Bonjour à tout le monde !

Me voici de retour (rapidement, comme promis !) ! Je ne peux plus me passer de vous )

Bonjour (et merci !) à tous les lecteurs qui me suivent depuis La Veuve Noire ! Comme promis, je suis là, avec ma nouvelle fiction. Je ne pensais pas avoir autant de reviews pour une première fiction, j'en suis bien contente et j'avoue que ça me pousse à publier celle-ci. J'espère que cette fiction ne vous décevra pas. Elle est différente de La Veuve Noire, mais le style, les caractères des personnages sont conservés. Il y a aussi pas mal de suspense, parce que j'aime bien vous faire mariner et lire vos hypothèses (parfois farfelues ^^) qui me donnent des idées de temps en temps.

Et bienvenue à tous ceux qui ne me connaissent pas. Vous verrez, je ne suis pas partisane des fictions à l'eau de rose, d'une Hermione niaise et d'un Draco-Apollon romantique et repenti dès les premières lignes. Ils ne seront pas éperdument amoureux l'un de l'autre dès le premier paragraphe. C'est un peu plus compliqué, heureusement ! J'essaie tant bien que mal de conserver les caractères tranchés des personnages de J.K. Rowling ainsi que les caractéristiques de son univers fantastique.

Comme pour la précédente fiction, j'ai la trame principale en tête. Cette fiction a été publiée sur un blog avant de l'être ici, mais il y a déjà quelques années. Je reprends donc l'intrigue, en complexifiant tout cela. Je vais rallonger les chapitres et corriger mes premiers jets d'écriture. Les publications ne devraient pas être espacées de mois entiers, je vous rassure. Je la finirai, même si cela prendra du temps. Cela dépendra de ma motivation, du travail que j'ai à côté aussi, évidemment.

Ce premier chapitre peut sembler banal, mais il ne fait qu'installer l'intrigue et l'ambiance de la fiction. Alors soyez patients !

Résumé : " Vous êtes un élément particulièrement doué, Miss Granger, ce qui est surprenant pour une enfant de Moldus !... C'est pour cela que le Seigneur des Ténèbres s'intéresse à vous... Ah oui, Draco a pour mission de vous surveiller étroitement..."

Couple : Hermione Granger/Draco Malfoy.

Disclaimer : Les personnages et l'univers appartiennent à J.K. Rowling.

Note : Cette fiction ne tient pas compte du sixième tome. Elle se déroule à Poudlard, durant la dernière année de nos héros. Notez bien que Dumbledore n'est pas mort. Rogue est professeur de potions. Les Horcruxes n'ont jamais existé.

Cette fiction n'a pu reprendre que grâce à Fiind-l0ve que je remercie pour ses supers idées, pour sa motivation et son écoute ! Poutoux poulpeux :*

N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez, à m'encourager si le cœur vous en dit et à me détruire si tel est votre point de vue ) Je réponds toujours aux reviews, avec beaucoup de plaisir. Vos commentaires me poussent réellement à continuer, ils me motivent et m'aident à rectifier certaines choses. Je peux ainsi avoir un retour sur mes chapitres et parfois corriger ou expliquer certains éléments. D'avance, merci !

Sur ce, bonne lecture !


Chapitre I : COURS PARTICULIERS


En sueur et les cheveux en bataille, Hermione Granger avançait à grandes enjambées sur la voie 9 ¾ en poussant son chariot. La pile de valises vacillait dangereusement. Non pas qu'elle soit en retard. Mais elle ne supporterait pas d'arriver après Malfoy dans le compartiment des Préfets-en-chef et d'endurer ses premières moqueries de l'année.

Parce qu'Hermione y avait longuement réfléchi. Dès qu'elle avait reçu son insigne de Préfète-en-chef cet été, la jeune fille s'était demandé qui était son homologue masculin. Plus elle raisonnait comme Dumbledore, plus l'hypothèse que ce soit Malfoy lui semblait – hélas ! – plus que plausible.

Hermione rentrait à l'instant d'un voyage dans le sud de la France avec ses parents. Son séjour ensoleillé expliquait son teint halé, sa tenue un peu légère pour le climat britannique et la montagne de bagages qu'elle transportait avec elle. Elle n'avait en effet pas eu le temps de miniaturiser le contenu de ses valises. Ses parents avaient choisi au dernier moment de partir en vacances en s'offrant un séjour de dernière minute sur internet. Hermione avait dû préparer en vitesse ses affaires pour la mer et pour Poudlard à la fois. Elle avait même pris congé de ses parents deux jours avant la fin du séjour afin de ne pas manquer le Poudlard Express. Puis des mésaventures à la douane magique lui avait valu cette arrivée précipitée à la gare de King's Cross.

Longeant le Poudlard Express, Hermione ne remarqua même pas ses amis qui lui firent de grands signes par la fenêtre d'un des compartiments. Le brouhaha était tel que la Gryffondor était totalement absorbée par le compartiment numéro 16, sa destination, où Minerva McGonagall, sous-directrice, avait donné rendez-vous aux deux Préfets-en-chef. Pressée, elle tentait de se frayer un chemin au milieu des mères en pleurs qui disaient au revoir à leurs rejetons. Quand elle y parvint enfin, elle hissa ses bagages dans le train et s'écroula sur sa banquette, à bout de souffle.

- Granger ! l'interpella une voix traînante et tant redoutée. Pousse ton bazar du milieu !

- Malfoy ! Quelle mauvaise surprise ! grogna Hermione d'une voix glaciale.

Elle ôta néanmoins ses bagages qui, effectivement, encombraient le passage. Malfoy en profita pour la déshabiller du regard. Sa peau dorée, ses sandales et son débardeur laissaient deviner des vacances au soleil. Malfoy s'attarda une seconde de trop sur sa jupe bleue qui dévoilait ses jambes bronzées.

- Pourquoi tu me regardes comme ça, Malfoy ? lança Hermione, les mains sur les hanches et le rouge aux joues.

- Je constatais simplement que les balais de nos elfes de maison sont mieux entretenus que tes cheveux ! se moqua Malfoy en pointant du doigt la masse touffue sur le crâne de son homologue.

Hermione lui lança un regard féroce puis s'assit sur la banquette, le plus loin possible de lui. Elle passa négligemment la main dans ses cheveux pour tenter de leur donner un aspect présentable et Malfoy ne put s'empêcher de ricaner.

Alors qu'elle s'apprêtait à répliquer, la directrice adjointe pénétra dans le compartiment. Elle les regarda tour-à-tour puis constata ironiquement :

- Je remarque que vous ne vous êtes pas encore étripés, toutes mes félicitations !

McGonagall prit place sur la banquette d'en face et rajusta ses lunettes sur le bout de son nez.

- Vous avez tous les deux reçu un courrier cet été vous informant de votre nouveau statut de Préfets-en-chef. Je vais vous donner maintenant vos premières instructions. Nous aurons une deuxième réunion avec le professeur Dumbledore demain soir. Vous êtes tous les deux tenus d'effectuer les rondes deux fois par semaine ensemble. Les autres rondes sont à la charge des Préfets, que vous superviserez. Vous devez en effet organiser leurs tours de garde et vous assurer que tout se déroule au mieux. Je vous encourage à faire le point de temps en temps avec l'ensemble des Préfets. En outre, votre insigne vous autorise à ôter des points aux élèves de toutes les maisons, dès maintenant. Je vous conseille vivement de ne pas abuser de ce droit, n'est-ce-pas, Mr Malfoy ?

L'intéressé lui jeta un regard noir.

- Votre nouveau statut vous oblige à adopter une conduite que j'exige irréprochable ! Vous êtes des modèles pour les autres élèves alors je vous suggère d'oublier vos querelles ancestrales, compris ?

Les deux Préfets hochèrent lentement la tête, à contrecœur.

- Vous serez chargés de certaines tâches exceptionnelles au cours de cette année. Vos directeurs respectifs, en l'occurrence le professeur Rogue et moi-même, sommes vos référents immédiats si un problème survient ou si une question vous tracasse. Vous aurez également à nous faire des comptes-rendus une fois toutes les deux semaines. Ces nouvelles responsabilités ne doivent pas vous autoriser à abuser de votre autorité. Je compte sur vous… Ah oui, vous logerez dans les appartements privés des Préfets-en-chef. Vous disposerez d'une chambre chacun ainsi que d'une salle de bain et une salle commune. Cela devrait vous obliger à cohabiter sans vous entretuer…

- Professeur ! Un lieu de vie commun ? Vous n'y pensez pas ? Gryffondor et Serpentard n'ont jamais pu… se révolta Hermione, scandalisée.

Draco semblait aussi heureux qu'elle à la perspective de devoir vivre ensemble.

- Miss Granger ! l'interrompit McGonagall d'un ton sec. Je ne tolérerai pas que vous discutiez cette décision qui est, par ailleurs, irrévocable! Suis-je bien clair, Miss Granger ?

- Oui, professeur, répondit Hermione d'une petite voix, se tassant dans son siège.

- Sur ce, bon voyage. Et n'oubliez pas de vous changer avant l'arrivée du train !

Dès que le professeur sortit du compartiment, Draco émit une sorte de grognement bestial afin de signaler son mécontentement. Hermione lui répondit par un soupir à fendre l'âme pour marquer son agacement. Elle plongea son regard dans le paysage qui défilait à toute vitesse par la fenêtre.

La Gryffondor se remémora mot à mot les instructions de McGonagall. Le choix du Dumbledore était clair comme de l'eau de source. Il avait nommé, en toute logique, Hermione Granger au poste de Préfète-en chef. Le deuxième poste avait été attribué stratégiquement à Draco Malfoy et ce, pour plusieurs raisons. D'abord, Dumbledore et McGonagall comptaient sur Hermione pour surveiller le Serpentard. Ils lui attribuaient par la même occasion un nouveau lieu de vie, loin des dortoirs des Serpentards. En outre, ils enfermaient Malfoy dans un statut qui l'obligerait à bien se conduire, à se conformer à certaines règles et à rendre des comptes. Les professeurs gardaient ainsi un œil sur le jeune homme. Nul n'ignorait que son père était le bras droit de Lord Voldemort. Enfin, en les forçant à cohabiter ensemble, Dumbledore espérait atténuer les tensions entre Gryffondor et Serpentard. Les Préfets-en-chef, comme l'avait souligné la sous-directrice, montraient l'exemple. Hermione se demanda même si Dumbledore n'avait pas le culot d'espérer qu'elle ait une influence positive sur Draco, quitte à l'extirper des idées sombres des Mangemorts. Sauf qu'il oubliait un détail colossal : elle détestait Malfoy de toute son âme !

Dix minutes plus tard, Draco interrompit sa réflexion :

- Tu n'es pas très convaincante dans le rôle de l'élève contestataire, Granger ! Tu t'écrases si facilement devant les professeurs, en parfaite petite Miss-je-sais-tout que tu es…

Il est sournois, songea-t-elle, vexée. Elle s'interdit de tourner les yeux vers lui. L'indifférence froide et totale.

Mais c'était sans compter sur Malfoy.

Ce dernier se leva et s'assit à côté d'elle. Rouge de colère, il lui agrippa violemment les poignets pour l'empêcher de prendre sa baguette.

- Regarde-moi quand je te parle, Granger ! lui ordonna-t-il d'un ton cinglant.

- Tu me fais mal, Malfoy ! balbutia Hermione, essayant de le repousser.

- Tu n'es qu'une vulgaire Sang-de bourbe, ne l'oublie pas ! cracha le Serpentard, les yeux luisants de rage. Je ne tolèrerai pas que tu m'ignores ! Tu es faible, Granger !

Sur ce, Malfoy la poussa brusquement, se leva et sortit du compartiment sans un mot de plus. Hermione souffla lentement afin d'apaiser les battements de son cœur affolé. Malfoy lui avait fait peur et elle n'avait pas su se défendre. La Gryffondor se maudit intérieurement et se promit de ne plus le laisser prendre le dessus. Elle était assez intelligente pour lui faire face. Vivre avec lui pendant un an allait être un enfer. Elle aurait dû refuser ce maudit poste de Préfète-en-chef !

Hermione se changea rapidement avant que son homologue n'ait la mauvaise idée de revenir. Elle accrocha avec une pointe de fierté son insigne de Préfète-en-chef sur sa poitrine. Puis elle miniaturisa enfin le contenu de ses valises afin de rejoindre ses amis dans leur compartiment. Elle n'avait plus rien à faire avec Malfoy.

Sur le point de sortir du compartiment, Hermione eut une idée brillante. Elle descendit l'énorme valise de Malfoy. Comme celle-ci était bouclée, elle s'acharna avec sa baguette pour forcer les sortilèges de verrouillage. Quelques minutes plus tard, la valise s'ouvrit et Hermione lança un sort explosif à l'intérieur. Toutes les affaires du Serpentard s'éparpillèrent dans le compartiment des Préfets-en-chef. Ses chaussettes, ses livres, ses caleçons tapissaient le sol et les banquettes. Malfoy allait rentrer dans une rage folle mais elle ne put retenir un petit sourire victorieux en contemplant ce capharnaüm. Elle était juste déçue de ne pas assister à sa réaction quand il découvrirait la scène. Mais comme elle n'était pas suicidaire non plus, elle ne s'attarda pas dans le compartiment et s'empressa de rejoindre ses amis.

Plusieurs surprises l'attendaient. Hermione avait passé deux semaines en juillet, pour l'anniversaire d'Harry, au Terrier. Depuis, il semblait qu'elle avait manqué certains changements… D'abord, Harry et Ginny se tenaient timidement la main. Hermione s'en doutait depuis quelques mois déjà. Elle ne commenta donc pas la scène. Par contre, l'autre couple lui arracha un cri de surprise.

Ronald Weasley et Padma Patil semblaient soudés l'un à l'autre, tels deux aimants.

- Vous… Je…

Hermione ne savait pas comment se sortir de ce pétrin. Surtout que son ébahissement n'était nullement dissimulé.

- Bonjour, Hermione ! la salua timidement Padma.

Quant à lui, Ron était rouge comme une pivoine et ne semblait pas capable d'articuler un mot.

- Ca fait longtemps ? demanda simplement Hermione en s'asseyant sur une place libre, entre Neville et Luna.

- Une semaine ! roucoula fièrement Padma en se serrant encore plus fort contre le rouquin. Nous nous sommes envoyé des lettres durant tout l'été et nous nous sommes enfin donné rendez-vous au Chaudron Baveur la semaine dernière et…

- C'est bon, Padma… grogna Ron, à présent pourpre.

Hermione hocha la tête en guise d'acquiescement. La rubrique « les amoureux de l'été » était close. Elle eut la nette impression que la présence de la Serdaigle gênait les autres. La conversation était banale et la joie de se retrouver n'était pas au rendez-vous. Chacun semblait réservé. Sauf Padma et Ron, étroitement entrelacés.

- … et McGonagall m'a dit que la décision de Dumbledore était sans appel ! acheva de raconter la Gryffondor à ses amis. Vous vous rendez compte ? Je vais devoir supporter la fouine pendant une année entière !

- Ca va être l'enfer ! prédit Harry.

- Tu pourrais peut-être aller voir directement Dumbledore, non ? suggéra Neville.

- Je… commença Hermione.

- Dumbledore est complètement fou ! s'insurgea Ron. Si jamais Malfoy lève la main sur toi, je…

- Ne t'inquiète pas, Ron, je saurai me défendre ! le rabroua-t-elle gentiment, quand même contente que ses amis s'inquiètent pour elle.

Ses amis avaient raison, aucun recours ne semblait envisageable. Hermione allait devoir endurer Malfoy et ses sarcasmes et surtout s'organiser pour l'éviter le plus possible.

Alors que Luna décrivait son expédition en Alaska avec son père à la recherche des Nargoles, un Malfoy furibond ouvrit la porte du compartiment à toute volée.

- Granger ! gronda-t-il.

Tous les occupants du compartiment eurent le réflexe de pointer leur baguette magique sur le Serpentard.

- Qu'est-ce qu'il y a Malfoy ? demanda Hermione comme si de rien n'était, alors qu'elle savait pertinemment pourquoi Malfoy était là.

- Ne fais pas semblant Granger ! Je te conseille d'aller ranger sur-le-champ ou… tonna Malfoy en pointant sa baguette sur elle.

- … ou tu ferais mieux de déguerpir si tu ne veux pas être défiguré à vie ! termina Harry d'un air inquiétant.

Alors le Serpentard réalisa que sept baguettes magiques le menaçaient. Il poussa un juron et lança à Hermione :

- Je me vengerai, Granger !

- Je ne vois pas du tout de quoi tu parles… feignit-elle d'un air innocent.

Draco fit volte-face en lançant un chapelet d'insultes bien senties. Hermione s'autorisa un petit sourire de victoire alors que ses amis la fixaient avec des yeux ronds, abasourdis.

- Pourquoi est-il venu ? Tu lui as fait quelque chose ? l'interrogea enfin Ginny.

- Oh, j'ai juste vidé sa valise dans le compartiment…

Ron s'esclaffa les autres la félicitèrent. Une fois la crise de fou rire passée, Harry lui conseilla plus sérieusement :

- Tu n'aurais pas dû, Mione… Malfoy ne lance pas des menaces en l'air…

- Je sais ! admit Hermione en levant les bras au ciel. Mais c'était tellement tentant ! Vous avez vu sa tête ?

- Tu t'en es bien sortie, je trouve ! déclara Luna en regardant par la fenêtre. Heureusement que nous étions là…

Hermione émit un petit rire forcé. Même si elle ne voulait pas l'admettre à haute voix, Luna avait raison. Sauf qu'elle l'avait formulé très clairement et que la Gryffondor s'en serait bien passé.

Le reste du voyage se déroula sans encombres jusqu'à Poudlard. Là, les jeunes sorciers se séparèrent. Ron et Hermione devaient conduire les premières années au château dont la silhouette se découpait dans la pénombre du soir.

La cérémonie de la Répartition précéda le discours tant attendu de Dumbledore. Hermione l'écouta attentivement, à l'affût d'un détail important. Comme elle s'y attendait, le directeur insista sur les temps sombres à venir et l'entraide nécessaire pour survivre. L'unité était le maître-mot de l'année. Aussi précisa-t-il que les rivalités entre maisons seraient fermement et systématiquement sanctionnées cette année. Hermione ne put s'empêcher de jeter au même instant un coup d'œil vers la table des Serpentards. Malfoy lui lança un sourire carnassier qui la fit frissonner. Elle détourna rapidement la tête.

Dumbledore acheva son discours sur la liste des objets interdits se trouvant dans le bureau de Rusard. Il introduisit ensuite le nouveau professeur de Défense contre les Forces du Mal :

- Je vous présente Remus Lupin, que la plupart d'entre vous ont déjà eu comme professeur !

Des applaudissements nourris s'élevèrent de la table des Gryffondors alors que les Serpentards le sifflaient copieusement. Hermione remarqua qu'il avait l'air usé. Des cernes noirâtres soulignaient son regard fatigué. Lupin adressa un faible sourire à Harry et à ses amis.

Puis Dumbledore frappa dans ses mains et des mets appétissants apparurent de nulle part, emplissant les tables sous les yeux émerveillés des plus jeunes. Un brouhaha joyeux accompagna le début du repas. Comme s'il n'avait pas mangé depuis des mois, Ron se jeta sur la nourriture, alors que Ginny le contemplait d'un air affligé.

- Il va être l'heure de nous quitter, annonça Dumbledore lorsque chacun fut rassasié. Avant, je voulais vous présenter vos deux nouveaux Préfets-en-chef, Hermione Granger et Draco Malfoy.

Les deux susnommés se levèrent et s'affrontèrent du regard alors que les élèves les applaudissaient autour d'eux.

- Je vous souhaite une excellente nuit et une bonne digestion! acheva le professeur Dumbledore avec un éclair de malice dans le regard. Avant que les Préfets ne guident les premières années vers leurs dortoirs respectifs, je demande à Harry Potter et à Hermione Granger de venir me rejoindre…

Harry leva un sourcil d'étonnement. Il échangea un regard avec Hermione qui haussa les épaules : elle non plus ne savait pas pourquoi le directeur les convoquait.

- Pourquoi il vous a appelé tous les deux ? demanda-t-il d'un ton envieux.

- Je ne sais pas, Ron ! s'agaça Hermione.

Ron n'aimait pas être laissé de côté. L'air bougon, il suivit les autres Préfets.

Harry et Hermione rejoignirent le professeur Dumbledore dans une petite salle contiguë à la Grande Salle. S'y trouvaient également McGonagall et Rogue.

- Bonsoir Miss Granger, bonsoir Mr Potter. Asseyez-vous, je vous en prie…

Mal à l'aise, les deux jeunes gens s'exécutèrent.

- Minerva, Severus et moi-même vous avons beaucoup observés ces derniers mois. Nous avons remarqué que vous êtes tous les deux des élèves brillants et que vous avez des prédispositions pour certaines matières. En concertation avec plusieurs de vos professeurs, nous avons décidé de vous donner des cours supplémentaires.

- Mais professeur… commença Hermione qui estimait que c'était une contrainte supplémentaire qui ne l'avantagerait en rien pour ses ASPIC.

- Laissez-moi terminer, Miss Granger ! l'interrompit Dumbledore avec un clin d'œil bienveillant. Je sais que vous avez déjà beaucoup de travail, en plus de votre rôle de Préfète-en-chef. Mais vous êtes une élève très intelligente, Miss Granger. Je ne doute pas que vous parviendrez à vous organiser. Il n'y pas de meilleur moment que durant vos études pour exploiter ces capacités exceptionnelles ! Mr Potter, vous apprendrez, dans le plus grand secret, à devenir Animagus avec le professeur McGonagall. Minerva a détecté certains signes qui ne trompent pas, d'autant plus que votre père était aussi Animagus… Cette protection supplémentaire ne sera pas négligeable face à Lord Voldemort…

Hermione hocha lentement la tête : c'était donc cela… Le directeur avait un autre motif en tête : une préparation à la bataille finale, celle qui opposerait Harry à Voldemort… Quant à lui, Harry ne semblait pas mécontent de cette nouvelle. Minerva McGonagall lui adressa un bref signe de tête. Pour sa part, Hermione redoutait ce que Dumbledore et Rogue – puisqu'il ne restait plus que lui ! – lui réservaient…

- Miss Granger, reprit Dumbledore en lissant sa barbe. Vous apprendrez l'occlumancie avec le professeur Rogue. Vous aurez cours un soir par semaine.

La Gryffondor grimaça : autant de temps passé à apprendre à fermer son esprit ne l'aiderait en rien à avoir ses ASPIC. D'autant plus que des séances individuelles en tête-à-tête avec Rogue n'avait rien de réjouissant. Ce dernier semblait aussi enchanté qu'elle par cette perspective.

- J'ai bien conscience de vous imposer une charge de travail supplémentaire ! admit Dumbledore en fixant avec insistance Hermione par-dessus ses lunettes en demi-lune. Mais nous ne vous le proposerions pas si nous ne vous en avions pas jugés capables !

Hermione poussa un soupir résigné.


Mois de janvier.

- Sang-de-bourbe !

- Crotale !

- Rat de bibliothèque !

- Veracrasse !

- Miss je-sais-tout !

Avec son éternel petit sourire satisfait, Draco contempla son homologue se mettre dans tous ses états. Le Serpentard adorait la faire enrager et elle se montrait souvent à la hauteur. Rien ne pouvait lui faire plus plaisir, en vérité. Il lui pourrissait la vie et cette perspective le réjouissait au plus haut point !

Hermione s'enferma dans sa chambre. Malfoy l'humiliait et parfois, elle entrait dans son jeu sans le vouloir. S'affalant sur son lit, la Gryffondor réalisa qu'il la poussait à avoir de la répartie. Elle avait changé, quelque part. Les Serpentards et même Ron l'avaient aussi entraînée à avoir du répondant. Son caractère était plus vif, bien que les joutes verbales n'en soient pas l'unique cause.

La jeune sorcière grommela quelques mots grossiers quand elle vit l'heure. Elle avait rendez-vous avec Rogue dans dix minutes et les exercices imposés n'étaient pas faits. Cette année, elle était surchargée de travail et ne trouvait pas toujours le temps pour ses cours particuliers. Harry semblait s'être bien mieux accommodé qu'elle. Mais lui ne subissait pas les remarques désobligeantes du maître des potions qui se montrait très exigeant ! Quant à lui, Ron vivait mal les privilèges de ses deux amis. Il se rabattait sur sa liaison avec Padma Patil et délaissait souvent ses deux amis, comme pour leur faire payer inconsciemment ce régime de faveur.

Elle dévala les escaliers quatre à quatre pour atteindre au plus vite les cachots. Elle frappa à la porte du bureau de Rogue.

- Entrez, Miss. J'ai la joie de vous annoncer que je n'ai plus rien à vous apprendre en matière d'occlumancie.

- Pardon ? bafouilla Hermione, surprise et heureuse à la fois car, ainsi, le professeur ne se rendrait pas compte qu'elle n'avait pas fait ses devoirs.

- Vous m'avez parfaitement entendue, Miss Granger ! Dumbledore m'a maintenant demandé de vous enseigner la légilimancie. Ne croyez pas que cela m'enchante…

- Mais professeur, c'est impossible. Il faut des années pour devenir un bon occlumens !

- Vous aimez qu'on vous lèche les bottes, Miss Granger, comme tous les Gryffondors... chuchota Rogue de sa voix mielleuse. Vos facultés sont exceptionnelles, Miss Granger. Je n'ai rien à vous apprendre de plus !

Hermione se tut, encore sous le choc. Rogue était un occlumens de haut niveau. Cela signifiait que la jeune fille avait des prédispositions hors du commun pour cette matière. Pas peu fière, Hermione adressa un sourire éblouissant à son professeur.

- Pour commencer, vous allez devoir oublier tout ce que je vous ai enseigné sur l'occlumancie ! Si vous ne faîtes pas abstraction des principes fondamentaux de l'occlumancie, la légilimancie vous fermera ses portes ! D'ailleurs, de très bons occlumens sont souvent de bien piètres légilimens ! Et inversement. Mais quelques uns atteignent un niveau remarquable dans les deux domaines !

Ce fut épuisée qu'elle revint de son cours. La légilimancie était difficile. Le plus ardu était de passer d'un domaine à l'autre. L'occlumancie était à l'exact opposé de la légilimancie. Et Rogue avait cherché à lui faire payer son petit sourire de fierté. Il s'était montré implacable et ne l'avait congédiée qu'à une heure tardive.

En rentrant dans sa salle commune, son vœu le plus cher fut de ne pas croiser son aimable colocataire. Ils avaient été nommés tous deux au début cette septième année d'étude au poste de Préfets-en-chef et partageaient leurs appartements. Son souhait ne fut pas exaucé. Malfoy semblait l'attendre, affalé sur un fauteuil. Dès qu'il la vit, il bondit et l'empêcha de regagner sa chambre, s'adossant contre la porte de la chambre d'Hermione. La Gryffondor ferma les yeux pour garder son calme. Apparemment, Malfoy s'était fait une règle d'or cette année : surgir exactement au moment où il pourrait énerver le plus son homologue !

- Tu étais où ? la questionna-t-il d'un ton suspicieux.

- En quoi cela te regarde ?

- Nous vivons ensemble, Granger ! J'ai le droit de savoir où tu vas ! insista le Serpentard.

C'était devenu une litanie depuis plusieurs semaines : où allait donc son homologue durant une soirée entière ? Malfoy cherchait à percer ce mystère en harcelant Hermione à chaque fois qu'il le pouvait.

- Laisse-moi passer ! Je n'ai pas à répondre à ton interrogatoire ! s'exclama Hermione en haussant le ton.

- Certainement pas ! refusa Draco avec un sourire en coin, les bras croisés.

La jeune sorcière réalisa que s'il n'avait pas de réponse, il ne la laisserait pas tranquille. Son petit jeu durait depuis trop longtemps. Elle était fatiguée, irritée et souhaitait simplement se blottir dans ses couvertures, au calme.

- J'étais avec Rogue, voilà, tu es content ? lâcha-t-elle, entre ses dents, songeant qu'elle signait probablement son arrêt de mort.

- Tu trompes la belette avec un prof ? Dis-moi Granger, c'est excitant ? susurra Malfoy sur le ton de la confidence.

Hermione crut qu'elle allait s'étouffer de rage. Malfoy la harcelait avec sa pseudo-liaison avec Ron alors que celui-ci sortait avec Padma, ce dont l'école entière était au courant tant leurs embrassades langoureuses n'échappaient à personne ! La Gryffondor poussa le Serpentard qui riait à gorge déployée. Elle se déshabilla en grognant contre elle-même : elle aurait dû inventer autre chose ! Maintenant, Malfoy allait en faire ses choux gras !

Le lendemain matin, Hermione se réveilla doucement. Elle lança sur ses cheveux un sort de lissenplis afin de les coiffer et surtout pour ne pas donner une raison de plus à Malfoy de se moquer d'elle. La jeune fille se maquilla légèrement après avoir enfilé sa tenue réglementaire puis descendit dans la salle commune des Préfets-en-chef pour ramasser ses livres sur la table de travail. Par chance, Malfoy n'était pas là et elle échappa à ses sarcasmes. Elle rejoignit ses amis au petit déjeuner mais eut la mauvaise idée de diriger son regard vers la table des Serpentards. Draco lui fit un clin d'œil et articula exagérément un mot qu'elle ne put entendre mais qu'elle comprit aussitôt : potions. En effet, suivait un cours de potions de deux heures en commun avec les Serpentards. Rogue les avait placés côte à côte "pour l'exemple", "pour la bonne entente entre les maisons" dès le début de l'année. Et le cours de potions était devenu un enfer.

Hermione se calma et prit sa place en face du bureau de Rogue. Malfoy fut d'abord surpris car il s'attendait à la voir énervée. Puis il sourit. Il se pencha à son oreille et lui glissa :

- Une nouvelle tactique, Granger ? Mais tu ne parviendras pas à me faire reculer...

- De quoi tu parles, Malfoy ? chuchota-t-elle en souriant.

- Tu as beau paraître calme, je sais que tu bous à l'intérieur !

- Vraiment ?

- Oui, et tu vas craquer avant moi !

Et Malfoy tint parole et ne lésina pas sur les moyens.

- Alors, Granger, comment va la belette ?

- Demande-le lui, il est juste derrière toi ! répondit Hermione, toujours placide.

- Il paraît que tu es jalouse de Padma ! En tout cas, c'est ce que raconte toute l'école...

- Croyez bien ce que vous voulez...

- Dis-moi, Granger, qu'est-ce que ça fait d'être toute seule alors que tes deux sous-fifres sont casés ? Tu vas finir vieille fille, tu sais !

S'apercevant qu'Hermione ignorait ses provocations, Draco passa aux choses sérieuses. D'ordinaire, Granger se montrait moins persuasive. Elle ressemblait plus à une boule de nerf qui tentait de se contenir qu'à l'image d'élève modèle qu'elle essayait de se donner. Granger symbolisait pour le Serpentard une sorte de défi permanent. Elle était son souffre-douleur favori et, de surcroît, elle avait du répondant, ce qui l'amusait bien plus que la Miss-je-sais-tout impassible ! Le Serpentard lui subtilisa donc quelques ingrédients nécessaires à la préparation de la potion. Hermione perdit son sourire, récupéra son mucus de Veracrasse à l'aide d'un sortilège d'attraction et lança quelques sorts qui empêcheraient son voisin envahisseur de perturber son travail.

Dépité par son manque de zèle, Draco Malfoy passa à la vitesse supérieure. Il jeta dans le chaudron de sa voisine une pousse de gingembre supplémentaire. Le contenu explosa. Elle entra dans une telle fureur qu'Harry dut lui subtiliser sa baguette pour éviter qu'elle ne réduise Malfoy en cendre. Rogue l'exclut de son cours et ôta cinquante points à Hermione qui hérita également d'un bon zéro.

- Vous vous croyez où, Miss Granger ? avait-il susurré de sa voix doucereuse et pourtant menaçante. Vous êtes Préfète-en-chef, me semble-t-il... Est-ce ainsi que vous montrez l'exemple ? En attaquant l'un de vos camarades durant mon cours ? Votre intelligence n'a d'égal que votre arrogance ! Vous écopez également d'une retenue, Miss Granger !

Hermione avait ramassé ses affaires et était sortie du cours comme une furie, les larmes aux yeux.

Durant le cours de sortilèges, Flitwick s'évertua à leur inculquer les bases d'un sort complexe : l'elemento. Changer un élément en un autre. Hermione n'écoutait pas : elle maîtrisait le sortilège depuis deux ans. Elle en profita pour se calmer, après sa colère mémorable contre le Serpentard, et réfléchit à son avenir. Après les ASPIC, que deviendrait-elle ? Son désir le plus cher était de voir Voldemort vaincu pour ensuite vivre en paix. Alors elle deviendrait peut-être Médicomage, ou professeur. En attendant, elle devait changer de l'eau en feu, comme venait de le lui demander Flitwick.

- La pierre s'est effritée ! jubila Ron en sortant du cours.

- Elle était censée se changer en vent ! Et en plus, tu as éternué dessus ! rétorqua Hermione, agacée par sa prétention.

- Ça va ... Puisque tu es si intelligente, tu nous apprendras ? lança Ron, vexé.

- Si vous voulez... fit-elle en haussant des épaules.

Harry et Hermione ne s'attardèrent pas dans le couloir, tentant d'éviter les embrassades de Ron et Padma. Sa petite amie l'attendait à chaque intercours et ils ne manquaient aucune occasion pour se retrouver. Les deux amis prirent sans y penser le chemin du parc. Il y faisait froid en ce mois de février. Le vent glacial s'immisça insidieusement à travers les couches de vêtements enfilés. Mais ils n'en avaient cure : le parc était désert et se promener en silence leur faisait du bien, à l'un comme à l'autre. Perdus dans leurs pensées, aucun d'eux ne s'aperçut que leurs pas les menèrent jusqu'à la lisière de la Forêt Interdite. Ils s'assirent à proximité d'un arbre immense qui les protégeait quelque peu du vent.

- Malfoy me pourrit la vie ! soupira Hermione. Il est allé trop loin en potions !

- Ce n'est pas bien méchant, Hermione ! répondit Harry pour tenter de dédramatiser.

- Pas bien méchant ? s'insurgea la jeune fille. J'ai hérité d'un zéro, d'une retenue et de cinquante points en moins ! Sans parler de la honte que...

- Il n'y a aucune honte à avoir ! Tout le monde sauf Rogue a vu ce qui s'était passé ! Je suis même certain que Rogue s'en est aussi aperçu !

Hermione eut un faible sourire.

- C'est bien possible...

- On a vraiment un emploi du temps surchargé ! nota Harry. Entre mes entraînements de Quidditch et les cours de McGonnagall, je n'ai guère de temps à consacrer à Ginny !

- Et moi, le peu de temps que j'ai de libre, Malfoy s'évertue à me le gâcher !

Ils rirent doucement tous les deux : ils formaient une belle équipe de bras cassés ! Aucun d'eux ne le formula mais la présence de Ron leur manquait. Ils regagnèrent le château sans ajouter un mot.

Hermione monta jusqu'au sixième étage, où se situait l'entrée de ses appartements. Elle donna le mot de passe à un moine ivre et pénétra dans sa salle commune. Draco l'attendait de pied ferme et l'accueillit en brandissant un parchemin.

- Tu es partie comme une furie tout à l'heure ! Rogue n'a pas eu le temps de te donner ça !

- La faute à qui ? hurla-t-elle, à nouveau en colère. Tu m'as gâchée ma potion ! J'espère que tu es allé expliquer au professeur Rogue ce qui s'est passé !

- Non, ça, c'est ce que toi tu aurais fait ! ricana Draco. Je t'avais dit que tu craquerais avant moi !

- Tu es puéril, Malfoy !

- Non, c'est de ta faute ! Si tu ne m'avais pas ignoré, je n'aurais pas cherché à te faire réagir ! Tu ne dois ce zéro qu'à toi !

Elle s'étrangla de rage face à tant de culot. Que répondre face à tant de mauvaise foi ?

- Tu veux bien me donner cette lettre Malfoy ?

- On dit s'il te plaît Granger !

- S'il te plaît Granger ! répéta-t-elle sur le même ton.

- En fait non, je ne veux pas te la donner ! Je peux te la lire par contre !

Hermione étouffa un cri de rage et tenta de lui subtiliser la missive. Mais comme il mesurait approximativement une tête et demie de plus, ce fut une tentative vouée à l'échec. Malfoy, jubilant, lui lut donc le bout de parchemin, espérant glaner quelques informations.

Miss Granger,

Je souhaite vous parler ce soir à 19h, dans mon bureau.

S. Rogue.


Voilà les amis !

Alors, que pensez-vous de ce premier chapitre ? Je me suis régalée avec les joutes verbales des deux protagonistes ^^ Ce chapitre installe l'ambiance, vous aurez des rebondissements dès le chapitre suivant :)

Maintenant, faites votre part du boulot ! A vos claviers !

Poutoux poutoux