Disclamer : Les personnages de NCIS appartiennent à leurs auteurs respectifs, je ne fais que les emprunter. Je ne fais aucun bénéfice en écrivant cette histoire.
NCIS - APPRENDRE A SE DEVOILER
Prendre le risque de lever le voile sur son véritable moi peut parfois réserver bien des surprises.
Slash NC17/M – Gibbs/Tony
Ma première fiction sur l'univers du NCIS. Je prends quelques libertés avec la saison 1 et 2. J'espère que vous ne m'en voudrez pas.
Je remercie ma beta Chtimigirl qui me fut d'un soutien sans faille tout au long de l'écriture de cette fiction. Elle a su, aussi bien, me conseiller que corriger un nombre incalculables d'erreurs. Elle est surtout d'une patience à toute épreuve. Je lui dédis donc cette histoire ainsi qu'à tous les fans de cette série.
Bonne lecture
Prologue
-Todd, McGee et DiNozzo, j'attends votre rapport demanda Gibbs en s'installant à son bureau.
- Oui ! répondirent en cœur Kate et McGee.
Tony ne répondit pas mais s'installa à sa place.
-DiNozzo ! Je veux une réponse.
L'agent senior releva la tête pour croiser le regard de son patron. Il hésitait, surtout après ce qui venait de se passer.
-Je m'y mets, boss.
Tony n'en pouvait plus. La journée avait été à la fois dure physiquement et forte en émotion. Il était assis à son bureau, se triturant les méninges et se demandait comment terminer son rapport que Gibbs attendait avec impatience. Mais il n'arrivait pas à se concentrer dessus, c'était trop dur de mettre des mots sur ce qu'il savait et ce qu'il ressentait au plus profond de lui. Il avait l'impression de revoir, au ralenti, tous les évènements de la journée, comme s'il n'avait été que spectateur et non l'un des principaux acteurs.
D'abord le meurtre horrible de ce jeune marine qu'il connaissait, mais ne l'avait signalé à personne de peur qu'on le retire de l'enquête. Puis la rencontre avec sa famille et ses amis, qui ne savaient pas qui était réellement William. Enfin, cette chasse aux sorcières à travers les bois, près de la scène de crime, à la poursuite de ces monstres. Il ne pouvait pas les qualifier autrement, pas après tout ce qu'il avait appris.
Il s'était senti épié toute la journée mais sur le coup n'y avait pas prêté attention, se demandant plutôt ce qui avait bien pu conduire le jeune homme à son triste sort. Il avait appris à le connaître quelques semaines plus tôt et l'avait immédiatement apprécié. Regarder William, baignant dans son sang, les blessures sur son si beau visage et surtout, penser à ce qu'il avait pu subir, vu l'état du reste de son corps. Il avait failli à sa mission, il aurait dû réussir à le protéger, le sauver. Mais il n'avait rien fait pour lui. Il se détestait pour ça.
« J'aurais dû le protéger, le sauver. Oh, Will, si tu savais comme je suis désolé » pensa t-il tristement.
Il avait essayé de prendre un masque de personne détachée, qui ne se sentait pas concernée personnellement par cette affaire mais le malaise était bien présent. En photographiant la scène de crime, il remarqua les concordances avec les deux précédents meurtres. Il n'avait plus aucun doute, en fait, il n'en avait jamais eu. C'était le ou les mêmes meurtriers qui avaient déjà tué deux autres soldats quelques semaines auparavant. Il pouvait mettre des noms sur ceux-là mais jusqu'à présent, personne ne l'avait pris au sérieux.
« Fine, White, je vais vous retrouver et vous le faire payer. Je sais que c'est vous. Je n'aurais de cesse de vous traquer jusqu'à mon dernier souffle » se dit-il la rage au ventre.
Il avait rencontré la famille et les amis du défunt avec Gibbs, qui le surveillait du coin de l'œil depuis plusieurs jours. Il avait senti son regard insistant sur lui, le questionnant des yeux. Puis ils avaient regagné la scène de crime où ils devaient rencontrer deux des collègues de Bell. Il écoutait d'une oreille distraite, fixant son regard sur l'endroit où le corps avait été découvert. Il avait mal, tellement mal d'avoir failli à sa mission. La réflexion d'un de ses compagnons d'arme le sortit de sa torpeur et lui fit comprendre que quelqu'un savait pourquoi.
Il s'était souvenu qu'il y avait quelques jours, le jeune marine avait été victime d'une agression et avait refusé de lui en parler. Et quand il avait insisté, William n'avait plus voulu lui parler, le voir. Ce fut là qu'il vit les ombres qui les surveillaient depuis la découverte du cadavre et qui les avaient suivis tout au long de l'enquête. Il les reconnut immédiatement. Il venait, une nouvelle fois, d'additionner tout ce qu'il savait. Mais il ne pouvait rien prouver et ils allaient s'en sortir, s'il ne faisait rien.
« White ! Fine ! Je ne peux pas les laisser s'en tirer à si bon compte » hurlait-il dans son fort intérieur.
Il avait alors pris son arme et les avait poursuivis à travers la forêt. Il n'avait pas entendu son patron lui crier de revenir, d'attendre ses coéquipiers. Il s'était jeté à corps perdu dans cette folle course poursuite avec l'intention de venger son ami, car oui, il avait été son ami, son confident et même bien plus. L'un des deux hommes l'avait mis en joue, vociférant des mots plus horribles les uns que les autres, contre la victime et DiNozzo, il avait alors tiré et tué l'homme noir. L'autre s'était retourné et avait mis les mains en l'air, le regardant comme s'il était une erreur de la nature, un monstre.
La haine qu'il avait ressentie, à ce moment-là, pour cet homme le poussait à l'abattre sur le champ, sans plus de préambule. Il n'avait eu la vie sauve que par l'arrivée impromptue de Gibbs et de McGee. Là, Tony se revoyait hésiter, tenant toujours en joue le second qu'il savait être l'un des meurtriers du jeune homme et des deux autres victimes. Il avait tellement envie de tirer, de le tuer. Mais un regard vers son patron et les paroles de ce dernier lui firent lâcher son arme.
-Tony, ne fais pas cette bêtise le supplia presque l'ancien marine. Il ne vaut pas la peine que tu gaspilles une balle pour l'abattre, sa punition ne sera que plus dure en prison où il subira son châtiment jusqu'à la fin de sa vie pour ce qu'il a infligé à ses victimes.
-...
-Patron !
-McGee, on s'occupe de lui.
-Et pour DiNozzo ?
Gibbs regarda son agent qui n'avait pas bougé.
-Plus tard ! dit-il en passant les menottes au criminel.
Les deux agents du NCIS avaient alors arrêté l'homme et l'avaient ramené jusqu'au fourgon cellulaire, sans un mot de plus pour DiNozzo. Tony était resté là, à regarder ses mains, l'arme au sol et le corps sans vie, perdu dans le tourbillon de ses pensées contradictoires. Il ne vit pas le Docteur Mallard et son assistant Jackson prendre le corps de cet homme qu'il venait de tuer. Il n'avait eu aucun regret de l'avoir abattu. L'homme l'avait menacé de la pire façon qu'il était et quand il l'avait vu sortir quelque chose de sa veste, il n'avait pas réfléchi et avait tiré.
« Pour toi, Will. Je ne suis pas arrivé à temps, mais ils ne tueront plus personne. »
Les minutes passaient lentement, très lentement, il ne bougeait toujours pas, ne pouvait pas faire de mouvement, comme figé par son geste et ses regrets. Ducky avait essayé de lui parler, de le faire réagir à plusieurs reprises mais rien. Tony n'était plus là, perdu dans ses réflexions, le visage crispé et livide, comme un mort mais pourtant bien vivant.
-Tony, parle-moi... Nous devons rentrer... Tout va bien... suppliait le médecin.
-...
-Docteur, que fait-on ?
-Notre travail, Monsieur Jackson.
-Mais pour Tony ?
-Je vais voir...
Le docteur Mallard, alarmé de ne pas réussir à le tirer de sa torpeur et de le voir ainsi, appela Gibbs pour le lui signaler. Le patron de Tony ne comprenait pas sa réaction, ce n'était pas la première fois qu'il était confronté à ce genre de situation mais il était vrai que, depuis quelque temps, son jeune agent avait montré des signes de fatigue et avait semblé ailleurs.
Ducky lui dit qu'il était en état de choc et qu'il fallait faire quelque chose pour lui au plus vite. Il proposa de s'occuper de lui mais Gibbs voulait que Ducky s'attèle à l'autopsie le plus rapidement possible alors le médecin légiste lui demanda de faire au mieux pour Tony. Son interlocuteur acquiesça, DiNozzo avait besoin de son aide et il allait l'aider. Il renvoya Kate et Tim au NCIS pour qu'ils interrogent le suspect pendant qu'il irait voir ce qu'il advenait de son agent senior.
Il le retrouva à genoux, les mains sur le visage et son corps secoué par des sanglots. Gibbs s'approcha doucement de lui, ne sachant pas vraiment comment réagir. Il ne l'avait jamais vu dans cet état. DiNozzo ne montrait jamais réellement ses sentiments, il se cachait toujours derrière son masque de joyeux drille qui l'agaçait si souvent. Mais il aimait le voir comme ça, s'occupant de tous, sans le montrer, soutenant ses coéquipiers, les protégeant, sans rien demander en retour.
« Toujours à tes six » comme il aimait à le dire sourit Gibbs en songeant à la réplique favorite de son agent.
DiNozzo était son meilleur agent et était devenu ce qui se rapprochait le plus d'un ami. Il voulait l'aider, le soutenir. Mais comment ? Souvent, il ne voyait que la façade que le jeune homme laissait paraître. Rien de plus. Pourtant, il savait qu'il y avait plus derrière ce masque, sûrement plusieurs blessures qu'il voulait oublier, garder pour lui. Il n'avait jamais essayé d'approfondir, espérant qu'un jour, il se dévoilerait. Il était là, devant lui, donnant l'impression d'un enfant qui avait besoin d'aide.
Tony s'était effondré.
Gibbs s'était encore rapproché, hésitant sur ce qu'il devait faire. Il aurait aimé pouvoir le prendre dans ses bras pour le consoler mais connaissant son agent, il préféra poser une main réconfortante sur son épaule. Ce simple contact fit reprendre contenance à Tony, il aimait quand Gibbs le touchait, même si la plupart du temps, ce n'était que des tapes derrière la tête pour lui faire reprendre ses esprits quand il allait trop loin.
Il ne l'avait pas entendu arriver, il n'avait pas relevé la tête pour savoir qui était là. Ce ne pouvait être que son patron : Leroy Jethro Gibbs. Il se releva, tournant le dos à son boss. Il essuya les larmes qui jonchaient son visage puis commença à partir. Gibbs lui attrapa le bras au passage. Tony leva enfin les yeux sur lui. Il ne savait pas quoi dire, pas quoi faire. Maintenant, il avait honte de sa réaction, honte de ce que son patron pourrait découvrir, en approfondissant l'enquête. Gibbs vit toute la détresse dans ce simple regard. Il devait parler, lui dire quelque chose, mais quoi ? Ce fut Tony qui amorça le dialogue.
-Désolé, Boss dit-il d'une voix éteinte et à peine audible.
-Que t'ai-je dit à propos des excuses, DiNozzo ? soupira un Gibbs excédé.
-Que c'est une preuve de faiblesse. Justement... commença Tony avant d'être impitoyablement coupé.
-Que se passe t-il, Tony ? Je veux savoir assura l'aîné.
-Rien, Gibbs, juste un peu de fatigue assura maladroitement son second. Mais ça va aller.
-Je n'en ai pas l'impression le contredit son supérieur.
-Je viens de tuer un homme, il me faut juste un peu de temps pour me remettre jeta l'Italien d'un ton hargneux.
-Tony, parle-moi !
-Il n'y a rien à dire de plus, Boss.
-Tony, je peux comprendre, parle-moi ! commanda l'ancien marine brusquement.
« C'était avant qu'il fallait me le demander... Non, plutôt me croire. »
-Que veux-tu que je te dise ? Je viens de tuer une ordure, c'est tout lâcha le jeune homme en haussant les épaules.
Et Tony se dirigea vers la voiture de son patron qui se trouvait à quelques mètres de là. Il ne voulait pas lui parler, pas maintenant, voire même jamais. Il ne voulait pas qu'il apprenne la triste vérité. Tout était de sa faute, et s'il découvrait la vérité et tout le reste, il le virerait sur-le-champ, il en était certain. Il ne voulait pas voir le dégoût dans ses yeux quand il découvrirait qui était le véritable Anthony DiNozzo, il ne pouvait pas y penser.
Mais ce n'était que reculer pour mieux sauter. Tôt ou tard, il devrait tout avouer à son boss, l'homme pour qui il avait le plus d'admiration, le seul qu'il refusait de décevoir, son seul et véritable ami. Mais c'était ce qui devait arriver, et il le regrettait du plus profond de son cœur. Pourtant, il ne pouvait rien faire contre cela.
A suivre...
Alors, envie que je continue ?
J'attends vos commentaires avec impatience.