Chapitre 06: Flammes jaunes
« Je ne vais blesser personne. »
James regarda Remus et poussa un soupir. « Je sais. » répondit-il, relâchant un peu sa prise de mort sur le poignet de Remus. Il nota avec un léger sentiment de culpabilité que ses doigts avaient laissé des marques rouges sur la peau pâle de Remus. « Je sais que tu ne vas pas le faire mais simplement... » James hésita, laissa son regard traîner au hasard sur le Chemin de Traverse juste pour éviter de croiser les étranges yeux d'ambre de Remus. « Laisse-moi un peu de temps, okay ? Je te fais confiance, mais je n'ai jamais fait ça. » Il passa une main nerveuse dans ses cheveux. « Je ne sais même pas si je devrais faire ça. »
« Tu n'y es pas obligé. » répondit simplement Remus.
C'était l'attitude qu'il avait, nota James, avec la plupart des choses qu'on lui donnait. Comme si Remus n'était pas habitué à recevoir des choses que James et la plupart des autres gens considéraient comme un droit de naissance. Des choses comme la liberté d'expression, une volonté à soi ou même parfois, le besoin de respirer. Et pourtant, peut-être à cause de ça, Remus était vif. Il saisissait tout plus vite que le commun des mortels et apprenait uniquement par observation. Son visage stoïque ne trahissait aucune connaissance mais James avait gardé Remus sous contrôle et lui avait appris la magie pendant une semaine. Chaque matin, James passait de bonnes heures à montrer à Remus comment utiliser une baguette et comment jeter des sorts basiques. James ne fut pas surpris que Sirius ait accepté cela voulait dire que même les quelques heures où Remus était loin de Sirius étaient réduites. Cela voulait dire que Remus pouvait être à tout temps surveillé et contrôlé.
James avait vu le potentiel de Remus. Malheureusement, Sirius aussi...
« Je veux le faire. Je ne peux pas l'expliquer mais tu es bon et tu travailles dur. » Quelques personnes chez Fleury et Bott les pointèrent du doigt et James réalisa à quel point ça devait paraître bizarre, deux hommes adultes se tenant la main ainsi. « Peut-être que c'est parce que je n'attendais pas grand-chose de toi, au départ. Honnêtement, je voulais seulement te faire sortir de cette maison avant que... »
« Avant que je ne tue Sirius ? »
A nouveau, James fut frappé par la perspicacité de Remus et sa franchise. « Avant que vous ne vous entre-tuiez. » répondit James lentement. « Je n'aime pas cet endroit. Je ne l'ai jamais aimé. Je ne l'aimerais jamais tant que cette foutue harpie restera là, ce qui semble être pour l'éternité, avec ce satané portrait. Vraiment, je... » James s'arrêta dans sa diatribe. « Peu importe. Qu'importe ce que je dise, Sirius ne le jettera jamais. »
Il y eut un silence malaisé entre eux et James tenta de se distraire en regardant le large étalage de robes de chez Madame Guipure. Il y en avait une d'un orange hideux avec des feuilles vertes cousues sur l'ourlet. Le vieux et oublié farceur enfoui en James remua légèrement avant que James ne le fasse taire.
« Est-ce que Sirius t'a dit quelque chose, récemment ? » demanda James, mal à l'aise. Ce que James voulait réellement savoir c'était si Sirius avait fait quelque chose s'il avait blessé Remus, provoqué ou fait quelque chose de complètement stupide comme le faire se transformer en-dehors de la pleine lune. Ce que James voulait réellement savoir c'était jusqu'où allait l'instabilité mentale de Sirius et avoir la garantie qu'il pouvait toujours faire confiance à son ami. Qu'il ne serait pas obligé de le placer dans l'aile psychiatrique de Ste Mangouste et qu'il pourrait continuer à se mentir à lui-même en se disant que Sirius allait toujours, plus ou moins bien. Sirius allait bien.
James se berçait d'illusions, se raccrochait aux branches. Sirius était complètement instable. Qu'importe à quel point James jacassait sur la confiance accordée à Remus et le fait qu'il voulait lui donner une chance, la vérité était que la raison pour laquelle il faisait ça, c'était Sirius. Sirius était celui qui avait acculé James dans son bureau, les yeux d'une teinte de gris qu'il l'avait jamais vue. Indéchiffrable – pas malveillante ni mauvaise mais presque comme s'ils essayaient de cacher le désir. Il avait murmuré d'un ton autoritaire à l'oreille de James : « Je veux que tu le rendes plus fort. Que tu le fasses se battre avec plus d'intensité le préparer de sorte à ce qu'on ne puisse pas l'arrêter lui donner la force dont il a besoin pour ce que cette fois, s'il le veut, il puisse en finir. »
Une part tordue de James voulait que tout ça s'arrête. Il avait accepté parce que c'était le moindre des maux. S'il avait refusé ça à Sirius, il était peu probable que Remus ait tenu plus longtemps. S'il avait refusé ça à Sirius, il aurait aussi été possible qu'il utilise la famille de James contre lui. Le menacer avec Harry le balancer dans un délire de culpabilité avec Lily Sirius connaissait toutes ses faiblesses. Sirius aimait les faiblesses de James – les traitait comme sa propre famille et les couvrait de cadeaux, mais il en faisait aussi un mauvais usage lorsqu'il le fallait.
« Il n'a rien dit. » répondit Remus, doucement, ses yeux passant en revue le Chemin de Traverse comme s'il mémorisait le chemin. James se souvint que c'était probablement la première fois que Remus mettait les pieds dans une place de marché comme celle-là.
James poussa un demi-soupir de soulagement. Il avait escompté autre chose, surtout en voyant comme la faim insatiable de Sirius pour Remus était devenue une obsession. Une obsession terrifiante à laquelle James voulait mettre fin.
« C'est effrayant. » murmura Remus, prenant James par surprise. « Il m'ignore et c'est effrayant. »
James fronça les sourcils, essayant de déchiffrer l'expression de Remus mais ne trouvant pas de réelle réponse dans ses lèvres tordues et les plis entre ses sourcils. « Je ne comprends pas... »
« Je... » Remus passage une main dans ses cheveux. « Il est gentil avec moi seulement quand il veut être cruel. »
James se figea. Elle est gentille avec moi seulement quand elle veut être cruelle. Sirius n'avait-il pas confié la même chose, à l'école, à propos de Walburga Black ? L'avait-il fait ? Ou était-ce l'imagination de James qui lui jouait des tours en lui donnant une impression de déjà vu et de rédemption de Sirius ? Ne montrer que de l'amour de sorte que la haine brûle jusqu'à ce qu'elle laisse de profondes cicatrices de douleur et d'agonie. James avait presque oublié ça.
« Remus. » fit doucement James, se sentant soudain horriblement nauséeux. « Si jamais tu voulais partir... » Il secoua la tête, dissipant ses pensées. C'était une idée stupide. Un espoir stupide quand, en réalité, Sirius essayait de contrôler chaque aspect de la vie de Remus. Remus n'était pas assez fort. « Peu importe. On est arrivés. »
Remus leva la tête vers l'écriteau beige, traçant des yeux attentivement l'écriture cursive brune. « Olive...Olive-an-... »
« Ollivander - Fabricants de baguettes magiques. » lut à voix haute James pour lui.
« Ollivander - Fabricants de baguettes magiques. » répéta Remus lentement pour lui-même, articulant chaque syllabe. Il lisait de mieux en mieux, même si James ne pouvait toujours pas comprendre d'où cela venait. Avait-il appris quand il était humain ou durant sa captivité ?
« Bonjour, Mr Potter. » salua Ollivander lors de leur entrée. « Mr Black a mentionné que vous passeriez. »
James acquiesça, en signe de compréhension. Il comprenait les sous-entendus de la conversations. Sirius avait spécifié à Ollivander de ne poser aucune question au sujet de Remus, peut-être même l'avait-il menacé, si James connaissait assez bien comment Sirius concluait ses marchés. Avec quoi Sirius l'avait-il menacé ? Les impôts qu'Ollivander ne payait pas depuis des années, les cœurs illégaux de baguette pour ses "clients privilégiés" ? Ou Sirius avait-il simplement dit que James était en route et sut qu'il ne devrait rien dire de plus ? Parfois, le nom et la présence de Sirius étaient suffisants pour que les choses soient vite réglées.
James lâcha le poignet de Remus avec méfiance. « Remus, commence avec n'importe quelle baguette qui t'appelle, okay ? »
Remus hocha la tête, prenant la première baguette qu'Ollivander lui tendait. Le petit frisson qui traversa Ollivander quand leurs doigts se frôlèrent n'échappa pas à James. Ollivander était un homme qui comprenait les cœurs et flux de magie. Même s'il ne comprenait pas ce qu'était Remus, il savait qu'il n'était pas tout à fait normal.
James recula légèrement, s'attendant à la déflagration de magie incontrôlée avant même qu'elle ne réduise les lampes les plus proches en morceaux. James avait entraîné personnellement Remus ces derniers jours et avait été presque blessé à deux reprises à causes de retours de magie. Quand Remus lui jeta un regard incertain, il lui fit un sourire encourageant et acquiesça, lui enjoignant de prendre la prochaine baguette.
James recula un peu plus quand une étincelle d'un rouge vif mit feu au registre d'Ollivander. Il s'assit sur le sofa le plus éloigné, ses yeux passant en revue les titres du journal qui se trouvait sur le bras du sofa. « Je n'arrive pas à croire que Rosier est mort après toutes ces années. » commenta James avec désinvolture. « Mort d'une crise cardiaque, ridicule ! Cet homme avait une santé de bœuf. »
« Je ne suis pas le genre à avoir une opinion d'habitude, Mr Potter... » murmura doucement Ollivander, avec une animosité sous-jacente. « ...mais c'est une mort bien méritée. Elle aurait dû arriver plus tôt. »
James était entièrement d'accord mais n'avait aucunement l'intention de le dire à voix haute. Il faisait lui-même partie de la société des sang-purs, qu'importe à quel point Sirius pouvait être différent des autres, il continuait d'utiliser des moyens tordus. James avait également l'impression que l'hostilité d'Ollivander allait au-delà de Rosier.
« Je suis juste surpris qu'il n'y ait pas plus d'inquiétude au sujet de la suprématie des sang-purs et de leur extinction. Les temps ont réellement changé, vous ne trouvez pas, Mr Potter ? »
James haussa un sourcil, sentant ses muscles se raidir. « Pourquoi dîtes-vous ça ? » Il ne voulait honnêtement pas que cette conversation aille plus loin, pour le bien d'Ollivander. James ne laisserait jamais échapper ou ne mentionnerait jamais quoique ce soit, pas plus que Remus mais James ne pouvait pas garantir la portée de Sirius, ici. Surtout quand Remus était concerné.
« Vous avez remarqué, n'est-ce pas, Mr Potter : les plus anciennes générations de Sang-Pur ont disparu après la guerre. Azkaban, conflits politiques, empires déchus, même de ridicules maladies moldues vous avez un assez large éventail de mésaventures et de malchance... » Ollivander laissa la phrase en suspens, comme s'il voulait dire autre chose. James n'était pas sûr de comprendre et il ne poussa pas le sujet plus loin.
« Je peux regarder ? » demanda soudain Remus, sortant James de sa confusion.
« Quoi ? » demanda James, les sourcils froncés.
« Le journal... » Les yeux de Remus étaient fixés sur le journal dans les mains de James. Il ne semblait plus prêter attention aux baguettes. « Je peux regarder la page que tu lisais ? »
James haussa les sourcils et le tendit, notant comme les mains de Remus commençaient à trembler tandis que ses yeux parcouraient les fragments de mots qu'il comprenait probablement. « Qu'est-ce qui ne va pas ? » Quand Remus ne répondit pas, James se leva pour lui toucher gentiment le bras. « Remus ? »
Remus sursauta. « Rien. » Il secoua la tête et rendit le journal à James. « Je veux rentrer à la maison maintenant. »
James cligna des yeux.
« Votre baguette est prête, Monsieur. Onze pouces, bois de rose le cœur est un poil de loup-garou à dos gris – des plus rares et illégaux que nous avons. »
XxxxX
Remus tremblait, incapable de comprendre quoi que ce soit.
Il était trop abasourdi pour bouger de sa place au sol, entouré de journaux qui dataient du temps de la guerre. La bibliothèque de Sirius possédait des archives de vieux journaux mais cela avait pris des siècles à Remus pour trouver les bons. Ceux qu'il avait passé des heures à fixer, à essayer de relier chaque mot et chaque lettre aux écritures sur le mur. Enfin, elles prenaient leur sens. Après des semaines passées à les fixer, à les regarder et essayer de se forcer à se souvenir du langage, il avait enfin découvert ce que voulaient dire ces écritures sur le mur.
Des noms, gravés dans la haine.
Des noms de Sang-Purs qu'Ollivander avait mentionné ruiné, tués et maudits jusqu'en Enfer et au-delà encore (1). Remus pouvait les lire clairement à présent chaque nom de chaque Mangemort. Certains étaient répétés, comme un mantra qui résonnait encore et encore jusqu'à ce qu'il reste coincé dans la tête. Jusqu'à ce que tout ce que vous pouviez voir soient ces noms voguant sous vos yeux, jusqu'à ce que vous ne soyez plus capable de dire où se trouvaient les réelles gravures et lesquelles étaient des reflets de répétitions.
Certaines étaient totalement neuves. Remus pouvait l'affirmer d'après la vive odeur de nouvelle magie – le genre qui doit encore pétiller et prendre une odeur de renfermé.
« Alors maintenant tu sais. Tu es du genre vif, hm ? »
Remus se retourna pour voir Sirius sur le seuil. Il aurait dû ranger. Remus aurait dû bouger tout ce désordre avant que Sirius ne rentre à la maison, mais une part de lui voulait cette confrontation. Voulait que Sirius explique ces noms et ces couches de haine construites au-dessus d'eux, voulait comprendre. D'autant plus qu'une part de lui voulait que Sirius cesse de l'ignorer, de sorte que Remus ne soit plus obligé de craindre chaque craquement du parquet ou souffle du vent.
« Sais-tu qui ils sont ? As-tu découvert ça aussi ? »
Remus hoche la tête et puis pose une question dont il connaît déjà la réponse. « C'est toi qui leur a fait ça ? »
« Ils ont tué mon frère. » cracha Sirius, comme si ça expliquait tout. Et c'était le cas.
Sirius marcha jusqu'au mur, passant à côté de Remus comme s'il était un fantôme. Sa main droite se leva, comme en transe, ses doigts traçant les rainures de chaque nom. Remus le fixait, tandis que les yeux de Sirius passaient de la colère à une folie grandissante ses poings se serrant au-dessus des gravures comme s'ils pouvaient frapper et abattre leur revanche simplement à travers ces murs.
« Il a un fils. » murmura Sirius, avec dans les yeux le reflet d'un seul nom. « De l'âge d'Harry, plus ou moins. » Lucius Malefoy. « Il ne méritait pas de vivre... »
« Mais tu l'as épargné. » compléta Remus, comprenant – comprenant enfin quelque chose. Sirius était cruel, mais pas toujours. Parfois, Sirius ne voulait pas être comme ça. Parfois, Sirius voulait être non-cruel mais l'être n'était pas toujours suffisant. « Et ceux-là. » murmura Remus doucement, passant ses mains sur les nouvelles gravures où la poussière ne s'était pas encore infiltrée. « Qu'ont-ils fait ? »
« Ils ont tué ta famille. »
Remus eut soudain l'impression d'avoir reçu une douche froide. « Tu... »
« Ils devraient mourir...Les gens qui ont fait devraient tous mourir. »
C'était la faute de Remus. Remus avait dit ça, n'est-ce pas ? Il avait demandé et souhaité que tous ces gens soient tués. Quand il avait été agenouillé devant ce qui avait été autrefois sa maison, tout ce qu'il avait désiré était la revanche que justice soit faite pour tout ce qui avait été cruel dans sa vie. Il avait désiré leur mort, l'avait implorée à ce même moment devant Sirius. Sirius, que Remus haïssait. Sirius, que Remus haïssait quand il le coupait avec des mots durs et brusques accès de violence. Sirius, que Remus haïssait quand il le touchait avec des doigts agiles et appelait son nom encore et encore quand ils couchaient ensemble. Sirius, que Remus haïssait quand il l'ignorait.
« As-tu peur de moi, à présent ? » demanda Sirius, ses lèvres s'arquant en un sourire amer. Ses yeux étaient effrayants, là où le soleil les touchait, les rendant plus argent que gris – l'argent qui brûlait la peau de Remus.
« Non. » Remus était heureux. D'une façon malsaine, tordue, Remus était heureux qu'ils soient morts. Il les voulait morts. « Non, je n'ai pas peur. » répéta Remus, fixant Sirius dans les yeux, maintenant le contact tandis qu'il se dirigeait vers Sirius. « Je n'ai pas peur. » Remus avança jusqu'à ce que leurs nez se frôlent et le gris des yeux de Sirius ne soit plus qu'un flou de couleurs. « Je n'ai... » Il appuya doucement ses lèvres contre celles de Sirius, forçant le passage tandis qu'il le plaquait au mur par les poignets pour le maintenir immobile. Remus se pressa contre lui, sa jambe s'insinuant entre celles de Sirius et se frottant contre l'érection croissante de Sirius délibérément, en un rythme familier. Remus se délectait des bruits que Sirius faisait et ses brusques inspirations à chaque fois que leurs langues se rencontraient. Remus était...
Sirius le repoussa durement. « Toi... » grogna-t-il. « Pourquoi tu ne résistes plus ? »
Remus fronça les sourcils. Je ne sais pas, aurait-il voulu dire. Je ne sais pas. Je ne sais jamais quand c'est toi. Je ne sais pas.
« Je t'ai demandé... » gronda Sirius, attrapant Remus par les épaules. « ...pourquoi tu ne résistes plus ! »
Le dos de Remus cogna contre le mur, chaque rainure des mots gravés pressant des empreintes d'agonie dans son dos meurtri. Remus tressaillit de douleur et immédiatement, les mains de Sirius le relâchèrent comme s'il avait été brûlé. « Va te faire foutre. » murmura-t-il, pressant ses mains contre sa poitrine, tandis qu'il s'éloignait d'un Remus confus. « Va te faire foutre ! Ne te fous pas de moi ! » hurla-t-il soudainement, son visage se tordant de haine et de colère. « Ne te fous pas de moi, connard ! Fais ce que tu es supposé faire. Agis comme tu es supposé agir. Ne te fous pas de moi. » Sirius donna un coup de poing au mur suffisamment violent pour qu'une fissure apparaisse dans le plâtre. « Va te faire foutre, Remus ! » Des deux poings, il frappa un peu plus le mur, agrandissant la fissure comme en vengeance. « Bordel. »
Sirius ne lança même pas un regard méfiant à Remus avant de sortir comme un ouragan.
Remus était laissé seul dans la chambre de Regulus. La chambre qui avait depuis longtemps perdu son maître mais avait accumulé des années d'agonie. Elle avait contenu la vengeance de Sirius pendant toutes ces années et à présent, Remus le réalisait avec un sentiment malade, elle contenait la sienne aussi. Il devenait une autre part de la folie Black qui suffoquait l'air que vous respiriez dans cette maison. Et soudain, Remus avait peur.
A deux heures du matin, quand Sirius n'eut toujours pas déverrouillé sa porte ou pénétré dans sa chambre, Remus partit pour la maison de James. Il avait le sentiment que James serait probablement incapable de l'aider, parce que Remus lui-même ne savait pas ce qu'il voulait. Tout ce qu'il savait, c'était qu'il ne comprenait plus rien et que, plus les limites de sa santé mentale et sa conscience devenaient floues, plus fort la peur le retenait prisonnier. Remus avait réellement peur.
XxxxX
James tritura ses mains, incertain, avant de prendre une profonde inspiration et ouvrir la porte du bureau de Sirius. « Sirius, je dois te parler. » Il hésita un peu, ses yeux passant du feu brûlant dans la pièce à la façon dont les yeux de Sirius l'examinaient prudemment, notant probablement le malaise de James et sa répugnance à se trouver là. « C'est important. » souligna-t-il, entrant et fermant la porte derrière lui avec un dernier coup d'œil dehors, juste pour être sûr. « Ce n'est pas à propos du boulot. »
« Non ? » demanda Sirius, même s'il était assez évident qu'il le savait déjà. Il bougea sa chaise de façon à faire à présent face à James, le menton posé sur ses mains et l'air légèrement indifférent.
« Non. » répéta James. « Écoute, Sirius, j'aurais dû t'en parler beaucoup plus tôt mais je suis toujours resté silencieux sur...et bien, tout. » Il soupira, fit courir une main dans ses cheveux. « Je ne sais pas pourquoi j'accepte ta folie et tes désirs. Je voulais croire que tu étais la même personne avec qui j'étais allé à l'école et fait des blagues. Je voulais croire que tu étais...sain d'esprit. Et je... »
« Tu me fais perdre mon temps, Jamie-boy. » dit Sirius d'une voix monocorde.
James eut un sourire amer. « Je vais faire partir Remus. » Un silence de plomb suivit la déclaration de James et James fut honnêtement surpris de ne pas recevoir de réaction plus violente. Peut-être que Remus avait eu raison Sirius se lassait vite de lui. « Si tu veux ruiner ta vie, tant mieux, mais je ne vais pas rester là et te regarder détruire... »
Les mots de James moururent tandis que son dos était balancé contre le mur et sa tête s'y cognait en tandem. Des étoiles dansèrent devant ses yeux et, avec un regard trouble, tout ce qu'il pouvait discerner était le visage de Sirius qui retenait un grognement animal.
« Je te tuerais ! » grogna-t-il, plaquant James contre le mur. « Encore un mot et je te tuerais ! »
« Vas-y. » cracha James, sentant soudain toutes ces années de colère qu'il avait refoulées déborder. « T'en as foutu en l'air tellement, pourquoi m'épargner, hein ? » Il se débattit contre la poigne de Sirius sur ses avant-bras. « Qu'importe ce que tu fasses, ça ne changera rien au fait que Remus va quitter Grimmauld Place au plus tôt. »
Les yeux exorbités, la veine de son front battant furieusement, Sirius hurla soudain « Il est à moi ! », saisissant James à la gorge. « Il fait ce que je veux ! Il reste où je veux ! Je suis son monde ! Sans moi... » La prise de Sirius se resserra et James pouvait sentir les doigts de Sirius s'enfoncer douloureusement dans sa jugulaire. « Sans moi, il ne serait rien. Il est à moi ! Alors, putain, ne me dis pas ce que je dois faire de lui ! Je ferais tout ce qui me plaira ! Il est à moi ! »
De furieux postillons atteignirent le visage de James et il pouvait sentir la folie de Sirius à travers ses doigts. James comprit que Sirius perdait l'esprit. Sirius était réellement en train de perdre l'esprit et si ce n'était pour les doigts de James qui s'échinaient à faire lâcher prise à Sirius sur sa gorge, James allait mourir. James allait réellement mourir – Sirius le pensait. Et cette prise de conscience fit bouillir le sang de James. Alors c'était comme ça ? Toutes ces années où James l'avait surveillé, avait pris soin de lui, essayé encore et encore de le ramener à ce qu'il était avant : est-ce que tout ça s'était évanoui au point que Sirius voulait ôter la vie de James dans un moment de folie ? Qu'avait fait James pendant toutes ces années ? Pourquoi était-ce Remus, qui ne valait rien, qui ne connaissait rien, qui était capable de toucher Sirius plus que James ? Pourquoi Remus était-il la seule personne qui pouvait voir au-delà de la cruauté et de la folie de Sirius et en ramener une personne que James ne reconnaissait même pas ? Pourquoi Remus ? Putain, pourquoi était-ce toujours Remus ? Et dans tout ce merdier, qui était James ?
« Il te hait ! » se surprit James à dire, sous le coup de l'impulsion. Il n'aurait pas dû. Dans sa tête, il y avait une part de lui qui lui suppliait d'arrêter, de simplement la fermer avant que tout ne lui explose à la figure. Mais sa bouche le devançait et sa contrariété troublait son jugement. « Tu penses que j'en fais une habitude de sauver toutes tes victimes ? » Il retourna un regard plein de défi à Sirius, l'observant tandis que les yeux gris clignaient de colère et de choc. « Remus m'a demandé ça et putain, tu peux me tuer tant que tu y es, mais je l'aiderais, juste pour te contrarier et casser ce putain de cercle de folie. Fous-toi dans ton putain de crâne qu'il va par-argh ! » James fut renversé par le soudain coup de poing dans son estomac, choqué quand il sentit le goût piquant du sang dans sa bouche.
« Je te tuerais ! » hurlait Sirius, une panique inattendue dans les yeux. « Je te tuerais ! Je te tuerais ! Si tu touches à un seul de ses cheveux, je te tuerais ! » Le visage de Sirius devenait de plus en plus rouge, son corps entier tremblait comme si on l'avait plongé dans de l'eau glacée. « Il est à moi. Tu ne peux pas me faire ça, James. Tu ne peux pas faire ça. Il est à moi. »
James regarda, horrifié, le corps entier de Sirius faiblir, ses genoux trembler jusqu'à ce qu'ils cèdent et il tomba aux pieds de James. Il rampait, réalisa James, trop effrayé pour même bouger. La respiration de Sirius se réduisait à de courts halètements, son corps se roulant lentement en boule tandis que son front touchait le sol, son nez pressé contre le marbre froid. A présent, il implorait un mantra de « Il est à moi. Il est à moi. Il est à moi. Il est à moi. Il est à moi. Il est à moi. Il est à moi. Il est à moi. Il est à moi. Il est à moi. Il est à moi. Il est à moi. Il est à moi. Il est à moi. »
James ne pouvait pas bouger. « Sirius, arrête ça. »
« Il est à moi. Il est à moi. Il est à moi. Il est à moi. Il est à moi. Il est à moi. Il est à moi. Il est à moi. »
« Sirius, arrête ça. Lève-toi. Tu as l'air ridicule. »
« Il est à moi. Il est à moi. Il est à moi. Il est à moi. Il est à moi. Il est à moi. Il est à moi. Il est à moi. »
« Sirius ! »
« IL EST À MOI ! » hurla Sirius avant d'avoir une quinte de toux, ses yeux se fermèrent et son corps se tendit avant de se relâcher complètement. Sirius ne bougea plus après ça, mais des frissons continuaient de parcourir son corps, faisant tressauter ses doigts légèrement.
Engourdi, James s'agenouilla à côté de lui, touchant avec précaution le flanc de Sirius et réalisant que Sirius s'était évanoui. James se sentait malade. Malade et en colère mais surtout, tellement, tellement malade. Écœuré par le tour qu'avaient pris les choses pour lui et Sirius et malade d'avoir dû jouer les médiateur dans le jeu d'échecs et de manipulation de Sirius et Remus. Il jeta un coup d'œil à la porte et ne fut pas du tout surpris de la voir entrouverte, Remus se tenant derrière elle et partiellement visible. Son visage était un masque impassible.
« Ne me fais pas recommencer. » James découvrit que sa voix se brisait et il se couvrit rapidement les yeux, de peur qu'ils ne le trahissent. « Putain, ne me fais jamais recommencer. »
« J'avais besoin d'être sûr. » répondit Remus, d'un ton presque contrit.
« Tu vas vraiment partir ? »
« Oui. »
Pour une raison ou une autre, ce "oui" sonnait plus fort qu'il n'aurait dû, presque comme si Remus l'avait crié à travers un Sonorus. Il retentissait et battait à ses tympas comme un douloureux écho, jusqu'à ce que James réalise que la douleur ne venait pas de ses oreilles mais de quelque part dans sa poitrine. Il ne voulait pas ça. James réalisa qu'il voulait ça mais qu'il ne voulait pas ça. « Ça le tuera. » James exprima sa pensée à voix haute et, incapable de même regarder Sirius ou même Remus. James n'avait-il pas été puni pour ça ? Depuis le début, James avait voulu ça au point que c'en était presque sournois. « S'il te plaît, ça le tuera. »
« Je sais. » répondit doucement Remus et il ajouta, presque comme après coup : « Désolé. »
XxxxX
Il faisait froid et chaud en même temps. Froid où le vent frappait son visage de façon vengeresse et où ses genoux pliés et jambes tendues se pressaient dans l'herbe humide. Et chaud où il pouvait sentir deux bras sous lui, le supportant à peine. Chaud aussi où il y avait un autre torse pressé contre le sien, le cœur battant à un rythme familier. Soixante-douze, soixante-treize, soixante-quatorze, soixante-quinze ; Sirius comptait. Soixante-quinze : juste un peu plus vite qu'un rythme cardiaque humain pour compenser la force musculaire accrue et la puissance. Sirius la connaissait il l'avait senti profondément en lui, au-dessus de lui, sous-lui, l'embrassant si férocement que parfois Sirius espérait qu'elle briserait ses os, juste un peu.
« Pars. » murmura Sirius, ne voulant pas ouvrir les yeux, ne voulant pas découvrir où il était ou ce qu'il faisait. Il se rappelait être au bureau, se rappelait les mots durs de James et l'austère vérité. Il se rappelait réaliser que c'était exactement ce qu'il avait voulu. Il avait voulu que Remus le tue, n'est-ce pas ? Ça avait le seul but de l'existence de Remus. Le but de Sirius avait été d'y pousser Remus pourtant, malgré tout ça, Sirius n'avait pas escompté aussi mourir de l'intérieur.
« Avant ça. » Sirius sentit Remus remuer. « Je veux demander pourquoi ? Que veux-tu réellement de moi ? »
« Je veux que tu partes. » murmura Sirius, détournant son visage et réalisant qu'il pouvait l'enfouir dans l'épaule de Remus pour se protéger du vent qui frappait de manière constante son visage. Il ne faisait pas si froid, pourtant, pensa-t-il. Le vent se faisait doucement plus chaud. « Si tu pars, alors, j'aurais eu tout ce que je voulais... » et rien du tout, fut ce que Sirius n'ajouta pas. « Pars, avant que je ne te tue. »
« Tu ne me tueras pas. »
Sirius haïssait sa confiance, haïssait que Remus sache que Sirius était incapable de le blesser à présent. C'était écœurant, à la fois la connaissance de Remus et la sensation de nausée qui obstruait sa gorge chaque fois que le visage meurtri de Remus revenait devant ses yeux. « Si je dois le faire, je te tuerais. Je n'ai plus besoin de toi. » Sirius se demanda combien ces mots pouvaient paraître cruels aux yeux de Remus. Blesseraient-ils Remus de la façon que la mort de ses parents l'avait affecté ce jour-là ? Sirius garda les yeux fermés, inspirant l'odeur d'air renfermé, pollué pour se distraire. Où étaient-ils ?
« Que voulais-tu de moi ? »
« Ce que je voulais ? » Sirius rit, pressant ses yeux contre l'épaule de Remus. C'était tellement stupide pourquoi cherchait-il la peau de Remus quand tout ce qu'il voulait c'était que le salaud parte afin qu'il puisse être dans son bouleversement paisible à nouveau. « Ce que je voulais c'était te briser. » Les mains de Sirius serrèrent la robe de Remus. « Je voulais te faire chuter jusqu'à mon niveau, que tu vives dans la honte et que tu comprennes que, qu'importe à quel point tu te venges, la revanche ne te débarrassera jamais de ton manque total de pouvoir et du dégoût que tu ressens à l'intérieur. » Sirius toussa à nouveau, se sentant soudain asphyxié et pris de vertiges. « Je voulais que tu aies pitié de mon existence pathétique et vide de sens et que tu la détruises. »
Quoi que Sirius attendait que Remus dise ne vint jamais. Sirius avait voulu que Remus riposte encore une fois, qu'il lui résiste encore un tout petit peu. Juste un tout petit peu.
« J'étais heureux. » dit finalement Remus et Sirius pouvait entendre les battements de son cœur accélérer légèrement à cause de la nervosité. Soixante-seize, soixante-dix-sept, soixante-dix-huit. « Quand j'ai vu ces noms...j'étais heureux. »
Sirius n'était pas sûr de ce que Remus voulait dire par là. Peut-être que Remus sentait que la vengeance n'était pas aussi sous-estimée que Sirius avait prétendu qu'elle l'était ou que Sirius avait échoué à l'écraser malgré tout ce qu'il avait fait. Ou était-ce juste aussi simple que les mots qui coulaient de cette bouche – que Remus avait été heureux de la mort de ces assassins ? D'une certaine façon, la seule pensée qu'il avait rendu Remus heureux le rendait heureux. C'était étrange.
Sirius se demanda pourquoi Remus était toujours avec lui, à reculer l'inévitable. Le temps semblait changer, devenir plus épais, plus lourd. Allait-il pleuvoir ? Sirius se demandait où il retrouverait des yeux d'ambre. Il se demanda, s'il regardait une dernière fois, juste un peu, le visage de Remus, ça voudrait dire qu'il n'était pas tout à fait fini. Qu'il n'avait pas rendu justice à Regulus, qu'il n'avait pas été un bon frère pour James ou un parrain pour Harry. Sirius ne voulait pas ouvrir les yeux, pas encore. Pas avant qu'il soit sûr que Remus soit parti.
« Pourquoi moi ? »
Sirius prit une brusque inspiration. « J'ai déjà répondu à cette question. »
« Non. » répondit Remus et Sirius pouvait entendre sa voix se durcir. « Pourquoi as-tu choisi de me prendre moi ? Il y en avait deux autres, ce jour-là. J'étais le plus faible, celui qui allait mourir de toute façon. Alors pourquoi moi ? »
« Je ne sais pas. » C'était un mensonge. Sirius savait. Il le savait alors et il le savait, plus que jamais, à présent. Il savait que c'était parce que je te voulais. Et soudain, il se sentit réellement vulnérable et faible. Plus faible qu'il ne s'était jamais senti toutes ces années et encore plus désespéré de sentir la peau pâle de Remus et les extrémités piquantes de mèches qui repoussent. « Vas-tu réellement partir ? »
« Je hais cette maison. » répondit Remus, comme si c'était une raison suffisante.
D'une certaine façon, ça l'était. « Il n'y a aucun moyen d'y échapper. » Sirius le saurait. Sirius y avait été piégé dès le jour où il était né. La maison avait eu Regulus, sa Mère, son enfance toutes les choses qu'il avait cherché à détruire et tout ce qu'il avait essayé de préserver à travers la vengeance. Cette maison était tout ce qu'avait Sirius et tout ce qu'il aurait jamais.
« Je hais cette maison. » répéta Remus. « Mais je ne te hais pas. »
Il n'avait même pas réussi ça Sirius était réellement pathétique. « Tu me hais. » essaya Sirius, se demandant s'il y avait une autre façon dont Remus pouvait penser à lui. Il se demanda comment faire autrement pour occuper et monopoliser les pensées de Remus. Que faudrait-il ?
« Je ne te comprends pas. »
Sirius ne put empêcher les éclats de rire qui grandissaient en lui et lui échappèrent. « Moi non plus. » ricana-il de façon incontrôlable contre le torse de Remus. « Putain, moi non plus. » Et il ne pouvait pas s'arrêter. Peut-être que c'était l'odeur de l'air – putride et gazeux – qui le faisait planer. Peut-être que c'était le fait qu'il y avait de pires façons de mourir que d'être poignardé dans le dos ou pointé avec une baguette. Ou peut-être que Sirius était juste ce que James prétendait : fou.
« Je veux que tu partes...avec moi. »
Le rire de Sirius mourut.
« Tu viendras ? Je veux... »
Quoi que Remus ait voulu dire fut englouti dans un cri strident, suraigu qui piqua Sirius d'effroi. Presque immédiatement, les bras de Remus se resserrèrent autour de lui, le mettant dans une impasse qui l'empêchait d'aller nulle part ailleurs. Sirius connaissait ce cri – il s'était efforcé de ne pas y prêter attention la moitié de sa vie et l'avait ardemment désiré l'autre moitié. Sirius connaissait ce cri – et cette fois, avant même que Remus ne puisse couvrir ses yeux, Sirius l'éloigna. Il savait enfin où ils étaient.
Grimmauld Place brûlait.
« NON ! » hurla Sirius, essayant de bouger, essayant de s'échapper, mais Remus le serrait trop fort. « NON ! NON ! NON ! Lâche-moi, salaud ! LÂCHE-MOI ! » Sirius se débattit encore, essayant de libérer ses mains, donnant des coups de pied et hurlant, se demandant quel sort pourrait éteindre un feu aussi gigantesque. Depuis combien de temps avait-il pris ? Pourquoi ne l'avait-il pas remarqué, pendant tout ce temps ? Cette odeur les nuages toxiques de fumée s'élevant au-dessus de la maison et obscurcissant le soleil. « LÂCHE-MOI ! Remus, s'il te plaît...s'il te plaît...Oh Dieu, s'il te plaît... ! » Mère hurlait à nouveau, comme en pleine agonie et cette fois, Sirius sentait les larmes s'accumuler dans ses yeux. Regulus était là, aussi. Mère et Regulus, tous les deux seul Regulus ne pouvait pas crier parce qu'il était mort. « S'il te plaît...s'il te plaît...s'il te plaît... »
« Pars avec moi. » dit Remus d'un ton bourru, tenant Sirius serré contre lui, bloquant les pieds de Sirius avec les siens de façon que Sirius ne puisse même plus donner de coups. « James dit...que je suis amoureux de toi. »
Sirius cessa de se débattre. Menteur.
Remus sécha les joues de Sirius grossièrement avec la paume de sa main avant de l'attraper par le menton et de le forcer à le regarder dans les yeux. Des yeux d'ambre que Sirius avait voulu dès la minute où il avait posé les yeux sur eux des yeux dans lesquels il se noyait quand son esprit semblait comme le manège d'une maison de fous ; des yeux qui à présent le perçaient et le forçaient à croire qu'il existait. Il était là. Il était là. Sirius était toujours là. Remus couvrit les yeux de Sirius à nouveau, bloquant Grimmauld Place, la lumière et toutes les autres choses sauf le contact de ses mains. « Pars avec moi. » murmura à nouveau Remus, cette fois, plus vivement.
Partir et aller où ? Sirius n'en avait plus rien à faire il n'avait pas le choix. Mère avait cessé d'hurler. Il n'avait nulle part ailleurs où aller et personne d'autre qui le voulait. Il acquiesça d'un air hébété.
Les mains de Remus avaient glissé des yeux de Sirius mais il gardait sa prise sur son corps de sorte qu'ils soient assis dos à torse les pieds de Sirius étaient coincés entre ceux de Remus et les bras de Remus serraient étroitement son torse. Sirius était forcé de voir Grimmauld Place brûler jusqu'à il n'en reste plus que des cendres.
Remus sourit et posa son menton sur l'épaule de Sirius. « Tu es à moi. »
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NdA : Ce qu'il est arrivé à Kreacher ? Je n'en ai vraiment aucune idée, honnêtement. Je pense que Remus l'a tué aussi :-o Je ne suis pas folle, pourtant...je le jure !
(1) Names of Purebloods Ollivander had mentioned, ruined, killed and possessed to hell and back : je n'ai pas réussi à trouver de traduction pré-existante pour "to hell and back" donc j'ai un peu brodé.
Je précise que j'ai en très grande partie traduit hier dans la soirée et que j'ai dû terminer vers 2h du matin. N'ayant pas la patience ni le courage de tout corrtement relire, retravailler et reformuler, vous vous retrouvez avec une traduction de qualité moins bonne que je le voudrais mais soit...Je suis malade, également, soit dit en passant, si ça peut m'excuser.
Enfin, voilà la fin de cette grande histoire...j'espère que vous avez aimé cette fic autant que moi et que je lui ai rendu justice en la traduisant =) Si vous avez un mot à retransmettre en particulier à l'auteur originale, donnez-le, je retransmettrais^^
Bonnes vacances =)
Sorn