Résumé : Dans le dernier chapitre, Harry avait découvert l'identité de son mystérieux inconnu lors du mariage de Tonks et Remus et il avait également réalisé que le fantôme de l'amour perdu de Sirius n'était autre que son propre père. Quelles vont être les conséquences de la confrontation des deux hommes à la fin de la soirée du mariage ?

J'espère que ce nouveau chapitre vous plaira… Bonne lecture à tous, à bientôt, Lilywen.

Aller simple

Chapitre 14 : Lendemain qui déchante

Harry grogna alors qu'une jolie petite tête blonde venait de sauter sur son lit, bien décidé à tester les ressorts du matelas comme il aurait fait sur un trampoline géant. Le brun tenta d'échapper à ce remuant et bruyant réveil en s'enfouissant sous les draps, en vain car la minuscule créature ne semblait pas l'entendre de cette oreille et elle s'installa à califourchon sur lui et se mit à chantonner gaiement :

« Z'ai vu ton amoureux… Z'ai vu ton amoureux… »

Le refrain eut au moins le mérite de le sortir définitivement de sa trop brève nuit. Harry se redressa brusquement, manquant de peu de faire tomber à la renverse le garnement :

« Quoi ? Qu'est-ce que tu as dit, Teddy ?

- Z'ai dit que z'ai vu Cédric. Il est très zentil et même qu'y m'a donné du gâteau de papa et maman… Deux fois… »

Alors que le petit garçon montrait fièrement son index et son pouce à son parrain, témoignage de sa double ration lors du repas des mariés, Harry retomba lourdement sur le matelas. Il plaqua sa main droite sur son visage pour lui épargner les rayons lumineux un peu trop vifs qui perçaient au travers des lourds rideaux d'un beau bleu sombre.

« Dis… Tu m'écoutes, 'Ry… »

Harry marmonna un faible 'oui' qui sembla convenir parfaitement au garnement qui reprit ses babillages, sans plus se soucier de lui.

Ainsi, Teddy était convaincu que, d'ici peu, il serait marié et heureux à tout jamais avec le très gentil Cédric. Si seulement sa vie pouvait être aussi simple : une banale rencontre lors d'une fête de mariage avec un jeune homme adorable, brillant un coup de foudre une histoire passionnée et passionnante. Rien de plus, rien d'autre. Pourtant, ce qu'il vivait depuis son retour de son voyage scolaire en France était si éloigné des rêves enfantins de son filleul.

« Teddy ! »

Harry se redressa légèrement sur ses coudes : Tonks se tenait dans l'embrasure de sa porte de chambre, bien droite, les mains posées sur ses hanches. Elle semblait, tout comme lui, encore exténuée de cette nuit intense. Elle portait juste son tee-shirt favori, à l'effigie de son idole et un méchant pyjama, usé par les années ses cheveux décoiffés tombaient en cascade jusque sur ses épaules. Son intervention ramena, en tout cas, le calme et Teddy se laissa doucement glisser depuis son perchoir improvisé et se retrouva, l'air penaud, devant sa mère.

« Qu'est-ce que tu faisais encore ?

- Ze voulais voir parrain 'Ry… Zé rien fait de mal, ze jure.

- Je t'avais pourtant dit qu'il devait encore dormir, non ?

- Oui, ze sais, maman… »

Tonks soupira fortement et s'avança vers Teddy. Elle passa une main tendre et affectueuse dans la chevelure de son fils qui lui répondit d'un sourire désarmant.

« Va donc jouer un peu dans ta chambre.

- Je peux zouer avec mes robots, dis, maman… Dis ?

- Oui, mais tu restes tranquillement dans ta chambre cette fois, c'est bien compris ? »

Le garçonnet acquiesça en hochant fermement de la tête et se précipita vers le corridor sans attendre davantage. Tandis que le garnement disparaissait de leur champ de vision, Tonks passa une main lasse dans sa chevelure, avant d'adresser un clin d'œil complice à Harry.

« Désolée, j'ai bien essayé de le tenir éloigné de toi le plus longtemps possible mais il est debout depuis déjà plus de deux heures et il n'a eu de cesse de te réclamer à corps et à cris. Tu veux peut-être que je te laisse pour que tu essayes de te rendormir…

- Aucune chance après le passage de notre terreur adorée, répliqua le brun en s'étirant longuement, et je meurs de faim.

- Je me doute… Je t'ai préparé ton petit-déjeuner… Enfin, plutôt le déjeuner, vu l'heure qu'il est. Tu viens ? »

Alors qu'Harry s'était redressé et assis, son dos calé contre la tête de son lit, la jeune femme se retourna et fixa l'adolescent en ne cachant rien de son sourire amusé :

« Au fait, si je n'avais pas malencontreusement interrompu hier ce moment on ne peut plus torride, je t'aurai volontiers questionné sur ce fameux Cédric dont Teddy n'a eu de cesse de nous rabattre les oreilles depuis ce matin.

- Pitié, pas toi aussi !, ronchonna le brun avant de se laisser lourdement retomber sur le matelas, mais c'était sans compter sur Tonks qui poursuivit son estocade.

- D'ailleurs, attends-toi à ce sujet à un interrogatoire dans les règles de l'art par Remus à son retour de son jogging… Après tout, il sait juste que Cédric a servi à notre repas de mariage une double ration de gâteau à Teddy et qu'il aurait plus au moins promis de faire de toi sa princesse mais c'est un peu court et plus de détail ne serait pas pour lui déplaire, je pense…

- Fais chier ! »

La jeune enseignante grogna légèrement au vocabulaire pour le moins familier, utilisé par son quasi fils adoptif. Tandis que le brun se relevait, uniquement vêtu de son short-pyjama, la nouvelle mariée s'arrêta, hésitante et joua un instant avec la bordure élimée de son tee-shirt à l'effigie de Ziggy Stardust :

« Harry, je… Je me demandais... Non, c'est rien… Oublie… Tu me rejoins ?

- Je t'en prie, Tonks… Qu'est-ce que tu voulais me demander ?

- Rien… Je m'inquiétais juste au sujet de Remus… Enfin, tu comptes lui cacher encore longtemps.

- Il sait déjà depuis quelques temps que j'ai une relation avec un homme plus âgé.

- Mais pas qu'il s'agit d'un de ses plus vieux amis !

- Je l'ai découvert seulement hier, au même instant que toi, si je ne m'abuse pas ! Quand, diable, voulais-tu que je l'informe de ça ? Au moment du toast, peut-être ? Hé Rémus, alors franchement cool, ce mariage et je souhaite tout le bonheur du monde à ta petite famille et… Oh, c'est vrai… J'oubliais, ton pote Sirius, tu te souviens, c'est le mec dont je t'avais parlé récemment, celui qui m'a baisé ! Sur ce, félicitations aux jeunes mariés !

- HARRY ! »

Le brun s'était approché de Tonks au fil de son discours et il déposa un baiser affectueux sur la joue de la jeune femme qui râla, plus pour la forme que par réelle conviction.

« Ne me demande pas l'impossible, je te promets que si ça devait un jour devenir sérieux, j'irai en parler aussitôt à Remus mais je ne vais certainement pas prendre le risque de le perdre pour une histoire qui n'en est même pas une… Qui n'en sera jamais une, si tu veux savoir ce que j'en pense vraiment.

- Ce n'est pas du tout la sensation que j'ai eu quand…

- S'il te plaît, Tonks… Tu te rappelles tout de même de ce que je t'avais dit juste avant la cérémonie. Son bras droit, cet enfoiré de Pettigrow, m'avait craché au visage que je n'étais qu'un gentil substitut, le fantôme de son meilleur ami dont il était éperdument amoureux. Et bien, j'ai été ravi de découvrir hier que celui après qui il rêve depuis tout ce temps était mon propre père dont je n'ai, pour ma part, aucun souvenir !

- Oh mon Dieu, Harry… Il… Il te l'a dit ?, demanda dans un murmure la jeune femme.

- Pas directement, mais le 'c'est indéniable que tu lui ressembles beaucoup' m'a très légèrement conforté dans mon opinion.

- Pourtant…

- Pourtant, rien. Tu es arrivée. Il est parti. Fin du débat. Je ne le reverrai probablement plus jamais.

- Harry… »

Elle resserra son étreinte autour du corps gracile et fluet de l'adolescent, le cajolant comme elle le ferait sans doute avec Teddy lorsque ce dernier vivrait lui aussi son premier véritable chagrin amoureux, car, oui, elle n'avait, malgré les dénégations d'Harry que peu de doutes à ce sujet. Le brun était, certes, attiré physiquement par le businessman mais ce n'était pas que cela. Il s'était aussi sincèrement épris de Sirius et elle ne pouvait qu'entrevoir l'immense désarroi que le jeune homme avait dû ressentir hier en découvrant le lien qui les reliait de par leur passé.

Une autre part d'elle était bien plus sceptique. Elle avait interrompu Harry et Sirius par inadvertance alors qu'elle était entrée dans les toilettes à un moment pour le moins inopportun et ce qu'elle avait vu ne lui était clairement pas apparu comme ne cessait de le clamer le brun, bien au contraire. Les deux hommes semblaient tout bonnement à ses yeux envoûtés l'un par l'autre et il ne lui avait pas paru que le plus âgé se jouait d'Harry. Sirius avait cherché à capter le regard de l'adolescent tandis qu'elle leur faisait face, puis, il s'était excusé d'un bref hochement de la tête et s'était éclipsé avant même qu'elle ne parvienne à articuler plus de trois mots.

Elle fut sortie de ses réflexions par un soupir profond, juste avant qu'Harry ne reprenne dans un chuchotement :

« Hé… Tout va bien… D'accord ? »

Le brun se détacha légèrement de son étreinte et lui adressa un sourire presque timide qui la laissa encore plus perdue et perturbée.

« Allez, s'il te plaît, Tonks… Je meurs de faim. »

Son instinct de mère prima alors et elle poussa Harry hors de la chambre en direction de la cuisine où ils prirent rapidement place. Elle allait lui proposer de choisir entre pancakes et crêpes quand la sonnerie de l'entrée retentit et avant même qu'elle ne dise quoi que ce soit, le brun lui lança dans un sourire :

« J'y vais… »

Harry se dirigeait aussitôt vers la porte quand une seconde fois, il entendit le son strident de la sonnerie. Il râla après l'importun :

« Deux secondes… J'arrive. »

Il ouvrit la porte brusquement. Il se figea et ne sut pas quand il pensa à nouveau à respirer.

« Euh… Salut…

- Trésor ? Je ne pensais vraiment pas te trouver ici… »

A l'air qu'affichait Sirius, Harry ne douta pas que son amant était au moins aussi surpris que lui et qu'il ne s'attendait effectivement pas à se retrouver face à lui, en sonnant à l'appartement des Lupin.

Sa seconde pensée fut qu'à chaque nouvelle rencontre, il trouvait l'homme encore plus attirant. Lui qui avait naïvement cru que les costumes de marque et les vêtements parfaitement coupés que portait Sirius concourraient grandement à la sensualité de l'homme, il réalisait, alors qu'il était là devant lui, portant un simple jean brut et un tee-shirt gris à capuche qui modelait à la perfection sa silhouette, qu'il lui paraissait tout aussi séduisant, si ce n'est plus.

Il s'en voulut intérieurement de s'être laissé happer de longs instants dans son observation minutieuse de son amant et répondit finalement dans un bégaiement :

« Je… Je suis ici depuis quelques jours… C'était pour aider Tonks pour les préparatifs du mariage. »

Sirius acquiesça aux explications du plus jeune, somme toute assez logique, puis, toute son attention se reporta vers le corps dénudé du brun qui ne portait en tout et pour qu'un short-pyjama vert sombre. Son regard dériva de la chevelure ébouriffée, aux épaules minces, en passant par le torse où pointait de mamelons roses délectables et se perdit finalement dans la ligne fine de poils sombres qui semblaient disparaître à la barrière de l'unique vêtement que portait Harry. Comme mu par une envie folle et irrépressible, Sirius s'avança vers le garçon et murmura :

« Tu es sublime. »

Ses doigts agrippèrent fortement les hanches du brun et il se pencha, son souffle se perdant sur les lèvres qu'Harry mordillait sans en avoir conscience d'une façon si sensuelle. Il effleura sa bouche puis lorsqu'il sentit que le brun lui en donnait l'accès, il l'embrassa de plus en plus franchement, rapprochant encore davantage leurs corps.

« Harry, qui est-ce ? C'est Remus qui est reve… »

Le reste de la phrase de Tonks mourut alors que la jeune femme se figeait devant le couple qui se tenait dans l'encadrement de la porte d'entrée entrouverte. Sirius se redressa vivement et s'écarta d'un pas d'Harry.

« Sirius ?

- Bonjour Tonks... Je… Je suis navré de vous importuner, aujourd'hui tout particulièrement…

- Qu'est-ce que tu attends ? Ne reste pas là… Entre. Nous allions prendre notre petit-déjeuner… Ou plutôt, notre déjeuner, vu l'heure… Tu vas bien te joindre à nous, n'est-ce pas ? »

L'enseignante se décala pour signifier à Sirius et à Harry qu'ils devaient la suivre.

« Si ça ne vous dérange vraiment pas… Et bien, ce serait avec plaisir… »

L'adolescent semblait statufié et ce fut la réponse de son amant qui le sortit de son attentisme. Harry referma doucement la porte d'entrée et alors que la jeune femme disparaissait déjà dans le corridor, Sirius effleura son bras dans une caresse aérienne et enserra fermement son poignet trop fin pour l'attirer à sa suite. Le jeune brun le suivit presque machinalement, comme un automate. Ils arrivèrent dans la cuisine et furent accueillies par les questions de Tonks qui fusèrent :

« Thé ou café ? Pancakes ou crêpes ? Installe-toi ici, Sirius. »

L'homme obtempéra, lâchant à regret le poignet d'Harry. Tonks s'approcha de ce dernier qui se tenait près de la table, un peu sonné et chuchota à son oreille :

« Harry… Mon chéri, si tu allais passer un tee-shirt. »

L'adolescent acquiesça machinalement à cette proposition et se dirigea vers sa chambre tandis que la jeune femme soupirait et concentrait à nouveau toute son attention sur son invité inattendu. Elle allait en direction de son plan de travail et réitéra sa question :

« Alors, Sirius… Qu'est-ce que ce sera pour toi ?

- Un café serait parfait et largement suffisant. J'ai mangé juste avant de venir.

- D'accord… Et… Est-ce que je pourrais savoir…

- La raison de ma présence ici…

- Oui. Sucre ou lait ? »

Tonks tendit une tasse de café fumante.

« Je le prends noir, merci et pour répondre à ta question, j'ignorais qu'Harry se trouvait chez vous… Je voulais voir Remus pour lui parler de… »

Sirius fit tourner un instant le liquide brûlant dans la tasse et se redressa pour observer la jeune femme qui avait brusquement cessé tout mouvement pour le fixer avec attention.

« Je voulais lui parler avant que tu ne le fasses. Je ne veux pas qu'il pense que je lui ai délibérément caché des choses ou menti. C'est mon plus vieil ami, Tonks.

- Je comprends et tu peux, au moins, être rassuré sur ce point-là. Je ne lui ai encore rien dit et bien qu'à regrets, je ne l'aurai pas fait, du moins, pas dans l'immédiat car Harry a refusé catégoriquement ce matin que je lui parle de vous deux. Et au cas où tu souhaiterais me poser la question, je ne pense pas qu'il change d'avis dans un avenir proche. »

Sirius la dévisageait avec stupéfaction. Depuis leur rencontre, Harry lui était pourtant apparu comme un être entier, fondamentalement honnête et droit, hostile aux faux-semblants, incapable de mentir ou de feindre ses sentiments. Alors, pourquoi cette réaction si contraire à ce qu'il était au plus profond de lui ?

Il faut dire qu'hier soir, Harry lui était apparu encore plus comme une énigme insoluble. A chaque fois qu'il avait pensé percer une partie du mystère, il se trouvait confronté à une nouvelle problématique encore plus épineuse. Harry était touchant, attendrissant… Peut-être aussi un peu paumé, désemparé. L'instant d'après, il était une boule de colère prête à imploser puis il devenait la sensualité et la provocation personnifiée. Il était un kaléidoscope humain, il l'attirait d'une façon inconcevable. Il finit par poser la question qui lui brûlait les lèvres :

« Je ne comprends pas, ça ne lui ressemble pas du tout de vouloir se cacher… Ou de mentir…

- Pourtant, Harry a été très clair à ce sujet-là.

- A quel propos ai-je été si clair ? »

La jeune femme sursauta à l'arrivée du jeune homme qui s'installa machinalement face à Sirius, à la table de la cuisine.

Occultant volontairement la question d'Harry, Tonks reprit son activité. Elle déposa devant les deux hommes une grande assiette sur laquelle se trouvaient les dernières viennoiseries que Remus lui avait apportées ce matin au réveil. Elle était encore à moitié endormie quand son tout nouvel époux lui avait apporté ses gourmandises délicieuses. Il lui avait souri et dans un murmure, il lui avait susurré un simple 'Bonjour, Madame Lupin', faisant chavirer encore davantage son cœur. Elle aimait cet homme plus que ce qu'elle n'aurait jamais cru humainement possible et elle ne devait tout son bonheur qu'à une seule personne, Harry.

Hier, alors que la fête de son repas de mariage prenait fin, elle avait été vers les toilettes. Elle avait eu envie de se rafraîchir un peu, après cette journée exceptionnelle et cette soirée tout aussi inoubliable. Malheureusement, elle était arrivée au pire moment alors que Sirius embrassait furieusement l'adolescent. L'homme avait finalement fui, les laissant seuls, Harry et elle, mais, contrairement à ce que lui avait dit le petit brun par la suite, elle n'avait eu absolument aucun doute en son fort intérieur. Elle avait lu dans leurs regards respectifs quelque chose qui l'avait remué au plus profond d'elle-même. Elle s'était promise de tout faire pour rendre à Harry au moins un centième du bonheur qu'il lui avait donné, en chamboulant toute son existence.

« Hé… Tonks… »

Ramenée au présent par la voix d'Harry qui venait de l'interpeler, elle tendit aussitôt une tasse au jeune homme :

« Tiens, mon chéri, ton lait chaud… »

Alors qu'elle poussait vers Harry la boîte de cacao, elle devina le sourire franchement amusé de Sirius et le rougissement intempestif qui s'étalait sur les joues du plus jeune.

« Je peux savoir ce que j'ai dit de drôle. »

Devant l'air adorablement embarrassé du brun, qui, pour tenter de cacher sa gêne, remua légèrement sur sa chaise, Sirius ne put se retenir davantage et son rire fort, tel un aboiement, explosa dans la cuisine. Lorsqu'il parvint à retrouver un peu de sérénité, ce dernier consentit finalement à lâcher :

« Je t'assure, cela n'a rien à voir avec toi, Tonks, vraiment… C'est juste un souvenir assez amusant de notre première rencontre…

- Ah bon ? Je peux savoir de quoi…

- Non… On peut passer à autre chose, là…

- En fait, trésor m'avait apporté une tasse et…

- Arrête ! », répliqua Harry d'un ton qui trahissait clairement son agacement grandissant.

Tonks se sentit de trop à cet instant alors que les deux hommes se fixaient comme s'ils étaient seuls au monde. Ce fut à cet instant que sonna le téléphone portable de l'enseignante, elle attrapa le cellulaire posé sur le plan de travail et lut aussitôt le message qui s'y affichait :

« En fait, c'est pour toi, Harry. Drago te demande pourquoi tu n'as pas daigné répondre à ses vingt-six messages et si tu lui fais la tête.

- Réponds-lui que la batterie de mon portable était vidée hier soir et j'ai complètement oublié de le mettre à recharger ce matin. Qu'il arrête de se faire des films et qu'il me foute un peu la paix ! »

Faisant fi du regard de plus en plus perplexe de Sirius, Harry attrapa la boîte de cacao et saupoudra le lait chaud de cette fine poudre pour obtenir l'onctueux mélange de chocolat tandis que Tonks, concentrée sur son écran de téléphone, tapait à vive allure la réponse que venait de lui faire le joli brun. Quelques secondes passèrent avant qu'une nouvelle fois, la sonnerie ne retentisse et comme pour le premier message, Tonks lut à haute voix la réponse faite par Drago.

« Il me charge de te dire que sa petite panthère noire lui a pardonné sans problème et il te demande si Cédric s'est finalement montré à la hauteur de ses espérances.

- Putain ! Je me demande bien ce que vous avez tous avec Cédric : Teddy, Remus et maintenant Drago !

- Personnellement, je peux comprendre leurs interrogations, répliqua Sirius.

- Je ne vois pas pourquoi.

- Tu étais clairement en train de flirter avec lui quand je t'ai rejoint.

- Et alors ? Je ne vois toujours pas en quoi ça les concerne… Toi moins que quiconque, d'ailleurs !, riposta le brun dont la voix n'avait cessé de monter crescendo au fil de ses réponses.

- Je ne suis pas d'accord avec toi.

- Voyez-vous cela ! Monsieur Black n'est pas d'accord ! Mais je ne te demande pas ton avis, c'est ma vie privée et tu n'as rien à redire à ce sujet, tu m'entends !

- Je ne vois pas comment je pourrais faire autrement, rétorqua sarcastiquement Sirius.

- Tu trouves ça drôle en plus !

- Non, mais cela ne m'empêche pas de me questionner sincèrement sur les raisons de ta colère à mon encontre… Car c'est bien de cela qu'il est question, n'est-ce pas ?

- Oh, je t'en prie… Ne te donne pas tant de mal pour moi… Ca n'en vaut vraiment pas la peine !

- Je ne comprends pas ce qui t'arrive, ni ta réaction. Et puis, d'abord, pourquoi ne veux-tu pas informer Remus du fait que nous avons une...

- TONKS ! Tu…

- Et inutile de t'en prendre à elle. Il ne s'agit que de toi et moi ici, de notre relation !

- Laisse-moi rire ! Quelle rela…

- Non, Harry ! Je suis désolée, Sirius… Je pense que vous devriez vraiment aller dans sa chambre… Vous avez besoin de discuter ensemble et calmement, c'est une évidence… »

Le joli brun grogna pour toute réponse mais c'était sans compter sur son amant qui se leva aussitôt et tira fermement sur son poignet pour le mettre debout et assénait froidement :

« Quelle direction ?

- Par là… », indiqua d'un geste Tonks.

Il n'en fallut pas plus pour que le plus âgé entraîne à sa suite Harry. Quand ils se trouvèrent dans le corridor, le plus jeune se libéra assez violemment et se dirigea vers sa chambre. Il n'avait pas besoin de se retourner pour savoir que Sirius le suivait.

A suivre…