et sur cette promesse, Rose se laissa aller contre lui.
- Je l'aime vraiment, tu sais.
- Je le sais, oui. Et lui aussi, il t'aime. Vous avez dans quel état je me mets pour vous aider ? Sérieusement, j'en connais pas beaucoup qui auraient fait ça.
- Tu es le meilleur, Albus.
FIN
Je m'excuse pour ce retard mais RL est vraiment très prenante depuis un moment. Je ne l'ai relu que très vite et di coup, il risque d'y avoir encore des fautes. Personne n'est parfait. Je corrigerais quand je pourrais. JMalgré tout cela, j'espère que vous avez apprécié.
J'avertit d'ors et déjà les lectrices adorables mais têtues qu'aucune suite n'aura lieu !
Twinzie