Odorat

Note aux lecteurs: ceci est le premier volet d'un polyptyque qui n'en a pour l'instant que deux. Polyptyque de pas-tout-à-fait-drabbles, sur le thème des sens (et sur fond d'adultère). Pas d'explications plus particulières. Une pensée pour Archea et à ses histoires merveilleuses.

EDIT DU 21/12/2010: tout passe au présent, suite à une remarque judicieuse de ma chère bêta-lectrice et amie, Fabula comata.


Il a toujours sur lui cette odeur de cuisson, qu'il rapporte sans doute de la cuisine où il a fait dîner ses enfants. Une odeur chaude et chaleureuse, qui lui rappelle que cet homme ne lui appartient pas, qu'il a une vie par ailleurs, une vie à laquelle il ne participe pas.

« Qu'est-ce que je sens, d'après toi? lui demande Draco.

- Qu'est-ce que tu sens? Laisse-moi voir... »

Harry approche son visage de son col, lui chatouille le cou du bout de son nez. De ses mains, il défait les premiers boutons de sa chemise. Il sent son souffle tiède sur sa peau, la caresse de ses mains à travers le tissu de la chemise. Harry remonte le visage, reniflant toujours, passe sur les lèvres sans s'y arrêter, mettant Draco au supplice.

« Tes vêtements sentent la lessive qu'Astoria n'utilise que pour toi. Tes cheveux ont gardé l'odeur de ton shampoing à la camomille. J'y perçois aussi un soupçon de nos ébats. Sous ton oreille, ton eau de toilette. Tes joues, un peu de d'après-rasage? À moins que ce ne soit le baiser qu'Astoria y a déposé ce matin. » Il prend sa main et en respire l'intérieur. « Et là, ou je me trompe, ou c'est la main de ton fils qui y a imprimé son odeur. Pourquoi cette question? »

Draco détourne le regard, en rougissant. Après tout, lui aussi a sa vie, à côté; une vie où Harry n'a pas sa part.

« Pour rien. » Il l'embrasse, pour cacher son embarras.