Titre : Personne
Auteur : Gwenetsi
Statut : Première et seconde "parties" complètes.*
Série : NCIS
Saison : Après l'épisode 712 pour les premiers chapitres, mais s'intercale essentiellement après la saison 7 et avant la 8, ne tient pas compte de ce qu'il se passe avec Gibbs, les Hernandez et le Mexique.
Résumé : Personne ne viendra voir si, lui, il va bien. Personne ne viendra lui demander si il veut en parler. Personne ne viendra, car personne ne veut savoir. C'est toujours comme ça, il s'est fait une raison. Ou quand faire comprendre à cette tête de mule de DiNozzo que chaque membre de l'équipe tient à lui est aussi facile que vider l'océan avec un verre !
Disclaimer : L'univers et les personnages de NCIS ne sont pas ma propriété.
Note de l'auteur : C'est une idée que j'avais en tête depuis un moment et que je me suis enfin décidée à écrire. Je fais référence à de nombreux épisodes comme vous pourrez le constater. Cette fois il n'y a qu'une seule citation, de nombreuses anaphores et des retours à la ligne presque systématiques (choix de mise en page de ma part). Cette fic a un happyend !
Thème : Tout le monde a ressenti une fois dans sa vie l'exclusion. Si vous vous retrouvez dans cette histoire, sachez que vous n'êtes pas les seuls, de nombreux lecteurs m'ont déjà fait part de ce sentiment en commentaire. Et puis moi aussi j'y ai eu droit un jour. C'est donc sur un sujet universel que se base cette histoire. Le caractère de Tony y est exagéré pour cette raison, mais je pense que ça reste du domaine du probable.
De l'OS à la fic : A l'origine c'était un One Shot, il ne devait donc pas y avoir de suite. Puis j'ai ajouté une suite dans l'intention dans faire une courte fic, qui est devenue relativement longue ! Il n'en reste pas moins que les deux premiers chapitres peuvent être lus seuls.
* Actu du 19.11.2012 : La fic va du chapitre 1 au 42. Les bonus sont les chapitre 43 à 45. Et je fais une suite à cette histoire à partir du chapitre 46. Elle se passe deux ans plus tard. Pour plus d'informations, rendez-vous là-bas !
Bonne lecture !
Personne
La pire maladie n'est ni la lèpre ni la tuberculose, mais le sentiment d'exclusion.
Mère Thérésa
Partie I - Tony
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Chapitre 1 - Attentat
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Il voudrait hurler, crier, clamer haut et fort qu'ils ont tort.
Mais il en est incapable.
Il n'arrive pas à leur dire la vérité.
Cela résoudrait pourtant tant de problèmes.
Tous les problèmes ?
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Tony reste passif alors qu'Abby le bourre de coups de poing dans la poitrine.
Il ne réagit pas plus quand Ducky la détache de lui pour l'entraîner à l'écart, posant sur lui des yeux exprimant des reproches.
Il reste immobile alors que Jimmy passe près de lui sans le voir, le bousculant au passage.
Il est impassible quand le directeur lui décoche un regard assassin.
Il ne bouge pas quand le médecin vient les voir pour leur annoncer qu'ils sont toujours en train de les opérer.
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Finalement Tim les rejoint, le bras en écharpe, de nombreuses contusions sur le visage.
Il ignore totalement son coéquipier pour se diriger vers les autres.
Abby se détend, soulagée qu'il n'est pas grand chose.
Il était à l'extérieur quand ça c'est produit.
Il a eu beaucoup de chance.
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Le docteur revient.
Ils sont vivants, leur état est grave, mais ce sont des battants.
Il s'en sortiront.
Ils l'espèrent.
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Tony reprend pied et quitte les lieux sans que personne ne cherche à le retenir.
Il voit passer Ziva et Gibbs dans l'autre sens à toute allure.
Il les ignore ostensiblement.
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Comment pourrait-il leur expliquer que ceux qu'il était censé protéger sont entre la vie et la mort ? Un marine et sa femme que l'explosion de leur maison a failli tuer. Ils croient tous qu'il les a quittés pour passer un coup de fil, que c'est sa négligence qui est responsable du drame.
Pourtant, la vraie raison, c'est qu'il y avait deux bombes et qu'il était en train de désamorcer l'une d'elle. Il avait supposé qu'il y en avait une autre dans l'habitation en découvrant celle sous un banc du jardin. Et faisant fit de ses ordres, le couple était rentré dans son domicile pour la chercher.
Il ne pouvait pas quitter son poste sans quoi celle qu'il avait devant lui les condamnait.
Il a des notions en la matière, faibles, mais quelques unes. Il était rapidement arrivé à la conclusion qu'il ne pourrait pas la désarmer à temps. Alors il avait couru, le plus loin possible, pour la balancer dans le lac tout proche.
Au moment où l'eau s'élevait dans les airs, projetés par l'onde de choc, la maison se faisait souffler par la seconde explosion.
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Ils vont l'apprendre, dans peu de temps sans doute. Mais le mal est fait, il se sent coupable. Il sait que ce sentiment le poursuivra toute sa vie, s'additionnant aux autres du même acabit.
Les gens ne cherchent jamais à connaître sa version. C'est toujours comme ça. Il passe pour le méchant de l'histoire et à force il finit par s'en convaincre.
Pourtant il aimerait qu'on lui demande ce qu'il s'est passé au lieu de l'accuser. Pour une fois, il aimerait qu'on lui fasse confiance.
Mais il s'est fait une raison depuis le temps, personne n'a confiance en lui.
Alors il marche sans se retourner, quittant l'hôpital.
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Personne ne viendra voir si, lui, il va bien.
Personne ne viendra lui demander s'il veut en parler.
Personne ne viendra, car personne ne veut savoir.
Il est le bouc émissaire, c'est plus simple.
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C'était comme ça quand Gibbs était parti pour le Mexique.
Abby, Tim et Ziva lui avait reproché de l'imiter et en même temps de ne pas être lui.
Ducky était trop en colère pour se soucier du monde qui l'entourait.
Jenny se reposait sur lui, très affectée par ce départ.
Il n'y avait que Jimmy qui avait pu l'aider quand il bloquait sur une affaire, mais ça se limitait à ça.
Personne n'était jamais venu voir si il était affecté par ce départ ou ses nouvelles responsabilités.
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De même, lorsque Gibbs était rentré, il ne s'était pas soucié une seule seconde de son agent.
Il avait repris sa place comme si de rien n'était, comme si ces mois d'absence n'avaient jamais existé.
L'équipe, tout à son bonheur de le retrouver avait agi de la même manière.
Et lui dans tout ça ?
Ils s'en fichaient.
Encore une fois, il s'était retrouvé seul.
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Et ce n'était pas les seuls exemples.
Quand il était revenu du porte-avion, personne ne lui avait parlé de ce qu'il s'était passé.
Pourtant l'explosion qui avait blessée Ziva, c'était important, non ?
Gibbs ne lui avait pas non plus fait confiance lors de l'opération Domino.
Il savait qu'il pourrait encaisser, lui pardonner.
Pas une seule seconde, il n'avait pensé au mal que ça lui ferait.
Il savait seulement qu'il passerait l'éponge comme toujours.
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Sauf qu'ils ont tous tort.
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C'est vrai qu'il ne leur fait aucun reproche, mais c'est parce que c'est ce qu'ils attendent de lui.
Il ne fait jamais de vagues auprès d'eux.
Il prend tout sur lui.
C'est comme ça.
C'est ce qu'ils veulent.
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Alors quand un problème arrive, c'est vers lui que se tourne leur colère.
C'est plus simple à gérer quand il y a quelqu'un.
Il a accepté ce rôle parce que c'est la seule chose qu'ils lui offrent.
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Se sont-ils déjà inquiétés pour lui ?
Il n'en sait rien.
Les gens ne se sont jamais souciés de lui, tout au long de sa vie.
C'est comme ça depuis la mort de sa mère, et il n'a aucun souvenir antérieur prouvant le contraire.
Arriver en retard lui permet d'attirer l'attention, il a au moins le sentiment qu'on s'intéresse à lui.
C'est pour ça qu'il parle tant.
C'est pour qu'on le remarque.
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Seulement ce n'est jamais plus que de l'attention.
La véritable inquiétude, le véritable souci envers lui n'existe pas.
Ou en tout cas, il n'en a jamais eu la preuve.
Parfois, il pense qu'il s'agit de ça, mais pas une seule fois il n'a eu une certitude.
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Il prend la direction de son appartement, à pied.
Il n'y sera pas avant plusieurs heures, mais ça lui est égal.
Il n'y a personne qui l'attend.
Il n'y a jamais personne.
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Et surtout, il n'y aura jamais personne.
Il le sait. Ça a toujours été comme ça. Ça le sera toujours.
Il s'est fait une raison.
Bon c'est vrai que j'ai exagéré le caractère de Tony, mais je pense que c'est quelque chose de tout à fait probable. Non ?