Cette fic est écrite dans le cadre de la sixième Nuit Ecriture du FoF (Forum Francophone) pour le thème " temps ".

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Une heure treize minutes et six secondes.

C'est le temps exact qu'il lui reste à vivre.

Une heure douze minutes quarante cinq secondes maintenant.

Après, tout sera fini. Après, Watson serait marié. Après, être l'homme le plus intelligent et le plus observateur de Londres ne servirait plus à rien.

Le temps passe à une vitesse affolante. Une seconde, puis une autre, à un rythme effréné, comme si elles souhaitaient que le moment fatidique arrive le plus vite possible, pour que Holmes ne puisse pas les arrêter.

Une heure et dix minutes piles.

Pour s'habiller, il lui faudrait trois minutes. Trouver une diligence, dix, au grand maximum. Aller jusqu'à l'église : vingt, en allant vite.

Holmes ferme les yeux. Sert les poings. Toutes ces réflexions sont inutiles, ces calculs, sans intérêt. Le seul qui ait de l'intérêt est là-bas, sur la place. Avec sa promise.

Il s'est promis, jurer, de ne pas intervenir. Promis de se taire. Jurer de ne pas le retenir.

Une heure, huit minutes et trente-neuf secondes.

Il a encore le temps. Le temps de détacher les menottes qu'il s'est mises pour ne pas y aller. Le temps de faire sauter la serrure de la porte dont il a jeté la clé, pour ne pas être tenté. Le temps d'y aller, de tout arrêter.

Arrêter le temps. Ce n'est pas possible. Même pour le plus grand détective du Londres, d'Angleterre, du monde peut être. Impossible, même pour Sherlock Holmes.

L'homme qui a résolu tant d'enquêtes, trouvé tant de criminels, voleurs, fugitif. L'homme qui est incapable de retenir celui qu'il aime.

Une heure et sept minutes.

Tout est perdu, il reste du temps, mais plus d'espoir.

Il lui faudrait quarante-cinq petites minutes. Quarante-cinq pour récupérer l'homme que cette femme lui a honteusement volé. Quarante-cinq minutes qu'il n'utilisera pas.

Une heure pile.

C'est plus de temps qu'il n'en faut pour se souvenir. De tous les bons moments qu'ils ont passés ensemble. De toutes les disputes qu'ils ont eues. De toutes leurs réconciliations, leurs séparations, leurs retrouvailles.

Leur amour.

Cinquante minutes.

Quarante-neuf.

Quarante-huit.

Quarante-sept.

Quarante-six.

Quarante cinq.

Une minute et cinquante-trois secondes pour enlever les menottes. Il avait promis de ne pas le faire.

Six minutes et vingt-sept secondes pour ouvrir la porte. Holmes n'avait jamais été doué pour ça, c'était toujours Watson qui n'en chargeait.

Quatre minutes pour saisir ses vêtements, s'en vêtir et surgir dans la rue. Six secondes de perdues à éviter une passante.

Sept minutes pour trouver un coche. Deux minutes et quatorze secondes à lui expliquer le trajet.

Reste vingt-quatre minutes.

Les vingt minutes de trajet se transforment en vingt et une, puis vingt deux. C'est sans doute la première fois que Holmes se trompe. Le stress, sans doute.

A peine une seconde pour repérer Watson dans la foule.

Trente pour l'atteindre. Quinze pour l'attraper, l'embrasser.

Cinquante-sept secondes pour le jeter dans le coche. Kidnapping. Il n'a pas encore eu le temps de comprendre.

Cinquante-cinq secondes pour les excuses. Il est désolé, il avait promis. Mais c'était au-dessus de ses forces.

Une seconde pour le sourire de Watson. Une autre quand il lui révèle qu'il se demandait quand Holmes allait enfin arriver.

Les cloches de l'église sonnent. Le mariage est raté.

Quarante-cinq minutes exactement. Sherlock Holmes ne perd jamais.

Ouf, fini à temps ! Qu'en pensez-vous ? C'est rare que je fasse des trucs sérieux, j'espère que ça vous à plu !

Review ?

La reine des poulpes vous salue