Disclaimer : Merlin est une propriété de la BBC et de ses créateurs. Je ne touche rien pour écrire cette fanfic et en maltraiter les personnages.

Avertissement : Rating M. Bref, mentions de viol, d'autodestruction, de violences, de magie noire et peut être un petit Character Death. Ah oui, une part de Dark!Merlin, aussi.

Résumé : Arthur aime Merlin, et le sentiment est réciproque. Cela devrait être simple, mais rien ne l'ait jamais, n'est-ce pas ? Pas quand Uther se glisse dans l'équation et se décide à briser et à s'approprier le jeune serviteur, qui tombe peu à peu dans le désespoir d'une relation abusive et violente, à sens unique. Jusqu'au jour de la vengeance d'Emrys, qui ne se sera pas sans conséquences.

Genre : Angst, crime, drama, horror, hurt/comfort, romance & tragedy.

Spoilers : Aucun, je pense. Vous pourriez situer cette fic n'importe où dans la série, mais peut-être plus vers la saison deux.

Pairings : Merlin/Arthur, et aussi un peu de Merlin/Uther. Hem, vous verrez.

Note : Ma deuxième fic sur le fandom Merlin. Non plus un one-shot, mais une mini-fic en quelques chapitres, sous la forme d'une espèce de tragédie grecque ( elle n'en aura que la forme XD. ). Ca ne sera ni drôle, ni facile à écrire, car l'idée m'est venue en lisant diverses fics anglaises bien dépressives qui traitaient d'un possible couple Merlin/Uther, abusif et à sens unique. Vous voyez le genre. Bien sûr, cela ne plaira certainement pas à tout le monde, car après tout l'on ne peut pas écrire spécialement pour plaire à la majorité, mais j'espère néanmoins que vous lirez cette fic, que vous aimiez le genre ou non. Vous reprendrez bien une petite part d'angst ? ^^

Et, maintenant, pour vous, le prologue.

Bonne lecture, et en attendant impatiemment vos avis et reviews !


Les rois contrôlaient le monde.

Les princes contrôlaient les châteaux, les terres, les impôts, les petites gens qui se pressaient au sein des royaumes de leurs pères.

Les serviteurs n'étaient rien de plus que les chiens de ces seigneuries, les cloportes qu'on accusait de tout et qu'on pouvait écraser d'un simple coup de botte, tels les parasites et êtres inférieurs qu'ils représentaient pour leurs maîtres. Ils n'avaient le droit à rien, n'étaient rien, et personne ne s'en affligeait, car, pour tous, la situation se devait d'être ainsi. Et, pas autrement.

La vie était ainsi.

Pourtant, pouvait-on parfois voir ce précieux et illustre protocole ignoré et piétiné par leurs premiers investigateurs.

- Merlin ! Reviens ici tout de suite !

Le jeune homme éclata de rire, tournant légèrement la tête en arrière pour apercevoir sa victime, continuant sa course folle dans les couloirs du château de Camelot. Le prince Arthur ne put s'empêcher de sourire, bien qu'encore furieux et outré d'avoir reçu un seau d'eau froide en plein visage en sortant de sa chambre, en cette belle, quoique fraîche, soirée de Décembre. Merlin, son serviteur, et l'investigateur de cette ignoble farce, avait par la suite merveilleusement bien évité le seau vide qui avait été lancé en direction de son visage mais, foi d'héritier au trône, il ne s'en sortirait pas aussi bien que cela, surtout lorsqu'il parviendra à le rattraper et à lui mettre la main dessus.

C'était une scène étrange, presque dérangeante pour les autres nobles qui se pressaient dans le château. Pour les autres, ce n'était qu'une nouvelle manifestation de l'amitié qui unissait le serviteur Merlin et le prince Arthur.

Ils bousculèrent serviteurs, chevaliers et quiconque se pressa sur leur passage. Il n'y avait plus qu'eux et, dans son esprit, Arthur ne pensa plus qu'à cela, qu'à un monde vide de tout être, de toutes obligations, de tous rangs, seulement lui et Merlin, riant et se courant l'un après l'autre, comme deux gamins, non plus prince et serviteur, mais deux adolescents comme les autres, simplement deux amis.

Ca aurait été si simple, alors.

Finalement, le prince parvint à se rapprocher de son serviteur et lui attrapa violemment le poignet, faisant grimacer de douleur le jeune homme aux cheveux de jais. Dans l'action, et souhaitant se dégager, il trébucha et ne parvint à éviter la chute qu'en rencontrant brutalement le mur, dans son dos. D'abord riant, Arthur finit par lentement s'inquiéter du visage tordu de douleur de Merlin, et s'approcha de lui.

- Merlin, est-ce que ça va ?

Il tendit la main, les sourcils froncés, les yeux brillant d'inquiétude, pensant qu'il n'aurait pas du être aussi violent avec le si frêle et si fragile jeune homme. Après tout, il n'était pas l'un de ses chevaliers. Il était si mince, si petit, si … Arthur avait parfois l'impression que n'importe quelle tempête aurait pu le briser en deux, que la moindre étreinte parviendrait à le casser. Et, non, il ne développait un sens aigu de paternalisme et de surprotection en la faveur de Merlin, non. Ce n'était pas aussi simple que cela.

Quand cela concernait Merlin, rien n'était jamais simple.

Mais, apparemment, il n'aurait pas du s'en faire outre mesure. En effet, alors que sa main n'était plus qu'à quelques centimètres du bras de Merlin, celui-ci lui sourit d'une manière tout de suite bien moins angélique, et l'agrippa, le prenant par surprise. Il se retrouva par la suite acculé contre le mur, pourtant bien moins violemment de la façon dont Merlin l'avait percuté un peu plus tôt, mais, le choc de voir son serviteur se rebeller de cette façon aidant, il ne pensa pas à se débattre.

Le visage de Merlin flottait face à lui, son grand sourire espiègle, ses yeux rieurs, ses cheveux décoiffés et ses oreilles adorablement décollées. Il ravala sa salive, manquant de s'étrangler.

- Il semblerait bien que c'est moi qui gagne, cette fois, Sir.

- Ne crois pas t'en tirer aussi facilement, Merlin.

Il dissimula cette voix tremblante, mais ne fit rien pour se dégager de la prise de l'autre jeune homme, bien qu'il aurait pu le faire reculer d'une simple poussée. Le fait était qu'il se sentait bien avec lui. Il adorait ces petits jeux et parfois se demandait-il comment il avait pu réussir à supporter son morne et pompeux quotidien, avant, sans Merlin à ses côtés.

Sa présence était toute simplement … magique.

- Quelque chose ne va pas, Sir ?

Il releva la tête, conscient d'avoir été perdu dans ses pensées, au moins pour quelques instants. Il croisa le regard concerné de Merlin et toutes pensées quittèrent son esprit. C'était juste une succession d'images et de bribes de mots, de visions, de rêves et de passions inavouées, de délires et de sensations. Il toussa pour cacher son embarras, et ne put empêcher son visage de se colorer lorsqu'il remarqua que Merlin tenait toujours sa main dans la sienne, apparemment sans réellement en avoir conscience.

Il ne savait pas réellement si il allait bien, ou si quelque chose tournait encore rond chez lui.

Tout ce qu'il voulait, en cet instant, tel l'enfant pourri gâté et capricieux qu'il avait pu être et était encore parfois, c'était Merlin. Merlin et son sourire, Merlin et ses taquineries, Merlin et ses farces, Merlin et son foulard rouge, Merlin et ses lèvres, Merlin et sa peau, Merlin dans son lit, Merlin contre un mur, Merlin sous son corps, Merlin, juste Merlin.

Il en devenait complètement cinglé.

Il ne savait pas réellement quand cette obsession avait débuté, quand cette envie s'était sournoisement insinuée en lui, mais le fait était que, depuis, toutes les pensées qui l'accompagnaient n'étaient plus tournées que vers le jeune serviteur.

Il avait déjà ressentit ce genre de choses, ce genre d'attirance, comme avec certains chevaliers ou autres serviteurs. L'homosexualité n'était pas vraiment réprimée à Camelot, peut être simplement mal vue. Il suffisait juste de ne pas le proclamer au grand jour. Et puis, Arthur n'était pas homosexuel. Beaucoup de chevaliers ou d'autres princes et rois n'étaient pas homosexuels, mais, pourtant, parfois évoluaient-ils entourés de quelques conquêtes masculines, voir de relations fixes, certes cachées, mais bien présentes.

Ce n'était pas mal ou bien. C'était juste le droit que se réservaient les nobles et autres personnes bien vues dans les hiérarchies. Mais, trouvez deux paysans amants et le royaume se déchirerait dans quelques campagnes sanglantes de répression, même si le roi en question était effectivement, lui aussi, l'amant d'un autre.

Cela avait beau être injuste, c'était ainsi que tournait le monde.

Arthur avait déjà été attiré par de précédents serviteurs, avait parfois couché avec eux, mais rien ne pouvait atteindre la claire obsession qu'il éprouvait pour Merlin. Et, ce n'était pas juste une simple envie sexuelle, c'était clairement une obsession de chaque gestes, de chaque pensées, de chaque sourires et de chaque mots. C'était l'envie de l'étreindre, de le toucher, de l'embrasser et de veiller sur lui. C'était l'envie de le voir sourire et rire, de lui parler, de passer sa main dans ses cheveux et de lui faire l'amour.

Peut être était-il amoureux. Honnêtement, il s'en fichait. Tant que Merlin était là, les sentiments qu'il éprouvait à son égard et leurs noms pouvaient bien être balayés. Il n'avait pas besoin de noms ou de mots pour définir ce qu'il éprouvait pour l'autre jeune homme, tout n'était, de toute manière, que sensations.

Merlin continuait de le regarder de ce regard si intense, et il crut qu'il allait se noyer dans ses yeux bleus océans s'il ne détournait pas le regard très vite. Ses pensées durent se lire dans ses yeux, car Merlin devint soudainement plus pâle et fit quelques pas en arrière. Arthur s'en trouva peiné, et son cœur se serra dans sa poitrine.

Seul subsistait entre eux leurs deux mains reliées. Merlin baissa les yeux sur celles-ci et Arthur, presque paniqué de le voir partir, serra sa main un peu plus fort dans la sienne, par réflexe. Le serviteur ne s'éloigna pourtant pas, et après quelques instants, il releva les yeux vers le prince, le visage fermé, presque froid.

- Je ne t'oblige à rien, tu sais. Je ne t'obligerai jamais à faire quoi que se soit qui te déplaises.

Merlin pencha légèrement la tête sur le côté, comme s'il cherchait à le détailler, et un mince sourire vint étirer le coin de ses lèvres.

- Sauf lorsque vous me demandez de nettoyer les écuries, travail qui me déplaît, mais que vous m'efforcez pourtant à faire.

Arthur sourit à son tour et tenta de le tirer à nouveau vers lui, doucement. Merlin, pourtant, ne se décida pas à bouger. Le regard qu'il lui lança fut à la fois perçu comme signe de peur et de suspicion.

- Je ne suis pas un de ces hommes que vous payez pour coucher avec vous. Je ne suis pas comme ça.

- Oh, mais, ne t'inquiètes pas, je n'ai aucunement l'intention de te payer. Et, je te le dis, si tu ne veux pas, tu n'es pas obligé de t'y forcer.

Ce regard si intense, ce regard qui se fit gêné, apeuré. Merlin rougit sciemment, ce qui fit sourire Arthur avec affection.

- Vous … Vous savez que je ne peux pas faire ça. Ce n'est pas le … « genre » de choses que … Et puis, même, c'est … c'est immoral, voilà. Je suis votre serviteur.

- A vrai dire, le mot serviteur désigne le fait que tu dois te plier au moindre de mes désirs, même si ceux-ci impliquent une partie de jambes en l'air dans le lit princier.

Arthur crut que Merlin s'était étouffé avec sa salive. Ou, alors, qu'il allait s'évanouir sous ses paroles.

Le jeune homme était devenu très pâle, et son regard était fuyant, apeuré, pas comme s'il avait peur qu'Arthur lui saute dessus au beau milieu de ce couloir désormais désert, mais comme s'il était terrifié que quelqu'un les surprenne, que quelqu'un voit. Arthur en fut étrangement inquiet et étonné.

Il le vit ouvrir la bouche, puis la refermer, tel un poisson sortit de l'eau et tentant de respirer. Puis, Merlin ferma les yeux et passa une main sur son visage, épuisé par toutes ces choses bizarres qui lui tombaient sur le dos depuis un certain temps.

- Mais, qu'est-ce que vous avez tous, vous, les Pendragon, en ce moment ?

Arthur ne perçut de ces mots qu'un faible murmure incompréhensible. Il n'en demanda pas la version plus audible, de peur de se prendre quelques insultes au visage.

Après tout, il était d'une franchise rare et, oui, il préférait avouer avoir un gros penchant pour son serviteur plutôt que d'avoir à lui cacher indéfiniment. Pourquoi faire, de toute façon ? Il était prince de Camelot, et héritier au trône. Tout ce qu'il faisait n'avait pas à être discuté, même si cela impliqué une relation plus qu'amicale avec son serviteur. Et, de plus, même si Merlin allait crier sur tous les toits qu'il était homosexuel et qu'il avait essayé de le mettre sous ses draps, vraiment, qui le croirait ? C'était la parole d'un prince contre celle d'un simple serviteur. Personne ne s'en soucierait.

Il n'avait aucune peur d'être franc et de lui faire du rentre-dedans. Cela marchait ainsi.

Encore une fois, il essaya d'attirer Merlin à lui et, cette fois, celui-ci ne résista pas. Arthur passa sa main libre sous son visage et le redressa, le scrutant avec attention.

Peut être pensait-il que l'anxiété et la terreur qui stagnaient dans les yeux de son serviteur n'étaient dus qu'à cette demande pour le moins étrange. Peut être pensait-il que cette ombre noire, presque malsaine et moqueuse, qui obscurcissait les prunelles de Merlin n'était du qu'au désir que lui aussi ressentait à son égard.

Bien sûr, il n'en était rien, mais ça, Arthur l'ignorait encore.

- Je ne t'obligerais à rien, je te le promets. Tu mets trop précieux, je ne te ferai jamais de mal.

Merlin crut que son cœur, prit dans un étau, allait exploser. De fines larmes se pressèrent au coin de ses yeux, mais il lutta pour ne pas les laisser couler. Arthur, remarquant son regard plus brillant, son expression douloureuse et peinée, s'inquiéta, et passa une main sur la joue de Merlin, les sourcils froncés.

- Qu'est-ce qu'il y a ? Merlin, qu'est-ce qui se passe ? Tu sais que tu peux tout me …

- Prince Arthur, Sir Leon vous demande, il souhaiterait s'entretenir avec vous.

Immédiatement, profitant de la situation, Merlin fit un bond en arrière et baragouina quelques mots, le visage pâle et l'air mal à l'aise, avant de presque s'enfuir. Arthur baissa lentement la main, et lança un regard noir vers le serviteur l'ayant apostrophé. Celui-ci fila sans demander son reste, laissant le prince seul, le regard dérivant vers l'endroit où Merlin venait de disparaitre.

Qu'est-ce qui se passait ? Il connaissait Merlin, il savait que si il n'avait pas réellement voulut cette situation, il serait immédiatement partit, sans se retourner, mais, il était resté, il l'avait regardé, il lui avait sourit, il ne s'était pas éloigné lorsqu'il l'avait attiré à lui. Avait-il peur qu'il lui fasse du mal, qu'il joue avec lui ou qu'il se moque ? Ou alors, se passait-il autre chose ?

Arthur quitta le couloir, avec la ferme attention de passer le soir même voir son serviteur, histoire de continuer cette conversation, et de lui faire avouer les raisons de son trouble.

De son côté, Merlin continua à s'éloigner, d'une marche rapide, les pensées en vrac et l'estomac noué.

Arthur voulait faire de lui … quoi ? Son amant ? Voulait-il simplement de lui pour un soir ou alors, de manière plus utopique, pour un peu plus longtemps que cela ?

Cette idée le fit sourire de manière mièvre, et, un instant, il oublia où ses pas devaient le conduire.

Ses sentiments pour le prince étaient bien là, et il en revenait à peine qu'ils pouvaient être un tant soit peu partagés. Après tout, même si le prince souhaitait juste une affaire d'une nuit, il savait qu'il ne dirait pas non. Il était si … obsédé par Arthur qu'il savait qu'il s'en voudrait toute sa vie de ne pas avoir dit oui. Il n'avait pas peur, et été prêt à souffrir, par la suite, cela n'avait pas d'importance.

Seulement, il ne pouvait pas.

Les rois contrôlaient le monde.

Le roi contrôlait son monde.

Arthur ne devait pas savoir, il ne voulait pas de sa pitié, de sa colère ou de la honte qui pourrait l'assaillir au moment des révélations. Il ne savait, de toute façon, pas comment il réagirait, s'il serait en colère contre lui ou contre les autres, s'il se moquerait, même. Bref, il préférait que personne ne sache.

Il s'arrêta à quelques mètres de la porte, se forçant à se calmer, à faire disparaitre les tremblements qui l'agitait. Il aurait aimé pleurer et crier, s'enfuir même, mais il ne pouvait pas. Alors, il se recomposa un visage de marbre et poussa la porte, avant de la fermer derrière lui, lançant un dernier regard vers le couloir, vers la liberté qui s'écoulait entre ses doigts, sans qu'il ne puisse rien y faire.

Le cauchemar recommençait.

Personne ne pu entendre les cris et les gémissements qui s'échappèrent, cette nuit là, des appartements privés du Roi Uther, et, si quelqu'un les entendit, personne, encore une fois, ne vint à l'aide du simple serviteur Merlin.


Voilà donc la première partie de cette fic, merci de l'avoir lu et merci à ceux qui la commenteront ! ^^