HEARTLESS

De retour, pour la fin, cette fois.

Quelques remerciements s'imposent, je crois.

Alors merci infiniment à Manon, MiaSa, DramioneForever700, Mlle Ganou, Nesta et Serena38. Je n'ai toujours pas assez comprit le fonctionnement de ce site pour savoir comment vous répondre, mais j'y travaille, je vous le promets.

Et je me ferai un grand plaisir de vous noyer sous les remerciements dès que ce sera le cas.

Et un gros merci à estrella'zz pour son commentaire qui m'a littéralement fait sauter au plafond. (D'ailleurs, concernant le commentaire que tu as laissé sur mon autre fiction, au sujet de JKR qui comptait mettre Drago avec Hermione... C'est une amie qui me l'a apprit, et je te jure que si je nous n'avions pas été à la terrasse d'une place bondée de monde, j'aurais hurlé – ' Non mais, Ron... Sérieusement ? En tout cas, merci encore pour tes adorables reviews.)

Un grand merci également à toutes celles qui ont pu lire cette histoire, sans se faire connaître pour autant...

Bonne lecture...


JAMAIS D'EUX SANS TOI


J'aurais probablement du me crever les yeux, tout comme j'aurais du lui arracher le cœur.

J'aurais du... La désosser, la mutiler, la brûler ou la faire disparaître dans un fulgurant éclair vert qui aurait déchirer mon âme pour toujours.

Ouvrir mes propres entrailles pour en extraire le monstre en moi, caché quelque part. Éclater ma boite crânienne pour que cesse tout pensées. Ouais, j'aurais du.

Mais je n'ai rien fait. Je n'ai pas pu. Ni faire taire ces pensées que je ne peux contrôler, ni la faire disparaître, à jamais. Il y avait pire, cependant.

Pire, parce que le monstre en moi ne voulait que d'avantage d'elle. Pire, parce que je n'avais jamais été aussi conscient de sa présence. Pire, parce que rien ne pouvait la chasser de ma tête.

Pire surtout : L'ombre ténu, dans le creux de son cou. Ma folle envie de la toucher, de ma mordre, de la frapper. Pire que tout : Sa fuite incessante. Son ignorance. Son apparente indifférence.

L'enfer à chaque seconde.

Je la voyais. Je la sentais. Partout, toujours.

Et je la traquais, obsédé.

Et lorsque je la vis entrer seule dans les toilettes, je n'ai pas pu résister. Je jure à Dieu que j'aurais voulu lutter. J'aurais voulu, vraiment.

Mais je n'ai rien contrôlé.

Elle était là, aussi désirable que dégoutante, aussi tentatrice que repoussante. Et toujours, le fanatisme du monstre, la lucidité de mon esprit.

Elle fixait mon reflet dans le miroir, les yeux écarquillés.

Dans un envolé de cheveux, elle se retourna et se précipita vers la sortie.

« Tu fuis, Granger? Moi qui pensais que les Gryffondors étaient réputés pour leur courage, je tombe de haut. » Le tout sur un ton faussement dramatique. Un sourire sarcastique, pour parfaire le spectacle.

La provoquer, pour la voir rester.

Elle se retourna, me fixant. Un soupire, un regard fuyant. Le monstre la voulait. Maintenant, ici. Tout de suite.

Un voile de fureur, de gène, de trouble et de colère pure dansait dans ses yeux. Et le monstre aimait ça. Tellement.

Il goutait l'électricité dans l'air avec un plaisir vicieux, attendant sa perte de contrôler pour la faire sienne.

Je le haïssais. Je la haïssais.

Je les haïssais, tout deux.

Un soupire, à nouveau et elle explosa :

« C'était quoi, ce bordel, l'autre jour? C'était quoi, ce... cette chose ? »

Sa poitrine se soulevait et retombait sous le coup d'une respiration erratique.

« C'est ça, ton nouveau plan de génie dans ta glorieuse opération ''Détruisons la sang-de-bourbe'' ? Me filer des insomnies à force d'analyser, calculer, penser, raisonner sur ce qui a pu se passer l'autre jour? »Elle agitait ses petits bras autour d'elle, brassait de l'air, comme pour donner de la contenance à sa furie de chaton enragé.

« Tu n'avais pas le droit Malfoy... Tu n'avais pas le droit de dire ce genre de choses, pas avec ce regard, pas avec ce ton. Pas comme si tu étais réellement... » Un murmure brisé.

Le monstre et ma fierté s'affrontaient, luttaient tout deux pour défendre leur positions. Le désir pulsait dans mon bas ventre, ma fierté hurlait dans mon crâne.

J'étais paumé. Foutu. Littéralement.

Et elle avait du le remarquer.

« Réellement quoi ? Intéressé ? »

Un chuchotement, presque inaudible. Prononcer ce simple mot rendait la vision de son corps contre le mien abjecte, répugnant. La sang-de-bourde me touchait, me souillant.

Intolérable.

« Vraiment Granger, c'est ce que tu crois? Comment pourrais-je seulement prétendre être intéressé par une immonde sang-de bourbe comme toi? Dans quelle genre de monde démentiel un truc du genre serait possible, hein ? » Un souffle glacial, haineux. Le mien.

Un blasphème proprement scandaleux. Celui du monstre.

Ses mâchoires se serrèrent et un éclair furtif traversa ses yeux. Agonie. Je brûlais, me consumais. De l'intérieur.

« C'était mesquin Malfoy, même venant de toi... »

Elle se détourna de moi, amorçant sa fuite. A nouveau.

Fuis Granger, fuis.

Reste Granger, reste.

« Ne pars pas. »

Deux enjambés et j'étais prêt d'elle. Si proche que je sentais la haleur de sa peau contre moi. Si proche que son souffle s'écrasait contre mon torse. Si proche que ma raison fut perdue.

« Je te déteste. »

Elle s'était rapprochée, peut être même sans en avoir conscience. Moi, j'étais conscient de tout. De chacun de ses souffles, de chaque mouvement de sa poitrine qui frôlait mon torse. Du moindre de ses battements de cils.

« Je sais. »

« Non, tu ne sais rien du tout. »

Ses yeux brillèrent d'un éclat de folie furieuse, embués par les larmes. Moi, j'étais soumis au bucher. Damné à jamais.

« Finissons-en, tu veux ? Vas-y ! Frappe-moi, attaque-moi, insulte-moi, foudroie-moi, tues-moi. Brise-moi Malfoy! Brise-moi et déguerpis. Détruis-moi et disparais. »

Mes doigts se refermèrent sur son visage. Elle haleta de surprise avant que ma bouche soit sur la sienne, la réduisant au silence.

Le monde cessa alors de tourner. Son corps, pressé contre le mien. Ses lèvres, si douces sous les miennes. Plus rien n'avait d'importance, de cohérence, de raison. Il n'y avait plus rien.

Plus rien d'autre d'elle.

Elle poussa un léger gémissement du plus profond de sa gorge et ses doigts trouvèrent mes cheveux, les tirant avec hargne.

Sa langue rencontra la mienne dans un baiser sauvage, passionné. Blessant et offensant. Pressé et désespéré.

Haineux.

Elle massait ma langue de la sienne, rapprochant mon visage du sien, enfonçant ses ongles dans ma peau. Mes dents saisirent sa lèvre, la mordirent, jusqu'à ce que le goût âpre de son sang pénètre ma conscience.

Le monstre n'était plus, n'existait plus. Il n'y avait plus qu'elle et moi. Mes mains touchant, pressant, serrant. Les siennes, griffant, caressant.

Mon ventre serré par le désir et ses soupirs de plaisir.

Elle. Et moi.

Son corps rencontra le lavabo dernière elle et mes lèvres quittèrent les siennes. Elle bascula la tête en arrière alors que je descendais le long de sa mâchoire, embrassant, mordant chaque parcelle de peau dénudé à ma portée. Et ce divin et lugubre manège recommençait.

Le manque d'oxygène, sa peau brulante contre la mienne, mon désir contre l'humidité du sien. Ses lèvres, sa chaleur, ses gémissements.

L'envie. La haine. La douleur. L'horreur. Le plaisir.

Je n'avais plus conscience du rien. Ni de l'heure, ni du lieu. Ni de son nom, ni même du mien. Seul subsistait son corps tremblant sous mes doigts.

Je la haïssais. Même lorsque mon corps bouillonnait sous ses main, même lorsque ses ongles écorchaient ma peau, même lorsqu'elle gémissait dans ma bouche. Je la haïssais. Tellement. Et la désirais tout autant. Je n'étais plus qu'habité par cette haine, ce désir fulgurant.

Je saisis ses fesses et l'assit sur le lavabo, me calant entre ses jambes chancelantes. Elle referma ses chevilles autour de ma taille et fit glisser ma chemise le long de mon corps.

Tout continuer de tourner autour de moi.

Ma bouche quitta la sienne, suivant la courbe de sa mâchoire, de son cou, de sa clavicule.

Ce n'était pas assez.

Sa chemise vola dans un envol de boutons, ma langue glissant contre la soie de ses seins. Je bougeai mes hanches contre les siennes, rythmant les halètements qui nous échappaient tout deux à chaque mouvement.

Mes doigts arpentaient sa peau, s'en imprégnaient. Courraient, découvraient chaque partie d'elle. Son cou, son ventre, ses seins.

Tout pouvait disparaître, s'écrouler, s'embraser. Plus rien de compter désormais.

Tout vêtement eut tôt fait de disparaître. Et il ne restait que sa peau. Pale, brûlante. Parfaite.

Elle me voulait. Tout autant que je la désirais. Chacune de mes grognements trouvait écho dans ses halètements.

Elle fit glisser lentement ses mains le long de mon dos, mes muscles se contractant à son passage. Elle descendis encore pour saisir mes fesses. Remontant en déchirant ma peau brulante de ses ongles longs.

J'étouffai mes grognements dans le creux de sa nuque, mordant le lobe de son oreille, la base de son cou. Je la serrai, fort. Trop fort. Voulant la briser, la posséder. L'avoir et la détruire, toujours.

J'ai mal. Mal parce que mon corps veut l'aimer, parce que mon âme la hait.

Dans un souffle, elle frotta son intimité dénudé contre mon entrejambe, suppliante. Alors, dans un grognement bestial, je glissai en elle. Ce fut un chaos inouï de sensations. De plaisir, de frustration. D'envie.

Elle était partout.

C'était dur, sauvage et un désespérément brutale. Les cris de douleur se mêlèrent au plaisir. Ce devait être douloureux. Parce que c'était un interdit, un tabou. Parce que c'était nous.

Alors j'ai fermé les yeux. J'ai cessé de penser, me contentant de la respirer. De l'aimer avec mon corps, de la détester avec mon cœur.

J'avais le souffle court, perdu par l'intensité des assauts de plaisir qui parcourait mon corps à chaque fois que je buttais au fond d'elle. C'était une évidence, à présent. Elle, moi. Cette haine terrible. Nous deux, ensemble.

Ses mains saisirent violemment mes épaules et je la sentis se serrer autour de ma verge, rejetant sa tête en arrière dans un hurlement primaire. Et, au milieu de cette longue plainte, elle laissa filtrer mon prénom. Je n'eus pas besoin de plus.

Quelque chose de sombre, puis d'extraordinairement lumineux explosa en moi. Un flash de couleur aveuglant, me laissant chancelant, perdu. Et éperdu, pour un temps.

« Je te hais. Je te hais comme on aime. » murmurai-je contre sa clavicule.

Elle resserra sa prise autour de mes épaules, s'accrochant de tout son saoule mon corps.

« Jamais, jamais je n'arrêterai de te haïr. » lâcha-t-elle dans un murmure rauque.

« Bien. » Je relevai la tête, plongeant dans son regard noirci par le plaisir.

Embrassant ses lèvres une dernière fois, je me détachai d'elle.

Je ramassai mes vêtements et les enfilaient avec hâte. Je me postai à nouveau en face d'elle, laissant toute l'honnêteté du monde suinter dans chacun de mes mots :

« Jamais je n'arrêterai de te hanter. »

Je lâchai ses yeux. M'éloignai de son corps. Au bord du gouffre. Plus rien de me fait peur. Le souvenir de la douceur sa peau contre la mienne survivra au temps et au vent.

En attendant, je la quittai, pour un moment.

On se hait Granger, hein ? Toi et moi.

On a vécu pire, après tout. Bien pire. Ce ne sont pas quelques battements de cœur qui vont nous effrayer. Ni toi, ni moi. Jamais.

Je te le promets, je cesserai de te toucher. Jusqu'à la fois d'après.

Nier, pour mieux recommencer.

A jamais.


La fin. Déjà.

J'avais pensé faire durer tout ça pour quelques chapitres supplémentaires. Mais finalement, je suis resté sur mon idée d'origine.

J'espère en tout cas que ce chapitre ne vous aura pas déçu et que cette fin vous a satisfait.

Merci encore une fois de m'avoir lu.

Vraiment, merci.