Merci à ma super bêta Evalyre et à RTD /BBC d'avoir inventé ces personnages qui, au fond, appartiennent à qui veut bien ^^

Début : Owen et Ianto vont en mission, peu de temps après leur affrontement dans l'épisode "Captain Jack Harkness", saison 1. Jack est parti.


- Owen, donne-moi ta position !

- Huh…le missionnaire sans doute, classique mais efficace. Et surtout confortable.

- Owen !

- C'est bon, on peut plaisanter, non? Je dirais à 2.5 mètres au dessus de toi. Tu n'es pas dépaysé, dis-moi? Tu as l'habitude d'être en dessous non? Enfin, tu avais l'habitude…Ianto?

- …

- Allez fais pas ta sucrée, réponds ! Ianto ?

Owen croisa les genoux, tant bien que mal. Il posa sa mallette sur ses cuisses car l'étroitesse de la pièce dans laquelle il se trouvait ne lui permettait pas de prendre ses aises. De chaque côté, il pouvait sentir le contact dur et froid du mur en béton brut. Owen était prisonnier d'une cellule pas plus large que ses frêles épaules, et aussi haute qu'un pigmée, 1.50 m, grand max, estima le médecin. Plongé dans le noir absolu, Owen respira profondément pour éviter une éventuelle crise de claustrophobie.

- Ianto ? Bordel…Je suis en tailleur, là, pas du tout confortable pour le coup!

Owen fouilla dans la mallette et trouva sa lampe torche. L'inspection de l'endroit fut des plus brèves, rien autour de lui sinon quatre murs gris et nus. Aucune arrivée d'air visible. Owen tiqua. Pas bon du tout. Et Ianto qui ne répondait pas.

Jack avait disparu depuis trois semaines, juste après son réveil d'entre les morts, suite à son duel avec Abbadon. Trois semaines au cours desquelles Owen et Ianto, ainsi que leurs collègues féminines, restées à la base ce coup-ci, avaient dû s'organiser autrement et continuer à travailler sans l'autorité naturelle de leur chef. Passés la colère, l'incompréhension et le sentiment d'abandon, les jeunes membres de l'équipe s'étaient finalement résignés à poursuivre leurs missions vaille que vaille. Ils n'étaient plus à une facétie près de la part de leur énigmatique patron. Et puis, Owen, sans se l'avouer, avait trouvé l'idée de bosser un peu à son rythme assez alléchante. Ce qu'il aima moins, ce fut Gwen, qui n'avait pas perdu de temps pour s'autoproclamée calife à la place du calife.

De quel droit osait-elle briguer un poste qui devait logiquement lui être alloué à lui, Owen Harper?

C'était vrai quoi? Il était le plus ancien de tous et vraisemblablement le plus indispensable de par sa noble fonction. Et le plus cool, enfin dans le registre « doc sympa et ouvert d'esprit ».

Gwen … Quelle parvenue! Quelle chipie !

Cependant, le médecin réalisa vite, qu'au fond, la situation ne lui déplaisait pas. Qu'il n'avait pas l'âme d'un leader permanent. Et que travailler sous le commandement de la jeune femme valait bien quelques compensations. Comme celle de pouvoir chambrer à loisir le teaboy, et en profiter pour régler ses comptes. Ledit teaboy se rappelait encore à son souvenir même dans son sommeil : Une certaine douleur à l'épaule le faisait parfois grogner. La relation entre lui et le jeune gallois avait atteint un nouveau cap. Difficile à dire si leur prise de position respective, et conflictuelle, lors de l'ouverture de la Faille, n'allait pas leur revenir en pleine figure au moment où ni l'un ni l'autre ne s'y attendrait.

Owen l'avait traité de larbin. Ianto lui avait tiré dessus, le touchant à l'épaule alors qu'il installait la pièce maîtresse du régénérateur de Faille. La chienlit qui en avait résulté était encore dans tous les esprits. La mutinerie d'une équipe soudée contre son chef. L'apocalypse évitée de justesse. La haine subite du médecin pour Jack, les balles qu'il lui avait logées en pleine tête, fou de rage et de désespoir. La mort drôlement longue de Jack. Le pardon de ce dernier. Le retour à une vie relativement normale. Et le départ précipité de l'agaçant immortel.

- Owen?

La voix chaude du jeune gallois l'arracha à ses pensées.

- Oui, Ianto? Tu faisais quoi? Je t'appelle depuis une plombe!

- Je t'entends à peine, Owen. Je suis dans une sorte de gaine d'aération. J'ai froid.

- Te plains pas, hein! Je n'ai pas un seul souffle d'air. Je ne me donne pas plus de trois heures avant de m'asphyxier pour l'éternité, si tu ne me sors pas de là ! Ianto?

- On va trouver un moyen. Le problème c'est que c'est rudement étroit comme tunnel, je n'arrive pas à plier les jambes pour ramper, ni les bras. Le bon côté c'est que tout cet air frais doit venir de quelque part. Il faut que j'avance en faisant le serpent…

- C'est moi qui aurais dû atterrir où tu es , je suis plus svelte, je fais attention à ma ligne au moins, se moqua Owen. Et tu aurais été à ton aise, ici, dans cette grotte d'ours mal léché.

- Owen !

- Oui?

- Owen?

- Bordel, je t'entends Ianto! Réponds-moi !

Owen eut soudain très chaud. Pas juste. Ianto se plaignait du froid et lui n'avait pas de quoi se calmer les sens et économiser son énergie.

- Ianto?

- Owen ! Je vois quelque chose au bout. C'est loin. Impossible de dire ce que c'est mais ça bouge, ça oscille de gauche à droite. Mais je ne vois pas ce que c'est.

- Continue d'avancer, Ianto et fais vite, implora Owen, anxieux.

- C'est ce que je fais, mais je vais mettre des heures à cette cadence.

- Non, pas question, tu te magne et tu la ferme !

- Toujours pas de liaison avec les filles?

- Ce ne sont pas tes oignons, c'est ma vie privée.

- Liaison satellite, idiot.

- Tu as oublié ton sens de l'humour aujourd'hui, tu l'as laissé où? Ou bien est-ce Jack qui est parti avec?

- Owen!

- Ok. Non, c'est mort. Aucun signal de la Base. On a dû tomber bien bas…

- Parle pour toi.

- Ah là c'est mieux. Car tu te trompes, tu es plus bas que moi… Comment on a fait pour se retrouver là? J'aimerais bien savoir.

- Moi aussi.

Une heure plus tôt, au Hub.

- Pic de Faille détecté à St-Mary Street, Boutique de luxe, faut faire vite, les garçons, il est 10h37, heure de grande affluence.

- Bon sang, que fait Gwen? Tosh , tu vas nous guider, je vais sur place avec Ianto.

- D'accord , Owen. Je préviens Gwen pour qu'elle vous rejoigne.

- Pense à lui rappeler que malgré son statut de pseudo chef, elle ne peut pas nous les briser comme Jack, elle a des comptes à nous rendre.

- Pourquoi? Parce que c'est une femme?

Tosh avait parlé durement.

- Non, ma douce Tosh, parce qu'elle n'est pas notre chef, tout bêtement. On la laisse jouer un peu mais au moindre faux pas elle rétrograde, ok?

La jeune femme baissa les yeux. Elle partageait un peu l'avis de son médecin adorable. Gwen n'en faisait qu'à sa tête depuis son arrivée à Torchwood.

Elle osait remettre constamment en cause l'autorité de Jack. Elle s'autorisait tout ce que les autres, pourtant là bien avant elle, n'osaient que très rarement faire. Comme de discuter une décision du boss, ou ne pas respecter les horaires de travail. Enfin à quelques minutes près. Owen, par exemple, était toujours un peu lent à la détente le matin mais drôlement disponible et infatigable dès que le travail devenait intéressant.

Tosh sourit en pensant à Owen. A celui du matin, les yeux en amandes, la bouche fine et boudeuse et les cheveux en voie de coordination aléatoire. Un charme fou!

- Ianto, amène tes fesses! Je vais te montrer comment travaille un vrai pro…

Le sourire aux lèvres, Owen Harper décocha un clin d'œil à l'informaticienne, qui essayait de joindre Gwen. Mais elle répondit au docteur gouailleur en rougissant jusqu'au front.

Sans Jack pour les discipliner, ils avaient plus ou moins l'impression de vivre une récréation prolongée. Ils travaillaient toujours avec rigueur et professionnalisme mais l'ambiance était différente. Tosh appréciait ce climat léger mais elle se faisait du souci pour Jack et naturellement Jack lui manquait. Elle espérait de plus en plus souvent, depuis quelques jours, que leur fantôme de patron revienne au bercail, avec son sourire rassurant et son humour corsé qui la faisait pourtant rire.

Owen et Ianto ne mirent pas longtemps à se retrouver sur St-Mary Street, muni chacun d'une mallette high tech et d'un stun gun. Owen conduisait le SUV dès que l'occasion se présentait. C'est-à-dire presque tout le temps. Il refusait que Gwen risquât sa vie au volant d'un tel bolide. Prétexte des plus hypocrites, il est vrai. Mais Owen ne s'embarrassait jamais de longs discours pompeux, et superflus. De temps à autre, il se disputait la place de conducteur avec l'amateur de belles voitures qu'était Ianto. Et de temps en temps , il lui octroyait le suprême privilège de jouer les chauffeurs de maître.

Pauvre Ianto Jones. Abandonné par son chef si « spécial ». Un chef qui n'avait pas hésité à l'embrasser sur la bouche après trois jours passés dans la mort, sans s'être brossé les dents. Owen avait bizarrement eu cette pensée saugrenue lorsque Jack était revenu à la vie. Ce fut la première chose à laquelle il avait pensé en voyant son patron et le teaboy s'embrasser. Étrangement. Une pirouette caustique pour ne pas se laisser surprendre trop vite par le remords et le soulagement. Owen Harper, aussi pudique avec lui-même qu'avec les autres.

Ianto Jones avait été amené à « remplacer » Jack lors des missions. Et, visiblement, il ne détestait pas un peu d'action dans son ordinaire. Il lui fallait au moins cela pour ne pas penser au vide laissé par le Capitaine. Un vide abyssal, tant au Hub que dans le cœur de chaque membre de Torchwood.

Un abysse sans fond pour lui, Ianto, qui luttait pour ne pas devenir fou de douleur. Une chance pour lui que Gwen ait su prendre les choses en main. Ianto appréciait beaucoup la jeune femme dynamique et volontaire. Elle pouvait parfois se montrer agaçante mais impossible de lui en vouloir plus d'une minute. Son humanité séduisait le jeune homme. Comme elle avait séduit Jack, qui s'y connaissait bigrement en humanité.

- Magne-toi Ianto!

Le médecin courut à travers les rayons d'une bijouterie dont l'alarme cinglante faisait trembler les murs du bâtiment tout entier.

Ianto, à l'entrée du magasin, n'entendit pas son collègue l'appeler. Il préféra rester en retrait au cas où les murs bourdonnants finissent par ne plus gémir et ne s'effondrent sur eux. Ils avaient fait évacuer les lieux. Ianto inspecta soigneusement le plafond du rayon central. Il entendit Tosh lui indiquer la positon de l'alarme qu'il déverrouilla aussitôt. Il poussa un soupir de soulagement. Le silence enfin revenu, ils allaient pouvoir progresser en douceur.

Owen était déjà arrivé dans l'arrière boutique du premier étage. Il examina chaque recoin de la pièce, le visage crispé, déçu de ne rien trouver. Car selon Tosh, il avait les pieds posés sur la source même du pic de Faille. Mais rien autour de lui ne lui semblait suspect. Il appela son collègue, resté en bas.

- Ianto, tu fais quoi? Tu cherches une bague pour ta grand-mère?

Un grésillement, puis la voix familière de Ianto résonna dans son oreille.

- Oui, et au passage je te conseille de redescendre immédiatement, Owen. Le plafond menace de s'écrouler d'une minute à l'autre.

Ianto avait repéré les nombreuses fissures qui zébraient le plafond en question. Il se dirigea en toute logique vers les étages inférieurs.

- Fais vite, Owen!

Owen, pas plus têtu que d'ordinaire, ignora les consignes de Ianto. Il ne repartirait pas bredouille. Pas question ! Il se positionna vers la porte, pour réduire les risques au maximum, mais il continua de scruter le plancher fragmenté qui allait tôt ou tard donner raison à Ianto. Quelque chose le persuadait que la solution se trouvait là, devant lui. Mais où?

Au moment où sa raison lui dictait de faire demi tour, il aperçut enfin ce qu'il cherchait. Il se serait giflé pour ne pas y avoir pensé plus tôt. Pure perte de temps que de garder les yeux baissés, comme lui disait sa mère, sa « génitrice » pour être précis. Un coup d'œil en l'air et il vit un tourbillon noirâtre qui avait percé le plafond de l'étage et qui, grosso modo, fonçait droit sur lui.

- Oups, dit-il les dents serrées avant de perdre connaissance.

Lorsqu'il reprit ses esprits, Owen se retrouva dans l'antichambre de la mort qui le menaçait si Ianto ne se dépêchait pas. Comment s'était-il retrouvé emmuré vivant dans une si petite prison de béton? Et pourquoi Ianto crapahutait-il à 9 pieds en dessous? Owen comprit vite. La malin teaboy avait dû se planquer au sous sol. Mais son sort ne valait pas mieux que le sien. Seulement le médecin aurait préféré ramper dans un tunnel, aussi étroit et glacial fut-il, que de rester condamné à l'immobilité la plus totale. Lui qui ne tenait jamais en place, ce piège était la pire des tortures mentales et physiques.

Impatient, Owen sentit l'angoisse le saisir. Il ne devait surtout pas lâcher Ianto. Il leur fallait accorder leur violon au plus vite.

- Ianto? Tu avances ou tu fais du sur place?

Un nouveau grésillement puis la voix rassurante de son collègue siffla dans son oreillette.

- J'y suis presque, Owen. Tiens bon. La chose qui bougeait ressemble à une trappe que l'air fait trembler. Je vois une lumière à travers.

- Merci mon Dieu ! Il a vu la lumière ! Il va être plus éclairé, désormais!

- Très drôle. Et toi ça va?

- T'inquiète pas pour moi, teaboy. Fais ce que tu as à faire et trouve-moi une arrivée d'air, tu seras bien brave, ok?

Owen eut du mal à dissimuler son malaise. Son corps recroquevillé lui faisait mal et l'idée de mourir à petit feu le tétanisait. Il palpa à nouveau les murs poussiéreux à la recherche d'une infime brèche, synonyme de lien vers l'extérieur, mais il lui fut impossible d'explorer le mur sur lequel il était adossé.

« j'aurais dû faire plus de gym à l'école » se dit-il, ricanant nerveusement.

- Owen !

- Oui?

- Je vois une lueur derrière la trappe et j'entends du bruit. On dirait que nous ne sommes pas seuls.

- Quoi? Tu entends des voix maintenant?

- Clairement. Il y a du monde de l'autre côté. C'est inespéré.

- Dis au comité d'accueil de faire court et de me sortir de là, tu veux?

- Tu peux compter sur moi. J'y suis presque. Bon sang, mon costume est fichu.

Owen ne renchérit pas de suite. Il savoura le fait que Ianto fasse une remarque sur sa précieuse toilette. C'était un signe que les choses s'arrangeaient. Mais Owen restait Owen, en toutes circonstances.

- Jack t'en achètera un tout beau tout neuf et il assistera aux essayages. Dès qu'il reviendra.

- S'il daigne revenir.

La remarque étonna le jeune médecin.

- Pourquoi ne reviendrait-il pas? Elle est forte celle-là.

- Parce qu'on ne sait pas pourquoi il est parti. Ni pour qui? Ni comment? Ni pour combien de temps?

- Doucement, Ianto. Un mystère de plus concernant Jack. Si Jack Harkness est vraiment son nom. On ne sait rien de lui, alors une énigme de plus, tu penses. Mais je crois comprendre pourquoi tu te fais du souci.

- Tu as fini? Ce n'est pas le moment de parler de lui, tu n'es pas d'accord?

- Si, pour une fois. Je pense que ça ne nous réussit pas de parler de Jack. Alors?

- J'entends beaucoup de voix, mais combien sont-ils? Et que font-ils ici?

- Pose LA bonne question, Ianto. En l'occurrence, combien de temps encore avant que vous me sortiez de là?

Owen sentait sa nuque se raidir et ses jambes s'engourdir sévèrement.

- Mais qu'est-ce que c'est?

- Doux Jésus!

- Qui est-ce?

- Hey, vous allez bien?

Owen soupira d'aise.

- Si je comprends bien, ils te voient enfin?

- Yep. Je descends. Merci, non inutile, madame. Ça va aller. Je vais y arriver. Ah…merci, merci beaucoup. Je suis Ianto Jones, j'étais dans la bijouterie annexe au moment de l'effondrement et…

- Ianto? Tu feras ton CV plus tard. Tu as un sauvetage à faire, souviens-toi!

- Où sommes-nous exactement? Se renseignait Ianto.

- Au 18, dans ma brasserie, monsieur Jones.

- Bien. Mon collègue est pris dans les blocs, il faut l'aider immédiatement. Il va manquer d'air.

- Oh mon dieu!

- Par où faut-il commencer, m'sieur Jones? Nous avons tout ce qu'il faut ici!

Ianto fut vite entouré de bras volontaires et forts. Il compta six personnes en tout. Deux femmes d'un certain âge, pour ne pas dire d'un âge certain, et quatre hommes en pleine forme. Leur enthousiasme ne suffit pas à le rassurer.

- C'est le problème. Impossible de le localiser avec précision et il y a bien 6 mètres de gravats devant nous, 3.5 mètres de hauteur. Et il peut aussi se trouver là, derrière le mur du bar.

- Ne vous en faites pas, jeune homme. Nous sommes assez pour en venir à bout. Moi c'est Graham Parker.

- Enchanté, monsieur P….

- Ianto !

- Arrête de crier Owen ! Economise ton oxygène. On s'occupe de toi.

- Ouais c'est ça, une partie de belote avant de vous mettre au turbin?

- Pourquoi Gwen n'est-elle pas arrivée à temps ce matin? C'est elle que tu agacerais en ce moment, soupira Ianto, avant de couper la liaison.

- Ianto? Ianto ! Enfoiré !

Owen éructa de colère. Même si Ianto avait raison et que crier ne servait strictement à rien sinon à polluer le peu d'air dont il disposait, ce n'était pas une raison pour lui couper la chique de cette façon.

- Je lui ferai bouffer sa cravate à ce gratte-papier!

Owen inspira profondément, garda les yeux fermés et attendit. Owen détestait attendre. Surtout dans une salle d'attente aussi sordide.

- Mais c'est vrai ! Où est Gwen? Si je compte sur le larbin pour me sauver, autant avaler une pilule de cyanure et c'est réglé. Ianto?

- Owen? Owen? Tu me reçois?

Le médecin crut rêver.

- Gwen ! C'est bien toi? Je suis sauvé, merci Seigneur des causes désespérées, Sainte Rita, c'est ça non?

- A qui tu parles, Owen?

- A personne. Tout va bien, Gwen, tu es là, enfin. Sors-moi de là, je t'en prie.

- Où es Ianto?

- On s'en tape ! Il est sorti d'affaire, à la brasserie Parker, à côté de la bijouterie. Le bâtiment s'est effondré et je suis emmuré je ne sais où. Je vais manquer d'air, Gwen. Fais quelque chose!

- Je rejoins Ianto. On trouvera comment te sortir de là, Owen. A tout de suite.

- Nooooooooon, Gwen ? Gwen ! Fais chier !

Owen roula des yeux et jura en cognant son poing contre le mur d'en face.

« Calme-toi, Owen Harper. Tout va bien » se dit-il, des suffocations plein la bouche.

Owen attendit. Encore et toujours. De plus en plus tendu. Le souffle court. Les idées embrouillées.

- Owen?

Le jeune homme avait posé la tête contre le mur de gauche.

- Oui. Dit-il sans force.

- On a un problème. Mais pas de panique, on va venir te chercher.

- Quelle sorte de problème? Demanda-t-il, sans s'étonner.

Aucune réponse. Sa poitrine s'oppressa.

- Ianto, quel problème?

- Trois fois rien, Owen, ne t'en fais pas.

- Gwen? Ne me ménage pas, s'il te plait. Dis-moi ce qu'il y a!

Ce fut Ianto qui osa annoncer la mauvaise nouvelle.

- Owen, les types de la brasserie ont commencé à défoncer le mur et…ils ont disparu. Un voile blanc de poussière et plus personne. Ils ont disparu avec tout leur matos, pioches, marteaux, pelles, torches…

- Et vous vous retrouvez à deux, sans aucun matos, comme deux gros nuls, c'est ça?

- Owen…

- La ferme, Gwen ! J'ai besoin d'être seul.

Owen Harper déconnecta son intercom et l'envoya contre le mur. Il ferma les yeux, et pensa très fort à Diane. A sa mère aussi. A ses copains de fac. En détails. Il remontait le cours de sa courte vie et, bizarrement, il estima avoir été assez verni, dans l'ensemble.

« Eh bien, ma route se termine ici. Jack Harkness, si je te retrouve dans l'au-delà, je t'explose les dents ! »