Partie Dix-sept : Epilogue
Cela avait été une mission longue et difficile, mais couronnée de succès. Daniel avait préparé de timides préliminaires pour un traité avec Provost Belok, le chef de la communauté de Kaltoc. Teal'c avait traduit de nombreuses inscriptions Goa'uld qui avaient échappé à leurs linguistes, et Sommers avait négocié pour ramener sur Terre trois technologies que Sam était impatiente d'avoir dans son labo.
L'un dans l'autre, elle était contente. Mission accomplie – nouveaux alliés et nouvelles technologies. Cela faisait une fin appropriée à une année incroyable. Alors qu'elle se tenait avec Teal'c devant la Porte des étoiles fermée, attendant que Sommers et Daniel finissent leurs au revoir, elle repensa aux premières missions qu'ils avaient faites en tant qu'équipe. Avec Jack parti, elle avait rapidement été réassignée à SG1, prenant le commandement, pas sans une certaine anxiété.
Cela n'avait pas été facile Daniel et Teal'c s'étaient efforcés de s'adapter à la perte de Jack, tandis que le Capitaine Liz Sommers faisait de son mieux pour trouver sa place dans la fameuse SG1. Elle avait avoué plus tard être terrifiée, mais elle était apparue professionnelle, brillante, et enthousiaste. Et non sans un certain sens de l'humour. Elle et Daniel se disputaient constamment ces jours-ci, beaucoup à l'amusement de Sam. Et bien que Liz gagnât la plupart du temps, elle n'était pas entièrement convaincue que Daniel ne la laissait pas gagner. Sam avait aperçu d'occasionnels regards évaluateurs de sa part qui lui faisaient rouler des yeux et se mordre la langue.
Jetant un coup d'œil à sa montre, Sam s'agita impatiemment, au point d'ordonner à la paire de se dépêcher. Non pas qu'elle voulait être impolie, mais elle avait des plans pour ce soir et être coincée sur '593 n'en faisait pas partie.
« Vous êtes impatiente de partir, » observa Teal'c, la regardant avec curiosité.
« Oui, » reconnut-elle. « Ca a été une longue semaine. »
Il haussa un sourcil. « Elle n'a pas été plus longue que d'autres. »
« Teal'c, » protesta-t-elle, de plus en plus consciente de son sens de l'humour, « Vous savez exactement ce que je veux dire. »
Il eut un léger sourire. « Vous souhaitez voir le Colonel O'Neill, » dit-il. « Et donc le temps passe plus lentement pour vous. »
Jetant un coup d'œil à la Porte des étoiles, elle hocha la tête. « Nous avons déjà deux jours de retard, » lui rappela-t-elle. « Et à cet instant, je veux seulement rentrer à la maison, prendre un bain, et… » Elle s'interrompit et fit un énorme sourire à Teal', « … et me détendre. »
« J'ai des désirs similaires, » lui assura Teal'c, levant ses yeux sur le ciel gris. « Les Kaltoc sont plus hospitaliers que le climat de leur planète. »
« Sans blague, » acquiesça Sam. Il pleuvait continuellement, l'eau dégringolait par-dessus les toits, les chemins et les espaces ouverts sur la planète étaient détrempés. Et à cet instant, ça dégringolait sur elle. La visière de sa casquette dégoulinait, manquant de peu son nez, et elle pouvait sentir l'eau commencer à s'infiltrer sur sa nuque. Elle frissonna légèrement, ferma les yeux et se perdit dans une brève fantaisie d'un bain et des doigts de Jack apaisant les douleurs de son dos. Hmmmm…
« Sam ? » Daniel l'appelait de l'autre côté de la place, où il se tenait et parlait avec la délégation Kaltoc. « Nous sommes prêts à partir. »
'Enfin !' pensa Sam, même si elle se contenta de dire, « Merci, Daniel. Capitaine, composez l'adresse de la Terre. »
« A vos ordres, M'dame, » vint la réponse vive, alors que Sommers trottinait vers le DHD et commençait à entrer les coordonnées.
Alors que la Porte commençait à tourner, Sam se tourna pour lui faire face et souleva son sac sur son dos pour la dernière fois. Daniel vint se tenir à ses côtés, essayant en vain d'essuyer la pluie de ses lunettes. « Alors, » dit-il, jetant un rapide coup d'œil vers Teal'c, « puisque nous sommes deux jours en retard, est-ce que ça veut dire que nous allons encore trouver Jack en train de faire les cent pas au pied de la Porte ? »
Sam lui jeta un regard noir. « Cela n'est arrivé qu'une fois, » lui rappela-t-elle d'un ton guindé. « Et nous avions une 'semaine' de retard et n'avions eu aucun contact. »
« C'est vrai, » acquiesça Daniel avec sérieux, essayant, et échouant, de cacher son sourire. « Tout à fait. »
« Il ne sera pas là, » lui assura-t-elle, et fut sur le point de lui dire exactement pourquoi quand elle fut interrompue.
« Colonel Carter ? »
« Oui, » dit Sam, se tournant vers Liz Sommers.
« Pourriez-vous me donner un coup de main avec ceci, M'dame ? » Elle se débattait avec trois grandes caisses contenant la technologie Kaltoc. « J'aurais bien demandé à Daniel, » ajouta-t-elle alors que Sam soulevait la caisse au sommet de la pile, « mais vous savez ce qui a tendance à arriver quand il touche aux appareils aliens. »
« Ca, » dit Daniel, prenant la seconde caisse de Sommers, « c'est un mythe propagé par l'ex - et non regretté - chef de cette équipe, et n'a aucune base solide, absolument aucune. »
« Vraiment ? » demanda Sommers. « Mais et la fois sur P8T-892 ? Jack m'a dit que vous… »
« Vous ne devriez pas croire tout ce que dit cet homme, » la prévint Daniel. « L'exagération est sa spécialité. »
Sam sourit et positionna la caisse qu'elle tenait pour que cela soit plus confortable pour ses bras. « Je ne sais pas, Daniel, » dit-elle, « si je me rappelle bien, 'c'était' vous qui aviez activé l'appareil sur P8T-892. »
« Ca aurait pu arriver à n'importe qui, » marmonna-t-il avec irritation, passant à côté d'elle en direction de la Porte des étoiles.
Du coin des yeux, Sam vit Sommers sourire comme elle suivait Daniel sur les marches vers la Porte, bien qu'elle ne lui dit rien de plus. Les suivant derrière, un sourire s'afficha sur ses propres lèvres, provoqué par la familiarité et la facilité grandissantes de sa nouvelle équipe, et par le fait qu'elle allait enfin rentrer chez elle.
ooo
Le temps qu'ils se soient douchés, changés et aient été débriefés, l'après-midi céda lentement place au soir et Sam jeta nerveusement un coup d'œil à sa montre alors qu'elle essayait de mettre un certain ordre sur son bureau.
Un coup frappé doucement sur la porte attira son attention de sa boîte engorgée de papiers à lire et elle leva les yeux. « Entrez. »
La tête de Daniel passa par la porte. « Encore ici ? »
« Paperasse, » soupira-t-elle, poussant d'un air abattu la pile devant elle. « Maintenant je sais pourquoi Jack se plaignait autant. »
Daniel sourit. « Je n'ai jamais vu son bureau aussi bien rangé, » dit-il. Et puis ajouta, « Teal'c, Liz et moi allons prendre une bière. Vous voulez vous joindre à nous ? Je parie que la paperasse peut attendre jusqu'à demain. »
« Ca sonne bien, » acquiesça Sam, « et vous avez raison concernant la paperasse. Ca peut attendre. » Elle se leva et prit sa veste. « Mais je ne peux pas venir avec vous. Je dois rentrer à la maison. »
S'avançant dans la pièce, Daniel haussa les épaules. « Allez, » insista-t-il, « vous pouvez appeler Jack pour qu'il nous retrouve là-bas. »
« Je ne peux pas, » persista Sam, se sentant un peu embarrassée alors qu'elle avouait, « Nous avons prévu quelque chose. »
« Oh ? »
« C'est en quelque sorte un anniversaire, » expliqua-t-elle en mettant sa veste. « Nous sommes ensemble depuis un an, alors… »
« Un an ? » s'exclama Daniel, secouant la tête. « Vraiment ? Si longtemps ? »
« Difficile à croire, n'est-ce pas ? » reconnut Sam, le poussant vers la porte alors qu'elle se préparait à partir. La paperasse pouvait vraiment attendre. Et qu'importe si elle était en congés les deux jours suivants ? Parfois la vie était plus importante que de remplir des rapports. Elle ouvrit la porte et la tint pour Daniel.
« Vous savez, » dit-il alors qu'il passait devant elle, « autant je regrette de ne plus avoir Jack au SGC, et autant je sais que ça lui manque, je ne crois pas l'avoir jamais vu aussi heureux qu'il l'est maintenant. »
Sam ne put s'empêcher le grand sourire qui se propagea sur son visage à ses mots. « C'est vrai ? » demanda-t-elle, bien que son cœur lui murmurât déjà la vérité. « Vous le pensez ? »
« C'est évident, » répondit Daniel en se mettant à marcher vers l'ascenseur. « Il semble…, » il fit une pause, s'efforçant de trouver les mots justes, « je ne sais pas, en paix avec lui-même. Vous voyez ce que je veux dire ? »
« Oui, » acquiesça Sam doucement. « Je sais. Non pas qu'il ne puisse être encore un peu… »
« Impulsif ? »
Sam gloussa. « Ca le décrit bien, » acquiesça-t-elle, et puis elle haussa les épaules. « Mais il ne serait pas Jack s'il était trop calme. »
« Non, » Daniel éclata de rire. « Calme n'est pas un mot que je pourrais jamais associer avec Jack ! » Comme ils approchaient de l'ascenseur, les portes s'ouvrirent et ils se hâtèrent d'y entrer.
Ils restèrent silencieux pendant un moment, mais lorsque l'ascenseur vibra et se mit en mouvement, Sam lui jeta un coup d'œil et dit doucement, « La semaine dernière, il a sorti ce vieil album photos pour me le montrer – c'était celui de Charlie. Je ne pense pas qu'il l'ait ouvert depuis sa mort. »
« Wow, » murmura Daniel d'étonnement, « c'est génial. »
« C'est incroyable, » reconnut Sam. « C'est la première fois qu'il parle de lui, volontairement. C'était agréable. »
Daniel sourit et lui toucha le bras. « Vous êtes bien pour lui, Sam. »
« Oh, je ne sais pas si c'est moi, » dit-elle en secouant la tête. « Il a beaucoup plus de temps pour penser ces jours-ci. »
L'ascenseur ralentit, les portes s'ouvrirent avec un tintement, et Daniel baissa sa main. Mais il souriait toujours, « C'est vous, » lui assura-t-il en sortant de la cabine. « C'est évident pour nous tous. »
Elle sourit, reconnaissante pour ses mots. « Il est bien pour moi aussi, » affirma-t-elle à Daniel.
« Oh, oui, » acquiesça-t-il avec un sourire espiègle. « C'est évident aussi. »
Sam roula ses yeux. « Je ne vais même pas me donner la peine de demander, » lui assura-t-elle en cherchant ses clés de voitures dans sa veste.
Daniel ne répondit pas, mais la prit simplement dans une étreinte chaleureuse. « Passez une bonne soirée, » lui dit-il, la relâchant. « Oh, et rappelez à Jack que nous faisons une partie de racket-ball demain matin. »
« D'accord, » acquiesça Sam. « Et vous, amusez-vous bien cette nuit. Ne laissez pas Liz boire trop. Vous ne voudriez pas avoir à la reconduire chez elle à nouveau, n'est-ce pas ? » Elle lui envoya un de ses sourires malicieux, et fut amusée de voir l'expression légèrement embarrassée sur son visage alors qu'il faisait signe au revoir.
« Bonne nuit, Daniel, » cria-t-elle, se tournant vers sa voiture. Elle serait à la maison dans vingt minutes et elle était tellement impatiente.
ooo
Il faisait nuit le temps qu'elle arrive chez elle, et elle sourit en voyant la chaude lumière se répandre des fenêtres de la maison de Jack. C'était étrange, songea-t-elle, en arrêtant le moteur de la voiture et sortant dans l'air froid du soir, qu'elle considérait cet endroit à la fois chez elle et 'la maison de Jack'. Mais c'était la façon dont elle la voyait elle se sentait chez elle dans sa maison. Diable, elle vivait pratiquement là, si elle était honnête. Au cours de l'année qu'ils avaient été ensemble, le nombre de nuits qu'elle avait passées dans son propre appartement s'était réduit comme peau de chagrin, bien qu'elle n'eût toujours pas résilié la location. Pendant un temps, avoir sa propre maison avait été un point d'ancrage alors qu'elle et Jack s'étaient lancés à tête perdue dans une relation passionnée si pleine de ramifications qu'elle avait été à demi effrayée que les années qu'ils avaient passées à nier leurs sentiments ne seraient jamais vaincues. Mais lentement, patiemment, ils avaient réussi. Au point que maintenant, quand Sam parlait de chez elle, tout le monde savait qu'elle parlait de la maison de Jack, et la location qu'elle payait pour son appartement devenait de plus en plus du gaspillage.
Elle devait en discuter avec lui, décida-t-elle. Mais pas cette nuit. Pas après une longue mission, quand tout ce qu'elle voulait faire était de se fondre dans son étreinte – le seul endroit au monde où elle savait être véritablement chez elle.
Avec enthousiasme, elle grimpa les marches menant à la porte et tourna la clé dans la serrure. Alors que la chaleur et la lumière l'enveloppaient, elle soupira à la sensation du retour au foyer. « Coucou ! » appela-t-elle, fermant la porte derrière elle. Du salon elle pouvait entendre la musique, et elle venait de faire un pas dans cette direction lorsqu'elle l'entendit descendre les marches.
« Sam ! » l'accueillit-il avec un grand sourire. « Salut. »
Dieu, le voir lui réchauffait le cœur ! Ce sourire, ces yeux sombres qui la faisaient fondre… « Salut, » dit-elle comme il s'approchait d'elle, souriant à l'enthousiasme sur son visage.
« Comme ça s'est passé ? » demanda-t-il, la serrant étroitement dans ses bras et la tenant simplement là, la berçant doucement. « Mission accomplie ? »
« Oui, » soupira-t-elle, fermant les yeux et savourant les sensations dont elle avait eu soif toute la semaine. « Ca s'est bien passé. Le traité, les technologies, les alliés – tout. »
« Daniel et Teal'c se sont bien comportés ? »
« Bien sûr. Daniel a fait du très bon boulot avec les négociations. » Se reculant un peu, Sam lui sourit. « Tu m'as vraiment manqué, » lui dit-elle, avec sérieux. « Je ne pouvais pas le croire quand Daniel a demandé deux jours supplémentaires. »
Jack fit les gros yeux. « Donc, c'est de sa faute, hein ? »
« Est-ce que le Général Hammond t'a appelé ? »
« Oui, » acquiesça Jack. Et puis il haussa les épaules. « Ces sont des choses qui arrivent. »
Se relevant, Sam l'embrassa tendrement sur les lèvres. « Je suis contente d'être de retour aujourd'hui. Je voulais 'vraiment' être ici cette nuit. »
« Hmmmn » murmura Jack en réponse, ses lèvres frôlant les siennes lorsqu'il parla, « moi aussi. »
Enroulant ses bras autour de lui, Sam se délecta à la sensation des mouvements des muscles de son dos lorsqu'il resserra son étreinte autour elle. Et alors que leur baiser langoureux s'enflamma en quelque chose de plus passionné, elle sombra avec joie dans une délicieuse brume d'émotions et de sensations. Elle était sur le point de s'abandonner entièrement à la magie de l'instant quand un arôme appétissant dériva jusqu'à son nez et ses yeux s'ouvrirent brusquement. « Wow, » dit-elle, s'écartant légèrement de lui, « quelque chose sent incroyablement bon. »
« Toi, » souffla, Jack, alors qu'il mordillait son cou, « tu sens incroyablement, Sam. »
« Non, » répondit-elle, ses yeux se refermant à l'intense sensation qu'il créait, « Je parle de nourriture. »
« Oh, » soupira Jack, levant la tête et lui souriant, « ça. » Il haussa un sourcil. « Tu as faim ? »
Elle acquiesça, sentant un véritable gouffre dans son estomac. « Est-ce que c'est prêt ? »
« Oui, » dit-il, « mais ça peut attendre. » Son sourire devint évaluateur et il l'embrassa à nouveau, bien qu'avec plus d'affection que de passion cette fois. « Je pensais que tu voudrais peut-être te détendre un moment en prenant un bain d'abord – détendre quelques uns de ces muscles noués.
Sam sourit. « Tu as raison, » admit-elle, charmée par sa prévenance, « c'est exactement ce que j'aimerais faire. »
Prenant sa main dans la sienne, Jack la conduisit vers les marches. « Viens alors, » dit-il.
« Je sais où est la salle de bain, » lui rappela-t-elle.
« Bien sûr que tu le sais, » acquiesça Jack alors qu'ils atteignaient le haut des marches. « C'est juste ici… »
Lorsqu'il ouvrit la porte de la salle de bain, Sam fut stupéfaite par ce qu'elle vit. La pièce était entièrement illuminée de bougies, entourant une baignoire fumante et merveilleusement parfumée. « Jack, » dit-elle avec un éclat de rire dans sa voix, « Je n'arrive pas à y croire ! Wow. C'est juste… wow. »
Ses bras glissèrent autour de sa taille, attirant son dos contre sa poitrine. « J'ai pensé te gâter pour notre anniversaire, » murmura-t-il contre sa joue.
« Oh, je ne sais pas, » taquina-t-elle, reposant son visage contre le sien. « Je pourrais m'y habituer. Tu aurais un travail à vie. »
Il sourit et lui donna un léger baiser. « Ne laisse pas l'eau se refroidir, » l'incita-t-il, la relâchant pour qu'elle puisse se retourner et lui faire face.
« Est-ce que tu vas me rejoindre ? » demanda Sam, faisant courir un doigt sur sa poitrine.
Il lui fit un sourire vorace. « Plus tard, peut-être, » dit-il, attrapant sa main et portant ses doigts à ses lèvres, « nous avons toute la nuit. »
« Toute la nuit ? » répéta Sam, souriant doucement. « J'aime entendre cela. »
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« Alors, » dit Jack, levant son verre, « à… nous ? »
« A nous, » sourit Sam, trinquant son verre contre le sien et prenant une gorgée. « Ca a été une année assez incroyable. »
Jack acquiesça, regardant la façon dont la lumière des bougies jouait dans ses cheveux et se demandant, pour la centième fois, comment il pouvait être si chanceux. « Ca a été la meilleure, » lui assura-t-il, savourant le sourire que ses mots provoquèrent. Mais ça ne dura pas longtemps et ses yeux furent soudain sérieux lorsqu'elle posa sa main par-dessus la sienne sur la table.
« Je sais que ça n'a pas toujours été facile, » dit-elle. « Tu as renoncé à beaucoup pour ceci – pour nous. »
Entremêlant ses doigts avec les siens, il secoua la tête. « Je crois avoir obtenu plus que je n'ai perdu, » dit-il. Son visage se crispa légèrement, et il put dire qu'elle était incertaine de la vérité de ses mots. « Je ne sais pas comment l'expliquer, » dit-il doucement, fixant ses yeux tout en parlant. « Pendant presque tout le temps où j'étais au SGC, je n'ai jamais pensé au futur au-delà de la prochaine mission. Je pensais que jamais j'aurais à nouveau une vie en dehors de l'Air Force. » Il lui fit un sourire contrit. « Je pense que j'ai imaginé, peut-être même espéré, que je finirais dans une explosion de gloire d'une manière ou d'une autre – un héros jusqu'au bout. »
« Tu regrettes cela ? » demanda-t-elle avec sérieux.
Il serra sa main, la rassurant, et son sourire s'agrandit. « Pas le moins du monde. Je me sens seulement incroyablement chanceux d'être ici, avec toi, Sam. »
Elle lâcha son regard, secouant la tête d'auto récrimination. « Je souhaite encore que cela se soit passé différemment. Que tu n'aies pas dû renoncer à tant… » dit-elle, mais il l'interrompit avant qu'elle ne puisse terminer sa phrase.
« Je me fiche de la façon dont cela est arrivé, » lui dit-il. « Je suis seulement heureux que cela soit arrivé. »
Levant à nouveau ses yeux, il y avait une trace de sourire sur ses lèvres. « Vraiment ? »
Il acquiesça, ne disant rien pendant un moment. Mais son cœur commença à battre la chamade comme il réalisait qu'il pourrait peut-être mettre à exécution son plan insensé pour la soirée. L'adrénaline coula à flots et les nerfs commencèrent à faire la fête dans son estomac. Il voulait lui prouver cela, la convaincre combien tout cela signifiait pour lui, et il ne put penser qu'à une façon de… « Sam, » dit-il, conscient que sa voix était un peu plus rauque qu'avant, « asseyons-nous. »
Ses yeux s'agrandirent elle était sur lui. « D'accord, » dit-elle prudemment, l'observant avec une curiosité non dissimulée alors que, leurs mains toujours jointes, ils se dirigèrent vers le canapé et s'assirent.
« Je veux que tu comprennes quelque chose, » dit Jack une fois qu'elle se fut installée à côté de lui. « Il y a un an, ma vie entière impliquait le SGC. C'était tout ce que j'avais – amis, famille, travail. Et je pensais que si jamais je quittais… Je pensais que sans ça, je ne serais rien. » Il s'arrêta, se rapprochant d'elle et resserrant sa prise sur sa main. « Mais ça s'est pas passé ainsi. »
Sam sourit et hocha la tête, ses yeux brillant de mille feux. « J'en suis heureuse, » dit-elle.
« Oui, » acquiesça Jack. « Moi aussi. » Pendant un long moment, il la regarda simplement, essayant de lire les émotions qui jouaient sur son visage l'affection, la fierté, l'amour, une trace de regret. Ils étaient tous là, et en dessous de tout cela courait le courant d'enthousiasme qu'il aimait par-dessus tout en elle : tout ce que Sam faisait était fait avec passion, et cela l'époustouflait de savoir qu'il était celui qui pouvait déclencher ce feu de la plus intime des manières. Alors qu'il se perdait dans ce regard captivant, il sut brusquement que c'était le bon moment. C'était parfait.
« Tu te rappelles l'autre jour ? » commença-t-il, sachant qu'il paraissait nerveux et voyant une trace de trouble assombrir les yeux de Sam. « Quand je t'ai montré ces photos de Charlie ? »
« Bien sûr, » répondit-elle immédiatement, sa main se resserrant presque imperceptiblement sur la sienne.
« Je ne les avais pas regardées depuis des années. C'était trop difficile… mais je me sentais différent cette fois-là, » dit-il, luttant pour articuler les émotions qu'il avait ressenties les dernières semaines. « Je ne pensais pas que ça allait me submerger – pour la première fois… depuis… j'ai eu l'impression que je pouvais le gérer. Et je dois te remercier pour ça, Sam. »
Elle sourit simplement, ses yeux étincelant d'émotions comme elle serrait à nouveau sa main.
« Et la chose est que, » continua-t-il, « ressentant si différemment à propos de Charlie m'a amené à réfléchir à… d'autres trucs. »
« Oh ? » demanda Sam, semblant soudain nerveuse. Ses doigts se tordirent légèrement dans sa main.
« Oui, » acquiesça-t-il, déglutissant lorsqu'il réalisa que c'était le moment. S'il allait le faire, c'était maintenant ou jamais.
« Réfléchir à quoi ? » souffla Sam, essayant visiblement de l'aider à poursuivre.
« Au futur, je crois, » dit-il prudemment.
« Le futur, » répéta Sam. Et alors elle sourit à nouveau, un éclair d'excitation nerveuse illuminant son visage. « Le tien ou le nôtre ? »
Le cœur de Jack fit une pirouette lorsque Sam coupa court vers le cœur du sujet. Dieu, il aimait cette femme ! Il sourit à sa question brusque, changeant légèrement de position et la regardant sous ses cils, en demandant d'une voix hésitante, « Je me suis demandé si tu avais déjà pensé à te marier. »
Les yeux de Sam s'agrandirent. « Dans l'abstrait ou concrètement ? »
« Euh – les deux, je crois, » marmonna-t-il, incapable de lire l'expression légèrement amusée qui passa sur son visage.
« Jack ? » demanda-t-elle, ses lèvres s'étirant avec un sourire, « était-ce une demande en mariage ? »
« Ca dépend, » lui dit-il, « de ta réponse. »
La joie de Sam lui s'échappa et elle sourit du sourire qui avait toujours fait battre son cœur à cent à l'heure dans sa poitrine. « Oui, » dit-elle brusquement, « j'ai pensé au mariage. » Elle leva un sourcil. « C'est suffisant comme réponse ? »
« Presque, » reconnut-il, son sourire contagieux provoquant un sourire de sa part. « Mais ça dépend en quelque sorte 'de ce que' tu pensais. »
Sam hocha la tête. « Concrètement ? » clarifia-t-elle, s'amusant visiblement du jeu bien que ses yeux brillants trahissaient son excitation. Jack hocha simplement la tête, la laissant faire monter la tension, se délectant du courant qui passait entre eux. « Concrètement, alors, » dit-elle lentement, ses yeux ne quittant pas les siens un seul instant, « je pense que ce serait… merveilleux. »
Jack sentit l'air quitter bruyamment ses poumons. « Ca l'est, » réussit-il à répondre, « n'est-ce pas ? »
« Alors… ? » demanda-t-elle, l'évaluant pensivement à présent, chaque trait vivant avec l'instant.
« Alors, » acquiesça-t-il en lâchant sa main et prit dans sa poche le petit écrin en bois qu'il avait conservé là toute la soirée. Quand il le sortit, il vit toute trace d'amusement s'effacer du visage de Sam alors que ses yeux s'agrandissaient et elle leva brusquement une main pour couvrir sa bouche.
« Oh, mon Dieu, » souffla-t-elle, les yeux agrandis passant de son visage à l'écrin. « Jack ! »
Il fit un grand sourire, enchanté d'avoir réussi à la surprendre. Il n'y avait pas beaucoup de choses qui pouvaient surprendre Sam Carter. Avec précaution, il ouvrit l'écrin et le lui offrit. « Sam, » dit-il, plus calmement qu'il n'aurait pu imaginer, « veux-tu m'épouser ? »
Ses doigts tremblaient lorsqu'elle sortit la bague de l'écrin, et il la vit cligner rapidement des yeux, ses lèvres étroitement serrées alors qu'elle s'efforçait de contrôler les émotions si proches de la submerger. Pendant un long moment elle fixa la bague, son regard s'attardant sur la pierre bleu étincelante, un instant bleu comme l'azur puis l'instant d'après aussi sombre que le bleu de l'océan. « Elle est si belle, » souffla-t-elle. « Qu'est-ce que c'est ? Ca ne ressemble à rien de ce que j'ai déjà vu auparavant. »
« Non, » acquiesça Jack avec un petit sourire. « Effectivement. » Elle leva les yeux sur lui, perplexe. « J'ai trouvé la pierre il y a deux ans, sur P8R-639, » expliqua-t-il. « La couleur m'a toujours rappelé celle de tes yeux, aussi je l'ai conservée. »
« Elle vient d'un autre monde ? » souffla-t-elle.
« Oui, » acquiesça-t-il. « J'avais jeté un coup d'œil dans quelques boutiques, mais rien ne semblait correct. Tu mérites quelque chose d'absolument unique, Sam, » lui dit-il, luttant brusquement ses propres émotions, « quelque chose d'aussi unique et de magnifique que toi. »
« Jack… » souffla Sam, sa voix s'étouffant d'émotion. « C'est probablement la chose la plus romantique que j'ai jamais… » Elle s'interrompit brusquement et baissa les yeux, les essuyant rapidement d'une main. « Désolée, » marmonna-t-elle. « C'est simplement si… »
Avec une immense affection, Jack releva son visage pour pouvoir la voir. « Je t'aime, » lui dit-il, caressant sa joue avec son pouce. « Je ne sais pas ce que j'ai fait pour te mériter, mais je veux ne jamais te laisser partir, Sam. » Ses yeux brillaient de larmes et elle recouvrit sa main avec la sienne, pressant son visage contre sa paume. « Epouse-moi, Sam, » répéta-t-il, abaissant sa main de sa joue pour prendre la bague de ses doigts.
Pendant un long moment, rien ne fut dit, ils se fixèrent simplement, les yeux dans les yeux, captivés et avec nul désir de s'en échapper. Tout ce qu'elle ressentait se montra sur son visage, chaque sentiment brilla très nettement dans ses yeux, lui disant plus qu'aucun mot ne pourrait exprimer. Et il espéra qu'elle voyait autant de passion dans ses propres yeux qu'il en voyait dans les siens. Après un moment qui avait duré une délicieuse éternité, les lèvres de Sam bougèrent. D'abord, il n'entendit aucun son, mais elle essaya à nouveau et les mots furent plus forts. « Oui. Oui, je veux t'épouser. »
Ne faisant pas confiance à sa voix, Jack glissa doucement la bague sur son doigt, croyant à peine que ceci était vraiment réel. Sam portait sa bague. Sam ! Les mots glissèrent désespérément de son esprit alors qu'il regardait la pierre scintiller à la lumière des bougies, belle sur sa jolie main. Il y avait tellement de choses qu'il voulait lui dire à cet instant, mais ses émotions étaient trop profondes et puissantes pour être formulées. « Je…, » bredouilla-t-il, mais Sam l'interrompit d'un doigt sur ses lèvres.
« Chuut, » murmura-t-elle, souriant à travers les larmes qu'elle ne pouvait plus retenir, « Tu n'as pas à dire quoi que ce soit. » Puis elle l'attira dans ses bras et elle enfouit son visage contre son cou. « Je t'aime, Jack, » lui dit-elle, sa voix tremblant et son souffle brûlant contre sa peau. « Je t'aime tellement. »
Il lui répondit de la seule façon qu'il connaissait, il couvrit son visage de baisers, au goût salé à cause de ses larmes, jusqu'à ce que ses lèvres trouvent les siennes et ensemble ils consommèrent l'aventure qu'ils avaient commencée tant d'années auparavant. « C'était destiné à être, » lui dit Jack, retrouvant enfin sa voix. « C'était destiné à être, Sam, toujours. » Il sentit ses lèvres se relever en un sourire sous son baiser et sut que, enfin, son monde était complet.
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Daniel se tenait sur le porche depuis presque cinq minutes quand la porte s'ouvrit finalement. Jack le fixa pendant un moment, les cheveux ébouriffés et portant un caleçon chiffonné montrant clairement qu'il venait juste de sortir du lit. Et soudain, la compréhension s'afficha sur son visage et il se claqua le front de la main. « Merde ! » jura-t-il. « Nous étions censés jouer au racquet-ball. »
« Sam ne vous l'a pas rappelé ? » devina Daniel.
« Euh, non, » grimaça Jack. « Je crois que non. » Puis, se rappelant ses bonnes manières, il ouvrit la porte et dit, « Entrez. C'est un peu le fouillis, mais… »
Entrant dans la maison encore endormie, Daniel haussa un sourcil aux restes éparpillés des festivités évidentes de la nuit précédente : assiettes vides, bougies, et verres de vin.
Jack ouvrit les rideaux et laissa une brillante de lumière pénétrer la pièce. « Quelle heure est-il ? » demanda-t-il, ramassant hâtivement au sol un tas de ce qui ressemblait à des vêtements. Daniel ignora délibérément ce qu'il faisait, choisissant d'étudier sa montre pendant un instant à la place. « Presque neuf heures, » dit-il.
« Nous avons le temps, » décida Jack, se dirigeant vers l'escalier. « Euh, c'est également un peu le fouillis dans la cuisine, » s'excusa-t-il, « mais si vous voulez du café… ? »
« Je suis bien, » lui assura Daniel, et, incapable d'y résister, il ajouta, « On dirait que tous les deux, vous avez passé une bonne soirée. »
Le sourire qui explosa sur le visage de Jack fut toute la réponse dont il avait besoin. « Oh, oui, » affirma-t-il, les yeux étincelants.
« Daniel ? » vint du haut de l'escalier la voix interrogative de Sam.
« Coucou, Sam, » appela-il.
Il y eut une pause, et puis, « Zut. Racqet-ball. Désolée. » Elle apparut en haut des marches, toute aussi ébouriffée que Jack, enveloppée dans une robe de bain. « Etes-vous en retard ? »
« Nan, » la rassura Jack, en arrivant en haut des marches. « Nous y serons à l'heure. Tu sais combien Daniel peut être parfois sur-enthousiaste… »
Daniel aurait répliqué, en fait une réponse acérée se formait déjà sur ses lèvres, mais il fut distrait au dernier moment par la vue de quelque chose de doré et scintillant sur le doigt de Sam. Sam portait rarement des bijoux, et il ne l'avait jamais vue porter de bague. Cela ne pouvait signifier qu'une chose, et alors que les indices se mettaient soudain en place – dîner romantique, grasse matinée, vêtements jonchant le sol – Daniel eut plus que l'impression d'être la cinquième roue du carrosse. « Euh, vous savez, » dit-il, faisant quelques pas vers la porte, « nous n'avons pas à faire ça aujourd'hui. Je veux dire, vous venez juste de vous lever – je suis sûr qu'il y a d'autres choses que vous préféreriez faire… » Il grimaça à son choix maladroit de mots, et leva les yeux pour voir Jack le dévisager étrangement.
« C'est okay, Daniel, » l'assura Jack. « Je serai prêt dans cinq minutes chrono. »
Lorsqu'il disparut dans la salle de bain, Sam descendit d'un pas joyeux l'escalier souriant d'un de ses sourires éblouissants. « Alors, vous vous êtes bien amusé la nuit dernière ? » lui demanda-t-elle, se dirigeant vers la cuisine.
« Oui, » dit-il en la suivant. « Pas autant que vous, apparemment, » ajouta-t-il lorsqu'il vit le chaos dans la cuisine.
Sam sourit largement. « Jack est assez doué pour cuisiner, » reconnut-elle. « Mais il ne sait absolument pas nettoyer. Café ? »
« Oui, » accepta-t-il, ses yeux se dirigeant vers la bague à son doigt. Mais il ne dit rien, présumant que Sam lui dirait lorsque le moment lui paraîtrait opportun et il n'avait aucun désir d'être importun.
Il n'eut que le temps de boire la moitié de son café quand Jack entra, plein d'énergie, dans la cuisine, les cheveux encore humide de la douche rapide. « Prêt à y aller ? » demanda-t-il, ouvrant le frigidaire et fouillant pendant un instant avant de prendre une grosse pomme.
« Quand vous le serez, » répondit Daniel.
« Alors allons-y ! » dit Jack. « Nous ne voulons pas être en retard, n'est-ce pas ? »
Daniel fit les gros yeux, une expression que Sam partagea en lui jetant un sourire exaspéré. « Amusez-vous bien, » dit-elle. « Essayez de ne pas vous blesser. »
« C'est du racquetball, Carter, » répondit joyeusement Jack. Et, impulsivement, il se pencha et lui donna un baiser sonore. « Ne t'inquiète pas de tout ça, » dit-il, faisant un signe de tête vers le bordel, « je nettoierai en rentrant. »
Sam sourit. « En fait, je prévoyais de retourner au lit, » lui assura-t-elle.
Une expression malicieuse traversa le visage de Jack, ce qui fit sourire et rougir Sam. « J'ai environ une semaine de sommeil à rattraper, » lui rappela-t-elle, le repoussant gentiment. « Alors va jouer, et laisse-moi me reposer. »
Daniel observa leur petit échange avec un mélange d'amusement et de gêne il ne les avait jamais vus si démonstratifs. Mais il tint sa langue jusqu'à ce que Jack referme la porte d'entrée derrière eux et qu'ils se dirigent vers sa voiture. « Alors, » dit-il enfin, comme Jack jetait son sac sur le siège arrière, « vous deux semblez… heureux. »
« Comme toujours, » répondit Jack, mais le sourire irrépressible qui fendit son visage démentit ses mots.
Daniel sourit pour lui-même et secoua la tête. Bien que s'étant ouvert au cours de l'année passée, Jack gardait encore ses émotions pour lui. Mais il se dit que Jack le lui dirait quand il le voudrait, alors…
« Daniel ? » dit Jack brusquement, interrompant ses réflexions.
« Oui ? »
« Avez-vous déjà été le Témoin à un mariage. »
Daniel sourit largement, les sourcils levés. « Euh, non. » Il fit une pause, observant le sourire timide s'élargir sur le visage de Jack. « Pourquoi ? »
« Parce j'en aurai sans doute besoin d'un, » avoua Jack. « Et je ne pense pas que Teal'c serait très bon pour le discours, aussi je me demandais si… » Il termina sa phrase avec un sourire plein d'espoir.
« Intéressante façon de l'annoncer, » remarqua Daniel, secouant légèrement la tête.
« Alors ? » demanda Jack. « Est-ce que vous acceptez ? »
« Bien sûr que j'accepte ! » s'exclama Daniel avec exaspération. « Et félicitations ! Vous avez de la chance – je suppose que c'est Sam… ? »
« Bien sûr que c'est Sam ! » s'exclama Jack, puis sourit. « Et merci, je sais que je suis chanceux. Incroyablement chanceux. »
Daniel sourit, puis fit les gros yeux, soupirant avec exagération. « Eh bien, » dit-il, « Teal'c va être vexé. »
« A propos du truc du Témoin ? » demanda Jack avec appréhension.
« Non, » le rassura Daniel, ouvrant la portière de la voiture et entrant à l'intérieur. « Parce que maintenant, il me doit cinquante dollars. »
Jack cligna des yeux et ne bougea pas pendant un instant, avant de se dépêcher de monter sur le siège passager. « Cinquante dollars ? »
« Eh bien, » expliqua Daniel en démarrant la voiture, « il a dit que Sam était bien trop intelligente pour jamais accepter de vous épouser. »
Il y eut une longue pause avant que Jack dise, « Il a dit ça ? »
« 'Le Major Carter', » dit Daniel, faisant sa meilleure imitation de Teal'c, « 'ne se soumettra jamais à aucun homme, encore moins le Colonel O'Neill.' »
Jack éclata de rire. « Eh bien, il a raison sur ce point, » affirma-t-il. Puis ses yeux s'étrécirent. « Et vous avez accepté son pari ? » demanda-t-il, alors que Daniel s'engageait sur la route. « Malgré son, hum, désavantage culturel ? »
« Je me suis dit que c'était de l'argent facile, » sourit Daniel.
« Et moi qui pensais que 'vous' étiez celui qui avait de l'éthique. »
Daniel gloussa pour lui-même. « Teal'c est grand assez pour se débrouiller, » dit-il, regardant Jack du coin de l'œil tout en conduisant. Malgré leur conversation légère, il était touché par la nouvelle, et pouvait voir un bonheur sincère sur le visage de son ami. Cela lui allait, décida-t-il, ajoutant une chaleur et une légèreté à ses traits parfois sévères. « Sérieusement, » dit Daniel, d'une voix plus basse, « Je suis heureux pour vous, Jack. Vous le méritez, vous et Sam. Ca n'a jamais été facile pour vous. »
« Oui, » acquiesça Jack, son regard tourné vers l'intérieur bien qu'un sourire fût encore visible dans ses yeux. « Il nous a fallu du temps pour y arriver, mais maintenant nous y sommes… » Il soupira avec joie. « C'est incroyable, Daniel. Et ça ne fait que s'améliorer. »
« Je sais ce que vous voulez dire, » répondit-il, son cœur encore douloureux aux souvenirs de Sha're. « Quand cela est juste, c'est juste. Et rien n'est mieux que ça. »
Jack avait dû remarquer la note de tristesse dans sa voix, car sa voix changea. Perdant son ton léger, ce fut d'un ton plus mélancolique qu'il dit, « Vous savez, quand Sara est partie, je ne pensais pas que je rencontrerais une autre femme que je pourrais aimer autant. Je pensais que c'était fini pour toujours. Mais Sam ? » Il secoua la tête, souriant de nouveau. « C'est totalement différent, Daniel. Je ne veux pas les comparer, mais avec Sam, c'est simplement incroyable. Ca ne diminue en rien ce que j'avais avec Sara, mais je ne sais pas si j'ai jamais été aussi heureux auparavant. Et si ça peut m'arriver à moi… » Il laissa la phrase en suspens, et Daniel sourit.
« Je sais, » dit-il doucement. « Et, merci. »
Ils firent la route en silence pendant un moment après cela, jusqu'à ce que Daniel sente Jack s'agiter légèrement. Un peu plus tard, et d'un ton plus léger, Jack dit, « Alors, pensez-vous que nous devrions inviter Thor ? »
« Au mariage ? » Daniel éclata de rire. « Bien sûr, pourquoi pas ? Et les Nox ajouteraient une touche… d'élégance. »
« Et les Tok'ra ? » continua Jack. « Pouvons-nous faire 'sans' les inviter ? »
« J'en doute. Et Jacob ? »
« Effectivement. »
« Pas les Aschen, en tout cas, » décida Daniel.
« C'est catégoriquement non, » acquiesça Jack. « Et ceux de la Terre de Lumière ? »
Et ainsi leur conversation continua durant leur trajet, permettant à Daniel de savourer la chaleur de leur amitié. Il était vraiment heureux pour Jack et Sam leurs années de service et de sacrifice étaient enfin généreusement récompensées. Il eut un petit sourire alors qu'il songeait à l'idée que, peut-être, dans le grand dessein des choses, l'équilibre cosmique était d'une manière ou une autre restaurée pour une fois, les héros obtenaient vraiment ce qu'ils méritaient. Et il savait que le monde n'avait pas de plus grands héros que Sam Carter et Jack O'Neill. Pourtant, pour une raison une autre, c'était bien que ces héros anonymes reçoivent leur récompense, non pas dans la célébrité et l'adulation des autres, mais dans le simple plaisir de partager leurs vies et de trouver le réconfort dans les bras de l'autre.
C'était, songea-t-il, la fin parfaite.
Et le parfait commencement.
- Fin -
Sally : Merci d'avoir lu mon histoire. J'essaie toujours d'améliorer mon écriture, aussi tout commentaire constructif sera reçu avec reconnaissance.