Bonjour tout le monde !

Va bien ?

Petite fic (enfin le début) de Noël ! =D

Recevez tout plein de cadeaux et les revendez pas sur internet après ! ^^

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Alors alors :

Qu'est-que-c'est ? une fic en trois (ou quatre) chapitres, pratiquement écrits, en tous cas tous dans ma tête. Et j'aurai du temps dans mon face à face avec les vaches, la semaine prochaine, pour les écrire.

Persos : A Gundam & Cie, comme d'hab

Chanson : Elles sont nombreuses, des vers pris par ci par là... Y'a du Piaf, du Tryo

Breffons.

Rating : Probablement T

Résumé : Le blues de la chemise bleue. Il y a une chemise au fond de l'armoire de Duo, mais -arf- elle est bleue. Et elle ne vient pas de n'importe qui.

Parce que : Inspi, et temps pour écrire. I pis pour Nowel !

Merci : Aux gentilles qui m'ont reviewée sur la petite dernière !

Voili voilou !

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Chapitre 1 : Blue

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Petit update du 15-03-13 : des aberrations orthographiques en moins, les amis ! Enjoy !


BLUE SHIRT BLUES

Chapter 1 : Blue

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Il regarde son armoire. Enfin ce qu'il y a dedans.

Et ça se résume à... « pas grand chose ».

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Il soupire en passant une main dans ses longs cheveux lisses et détachés. Détachés ?

Mauvaise idée ça, il va devoir les recoiffer s'il les laisse comme ça. Et c'est juste hors de question : c'est pas comme si ça lui avait pris trois plombes ce matin.

Lacet qui traîne, on fait un nœud en queue haute (les cheveux, hein), ça évitera la misère.

Enfin bref.

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Le « pas grand chose » de son armoire, ça veut dire un jean noir qu'il ne se souvenait plus avoir tellement il est vieux.

Ca veut dire un pantalon bleu-noir moulant, au mollet et lâche aux cuisses, en jean ou quelque chose comme ça parce que c'est trop brillant pour être du vrai jean et parce qu'il n'est pas un maître es tissus. Une veste, du même bleu-noir, elle aussi, qui s'arrête au dessus des coudes en dessous de laquelle il mettait à une époque une chemise blanche, les manches retroussées au-dessus de la veste, et un gilet sans manche rouge à fermeture éclair et col haut... Cette époque c'était ses quinze ans, à peu de chose près.

Oui, il avait des goûts douteux, et alors ?

Mais depuis cette période où il avait fait pleurer la mode, le bleu, ben il aime plus trop ça. Enfin, comment dire... Il a des trucs bleus chez lui, des bibelots, des trucs, des machins. Juste pas des fringues.

Il avait bazardé toutes ses fripes dégradé-d'océan qui lui étaient devenues inutiles, parce que de la mauvaise couleur.

Par bazarder, entendre « donné ». A son neveu, en pensant très fort à son avenir (parce que le neveu en question n'était pas encore conçu et même pas à l'état de projet, quand il avait refourgué tout ça à sa grande sœur Hilde).

Il avait bazardé tout ce bleu, sauf ces fringues de ses quinze ans, parce que c'était une année trop importante pour lui pour se débarrasser de tout ce qui la concernait.

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Quinze ans, c'est l'année du lycée. Quand tu (crois que tu) deviens grand. L'année où tu commences à te dire « mais qu'est-ce que j'étais con, avant ! » sans être encore conscient que c'est ce que tu te diras jusqu'à l'âge adulte. D'ailleurs il se le dit toujours.

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Quinze ans, c'est l'année de sa première fois ("des fois juste en claquant des doigts, la première fois... Qui se déclenche malgré soi...")

Malgré soi ? Non. Ca s'était plutôt bien passé. Enfin, aussi bien que ça pouvait, avec, et il n'en est pas forcément fier, une fille pendant une fête.

On découvre l'alcool, on apprend à gérer ses limites.

Non, il n'était pas bourré. Lui.

La fille non plus. Il n'y avait rien qui aurait pu lui être reproché, c'était en tout bien tout honneur (hum, c'est pas vraiment approprié comme expression dans cette situation, et pourtant c'était vraiment ça). Et puis ils s'étaient protégés, hein, ils avaient fait ça bien. C'était Réléna qu'elle s'appelait. Elle aimait Heero.

Tout comme Duo d'ailleurs. Ils ont noyé leur désespoir ensemble.

Ils sont même devenus des habitués. Ils étaient amis, confidents, et se servaient à assouvir leur manque sexuel.

Ils aimaient le même mec, et pourtant, ils ne pouvaient se passer l'un de l'autre.

Et puis leur amitié était plus forte que leurs amours (imaginaires), contrairement à Francis et Marie pour Nicolas.

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Enfin bref. Sa première fois. Avec une fille.

Avec un mec, c'est venu la même année, plus tard.

Fête, toujours. Son meilleur pote.

Quatre qu'il s'appelait. Qu'il s'appelle toujours, d'ailleurs.

Mélange de pari et de « test », de « mais au fait, ça fait quoi ? ».

De « comment t'es sûr que ça te plaît ? » et de « tu veux tester ? » avec le défi de l'adolescence. Qui fait que même si t'es pas trop chaud pour faire quelque chose, c'est la lose de ne pas relever le défi.

Il avait des putains d'yeux, Quatre. Enfin il en a toujours, mais là, à ce moment précis, Duo qui savait pas que son meilleur pote pouvait avoir les mêmes attirances que lui, ni qu'il pourrait avoir envie d'essayer, Duo, donc, était tombé dans les éclipses noirs irisées de turquoise. Désir, désir.

Il est monté d'un coup, et, oui, ça lui a plu, avec Quatre.

Ils étaient jeunes, ils avaient des idéaux, et ils étaient innocents même s'ils n'étaient plus puceaux. Ca ne va pas ensemble, c'est pas parce que t'es vierge que t'es pur, et vice-versa.

Alors ils se sont mis ensemble, discrets, ils ne s'affichaient pas. Le lycée, c'est pas le collège, mais la tolérance est encore limite. Et puis Quatre avait un père médiatisé et médiatique (« plus que politique ») et ça n'allait pas le faire si le seul mâle d'une tribu de trente mômes, donc le seul héritier masculin, ne pouvait assurer la descendance avec la même adresse que son père. Père qui s'y était repris quand même à trente fois pour pouvoir enfin avoir un garçon, blond comme les blés et avec la même bouille de machiavel de la finance que lui. Je vous rassure, pas avec la même femme, les trente gosses, merci pour elle. Hum.

Bref. Duo et Quatre, ça n'a pas vraiment duré longtemps. Quand même trois mois, avant de se rendre à l'évidence que ça collait pas.

Ils se connaissaient trop. Et, si, se connaître trop est une cause possible à ne pas pouvoir sortir avec quelqu'un.

Et puis voir Quatre se détruire lui-même en tentant d'atteindre son père, Duo avait un peu de mal à le supporter.

Et surtout, Duo aimait encore Heero, même s'il ne pensait pas tout le temps à lui.

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Quinze ans, justement, c'est cette année-là qu'il avait rencontré Heero. Et puis Trowa et Wu Fei. Qui étaient tous restés ses meilleurs amis, ceux que, une fois adulte, tu ne revois pas super souvent, mais que tu n'es jamais déçu de passer du temps avec. Avec lesquels t'as le plus de complicité.

Le lycée, qui les avait jetés dans la vie les uns des autres. Avec son lot de concurrence, d'amitié, de révélations, de hontes, d'entraide, de « là par contre, tu te démerdes sans moi ».

Oui, parce qu'être potes, c'est pas que soutenir en tout temps les autres. C'est savoir dire « Tu fais une grosse connerie là, et tomber avec toi, c'est le meilleur moyen qu'aucun de nous deux remonte la pente. Alors que si tu me vois là-haut depuis le fond de ton trou, peut-être que t'auras envie d'en sortir. »

Trowa avait sorti Quatre de la drogue avant même qu'il y soit vraiment tombé. Attention, pas de conclusions hâtives. Tous les jeunes ne sont pas amenés à toucher à ça à part quelques joints desquels rien ne les oblige à tirer une ou deux taffes. Et surtout pas à s'y emprisonner.

Mais Quatre était trop cadré sans être couvé correctement.

A comprendre : un cadre, c'est dur, c'est lisse, c'est droit. C'est beau à l'extérieur, ça donne de la valeur. Tu m'étonnes, quand ça a un héritage de X millions d'euros, que peut-être que c'est même des milliards, mais que Quatre leur en a jamais parlé, et qu'ils s'en foutent maintenant, même si, ado, ça les impressionnait.

Mais un cadre, ça empêche de sortir, ça montre de l'image qu'une image, et pas ce qu'il y a derrière. Et surtout, un cadre s'il n'est qu'un cadre, ça te donne pas d'affection.

Enfin pas de l'affection que tu peux voir quand t'es môme.

Quatre, il a eut de la chance d'avoir Trowa pour l'empêcher de faire des conneries.

Pour le mettre face à ses conneries quand il en faisait.

Quatre, il paraissait comme le plus chanceux de toute sa bande de potes.

Pourtant, les quatre qui le connaissaient vraiment savaient que son sourire triomphant et sa beauté exceptionnelle, avérée, et toujours présente aujourd'hui, que tout ça cachait un ado atteint d'un lourd mal de vivre, convaincu (pas complétement à tort d'ailleurs) qu'il n'était né que pour poursuivre les affaires de son père, ce qui ne l'intéressait pas.

Trowa, lui, c'était le plus mâture. Il avait grandi dans la cité, la vraie de vraie, et il y avait sa place. Peut-être un peu trop.

Il commençait à tourner vraiment mal (mauvaises influences, qui profitaient de sa jeunesse et de sa crédulité à défaut d'innocence qu'il ne pouvait plus avoir) alors qu'il avait que treize ans quand, tout bêtement, il avait été repéré par un publicitaire qui cherchait un gamin aux yeux verts espiègles et aux cheveux brun-roux.

C'est des évènements improbables, comme ça, qui changent la vie de quelqu'un.

Il se foutait de tout, il se croyait respecté, d'ailleurs il l'était par les plus jeunes, à commencer par ses frères. Alors qu'il était le pantin de bien plus vieux que lui.

Et pourtant, il s'était dit « de l'argent pour sourire devant une caméra, ça le ferait. Pour Maman. »

Il avait gagné un petit pécule, le gosse de treize ans. D'une autre manière qu'en revendant deux fois plus cher son shit, ou en refourguant des portables volés, qu'on lui faisait voler.

Il avait réfléchi. Il avait compris certaines choses, sans en être vraiment conscient. Beaucoup de choses.

Ce qu'il en avait retiré concrètement, c'est qu'il devait faire vivre décemment sa mère qui l'avait élevé avec tout son amour, à défaut de l'argent qu'elle n'avait pas. Et ça, il en était conscient. Et qu'il devait empêcher ses frères de faire comme lui, que ce serait possible qu'en bougeant de sa cité.

Il était plutôt grand pour son âge, avec un corps sculpté au parkour et au BMX quand il pouvait taxer ceux de ses potes. Il avait à la fois le visage du gamin angélique avec un quelque chose de sérieux et d'étonnamment mature qui ne pouvait que faire flancher les cœurs des mamans et des fillettes, et un corps d'athlète mais qui gardait la finesse qui fait dire qu'il était « mignon » pour les filles, et donnait aux papas l'envie que leurs petits garçons deviennent comme ça. Bien sûr, ils ne savaient pas que derrière la publicité où un pré-ado craquant fait tomber toutes les filles autours de lui grâce à son nouveau sweat de la marque X ou Y, il y avait un gamins qui avait grandit trop vite et qui avait touché à toutes les drogues, des douces aux dures, en passant par le sexe, à quatorze ans.

Bref. Il avait fait un carton avec sa pub, en avait tourné d'autre, et il avait gagner tout l'argent qu'il pouvait grâce à ça sans prendre le melon. Publicités et apparitions dans des séries. Il était né pour être acteur.

Et quand il avait eu assez de flouze pour que sa mère, ses petits frères et lui pussent déménager à un endroit où ça craignait moins, et où ils auraient au moins une pièce chacun, il avait commencé à comprendre qu'il aurait besoin de thunes plus tard, et que dealer n'était pas la seule manière d'en avoir ni la meilleure. Le collège, les études, tout ça...

Il s'y était mis, quoi.

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Duo admire Trowa. Ce n'est que tard dans l'année de ses quinze ans qu'il avait connu le parcours de Trowa, qui en avait déjà seize. Cette expérience de la vie qu'il avait. Duo, Quatre et Wu Fei avaient d'abord envié cette vie tellement plus remplie que ce qu'étaient les trois leurs réunies, même s'il y avait dans la sienne des aspects pas vraiment cool. Avant de comprendre que cette vie, c'était un poids pour Trowa. Il avait beau avoir changer de vie, il avait beau l'avoir voulu, il vivait toujours dans la peur que l'ancienne le rattrape. C'était un fardeau pour lui.

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Et voir Quatre avec qui il était particulièrement proche s'approcher dangereusement du bord du gouffre de ce qu'il appelait sa vieille dame blanche, il l'avait pas supporter.

Quatre se sentait rebelle, incompris. Et il l'était, incompris, au moins par son père. Il voulait lui faire du mal. Il voulait la fierté de son géniteur, ne pouvait pas la gagner parce que son père était vraiment exigeant, et il ne se sentait pas à la hauteur de jamais la recevoir. Alors il voulait faire du mal à ce père trop loin, trop absent, et pas avec lui quand ils se voyaient. La présence de son père pour lui, elle se trouvait dans les francs à l'époque, euros plus tard qu'il pouvait dépenser jusqu'à plus soif. Ces billets qu'il échangeait contre sa came.

Trowa, lui, n'avait jamais eu d'argent plus qu'il n'en faut, il en avait même cruellement manqué, plus jeune, et il avait tout donné à sa mère sans même se poser de question, pour ce qui est de ce qu'il avait gagné avec ses pub'.

A sa mère qui l'avait aimé et avait aimé ses frères autant qu'elle le pouvait. Qui s'était sacrifiée pour eux.

On pourrait penser qu'il aurait pu ne pas comprendre Quatre, Quatre qui aurait pu déborder de luxe s'il l'avait voulu et s'obstinait à tourner le dos à son père.

Sauf que Trowa était sorti de la drogue, et de sa vie d'adulte de treize ans à l'enfance et adolescence avortées, indirectement grâce à l'affection qu'il avait toujours eu de sa mère. Pour être à la hauteur de cette affection, plutôt. Et il comprenait que Quatre en avait cruellement manqué.

Trowa était non seulement adulte, mature et il éclatait tous ses potes en cours, le jeune résidu de cité, mais en plus il était humain et fin psychologue.

Il avait compris quel véritable manque Quatre essayait de combler avec sa came : une famille.

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Il avait donné une mère à Quatre. La sienne.

C'est à cette période que Duo sortait avec le jeune héritier.

Et il sentait de plus en plus le cœur du blond se tourner vers l'enfant de la femme qu'il considérait maintenant comme sa mère.

Ca aussi, ça a certainement contribué à ce que ça ne marche pas entre Duo et lui.

Bref.

Trowa n'était pas comme ça. Il sortait de sa cité, il acceptait leurs préférences, leur différence, même s'il ne les comprenait pas.

Mais il n'avait jamais abandonné Quatre. Et Quatre, après trois mois à se fournir en came et à fréquenter des gens pas forcément méchants mais qui vivaient pour leur instant joint entre chaque cours, il était revenu vers sa bande initiale, soft et amicale.

Grâce à Trowa.

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Duo se demande encore régulièrement si, sans Trowa, Quatre ne serait pas actuellement dans la rue à mander assez pour pouvoir se payer sa dose, à fumer n'importe quoi qu'il trouverait par terre. Les trois autres avaient essayé de le retenir.

Trowa lui, l'ignorait. Enfin ils croyaient ça, Duo, Heero et Wu Fei. Il lui parlait quand ils étaient pas là, il pensait que ça avait plus d'impact, que faire reconnaître ses torts à Quatre sans Duo et les autres pour le voir, c'était meilleur.

Il l'avait laissé s'éloigner en maintenant un cordon de sécurité invisible, assez long pour qu'il ne se sente pas étouffé par ses amis en plus de par son père, et assez solide pour qu'il leur revienne au final.

Duo et les autres croyaient véritablement que Trowa avait coupé les ponts avec Quatre alors qu'il était celui qui passait le plus de temps avec lui en dehors du lycée.

C'était la méthode Trowa.

D'ailleurs, et Duo lui en avait voulu un peu, lui qui le connaissait depuis l'enfance, c'est chez Trowa que Quatre était allé directement pour se faire héberger pendant sa première fugue. Et pour les suivantes aussi.

Enfin bref. Trowa et sa mère l'avaient aidé à vivre sa vie d'adolescent, comme s'il avait une vie normale, comme celle de Duo, Heero et Wu Fei.

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Heero et Wu Fei ?

Ils se connaissaient avant le lycée, comme Blondie et Duo.

C'étaient des grands potes qui avaient en plus les mêmes facilités scolaires, les mêmes aptitudes à ne pas faire de conneries et à s'amuser quand même.

Wu Fei, racé, cheveux mi-longs noirs et lisses, toujours attachés en queue haute. Yeux légèrement bridés, peau couleur miel.

Père Chinois, Mère Française, tous deux ingénieurs, qui se sont rencontrés pour affaire et ne se sont plus lâchés. Franco-Chinois, c'est un bon mélange.

Enfin en tout cas en la personne de Wu Fei, le résultat est d'une rare beauté, et le cru de l'année était bon (Wu et ses amis avaient goûté pour ses 18 ans la bouteille de Riesling gardée depuis sa naissance par ses grand-parents, origines alsaciennes obligent).

Wu Fei avait fait la moitié de son enfance en Chine, puis son père avait commencé à voyager sur tout le globe et à n'être pas là souvent (tout en restant un bon père).

Sa mère avait décidé que quitte à l'attendre, autant que se fût dans son propre pays.

Elle a donc pris ses valise sous un bras et leur gosse sous l'autre et est retournée dans sa douce France. A Paris, parce que c'est plus près de Roissy-CDG que Haguenau. Et elle y tenait quand même à son Chinois.

Bref, Wu Fei avait eu une vie relativement normale, bien qu'un peu tiraillée entre deux pays, entre deux racines.

Finalement, c'était le pain et le fromage qui avaient vaincu les baguettes et les nems, puisqu'il est toujours à Paris, et qu'il risque pas d'abandonner sa jolie fiancée Sally qui, elle, ne le suivrait surement pas en Chine.

Ah oui, donc, Wu Fei, lui, est clairement hétéro.

Sally, il l'a connue au collège, et au début ils ne pouvaient pas se sentir. Et puis une chose en amenant une autre, les mentalités changeant en grandissant, et les fêtes rassemblant souvent les gens qu'on aime et par extension ceux que les autres apprécient mais qu'on adore pas forcément, ils en étaient venus à se parler.

Ses amis l'avaient charrié le jeune Chinois avec ça ! Il était devenu moins un petit con de collège, il avait abandonné l'image de macho du pauvre, viril et sans attache. Elle était un peu moins féministe, et puis finalement elle avait fait la part des choses entre le « les hommes nous prennent tous pour des cons, ma fille » ressassé par sa mère, une femme frustrée par un mari volage, et le « putain mais ce mec il est. trop .beau. Faut trop que je me le fasse ! » de ses amies de collège qu'avaient jamais couché avec personne mais qui trouvaient que ça faisait classe de le faire croire, petites filles superficielles.

Oui, Sally avait fait la part des choses : elle avait quitté l'appartement de sa mère à 18 ans et rompu avec ses « amies » bien avant. Elle était aller vivre avec l'homme de sa vie, reniant tous les préceptes que sa mère avait essayé de lui inculquer, renonçant à vivre sa jeunesse et toutes les aventures avec les différents hommes qu'elle aurait pu avoir si facilement.

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Wu Fei avait connu Heero au collège aussi. Entre eux aussi, ça avait commencé par des étincelles, sans raison autre que leur concurrence maladive.

Et puis finalement, ils s'étaient rendu compte que peut-être au lieu de se mettre des bâtons dans les roues, ils iraient plus vite dans leurs devoirs et seraient plus forts à deux.

Bref, ils sont devenus amis, quoi.

Heero, lui, c'est le bel eurasiatique. Pas le même mélange que Wu Fei, et un profil carrément différent.

Japon et Suède, et pour une raison inexpliquée, ses parents avaient choisi finalement la France.

Parents d'ailleurs divorcés, quand il avait onze ans.

Il s'est fermé à cet âge là, à cet âge où on pense que quand Papa et Maman se dispute, c'est de notre faute. Que s'ils se séparent, c'est à cause de nous, la cinquième roue du carrosse. Forcément c'était de sa faute, puisqu'ils n'avaient pas de problème avant l'arrivée de leur enfant, mais que maintenant qu'il était là, ils ne se supportaient plus, non ?

Enfin bref. Heero, lui, c'est son père qui l'a élevé, sa mère étant repartie en Suède après la séparation. C'était un bon père. Heero en était fier, ça se voyait dans ses yeux la première fois que ses copains l'avaient vu et que Heero le leur avait présenté.

Ils jouaient au tarot chez lui, ce jour là, et il était rentré à l'improviste. Ils avaient fait une partie à six, c'est moins drôle mais pour le père de Heero, pourquoi pas. Il était aussi beau que lui à cette époque, avec en plus la maturité et le calme de la quarantaine, et en moins les putains d'yeux bleu-gris qu'Heero avait pêchés chez sa mère.

Heero avait mal vécu la séparation de ses parents, il en était devenu discret, réservé et effacé. Avec le temps, Wu Fei et plus tard Quatre, Duo et Trowa, il était juste devenu lui.

Pas bavard, mais pas oubliable.

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De toute façon, pour Duo, il n'était tout simplement pas oubliable.

Duo ne sait pas trop ce qu'il trouvait à Heero. Il y avait du charme dans son silence. Dans son calme, dans sa sérénité. Et ses regards.

Mais bon, Heero était officiellement pas sexué : pas une seule copine depuis qu'ils le connaissaient, pas de copains non plus. Du moins, ils n'en étaient pas au courant, s'il y avait quelqu'un.

Non, Duo ne sait vraiment pas ce qu'il lui trouvait. Ce qu'il lui trouve encore.

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Ils étaient donc tombés tous les cinq les uns sur les autres dans la même classe, en seconde.

Années de ses quinze ans.

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Le regard de Duo sort des eaux troubles de ses souvenirs qui ont toujours eu tendance à l'emporter loin, très loin dans son passé quand il s'y plongeait.

Surtout les jours comme aujourd'hui où il doit voir ses amis, justement.

Et où il n'a plus rien à se mettre.

A part un jean noir vieux comme le monde, tellement vieux qu'il est tout délavé, et que certainement il sera trop petit.

Un ensemble bleu-noir de ses quinze ans qu'il ne peut décemment porter, déjà parce qu'il a grandi et grossi des muscles (et pas qu'un peu, il est bien loin l'asticot avec des bras et des jambes de poulet). Et puis parce que merde quoi, il peut pas remettre un truc aussi immonde, il se demande même comment il a pu avoir des amis en portant des trucs pareils !

Heureusement que Quatre était dans sa période Junkie, au moins au niveau fringues, lui qui est si accro aux beaux et chers vêtements classe aujourd'hui...

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Quatre avec ses yeux turquoise, que tous ses fringues beigeasse-kaki mettaient en valeur.

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Duo, lui, à ses quinze ans, il avait des yeux bleu-myosotis. Non non, c'est pas si beau que ça : la preuve, de la bande, il était le seul à qui on disait pas « ils sont beau t'es yeux » ou « qu'est-ce que t'es sexy ».

Non, lui c'était son humour.

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Ca lui faisait une belle jambe, son humour.

Maigre comme un jeune qui grandit trop vite pour que les jeans suivent le rythme et couvrent les chevilles, des yeux bleus, mais pas bleus comme la mer du Sud, du pays de Quatre, ni ceux bleu-gris des géants blonds scandinaves dont avait hérités Heero, mais un bleu pâlot, tirant un peu sur le bleu violet, un peu sur le bleu-rien. Une couleur pas définie, et qu'on essayait pas de définir parce qu'elle était juste pas saisissante, qu'elle ne clouait pas sur place comme celle de Blondie ou de Heero.

Et surtout, cachée par des gros verres, parce qu'il était myope comme ça devrait pas être permis.

Heureusement que depuis deux semaines il se met enfin à porter des lentilles ! Ca change tout.

Ah oui, et puis avec son humour, y'avait ses cheveux aussi.

Oui, les « Waaah, y sont trop beaux tes cheveux, comment tu fais pour qu'ils soient aussi soyeux en étant aussi longs ? » qu'étaient pas de la drague, mais une question purement technique que toutes les filles se posent encore aujourd'hui.

Comment il faisait ? Il en prenait soin, de ses cheveux. Comme une nana. Parce que c'était tout ce qu'il aimait bien chez lui, ses cheveux. Toujours nattés, toujours bien chouchoutés... C'était son seul signe distinctif.

C'est triste, mais même si le lycée était ses meilleures années, où il avait eu les meilleurs potes, c'était aussi trois ans à voir ses amis se faire draguer et lui en pot de plante verte à côté.

Et pourtant, au niveau de sa vie de famille, et de tout le reste, il était le plus chanceux. Famille normale, une grande sœur avec qui il s'entendait plutôt bien, même si prises de tête de temps en temps, quand ils se volaient des trucs. Relations normales avec ses parents, comme un ado peut en avoir : n'adulait aucun de ses parents, poussait des gueulantes parfois, mais dans l'ensemble les aimait beaucoup.

Ouaip, chance avec une famille normale. Et une apparence normale, basique,... Du coup, pour compenser, il avait pas de chance en amour, sans compter les mois Quatre. Et pour compenser leur vie plus ou moins pourrie, ses potes, eux, ils en attiraient du monde.

Enfin bref.

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Ah, tiens, y'a encore un truc au fond de l'armoire.

Duo extrait la chose froissée, malheureusement bleue, qu'est-ce que ça peut foutre là ?

Il déplie, et tombe sur une chemise. Une chemise bleue avec des lignes éparses et bordéliques tirant sur le violet.

Une chemise qu'il n'a jamais portée.

Mais qu'il se souvient très bien de comment il l'a eu.

De pourquoi elle n'est pas partie avec les autres fringues chez son neveu.

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Flash-back

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« Bon anniversaire Duo ! »

Une fête organisée par surprise, on est le 30 Juin.

Une fête au goût d'adieu, tous les invités savent pertinemment que, maintenant que le bac est passé, la plupart ne se reverront jamais. Une fête au goût de mélancolie, de nostalgie, en repensant à ces trois années passées ensemble.

Même si Quatre, Trowa, Wu Fei, Heero et Duo savent qu'ils ne se perdront jamais de vue.

Une fête d'enterrement et d'anniversaire. De naissance de leur nouvelle vie à venir, aussi. Vie de jeunes adultes.

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Tous n'ont pas emmené de cadeaux, à part une bouteille d'alcool, des gâteaux et autres boustiffailles, et Duo n'en veut pas plus.

Mais ses quatre meilleurs amis, eux, bien sûr, ont prévu.

Des tongs jaune de la part de Trowa, le jeune homme ne délaissant les siennes que lorsqu'il neige, il veut partager sa passion avec son ami à longue natte.

Un bouquin pour réviser pour le rattrapage, de la part de Quatre (quel sens de l'humour...) avec un grand sourire turquoise pour bien lui faire comprendre que c'en est, de l'humour.

Un jeu de réflexion de la part de Wu Fei, forcément, pas besoin d'explication.

Et de Heero...

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« Une chemise ? »

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Oui, une chemise. Une chemise bleue.

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Duo sort tout juste du lycée, mais il n'a plus quinze ans, et ses goûts excentriques l'ont quitté depuis quelques temps.

Il aime bien les chemises.

Mais avec son ancien look, les fringues bleus sont eux aussi exclus de ce qu'il porte maintenant.

Et cette chemise, il a vaguement l'impression qu'il ne la portera pas.

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« Elle te plait pas ? »

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Duo préfèrerait que Heero le connaisse moins bien. Il ne lui semble pas qu'il laisse filtrer aucune expression négative sur son visage, mais apparemment le Nipo-Suèdois l'a très bien compris.

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« Euh... Elle est bleue.

- Oui, comme tes yeux ? Si tu veux je peux te passer le ticket de caisse pour que tu la changes, je l'ai gardé au cas où... Mais je me suis dis qu'elle irait bien avec tes yeux. »

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Duo sourit, il ne compte pas la changer, prend le ticket de caisse quand même.

Dans deux jours, il montrera une chemise noire et neuve qu'il a achetée lui-même en disant que c'est celle qu'il a prise à la place.

Heero lui sourira, indulgent, sans faire de commentaire. Juste heureux que son cadeau, même échangé, fasse plaisir à son ami.

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Mais là, sur le coup, jour de son anniversaire où il reçoit cette chemise, Duo caresse le tissu bleu-myosotis, et même s'il sait qu'il ne portera jamais cette chemise, il ne l'échangerait contre rien au monde.

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Parce que c'est la première fois qu'on lui parle de ses yeux.

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Fin du flash-back

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Duo sourit, en tenant le tissu froissé, en se rappelant cette journée, et surtout ce moment. Ce moment où, de la perplexité du « je vais en faire quoi de ce truc bleu, moi ? » il était passé au bonheur intense du « il voit des choses que les autres ne voient pas. Mes yeux. Mes sentiments. »

Il rit, là, maintenant, tout de suite.

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Il ne peut pas se dire à 100% amoureux de Heero.

Disons qu'il lui arrive de penser à lui sans raison, au milieu d'une journée normale, comme il pense parfois à ses meilleurs amis.

Sauf que lui, il l'imagine comme plus qu'un ami, quand ça arrive.

Mais il a eu d'autres histoires avec des gars, avec des filles, des histoires pendant lesquelles il ne pensait pas au Japonais.

En fait, il ne se sent même pas amoureux de lui, quand il pense à lui, comme ça.

C'est juste quand il le voit.

Quand il sait qu'il va le voir bientôt, quelques heures avant, il devient un peu nerveux.

Il met ça sur le compte de l'excitation de revoir tous ses chers amis. Ce qui est en partie vrai.

Et puis quand il le voit arriver en chair et en os, il a cette pensée stupidement fleur bleue : « il est encore plus beau que ce dont je me souvenais. »

C'est vrai que Heero gagnait toujours un peu plus en charme entre chaque fois qu'ils se rassemblaient, et devenait toujours plus beau, si c'était possible.

Wu Fei aussi d'ailleurs. Mais c'était différent : Wu Fei est le fantasme de Duo, le fantasme hétéro, l'intouchable. C'est le gay pour l'adolescente fascinée par la sensibilité/féminité de ces mecs et qui la font craquer. Celui à qui il ne voudrait pas vraiment touché, à bien y penser, parce que réaliser son fantasme doit être un peu décevant, quand même. Ca casse le mythe.

Et puis en plus il est casé, et Duo ne tient pas à finir écrasé sous les bottines à talons-aiguille de Sally. Courageux mais pas téméraire.

Et lui, ce qui l'intéresse vraiment, c'est un Heero en muscle et en chair, toujours plus sexy, toujours plus mature, toujours plus... Gaah.

Le petit cœur de Duo ne sort jamais indemne de ses rencontres avec le Japonais.

C'est pourquoi, d'ailleurs, il s'arrange pour être célibataire à chaque fois qu'il le revoit. Pour ne pas avoir à remettre en question son couple en voyant à quel point Heero lui fait de l'effet.

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Peut-être que, tout bien considéré, c'est un peu malsain pour lui de revoir son amour de jeunesse pas tout à fait éteint. Peut-être qu'il devrait couper les ponts, s'il voulait pouvoir vivre une relation normale avec quelqu'un d'autre, un jour.

Mais c'est juste pas possible.

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Juste impossible.

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Quand il se sent bien comme tout de suite, alors qu'il en train de chercher de quoi se saper décemment, juste parce qu'il sait qu'il va le revoir, cette excitation fébrile, il ne voudrait pas ne plus la ressentir.

Il sait pertinemment qu'il ne va rien se passer.

Heero est juste asexué. Ce qui est bien dommage, parce qu'avec son physique de bombe, il pourrait avoir à peu près n'importe qui.

Et d'ailleurs, c'est aussi une des raisons qui feront qu'il ne se passera rien : Duo, banal comme il l'est, ne peut juste pas l'intéresser.

C'est triste.

Life is life.

Et puis Duo est habitué, maintenant.

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Et puis au final, c'est comme pour Quatre avec son Trowa.

Trowa qui semble avoir changé depuis leurs années lycée, et, plus qu'accepter leur homosexualité, commencer à s'y intéresser. A tester. A approuver.

Mais pour une raison indéterminée, il ne veut pas de Quatre comme plus qu'un ami.

Et pourtant, eux-deux sont restés bien plus en contact que Duo avec Heero.

Quand il pense à ça, ça fait Duo triste pour son meilleur ami.

M'enfin. Ca le fait surtout se sentir moins seul, ce qui n'est pas une consolation en soi, mais qui au moins rassure un petit peu.

Il n'est pas le seul, à 26 ans, à chercher après quelqu'un qui n'est pas intéressé par lui.

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Duo amène le tissu à son nez, hume doucement.

Rien, à part une odeur de renfermé et d'antimite.

Dommage.

Et puis il ne calcule pas trop : il vire son tee-shirt/haut de pyjama, et enfile la chemise.

Ca doit être une première depuis bien 8-9 ans : à part des calcifs ou des chaussettes, il n'a pas porté de bleu.

Et, bizarrement, quand il se regarde dans son miroir en pied/porte d'armoire, il se dit que ça lui va bien.

Ce qui est stupide : pourquoi une couleur lui irait mieux qu'une autre ?

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Enfin bref. Il n'a pas vraiment envie de sortir avec ça sur le dos.

Cette chemise, c'est son petit secret. C'est son témoignage amoureux envers Heero. Celui que personne ne devrait connaître.

Mais bon, il ne va pas retrouver ses potes à poil non plus, et il ne va pas décommander pour cause de « n'a qu'une chemise bleue à se mettre », ce serait stupide.

Et puis s'il peut la porter, finalement, ça prouve peut-être qu'il n'est plus aussi attaché à Heero ?

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Mais c'est du bleu, quoi, c'est tabou !

C'est sa personnalité qu'il renie en portant du bleu.

Bon, il va quand même voir le jean noir qui doit dater à peu près du même moment, mais qui a été porté lui. Suffisamment pour que le « un peu délavé » soit devenu du « grisâtre à moitié troué ».

Et contre toute attente, même s'il est bien plus moulant qu'à l'époque, sur ses cuisses bien musclées au cyclisme, il lui va bien. En longueur, impeccable. Et moulant juste ce qu'il faut, pas trop, pile poil comme ça lui va bien, un peu plus large sur les mollets, 'fin un jean normal quoi.

Il devrait faire ses fonds d'armoire plus souvent tiens.

C'est marrant, parce que la chemise aussi est bien plus cintrée qu'elle ne l'était quand il l'avait eu (oui, parce qu'il l'avait quand même essayée 10 minutes le soir, en rentrant chez lui, après son anniversaire), sans doute à cause du reste de sa musculature qui s'est développée aussi.

Et le jean et la chemise vont bien ensemble.

Bon, ben ça c'est fait.

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Tant mieux, parce que s'il ne veut pas être trop en retard, c'est maintenant qu'il doit partir.

Une paire de lunettes de Soleil au cas où, parce que barbecue prévu ce soir et ça veut dire après-midi en terrasse pour blablater.

Pas dans un vulgaire café, non. Voyons.

Un de ses amis s'appelle Quatre Winner. Et ledit Quatre ne renonce plus autant qu'à ses quinze ans à l'argent de papa. Enfin non, c'est méchant de dire ça, et pas tout à fait vrai : à part pour ses études, Blondie Guy (BG pour les intimes) n'a jamais utilisé l'argent que son nom lui permettait d'avoir. Et il a tenu à les rembourser à son père, les frais de sa scolarité.

Vous l'aurez compris, Quatre est maintenant plein aux as, et grâce à son propre labeur (même si son appellation contrôlée de Winner lui a ouvert nombre de portes, bien sûr. Mais ça il n'y peut rien.).

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Donc, ici, le rapport avec Papa Winner, c'est juste qu'il a prêté à son fils une de ses nombreuses maisons secondaires, en banlieue parisienne. Enfin quelque part où tu n'imaginerais pas que ça s'appelle encore « banlieue parisienne », parce que y'a juste rien autours à part forêt et nature.

Le genre de propriété avec un parc trop grand pour en faire le tour en un jour.

Enfin bon, c'est peut-être un peu exagéré, mais vous voyez l'idée.

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Une heure et quart après son départ de sa banlieue parisienne bien sûr pas du même côté de Paris que la demeure secondaire Winner, Duo arrête sa Titine devant un grand portail classe (forcément), stylisé (on s'y attendait) et... fermé (euh, ça par contre c'est pas cool).

« Je peux vous aider ? »

Un grand gars tout de noir vêtu, vigile aux allures de garde du corps à la fenêtre ouverte de Titine.

« Voui, je suis...

-attendu. Duo Maxwell je présume ?

-Euh, oui ?

-Bienvenue. »

C'est... inattendu pour le coup. Quatre a dû donner à musclor une photo de lui pour qu'il puisse apprendre à reconnaître les amis du fils du proprio. La classe totale. Et vive l'argent, ça épate les amis.

Enfin bref, la clio (première version du nom) blanche-sous-la-poussière s'engage sur la grande allée typique manoir, bordée de peupliers, longue à faire pleurer des cailloux à qui doit la traversée à pied.

Et le bâtiment : architecture classique, bien trop grand pour une famille avec 7 gosses, alors Duo vous laisse imaginer l'utilité d'une telle taille pour une « maison » secondaire.

Enfin bref. Juste pour dire, si les Winner savent pas quoi faire de leur thune, Duo il en veut bien, hein.

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« Duoooo ! »

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Ledit Duo sourit en posant un pied en dehors de sa voiture : des cheveux blonds avec des grands yeux turquoises marchent vers lui... non, courent en fait.

Il encaisse le choc physique de son meilleur ami qui le serre dans ses bras sans avoir ralenti l'allure.

Quatre Winner, maintenant médiatisé comme son père, passé au rang des people comme « blond, riche, intelligent et... toujours célibataire ! » d'après le dernier Closer, ne se comporte heureusement pas avec ses amis comme il le fait devant ses groupies.

Non, Trowa, Heero, Wu Fei et Duo devant lui, il n'existe nul homme froid, distant et calculateur. Juste une chaleur communicative.

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Duo remet droites ses lunettes noires qui s'apprêtaient à faire le grand saut en prenant son nez pour un plongeoir, sans doute aucun à cause de l'étreinte de son étau d'ami.

Faut dire que ça tape dur, en cette fin de Juin, et que les verres fumés sont indispensables.

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« Bon anniv' Dudule ! »

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Tiens, oui c'est vrai ça, c'est son anniversaire. Pourquoi que personne ne le lui a souhaité aujourd'hui pour le lui rappeler ? C'est quoi cette communauté qui lui sert de famille ?

Bon, Duo n'est pas trop à cheval sur son anniversaire, puisqu'il ne s'en souvenait même pas, mais quand même, au moins sa mère et sa sœur auraient pu lui souhaiter.

Enfin bref, maintenant qu'il se sait officiellement un an de plus, il se sent pas rajeunir, loin de là.

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« Arrête Duo, t'as pas encore oublié ton propre anniversaire !

Un treillis-pantacourt beige avec plein de poches, large sur les jambes mais diablement bien taillé pile comme qu'y faut sur des fesses à croquer, un tee-shirt noir sans prétention si ce ne sont les muscles ventraux qu'il cintre admirablement bien et les biceps qui jaillissent des manches courtes, vêtements aimablement surmontés par un sourire amical aux yeux verts et aux cheveux mi-longs châtain-roux. Et bien sûr, des tongs noires.

-Trowa ! Comment tu vas toi ?

-Si si, Tro', il a oublié. Bah, tu le connais.

Un bel asiatique, décidément encore tant et plus le fantasme de Duo. Mocassins noirs et classes, chemise chinoise à col Mao noire également, avec des broderies fines dessinant des formes végétales bleu foncé, pantalon assorti, que n'importe qui ressemblerait à un clown triste à influence chinoise avec cet ensemble. Mais celui qui le porte n'est pas n'importe qui.

-Wu Fei !

-Ouep mon pote. Comment ça va ? Ca fait quoi d'avoir 27 ans ?

-Je me sens vieux – sans vouloir t'offenser, Trowa.

-Tu ne m'offenses pas. La trentaine, c'est à partir de là qu'on commence à devenir beau, nous les hommes. »

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Duo éclate de rire avec les autres, et c'est Quatre qui exprime la pensée de presque tous :

« Attention Tro', on ne peut plus s'embellir davantage, sinon on sera carrément les maîtres du monde ! On aura une armée de nanas (et pas mal de mecs) hypnotisé(e)s qui écouteront le moindre de nos ordres, et on règnera en despotes sur le monde ! Les Dieux ne peuvent pas prendre le risque de nous rendre supérieurs à eux en nous donnant rien qu'une once de beauté en plus.

-Parce que tu crois que quelle que fille que ce soit est autorisée à approcher à moins de un mètre de distance de mon fiancé ? Et c'est valable pour vous tous ici, bande de gays assoiffés de mon Wu Fei.

Pas très grande (un mètre soixante, peut-être un peu plus) pantalon large et noir du même type que celui de Trowa en féminin et avec un tissu plus fin, un débardeur chocolat, des yeux verts et souriants, autant que les lèvres rouges encadrées par une lourde, impressionnante et impressionnamment bien arrangée chevelure, genre de tresses bizarres autour du visage.

-Sally, ça fait plaisir de te voir !

-Et moi, on me dit pas bonjour ?

Tailleur violet foncé sur chemise blanche, escarpins assortis, cheveux châtains et lisses en queue haute, yeux bleus heureux de revoir un ami. Peut-être un mètre soixante-cinq, peut-être à cause des talons, Duo n'a aucune idée de la taille de chacun d'entre eux. En tout cas, revoir ce visage et ce corps tant de fois explorés il y a plus d'une dizaine d'année lui fait bien plaisir. Il lance un regard aguicheur à la demoiselle, malheureusement dissimulé par les lunettes de soleil, mais le sourire coquin, lui, est bien visible :

-La meilleure pour la fin Réléna, la meilleure pour la fin.

-Ah Duo, t'es d'une... euh... galanterie tellement spontanée, c'est bien dommage que tu n'aimes pas les femmes, elles seraient toutes sensibles à ton charme.

-J'aime les femmes, Réléna. Mais on sait tous les deux mon véritable problème. »

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Ai-je besoin de préciser qu'à part Quatre, personne n'est censé être au courant de l'amour vain et inconstant de Duo envers Heero ? Et que même Quatre ne sait officiellement pas que Duo a couché maintes fois avec Réléna, même s'il l'a facilement senti aux regards, et grâce à sa sensibilité naturelle ?

Enfin bref, Duo part du principe que personne d'autre que son ancienne confidente et son meilleur ami ne connaît son « véritable problème ».

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Ben tiens, les autres ont beau ne pas avoir l'intuition féminine des deux premiers, Wu Fei comme Trowa savent pertinemment que Duo n'est pas insensible au Japonais, non mais sans blague.

Tiens, d'ailleurs, se demande Duo, il est ?

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« Il arrivera plus tard, il est d'astreinte jusqu'à 16h00, il peut pas trop s'éloigner de l'hôpital. »

Donc, avec la route, il devrait arriver vers, mettons, 17h30.

Petit resserrement de l'estomac de Duo, accompagné d'un sourire moqueur envers sa propre stupidité.

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« Quelle belle paire de fesses Dudule. Ca va, ta chambre est à ton goût ?

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Les fesses ? Parce que Duo cherche quelque chose dans son sac posé sur son lit, dos à l'entrée.

La chambre ? Parce qu'ils restent pour le week-end.

Oui, Duo compte ne pas avoir besoin de changer de chemise demain, il salope pas ses fringues en une journée. Et puis de toute façon il avait plus rien d'autre à se mettre.

Il vient donc de poser son sac dans sa... chambre ? Suite ? Appartement miniature ? Couleur pourpre aux mur, tentures un ton plus clair, entre chacune d'elles des tableaux de peintres connus (enfin pas par Duo, mais par ceux qui s'y connaissent un minimum en histoire de l'art, ils le sont certainement), rideaux majestueux dans les mêmes coloris rouges pour cacher des fenêtres de trois mètres de haut mais pour l'instant ramenés sur le coté par des cordons tressés jaune doré...

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-Nan, ça manque un peu de luxe, quand même. J'ai peur de ne pas pouvoir m'habituer à temps de sobriété dans la décoration...

-T'es bête quand tu t'y mets. Tu sais très bien que la déco c'est pas moi, c'est mon père. Enfin, les décorateurs qu'il a payés pour faire ça. »

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Duo rit, il lève la tête de son sac ou il cherchait il ne sait plus quoi et regarde son hôte en face, hôte qui dit ça de manière un peu écœurée, mais plus autant que quand il en parlait quand il avait quinze ans. Le temps passe, les idées changent.

Et Quatre ouvre de grands yeux, stupéfait par on ne sait quoi. Il détaille le visage de Duo comme s'il le voyait pour la première fois.

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« Euh, Quatre mon frère, y'a un problème ?

-T'as fait de la chirurgie esthétique entre tout à l'heure et tout de suite ?

Question rhétorique ou question de blond(e) ? Duo choisit de ne pas répondre à une telle débilité.

Et puis ça veut dire quoi en plus cette question ? Chirurgie esthétique façon nana qui présente la météo à soixante balais et qui ressemble à une nénette de vingt-cinq ans à peine, ou façon siliconée et liftinguée que ça se sent à cinq cents mètres avant de la voir ?

-Punaise, Duo, t'as fait quoi depuis tout à l'heure ?

-Euh... J'ai posé mes affaires dans ma chambre. Pourquoi, j'ai fait une connerie, on me soupçonne d'avoir cassé quelque chose ? Je te jure que j'ai rien volé à manger, ça doit être Trowa avec tous ses nouveaux muscles qu'il a à nourrir...

Quatre a chaud d'un coup, quand il regarde son meilleur ami qu'il découvre sous un jour qu'il n'avait jamais vu avant.

Il juge cependant la remarque sur Trowa pertinente : s'il manque quelque chose dans la cuisine c'est lui qu'il ira voir en premier. Bref.

-Quatre, arrête de me regarder comme un poisson pas frais, qu'est-ce qui t'arrive ?

-Je sais pas, tu t'es regardé dans un miroir dernièrement ?

-J'ai un bout de salade coincé entre les dents ? M'étonnerais, j'ai pas mangé de salade. Mon pauvre Quatre, elle est bien loin l'époque où tu vivais à la dure et où tu te lavais pas tous les jours, c'est pas parce que j'ai un truc entre les dents qu'il faut me faire une crise d'hyperventilation !

-Non non Duo, tu es parfait, absolument parfait. C'est... saisissant, tu sais que t'es beau comme un Dieu ?

Duo rit franchement, et est étonné de voir que rien que ça fait encore plus monter la température chez son meilleur ami. Y'a un truc qui ne va pas : lui, beau comme un Dieu ? Pourquoi Quatre dit ça, tout le monde sait bien que des cinq de la bande, c'est lui qui a le physique le moins... « saisissant », justement.

-Et tu remarquerais ça que maintenant ? J'ai rien changé entre quand je suis arrivé et là, tout de suite, alors tu dois avoir une hallucination, t'es peut-être fatigué, 'sais pas... Va voir Trowa, tu verras qu'il est bien mieux que ce que tu crois voir de moi. On est tous d'accord là-dessus.

Ca attriste un peu Quatre, cette vision que Duo a de lui-même, même s'il a un peu raison. Mais justement, là, y'a un truc qui a changé, et que Quatre arrive pas à savoir ce que c'est. Et qui fait que Duo est... tout simplement « gaaaaah-il-dirait-oui-que-je-dirais-pas-non. » Et ses longs cheveux pour une fois coiffés d'une simple queue haute (sans mauvais jeu de mots toujours) contrairement à la sempiternelle natte ne sont pas pour le rendre moins sexy.

Mais Quatre doit se reprendre, il ne venait pas pour ça à la base.

-On va sur la terrasse surélevée de l'aile gauche, tu nous rejoins quand t'as fini de te familiariser avec le luxe décadent qui va t'abriter cette nuit, dac' ? Et franchement Duo, y'a un truc là, même fatigué, j'imagine pas les gens plus beaux qu'ils ne le sont en vrai.

-Ouais ouais, c'est ça. Euh... Par contre t'as un plan pour aller à ta terrasse là ? Bah laisse tomber, je finirai bien par trouver. Va rejoindre Trowa, tu vas être en manque. J'arrive dans dix minutes.

Clin d'œil de Quatre qui sort en se demandant vraiment qu'est-ce qui fait que Duo lui paraît si canon, là, maintenant.

Soupir de Duo qui se demande, lui, si son ami se foutait de sa gueule, s'il essayait de lui faire croire qu'il n'est pas le moins beau pour lui remonter le moral, ou s'il a fumé sans faire tourner, le radin.

Il s'assoit puis se couche sur son lit les jambes dans le vide (et il se sent avalé par un matelas « mon Dieu qu'il est moelleux, je vais bien dormir » et une couette royale « là c'est clair qu'elle va pas me gratter et que j'aurai pas froid »).

Il sait que quand il ira s'assoir avec les autres, l'arrivée de Heero sera imminente. Il sourit malgré lui, se lève, attrape ses lunettes de Soleil sur la table de nuit (ben oui, parce qu'à l'intérieur il garde rarement des verres noirs, c'est pas très pratique), et les rechausse (sur son nez, hein, il s'amuse pas à les caler dans ses baskets... Bref).

Puis se perd dans les couloirs du manoir Winner.

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C'est pas une maison, c'est un labyrinthe. C'est une maison hantée. C'est l'enfer. C'est... C'est... dangereux comme... comme un concert de Justin Bieber que tu peux pas en sortir et tu es condamné à écouter jusqu'à ce que mort s'en suive !

Tiens, il l'a déjà vu ce tableau-là, avec les grands traits dans tous les sens. Même qu'à côté y'a un autre qui représentait un paysage, juste là... Ah bah non, en fait, c'est pas le même. Merdum. Pourquoi c'est pas le même ? Il est parti où le paysage ? Qui a décroché son tableau repère exprès pour le perdre ? Qui veut sa mort, QUI ?

Duo a envie de soulever le tableau qu'est pas celui qu'aurait dû être là, juste pour être sûr que son paysage n'est pas en dessous. Mais il en doute. Et de toute façon, toucher à une oeuvre d'art de Papa Winner revient à signer son arrêt de mort en cochant la case « certifie bien avoir pris connaissance des tortures infligées en cas de non-respect » tout en ayant lu les petites lettres en bas : « la compagnie OW (Oil-Winner© & by-product) décline toute responsabilité en cas de mort/infection grave/développement de symptômes inconnus suite aux expérimentat... pardon, aux opérations subies dans nos locaux ».

Non, Duo ne va pas toucher aux tableaux.

Simple instinct de survie.

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Cinq escaliers, dix-huit couloirs, un appel depuis son portable et une demie-heure plus tard, Duo se fait une place au milieu de ses amis hilares. Les vaches.

Au moins il a échappé au labyrinthe maléfique. Et il en est fier.

Et Heero n'est pas encore arrivé. Ouf.

Cocktails bien sympathiques, servis comme il se doit par des domestiques sympathiques eux aussi.

Discussions orientées vie-de-chacun, atmosphère chaude de Soleil et de rires, de bonne humeur et de complicité. De souvenirs déjà mille fois répétés mais toujours aussi bon à se remémorer.

Duo essaie d'ignorer les coups d'œil de Quatre, qui, bizarrement, ne lui trouve rien de différent finalement. Duo est toujours fidèle à lui-même, physiquement, en fait.

Duo essaie de lui renvoyer des regards noirs, parce que Quatre ne lui envoie pas des regards à la dérobée, enfin si, mais il est tellement discret que tous les autres les regardent tous les deux alternativement pour essayer de deviner ce qu'ils se veulent mutuellement. Duo « essaie » de lui envoyer des regards noirs, parce que les lunettes de Soleil-miroir, ça aide pas à se faire comprendre par les yeux, pour les autres. Triste vie.

« Duo, Quatre, ça va on vous dérange pas trop ?

-Nan nan, c'est bon Tro', continuez sans nous.

Duo lève un sourcil en voyant les fentes qui remplacent admirablement les yeux de Trowa. Ce que Quatre ne voit pas.

Non non, Quatre tente vraiment de trouver la différence entre Duo-dehors et Duo-dans-la-chambre. Comment c'est possible, un tel changement de physionomie ? Il est pris tout entier à sa contemplation.

Trowa fixe Quatre de ses deux fentes vertes :

-Continuer sans vous. Si tu veux. Au fait, je voulais vous présenter mon copain actuel, mais il a été pris.

Duo réprime un éclat de rire. Quatre semble distrait de sa scrutation, sans vraiment percuter les paroles de Trowa.

-Il est souvent pris en ce moment. Mais du coup, ça rend chacune de nos rencontres plus... explosives. Mmh, ça fait une semaine qu'on s'est pas vus, là, ça va être mémorable, la prochaine fois.

Quatre sursaute, ce coup-ci : quoi ? Trowa a aligné plus de trois phrases ? C'est possible ? Mais au fait, il parlait de quoi là ? De son copain ? De sexe ? Depuis quand il s'amuse à évoquer un sujet sensible comme ça devant Quatre ?

Non non, Quatre a dû mal entendre :

-Tu dis quoi, là ?

-Que j'ai une séance de baise-comme-jamais qui m'attend à la fin du week-end.

Quatre est vert, mais du vert dans le turquoise, ça se voit pas trop. Du coup, qui s'en aperçoit, y'a que Duo qui le connait très bien depuis si longtemps, et Trowa, bien sûr, qui le connait très bien tout court.

-Si tu veux, tu peux y aller dès maintenant, on ne te retient pas.

-Tu n'écoutes donc rien, Quatre. Il n'a pas pu venir parce qu'il est pris. Il n'est pas libre, là. Et justement, l'attente, c'est tout l'intérêt du processus. C'est ça qui fait monter la pression sexuelle qui se libère d'un coup dans le lit... ou ailleurs. »

Est-ce que Trowa est conscient qu'il est sur le point d'entamer la troisième guerre mondiale ? se demande Duo.

Est-ce qu'il est conscient que le blond a des ressources suffisantes pour se payer des chercheurs Israéliens ou Iraniens spécialisés dans le nucléaire ? Surtout depuis qu'il s'est réconcilié avec son père.

Euh... Trowa est au courant, d'ailleurs, que Quatre s'est rapproché de son père ? De ce qu'en sait Duo, Papa Winner est un sujet tabou entre eux, Trowa respectant le silence de Quatre à ce sujet depuis l'adolescence, et Quatre n'aimant pas amener le sujet lui-même...

Enfin bref.

Réléna sent certainement monter la tension puisqu'elle tente un détournement subtil de la conversation :

« Dites-donc, qu'est-ce qu'il fait beau aujourd'hui ! Quatre tu aurais de la crème solaire ? On meurt de chaud, et il faudrait pas que mon bronzage aux UV soit tout gâché par les traces des manches de ma chemise !

-Rachid, tu pourrais...

-Non Quatre, je voudrais que tu m'emmènes la chercher, que je sache où elle est exactement, comme ça je n'aurai pas à embêter encore tes hommes... Tu me montres ça alors ? »

Bon, okay, ça n'a rien de subtil, mais au moins ça repousse les déclarations de guerres de quelques heures au moins.

Sally comme Wu Fei comme Duo semblent se dégonfler en même temps que la pression se relâche, maintenant qu'un des deux opposants n'est plus là.

Ils se regardent, heureux et soulagés comme s'ils venaient d'éviter le pire des conflits jamais imaginé dans l'Histoire.

En un mot : Fiouf !

Trowa reste lui impassible et reprend la conversation comme si rien ne venait de se passer.

Conversation vite interrompue par...

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« Bonjour tout le monde !

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Oh, cette voix.

.

Il est là.

Il est arrivé.

Duo retient sa respiration. Il est dans son dos, il ne le voit pas encore.

Scène au ralenti pour Duo qui se retourne en même temps que ses amis répondent aux salutations du Japonais.

Enfin, il le voit. Enfin, il le regarde.

Et... Duo ne s'attendait pas du tout, mais alors Pas Du Tout à cela :

Alors que le Japonais plus beau, toujours plus beau, se tient devant lui avec un grand sourire, alors que le Soleil joue dans ses cheveux couleur corbeau, alors que ses yeux bleu-gris lui sourient très forts, Duo ressent...

.

Rien.

.

.

To be continued


Wala !

Comment ça va se passer pour Duo et Heero, si aucun des deux n'est plus intéressés par l'autre ?

Et, au contraire, maintenant que Trowa semble réagir à Quatre ?

La suite quand j'aurai le temps !

(Petit) début, pour vous, pour Noël.

Surement 3 chapitres, c'est ce qui est prévu en tout cas.

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Grosse bizouille à tou(te)s !

A tout vite ! =)