Titre : Débris
Base : Katekyô Hitman Reborn!
Genre : Humour, il paraît. Mais pas du genre à vous faire vous tordre de rire sur le sol. Plutôt... qui fait naître un infime sourire sur votre visage.
Disclaimer : Les personnages et l'univers sont à Amano Akira.
Rating : K+ (Pas trop déçu(e)s ?)
Pairing : Hein ? Pairing ? Kesséksa ?
Résumé : Attaquer Hibari est un acte suicidaire. Lui parler... aussi. Le regarder... aussi. Mais le pire est peut-être... de casser sa fenêtre. Yamamoto, ta vie s'achève ici.
Note : À la base, c'était un one-shot, qui s'est transformé en two-shot. Mais les deux chapitres étaient tellement courts que finalement, je les ai mis ensemble. Et j'ai décidé changer ça en recueil d'OS, toujours selon le thème des débris. J'ai fait quelques modifications sur celui-là, aussi.
Débris
Il y eut un instant de flottement dans la pièce. Hibari laissa son sourcil gauche se hausser de quelques millimètres. La tension qui régnait dans son bureau avait la consistance du beurre resté au réfrigérateur trop longtemps.
Le garçon face à lui, un très léger sourire coupable aux lèvres et quelques gouttes de sueurs perlant sur son visage, avait la décence de paraître gêné.
Indifférent à la solidité ambiante de l'air, Hibari se posait très sérieusement une certaine question : il le tuait tout de suite, ou plus tard ?
La logique eût voulu qu'il le tue maintenant. Sauf que cela aurait posé un léger problème : qui réparerait la fenêtre ? Un vitrier quelconque, sans aucun doute. Mais où serait l'amusement ? Où serait le plaisir sadique ? Nul part. Le vitrier connaissait son travail, il ne risquait pas de tomber. Ou alors, ce serait dans l'exercice de ses fonctions, sa famille recevrait un prime, et lui une médaille, qui sait ? Hibari ignorait s'il existait des médailles pour les vitriers morts au combat. À la vérité, il s'en moquait complètement.
Toute son attention était accaparée par l'herbivore qui se trouvait face à lui, et par cette question : que faire ? Pour la première fois, le chef du Comité de Discipline hésitait. Il n'arrivait pas à se décider. Chaque possibilité avait ses avantages et ses inconvénients. Il pouvait très bien tuer le garçon dans d'atroces souffrances. Plus personne ne pourrait venir saccager le matériel scolaire, ainsi – mis à part Sawada Tsunayoshi et le reste de sa famille faiblarde, mais Hibari songea qu'il n'aurait qu'à les tuer aussi. Ça lui donnerait l'occasion de faire mordre la poussière à Rokudo Mukuro et de se battre contre le bébé.
Il remarqua que cela faisait plusieurs minutes qu'il avait le regard fixé sur le jeune homme face à lui, qui commençait à montrer des signes d'effroi. Peut-être se doutait-il que plus Hibari réfléchissait, plus son imagination en matière de châtiments corporels se développait ?
Le chef du Comité de Discipline laissa son regard se poser sur le trou dans la fenêtre derrière lui. Et si... ?
Mais il ne pouvait pas demander à l'autre imbécile de changer une fenêtre... Cependant... Il pouvait bien exiger de lui qu'il empêche le vent de rentrer en utilisant quelque ruban adhésif.
Ce qui promettait d'être vraiment cruel et dangereux...
...
Hibari jeta un regard légèrement agacé sur la vitre brisée et sur la balle de baseball couverte de débris de verre, qui attendait sagement sur le sol.
Impardonnable.
Il ramena ses mains sous son menton, et fronça les sourcils.
« Yamamoto Takeshi. »
Le sus-nommé se raidit brusquement, les cheveux dressés sur la nuque. Il pouvait presque sentir la menace de mort qui perçait sous ce ton froid.
« Toi et tes petits camarades herbivores venez de casser une vitre. J'aurais pu avoir la possibilité d'être légèrement plus clément s'il s'était agi de n'importe quelle fenêtre. Or, il se trouve que c'est celle de mon bureau. »
Ce qui promettait donc au minimum une éternité ou deux de souffrance absolue pour le pauvre Yamamoto, qui préféra, pour une fois, ne pas parler. Histoire de ne pas aggraver son cas par une phrase stupide ou déplacée.
« Le vitrier que nous engageons d'habitude étant malade – ce qui n'était pas totalement vrai, mais Yamamoto n'avait pas besoin de le savoir –, et le fournisseur habituel ayant fait faillite – totalement faux aussi, mais Hibari aimait voir les traits du baseballeur s'affaisser un peu plus à chaque phrase –, je me vois dans l'obligation de t'engager pour réparer cela. »
Le Gardien de la Pluie déglutit. Mouvement qui n'échappa pas à Hibari, qui lui jeta un regard acéré.
« Objections ? »
Le ton utilisé sous-entendait que si c'était le cas, Yamamoto perdrait une jambe. Au moins. Ou un bras. Ce qui l'empêcherait de jouer au baseball de manière... définitive.
« ...
-Parfait. »
Hibari eut enfin un demi-sourire féroce, que Yamamoto ne remarqua pas, heureusement pour lui, trop occupé qu'il était à se demander s'il allait survivre jusqu'au soir.
Le Gardien du Nuage planta ses yeux dans les siens, et dit avec un calme absolu :
« Il y a, quelque part dans la réserve, du ruban adhésif. Je compte sur toi pour colmater suffisamment cette vitre pour que plus un seul courant d'air ne passe.
-Ah, euh... Oui... Je vais le faire ! »
Yamamoto avait l'air soulagé.
« Bien sûr, tu colmateras aussi l'extérieur. Il y a du matériel d'escalade dans le gymnase.
-Mais... Hibari... » Le sus-nommé soupira, persuadé que Yamamoto allait lui dire que c'était trop dangereux, et fatigué à l'avance par le fait de le forcer à grimper quand même, mais à sa grande surprise, l'autre reprit : « ... Quand est-ce que je devrai le faire ? »
Le chef du Comité de Discipline haussa un sourcil en se demandant si le joueur de baseball était vraiment stupide, ou s'il ne posait cette question que pour retarder sa punition.
« Tout de suite », répondit-il d'une voix implacable.
Hibari savoura l'air déconfit de son vis-à-vis comme une délicieuse tablette de chocolat.
Il allait bien s'amuser.
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« Hibari, Hibari ! »
Le piaillement joyeux d'Hibird résonna dans la pièce, tandis que celui-ci voletait doucement autour de la tête du chef du Comité de Discipline.
Étouffant un bâillement, Hibari se cala un peu plus confortablement dans l'un des canapés de son bureau. Hibird vint se poser sur la main qu'il avait nonchalamment tendue.
« Hibari, Hibari ! »
Un léger sourire vint jouer sur ses lèvres. Yamamoto devait avoir trouvé la bande adhésif dans la réserve. Cela faisait plus de vingt minutes. Il leva les yeux vers les restes de la fenêtre, songeant avec agacement à la paperasse qu'il lui faudrait remplir pour la faire réparer.
Il entendit des bruits de frottement, puis un bout de chaussure apparut en haut de la fenêtre. D'abord une jambe, et une deuxième. Elles tâtonnèrent un instant, restèrent en l'air, puis prirent toutes deux appuis sur le rebord de la vitre. Ensuite apparut le reste du corps, et enfin le visage. Visage qui lui adressa un sourire gêné et un regard un peu étonné. Hibari supposa que les herbivores ne devaient pas avoir l'habitude de le voir à moitié affalé dans un canapé. Peu importe.
« Salut, Hibari ! Ça va ? »
Était-il assez naïf pour espérer une réponse ou tenait-il vraiment à mourir prématurément ?
Hibari décida que c'était la première solution. Il n'appréciait guère que l'on se moque de lui.
Yamamoto testa la solidité de son appui et celle de la corde qui le soutenait. Il enleva le rouleau de ruban adhésif de son poignet et commença enfin son dur – et dangereux – labeur.
Hibari réprima un sourire satisfait, tandis que l'adage « qu'il est doux de ne rien faire quand tout s'active autour de soi » résonnait à ses oreilles. Il se leva gracieusement de son canapé, et en bon chef du Comité de Discipline qu'il était, rien dans son apparence ne laissait supposer qu'il venait de terminer sa sieste : pas de cheveux emmêlés, pas d'yeux ensommeillés, pas de bave au coin des lèvres. Oui, la vie est injuste.
Il alla s'appuyer sur le cadre de la fenêtre et regarda Yamamoto batailler avec son ruban adhésif avec un certain amusement.
« Fais attention à ne pas tomber. »
L'autre lui envoya un sourire joyeux.
« Tu t'inquiètes pour moi ?
-Non. Mais il faudrait écrire un rapport quant à la raison pour laquelle tu te trouvais sur cette façade. Ce qui serait très ennuyant.
-... »
Doucher la joie de Yamamoto était toujours extrêmement jouissif. Tellement qu'Hibari dû faire d'immenses efforts pour dissimuler son sourire sauvage.
Le pauvre adolescent le regarda d'un air accusateur, avant de retourner à sa besogne.
Plusieurs minutes passèrent ainsi. Hibari regardait le travail de Yamamoto d'un air critique qui enlevait à celui-ci le peu de concentration qu'il arrivait à réunir. Le joueur de baseball avait mal aux jambes. Il avait chaud. Il se voyait déjà tomber et s'écraser sur le sol. Ça ferait une énorme tache rouge sur le sol. Il y aurait des tripes et des entrailles répandues sur le sol.
Il secoua énergiquement la tête pour chasser cette vision peu alléchante. Il aillait réparer cette fenêtre, et ensuite il irait jouer au baseball ! Et tant pis s'il en cassait une autre ! Ça serait au moins une occasion de revoir Hibari. Il secoua la tête, étonné par ses propres pensées.
Enfin, sans qu'il se rende bien compte de la manière dont c'était arrivé, il eut terminé. Il fut un peu surpris, d'ailleurs. Le trou dans la fenêtre lui avait paru plus grand. Hibari, qui avait ouvert la vitre jouxtant celle que réparait Yamamoto, lui offrit un regard qui aurait presque pu paraître joyeux.
« Maintenant, tu peux venir faire l'intérieur. Et vite.»
Visage déconfit. Qu'Hibari savoura une nouvelle fois comme une tablette de chocolat.
Il vit Yamamoto remonter tant bien que mal jusqu'au toit. Le tortionnaire s'accorda un sourire un peu cruel. Le plus drôle était passé, mais il n'avait pas fini de s'amuser pour autant.
Il alla tranquillement s'asseoir dans son fauteuil et remplit quelques papiers pour passer le temps.
L'autre arriva enfin, essoufflé, en sueur. Il resta dans le cadre de la porte, sans bouger. Comme s'il avait peur d'entrer. Ce qui était tout à fait compréhensible. Hibari, confortablement installé dans son fauteuil, lui envoya un coup d'œil faussement désintéressé.
« Tu comptes passer la nuit ici ?
-Euh... hein ? »
Le Gardien de la Pluie s'était mis à rougir sans raison apparente. Hibari haussa un sourcil, sans se rendre compte du double-sens de sa phrase. Les herbivores étaient décidément bien étranges et stupides. Particulièrement stupides.
Yamamoto s'avança finalement, d'abord avec appréhension, puis avec plus de vitalité, comme s'il avait décidé que plus vite il le ferait, plus vite il pourrait aller faire du baseball ou jouer à la mafia avec Tsuna et les autres.
Il se mit donc au travail avec une vigueur renouvelée. Du moins au début. Hibari le fixait avec cet air qui paraissait tout d'abord ne pas être intéressé, mais qui était en réalité plutôt inquisiteur et critique.
Air qui le déconcentrait au plus haut point. Déjà qu'il n'était pas très concentré d'habitude – sauf pour jouer au baseball –, si Hibari se mettait à le fixer de cette manière, il n'allait pas y arriver !
Le chef du Comité de Discipline, lui, ne paraissait pas se rendre compte qu'il « déconcentrait » Yamamoto. D'où l'importance du verbe paraître. Hibari, en réalité, en était parfaitement conscient, et y prenait même un plaisir sadique. Voir le jeune garçon tout maladroit avec son ruban adhésif, essayant de se dépêtrer de la substance collante qui maculait ses doigts, était assez amusant. Hibari se rendit compte avec un temps de retard qu'un infime sourire attendri flottait sur ses lèvres. Il l'effaça bien vite et reprit une expression critique.
C'est avec une certaine déception qu'il se rendit compte que Yamamoto avait terminé.
Dommage, il s'amusait bien. Il resta silencieux et le regarda fixement.
Ce fut Yamamoto qui rompit le silence :
« Je... euh... j'ai fini.
-...
-... Je peux y aller ? »
L'idée de casser une autre fenêtre et de forcer Yamamoto à la réparer effleura l'esprit d'Hibari. Il la chassa. Il n'avais pas que ça à faire. Il se contenta de le fixer intensément, à la recherche d'une idée qui pourrait satisfaire son sadisme. Il hocha finalement la tête, signifiant à Yamamoto de prendre congé. Tant pis. Il avait toute l'année pour s'amuser.
Hibari laissa échapper un léger bâillement, puis posa ses coudes sur son bureau, avant de poser nonchalamment son menton dans la paume ouverte. Il sortit le dossier dans lequel il devait choisir le sort des élèves qui avaient réussi à mettre du poil à gratter sur les cheveux de Kusakabe. Torture ? Les ongles ou les dents ?
Il se décida finalement à ne pas laisser Yamamoto partir sans une petite dose de menace. Alors que celui-ci allait passer la porte, la voix du chef du Comité de Discipline claqua comme un fouet dans la salle silencieuse.
« Yamamoto Takeshi. »
Celui-ci s'arrêta brusquement face à la porte, la main sur la poignée, à quelques centimètres de la liberté. Hibari aperçut avec un plaisir jouissif une goutte de sueur couler le long de sa nuque et se perdre dans son T-shirt. Entendre son nom prononcé de cette manière deux fois dans la même journée devait lui faire craindre pour sa vie.
Yamamoto tourna lentement la tête vers le Gardien du Nuage, son immuable sourire tremblant légèrement sur ses lèvres pâles.
« O... oui ? » fit-il, peu assuré.
Hibari remarqua avec un certain plaisir que du respect mêlé de crainte se reflétait dans les yeux ambrés.
Il offrit un sourire peu rassurant au jeune joueur de baseball, puis déclara avec son flegme habituel :
« La prochaine fois que tu casses la moindre chose... Je te mords à mort. »
Bon, à la prochaine, pour suivre les aventures de Yamamoto (et peut-être des autres gardiens ?) dans ce joyeux collège qu'est Namimori, avec tout plein de sous-entendus !
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