Bonjour à tous, une nouvelle fic.

Si vous voulez savoir à quoi ressemble Mitsu', rdv sur mon profil où l'adresse est disponible.

Disclaimer : Seules Mitsuko, Vichina et cette façade de Yû m'appartiennent. Les autres sont à Katsura Hoshino.

Bonne lecture !

Revu et corrigé par Selijah


C'était une belle matinée d'avril. Le temps, bien qu'un peu frisquet, était tout à fait supportable. Même quand on était un exorciste japonais kendoka réputé pour sa mauvaise humeur dans le monde entier.

En effet, Kanda se baladait avec lenteur, s'imprégnant de la sérénité des lieux avant de retrouver la foule bruyante de la civilisation en général. Il avait accompli une mission des plus éreintantes et n'aspirait désormais qu'au repos le plus tranquille possible. L'idée de menacer Komui avec Mugen pour lui extorquer des jours de congés loin de tout, et particulièrement loin d'une carotte borgne et d'une pousse de soja au bras mutant, lui traversa l'esprit, accentuant son sourire paisible. Il avait envoyé promener le traqueur qui l'accompagnait, histoire de savourer un moment de paix loin des yeux indiscrets du jeune homme.

Du coin de l'œil, le japonais remarqua une allée de cerisiers. Ces arbres firent monter en lui une bouffée de nostalgie et de tristesse. Il se rappelait le cerisier planté au centre du jardin de la maison où il vivait étant enfant. Incapable de se remémorer la cause de son départ, ou plutôt de son exil, il tentait de se souvenir de quelque chose se rattachant à la période de son enfance, mais hormis le cerisier, un katana accroché sur un mur et une voix enfantine chantonnant gentiment d'une voix aiguë, il ne se souvenait de rien. De ses parents, aucun visage, rien. Même pas leurs prénoms ! Ne se souvenant pas non plus de son lieu d'habitation, il laissa tomber l'idée de se rappeler son enfance disparue.

Il fit une pause, plaçant une main à l'emplacement de son cœur. Depuis quelques temps déjà, il ressentait une sorte de vide en lui. Que ce soit dans sa tête comme dans son cœur. Son souffle se coupa et un éclair de douleur explosa en lui, le faisant plier en deux. Des flashs parcoururent ses yeux, suivis par de petits points ou encore des papillons. Des vertiges le parcoururent et une nausée l'envahit, lui faisant craindre le pire. Une impression bizarre se propagea dans son esprit. Puis elle disparut tout aussi soudainement qu'elle était apparue.

La crise s'éloigna, le laissant pantelant et haletant, à moitié écroulé sur le sol, à quatre pattes et le visage rouge, ses cheveux collants à son visage trempé de sueurs froides, comme à chaque fois. Les jambes tremblantes, il tenta de se relever et prit appui sur un tronc d'arbre mort. Il respira profondément plusieurs fois, espérant calmer les battements fous de son cœur et évacuer son anxiété. Kanda reprit son chemin une fois assuré de son rétablissement et de son équilibre retrouvé.

Il choisit d'aller sous les cerisiers en fleurs, pour tenter de rappeler d'autres souvenirs à sa mémoire. Mais rien. Seule l'image du jardin lui collait à la rétine. Déçu, il soupira et il reprit le chemin inverse, appréhendant son retour au monde du bruit. Mais son attention fut portée vers un tronc rabougri planté à l'écart. Kanda pouvait percevoir des froissements de tissus, un raclement métallique -comme une lame tirée- et de petites plaintes. Intrigué, le jeune homme s'approcha du vieil arbre et découvrit une petite fille en train de dormir. Elle ouvrit ses paupières brusquement, dévoilant des iris noirs comme l'encre, comme alertée de la présence de Kanda. Elle se releva et se frotta les yeux, avant de fixer le jeune homme figé devant elle.

-Qu'est-ce que tu fais dehors, gamine ? L'interrogea le japonais.

-Je sais pus, avoua la petite, dépitée.

-Tu veux que je te ramènes chez toi ?

-J'ai plus personne et je suis trop loin de chez moi.

Kanda sentit quelque chose se briser en lui. La moue esquissée par l'enfant lui rappelait quelque chose. Il décida de prendre une décision capable de changer sa vie et ses habitudes. Il s'agenouilla pour se mettre à la hauteur de l'orpheline.

-Est-ce que ça te plairait de vivre avec moi ? Proposa le kendoka.

Il vit les yeux de la gamine s'écarquiller pour se remplir d'étoiles, et finir par se mettre à sautiller.

-C'est vrai m'sieur ?

-Absolument ! Sourit Kanda.

L'enthousiasme de la petite le fit partir dans un éclat de rire qui eut l'air de ravir l'enfant, car elle le regarda avec un large sourire et des yeux pétillants de joie. Il se releva et l'attrapa pour la porter. L'exorciste promena son regard dans les environs.

-Tu cherches quelque chose, m'sieur ?

-Tu n'as rien ? Pas d'affaires ?

-Nan... Juste cette chemise...

Effectivement, la fillette portait une chemise en coton blanc, dix fois trop grande pour elle. Kanda ne dit rien et commença à marcher. Le silence s'installa, mais ce n'était pas un silence gênant. Les deux promeneurs s'en accommodaient très bien. Les premières bâtisses commençaient à se faire voir au loin. L'adolescent décida de rompre le silence.

-Comment tu t'appelles ?

-Je sais pas. M'sieur, ajouta-t-elle rapidement.

-Je m'appelle Kanda... Yû Kanda, finit-il par dire après avoir hésité.

-C'est zoli comme nom.

Le silence reprit place, et le japonais se dirigea en direction de la gare où l'attendait sûrement son foutu accompagnateur. Tout juste ! La silhouette pataude du traqueur apparut. Il passa devant lui sans lui adresser un regard ni un mot, allant prendre place dans son compartiment réservé et ferma la porte derrière lui. Il finit par s'écrouler dans une des banquettes pourpres et assit la petite sur son ventre pour mieux l'observer. Le japonais finit par retrousser les manches.

-Tu ne serais pas asiatique, toi aussi ? Demanda-t-il alors que le train démarrait.

-Japonaise, m'sieur ! Euh... je veux dire Kanda, s'empressa-t-elle de rectifier.

-Appelle-moi Yû, d'accord ?

-Hm, acquiesça-t-elle de la tête.

S'amusant avec les longs cheveux noirs de sa petite protégée, un nom lui vient à son esprit.

-Mitsuko. Ça te plairait de t'appeler comme ça ?

-J'aime bien, rougit la nouvelle nommée. Et puis si ça vous plait de me nommer ainsi.

-Tutoie-moi.

-Bien.

-Quel âge as-tu ?

-Deux ans et demi !

-Tu parles plutôt bien et d'une manière étonnante pour ton âge, fit-il remarquer.

-Ah, euh... oui, c'est vrai, rougit-elle.

-Bah, c'est mieux ainsi. Tu es plus compréhensible.

La teinte du visage de Mitsuko s'épaissit et Kanda se permit un petit sourire. Il ôta ses chaussures, détacha Mugen de sa ceinture, le coinça au fond du siège et finit par s'allonger. Tirant sur son élastique, il libéra ses cheveux et cala le plus confortablement possible sa tête sur l'accoudoir.

-Le voyage est plutôt long, répondit le garçon au regard interrogateur de la fillette, et je préfère être moins fatigué pour réussir à me calmer plus rapidement une fois à la maison. Fais ce que tu veux. Bonne nuit et à tout à l'heure.

-Bonne nuit, murmura Mitsuko en s'allongeant un peu plus sur le torse musclé du kendoka.

Tous deux sombrèrent dans un profond sommeil alors que les stations se succédaient sans relâche. Inconsciemment, celui utilisé comme matelas serra étroitement la petite, comme une bouée, ou encore comme font les enfants pour se rassurer. Mais le traqueur entra pour prévenir leur arrivée imminente. L'endormi grogna mais ouvrit toutefois les yeux et se redressa précautionneusement puis cala la petite dans ses bras, l'emmitouflant dans son manteau d'exorciste et la camouflant aux yeux de tous. Se relevant avec grâce, il emboîta le pas de son incapable de guide (à son avis) pour rejoindre la Congrégation et rendre son rapport à ce je-m'en-foutiste de Komui.

Une fois assuré de la non-visibilité de Mitsuko, le possesseur de Mugen entra dans la bâtisse. Il ne répondit pas aux salutations diverses des gens qu'il croisait, par pure flemme. Il expédia la corvée intitulée "rapport-détaillé-à-un-scientifique-pas-frais-affublé-d'un-horrible-sister-complex-des-plus-développés", passa en coup de vent au réfectoire, emportant avec lui un plateau où était posé un bol de soba (pour lui) et une assiette de riz cantonnais. Il poussa du pied le battant de sa porte et la referma de la même manière en équilibre précaire.

Arrivé à bon port, Kanda déposa son plateau sur le bureau puis il installa son petit paquet sur son lit, et lui caressa pensivement la joue. Il finit par pousser la porte de la salle de bain ne pensant qu'à une douche relaxante, un bon repas et une nuit de sommeil. Avisant un miroir, il s'en approcha et nota qu'il s'était baladé avec les cheveux détachés. Il remarqua aussi les énormes cernes violettes se situant juste sous ses yeux. Le kendoka éparpilla ses vêtements à ses pieds avant d'entrer dans la cabine en plastique et d'allumer le pommeau. Ses muscles se relâchèrent sous la caresse de l'eau chaude, le faisant soupirer d'aise et regretter de ne pas avoir de masseurs dans le coin. Fermant les yeux, il s'imagina les mouvements de relaxation procurés par les mains d'un expert.

Finalement, Yû coupa l'eau, sortit de la douche et attrapa une serviette. Il se sécha sommairement et attacha le tissu autour de ses hanches avant de sortir de la salle d'eau. Revenant dans la chambre, Mitsuko lui adressa un large sourire, assise sagement sur le lit. Le propriétaire de ce dernier attrapa le plateau et s'installa auprès de la fillette. Il l'assit sur ses genoux et lui mit son plat sous le nez. Le japonais attendit que la petite japonaise entame son assiette pour faire de même, de son côté.

-Yû ? Bâilla l'enfant.

-Hm ? Répondit l'intéressé.

-J'ai pus très faim...

Kanda jeta un coup d'œil aux quelques grains de riz restants. Il reposa son bol vide et ses baguettes puis il déposa le plateau sur le sol. Après avoir ouvert le lit, il regarda Mitsuko ramper sous les couvertures et s'y pelotonner. Sentant la fatigue s'abattre sur lui comme une chape de plomb, il traina les pieds jusqu'à son armoire et fit tomber sa serviette. Il sortit un simple boxer qu'il enfila en baillant avant de repartir se coucher. Il rabattit les couvertures au-dessus de lui et ferma les yeux. Le petit corps de Mitsuko se colla au sien, la tête posée sur son torse et ses petits bras étreignant du mieux possible le corps musclé et masculin.


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