Disclaimer: Ces personnages ne sont pas miens, mais un grand merci à JK Rowling pour les avoir créés et de nous laisser jouer un peu avec. Pas un sou n'est reçu de cette histoire, mais elle ne m'en a pas coûté plus, héhé.
Pour celles et ceux qui seraient encore dans les parages malgré la longueur insolente entre les derniers chapitres, je tiens à vous remercier de votre patience et espère que ce dernier (OUI OUI) chapitre vous plaira. Il conclut ainsi cette histoire d'une façon qui me convient tout à fait.
Merci aussi pour tous vos commentaires qui ranimaient à mon esprit cette histoire et me redonnaient envie d'écrire. Les reviouks, c'est la vie.
-Ah, encore une belle journée d'été digne de notre beau pays !
Sirius inspira profondément l'air frais chargé de lumière. Ses mains, devenues noueuses avec l'âge, appréciaient toujours la chaleur, quelle qu'elle fût. Une voix résonna depuis un fauteuil où une paire de mains tenait un journal le plus près d'un nez proéminent. Les cheveux filasse étaient devenus gris, de même que ceux de son interlocuteur.
-C'est la pluie et la grisaille qui le subliment, corniaud, et ferme la fenêtre, tu vas faire entrer les bestioles, et qui devra s'en occuper ensuite pendant que Monsieur sera dans son coin à me donner des conseils sans les appliquer ?
Le maître des potions réajusta sa position dans le fauteuil et poursuivit la lecture, les yeux plissés. Sirius baissa la fenêtre à moitié seulement, les yeux au ciel en réponse à la remarque bougonne de son mari.
-Si tu voulais bien mettre tes lunettes pour mieux voir, tu n'aurais pas besoin de mes indications pour venir à bout de ces cochonneries volantes.
-Humpf, grommela Severus, les yeux rivés sur une publicité vantant les mérites d'une potion dont il avait trouvé la formule quelques années auparavant. Les gens achètent toujours cette mixture alors que j'ai trouvé comment l'améliorer à moindre coût… ? Pfff continuez à acheter de quoi en calmer les effets secondaires, ça part aussi dans ma poche, après tout.
Ce disant, il décala son bras de l'accoudoir afin de laisser à Sirius de quoi s'asseoir. Une main lui caressa les cheveux tandis qu'il passait à la rubrique sportive.
-Oh Severus, t'ai-je dit à quel point j'étais heureux de t'avoir pour compagnon de mes vieilles années ?
Le ton moqueur n'était qu'une façade, Sirius et Severus le savaient, aussi le potionniste se contenta-t-il d'incliner la tête vers son époux afin de lui offrir plus à cajoler, l'air de rien.
-Grmbl, j'ai cru entendre, oui. Des nouvelles des enfants ?
-Des petits-enfants, tu veux dire ? Répliqua Sirius, taquin.
Severus lui concéda un coup d'œil blasé, plus grande victoire pour l'Animagus qui affichait son plus beau sourire.
-Tu m'as très bien compris, dit sobrement Severus.
Sirius était déjà occupé à jouer avec une mèche de ses cheveux, la lissant encore et encore entre ses doigts.
-La tribu devrait arriver pour le déjeuner, déclara-t-il d'un ton plus doux la conversation prenait un autre aspect d'intimité qu'il adorait au moins autant que leurs petites chamailleries quotidiennes.
-T'as déjà planqué les portraits d'ancêtres ? Demanda Severus en levant enfin le nez de sa gazette.
Sirius eut un sourire en coin et hocha la tête.
-Depuis hier soir. Tous ces vêtements moldus dévoilant la cheville, tu penses.
-N'exagère pas, fit son époux avec une moue l'aînée est pleine de ferraille des oreilles au nombril.
Saskia, la Première. Saskia si mignonne avec ses bouclettes d'un noir d'ébène. Si curieuse de tout. De. Tout…
-C'est plutôt joli, ces tatouages sur sa nuque rasée, ajouta Sirius, plus ouvert d'esprit sur ces thèmes.
Il pouffa doucement de rire en entendant son mari grommeler d'une vague indignation générationnelle.
-Encore heureux qu'elle soit douée en potion et Serpentarde, dit celui-ci en agitant un index maigre et solennel.
-Tout le contraire de ses parents, soupira Sirius d'un air dramatique.
Severus ferma les yeux, comme pris d'une douleur brutale et périodique.
-Ne m'en parle pas… Poufsouffle… parvint-il à articuler d'une voix basse.
-Poufsouffle… répliqua en écho Sirius avant de poser un baiser sur le crâne désormais grisonnant de son époux. L'autre à Serdaigle…
Un gémissement sortit du potionniste.
-Black, ne remue pas le couteau dans la plaie.
Sirius sourit en se redressant. Ses ongles étaient devenus le nouvel objet de son attention, pose parfaite pour déclarer crânement :
-Bon… ça s'est pas trop mal passé, pour elles.
Severus retrouva lui aussi très vite le sourire. Ils aimaient tous les deux jouer les outragés face au choix qui a mené leurs petites dans leurs maisons respectives, mais ils s'inclinèrent rapidement devant l'épanouissement de leur progéniture, et ressentirent une immense fierté à voir l'une devenir chercheuse de pointe au ministère et tout autant à voir l'autre tenir un refuge pour animaux magiques avec son mari connu sur les bancs de l'école. Le gendre avait toutefois mis un peu de temps à se détendre face à ses deux beaux-pères inquisiteurs et chauvins à leurs heures. Mais dans l'ensemble, oui, ça c'était plutôt bien mené. Severus hocha la tête et secoua à nouveau son index vaguement autoritaire.
-Surtout celle qui a épousé un Serpentard…
-…Issu d'une famille de Gryffondor, précisa aussitôt Sirius. L'influence est sauve.
Severus lâcha un bruit nasal des plus curieux que Sirius avait appris à identifier comme un ricanement sarcastique :
-Tu parles d'une influence… De quelle couleur était les cheveux de leur cadet ?
Sirius essaya de faire le compte mentalement, mais il dut céder devant le nombre de modifications corporelles affichées par certains de la génération un cran plus bas encore.
-Euh… Y a bien eu le bleu électrique, à un moment, puis « Pâtisserie Française », hésita-t-il, mais je crois que la tendance est à la teinte « Rejet Gastrique ». Puis il y a les tatouages oculaires, aussi… et dentaires… Très impressionnant.
Un silence s'imposa entre eux, permettant à l'horloge de se faire entendre pendant qu'ils se perdaient dans leurs souvenirs et dans les hypothèses d'aspects de leurs petits-enfants sur le point de débarquer.
-Poudlard doit ressembler à un zoo, de nos jours, finit par déclarer Severus, d'un ton aussi péremptoire que le reniflement typique qui suivait ce genre de propose. Bien content d'avoir connu la bonne période.
Sirius émit un reniflement, lui aussi, mais dubitatif.
-Tu parles, on était en guerre… Je ne veux plus jamais revivre ça. Ni nous, ni eux.
Il indiqua d'un geste de la main les photos animées d'adultes aux traits proches des leurs et de bambins aux looks de plus en plus chamarrés.
-… Ça reste la bonne période, répéta Severus, obstiné.
-Comment tu peux dire ç… commença à s'indigner Sirius avant de se taire lorsque la main de Severus prit la sienne et la serra.
Il leva ses yeux noirs et fixa droit dans les siens, cet éclat toujours présent après toutes ces années.
-La bonne période, corniaud, insista-t-il, plus doucement.
Sirius ne put s'empêcher de sourire, attendri malgré tout, et hocha la tête.
-… La bonne période, grincheux
FIN
Et c'est ainsi que se termine cette histoire, pour de bon. Je suis contente de l'avoir terminée de cette façon, j'espère qu'il en sera de même pour tout lecteur ou lectrice qui passera par là. Merci de m'avoir lue, et excellente journée/soirée/nuit à tous et à toutes!