Titre : Soirée à quatre voix, Valse à quatre temps (1/4)

Auteur : Ambrevale

Fandom/Pairing : Sherlock BBC, Lestrade/Sherlock, John/Sarah

Rating : NC-17

Disclaimer : Je doute que Steven Moffat et Marc Gratiss aient jamais eu l'intention de mettre autant de sexe dans Sherlock…

Résumé : John met Sherlock au défi de se trouver un rancard pour sortir en couples avec lui et Sarah. Le détective consultant joue le jeu. Peut-être même un peu trop pour ce pauvre Lestrade…

Warning : Beaucoup de sexe. Vraiment. Humour. Borderline BDSM de temps en temps. Romantique parfois.

NdA : Un grand, un immense merci à mon Aliyela pour avoir corrigé ce monstre. Cette fic est ma première Sherlock, et nous avons eu l'idée ensemble, autour d'un délire sur les sorties en couples, et qui Sherlock pourrait inviter…Deux idées, une exploitées, l'autre pas encore, on verra… Bref, je vous livre la bête.


Soirée à quatre voix, Valse à quatre temps

Chapitre I : Défi et Invitation, Restaurant et Confrontation


-…Ce qui m'amène à conclure que, même si je voulais bien accepter, tu ne serais pas capable de ramener quelqu'un pour sortir avec moi et Sarah. D'où le fait que nous sortirons seuls demain, tous les deux, moi et elle. Juste nous deux, Sherlock ! J'en ai assez que tu trouves toujours une excuse quelconque pour ruiner mes rencards ! Demain, je sonnerai aux abonnés absents ! C'est clair ?

Sherlock foudroya son colocataire du regard depuis le fauteuil où il était assis, les genoux sous le menton. John était exaspéré ; il se massait sur une surface de quelques centimètres à l'intérieur de la cuisse, c'était révélateur.

Ils avaient passé l'après-midi à se disputer (se chamailler, Sherlock, avait insisté John, qui semblait considérer ça comme une atteinte à sa dignité). Le détective ne comprenait pas pourquoi son colocataire voulait absolument sortir avec cette ennuyeuse potiche blonde qui regardait Sherlock de haut chaque fois qu'ils se voyaient, et cela parce qu'elle était trop stupide pour réaliser l'importance de son travail. Il proposait de venir, afin de rendre moins ennuyeux ce qui allait probablement être le pire rendez-vous possible : un dîner.

Il savait que John aimait le sexe, comme n'importe quel animal, mais franchement… Cette fille n'était pas faite pour lui. Ennuyeuse, ennuyeuse, ennuyeuse. John avait mieux à faire que de dispenser son énergie en évacuant du sperme.

Et puis sous-entendre que lui, Sherlock, pouvait échouer à quelque chose !

Quel culot !

-Je ne vois pas ce que tu veux dire. Je peux tout à fait ramener quelqu'un d'ici demain.

John le regarda, incrédule, puis avec un grand sourire moqueur et une intense jubilation inscrite sur ses traits :

-Toi, s'écria-t-il entre deux gloussements, avoir un rencart ? Pour que ce soit une sortie de couple, Sherlock, il faut que tu sois un minimum intéressé par la personne. Et, tout aussi difficile, qu'elle soit intéressée par toi !

Sherlock ouvrit la bouche pour répondre, sentant déjà la victoire prochaine, mais John l'interrompit en levant un doigt.

-Non, Sherlock ! Molly ne compte pas ! Tu n'es pas le moins du monde intéressé par elle ! Même pas en rêve mon vieux !

Sherlock serra les lèvres et plissa les yeux.

-Je le ferai, déclara-t-il pour mettre fin à l'hilarité contenue dans les petits soubresauts qui agitaient le corps de John.

-D'ici demain ?

-Absolument.

-Un vrai rencart ? Pas d'échange monétaire ou de service ?

-J'avais compris, John.

-Pas d'excuse, pas de crime, pas de suspect sur le feu, pas d'imprévu ? 18h45 devant le Piazza ?

-Tout à fait.

-Pari tenu, Sherlock.


Et maintenant, que faire ? Sherlock effleurait pensivement les cordes de son violon. John était au travail, avec elle. Il ne pouvait pas échouer, c'était impensable.

Mais qui inviter ?

Molly aurait été un choix évident, mais John avait vu avait vu clair dans son jeu. Inquiétant. Soit le sens de l'observation de son colocataire était devenu marginalement plus efficace, ce qui était peu probable, soit il avait laissé transparaître un peu trop de ses émotions.

John était une source continue de mauvaise influence.

Il fronça les sourcils et tira son portable de sa poche, faisant défiler les numéros…

Mycroft ! Mycroft serait ravi de…

Ah.

Non. On ne pouvait pas décemment – ce que ce mot était stupide ! – inviter son frère à ce genre d'événement.

Et puis, il refusait de demander quoi que ce fût à Mycroft. Donc le sujet était clos. Il passa mentalement en revue tous ses indics, tous les gens qu'il utilisait lors de ses enquêtes.

Mais s'il y avait ne serait-ce qu'une toute petite possibilité qu'il ait payé pour ce service, John l'appellerait un tricheur. Il n'en était pas question.

Sally Donovan ? Il pouvait déjà entendre son « ça va pas, espèce de tordu ! ».

Anderson ? Hieurk. Il savait qu'il était scientifiquement improbable que la stupidité soit contagieuse, mais il n'y avait que des observations empiriques à ce sujet, pas de recherche au sens propre. Il ne voulait certainement pas courir le risque.

Il ne lui restait que deux possibilités. L'une était intéressante, l'autre était grisante.


Celui qui avait dit que le métier de flic n'était pas une sinécure avait largement sous-évalué le problème… Gabriel Lestrade se passa la main sur les yeux. Des papiers. 90% de son boulot consistait à remplir de la paperasse, et il y était depuis la veille. Une vilaine affaire de cambriolage. Il s'était tâté à aller ou non consulter Sherlock, tellement il s'y était empêtré. Puis, soudainement, un nouveau témoignage les avait conduit directement au petit groupe de braqueurs.

Et maintenant, il lui fallait en finir avec son rapport. Il allait demander à Sally de faire preuve de bonté et de lui amener un énième café, lorsque son téléphone sonna. Un moment, il fut tenté de l'ignorer. Probablement une nouvelle affaire. Néanmoins, son professionnalisme l'emporta.

Il attrapa l'engin.

Sherlock.

Putain de merde.

Il pouvait sentir d'ici le « Vérifiez untel dans votre base de données, vous devriez être intéressé par le résultat… », ou le « vous n'auriez pas trouvé une honda bleue immatriculée à Gloucester entre X street et Y street ? », ou le plus grave et potentiellement plus emmerdant « j'ai trouvé et confronté le meurtrier/cambrioleur/kidnappeur/autre (biffer les mentions inutiles). Est-ce que malgré l'évidente incompétence dont vous avez fait preuve dans cette affaire, vous pourriez venir le récupérer ? »

Curieux qu'il appelle, cependant. Sherlock n'aimait pas parler aux gens. Les texto et e-mails avaient été inventés pour lui.

Quel que fût le cas, avoir affaire à Sherlock amenait toujours un mélange de frustration, d'émerveillement et d'harassement qui pesait lourd sur les nerfs d'une personne. Il ne savait toujours pas comment John Watson y parvenait 24/7. Il décrocha avec un soupir.

-Lestrade.

Contrairement à ce à quoi il s'attendait, Sherlock ne partit pas comme une flèche à 1000 mots/ minute.

-Lestrade, que faites-vous ce soir ?

Et merde. C'était visiblement l'option 3, amenée avec le sarcasme habituel de Sherlock.

-Que s'est-il encore passé, Sherlock ?

-Vous ne répondez pas à ma question.

Lestrade compta posément jusqu'à dix. Deux fois.

-Pourquoi ?

Un silence. Allons bon…

-Voudriez-vous dîner avec moi ?

La phrase était dite lentement, avec application, comme si les mots appartenaient à une langue étrangère. Lestrade eut un blanc.

-Q…Quoi ?

-Qu'est-ce que vous ne comprenez pas ? Dîner ? Ou avec moi ?

Sans prendre en compte le refuge de Sherlock dans le sarcasme, Lestrade écarta son téléphone et le regarda avec des yeux ronds. Il en était presque à se pincer pour vérifier qu'il ne s'était pas malencontreusement endormi sur ses dossiers. Il reprit son téléphone à l'oreille.

-A vrai dire…

-C'est le taré ? Qu'est-ce qu'il veut ?

Il releva les yeux vers Donovan et se sentit naître un curieux élan protecteur envers le détective. Oui, Sherlock était bizarre. Oui, il était régulièrement insupportable et infantile, mais ça n'était pas une raison pour le dévaloriser.

-Oui, c'est Sherlock, Sally. Pourquoi n'allez-vous pas plutôt voir si Anderson n'a pas besoin de vos « compétences », hum, pendant que je m'occupe du génie ?

Elle recula sous l'attaque et sortit en claquant la porte.

-C'était cette chère Sally ? Questionna la voix moqueuse de Sherlock. Bien envoyé, Lestrade. Vous avez récupéré des tripes pendant que je regardais ailleurs ?

Il remarqua qu'il avait commencé à tapoter sur son bureau avec nervosité. Sherlock…

-Sherlock…

-Oui ou non ?

-A quoi ?

Un soupir qui convoyait toute l'exaspération sherlockienne face à la lenteur de ses contemporains.

-Dîner, ce soir. 18h45 au Piazza.

Au… Au Piazza ? LE restaurant italien considéré comme l'un des plus romantiques de Londres ? Son cerveau fit une connexion fondamentale qu'il avait probablement volontairement évité jusqu'à maintenant.

-Sherlock… Vous… vous m'invitez à un… un rencard?

Ca lui paraissait tellement improbable, tellement anormal, qu'il s'attendait à un « Ne soyez pas stupide Lestrade, même si je sais que ça vous est difficile. C'est à propos de untel, le meurtrier/cambrioleur/kidnappeur/autre (biffer les mentions et cætera), il s'y trouvera… ». Sherlock n'avait pas de petit(e)s ami(e)s, il n'était même pas certain que Sherlock pût être considéré comme sexué. Il ressemblait à un ange de David, et quelque part, inconsciemment, Lestrade s'attendait à ce que, comme tel, il n'eût pas de parties génitales.

Sherlock était… Sherlock était sexy. Ca… et c'était difficile d'être dans la même pièce et ne pas sentir de l'attraction pour cette boule d'énergie, pour ce brillant intellect et ce sourire infectieux. « Je suis en feu ! » S'exclamait-il lorsqu'un problème particulièrement ardu se présentait à lui et qu'il tenait la solution. Il semblait alors occuper tout l'espace, et devenait le charisme à l'état pur.

-Oui… d'accord, s'entendit-il répondre avant de pouvoir arrêter sa langue.

-Excellent !

Et la sonnerie de fin d'appel. Lestrade resta figé un long moment, son téléphone en main.

Il rentra chez lui bien plus tôt que d'habitude. Il ne savait pas à quoi s'attendre. Etait-ce une autre des expérimentations bizarres de Sherlock, ou un vrai rendez-vous ? Néanmoins, il prit une douche, changea de costume, passa quelques minutes à choisir la chemise appropriée et ne mit pas d'eau de Cologne, Dieu seul savait ce que Sherlock pourrait en déduire sur son enfance ou ses habitudes alimentaires. Il regarda sa montre. 17h58.

Il avait une vingtaine de minute devant lui avant de devoir prendre sa voiture. Il observa d'un œil critique son appartement. Le parfait exemple d'une garçonnière, celle d'un célibataire qui passait moins de 10% de son temps chez lui. Il avait une femme de ménage, heureusement, qui prenait soin de l'espace minuscule. Et il était lui-même d'un naturel ordonné.

Il eut une pensée compatissante pour le militaire docteur Watson, condamné à vivre avec le pire spécimen d'humain bordélique que le monde ait connu. Après deux drug-busts, il savait de quoi Sherlock était capable.


Sherlock jeta un coup d'œil critique à la tenue de John. Décidément, son colocataire était incapable de se vêtir correctement. Il prit note de l'emmener à son tailleur pour lui faire faire un costume adéquat. Il n'était pas pour encourager Watson à avoir des rendez-vous galants, mais puisque cela semblait inévitable… Lui-même n'avait pas changé de tenue. Après tout, son costume de ville était impeccable, due à l'inactivité de ces derniers jours.

John ne voulait toujours pas croire qu'il s'était trouvé quelqu'un et Sherlock refusait de lui en dire plus. Il attendait avec une jubilation soigneusement dissimulée la déconfiture du médecin.

-John, tu as oublié d'enlever l'étiquette de ton nouveau boxer.

Le sursaut de son colocataire valait bien ce petit exercice intellectuel de déduction inutile.

-Qu… Quoi ? Comment tu sais que… ?

Sherlock lui jeta un regard appuyé en levant un sourcil et John marmonna quelque chose comme « Oh pour l'amour de Dieu… » avant de s'éclipser vers la salle de bain. Lorsqu'il revint, visiblement un peu plus énervé, il demanda immédiatement.

-Dans une demi-heure devant le Piazza ? Je vais chercher Sarah.

Le détective acquiesça avec un sourire.

-Ne lui offre pas de rose, comme tu l'as si visiblement prévu. Sa fleur préférée est le lys.

-Depuis quand tu t'y connais en femme, Sherlock ? Toi et Sarah ne vous êtes même pas parlés plus d'une poignée de fois.

Le détective déplia ses longues jambes pour les poser négligemment sur la table basse.

-Elémentaire mon cher John. Elle a un tatouage en forme de lys, juste sous l'oreille, discret mais très féminin, comme Sarah elle-même. Et si cela ne suffisait pas, chaque fois que je l'ai vu, elle avait des résidus de pollen au niveau de la poitrine sur ses hauts. Il me parait évident qu'en venant chez nous elle passe devant le cher et luxueux fleuriste en bas de Baker Street, lequel expose toujours de grands bouquets de lys, et qu'elle s'y arrête pour les respirer. Je dis les lys, parce que j'ai vu un petit morceau de pétale resté accroché à son bracelet en or jeudi dernier. Et, évidemment, parce que l'odeur du lys est aisément reconnaissable sur un certain nombre de tissus.

-Wow, murmura John avant de s'en rendre compte et de se détourner nerveusement.

Sherlock sourit avec satisfaction. Il était rafraîchissant de voir qu'après tout ce temps, Watson était toujours impressionné par ses capacités. Il espérait que cela ne changerait jamais. John était la seule personne qu'il considérait réellement comme un ami, quelqu'un dont il avait besoin, non pas parce qu'il était utile, mais parce qu'il était, simplement.

-Dans une demi-heure, Sherlock, avertit le médecin en enfilant son blouson (… sans commentaire sur le tissus rapiécé et les écorchures aux coudes datant de leur dernière affaire. On aurait dit que John sortait tout droit d'une friperie. Enfin, les gens stupides (pléonasmes) l'auraient dit, avec leur manque flagrant de capacités intellectuelles)

-Mais oui. Va acheter tes lys. Ne prend pas ceux de la troisième rangée de l'étale extérieure, trop chers, alors qu'ils sont traités avant exposition. Ceux de la deuxième rangée sur l'étagère intérieure du magasin sont d'une grande qualité.

-Tu as retenu ça ? Je croyais que ton disque dur ne devait à aucun prix contenir du superflu ?

-Ce n'est pas du superflu, déclara le détective sur un ton docte, puisque ça te concerne toi.

John eut un sourire étrangement tendre et un peu étonné, avant de se détourner et de quitter l'appartement d'un pas léger. Sherlock se leva et passa la main derrière le sofa pour en tirer la canne qu'il gardait là, et la caresser pensivement.

Un objet bien inutile à présent. Grâce à lui.


Lestrade passa un moment désagréable à se demander s'il fallait ou non qu'il passe chercher Sherlock comme il l'aurait fait avec une femme. Ca n'était pas comme s'il n'avait jamais eu des aventures avec des hommes, mais en général, ça se limitait à un bonjour-bonsoir dans une soirée bien arrosée, baise, et chacun s'en allait après une poignée de main. Et c'était quand il était à l'université.

Depuis… Et bien, il semblait qu'il y avait toujours une affaire, toujours une réunion, et, peu à peu, il avait perdu le goût de l'effort requis pour tenter d'avoir une relation ou même une nuit de sexe. Il avait eu quelques rendez-vous avec des femmes célibataires un temps, les ultimes tentatives de sa mère pour avoir des petits-enfants. Généralement, cela se passait selon la formule suivante : fleurs-resto-silence pesant-évocation de son travail-regard admiratif de la dame-questions-explication un peu plus en détail de son travail-gêne de la dame-silence pesant-dessert-coup de fil du Yard/nuit de sexe-pas de rappel.

Il tritura son bouton de manchette puis se décida à prendre ses clés de voiture et quitter la sécurité de son appartement. Il avait la singulière impression de se rendre à l'une de ses scènes de crime, trépidation et inquiétude mêlées. C'était Sherlock après tout. Il n'y avait aucune chance pour qu'ils passent une soirée sans histoire.


-…Et alors, elle m'explique : « je ne comprends pas, docteur, pourtant, je prends la dose prescrite trois fois par jour ! ».

-Elle prend des somnifères trois fois par jour ?

-Oui ! Et elle me dit : « je comprends pas pourquoi je suis si fatiguée, vraiment ! Tout ce que je voulais, c'était passer une nuit tranquille ! » !

Sarah et John éclatèrent de rire. Ils étaient un peu en avance et avaient donc décidés d'attendre devant le restaurant, profitant de l'air du soir. Sarah était très jolie dans sa robe gris clair et sa veste bleu nuit sur laquelle était piqué un lys blanc, enlevé un peu plus tôt à un magnifique bouquet (« Oh, John ! Ce sont mes fleurs préférées ! Tu es adorable ! ». Il pouvait remercier Sherlock pour le baiser passionné qui avait suivi, même s'il s'étoufferait plutôt que de l'admettre face à l'intéressé).

En parlant de Sherlock, John le repéra qui s'approchait, marchant de son pas vif habituel. Il avait un petit sourire en coin et répondit au geste de la main de Sarah par un hochement de tête.

-Bonsoir, Sarah. Très jolie fleur.

Son ton innocent ne trompa pas un instant son colocataire, qui leva les yeux au ciel. Puis il sourit à son tour.

-Seul, Sherlock ? Et cette mystérieuse personne, alors ?

Le détective sortit la main de son manteau et consulta sa montre.

-Elle ne devrait plus tarder. Le retard n'est pas son genre.

John s'apprêtait à ajouter quelque chose lorsque qu'une forme familière sortant d'une voiture sportive attira son attention. Il ouvrit la bouche de surprise en reconnaissant l'homme qui venait vers eux.

-Les… Lestrade ? Sherlock, tu… ?

Le détective passa la main sous le menton de son colocataire et lui ferma la bouche avec un sourire.

-Bonsoir Lestrade.

Le regard de Lestrade passa avec hésitation de Sherlock (souriant comme un chat devant un pot de crème), à John (s'il avait vu un alien, il aurait eu l'air moins surpris), à la jeune femme blonde (sourire vaguement confus, mais plutôt amical).

-Bonsoir, docteur. Miss.

-Inspecteur, coupa le médecin avec trépidation, vous savez pourquoi vous êtes là ?

Avant même que Lestrade ait pu espérer répondre, Sherlock coupa avec agacement :

-Bien sûr, qu'est-ce que tu t'imagines ? Que je lui ai dit qu'il y allait y avoir un meurtre ? Tu vois bien qu'il a changé de costume et mis un peu de temps à choisir une chemise adéquate. (Il se tourna vers l'inspecteur, sans ralentir le débit). Très beaux boutons de manchette, Lestrade. Un cadeau de votre mère, non ? Mais vous savez que vous n'avez pas besoin de zircons pour m'être agréable.

John eut un sourire crispé à l'adresse de Lestrade, avant de saisir son colocataire par le bras et de l'attirer manu militari à l'écart.

-Non mais ça va pas ? Lestrade, Sherlock ? Qu'est-ce qui t'a pris ? C'est notre ami ! Enfin, je ne sais jamais avec toi, mais c'est mon ami. Et je pense qu'il nous considère comme tel.

Le détective leva les sourcils.

-Je ne vois pas le rapport. C'est toi qui est à l'origine de ce défi.

-Ce n'est pas… John ravala sa salive et ferma les yeux, avec une profonde inspiration.

Il tentait visiblement de se calmer. Il ouvrit les yeux et marmonna plus posément :

-C'était idiot de vouloir te sortir de ton trou et c'était un pari stupide, je le reconnais. Tout ce que je voulais, c'était pouvoir passer une soirée tranquille seul avec Sarah et tu faisais tout pour m'en empêcher, espèce de mule ! Mais, Sherlock, si Lestrade a accepté, c'est qu'il est un minimum intéressé, tu en as conscience ? Tu réalises que tu es en train de le mettre dans une situation impossible, sans parler de potentiellement blessante, juste parce que tu ne supportes pas de perdre la face ? Ou est-ce que ça t'es complètement égal ?

Il fixa anxieusement les yeux gris-bleus. Sherlock avait les sourcils légèrement froncés, comme s'il réfléchissait à la prochaine étape d'une enquête. Devant le silence prolongé, il demanda, incertain.

-Tu… Tu m'as bien dit que tu n'étais pas intéressé par le sexe ou les relations amoureuses… Bon, je sais que tu n'as jamais nié être gay mais…

-Si j'étais porté sur ces choses, John, alors oui, je préfèrerais les hommes aux femmes. J'ai pu rassembler suffisamment de faits pour pouvoir l'affirmer empiriquement.

John essaya de ne pas imaginer ce qu'avait pu être le sexe « expérimenté et expérimental » du point de vue sherlockien. Malheureusement, c'est toujours quand on ne veut pas y penser que… Il secoua la tête et poursuivit :

-Mais tu ne l'es pas ? Intéressé, je veux dire… Donc Lestrade…

-Je ne suis pas contre une expérimentation renouvelée prenant en compte une réactualisation des paramètres. Il me faudrait plus de données, mais je ne suis pas contre dans le principe.

Le médecin cligna des yeux, se repassant la phrase mentalement en essayant de la décoder.

-Tu… Tu veux vraiment avoir un rencard avec Lestrade ?

Sherlock sourit lentement, comme il le faisait toujours lorsqu'il était sur le point de formuler une brillante idée/déduction.

-Oui.

John ne sut vraiment pas quoi répondre à ça. D'habitude, Holmes faisait dans le compliqué. La simplicité de la réponse le désarmait.

Pendant que les deux colocataires entretenaient ce qui semblait, de loin, être une conversation animée (essentiellement animée par le bon docteur, d'ailleurs), Lestrade et Sarah échangeaient des demi-sourires un peu gênés. Puis, semblant prendre une décision, la jeune femme lui sourit plus franchement et tendit la main.

-Sarah Sawyer. Je suis une collègue de John et… un peu plus.

Il se détendit, maintenant qu'elle avait fait le premier pas, même s'il était toujours un peu perdu (Sherlock l'avait-il utilisé dans une guéguerre privée avec Watson ? Ou était-ce sérieux ? Et était-ce une sortie à 4 ? Apparemment…). Il lui serra la main et se présenta à son tour.

-Gabriel Lestrade, détective inspecteur au Yard.

-Oh oui, je me souviens. Vous êtes le policier qui s'occupe souvent des affaires qui intéressent John et… Sherlock Holmes ?

Elle avait dit le nom complet de Sherlock comme si elle hésitait entre les différents niveaux de familiarité possibles. Petite amie du doc, mais pas une proche de Sherlock… On ne pouvait guère lui en vouloir. Il hocha la tête.

-C'est ça. Il m'arrive de consulter Sherlock, ses capacités sont remarquables.

Il se rendit compte trop tard de la fierté qui transparaissait dans sa voix. Il se tut avec un demi-sourire embarrassé, lorsqu'il vit le sourire presque taquin de la jeune femme.

-Ah ? Vous aussi, il vous a conquis ? Vous devriez entendre John parler de lui… Je me faisais presque du souci. Mais maintenant que je sais qu'il a déjà quelqu'un, ça me rassure.

Lestrade avait appris au long de sa carrière à garder son flegme dans toutes les situations. C'est ce qui le sauva de devenir rouge comme une pivoine.

-Hem, en vérité, nous…

-…devrions aller dîner, coupa la voix joyeuse de Sherlock. John meurt de faim.

Sarah acquiesça avec un sourire un peu plus réservé, et saisit la main que lui offrait John. Le couple s'engouffra dans le restaurant. Lestrade était sur le point de les suivre – il avait perdu l'espoir de comprendre ce qui se passait avant la fin de la soirée – lorsqu'il faillit faire un bond de deux mètres en sentant une main se poser sur le bas de son dos.

-Nerveux, Lestrade ? Questionna une voix moqueuse à son oreille.

-S…Sherlock.

Le détective lui adressa un demi-sourire énigmatique, ses yeux pétillant à la lumière des lampadaires.

-On y va ?

Lestrade hocha la tête, mais marmonna en fixant le détective :

-Qu'est-ce qui se passe, Sherlock ? C'est quoi ce plan foireux ? Vous essayez de prouver quelque chose à Waston ?

Ils entrèrent dans le restaurant avant qu'Holmes ne daigne répondre.

-La vérité, c'est que je n'ai aucun « plan ». Mais tu es là, non ?

La brusque familiarité laissa l'inspecteur suffisamment bouche bée pour qu'il ne rajoute rien. Il se contenta de suivre le mouvement lorsque le serveur les installa à la petite table ronde aux côtés de Sarah et John.


L'un dans l'autre, constata Lestrade avec un sourire, le dîner se passait plutôt bien. Sarah leur avait raconté quelques anecdotes de quand elle était à la fac, et elle ne se laissait jamais démonter par les commentaires sarcastiques que glissait Sherlock de temps à autres. Puis, au milieu des pâtes, Sherlock leur avait décrit en détails la vie intime du couple de prétentieux trentenaires à leur droite, ce qui avait tellement fait rire Sarah qu'elle avait dû se rendre aux toilettes pour éviter d'attirer trop l'attention. John et Lestrade, plus mesurés l'un et l'autre, se contentaient le plus souvent d'écouter leurs soupirants (Sherlock Holmes était-il son soupirant ?… Non, il n'allait définitivement pas s'attarder sur le sujet).

Ou plutôt, si. Sherlock n'était pas d'un naturel tactile, à moins qu'il ne fût excité par quelque chose (généralement un cadavre, ou le tueur y correspondant), mais il n'avait aucune notion de ce qu'on appelait communément un « espace privé ». Il ne cessait de se pencher vers Lestrade, et de s'attarder près de lui, de poser sa main à un millimètre à peine de la sienne…

C'était… perturbant.

Le serveur leur avait amené les desserts et Sarah, en réponse à la question de Lestrade à propos de sa rencontre avec John et Sherlock, avait commencé à raconter ce qu'elle appelait l'épisode des « acrobates mafieux chinois » (« Vous et John partagez un sens aigu du dramatique inutile » « Sherlock. » « Oui, John ? » « La ferme. » « Oh. Pardon. Continuez votre exposé romancé, Sarah. » « Sherlock ! » « Mais quoi ? »). De son côté, l'inspecteur trouvait la manière de raconter de Sarah tout à fait agréable. Toutefois, arrivé à la partie du récit concernant l'enlèvement des deux médecins, il se tourna vers Sherlock avec une trace de colère.

-Typique ! Vous… (le tutoiement n'était toujours pas naturel à sa bouche) Tu te rends compte du risque que tu leur as fait prendre ? Déjà à John, quoique je ne m'attarderai pas sur la vitesse et la précision de sa gâchette… mais à cette jeune femme !

Sherlock lui adressa un regard vaguement amusé.

-C'était, j'en suis certain, le rendez-vous le plus mémorable de mademoiselle.

-Mémorable ? Sherlock, Sarah a failli y laisser la vie !

Il vit le geste « laissez tomber, surtout laissez tomber » de John du coin de l'œil, mais ne se laissa pas démonter. Sherlock le regardait, visiblement incompréhensif.

-Et ? Questionna-t-il avec toute l'apparence de l'innocence blessée.

Lestrade leva les yeux au ciel en crispant les mains avec une intense frustration, s'imaginant brièvement les serrer autour du cou du détective.

-Et, Sherlock, on ne mets pas la vie des gens en danger pour résoudre un puzzle !

Le détective eut un léger mouvement de tête et leva les sourcils avec surprise.

-Trois morts en quelques jours, ça ne peut pas vraiment être qualifier de « puzzle », Gabriel.

Oh, le… ! Oh, le coup bas ! Non seulement de faire comme si lui, Sherlock, n'appelait pas puzzle les plus sordides et violents des meurtres, mais en plus, utiliser son prénom pour la première fois comme diversion (réussie) ! Cela ne l'empêcha pas de donner un coup de poing sur la table.

-Nom de Dieu, Sherlock ! Ca n'est pas…

-Je ne peux pas laisser n'importe qui sortir avec John, n'est-ce pas ? Coupa Holmes, calmement.

La question le stoppa dans son élan, et attira trois paires d'yeux sur le détective.

-Sherlock ? Demanda le médecin avec un froncement de sourcil.

Le jeune homme haussa les épaules.

-Vois-tu, Gabriel, John aime vivre dangereusement. Ca fait partie de lui. Inutile qu'il perde son temps et son cœur à sortir avec quelqu'un qui ne peut pas supporter quelque chose d'aussi essentiel à la définition même de qui il est. Ou avec quelqu'un qui serait incapable de supporter la violence qu'il porte en lui et le danger qu'il aime défier avec moi.

Lestrade resta interdit, comprenant peu à peu le raisonnement (absolument aberrant pour un humain normal, soit dit en passant) derrière les actions du détective. Sherlock… était tout simplement (façon de parler) excessivement protecteur envers la personne de John Watson. C'était… émouvant, d'une façon très très dérangeante.

-Oh, se contenta-t-il de dire, observant l'échange de regards entre Sherlock et John.

Puis Watson secoua la tête, avec un sourire.

-Je n'ai besoin de personne pour choisir mes conjoints, Sherlock.

Sarah regarda alternativement les deux colocataires puis Lestrade, et, après avoir avalé sa dernière cuillérée de glace, dit tranquillement :

-Une chose est sûre, si je n'en étais pas convaincue auparavant, je le sais maintenant : ce n'est pas avec vous trois que j'aurai une petite vie tranquille.

Lestrade fut à la fois amusé et touché d'avoir été inclus. Mais il ne laissa pas l'émotion s'installer. Il ne savait toujours pas, n'avait aucun réel moyen de savoir, quelles étaient les intentions de Sherlock à son égard. D'un certain côté, il enviait Sarah. Sa position auprès de John semblait assez évidente.

Non pas que Lestrade aurait voulu sortir avec John… l'idée en elle-même était aussi ridicule que vaguement déplaisante. Il aimait beaucoup John, mais sérieusement…

-Aucun risque, Gabriel, émit Holmes, tout aussi innocemment qu'un peu plus tôt, mais avec un rire au fond des yeux. John est fermement hétérosexuel. Je le sais, je vis avec.

Face au regard choqué de Watson braqué sur lui et au petit rire vainement étouffé de Sarah, Lestrade gémit et se prit la tête dans les mains.

Holmes en profita pour se lever et aller régler l'addition.

-Sherlock, protesta John en le suivant.

Il les regarda discuter un moment. Puis Watson sourit à nouveau, alors que Sherlock lui murmurait quelque chose. Il enviait (bon, d'accord, jalousait !) la complicité des deux hommes, réalisa-t-il.

-C'est difficile, hein ?

Il tourna la tête vers Sarah. Elle aussi les regardait, pensive.

-Ils sont si proches. Il suffit que Sherlock appelle pour que John accourt. Et Sherlock agit de façon si protectrice avec lui qu'il en devient presque possessif. Mais je suppose que pour avoir une relation amoureuse avec des hommes exceptionnels, il faut en accepter les petits travers.

Il ne trouva rien à dire, et se contenta donc d'acquiescer. Ils quittèrent le restaurant tous les quatre, Sarah au bras de John, et le bras de Sherlock passé fermement autour des épaules de Lestrade. Il ne fallu que quelques pas à ce dernier pour comprendre que la seule façon pour lui de rendre la position confortable était de passer son bras autour de la taille du détective, ce qu'il fit avec précaution.

-Ils passent Millenium au cinéma Everyman de Baker Street dans une demi-heure, commenta Sarah en se tournant vers eux, on pourrait y aller.

-Ennuy… commença Sherlock d'une voix morne avant de faire un petit mouvement qui le projeta encore plus contre Lestrade.

L'inspecteur serra le corps mince par réflexe et comprit aisément, en voyant le détective foudroyer son colocataire du regard, que celui-ci venait de lui enfoncer son coude dans les côtes.

Lestrade, lui, n'avait quasiment jamais l'occasion d'aller au cinéma et trouvait l'idée plutôt séduisante. Surtout que cela lui donnerait un peu de temps pour réfléchir et s'adapter à cette nouvelle situation avec Sherlock avant d'en arriver à la fin du rendez-vous... Et à ce qui pouvait se passer à ce moment-là. Et avec Sherlock, qui savait…?

Ils remontèrent donc vers Baker Street à pied (il serait toujours temps pour Lestrade de venir récupérer sa voiture). Sarah et Sherlock s'étaient lancés, périlleusement du point de vue de Lestrade (qu'il se garda bien d'évoquer à haute voix), dans une discussion sur le cas d'une des patientes de la doctoresse. Holmes soutenait une théorie de il ne savait trop quoi sur une origine consanguine du cas, basée sur la description de Sarah, alors que celle-ci argumentait en faveur d'une maladie de type neurologique.

Du moins, c'est ce que Lestrade avait compris.

Les deux protagonistes se détachèrent peu à peu de leurs compagnons, se déplaçant naturellement l'un vers l'autre en discutant, ce qui laissa Watson et Lestrade marcher côte à côte un pas en arrière. L'inspecteur coula un regard en coin en direction de l'ancien militaire. John, de par son implantation dans l'orbite de Sherlock, était devenu une figure du paysage quotidien de Lestrade. Il avait même eu l'occasion de lui parler seul à seul deux ou trois fois, mais toujours de boulot. Il se souvenait encore de la première fois où il avait vu ce petit bonhomme sorti de nulle part, qui semblait attiré par Holmes comme un papillon par une chandelle. Il ne lui avait cependant pas fallu longtemps pour comprendre que John Watson était un homme dangereux, peu importait combien il semblait faire les quatre volontés du détective. Lestrade n'était pas idiot, quoi qu'en pensât Sherlock. Le début d'analyse donné par le détective ainsi que le regard qu'il avait posé sur Watson avaient suffi à le renseigner sur qui exactement avait abattu avec une froide précision le chauffeur de taxi de l' « Etude en rose ».

Sherlock s'était trouvé un compagnon de choix. Quelle place cela laissait-il à Lestrade ? C'était une question pour laquelle il n'avait pour le moment aucune réponse.

-J'avais lancé ça comme un pari.

Lestrade sortit de sa rêverie et tourna la tête vers John. Mais celui-ci regardait droit devant lui, les mains croisées dans le dos.

-Un pari idiot. Une façon de me débarrasser de Sherlock pour mon rendez-vous avec Sarah. C'est déjà difficile d'avoir une vie intime avec un colocataire qui peut deviner toute votre soirée en posant un seul regard sur votre personne… Mais en plus, quand ce colocataire s'avère être un possessif pot-de-colle buté comme un troupeau de mules, c'est carrément impossible. Et il a fallu que cet idiot refuse de ravaler sa fierté et aille se trouver un rencard.

Lestrade avala sa salive et s'apprêta à répliquer.

-Mais, coupa Waston, comme s'il savait ce qu'il allait dire, je suis content qu'il l'ait fait. Vous savez Lestrade, même pour quelqu'un comme Sherlock Holmes, je suis certain que la solitude est un fardeau. Cela n'aurait pas été si facile pour moi de m'immiscer dans sa vie si ça n'avait été le cas. Et je pense que cela lui pèse encore plus qu'aux autres. Je vous garantis que vous ne vous êtes pas choisi une sinécure…

-Je sais, souffla l'inspecteur.

John eut un brusque sourire, spontané et joyeux.

-Ca, j'en doute ! Mais d'un autre côté, vous vous en rendrez compte très vite… Et il en vaut la peine.

Son visage s'assombrit.

-Il est plus vulnérable qu'il n'en a l'air, murmura-t-il pensivement, si bas que Lestrade dût tendre l'oreille pour l'entendre.

Ils marchèrent en silence pendant quelques minutes, seulement dérangés par les voitures et les exclamations de leurs partenaires, toujours intensément plongés dans leur débat (que d'énergie dans ces deux corps minces ! De quoi défier et mettre KO le lapin Duracell en une seconde chrono !). Lestrade se demanda vaguement si cette discussion était la version Watson du « Si tu lui fait du mal, on ne retrouvera jamais ton cadavre ».

Puis John mit les mains dans ses poches, attirant à nouveau à lui le regard de l'inspecteur.

-Un jour il faudra que vous me racontiez comment vous et Sherlock vous êtes connus.

Lestrade allait répondre, mais il se rendit compte qu'ils étaient devant le cinéma. Sarah et Sherlock semblaient avoir atteint un accord dans leur désaccord, même si le visage du détective exprimait tout son dédain.


A Suivre …

Une petite review ?