Auteur : LillyVentury93
Titre : Il a suffi d'un jour pour t'aimer toute la vie
Rating : M ! AVERTISSEMENT /!\ : Le rating se justifie dans ce chapitre à plusieurs passages, il y a des scènes de sexe explicites, des allusions au viol, âmes sensibles, vous êtes prévenues !
Disclaimer : Rien n'est à moi, tout appartient à JKR malheureusement T_T
Résumé : « - Je ne suis pas sa putain si c'est ce que tu penses. Tu peux m'en vouloir, être dégouté mais tu n'as pas le droit de salir notre histoire Harry. » Tout est dans ces mots et il n'a plus le choix. HG/SR
Pairing : Hermione/Severus sur un fond de Drago/Harry.
Note de l'auteur : Bonsoir à tous ! Alors que vous dire ? Beaucoup de choses mais je vais essayer de faire court. Déjà un grand merci à tous ceux qui m'ont laissée des petits mots adorables sur la note que j'ai posté, ça m'a fait chaud au coeur de toutes les lire et je n'ai pas encore eu l'occasion de répondre à tout le monde mais je vous en remercie. M'adresser à vous à travers cette note m'a donnée la motivation pour reprendre l'écriture et j'ai pondu un chapitre en cinq jours. J'avais espéré qu'il serait moins long que le précédent mais non, dix pages de plus... On va dire que c'est pour me faire pardonner de cette longue absence. Néanmoins, beaucoup m'ont dit qu'il valait mieux que je poste un chapitre correct plutôt que quelque chose de piètre qualité. Je suis totalement d'accord avec eux, c'est un respect que je dois à vous lecteurs mais aussi à moi. Et donc, je suis vraiment fière de vous dire que je suis satisfaite de ce chapitre. J'avais une idée en tête, une vision bien précise et j'ai pris plaisir à l'écrire. Donc je suis satisfaite de ce chapitre mais angoissée aussi. Ce chapitre devient plus sombre, plus adulte, plus mature sexuellement parlant et il a des enjeux différents mais j'espère que cela vous plaira toujours autant. Donc je ne vais pas m'appesantir plus que nécessaire, je vais vous laisser découvrir ce nouveau chapitre (et espérer avoir des petites reviews qui viendront illuminer ma première journée à la fac, eh oui ma vie d'étudiante va repartir !).
Au passage, même si elle ne voulait pas que je le fasse, je remercie Sevmooniadarya qui a relu ce chapitre vraiment très vite et qui l'a corrigé. Tu es géniale, merci beaucoup à toi et à tous ceux qui s'étaient proposés pour être ma bêta.
Bonne lecture !
A peine venait-elle de finir le récit de sa quatrième année qu'un rire moqueur sortit Hermione de ses pensées. Elle releva les yeux et interrogea Harry du regard. Trouvait-il qu'il y avait quelque chose de drôle à cette situation ?
A cette époque, elle était morte de peur pour Severus. Peur que sa couverture saute, peur qu'il meure, peur de tout. Et Harry rigolait. Néanmoins, ce dernier lui fit part de la cause de son rire.
« - Deux longs mois sans nouvelle hein ? Demanda-t-il avec un petit sourire amusé. »
Hermione comprit enfin l'allusion et eut un petit rire à son tour. Elle passa une main dans ses cheveux pour replacer une mèche qui lui barrait le visage avant d'hocher la tête.
« - A cette époque, je ne savais pas que l'Ordre du Phénix existait, je pensais vraiment ne pas voir Severus pendant deux mois et après le retour de Voldemort, être sans nouvelle de lui, ça me semblait, non c'était terrible.
- Et Rogue ? Il ne s'en doutait pas ? Questionna Harry. »
Hermione prit un instant pour réfléchir à la question, se demandant si son amant se doutait de quelque chose. Finalement, elle reprit la parole.
« - Il n'a pas dû y penser quand on a eu cette conversation, je suppose. Et puis ça aurait été déplacé de le penser. Enfin tu l'imagines dire à haute voix : Comme l'Ordre du Phénix va être rouvert pour lutter contre Voldemort, on pourra se voir et s'embrasser quand on voudra. Ca fait classe, même très classe non ? Demanda Hermione, le ton ironique.
- Je n'ai jamais parlé de s'embrasser, s'amusa Harry. »
Les joues d'Hermione prirent une jolie teinte rosée alors qu'elle se rendait compte de son lapsus. Harry rit de nouveau et la brune se renfrogna, s'enfonçant dans le siège où elle était assise.
« - Avoue que tu y as pensé quand Dumbledore a pris contact avec toi !
- Bon d'accord, j'y ai pensé. C'est peut-être même la première chose qui m'est venue à l'esprit. Enfin, comprends-moi, si Dumbledore nous envoyait là-bas, c'était seulement pour qu'on soit en sécurité et à part nettoyer la maison de fond en comble, on ne faisait rien. Après avoir passé mes soirées à embrasser Severus, ne plus pouvoir le faire, c'était de la torture pour moi.
- Ne te justifie pas Mione, je te taquinais c'est bon. »
La jeune femme ne répondit rien, souriant simplement. Il ne lui fallut pas longtemps pour replonger dans ses pensées où elle s'imagina sans Severus, sans pouvoir l'embrasser, sentir son odeur apaisante, sa présence qui la rassurait, ses lèvres sur les siennes. C'était comme imaginer un monde sans bonheur, c'était tout simplement horrible.
Son cœur se serra douloureusement. Vivre sans Severus, c'était comme vivre sans oxygène.
Avant qu'elle ne puisse faire quoique ce soit, Hermione sentit ses yeux la piquer et elle commença à pleurer. Même si elle avait voulu arrêter, elle n'aurait pas pu, ses hormones avec sa grossesse étaient sans dessus dessous et elle pleurait pour un rien. C'était horriblement agaçant et fatiguant d'être émotive pour le moindre détail. Elle se sentait ridicule à chaque fois.
Heureusement, Severus était d'une patience d'ange avec elle. Il savait exactement ce qu'il fallait faire pour la calmer, comme s'il lisait dans son esprit. Elle n'avait pas besoin de parler pour qu'il comprenne ses besoins et il faisait tout pour les satisfaire.
Comment pourrait-elle vivre sans lui ? Une nouvelle bouffée d'angoisse la saisit quand elle imagina sa vie sans lui.
Harry sembla enfin remarquer son état puisqu'il s'approcha d'elle, légèrement paniqué.
« - Hermione tu pleures ? Ca ne va pas ? Qu'est-ce qu'il y a ? Tu as mal quelque part ?
- Non… Non, sanglota la brune. C'est juste… C'est le bébé.
- Il y a un problème avec le bébé ? S'affola le jeune homme.
- Non, ce sont mes hormones, elles sont totalement détraquées, je pleure pour un oui ou pour un non. »
A la grande horreur d'Harry, les larmes d'Hermione redoublèrent sans qu'il puisse faire quoique ce soit. Il était absolument nul pour s'occuper de quelqu'un qui pleurait. Vraiment nul de chez nul.
Il prit maladroitement sa meilleure amie dans ses bras et elle l'enlaça de toutes ses forces, enfouissant son visage dans son cou. Le brun tapota doucement dos de la jeune femme, espérant l'apaiser. Mais voyant que cela ne faisait rien, il demanda :
« - Tu veux que j'aille chercher Rogue ? Je crois qu'il sera mieux quoi faire que moi. Après sept ans de vie commune hein…
- Nan, ne le dérange pas pour une de mes crises hormonales.
- Mais… C'est lui le père du bébé, quand tu ne vas pas bien, il doit être là pour toi.
- Je sais mais… il se repose et je ne veux pas le déranger. Je sais qu'il a toujours eu des problèmes d'insomnie mais ça commence à se régler et il a besoin de dormir.
- Peut-être mais quand une femme est enceinte, plus particulièrement sa femme ou presque, ce sont tes besoins qui sont prioritaires, argua le jeune homme qui commençait à se dire que Rogue abusait.
- Severus le sait très bien, s'il savait que je pleurais à cet instant, il serait déjà là. Mais tu vois, il s'occupe tellement de moi qu'il est de plus en plus fatigué et je ne veux pas le déranger quand je peux me calmer seule… Tu vois, je ne pleure presque plus, déclara Hermione. »
Harry s'écarta de la jeune femme et vit en effet que ses larmes s'estompaient. Il comprit rapidement que parler, peu importe le sujet, lui faisait du bien. Alors sans pour autant s'écarter d'elle, il l'incita à lui raconter sa cinquième année tout en se disant que même s'il l'avait fait avec elle, il découvrait presque tout.
C'était fou de voir comment Hermione avait réussi à dissimuler sa relation avec Rogue aux yeux du monde. Elle continuait d'ailleurs à la cacher à beaucoup de monde. Il était heureux de faire parti des rares personnes en qui elle avait confiance.
Il la sentit bouger contre lui et posa un regard protecteur sur elle. Elle avait essuyé les dernières traces d'eau sur son visage, s'était un peu mieux calée contre son torse et était prête à lui raconter la suite. Il ferma donc les yeux et se laissa bercer par la voix de la jeune femme qui se replongeait presque avec délectation dans son passé commun avec Severus Rogue.
27 juillet 1995, 12 square Grimmaurd, 14h55, pièce inutilisée
« - Tu m'as tellement manqué, murmura Hermione avant de se saisir des lèvres de Severus à nouveau.
- Je sais, déclara-t-il en s'écartant un peu. Tu me le dis depuis dix bonnes minutes déjà. »
Il avait un léger sourire sur les lèvres qui irrita légèrement la jeune femme. Elle le fit disparaître en l'embrassant à nouveau et il se laissa faire. La brune mit un peu plus d'ardeur dans son baiser et il y répondit en se disant qu'effectivement, il lui avait manquée.
Finalement, ils ne s'étaient envoyés des lettres que pendant une quinzaine de jours puisqu'après, Black avait fait la seule chose utile depuis qu'il était là, c'est-à-dire trouver une cachette pour l'Ordre. Pour plus de sécurité, les Weasley et Hermione étaient venus habiter là et à chaque fois qu'il passait, il se ménageait un quart d'heure pour la Gryffondor qui lui manquait affreusement mais cela, il ne l'aurait jamais avoué.
En revanche, la brune n'avait aucune difficulté à exprimer ses sentiments. Cela faisait une semaine qu'ils ne s'étaient pas vus. Il avait eu différentes choses à faire et n'avait pas pu passer. Cela faisait donc une semaine qu'ils ne s'étaient pas touchés, embrassés et Hermione semblait vouloir rattraper le temps perdu en seulement dix minutes.
Ils avaient à peine échangé deux mots. Dès qu'ils s'étaient retrouvés dans leur pièce, elle lui avait ravi ses lèvres et ne les avait presque pas lâchées mais il était loin de s'en plaindre.
Le Square Grimmaurd était, il y a encore quelques mois, un lieu dégoulinant de saleté où tout était à nettoyer. Hermione, toujours débrouillarde, c'était arrangé pour dire que la pièce où ils se retrouvaient était débordante de poussière et qu'elle n'était pas une priorité vu sa taille.
Molly l'avait crue et depuis cette pièce était devenue leur lieu de rencontre. Pendant un quart d'heure pas plus. Severus y tenait sinon il savait qu'ils auraient tôt fait d'attirer l'attention. Hermione lui disait que les Weasley ne verraient rien mais sa crainte à lui, c'était Lupin. Pour un Gryffondor, il était plutôt rusé.
« - Tu ne peux pas rester plus longtemps aujourd'hui ?
- Encore deux minutes Hermione.
- C'est trop court. Je t'assure qu'on ne nous surprendra pas.
- Jusqu'au moment où ça arrivera et où on ne pourra plus se voir du tout. »
La brune afficha une moue boudeuse et il soupira. Il attrapa son menton entre ses doigts et l'embrassa légèrement avant de s'écarter
« - Contente-toi de profiter de ses deux minutes. »
Et sur ce, il lui démontra d'une façon très passionnée qu'elle aussi lui avait manqué.
31 juillet 1995, arrivée d'Harry au 12 square Grimmaurd, couloir, 18h55
Harry venait d'arriver il y a tout juste une vingtaine de minutes et ils étaient déjà en train de faire des choses qu'ils n'auraient pas dû faire. D'un côté se dit Hermione, ce n'était pas de la faute d'Harry alors qu'elle s'approchait un peu plus de Fred pour entendre plus distinctement que ce Sirius Black et Severus Rogue disaient.
Ils avaient fait ça dès qu'ils étaient arrivés. Ils tentaient de glaner des informations sur ce que l'Ordre faisait et quand Rogue était là, les indices étaient plus nombreux. Les deux hommes étaient actuellement en train de se disputer et Hermione put voir un léger sourire jouer sur les lèvres d'Harry alors que Sirius venait de rembarrer son amant.
Ce dernier aussi s'était rapproché de Fred pour écouter ce qui ressortait de l'Oreille à Rallonge. Cette invitation était géniale, pensa-t-il.
Hermione finit par s'écarter des jumeaux alors qu'en bas, les membres de l'Ordre tentaient de calmer les choses entre les deux ennemis de toujours. La brune leva les yeux au ciel et croisa le regard vert de son meilleur ami qui lui fit un sourire complice. Merlin qu'il lui avait manqué.
Elle s'était sentie horrible de ne pas pouvoir lui écrire de tout l'été et de ne pas pouvoir lui parler de l'Ordre, de ce qu'il se passait. Ca concernait tout de même Harry, c'était lui qui était menacé par un sorcier psychopathe qui voulait le tuer. Ils auraient pu le tenir au courant.
D'un autre côté, dès que ce dernier savait quelque chose, il fonçait tête baissée…
Bref, il lui avait terriblement manquée et elle ne pouvait même pas lui en vouloir de s'être énervé contre eux tout à l'heure.
« - Au fait, quelqu'un peu m'expliquer ce que Rogue fait dans l'Ordre ? »
Ron enchérit tout de suite et tous deux commencèrent à critiquer leur professeur. Visiblement, Harry avait aussi manqué à Ron et ils avaient décidé de rattraper le temps en critiquant l'homme qu'elle aimait.
Comprendraient-ils un jour qu'il n'était pas si mauvais qu'il voulait bien le faire croire ? Comment réagiraient ses deux meilleurs amis en apprenant qu'elle l'aimait ? L'accepteraient-ils ?
Un miaulement la fit sortir de ses pensées légèrement déprimantes et elle écarquilla les yeux en voyant que…
« - Non ! Pattenrond ! Vilain chat ! »
Mi-août, 12 square Grimmaurd, 16h08, pièce inutilisée
« - Je vais devoir y aller Hermione, souffla Severus en s'écartant de ses lèvres rougies par les baisers. »
La brune suivit le mouvement et leurs bouches se décollèrent à peine. Pas maintenant pensa-t-elle, embrumée par le plaisir d'avoir Severus si près d'elle, l'embrassant divinement bien. Elle devait lui parler de quelque chose mais…
Qu'est-ce que c'était déjà alors qu'elle se rapprochait encore un peu plus de lui et ils s'embrassèrent à nouveau. C'était divinement bon. Néanmoins, Severus commença à s'éloigner, posant plusieurs baisers rapides sur sa bouche avant de séparer leurs corps.
« - Je dois y aller.
- Non attends !
- Je ne peux pas Hermione, il faut vraiment que j'y aille. Imagine si Potter commence à te chercher.
- Mais c'est important !
- Tu dis ça à chaque fois. Je pense repasser demain, tu penses pouvoir survivre jusqu'à là ? demanda-t-il amusé.
- Non Severus, je suis sérieuse. C'est à propos de l'arme que Tu-Sais-Qui recherche. »
L'homme se figea d'un coup alors qu'Hermione le regardait avec grands yeux qui reflétaient trop de choses à son goût. Inquiétude, anxiété, curiosité et surtout détermination.
« - Qui t'as parlé de ça ? C'est Black n'est-ce pas ?
- Oui, il veut qu'Harry soit au courant.
- Enfoiré de clébard, jura Severus et Hermione fut choquée par la vulgarité de son amant, s'il parlait comme cela c'est qu'il devait être sacrément énervé. Ecoute-moi bien Hermione, je ne veux pas que tu te mêles de ça. Ni toi ni Potter. Black n'aurait jamais dû vous parler de ça. Compris ?
- Est-ce que ça lui permettrait de gagner la guerre ?
- J'ai dit que je ne voulais pas en parler. »
Et sans un mot de plus, Severus s'en alla laissant Hermione avec beaucoup de questions mais aucune réponse.
Fin août, 12 square Grimmaurd, pièce inutilisée, 17h57
« - Hum…, gémit Hermione alors que la langue de Severus pénétrait sa bouche après qu'elle lui en ait donné l'autorisation. »
La jeune femme se mit sur la pointe des pieds pour pouvoir enfouir ses mains dans les cheveux de l'homme alors que le baiser se faisait plus langoureux. Merlin, il allait la tuer, pensa-t-elle alors qu'il caressait sa langue avec une telle langueur que cela en devenait presque indécent.
C'était sans doute un des baisers les plus sensuels qu'il lui ait jamais donnée et elle se sentit perdre doucement mais sûrement la tête.
Quand il s'éloigna d'elle, elle inspira brutalement une bouffée d'air frais alors que sa respiration se faisait rapide. Le baiser l'avait laissée pantelante et si Severus ne l'avait pas maintenue fermement contre lui, elle se serait sûrement écroulée. Elle sentait très bien que ses jambes portaient à peine son poids.
Elle croisa son regard légèrement moqueur, son sourire goguenard qui voulait dire Je te fais tant d'effet que ça. Les hommes pensa-t-elle, tous les mêmes.
Néanmoins, elle ne dit rien, ne voulant pas se disputer avec Severus alors qu'elle voulait lui poser certaines questions. Il valait mieux qu'il soit plus ou moins amadoué comme à l'instant précis pour qu'elle aborde le sujet qui la triturait. Elle décida de se lancer maintenant avant que Severus ne doive partir.
« - Combien de temps tu peux rester aujourd'hui ?
- Pareil que d'habitude. Pourquoi ?
- Parce que je voulais te demander quelques petites choses et je voulais m'assurer en avoir le temps.
- Quelles choses ? demanda Severus suspect.
- Ca n'a rien d'important mais je me posais des questions sur toi, sur ton passé. Tu as été à Poudlard avec Sirius ? C'est pour ça que vous ne vous entendez pas ? »
Elle le sentit se tendre contre elle et espéra intimement qu'il répondrait à sa question. Elle avait vraiment envie d'en apprendre plus sur lui. Elle voulait construire quelque chose de solide et elle était prête à lui raconter sa vie dans les moindres détails. Et elle aurait souhaité qu'il en fasse autant.
« - Oui. Mais je n'ai pas envie d'en parler.
- Pourquoi ? J'aimerais vraiment en savoir plus sur toi Severus, sur ton passé. Raconte-moi, demanda-t-elle d'une voix douce. »
Elle ne s'attendait pas à ce que sa demande provoque un tel accès de colère chez son amant. Elle se retrouva soudain plaquée contre le mur contre lequel elle s'appuyait et écarquilla des yeux en voyant que Severus semblait vraiment énervé. Il y avait cette petite veine qui palpitait sur son front signe des grandes disputes. Elle se mordit la lèvre intimidée.
« - Ecoute-moi bien Hermione. Peu importe ce que l'on est l'un pour l'autre, je ne veux pas parler de mon passé. Avec personne compris ? A partir de maintenant, c'est la dernière fois qu'on mentionne ce sujet, entendu ? »
Elle hocha la tête, intimidée, presque terrorisée par son accès de colère. Il se calma aussitôt, semblant de se rendre de compte de ce qu'il venait de faire. Il ferma les yeux, tentant de reprendre une respiration convenable.
Merlin, pourquoi avait-il réagi comme ça ? Il préféra ne pas s'appesantir sur le sujet. Parce que s'il se mettait à réfléchir au pourquoi de cette attitude, un mot viendrait obligatoirement et il n'était pas sûr de l'aimer ce mot.
Peur. Peur de la perdre si elle apprenait qui il était vraiment. Non, ne pas y penser.
« - Je vais y aller. J'essaierai de repasser dès que possible. »
Il posa un baiser sur ses lèvres et sortit de la pièce où ils étaient. Hermione resta un instant prostrée alors qu'elle ressentait la même peur que Severus il y a un instant. Celle de le perdre et elle se promit de ne plus jamais reposer une question sur son passé même si cela la frustrait. Elle était prête à faire tous les sacrifices pour le garder auprès d'elle.
Poudlard Express, 17h10, 1er septembre, rentrée
« - Ca fait du bien de retourner à Poudlard, s'enthousiasma Harry alors que le silence avait pris place dans leur compartiment depuis une heure. »
Hermione releva la tête de son livre et Ron cessa de s'empiffrer de Chocogrenouilles pour regarder Harry.
« - Oué ché chur park' que y en avait marre d'êchtre toujours enfermé dans c'te taudis.
- Ronald Weasley ! Est-ce que tu pourrais arrêter de parler la bouche pleine comme si tu n'avais pas d'éducation ? »
Il la fusilla du regard et avala sa dernière bouchée en déglutissant.
« - Et en plus tu t'en es mis partout, s'agaça-t-elle en sortant un mouchoir pour qu'il s'essuie la bouche. »
Un rire échappa à Harry alors qu'il regardait ses deux meilleurs amis se disputaient, encore. S'ils ne finissaient pas ensemble ces deux là se dit-il, très loin de la vérité.
« - Tu trouves ça drôle Harry ?
- Non, c'est juste que ça m'aurait manqué. »
A la vue des regards de Ron et Hermione, il sut qu'il devait développer sa pensée pour se faire comprendre.
« - J'ai failli ne pas retourner à Poudlard je vous rappelle. Et vous m'auriez manqué. C'est pour ça que je suis content de revenir cette année plus que les précédentes. Je crois que ce qui m'aurait le plus manqué ça aurait été cette sensation de rentrer chez soi.
- Oh Harry, murmura Hermione émue. »
Elle se leva pour aller enlacer son meilleur ami dans ses bras et resta près de lui, la tête sur son épaule.
« - Et vous qu'est-ce qui vous aurez le plus manqué ? »
Severus, pensa-t-elle immédiatement mais elle retint cette pensée pour elle. Elle dut retenir un hoquet de stupeur quand elle entendit la réponse de Ron.
« - Rogue !
- Pardon ? s'étouffa Harry tout comme elle.
- Oui ça m'aurait fait chier de plus voir sa tête constipée et le voir enrager chaque année de ne pas avoir le poste de défense contre les forces du mal.
- Ah oui tu as raison, se moqua Harry. Et toi Hermione alors ?
- Un truc dans le genre, dit-elle rêveuse. »
Elle vit les garçons froncer les sourcils mais n'approfondit pas sa pensée. Ils allaient bientôt arriver et elle allait le revoir.
Grande Salle, Rentrée, 1er septembre, 19h13
Quand Harry reconnut Ombrage, Hermione eut tout de suite un mauvais pressentiment. Et son discours lui confirma ses craintes. Le ministère s'infiltrait à Poudlard et les choses allaient sûrement devenir pires qu'elles ne l'étaient déjà.
Elle ne put s'empêcher de chercher Severus du regard et quand elle le croisa, elle frissonna. Il la fixait et avait la mine grave. Les choses allaient plus mal qu'elle ne le pensait si Severus se permettait de la regarder comme cela.
Après cela, Hermione ne décrocha pas un mot du repas, n'ayant qu'une hâte, rejoindre son amant et faire comme si tout était normal.
Rentrée, 1er septembre, appartements de Severus Rogue, 20h05
Revenir dans les appartements de Severus après deux longs mois d'absence était à la fois étrange et familier. D'un certain côté, Hermione avait encore dû mal à réaliser qu'ils étaient ensemble depuis plus de six mois maintenant et d'un autre, elle avait l'impression qu'elle avait vécu dans ces appartements depuis toujours.
Elle se sentait aussi plus à l'aise maintenant qu'elle avait l'impression que sa relation avec Severus était bien consolidée avec toutes les épreuves qu'ils avaient dû surmonter pour être ensemble. Elle avait mis un certain temps avant de redire à Severus qu'elle l'aimait depuis la dernière fois, là où il lui avait dit qu'il devait reprendre son rôle d'espion auprès de Voldemort.
Quand elle avait prononcé ces trois mots, il n'avait rien dit, ne s'était pas mis en colère, ne s'était pas troublé ou n'avait pas semblé touché. D'un autre côté, Severus avait toujours une expression neutre sur le visage et s'il avait semblé « touché » ou « troublé » elle l'aurait certainement emmené à St Mangouste.
Cette pensée lui tira un sourire qui fut très vite noyé par une expression plus sombre. Voldemort était revenu et elle avait l'impression qu'il pouvait briser son bonheur d'un seul geste de la main. Elle était sûre désormais qu'elle ne vivrait aucune année tranquille à Poudlard et cela l'attristait. Cette tristesse dut se lire sur son visage puisque Severus le remarqua.
« - A quoi tu penses ? demanda-t-il.
- Pas grand-chose, murmura-t-elle.
- Ca doit être un peu plus que pas grand-chose vu la tête que tu fais.
- Je pensais juste que… Je n'aurais jamais vraiment d'année tranquille à Poudlard où je pourrais simplement être une étudiante normale qui traine avec ses meilleurs amis, les oblige à travailler et ensuite va te retrouver le soir.
- Ce n'est pas vraiment dans la norme de sortir avec un de ses professeurs.
- Tu sais très bien ce que je veux dire. »
Il hocha la tête et un silence gênant s'installa. Elle ne savait pas trop quoi dire parce qu'elle savait que Severus n'aimait pas trop parler de ce qui se passait dehors et prolonger le sujet aurait sûrement abouti sur une dispute ce qui ne l'enchantait guère. Elle opta donc pour un changement de sujet.
« - En tout cas, il y a une chose qui m'a manquée durant toutes ses vacances.
- Quoi donc ?
- Me blottir contre toi sur ce canapé et te raconter ma journée. »
Comprenant sa demande implicite, Severus se leva pour aller la prendre dans ses bras tout en s'installant confortablement sur le canapé. Elle s'appuya contre son torse et sa tête se plaça sous son menton.
Il déposa un baiser sur son front alors qu'elle commençait à lui raconter ce qu'elle avait fait aujourd'hui. Il se laissa bercer par sa voix. Pour une fois, se dit-il, c'était une rentrée plutôt réussie.
Après réflexion, même très bien réussie.
1er jour de cours, salle de potions, 8h00
A partir de la cinquième année, Severus brisait son rituel de la rentrée habituelle pour en débuter un autre. Puisque pendant quatre ans, aucun des élèves n'avaient succombé à des arrêts cardiaques causés par son arrivée brutale et dramatique, il en déduisait que trois autres années ne changeraient rien.
De plus, avec la cinquième année, les choses changeaient et devenaient plus sérieuses. Il faisait donc taire cet espoir en lui qui était de voir disparaître un de ses élèves dans d'affreuses circonstances et devait tenter de faire en sorte que le plus de ses élèves obtiennent leurs BUSE.
Car plus d'élèves passaient en sixième année, plus le nombre d'élèves arrêtant les potions était élevé et il savait déjà que ses pires cauchemars à savoir Weasley, Potter et Londubat ne serait pas dans sa classe l'année prochaine pour son plus grand plaisir (il savait que Potter voulait devenir auror mais il se ferait un plaisir de le refuser dans ses cours puisqu'il ne prenait que des élèves avec des O, note que ce dernier ne pourrait jamais avoir).
Cette année donc, quand ses étudiants arrivèrent, il les attendait déjà attablé à son bureau pendant qu'ils rentraient, légèrement déroutés par le changement. Quelques uns ne semblaient pas s'en soucier outre mesure comme Hermione qui passa devant lui avec un léger sourire. Quand ils furent tous installés, il se leva et entreprit son discours qu'il faisait chaque année.
« - Cette année, vous allez passer votre premier examen dans le monde sorcier pour obtenir des BUSE. Je ne vous expliquerai pas en long en large et en travers ce que sont les BUSE, vous devriez déjà le savoir et pour les ignares – son regard se posa sur Potter – qui ignorent ce que cela signifie, mes collègues se feront un plaisir de vous expliquer cela. Cette année, je ne tolérerai aucune plaisanterie, aucun débordement. Tout va devenir on ne peut plus sérieux et ceux qui ne feront qu'une simple petite entorse au règlement dans mon cours devront réviser seuls de leur côté car je ne les accepterai plus, est-ce clair ? »
Aucun élève ne répondit et il s'autorisa un petit rictus face au silence qui avait envahi sa classe. Dans ces moments-là, il s'aimait vraiment.
« - Tous vos devoirs et potions seront notés comme lors des BUSE et j'ai peur que la moyenne de la classe chute, déjà qu'elle n'était pas très élevée. Je serais intransigeant avec chacun d'entre vous et ne ferait aucun favoritisme. Travaillez et vous réussirez. Echouez et vous n'aurez plus qu'à récurer des cages d'hiboux pour le reste de votre vie. »
Il vit Londubat déglutir et son sourire s'agrandit. Une lueur d'effroi passa dans les yeux de Parkinson et il sut très bien à quoi elle pensait. Visiblement, elle doutait des ses lumières en potion… C'est vrai qu'elle n'était pas des plus brillantes.
« - Bien maintenant que les choses sont claires, nous allons comme chaque année commencer par réviser les connaissances que vous auriez dû acquérir l'année dernière… »
1er jour de cours, salle de potions, 10h00
« - L'heure est terminée, rendez-moi vos copies et sortez ! »
Comme chaque année, les élèves ne se le firent pas dire deux fois et en moins de deux minutes, la salle de classe était vide ou presque. Il ne restait que Severus et Hermione bien sûr.
Cela semblait être comme une vieille chanson qu'on répétait encore et encore sauf que cette année, il n'y aurait pas de couac dans les paroles. Hermione s'approcha et lui tendit sa copie en souriant doucement, il la prit et l'ajouta sur le tas.
« - Alors cette année, aurais-je des cours particuliers ?
- Tu y tiens vraiment à ces cours hein ? On va répéter le même scénario chaque année ?
- Sans doute, s'amusa Hermione. Tu veux mon emploi du temps ?
- Je ne pourrais pas te donner des cours cette année, je vais avoir trop de travail.
- Oh, fit-elle déçue.
- Je suppose qu'à la place, tu viendras dans mes appartements tous les soirs n'est-ce pas ?
- C'est vrai ?
- Tu as le mot de passe non ? »
Un sourire radieux illumina les lèvres d'Hermione et Severus se pencha par-dessus le bureau pour l'embrasser tendrement.
« - Allez, va en cours maintenant avant d'arriver en retard. »
Elle hocha la tête partit. Un sourire radieux rayonna sur son visage toute la journée après ça.
Lendemain, salle de défense contre les forces du mal, 17h00
Le cours de défense contre les forces du mal venait de se finir et Hermione ne pouvait penser qu'une chose : affreux. Même Lockhart avait été plus compétent que cette vielle harpie. Elle n'allait strictement rien leur apprendre à part une chose : comment lécher les bottes du ministre. Elle rangea ses affaires et suivit Ron dehors pour attendre Harry qui s'était fait convoqué.
« - Vous avez vraiment pas de chance, grogna ce dernier.
- Pardon ? Tu peux développer.
- Toi qui te fais toujours convoquer par Rogue et Harry qui se fait convoquer par Ombrage maintenant ! Les deux grandes plaies de Poudlard sont sur votre dos. »
Hermione ne répondit pas alors qu'elle se disait qu'Harry allait nettement moins apprécier ses retenues avec Ombrage face à celles qu'elle recevait de Severus.
Quelques jours plus tard, appartements de Severus Rogue, 20h51
« - Déjà en train de travailler ? »
Hermione sursauta brutalement en entendant la voix de Severus. Elle ne l'avait pas vu arriver. Il avait un léger sourire moqueur et elle le fusilla du regard alors qu'il ricanait doucement.
Il s'approcha d'elle et aperçut plusieurs parchemins déjà rédigés entièrement. Il saisit quelques mots en se penchant pour l'embrasser et fronça les sourcils avant de se relever sous le regard légèrement outré d'Hermione. Leurs lèvres s'étaient à peine frôlées !
« - Severus !
- Désolée je ne vais pas pouvoir t'embrasser.
- Pardon ? s'exclama-t-elle.
- J'ai déjà des tas de copies à corriger et certaines personnes semblent vouloir me donner encore plus de travail. Je vais donc devoir réduire le temps des baisers pour travailler d'arrache-pied, déclara l'homme mi-ironique mi-tragique. »
La Gryffondor lança un coup d'œil à son devoir avant de lever les yeux au ciel. C'était donc ça. Merlin, son amant était ridicule.
« - Je sais très bien que tu n'as demandé qu'un parchemin sur le sujet que tu nous as donnés ce matin. Et je ne comptais pas écrire plus que ce que tu as demandé.
- Et tu expliques les quatre autres parchemins comment ? interrogea-t-il moqueur.
- Comme un moyen de décompresser parce que j'ai une boule dans la poitrine qui ne veut pas partir. Je comptais en parler à mon amant mais il n'était pas là quand je suis arrivée alors je me suis défoulée comme j'ai pu et maintenant qu'il est là, au lieu de me demander comment je vais, il se moque de moi. C'est très réconfortant Severus, reprocha Hermione. »
L'homme la regarda retenant un soupir avant de se diriger vers elle et de l'attirer dans une étreinte pour la réconforter. Elle enfouit son visage contre son torse et se laissa aller dans ses bras. Elle avait enfin l'impression d'être à sa place.
« - Je suis désolé du retard, Dumbledore m'a retenu pour me parler de certaines choses.
- De quoi ? De Tu-Sais-Qui ?
- Je ne veux pas en parler, je te l'ai déjà dit, claqua-t-il sèchement comme s'il punissait une enfant.
- Je suis désolée, je n'aurais pas dû poser la question, murmura-t-elle mal à l'aise.
- Ce n'est rien. Dis-moi plutôt ce qui ne va pas.
- C'est Harry. »
Sur ce, la jeune femme entreprit de lui raconter ce qui s'était passé il y a quelques jours avec Ombrage et la retenue qu'elle avait donné Harry ainsi que l'effet de sa punition. Elle insista lourdement sur le fait qu'il avait été revenu la main en sang et surtout, qu'il refusait de dénoncer les pratiques douteuses de la femme à McGonagall.
« - Je ne vais rien pouvoir faire Hermione sans attirer l'attention sur moi. Et puis Potter…
- Je sais que tu ne l'aimes pas ! Et il n'aurait certainement pas dû répondre à Ombrage avec autant d'arrogance mais il ne faisait que dire la vérité. Et même s'il avait menti, les châtiments corporels sont abolis à Poudlard !
- Je sais. Je tenterais d'en toucher deux mots à Dumbledore d'accord ? Mais je ne peux rien te promettre. »
Elle hocha la tête avec un léger sourire avant de réclamer le baiser qu'elle n'avait peu eu tout à l'heure. Quand ils s'éloignèrent, la brune reprit la parole.
« - Merci de m'avoir écoutée Severus. »
Ne sachant pas quoi répondre, l'homme l'embrassa à nouveau.
Une dizaine de jours plus tard, appartements de Severus Rogue, 20h53
« -C'est la deuxième fois en moins d'un mois , pensa Hermione alors qu'elle jetait un sort pour voir qu'il était déjà presque vingt-et-une heure. Elle se pinça les lèvres en se demandant ce qu'actuellement Dumbledore pouvait dire à son amant.
Elle soupira puis décida que quand il rentrerait, elle obtiendrait des réponses. Elle commençait à s'inquiéter. Elle savait que ces deniers temps, Severus avait été convoqué beaucoup de fois auprès de Voldemort et l'idée de savoir son professeur si digne rabaissé au rang de simple esclave la rendait malade.
Mais son rôle était crucial dans la guerre et peut-être qu'elle pourrait grappiller deux ou trois informations. Son professeur avait déjà refusé de lui parler de l'arme que Voldemort recherchait mais peut-être pourrait-il lui expliquer pourquoi Dumbledore était si distant avec Harry ou si Ombrage allait être une menace plus importe qu'elle ne semblait déjà l'être.
Finalement, elle se remit à ses devoirs et elle nota le point final à son exposé d'Histoire de la Magie au moment même où Severus pénétra dans les appartements. Il ne sembla pas surpris de la voir puisque maintenant, elle passait toutes ses soirées avec lui.
Pour justifier son absence au près de ses camarades, Hermione avait trouvé l'excuse parfaite : je vais réviser mes BUSE à la bibliothèque. Dans ces moments-là, personne ne cherchait à en savoir plus, tous ayant peur qu'elle décide de les forcer à réviser alors qu'ils préféraient faire une partie d'échecs ou de bataille explosive.
Elle pouvait donc s'éclipser tranquillement pour passer ses soirées dans les bras de Severus. Elle était donc là, tous les soirs, au rendez-vous. En arrivant, il s'approcha d'elle, l'embrassa et retira ensuite ses robes qui étaient devenues pesantes.
« - Tu étais avec Dumbledore ?
- Oui, il fallait que je le voie.
- Pourquoi ?
- Pour lui parler.
- De quoi ?
- De choses et d'autres. Je n'ai pas envie d'en discuter.
- D'en discuter avec moi ou d'en discuter tout court ? s'agaça Hermione. »
Elle regretta aussitôt d'avoir parlé sur un ton sec à son amant car il se retourna vers elle, le regard plus sombre que d'habitude.
« - Je ne veux pas en parler avec toi. La seule chose que tu arriveras à faire en me posant des question sur la guerre est de m'agacer. Le sujet est clos maintenant à moins que tu ne veuilles te disputer mais ce sera sans moi, je suis fatigué. Si tu as envie de te prendre la tête, retourne voir tes petits camarades. »
La brune pinça les lèvres. Petits camarades. Et elle était quoi elle ? La voyait-il comme une enfant elle aussi ? Cette constatation ? ne l'enchanta pas une seconde et elle décida que puisqu'elle ne pouvait pas lui poser de questions sur la guerre ni sur son passé et que les sujets se limitaient donc aux cours et à elle, ils pouvaient autant ne pas parler et faire d'autres choses.
Comme cela, elle pourrait lui montrer qu'elle n'était pas si gamine qu'il pouvait parfois le penser et qu'elle avait certaines envies de femme qu'il allait devoir combler.
« - Très bien, dans ce cas embrasse-moi ! »
Et il le fit.
Trois semaines après la rentrée, appartements de Severus Rogue, 20h37
Assise dans le canapé, Hermione regardait Severus discrètement. Elle avait un livre grand ouvert devant elle et levait régulièrement les yeux sur son amant avant de les rebaisser subitement, faisant comme si elle était plongée dans son ouvrage depuis des heures et que rien ne pourrait l'en sortir.
Evidemment, le professeur avait remarqué son petit jeu depuis un certain déjà et était à deux doigts de craquer. Il était à la fois exaspéré et amusé par son attitude. Elle ne changerait décidément jamais. Il pensa avec un certain désespoir qu'il n'avait vraiment pas envie de la voir changer.
Vaincu, l'homme reposa tranquillement sa plume alors qu'un sourire étirait doucement ses lèvres alors que les yeux d'Hermione replongeaient à nouveau dans les épaisses pages de son livre. Il laissa, sans un regret, les devoirs de ses élèves de troisième année de côté (après tout, il n'était pas sûr de pouvoir se retenir plus longtemps de mettre une pelleté de Troll à ses cornichons) et se redressa dans toute sa splendeur pour s'approcher de la jeune femme qui fit comme si de rien n'était.
Devant elle, il la toisait de toute sa hauteur. Elle fit sembler de remarquer sa présence et de se détacher à regret de son livre. Elle aurait presque pu être convaincante. Presque. La jeune femme l'observa un instant avant de prendre la parole.
« - Il y a un problème ? »
Sa voix qui se voulait innocente ne trompa pas un instant Severus qui secoua la tête légèrement désabusé avant de s'asseoir en soupirant. Il souleva les jambes d'Hermione qui occupaient la totalité du canapé et s'assied avant de les reposer sur lui. La brune ne le quitta pas du regard pendant toute l'opération, le dévorant du regard, ses yeux brillants d'une lueur de désir mal contenu.
« - Pas avec moi. Ne crois pas que je n'ai pas remarqué ton petit manège. »
Severus observa avec délectation les joues d'Hermione se colorer de rouge. C'était dans ces moments là qu'il voyait que si son amante pouvait avoir des côtés parfois digne d'un Serpentard, elle resterait à toujours une Gryffondor qui se faisait prendre la main dans le sac.
« - Alors ?
- Je…
- Tu ?
- Je m'ennuie, lâcha finalement Hermione.
- Tu t'ennuies ? Rappelle-moi quel âge tu as ? 5 ans ? Peut-être quatre. »
Hermione le fusilla du regard devant son air moqueur avant d'hausser les épaules ce qui tira un autre rire à Severus. Agacée, la brune se rapprocha brutalement de lui et grimpa à califourchon sur ses jambes. S'il fut surpris de son attitude, il n'en montra rien.
« - En fait, je ne m'ennuie pas vraiment. J'ai juste envie de faire certaines choses mais tu n'étais pas disponible, il fallait bien que j'attire ton attention.
- Quel genre de choses ? demanda le brun voyant très bien où elle voulait en venir et posant ses mains ses cuisses.
- Le genre de choses qu'une enfant de cinq ans ne ferait pas. »
Sur ce, Hermione se saisit des lèvres de son professeur et l'embrassa fougueusement alors que ses bras allaient s'enrouler autour de sa nuque. Severus lui rendit aussitôt son baiser. Leurs lèvres s'entrouvrirent et leurs langues se retrouvèrent.
C'était devenu tellement évident de s'embrasser pour eux, tellement naturel et tellement bon. Les baisers se suivirent parfois tendres, parfois passionnés, parfois amoureux, parfois sauvages. Les minutes s'égrenaient mais ni Severus ni Hermione ne semblaient trouver nécessaire de s'éloigner. Ils ne s'écartaient que quelques secondes pour reprendre leur souffle puis l'un finissait par ravir les lèvres de l'autre.
Leurs mains restaient habituellement sagement à leurs places, celles d'Hermione autour du cou de son professeur et celles de Severus sur la taille de son élève. C'était comme ça depuis qu'ils sortaient ensemble, un accord tacite entre eux. Bien sûr, parfois ces dernières fourrageaient dans des cheveux mais elles ne s'étaient jamais faites aventurières. Jusqu'à ce soir.
La passion d'Hermione n'avait jamais été aussi forte. La brune n'avait aucune idée de pourquoi mais depuis plusieurs temps déjà elle ressentait un besoin presque animal de sentir Severus beaucoup, beaucoup, plus proche d'elle. Ce fut sans doute pour cela qu'elle se rapprocha de lui, approfondissant le baiser, le rendant encore plus agréable et qu'elle commença à onduler contre le sorcier.
Elle n'avait jamais fait ça avant mais vu la passion dont redoubla Severus, elle sut qu'il appréciait. Sentir le corps d'Hermione si féminin se frotter contre lui eut raison des principes de l'homme. Et lui qui s'était toujours forcé à ne pas approfondir leurs étreintes enfreint cette règle sans aucun remord.
D'un geste souple, il fit basculer Hermione sous lui qui sous la surprise ouvrit les yeux. Elle les referma aussitôt quand elle sentit des mains se glissaient sous sa chemise et un gémissement lui échappa. La caresse était légère mais délicieuse. Les baisers de Severus dérivèrent et si elle se sentit frustrer de ne plus sentir sa bouche sur ses lèvres, son cou et sa peau sensible apprécièrent la sensation.
Le sillon humide et le souffle haletant de l'homme lui envoyaient des frissons dans tout le corps. Elle était perdue dans un tourbillon de plaisir, elle n'avait jamais ressenti ça. Tout ce qu'elle savait était qu'elle voulait plus. C'est pourquoi elle projeta son bassin vers l'avant. Pas une seule seconde elle ne s'était attendue à sentir une chose dure contre sa cuisse, vraiment dure pensa-t-elle.
Pourtant c'était normal se dirait-elle plus tard qu'un homme ait ce genre de réaction dans ce genre de situation, même flatteur. Seulement, Hermione était inexpérimentée et sentir une érection bien réveillée près de son aine la fit sursauter.
Elle haleta violemment alors qu'un léger cri de surprise lui échappait. Ce fut tout ce dont Severus eut besoin pour reprendre ses esprits. Il se redressa brusquement et s'éloigna violemment d'elle comme si elle l'avait brûlé. Le souffle court, il la regarda se redresser, les joues rouges, le regard confus alors qu'elle pensait que sa réaction avait été ridicule.
Mais Severus ne voyait pas les choses comme ça. Tout ce qu'il voyait était que les choses avaient failli déraper. Il s'était promis de ne pas dépasser le stade des baisers avec Hermione. C'était déjà totalement prohibé parce qu'il était son professeur, il était hors de question qu'il couche avec elle.
Ce serait du détournement de mineur, il n'était même pas certain d'avoir envisagé de coucher avec elle après sa majorité. Mais Merlin qu'il la désirait et une partie de son anatomie lui rappelait douloureusement. Il ferma les yeux, tenta de retrouver le contrôle de son corps.
« - Severus…
- Va-t-en.
- Mais…
- VA-T-EN ! »
Il s'en voulut aussitôt d'avoir crié mais refusa d'ouvrir les yeux. Il resta ainsi jusqu'à entendre la porte claquer, refusant de voir le reproche ou les larmes dans les yeux d'Hermione.
Le lendemain, appartements de Severus Rogue, 20h18
Hermione fixait Severus. Assise comme hier soir dans le canapé, elle le regardait sans sourciller. Sauf que contrairement à la soirée précédente, elle n'avait pas de livre entre les mains et il faisait semblant de ne pas la voir. L'homme avait le nez plongé dans ses copies et faisait comme si elle n'était pas là.
Il l'avait ignorée toute la journée et même quand elle était à trois mètres de lui, il continuait à nier son existence. De toute façon, c'était comme cela à chaque fois qu'il y avait un problème entre eux. Monsieur prenait peur et se fermait comme une huitre. Hermione nota qu'il avait capacité impressionnante pour nier les choses évidentes. Néanmoins, cela avait une forte tendance à l'énerver.
Aussi soupira-t-elle bruyamment mais cela ne déclencha aucune réaction chez Severus. Il était fort pensa-t-elle, très fort. La brune poussa un autre soupir, se fichant pas mal de savoir si cela dérangeait son amant et commença à ruminer.
Il ne l'avait pas embrassée. Pas embrassée de la journée !
D'habitude, quand ils avaient potion, il la retenait toujours à la fin de l'heure et l'embrassait. C'était un petit rituel que la brune appréciait et auquel elle tenait. Parce que cela montrait qu'il tenait à elle, qu'il était prêt à essayer de construire quelque chose avec elle et aussi parce qu'il avait besoin de l'embrasser. Mais ce matin, il ne l'avait pas convoquée et elle avait été elle-même le voir.
Elle avait tout juste eu le droit à une phrase. Et quelle phrase ! « Vous avez besoin de quelque chose Miss Granger ? » Merlin qu'elle le détestait quand il faisait ça.
Durant les repas dans la grande salle, leurs regards se croisaient toujours. Inutile de préciser qu'aujourd'hui ça n'avait pas été le cas. Et quand elle était venue le voir ce soir, il l'avait tout juste approchée. C'était ridicule !
Il avait le don de jouer avec ses nerfs. Agacée, elle repensa à hier soir. Etait-ce sa réaction qui l'avait mis en colère ? Elle ne pensait pas. Alors qu'est-ce que c'était ?
Il fallait qu'ils parlent, elle n'allait pas laisser une stupide réaction totalement naturelle gâcher leurs moments. En plus, ce genre de réaction ne la dérangeait pas vraiment. Hier, la brune avait tout simplement réalisé que si Severus et elle passaient à un stade supérieur dans leur relation, ça ne la gênerait pas du tout.
Cela faisait plus de sept mois qu'ils sortaient ensemble. Depuis le bal de Noël de l'année dernière. Elle avait l'impression que c'était beaucoup plus court, peut-être parce que maintenant ils étaient plus à l'aise l'un avec l'autre.
Dans tous les cas, après sept mois de relation, elle ne voyait aucun problème à ce que leurs mains visitent certaines contrées jusque là interdites. En fait, elle n'allait pas dire qu'elle n'attendait que cela, mais elle le désirait ardemment. Elle voulait que Severus la touche, qu'il la désire.
Elle pensait juste que cela se ferait en temps et en heure, qu'ils n'avaient pas besoin d'en parler. Elle aurait trouvé ça gênant et peu naturel. Le désir, c'était bien une des choses qu'on ne contrôlait. Mais finalement, il semblait que Severus ait besoin de cette discussion.
« - Il faut qu'on parle, lâcha soudainement Hermione. »
L'homme pinça les lèvres, l'instant qu'il avait finalement redouté venait d'arriver. Il releva la tête et sut en voyant le regard de la lionne assise sur son canapé qu'il n'y échapperait pas. Néanmoins, en bon Serpentard il fit comme si de rien n'était.
« - De quoi ?
- De ce qui s'est passé hier soir, répondit la Gryffondor sans se laisser démonter.
- Il n'y a rien à dire.
- Je pense que si.
- Et moi je te dis que non.
- Tu as eu une érection ! Une érection Severus, où est le problème ? »
Hermione fut étonnée par son audace, elle n'avait pas pensé rentrer aussi rapidement dans le sujet mais il l'énervait tellement quand il était comme cela. Elle posa son regard sur le sorcier et vit aussitôt qu'il semblait énervé, voire en colère.
« - Le problème Hermione c'est que ce genre de réaction ne devrait pas arriver.
- Pourquoi ? C'est parfaitement naturel Severus. Tu ne peux pas toujours te contrôler vingt quatre heures sur vingt quatre.
- Le problème n'est pas là Hermione. En fait mon raisonnement me prouve que j'ai raison, tu es trop jeune pour comprendre ces choses là.
- Ces choses là ? Je veux bien être inexpérimentée mais je ne suis pas totalement ignorante en matière de sexe !
- Le problème est comme tu l'as si bien dit que tu es inexpérimentée ! »
Severus remarqua aussitôt qu'il avait blessé la jeune femme avec cette réplique et il se fustigea mentalement. Il se leva instinctivement, ayant toujours cette répugnance au fond de lui quand il la faisait souffrir, puis se rappela pourquoi ils étaient en train de presque se disputer. Il se fustigea à nouveau, ne sachant plus vraiment quoi faire. Au final, il resta planter au milieu du salon.
« - Alors il est là le problème ? Tu préfères les femmes d'expérience c'est ça ? Jeunes mais avec de l'expérience, cracha Hermione ne réalisant pas trop ce qu'elle disait. Il fallait le dire plutôt Severus, je t'aurais présenté Lavande et Parvati, elles ont passé une semaine à se vanter de la perte de leurs pucelages, le sexe n'a plus de secret pour elles. »
Blessée, Hermione ramassa sa cape et s'apprêta à partir mais avant qu'elle ne puisse faire un pas vers la sortir, elle se retrouva plaquée contre le premier meuble qui rencontra son chemin, la bouche de Severus ravageant la sienne, sa langue pénétrant sa bouche sans qu'elle n'ait rien à dire.
C'était violent, elle aurait presque pu sentir le goût du sang, jamais Severus ne l'avait embrassée ainsi. Elle se laissa faire, se laissant dominer par le désir de son professeur, enfouissant sa main dans ses cheveux ébènes. Quand ils se séparèrent, ils étaient à bout de souffle.
Le brun prit son visage en coupe et appuya son front contre le sien. Hermione ne put que frissonner face à l'intensité de son regard.
« - Je t'interdit de redire une chose pareille. Tu m'entends ? Il est hors de question que je te laisse partir. Je ne veux personne d'autre que toi, surtout pas une de tes décérébrées de tes copines. Tu m'appartiens Hermione compris ? »
La Gryffondor ne sut pas vraiment si elle devait être vexée par le comportement de Severus qui semblait la considérer comme sa propriété ou au contraire folle de joie face à sa possessivité envers elle. Elle ne le détermina vraiment jamais puisqu'il l'embrassa de nouveau, lui faisant efficacement perdre la tête.
Quand il la laissa reprendre son souffle, elle n'était même pas sûre de savoir pourquoi ils se disputaient. Néanmoins, elle finit par reprendre ses esprits et voulut quand même demander à son professeur pourquoi il avait réagi ainsi. Et alors qu'elle ouvrait la bouche pour parler, Severus l'embrassa de nouveau, encore et encore.
Et quand il la fit basculer sur le canapé, elle ne fut plus en état de réfléchir. Au final, elle n'eut jamais le fin mot de l'histoire.
« - C'est tout ? demanda Harry le ton léger.
- Comment ça c'est tout ? questionna Hermione à son tour, son nez enfoui contre le torse de son meilleur ami.
- Je m'attendais à plus de détails pour ta première fois avec Rogue. Ce n'est pas toi tout à l'heure qui disait vouloir partager toutes tes nuits passionnées avec moi ? »
Hermione n'avait même pas besoin de lever la tête pour savoir que le brun assis à côté d'elle affichait un sourire goguenard. Tête à claques pensa-t-elle.
« - Il ne s'est rien passé. On n'a pas couché ensemble, Severus a juste cédé à ses pulsions.
- Pulsions ?
- Eh bien à première vue, cela t'a échappé mais Severus est horriblement jaloux et surtout très possessif. Avant ce jour-là, je ne m'en étais pas vraiment aperçue mais crois-moi, s'il était là, on ne serait pas enlacé comme ça…
- Hermione… »
Harry ne savait pas vraiment quoi dire. Il commençait doucement à comprendre. C'était vrai qu'après la tension qu'il y avait eu entre Hermione et lui, il ne pouvait s'empêcher d'être… Heureux ? Non, ce n'était pas vraiment le mot, euphorique correspondait mieux.
Certes, ça avait été un gros choc d'apprendre qu'elle sortait avec Rogue depuis un certain nombre d'années déjà mais l'idée de la perdre, de perdre sa meilleure amie, sa sœur de cœur, c'était encore plus insupportable.
Hermione et lui avaient traversé tellement de choses ensemble, toutes leurs conversations le soir dans la tente quand Ron n'était plus là, tout cela les avait rapprochés plus que jamais. Vivre sans voir sa meilleure amie semblait totalement ridicule et improbable aux yeux du Survivant.
Pourtant, il y a une heure de cela, les choses auraient très bien pu se dérouler ainsi. Il aurait pu perdre Hermione. Il avait senti le fossé se creuser d'un coup entre eux qu'il avait eu mal, oh oui très mal. Il était blessé, en colère mais son amour pour la jeune femme était plus fort que cela.
Alors, maintenant, ils étaient là, enlacés et tout allait mieux. Et ça le rendait euphorique et s'il acceptait mieux les choses, il avait oublié un détail. Severus Rogue n'était pas quelqu'un de bien. Peu importe ce qu'il avait fait, peu importe qui il était pour Hermione, il avait tué des gens, il avait perdu la femme qu'il l'aimait, il était plongé dans les ténèbres.
Ce type n'était pas sain, pas stable et maintenant il réalisait que si aujourd'hui Hermione attendait un enfant de lui, que s'ils semblaient heureux, c'était parce que Rogue devait aller mieux. Mais à une époque ce n'était pas le cas et Hermione avait dû le découvrir à ses dépends.
« - Il a été violent avec toi ? Harry ne put s'empêcher de poser la question, la voix nouée.
- Non, il n'a jamais levé la main sur moi mais parfois, il était plus brutal dans sa façon d'embrasser, comme s'il voulait déverser tout ce qui n'allait pas en moi pour que je le purifie. Il pensait que j'étais sa bouée de survie et pour rien au monde il ne m'aurait laissée partir. Tu sais Severus est extrêmement complexe. En cinquième année, j'ai seulement commencé à découvrir ce qu'il cachait. Et c'était énorme et j'ai eu peur mais je ne pouvais pas partir parce que je l'aimais, j'étais folle de lui. Et lui il était dépendant, l'attirance qu'il avait pour moi, ça dépassait tout. Il n'aurait pas supporté de me perdre.
- C'est sans doute à cause de…
- Lily oui. Aujourd'hui c'est fini mais il reste toujours jaloux. Bref, dans tous les cas, à ce moment là, je ne savais rien de tout ça. Je n'avais que deux préoccupations. La guerre et ma frustration. Parce que crois-moi, pour obtenir cette première fois j'ai dû me battre.
- Ta relation avec Rogue est un combat perpétuel non ?
- On se dispute souvent oui et à l'époque, il fallait presque que je le supplie pour obtenir plus que des baisers. Ce que je t'ai raconté, crois-moi ça ne s'est pas reproduit de ci-tôt…
Début octobre, appartements du professeur Rogue, 20h25
Hermione était fermement enlacée dans les bras de son amant et somnolait doucement contre son épaule. Elle était fatiguée, elle n'avait presque pas dormi la nuit dernière, elle n'avait fait que des cauchemars avec des crapauds roses et quand elle ne rêvait pas d'Ombrage, elle rêvait de Severus et d'elle qui faisaient eh bien… Des choses peu catholiques et elle se retrouvait plus que frustrée.
Le pire dans l'histoire était sans doute de savoir que Severus était aussi frustré qu'elle. Depuis leur dernière dispute en date, leurs mains se faisaient beaucoup plus baladeuses mais cela restait insuffisant face au désir qu'Hermione ressentait pour Severus.
Elle voulait sentir la peau de l'homme contre la sienne, elle voulait qu'il se perde en elle. Elle avait seize ans depuis presqu'un mois, dans un an, elle serait majeure, où était le mal ? Elle se sentait prête, elle était intimement convaincue que Severus le voulait aussi vu ce qu'elle sentait souvent lors de leurs étreintes et pourtant, rien.
Elle soupira et décida de poser la question à laquelle elle n'avait toujours pas de réponse. Après tout, c'était lui qui lui avait dit qu'elle pouvait demander ce qu'elle voulait…
« - Pourquoi tu ne veux pas me toucher Severus ?
- Mon bras est autour de toi, ta tête sur mon torse, je te touche, répondit Severus d'une façon qu'Hermione jugea suspecte, il répétait cette réponse depuis combien de temps ?
- Tu sais très bien ce que je veux dire.
- On en a déjà parlé.
- Non, j'ai posé une question et tu m'as plaqué contre le canapé sans me donner de réponse, nuance.
- Et ensuite, on s'est embrassés et je t'ai touchée, chose que tu demandes. La voilà ta réponse.
- Très bien. Alors autre question. Pourquoi n'a-t-on toujours pas fait l'amour ? N'importe quel garçon l'aurait déjà fait.
- Peut-être parce que je ne suis pas un garçon mais un homme, claqua-t-il, définitivement agacé, et dire que tout allait si bien il y a cinq minutes.
- Un homme l'aurait fait encore plus vite qu'un garçon.
- Tu m'agaces Hermione.
- Et moi je veux comprendre. Je sais que tu me désires et je pense avoir été explicite sur mes envies alors pourquoi on est là, sur ce canapé, toujours habillés ?
- Peut-être parce que tu es mineure, que je suis ton professeur et que ce serait du détournement qui m'enverrait directement à Azkaban.
- Tu es déjà hors-la-loi depuis huit mois.
- Disons que je ne veux pas aggraver mon cas.
- Tu es ridicule. Arrête te tourner autour du pot et donne moi une réponse. Si c'est parce que je suis vierge, je peux très bien aller perdre ma vertu dans les bras d'un autre et revenir après ? »
La sale petite garce pensa Severus alors qu'il se retournait vivement pour la plaquer contre le canapé, la surplombant de tout son corps. Elle sait exactement comment me faire réagir se dit-il alors qu'il avisait son regard amusé et satisfait face à leur position.
Il plongea directement dans son cou et se mit à embraser cette peau si douce avec dévotion alors que sa main passait sous son chemisier. La jeune femme gémit de plaisir et entoura sa nuque de ses bras. Elle avait compris comment le faire réagir mais elle aurait aimé à ne pas avoir à supplier pour obtenir ses attentions.
Elle pensa avec un pincement au cœur qu'elle n'aurait toujours pas de réponse ce soir. Elle se trompait. Il se redressa brusquement, plantant son regard noir dans ses yeux noisette. Il y avait quelque chose dans ce dernier qui la fit frissonner.
« - Tu es tellement belle Hermione, tellement pure. Il y a tellement de choses que tu ignores sur moi. Si tu les savais, tu ne voudrais plus être là. Je ne veux pas que tu m'offres ta virginité parce que tu finiras par le regretter. »
Hermione voulut en demander plus, ne comprenant pas ce qu'il disait, totalement perdue devant ce regard qui révélait tant de choses qu'elle ne savait pas mais il ne lui en laissa pas le temps d'en apprendre plus.
Ce soir là, Hermione perdit son uniforme, et subit les assauts de Severus, ses baisers voraces, ses caresses sur sa peau dénudée. Elle partit dans un monde de luxure. Il n'enleva que sa chemise et ses robes et elle ne put que toucher son torse où elle découvrit beaucoup de cicatrices. Trop de cicatrices.
Il évita consciencieusement les parties de son corps recouvert par ses sous-vêtements et s'il jouit, elle ne le vit pas. Plus tard, elle essaya d'en reparler mais à chaque fois qu'elle abordait cette soirée, elle finissait à moitié nue, trop perdue dans son plaisir pour penser à quoique ce soit.
Il n'y avait pas à dire, il savait éviter les conversations gênantes.
Deux semaines plus tard, appartements de Severus Rogue, 20h04
Quand Hermione arriva dans ses appartements ce soir là, Severus sut tout de suite qu'il n'allait pas aimer. Il la voyait arriver à des kilomètres avant même qu'elle n'ait pu dire quoique ce soit. Il fallait dire que chaque geste trahissait sa nervosité, sa façon d'entrer, de regarder la porte se fermer.
Ca ne présageait rien de bon alors qu'elle s'approchait de lui, serrant sa cape beaucoup trop grande autour d'elle comme si elle cachait quelque chose. Il plissa les yeux alors qu'elle déposait un baiser sonore sur ses lèvres. Quand elle s'éloigna un peu de lui, il l'étudia minutieusement, cherchant à découvrir ce qu'elle cachait.
C'était bien les Gryffondors ça, venir accoutrer bizarrement en pensant que personne ne le remarquerait. Il leva les yeux discrètement au ciel en espérant qu'Hermione n'allait pas encore revenir sur la question qu'elle n'arrêtait pas de lui poser : « Pourquoi ne veux-tu pas faire l'amour avec moi ? »
Il trouvait qu'elle avait une certaine maturité pour son âge (oui, même si elle avait seize ans, l'image de la gamine broussailleuse de onze ans dansait encore parfois dans ses yeux) et abordait ce sujet comme s'il était naturel. En fait, il l'était. Le sexe était le sexe, la nudité la nudité, il fallait bien appeler un hypogriffe un hypogriffe.
Le souci était qu'il ne voulait pas coucher avec elle. En fait, si, il le désirait plus que tout et il fallait dire qu'elle y mettait une certaine ardeur. C'était horriblement difficile de lui résister. Quel homme aurait pu dire non à une vierge magnifique qui s'offrait sans demi-mesure ? A première vue, lui.
Mais il devait utiliser son entier self-control pour y arriver. Elle avait toujours mis ses nerfs à rude épreuve, elle avait un don pour cela… Dans tous les cas, ce qu'elle voulait n'arriverait pas. Il se refusait de prendre sa virginité parce qu'il savait que le jour où elle apprendrait tous ses meurtres, toutes les choses horribles qu'il avait faites, elle serait malade de lui avoir offert son corps.
Elle serait déjà malade d'avoir échangé tous ses baisers avec lui, il ne voulait pas l'écœurer plus… Elle disait l'aimer mais elle ne le connaissait pas. Elle ne savait rien de son passé, de ce qu'il pensait, il faisait tout pour éviter les questions gênantes.
Mais un jour, elle découvrirait la vérité et elle arrêterait de l'aimer. Son amour se transformerait en haine et lui en voudrait pour lui avoir mentie, pour ne pas l'avoir repoussée.
Il savait qu'il aurait dû lui dire toute la vérité. Il aurait dû lui parler de Lily, des gens qu'il avait tués, de pourquoi il était dans l'Ordre mais il en était incapable. Il était trop égoïste, il voulait garder son amour pour lui, il voulait qu'elle soit à lui. Au fond, il n'était même pas sûr de l'aimer ou pas comme elle l'aimait, il aimait juste… être aimé comme elle le faisait. Il aurait dû… Mais il ne pouvait pas…
Finalement, Severus chassa ses pensées désagréables et remarqua après deux minutes qu'elle ne s'était toujours pas jetée sur lui et qu'elle tentait de fuir son regard. Visiblement, ça n'avait aucun rapport avec le sexe. Il se sentit soulagé bien qu'il restait sur ses gardes. Il n'allait pas apprécier, il le sentait. Ca semblait pire que ses questions incessantes.
Méfiant, il s'approcha d'elle de façon doucereuse et il vit Hermione hoqueter légèrement. Oh non, il n'allait pas aimer du tout. Une fois qu'ils ne furent séparés que par quelques centimètres, l'homme passa à l'attaque. Il connaissait Hermione, ça ne servait à rien de passer par la force pour obtenir ce qu'il désirait.
Non, il valait mieux qu'il passe par des caresses, des baisers et elle cracherait le morceau en moins de temps qu'il ne faut pour dire Poudlard. Il lui fit un sourire qui ne présageait rien de bon et ce dernier s'élargit quand il vit qu'il arrivait encore à la terrifier un peu comme en première année. C'était le bon temps pensait-il parfois.
Il passa avec tendresse une main sur sa joue et il la sentit frissonner. Sa réaction le troubla et il se maudit en voyant l'effet qu'elle avait sur lui. Néanmoins, quelque chose d'inhabituel se produit et il sut qu'il avait raison. Il n'allait pas aimer…
« - La dernière fois que tu as miaulé, tu étais transformée en chat et tu avais une queue, grogna Severus alors qu'il voyait la Gryffondor se mordre la lèvre, cherchant sans aucun doute une excuse. »
Le destin a toujours eu le sens de l'humour et comme pour narguer l'homme de potion, une queue poilue et orangée surgit d'un coup sous son nez.
Ses yeux s'écarquillèrent une seconde mais il se reprit rapidement et pinça les lèvres. Il tendit la main et attrapa la bestiole cachée sous la cape d'Hermione. L'animal poussa un cri qu'il aurait pu décrire d'outré et balança ses pattes pour se défendre face à son adversaire, toutes griffes sorties.
« - Tiens, il a l'air plus farouche que la dernière fois, se moqua Severus en le secouant un peu redoublant la fureur du chat.
- Ne le prends pas comme ça, tu vas le blesser, s'affola Hermione en récupérant la bête à poils longs et en la serrant contre elle.
- Qu'est-ce que ton chat fait dans mes appartements ? Susurra Severus, agacé.
- Il déprimait.
- Un chat ça ne déprime pas.
- Je t'assure que Pattenrond déprime. Il ne mange presque plus et perd ses poils.
- Il ne déprime pas, il est malade. Tu n'as qu'à aller voir McGonagall, elle s'y connaît en félin, dit-il ironique.
- Pattenrond n'est pas malade, clama Hermione en roulant des yeux. Il est juste triste parce que je ne m'occupe plus de lui. Je suis ici tous les soirs et je le néglige.
- Tu n'as qu'à le confier à Weasley ou à Potter.
- Harry est trop préoccupé pour s'occuper de lui et Ron arriverait certainement à le tuer d'une crise cardiaque.
- S'il faisait ça, il remonterait dans mon estime.
- Severus !
- Ca ne sert à rien de discuter Hermione, ce chat ne reste pas dans mes appartements. Mets-le à la porte tout de suite.
- Très bien, si tu le prends comme ça, on va faire comme ça. Soit Pattenrond reste, soit je m'en vais et je ne reviens plus. Jamais.
- Tu n'es pas sérieuse ?
- Je n'ai jamais été aussi sérieuse de ma vie professeur Rogue. Je vous souhaite une bonne soirée. »
Hermione tourna le dos, dissimulant son sourire, sachant très bien qu'il ne la laisserait pas partir. Trois, compta-t-elle dans sa tête. Deux… Un…
« - Si ce chat ne détériore ne serait-ce qu'une chose ici, il finit en descente de lit, compris ? »
La Gryffondor se retourna brutalement, un sourire radieux sur les lèvres et s'approcha rapidement de lui pour l'embrasser vivement, son chat toujours dans les bras, semblant se foutre totalement de ce qui l'entourait.
Hermione finit par s'éloigner puis d'une voix joyeuse déclara qu'elle allait faire visiter les lieux à Pattenrond. Ridicule, pensa Severus en la voyant partir, son chat dans les bras.
Elle va me rendre complètement chèvre…
Il soupira et se dirigea vers son tas de copies qui l'attendait sagement. Le pire dans tout ça, c'est que ça ne le dérangeait pas vraiment…
Au lendemain d'Halloween, hall, 11h59
« - Alors, tu vas nous dire qui t'as fait ça ?
- Oui, dis-le nous ! Promis, on le répétera à personne. On te le jure ! »
Hermione regarda Lavande et Parvati qui l'entouraient et elle se sentait comme prise au piège. Elle avait envie de disparaître sous terre à cet instant précis mais malheureusement, malgré tout ce que la magie pouvait faire, ce n'était pas dans ses cordes de pouvoir lui accorder ce souhait.
Elle sentait le regard de Parvati sur sa nuque et se sentait encore plus mal à l'aise. Elle s'obligea à respirer calmement et à garder son calme. D'une voix posée et froide, elle entreprit d'essayer de se débarrasser de ses harpies.
« - Ca ne vous regarde pas. Maintenant, si vous permettez, j'aimerais aller manger.
- Non on ne te permet pas, claqua Lavande.
- Oui, on veut savoir qui t'a fait ce suçon et foi de Parvati, on le saura. »
Hermione se força à respirer calmement une fois de plus et retint un sort qui était sur le point de sortir. Et dire que tout ça c'était de sa faute.
Hier soir, c'était Halloween et comme chaque année, un banquet avait été organisé. Il y avait de la bièraubeurre, une bonne ambiance et Hermione s'était amusée comme jamais. C'était donc légèrement euphorique qu'elle avait été rejoindre Severus hier soir et les choses étaient devenues intéressantes.
Elle avait été si passionnée dans ses baisers que Severus lui avait rendue la pareille. Ca avait été de loin une de leurs étreintes les plus sensuelles et passionnées. Et en souvenir de cette nuit, son amant lui avait laissé un magnifique et voyant suçon sur le cou.
Elle ne s'en était rendue compte seulement quand les deux furies qui lui servaient de camarades dans les dortoirs s'étaient jetées sur elle pour vérifier si c'était bien ce qu'elles croyaient et surtout, la harceler sur qui lui avait fait cela.
Elle devait dire que Severus n'y avait pas été main de morte et que malgré tout le fond de teint qu'elle avait mis, un foulard avait été de rigueur ce qui avait amusé les deux filles. Elle avait tenté de les éviter mais ces dernières l'avaient coincée il y a quelques minutes et elles essayaient d'obtenir le nom de son « Apollon » comme elles disaient.
« - On le connaît ?
- Oui, donne des indices ! Il est dans notre maison ? Il a notre âge ?
- Je suis sûre qu'il est plus âgé pour avoir fait une telle merveille.
- Jusqu'où vous avez été ?
- Oh mon Dieu, tu as perdu ta virginité ?
- Allez ! Tu peux nous le dire !
- On le répétera pas.
- Ca sera notre secret.
- Ouiiii ! »
Les gémissements incessants des deux filles eurent raison d'Hermione et leurs questions l'agacèrent au plus haut point si bien qu'elle craqua. Plus tard, elle le regretterait mais sur le moment, elle était trop en colère pour penser à ce qu'elle faisait.
« - Oui ! On l'a fait ! On l'a fait partout, dans tous les endroits inimaginables du château et j'ai pris mon pied comme une malade. Il a des doigts magiques et il peut faire des choses avec sa bouche, vous n'imaginez même pas. Dommage pour vous, ils ne s'intéressent pas aux écervelés sinon vous auriez connu un pied d'enfer. »
Les joues deux filles avaient rougi face à la tirade d'Hermione et elle ne put éprouver qu'une intense satisfaction. Néanmoins, cette satisfaction disparut aussitôt quand elle vit une silhouette noire apparaître dans son champ de vision. Elle n'eut même pas besoin de lever les yeux pour savoir que Severus était en colère. Très en colère.
« - Vingt points en moins pour Gryffondor pour faire du bruit dans les couloirs inutilement. Maintenant, déguerpissez ! »
Lavande et Parvati ne se le firent pas dire deux fois et partirent rapidement. Hermione se mordilla les lèvres, tétanisée par la rage de son amant. Elle voyait qu'il aurait pu étrangler le premier venu, une veine pulsait sur son front et ses yeux étaient tellement noirs que même elle, elle n'osait pas l'affronter.
« - Severus…, murmura-t-elle pitoyablement.
- Déguerpissez maintenant Granger ou je vous mets en retenue avec Rusard pendant un mois. »
Voyant qu'insister ne servirait à rien, Hermione s'éloigna, le cœur serré et une boule dans la gorge.
Le soir même, appartements de Severus Rogue, 19h57.
La brune venait à peine de rentrer dans l'antre du maître de potions qu'elle remarqua qu'il l'attendait, debout devant le canapé. Il avait retiré sa cape, déboutonné deux boutons de sa chemise aussi noire que ses yeux et elle ne put s'empêcher de le trouver incroyablement beau.
Il se dégageait de lui une aura assez effrayante et Hermione sut qu'il n'avait toujours pas décoléré. Elle allait passer un sale quart d'heure. Au moins, ici ils pourraient discuter (ou se disputer) sans peur d'être surpris.
« - Severus, je suis désolée pour ce matin, je ne…
- Tais-toi ! Je ne veux pas t'entendre. Je savais que ce genre de choses arriverait tôt ou tard. J'ai été stupide de croire que je pouvais te faire confiance. Après tout, tu n'es qu'une ado.
- Severus ! Supplia Hermione qui avait déjà les larmes aux yeux. Je suis désolée, je te jure, je ne sais pas ce qui m'a prise. Je n'ai pas parlé de toi. J'ai inventé tout ça.
- Tu as presque crié dans tout le couloir en parlant de ton intimité, de notre intimité. Tu m'as appelée par mon prénom alors que je t'avais formellement interdite de faire ça en dehors d'ici.
- Il n'y avait personne et tout ce que j'ai dit était faux, tu le sais très bien.
- Moi je le sais mais les autres ne le savent pas. N'importe qui, n'importe qui tu m'entends, aurait pu te voir m'appeler Severus et faire le lien aurait été facile. Ton grand ami Potter n'a-t-il pas une cape d'invisibilité ? Éructa l'homme.
- Si mais je t'assure que…
- Que quoi ? Ca ne se reproduira plus ou que personne ne t'a entendue ? Tu ne peux pas promettre ce genre de choses. Les choses sont en train de déraper. Et si la prochaine fois je dis quelque chose que tu n'aimes pas et que tu m'appelles par mon prénom devant la classe entière ?
- Je te jure que ça n'arrivera. Je ne dis rien en classe, tu le sais très bien.
- Non, c'était une erreur Hermione. Tout ça, nous, ce qui s'est passé. Ce genre de choses finira par arriver et ça se passera mal. Autant pour moi que pour toi. Tu devrais t'en aller. »
Hermione pleurait désormais. Les sanglots la prenaient à la gorge alors qu'elle voyait Severus mettre fin à leur relation sans faire quoique ce soit. Il était plus beau que jamais, une aura de colère émanant de lui. Il paraissait tellement impassible, comme s'il se débarrassait d'une tâche désagréable. Comme si elle n'était rien de plus que des ennuis supplémentaires et qu'il trouvait enfin un moyen d'en finir avec leur relation.
Non, elle refusait d'y croire. Tous ces mois ensembles, ils n'étaient pas feints. Il était juste en colère. Juste en colère. Ce n'était rien, juste une broutille, une énième dispute ça ne pouvait pas être fini à cause de Parvati et Lavande. Elle ne pouvait pas l'accepter. Elle refusait de partir, de le laisser. Pas après tout ça.
Ca ferait bientôt un an qu'il l'avait embrassé dans les cachots. Un an qu'elle l'appelait Severus. Un an qu'elle avait le droit de l'aimer, de le toucher. Elle ne le laisserait pas partir, elle ne pouvait pas.
« - Tu ne crois que ce n'est pas dur pour moi ? Tous les jours, j'ai peur que quelqu'un découvre la vérité. J'ai peur que tu sois renvoyé, j'ai peur que Tu-Sais-Qui l'apprenne et qu'il te tue pour l'avoir trahi. J'ai peur tous les jours pour toi. J'ai peur de faire une seule erreur qui pourrait être fatale. Ce matin j'étais énervée, fatiguée. Je ne savais pas que j'avais un suçon Severus. Quand je suis rentrée dans la salle commune je me suis écroulée dans mon lit et elles l'ont vu avant même que je m'émerge totalement. J'ai paniqué toute la matinée, je n'ai pas pu te trouver et tout à l'heure… Je… Je ne suis pas parfaite Severus, je ne peux pas… Je… »
La brune ne finit pas sa phrase, suffoquant. La douleur la prenait à la gorge, ses sanglots l'empêchaient de respirer convenablement, elle porta une main à sa poitrine paniquant et Severus s'approcha immédiatement d'elle, se rendant compte à quel point les choses avaient dégénéré.
Ce matin, il n'avait entendu qu'une partie de la conversation et il avait bêtement pensé qu'Hermione inventait pour faire comme ces deux commères. Il s'en voulait, il aurait dû savoir que ce n'était pas son genre mais la colère avait explosé en lui sans qu'il puisse la contenir. Sans compter toutes leurs discussions incessantes sur l'avenir physique de leur relation qui mettaient ses nerfs à fleur de peau.
Il se sentait coupable, il tenait à elle mais ne faisait que des choses qui la blesseraient. Et il avait craqué. Le « Severus » avait été la goutte d'eau qui avait fait déborder le vase mais maintenant, il s'en voulait tellement. Il ne voulait pas la blesser, il ne voulait pas qu'elle parte.
Il la prit dans ses bras pour qu'elle se calme et elle s'accrocha désespérément à sa chemise. Il sentit ses larmes mouiller le tissu mais il s'en fichait complètement.
« - C'est dur pour moi Severus. Tellement dur. J'aimerais tellement parler de ça, de nous à quelqu'un, j'aimerais pouvoir me confier à une amie. J'aimerais pouvoir lui dire à quel point tu es génial, lui confier ce que je ressens. Je voudrais… Lui expliquer quel effet ça me fait quand je te vois, tous les papillons qui explosent dans ma poitrine. Tout l'amour que j'ai pour toi, je voudrais juste en parler à quelqu'un, juste une personne. J'aimerais lui parler de mes doutes parfois, j'aimerais être rassurée, lui avouer que tu embrasses divinement bien en rougissant. Et je ne peux pas, alors je garde tout ça pour moi mais je ne suis pas comme toi, je ne sais pas réprimer mes émotions, faire comme si tout allait bien. Et j'ai peur que tu partes, que tu me laisses. Sans toi, je ne suis plus rien. Je t'aime, je t'aime, je t'aime… »
Elle continua cette litanie de mots, les répétant encore et encore. Elle l'aimait tellement. Sa gorge lui faisait mal, ses larmes ne s'arrêtaient pas de couler, ses sanglots l'empêchaient parfois de parler mais elle continuait de lui dire qu'elle l'aimait. Severus ne put que la serrer plus fort dans ses bras au point de l'étouffer.
Merlin, il n'avait jamais réalisé à quel point elle l'aimait. Il ne pensait pas que c'était aussi fort. Tout cet amour… C'était pour lui et rien que pour lui. Il aurait aimé lui répondre qu'il l'aimait mais il n'y arrivait pas. A chaque fois qu'il se disait qu'il ressentait de l'amour pour elle, le visage de Lily apparaissait et il ne pouvait pas. Il aimait Lily.
Elle était sensée être le seul amour de sa vie et Hermione était là, dans ses bras, et il ne savait plus. Et il y avait toutes ces autres choses et… Salazar, qu'est-ce qu'il devait faire ? Tout ce qu'il ressentait allé le rendre complètement fou… Alors, il fit la chose qu'il pouvait faire, il enfouit son visage dans ses cheveux et lui murmura à l'oreille :
« - Je suis là et je ne partirais pas. »
Il lui répéta cette phrase jusqu'à ce qu'elle se calme. Ils restèrent enlacés longtemps, très longtemps. Plus les minutes passaient et plus Severus sentait son corps s'engourdir. Il ne s'éloigna pas pour autant.
Quand la brune étouffa son dernier sanglot, il la sentit s'appuyer plus contre lui et remarqua qu'elle était à moitié somnolente. D'un geste habile, il se pencha et la souleva, ses bras s'enroulant automatiquement autour de la nuque de Severus.
« - Je peux dormir ici ce soir ? murmura-t-elle. »
Il hocha la tête et la conduisit dans sa chambre. A peine avait-elle touché le matelas qu'elle s'endormit. Il voulut s'écarter mais sa poigne se resserra et il comprit qu'elle n'était pas assez fatiguée pour le laisser partir. Résigné, il s'allongea près d'elle et soupira quand elle alla se blottir directement dans ses bras.
Ce fut la première nuit qu'ils passèrent ensemble mais certainement pas la dernière. Le lendemain quand Hermione croisa Lavande et Parvati, elles avisèrent ses yeux rouges et aucune d'entre elle n'osa faire une remarque.
Quelques jours plus tard, salle de potions, 16h00
« Le temps est écoulé, déclara Severus. Remplissez une fiole avec votre potion et venez poser l'échantillon sur mon bureau. Ensuite, déguerpissez d'ici. »
Le professeur regarda avec satisfaction ses élèves lui obéirent au pied et à la lettre. Des raclements de chaises se firent entendre, ils déposèrent tour à tour les flacons sur son bureau. L'homme remarqua plusieurs choses. Tout d'abord, la potion de son filleul semblait parfaite ce qui lui tira un sourire de satisfaction.
Ensuite que celle de Potter mériterait un D ce qui lui tira un autre sourire. Celle de Weasley aussi à vrai dire… Son sourire augmenta à nouveau. Il vit aussi avec une certaine horreur que celle de Londubat ressemblait à du goudron et il se sentit peiné pour le chaudron qui devait en baver.
Enfin, il vit que son amante prenait tout son temps pour ranger ses affaires. Il sut automatiquement qu'elle voulait lui parler. En fait, il s'en doutait déjà. Durant toute l'heure, elle l'avait regardé en coin, ses gestes avaient été moins précis et elle semblait inquiète.
Il soupira et alla s'asseoir à son bureau. Quand tous les élèves furent sortis sauf Hermione, il ferma la porte d'un coup de baguette et elle s'approcha immédiatement de lui et lui tendit sa fiole. Leurs doigts se frôlèrent et il sentit un frisson le parcourir.
Son regard noisette était noyé par l'inquiétude et sans réfléchir, il retint sa main dans la sienne. Elle l'observa quelques secondes surprises puis se détacha de lui pour sortir quelque chose de son sac. La Gazette atterrit sur son bureau où l'horrible visage de sa tendre et douce collègue faisait la une.
Il grimaça. Grande inquisitrice de Poudlard. Un titre idiot inventé par ce bouffon de Fudge.
« - Il a le droit de faire ça ? demanda Hermione d'une petite voix.
- C'est le ministre de la magie, il a tout les droits.
- Qu'est-ce qui va se passer selon toi ?
- Je ne sais pas. Je suppose qu'Ombrage va tout faire pour obtenir le pouvoir. Elle va sans doute interdire tout et n'importe quoi pour montrer qu'elle doit être respectée. Si tu veux mon avis, ce n'est pas inquiétant. C'est surtout ridicule.
- Tu crois ?
- J'en suis sûr. »
Hermione le regarda, toujours inquiète. Il savait qu'elle s'en faisait pour Potter. Les retenues de cette harpie étaient douloureuses certes et il en avait touché deux mots à Minerva qui avait été outrée. Dans tous les cas, Potter avait survécu à pire, ce n'était pas une cicatrice de plus qui le tuerait.
Il se leva et vint ravir les lèvres de la Gryffondor qui se laissa aller dans son étreinte. S'éloignant juste assez pour parler mais pas pour que leurs bouches ne se frôlent plus, il déclara :
« - Tout ira bien. »
Quelques jours plus tard, évaluation de Severus, salle de potions, 9h06.
« - Vous remarquerez, dit Rogue de sa voix basse et narquoise, que nous avons une invitée, aujourd'hui. » (1)
A peine avait-il fini de prononcer sa phrase que tous les élèves se tournèrent vers la direction que Severus regardait et ils aperçurent enfin Ombrage dans un coin de la salle avec son nœud et cet air supérieur. Hermione retint une grimace alors que son cœur s'emballait.
Ses yeux se posèrent rapidement sur Severus et elle remarqua immédiatement qu'il était crispé. Il était plus raide que d'habitude. Il semblait aussi regarder partout sauf vers elle. Hermione se sentit fondre face à ce geste, c'était une façon de la protéger et elle le trouva tout simplement charmant.
Très vite, le professeur leur ordonna de se mettre au travail et la jeune femme se plongea dans sa préparation même si elle jetait de temps en temps des coups d'œil à Ombrage. La première demi-heure passa et Hermione n'était pas vraiment concentrée.
Elle avait déjà réalisé la potion lors de ses cours particuliers de l'année dernière et elle la faisait plus par mécanisme que par réelle attention. Elle voyait Ombrage tournait autour de Severus comme un vautour ce qui l'énervait passablement.
Merlin, elle avait un mauvais pressentiment surtout que son amant semblait tendu comme jamais. Dans un soupir, elle empêcha Harry de se tromper à nouveau. Elle savait que Severus ne se gênerait pas pour le punir s'il était plus énervé que d'habitude.
Finalement, Ombrage prit la parole et commença à questionner Severus. Hermione suivit discrètement l'échange tout en continuant sa potion. Sa haine pour cette femme augmenta de minute en minute alors qu'elle la regardait humilier l'homme qu'elle aimait. La colère du professeur était presque palpable et si cela n'avait pas été interdit, Ombrage serait certainement déjà en train de partir en courant après avoir reçu un quelconque sort de Severus.
Enfin, comme si elle avait senti le danger, elle se détourna de lui et se dirigea vers Parkinson. Hermione vit que son professeur se remit difficilement au travail et bien évidemment, ce fut Harry qui en paya les frais. L'heure s'écoulait lentement et Ombrage semblait avoir fini. Du moins c'est ce qu'elle croyait quand ce crapaud visqueux réattaqua.
« - Une dernière question professeur Rogue, déclara-t-elle avec un sourire mielleux. »
Severus hocha la tête, de nouveau tendu.
« - C'est un sujet délicat et je ne remets pas en cause votre intégrité cher professeur mais je me dois de poser la question. »
Severus comme Hermione pensèrent la même chose : ça ne présage rien de bon.
« - Vous êtes le seul représentant masculin de l'équipe administrative, finit-elle par dire. Humain je veux dire. Le seul représentant masculin humain de l'équipe administrative. »
Ca y est, la bombe était lâchée. Hermione écarquilla les yeux, son souffle se bloquant dans sa poitrine alors qu'une peur montait en elle. Oh mon Dieu. Et si elle savait. Au contraire, les yeux de Severus se réduisirent à deux feintes haineuses qui auraient pu faire pâlir le Seigneur des Ténèbres lui-même.
« - Qu'êtes-vous en train d'insinuer ?
- Eh bien, je…
- Vous demandez si j'entretiens des relations avec mes élèves, des relations privées, c'est cela? La coupa Severus, sa voix était glacée. Peut-être qu'en tant qu'ancien mangemort – quelques élèves hoquetèrent en entendant cela – j'abuse de ma position et de mon pouvoir de professeur pour faire venir des élèves dans mon lit et évacuer la tension, c'est ce que vous demandez ?
- Votre passé est à prendre en compte en effet, répondit Ombrage qui avait pâli face à la réaction de Rogue.
- La réponse est non professeur Ombrage, dit-il d'une voix qui contenait à peine sa colère. Mais je pourrais vous retourner la question. On m'a dit que vous aviez tendance à mettre beaucoup d'élève en heure de colles, souvent masculins et vous êtes vous une des rares personnes humaines de l'équipe professorale… »
La réaction des élèves ne se fit pas attendre. Certains murmurèrent des « biens joués », d'autres ricanèrent et d'autres comme Harry pâlirent en pensant à eux et à Ombrage en train… Merlin tout puissant ! Ombrage avait les yeux écarquillés, elle paraissait indignée et ouvrait la bouche avant de la refermer, ne sachant pas quoi répondre.
« - Le cours est terminé, claqua Rogue. Sortez ! Tous ! »
Et cette fois, son regard sur Hermione qui comprit qu'attendre dans la salle comme à son habitude pour une rapide conversation ou un baiser était une très mauvaise idée. Elle quitta donc la salle alors que son cœur se serrait. Sans le vouloir, Ombrage avait mis le doigt sur quelque chose et cela allait avoir des répercussions directes sur son couple…
Le soir même, appartements de Severus Rogue, 20h02
Hermione s'avança silencieusement dans le salon, Pattenrond à ses pieds qui trottina tranquillement jusqu'au canapé. Il l'avait suivie jusqu'ici et elle avait eu peur que cela énerve Severus. Elle frissonna légèrement quand elle vit qu'il ne dit rien, il ne protesta pas quand l'animal qui l'aimait bien se frotta contre son pied.
Elle se hâta de le rejoindre sur le canapé. Il avait l'air mal, la tête entre les bras, les coudes sur ses genoux, ses cheveux lui barrant le visage, l'empêchant de voir ce qu'il pensait. Une fois près de lui, elle l'enlaça et lui murmura « Je suis là » à l'oreille. Il ne bougea pas d'un centimètre et son cœur se serra. Merlin qu'elle haïssait cette harpie.
« - Severus… Dis-moi quelque chose, s'il te plait. »
L'inquiétude dans sa voix sembla faire réagir l'homme qui la regarda comme s'il la voyait pour la première fois. Quand il prit la parole, sa voix fut plus rauque qu'il ne l'aurait voulu.
« - Hermione, je suis désolé.
- Pourquoi ?
- De ne pas être… De… Je…, Severus ferma les yeux n'arrivant pas à trouver ces mots. C'était humiliant, finit-il par dire. Humiliant pour toi.
- Pour toi aussi.
- Je sais mais elle a été comme ça avec tout le monde, je ne pensais pas y échapper. J'aurais aimé qu'elle ne te mêle pas à ça, même si elle l'a fait sans se rendre compte. Si je n'avais pas été ce que je suis, si je n'avais pas la marque, elle ne m'aurait jamais posé cette question.
- Bien sûr que si, clama Hermione en se rapprochant de l'homme. Regarde-moi, elle l'aurait fait Severus. Parce qu'elle veut blesser les gens. Tu n'as pas besoin d'avoir la marque pour être blessé par ce genre de commentaire, tu as besoin d'être quelqu'un de bien pour cela. Elle t'a atteint parce que tu es quelqu'un de bien Severus, compris ?
- Tu t'obstines toujours à y croire hein ?
- J'y croirai jusqu'à ma mort, murmura-t-elle contre ses lèvres. »
Severus ferma douloureusement les yeux et Hermione l'embrassa plus fermement. Elle avait l'intime conviction qu'il avait besoin de sentir qu'elle était là pour lui. Elle l'embrassa tendrement, faisant bouger ses lèvres contre les siennes avant d'ouvrir sa bouche et de demander la permission de la sienne. Severus la lui donna et leurs langues se retrouvèrent, s'enlaçant tendrement, se découvrant, se dévorant en douceur, se câlinant, donnant du plaisir à l'autre.
Les mains de Severus bougèrent, une s'enfouit dans les cheveux d'Hermione et l'autre se posa dans le creux de ses reins. Il la fit basculer sur le canapé qui était décidément leur arche de Noé. Hermione s'arrangea à s'allonger de façon à ce que Severus se retrouve entre ses jambes. Ils tentèrent de ne pas rompre le baiser et leurs lèvres ne se séparèrent que quelques microsecondes.
Leurs baisers devinrent plus passionnés et la jeune femme commença à s'acharner sur la robe de l'homme qui sourit contre ses lèvres. S'il ne l'enlevait pas lui-même, Hermione finissait par s'énerver dessus et menaçait de la déchirer à coup de baguette s'il fallait.
Il s'écarta quelques secondes pour défaire les boutons d'un geste habile et la robe tomba. Comme d'habitude, Severus portait un chemisier noir et un pantalon noir. Ce dernier n'avait que du noir. La brune n'avait pas voulu y croire mais quand il l'avait plantée devant son armoire, elle avait été forcée d'admettre que c'était la vérité.
Elle passa les mains sur son torse, sentant les muscles se tendre sous son passage. Elle sourit, sourire que Severus s'empressa de faire disparaître en l'embrassant. Leur étreinte devint plus passionné au fur et à mesure que les caresses sur son torse faisait réagir le professeur.
Hermione sentait d'ailleurs très bien l'évidence de son plaisir contre sa cuisse. Elle se souleva un peu, frottant leurs bassins ensemble. Ils gémirent de concert et Severus commença à s'attaquer au chemisier de la jeune femme, faisant glisser ses lèvres dans son cou.
Il cibla toutes ses attentions sur le point de rencontre entre la clavicule et la nuque de la brune, sachant très bien que c'était un de ses points sensibles. Un sourire étira ses lèvres alors qu'Hermione gémissait doucement. Ses dents taquinèrent l'endroit avant que sa langue vienne apaiser les morsures qu'il avait causées.
Merlin, Severus était un amant terriblement doué. La jeune femme fit descendre ses mains dans son dos et les glissa dans les poches du pantalon, caressant les fesses musclées, arrachant un grognement à l'homme.
Quelques secondes plus tard, la Gryffondor les retira pour faire glisser son chemisier qui atterrit au sol. Severus sentit son sexe devenir définitivement dur et son pantalon définitivement trop petit quand il vit la poitrine d'Hermione dans un soutien-gorge rose qui la rendait terriblement alléchante.
Il se fit violence pour ne pas le lui arracher et s'écarta un peu pour défaire les boutons de sa propre chemise. Son amante le regarda faire avec une lueur de désir dans ses yeux assombris. Dès qu'il l'eut retirée, elle se releva et s'installa à califourchon pour embrasser ce torse qu'elle aimait tant.
Comme d'habitude, sa bouche suivit une cicatrice puis une autre. Elle les embrassait avec dévouement comme pour les guérir. Severus se laissa faire, appréciant le moment, laissant ses mains courir sur les cuisses de la jeune femme.
Des minutes plus tard, Hermione était de nouveau allongée sur le canapé, Severus entre ses jambes. Il ne portait plus que son caleçon déformé par son érection et elle ses sous-vêtements. Elle savait qu'ils n'iraient pas plus loin comme d'habitude.
Severus ravageait sa bouche en l'embrassant passionnément et elle sentait le feu la consumait ainsi que la frustration. Elle avait besoin de… Sans réfléchir, elle attrapa la main de son amant et la posa sur son intimité.
Il stoppa aussitôt leur baiser alors qu'il se relevait pour la regarder droit dans les yeux. Le reproche était lisible mais le désir l'était encore plus. Pourtant, il amorça un geste pour retire sa main mais Hermione l'en empêcha.
Ses yeux semblaient le supplier alors que son autre main se glissa jusqu'à l'entrejambe de l'homme qui haleta violemment en sentant les doigts de la brune sur son érection.
« - S'il te plait, murmura-t-elle. »
Cette supplique acheva de faire perdre la tête au maître des potions qui reprit son baiser et fit glisser ses doigts contre le tissu humide. Un cri échappa à Hermione, étouffé par la bouche de Severus.
Elle commença à masser son sexe à travers le tissu, tirant à son tour quelques gémissements à l'homme. Merlin que c'était bon. Ca faisait tellement qu'ils attendaient l'un comme l'autre des attentions à ces endroits précis qu'ils partirent vite au septième ciel.
Le cri d'Hermione masqua le grognement de Severus et il s'écroula sur elle. Leurs respirations étaient haletantes et il leur fallut quelques minutes pour se calmer. Hermione ne rentra pas dans le dortoir de Gryffondor ce soir là.
Une semaine plus tard, passerelle de Poudlard, 17h06
Harry, Ron et Hermione étaient tous les trois adossés contre la balustrade de Poudlard, emmitouflés jusqu'au nez dans leurs écharpes et manteaux. Ils discutaient de la réunion qui venait d'avoir lieu et la brune était enthousiaste.
Elle citait tous les lieux qui lui passaient par la tête pour trouver un endroit où ils pourraient s'entraîner à lancer des sortilèges. Ron enchérissait et Harry les regardait, mi-amusé mi-étonné. Il ne pensait pas que les choses iraient aussi loin, qu'il se retrouverait soudainement « professeur » de défense contre les forces du mal pour ses camarades, parfois plus âgés que lui.
C'était assez incroyable. Ils discutèrent encore un certain temps ? de leur armée, l'armée de Dumbledore quand Ron déclara avoir une idée et partit pour aller vérifier si ce qu'il pensait était possible. Au final, ça ne le serait pas. Il laissa donc Hermione et Harry ensemble.
La jeune femme continuait de parler alors que le Gryffondor l'étudiait, la trouvant… différente. Cette dernière sembla s'en apercevoir puisqu'elle s'interrompit brutalement.
« - Il y a un problème Harry ?
- Eh bien, je ne sais pas, à toi de me le dire. C'est excitant de ne pas respecter le règlement ? demanda-t-il en reprenant ses mots de tout à l'heure. (2)
- C'est le règlement d'Ombrage Harry, n'importe qui serait ravi de l'enfreindre, même moi !
- Peut-être mais tu sembles changée. Plus… Je ne sais pas. Différente !
- Je pense surtout que tu ne dors pas assez la nuit. Encore des cauchemars ? »
Elle vit Harry grimacer et ce dernier changea aussitôt de conversation, oubliant ce qu'il lui disait. Elle pensa, légèrement blasée, que les méthodes des Serpentards étaient sournoises mais que Severus avaient raison, elles marchaient.
Deux semaines avant les vacances de Noël, appartements de Severus Rogue, 20h46
« - Et maintenant je sais lancer un Patronus, expliqua Hermione toute enjouée. »
Severus hocha la tête, légèrement agacé. Elle n'arrêtait pas de parler de l'Armée de Dumbledore ces derniers temps et des « talents » de Potter pour enseigner les défenses contre les forces du mal. En fait, elle ne parlait que de cela. Au début, il avait été plutôt soulagé puisque cela avait permis de ramener une certaine paix dans leur relation.
Ils n'abordaient plus les sujets glissants et agissaient comme l'année dernière avant le retour du Seigneur des Ténèbres. Elle parlait, il l'écoutait et ils échangeaient quelques étreintes. Bien sûr, il avait été ravi de ce retour à la normal.
Il avait d'autres problèmes comme son rôle d'espion (sujet qu'il n'abordait jamais avec Hermione) et le fait de savoir qu'il ne se disputerait pas avec elle le soir lui enlevait un poids considérable. De plus, elle semblait épanouie, heureuse. Bref, tout aurait dû être parfait.
C'était ce qu'il aimait le plus non, les mascarades où on ne posait pas de question et où les innocents étaient ignorants mais heureux ? C'était ce qu'il croyait jusqu'à ce qu'il entende parler de Potter en permanence.
Déjà qu'il avait dû mal à le supporter dans ses cours, si en plus ce dernier s'introduisait dans ses appartements ne serait-ce que par la parole, il allait faire un meurtre. Il pinça les lèvres alors que la brune continuait à lui raconter les exploits du « héros ». Agacé, il la coupa.
« - Tant mieux si tu apprends des choses mais admets que vous n'êtes pas prudents. Ombrage sait qu'il se trame quelque chose et elle m'a demandée de fabriquer du Véritasérum.
- Mais c'est illégal ! Elle ne peut pas en utiliser sur les élèves, s'outra sa lionne.
- Ca n'a pas vraiment l'air de la déranger.
- J'essaierai de faire passer le message à Harry discrètement. Je trouve qu'il s'est transformé depuis qu'il dirige l'AD, il est plus mature, plus imposant. Il… Il rayonne de pouvoir, je suis heureuse pour lui.
- Je vois ça, grogna Severus. Tu veux peut-être aller passer tes soirées avec lui ? »
Hermione écarquilla un instant les yeux avant qu'un sourire n'étire ses lèvres. Elle se leva et alla se blottir dans les bras de son professeur, s'amusant de sa mauvaise humeur.
« - Est-ce que par hasard tu serais jaloux ?
- De Potter ? Tu as dû passer trop de temps avec les Weasley, leur bêtise est en train de déteindre sur toi.
- Ne les insulte pas !
- Je ne suis pas jaloux, protesta-t-il.
- Non bien sûr que non, rigola Hermione. »
Elle se pencha et l'embrassa. Il lui rendit vaguement son baiser, pensant pour juste raison qu'elle ne le croyait pas et qu'il passait pour un imbécile jaloux…
« - Tu sais à quoi je pense pour créer mon patronus ?
- Non, Potter ?
- Tu vois tu es jaloux, s'amusa Hermione.
- Pas du tout, c'est juste une question d'habitude puisqu'il semble devenir ton centre d'intérêt ces derniers temps.
- Toi.
- Pardon ?
- Je pense à toi pour créer mon patronus. »
Et sur ce, elle l'embrassa encore alors que Severus sentait une douce chaleur se répandre dans son ventre. Pas de doute, si lui était fort pour manipuler les gens, elle était forte pour le manipuler lui et lui faire oublier les choses désagréables comme Potter…
Une semaine avant Noël, appartements du Professeur Rogue, 22h32
Le couvre feu était passé depuis longtemps. Elle s'en fichait. De toute façon, elle était préfète et elle avait le droit d'être dans les couloirs. Si elle disait être de ronde ce qui n'était pas le cas mais elle pourrait toujours prétendre s'être trompée.
En fait, peu importait si elle se retrouvait collée, si à cause d'elle sa maison perdait des points, ça ne comptait plus à ses yeux. Il n'y avait plus qu'une chose qui lui importait : c'était qu'il aille bien. Elle était morte d'inquiétude.
Il était parti depuis trois heures maintenant et elle avait déjà imaginé les pires scénarios. S'il ne revenait pas ? Elle ne pensait pas pouvoir vivre sans lui. Elle ferma les yeux, tentant de faire taire ses angoisses. Il y avait trois heures de cela, au tout début du repas du soir, alors qu'elle discutait avec Harry et jetait de temps en temps des coups d'œil vers Severus, ce dernier s'était levé.
Habituellement, il ne partait pas avant huit heures mais cette fois, cela semblait différent. Il avait lancé un regard grave à Dumbledore, il avait le poing gauche serré, le bras où la marque était. Il s'en alla sans plus attendre et Hermione n'avait pu s'empêcher de penser qu'il partait le retrouver.
Et elle avait raison. Il n'était pas dans ses appartements quand elle était descendue aux cachots et il n'était toujours pas revenu. Dire qu'elle était morte d'inquiétude aurait été un euphémisme et encore… Elle avait fait le tour du salon, tentée de se changer les idées, rien n'y avait fait.
Elle était toujours là et elle attendait qu'il revienne, en bon état. Et finalement, quand elle commençait à perdre espoir de le voir rentrer ce soir, la porte pivota et il apparut. Légèrement courbé, comme s'il avait dû mal à tenir debout, le visage blafard, le regard las, il semblait blessé.
Hermione accourut vers lui, étouffant un cri et le prit dans ses bras. D'un geste elle ferma la porte et tenta de voir s'il saignait. Sa robe était déchirée et donnait l'impression d'être tâchée. Quand elle retira sa main, Severus grogna et elle remarqua que ses doigts étaient teintés de rouge.
« - Oh mon Dieu, tu saignes, s'affola-t-elle en le conduisant vers le sofa. Tu as mal ? Qu'est-ce qu'il t'a fait ?
- Hermione, calme-toi. Va dans mon laboratoire, il y a plusieurs potions de préparée, ramène-les moi. »
La brune obéit aussitôt et se dépêcha d'aller les chercher alors que l'homme s'effondrait dans le canapé. Il prévoyait toujours des potions quand il était appelé chez le Lord car habituellement, il rentrait dans un état pitoyable comme aujourd'hui.
La plupart du temps, le Seigneur des Ténèbres le convoquait plus tard que cela. Il ne l'appelait jamais aussitôt car il savait qu'il devrait s'éclipser devant tous les élèves ce qui attirerait l'attention de cette teigne d'Ombrage. Visiblement ce soir, il s'en foutait ce qui avait fait craindre le pire à Severus.
Et effectivement, il ne s'était pas trompé. Il était en colère ce soir car les choses n'avançaient pas comme il voulait. Il l'avait notamment blâmé de ne pas agir pour sa cause car Dumbledore aurait dû être remplacé depuis longtemps s'il avait fait son travail convenablement.
Il avait reçu deux trois sortilèges de découpe et quelques Doloris. Cela faisait longtemps que le Lord ne s'était pas autant défoulé sur lui. Il vit Hermione revenir avec les potions et attrapa les deux premières qu'il avala.
L'effet se fit tout de suite sentir et le malaise qu'avaient provoqué les Doloris disparut. L'autre potion régénérait le sang qu'il avait perdu. La dernière en revanche était à appliquer sur les blessures. Il tenta d'enlever sa robe mais ses muscles protestèrent violemment.
« - Attends je vais t'aider, murmura Hermione.
- Il faut mettre l'onguent sur les plaies. »
Elle acquiesça et l'aida à enlever sa robe et sa chemise. Quand elle vit l'état de son torse en sang, ouvert, elle eut un hoquet d'horreur. Les larmes menacèrent de couler et elle attrapa la fiole d'une main tremblante.
« - Est-ce que ça va ?
- C'est un monstre… Comment peut-il faire ça à ses alliés…
- Ses serviteurs. Il n'a pas d'alliés. Que des esclaves et il est notre maître. Il fait ce qu'il veut.
- C'est affreux. Comment peut-on rejoindre une ordure pareille ?
- Je l'ai fait Hermione… Sa voix était rauque alors qu'il se demandait : était-ce le moment de lui dire ?
- Pour l'ordre, en tant qu'espion, clama-t-elle. »
Non, il ne pouvait pas… Il la laissa donc appliquer la potion et quand elle eut fini, il lui demanda de partir, il avait besoin de se reposer.
« - Quand est-ce que tu as découvert la vérité ?
- L'année dernière.
- Il ne t'a rien dit avant. Pourtant, ça avait l'air de le torturer non ?
- Oui mais Severus ne voulait pas me perdre alors il n'a rien dit. De son point de vue, je pouvais lui en vouloir mais quand j'ai tout découvert, je n'ai pas été dégoûtée comme il le pensait. Je l'aime trop pour qu'il me répugne en quoique ce soit.
- Après ça, Mr Weasley a été blessé non ?
- C'était le lendemain de cette nuit-là. Quand Severus m'a tout racontée, j'ai été horrifiée et puis surtout j'ai eu peur. Ce que tu m'avais racontée avant m'avait fait peur mais quand Severus m'a donnée plus de détails, j'ai eu peur pour lui. Et si j'étais capturée par Voldemort, s'il découvrait la vérité ?
- Tu as demandé des leçons d'Occlumencie hein ?
- Oui, répondit Hermione en riant un peu face à la façon désespérée d'Harry de poser la question. Mais les leçons ont été plus agréables pour moi que pour toi.
- J'ai envie de te dire tant mieux, je ne suis pas sûr que j'aurais apprécié que Rogue m'embrasse.
- Eurk… Harry !
- Quoi ! S'amusa le jeune homme.
- Tu es un idiot fini !
- C'est pour ça que tu m'aimes !
25 décembre 1995, Noël, Square Grimmaurd, 7h06
Le 25 décembre 1995.
Cher Severus,
Je sais que tu avais dit que je ne devais pas t'envoyer de lettres pendant ces vacances avec les nouvelles mesures du ministère et la menace de Tu-Sais-Qui mais je voulais quand même t'écrire pour te souhaiter un joyeux Noël et t'envoyer ton cadeau. J'ai discrètement demandé à Molly si tu serais là aujourd'hui mais elle m'a dit que ce n'était pas prévu. Je m'en doutais mais je voulais être sûre. Si tu étais venu, je t'aurais remis ton cadeau en main propre.
Excuse-moi d'avance mais nos conversations me manquent tellement que je vais faire trainer cette lettre. J'ai toujours adoré la période de Noël mais je ne peux m'empêcher de me sentir mélancolique aujourd'hui. Même si tout le monde se réjouit ou va se réjouir – la maison n'est pas encore réveillée, je me suis levée tôt pour t'écrire tranquillement – je n'ai pas la tête à m'amuser. Monsieur Weasley est toujours en convalescence et ce qui lui est arrivé est horrible. De plus, je pense et à bon escient, que Tu-Sais-Qui se rapproche de l'arme qu'il désire tant. Tu ne veux toujours pas me dire ce que c'est n'est-ce pas ?
Ne fais pas les gros yeux s'il te plait. Je sais que tu vas jurer sur mon inconscience quand tu verras ce que j'ai écris mais c'est Noël, le ministère ne va pas vérifier tous les hiboux. C'est le meilleur jour pour faire passer un message.
La neige est tombée pendant la nuit et toute la rue est recouvert de poudreuse. Il n'y a pas encore de traces de pas et je trouve le spectacle magnifique. J'aimerais que tu sois là pour le voir. Est-ce qu'il a neigé chez toi ? J'espère qu'un jour tu me feras visiter ta maison. Promets-moi que tu le feras après tout ça, après Poudlard, après la guerre.
Je crois que finalement je vais te laisser, je ne veux pas t'ennuyer avec mes divagations, tu dois être fatigué par tout ça. Essaie de te reposer même si ce n'est que deux ou trois heures.
J'espère que mon cadeau te plaira.
Avec toute mon affection,
Hermione.
Post Scriptum : Je t'aime.
25 décembre 1995, Noël, Square Grimmaurd, 21h58
Hermione,
Tu ne peux pas t'en empêcher hein ? Quand je te dis de ne pas faire quelque chose, tu t'empresses de me contredire. Petite idiote va. Il va falloir qu'on établisse de nouvelles règles. Pas de cadeau pour Noël, j'ai horreur de cette fête. Ne m'écris plus. Je te vois à la rentrée.
Severus.
Post Scriptum : L'écharpe est plutôt agréable mais si tu tenais tellement à ce qu'elle est une note de couleur tu n'aurais pas pu prendre du vert au lieu de ce rouge ?
La jeune femme eut un léger rire en lisant la note de Severus et renvoya la chouette qui attendait visiblement quelque chose. Même si son amant semblait désagréable et agacé, son P.S. montrait qu'il ne lui en voulait pas vraiment et elle eut le cœur léger tout le reste de la soirée.
Rentrée, appartements de Severus Rogue, 20h10
« - Tu m'as manqué, murmura Hermione, le visage enfoui dans le cou de l'homme.
- J'ai cru remarquer vu que tu ne m'as pas lâché depuis que tu es arrivée. »
Hermione ne répondit pas, sachant très bien qu'au fond cela ne le dérangeait pas. Si cela avait été le cas, il le lui aurait dit. Elle ne pouvait s'empêcher de penser qu'au fond, elle lui avait manqué. Elle ferma les yeux, bercée par la respiration de son amant. Elle était bien là, dans ses bras.
Elle aurait voulu rester ainsi toute sa vie mais elle savait que c'était impossible. L'idée de gâcher ce moment l'embêtait mais elle n'avait pas le choix. Il fallait qu'elle le fasse car plus que jamais elle se rendait compte que la guerre était bel et bien présente. Severus avait été blessé, Mr Weasley avait été attaqué, le Ministère était incompétent, les temps n'étaient plus du tout sûrs.
Elle le savait déjà, ce n'était pas pour rien qu'elle avait poussé à Harry à devenir un professeur compétent pour elle et ses camarades. Mais jusqu'à maintenant, il n'y avait véritablement pas eu d'attaques. Maintenant si et il fallait qu'elle puisse se protéger. Qu'elle puisse tout protéger. Et elle avait besoin de l'aide de Severus pour cela.
« - J'ai pensé à quelque chose pendant les vacances.
- Si tu as retourné ça pendant deux semaines dans ta tête je sens que je ne vais pas aimer.
- Je veux que tu m'apprennes l'Occlumencie. »
Severus se redressa brusquement pour pouvoir regarder Hermione droit dans les yeux. Elle semblait tout à fait sérieuse. Il resta un moment interdit, ne sachant pas quoi répondre.
« - Je suis la meilleure amie d'Harry. S'il y a une attaque ou quoique ce soit, je suis une cible de choix pour lui à défaut d'Harry lui-même… Il m'a dit, Harry, que Tu-Sais-Qui aimait rentrer dans la tête des gens, voler leurs souvenirs, les manipuler, les rendre fou de douleur. C'est vrai ? demanda-t-elle avec une petite voix.
- C'est vrai, confirma Severus pas vraiment à l'aise avec ça. Il détestait parler de la guerre avec elle.
- Que tu le veuilles ou non Severus, commença-t-elle et il sut qu'elle répétait ce discours depuis longtemps, je suis mêlée à tout ça. J'ai scellé mon destin en devenant amie avec Harry en première année. C'est trop tard pour reculer. De plus, étant née moldue, je ne serais jamais en sécurité. Et il y a toi. Je t'aime Severus. Tellement fort, je ne crois pas que j'arriverais à vivre sans toi alors… Je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose.
- J'ai vingt ans d'expérience Hermione, je crois pouvoir me protéger.
- Oui tu peux mais pas moi. S'il rentrait dans ma tête, je serais incapable de lui cacher notre histoire, il découvrirait tout. Je suis un danger pour toi Severus, et ça me tue. C'est pour cela que je veux que tu m'apprennes l'Occlumencie. Je ne veux pas être un danger pour toi, pour Harry ou pour n'importe qui d'autre. Je veux pouvoir lutter. »
Un silence pesant s'installa dans le couple alors que les paroles d'Hermione se répercutaient douloureusement en Severus. Il avait bêtement pensé que s'il ne lui parlait de la guerre, elle n'y serait pas mêlée. Mais il se trompait. Elle y était mêlée depuis longtemps, avant même qu'il ait son mot à dire. Elle lui démontrait sa maturité.
Il avait l'impression d'avoir une adulte en face d'elle qui comprenait tous : les enjeux, les dangers, les risques. Il savait qu'il ne pourrait pas la faire changer d'avis. Même si elle n'était pas amie avec Potter, même s'il n'y avait rien entre eux, elle serait toujours mêlée à cette guerre. Parce qu'elle était née moldue. Alors le moins qu'il puisse faire, c'était de l'aider à se défendre.
« - On commencera demain soir. Tu devrais rentrer pour te reposer. Il faudra que tu sois en forme. »
Le lendemain, appartements de Severus Rogue, 20h03
Quand Hermione arriva chez Severus, le lendemain elle était un peu nerveuse et n'avait pas vraiment bien dormi contrairement aux recommandations qu'il lui avait faites. Ce n'était pas qu'elle n'avait pas essayé de dormir. Elle s'était couchée tôt pour bien se reposer mais le sommeil avait décidé de la fuir. Elle ne pouvait s'empêcher de se sentir anxieuse à l'idée qu'il rentre dans sa tête et qu'il voit toutes ses pensées, ses souvenirs.
D'un autre côté, il n'y avait pas grand-chose qu'il ne savait pas. Elle lui avait parlé de son enfance, de son adolescence. Elle lui avait raconté sa vie en long en large et en travers. Elle n'avait rien à cacher (contrairement à lui qui avait été très clair à ce sujet, il ne voulait pas parler de son passé) et surtout, elle n'avait rien à lui cacher. Mais d'un autre côté, il y avait des pensées, des choses qu'elle ne pouvait pas exprimer à autre voix.
Il y avait une certaine intimité qui appartenait à chaque être humain qui s'apprêtait à être violée, profanée. Cela la troublait mais c'était tout de même Severus et elle lui faisait confiance, il n'y avait pas de demi-mesure. Elle l'aimait, elle était prête à tout partager, ne serait-ce que la moindre pensée.
Elle souffla pour relâcher la pression et prononça le mot de passe de ses appartements. Quand elle entra, elle resta un moment saisie, ne reconnaissant pas vraiment le salon dans lequel elle passait toutes ses soirées.
La table basse en face du canapé avait disparu et ce dernier avait été poussé assez loin pour laisser place à une avalanche de coussins, tous noirs évidemment. Au milieu de tout cela, Severus semblait l'attendre. Elle s'approcha, posant son sac dans un coin avec sa cape en le regardant d'un air interrogatoire.
« - Quand tu expulses quelqu'un de ton esprit, ça peut parfois être violent, répondit simplement Severus à sa question muette. »
Hermione hocha la tête, sa bouche s'ouvrant sur un ravissant « O » de surprise. Elle ne put s'empêcher que les cours d'Occlumencie de Harry paraissaient très différent de ceux qu'elle allait avoir. Il y avait une différence entre les cachots humides et froids et l'appartement chaleureux recouvert de coussins.
D'un autre côté, Severus n'entretenait pas le même genre de relation avec Harry et avec elle. Dieu merci, pensa-t-elle. Tout en s'approchant de l'homme, elle espéra qu'il ne tomberait pas sur cette pensée sous risque de le traumatiser.
Elle fut distraite une seconde par les lèvres de Severus puis se concentra de nouveau. Elle n'était pas là pour s'amuser. C'était un cours.
« - Installe-toi. »
Elle obéit et ils s'assirent tous deux à même le sol, elle dos aux coussins. Il commença par lui expliquer les bases de l'Occlumencie et de la Legilimancie, cherchant à savoir ce qu'elle connaissait du sujet. Elle en savait déjà assez et il compléta de quelques détails les bases qu'elle avait.
« - Bien. A trois je vais prononcer le sort et je vais tenter de rentrer dans ton esprit. Il faut que tu me repousses de toutes tes forces. Essaie de créer une barrière autour de tes pensées. Visualise-là. Un mur de brique ou de fer, ce que tu veux tant que ça m'empêche de rentrer. Compris ?
- Compris.
- Bien. A trois. Un, deux, trois. Legilimens ! »
Hermione sentit aussitôt une intrusion dans ses pensées, des souvenirs commencèrent à défiler devant ses yeux sans aucun sens logique et elle sentit l'étourdissement la saisir. Elle n'arrivait pas à penser, ne sachant plus où elle était, tout ce qu'elle savait c'était que quelqu'un était dans sa tête et que c'était désagréable. Une minute plus tard, Severus cessa le sort.
« - Ca va ? »
La Gryffondor mit un certain temps pour reprendre ses esprits. Elle sentit un mal de tête arriver et elle se sentait nauséeuse, comme vidée de ses forces. Elle regretta aussitôt d'avoir dit à Harry qu'il ne faisait aucun effort parce qu'il détestait Rogue. Ce n'était pas facile. Pas une fois, elle avait tenté de repousser Severus.
« - Hermione ? Comment tu te sens ?
- Etourdie.
- Le but de l'exercice était de me repousser tu sais.
- Je sais, j'ai été prise de court.
- Et c'est exactement ce que fera Tu-Sais-Qui. Tu n'étais pas assez préparée, lui reprocha-t-il.
- Je suis désolée. Mais j'ai vu comment ça marchait. Ca va aller mieux maintenant. »
Severus hocha la tête, pas vraiment convaincu. Il rentra de nouveau dans sa tête à deux reprises. Sans succès. Elle n'arriva pas à le repousser, elle tenta une maigre tentative mais il brisa sa barrière comme si ce n'était qu'une brindille. Hermione était désormais allongée sur le dos, appuyée contre les coussins et elle tentait de reprendre son souffle. Elle semblait à bout de force. Ils n'aboutiraient à rien ce soir.
« - On va arrêter là pour aujourd'hui, on ressaiera demain.
- Non ! Non, je peux y arriver.
- Hermione tu es à bout de souffle, même ton chat pourrait rentrer ton esprit à l'heure qu'il est. »
La jeune femme le fusilla du regard et se redressa péniblement. Elle avait l'impression d'avoir couru un marathon. Elle grimaça sous la douleur, le tiraillement dans ses muscles était insoutenable mais elle refusa d'abandonner. Elle avait sa fierté.
« - Encore une fois, s'il te plait. Juste une dernière fois et si ça ne donne rien, j'abdique pour ce soir. Promis.
- Très bien, soupira Severus. Une dernière fois. Concentre-toi. Tu es prêtre ? Legilimens ! »
Severus s'était préparé une fois de plus à pénétrer dans la tête d'Hermione sans aucune difficulté et c'est ce qu'il fit. Il n'eut aucun problème à accéder à ses souvenirs, ses émotions, ses pensée. Il parcourut les souvenirs sans vraiment s'y arrêter, les connaissant déjà tous. Soit il était de la partie, soit Hermione les lui avait racontés.
Néanmoins, il ne s'était pas attendu à tomber sur ça. Il regardait les passages de la vie de la jeune fille d'un œil terne jusqu'à ce qu'il s'aperçoit lui, entièrement nu, avec Hermione qui était toute aussi nue en train de faire visiblement quelque chose qu'il lui refusait depuis plusieurs mois déjà.
Il ne s'était pas attendu à tomber sur un rêve à caractère sexuel de la Gryffondor. Ce fut donc sans presque – presque – le vouloir qu'il s'arrêta sur le « souvenir » et regarda la scène. Le décor se planta subitement autour de lui et il devina être dans le dortoir de la jeune femme.
Il n'y avait personne à part Hermione qui se tenait debout, devant son miroir, ne portant sur elle qu'une robe qui la rendait affreusement sensuelle. Il déglutit quand il la vit faire glisser les bretelles sur ses bras, dévoilant un peu plus de son décolleté.
La roba coula, dévoilant son corps parfait qu'il aimait tant. Il avait toujours trouvé qu'Hermione était particulièrement bien faite. Ni trop grande, ni trop petite, elle avait un corps parfaitement proportionné, une peau de porcelaine, un ventre plat, une poitrine certes pas extravagante mais tout à fait convenable qui avait toujours eu l'air délicieuse et des hanches à croquer.
Oui, Severus n'avait pas choisi la Gryffondor, c'était plutôt elle qui s'était imposé à lui mais il devait avouer que physiquement parlant, il n'avait pas à s'en plaindre, pas une minute. Il s'efforça de chasser ses pensées de sa tête. Même s'il admirait le physique de la jeune femme, il évitait de trop penser sans quoi il finissait par se sentir à l'étroit dans son pantalon.
Malheureusement pour lui, l'effeuillage d'Hermione ne s'arrêta pas là. D'un geste assuré, elle détacha son soutien-gorge, révélant… Salazar tout puissant lui vienne en aide. Supposant que c'était le rêve d'Hermione, sa représentation d'elle devait être plus ou moins exacte et il ne pouvait dire qu'une chose : ses seins étaient parfaits.
Il n'avait pas eu beaucoup d'aventure mais il ne se rappelait pas avoir vu une poitrine aussi parfaite. Blanche, elle paraissait douce, ferme et les pointes de ses seins semblaient la plus merveilleuse des friandises. Severus ferma les yeux, essayant de garder son sang-froid.
A cet instant précis, deux émotions grimpaient en lui.
Le désir, pur, à l'état brut, violent qui le prenait dans tout le corps. Chacune de ses terminaisons nerveuses semblaient être en feu et son sang se dirigeait directement vers son aine comme si son cerveau, son cœur et tous ses autres organes n'avaient nullement besoin d'être irrigués.
Et puis le dégoût. Le dégoût de lui-même à assister à cette scène, ce rêve privé de la jeune femme, à la regarder comme s'il était un voyeur de première. Il aurait suffi d'un seul geste de sa part et il aurait pu sortir de sa tête.
Il ne sentait nullement la présence d'Hermione essayant de le repousser, la décision lui appartenait à lui seul.
Il aurait aimé partir mais il en était incapable. Sa possessivité, son désir, son besoin de ne l'avoir que pour elle avaient tout annihilé. Sa morale, ses principes, son étique, sa retenue, son masque. Il ne restait plus qu'un homme.
Un homme qui n'avait pas d'âge, pas d'histoire, pas de passé, juste un homme et son désir pour la femme qui comptait le plus à ses yeux. Alors, il regarda. Il l'observa finir de se déshabiller, retirant sa culotte, la faisant glisser le long de ses jambes. Elle était entièrement nue. Si pure, si belle, si désirable.
Soudain, un homme apparut derrière lui. Un homme qui avait les mêmes cheveux, le même visage, les mêmes cicatrices sur le torse que lui. Il jalousa toute suite cette deuxième version de sa personne qui pouvait toucher ce qu'il s'était toujours refuser mais qu'actuellement, il voulait désespérément. Lui aussi était nu.
Ils étaient face au miroir et il ne voyait son visage que grâce au reflet que projetait ce dernier. Ses yeux paraissaient étrangement noirs. Plus noirs que d'habitude. Il se regarda promener avec délectation ses doigts sur le corps d'Hermione qui frissonna entre ses bras. Elle ferma les yeux et se laissa aller contre lui. Il enfouit son visage dans son cou et l'embrassa là où lui le faisait toujours.
Sa main se balada tranquillement, sans se presser. Elle caressa son sein droit, l'effleurant à peine, taquina son ventre plat qui se rétracta sous le toucher puis elle glissa entre ses cuisses, découvrant cette intimité qui semblait faite pour qu'il s'y perde. Un gémissement du couple se mouvant devant lui le tira de sa contemplation et aux vues de leurs mouvements de bassin, il comprit que son double possédait enfin sa compagne.
S'en fut trop pour lui, les gémissements, la danse sensuelle de leurs corps, le fait de savoir que ce n'était pas réel mais un fantasme d'Hermione l'achevèrent. Il se retrouva soudainement dans son salon, la respiration haletante, le pantalon affreusement trop serré pour que cela soit tenable et une envie dévorante de faire l'amour avec Hermione.
La jeune femme était de nouveau allongée sur les coussins, le souffle aussi rapide que le sien. Ses joues étaient d'un rouge soutenu et elle avait les yeux fermés en essayant d'intégrer que Severus venait de découvrir qu'elle rêvait d'eux de façon peu catholique. Elle voulait bien tout partager avec Severus mais elle ne pouvait s'empêcher de se sentir gênée surtout qu'il ne voulait pas coucher avec elle alors…
Elle n'eut pas le temps d'approfondir ses pensées que ses lèvres furent ravies dans un baiser passionné alors qu'elle sentait la présence au dessus d'elle. Surprise, elle répondit plus par mécanisme que par réel dévouement mais se laissa vite aller à l'étreinte.
Severus aurait certainement dû réfléchir à ce qu'il faisait mais à cet instant, il en était incapable. Toutes les barrières qu'il avait construites pour lutter contre son plaisir venaient de s'écrouler et il était incapable de penser à autre chose que son désir pour Hermione.
Ses mains se glissèrent sous son chemisier et détachèrent habilement les boutons alors que sa bouche s'attaquait déjà à son cou. La jeune femme gémit et commença à déshabiller l'homme qu'elle aimait. Il semblait que finalement, elle allait arriver à ses fins avec ce rêve qu'elle avait fait il y a déjà plusieurs semaines.
Elle eut un sourire satisfait qui disparut quand Severus mordit le lobe de son oreille, lui envoyant des frissons dans tout le corps. La passion semblait avoir pris le dessus sur la tendresse et il ne fallut pas longtemps pour qu'ils se retrouvent en sous-vêtements comme d'habitude.
Sauf que cette fois ce n'était pas comme d'habitude. Hermione le savait, elle le sentait. Cette fois allait être différente. Elle se cambra quand la langue de Severus taquina son nombril. Elle haletait violemment, attendant impatiemment que l'homme lui retire les derniers vêtements.
Elle était plus que prête, elle le voulait tellement qu'elle aurait pu mourir de frustration s'il l'avait laissée ainsi. Néanmoins, elle voyait l'hésitation du sorcier. Ses doigts parcouraient amoureusement ses bras et il embrassait avec dévotion son ventre, n'osant pas aller plus loin.
Agacée, frustrée, Hermione agit sans trop réfléchir. D'un coup de bassin, prenant Severus par surprise, elle réussit à se retrouver assise à califourchon sur ses hanches. La vision qu'elle eut la laissant sans voix. Il était tellement beau. Son plaisir s'inscrivait sur son visage, ses pupilles étaient dilatées par le plaisir.
Merlin, il allumait un tel brasier dans son bas-ventre qu'elle s'embrasait rien qu'en le regardant. Il la regardait lui aussi, l'admirant, une lueur d'interrogation dans ses yeux. Hermione se redressa, inspira profondément puis d'un geste rapide dégrafa son soutien-gorge qui glissa sur ses bras, révélant sa poitrine.
La respiration de Severus se coupa un instant, son cœur rata un voire même plusieurs battements, alors qu'il remarquait en déglutissant que la vision du rêve était identique à celle-là sauf que c'était réel et beaucoup plus excitant, attirant, parfait. Hermione se pencha et l'embrassa. Le baiser fut passionné mais court.
« - Touche-moi Severus. Aime-moi s'il te plait. »
C'était une supplication et l'ancien Serpentard ne vit tout simplement pas comment il aurait pu y résister. Il posa sa main sur son sein gauche la faisant soupirer de bien être puis se releva, faisant par la même occasion entrechoquer leurs bassins, pour l'embrasser.
A son tour, il la renversa sur les coussins tout en continuant le baiser. Son autre main vint cajoler son sein droit, taquinant les pointes qui durcissaient sous ses caresses habiles. Il ne se rappelait plus de la dernière fois où il avait partagé son lit avec une femme mais il était sûr que ça n'avait jamais été aussi bon que maintenant.
Et il savait que tout était différent parce qu'il était avec Hermione. Hermione qui était si fière, têtue, naïve, belle, courageuse, intelligente, fragile, aimante. Hermione qui comptait plus que n'importe qui. Il n'arrivait pas à dire s'il l'aimait, il n'arrivait pas à décider si c'était le cas ou pas mais à cet instant, il aurait tué n'importe qui pour elle.
Ses lèvres dérivèrent une nouvelle fois et finirent par se poser sur sa poitrine. La brune ouvrit sa bouche en un cri muet, se cambrant contre la bouche de Severus qui se fit plus insistante. L'humidité contre sa peau sensible était horrible et délicieuse à la fois.
Elle ondulait du bassin sans s'en rendre compte, rendant fou par la même occasion l'homme entre ses jambes. Sa bouche passa d'un sein à l'autre, les embrassant amoureusement puis il retourna embrasser Hermione alors qu'il faisait glisser ses doigts sous l'élastique de sa culotte et tirer dessus pour l'enlever.
L'idée d'être nue pour la première fois devant homme provoqua plusieurs émotions chez Hermione. Gêne, peur, pudeur, embarras, envie de se cacher. Mais l'idée d'être nue devant Severus la rendit folle, lui donna des envies inavouables, l'embrasa un peu plus.
Elle était plus que sûre qu'elle faisait le bon choix et que jamais elle ne le regretterait jamais. Des doigts caressèrent la peau sensible de l'intérieur de ses cuisses avant de s'approcher de son aine puis de son intimité qu'il frôla doucement. Hermione trembla de tout son être face à ce toucher.
Son amant continua de juste l'efflorer pendant un moment jusqu'à ce qu'elle grogne un « Severus » agacé qui lui arracha un rire. Alors il la toucha enfin. D'un geste habile, il trouva son bouton de plaisir et le caressa d'une geste tendre.
Bien qu'elle avait désiré Severus de tout son être, Hermione n'avait jamais été jusqu'à se toucher elle-même si bien qu'elle ne s'était pas attendue à tant de plaisir. Un cri de pure extase lui échappa suivi de gémissements tout aussi peu discrets mais qui rendaient fou Severus.
Il continua pendant quelques minutes, la jeune femme se liquéfiant dans ses bras. Il finit par prendre une grande inspiration et pénétra l'antre inviolée. La Gryffondor cessa un instant de respirer, essayant de déterminer si ce qu'elle ressentait était agréable ou pas.
Ce n'était pas douloureux, plus gênant. Néanmoins, elle se laissa faire, faisant confiance à son amant. Et elle eut raison, il rendit très rapidement ce moment agréable, plus qu'agréable et le plaisir revint au galop. Il glissa un deuxième doigt et elle commença à donner des coups de bassin pour approfondir la pénétration. Elle n'en pouvait plus.
« - Severus. S'il te plait, je te veux. Maintenant, soupira-t-elle »
L'homme réalisa vaguement qu'il ne devrait pas faire ce qu'il allait faire mais c'était trop tard pour reculer alors il se releva pour retirer son boxer et attraper au passage sa baguette. Dans un premier temps, il lança le sort de contraception qui les protégerait de toute maladie et d'autres problèmes qui mettent neuf mois pour arriver et dix-huit ans pour partir.
Il lança ensuite un sort qui lubrifia son sexe. Il remarqua enfin le regard qu'Hermione avait. Les yeux légèrement écarquillés, étrangement fixés sur sa verge, elle semblait perdue dans son monde. D'une main hésitante mais qui avait pourtant un but très précis, elle enroula ses doigts autour de son sexe qui tressauta à ce contact.
Elle semblait hypnotisée par le spectacle, appréciant la chaleur, la dureté, la douceur de ce qu'elle avait dans la main. Elle continua ses caresses jusqu'à ce que Severus la stoppe.
« - Hermione… Arrête ou je vais… »
Elle parut comprendre et arrêta aussitôt en battant des paupières. Ca allait enfin arriver. Elle vit Severus se pencher vers elle jusqu'à se qu'il l'embrasse. Ensuite, il se positionna contre son entrée. Elle posa immédiatement ses mains ses fesses pour empêcher tout recul et prenant cela pour un accord, il la pénétra.
Il était beaucoup plus gros que deux malheureux doigts pensa Hermione qui grimaça légèrement mais qui ne fit rien pour se dégager. Elle savait que la douleur serait obligatoire et elle avait confiance en son amant pour qu'il rende cela le plus agréable. Il avança jusqu'à sentir une légère résistance. La preuve de sa virginité qu'il allait lui voler dans quelques secondes.
Il posa ses coudes près de son visage pour s'appuyer sur ses avant-bras, évitant de l'écraser et l'embrassa. Hermione lui rendit son baiser au centuple et perdue dans ses sensations, il put se retirer pour se renfoncer plus durement et briser son hymen sans qu'elle ne se crispe de peur.
La soudaine douleur força Hermione à s'écarter mais Severus continua à déposer des baisers sur tout son visage pour qu'elle se calme. La douleur s'atténua au bout de quelques secondes pour laisser place à une sensation surtout désagréable et inconfortable.
Elle bougea légèrement son bassin pour faire comprendre au maitre des potions qu'il pouvait y aller. A partir de ce moment là, Severus dut faire preuve d'un grand self-control. Il entama de longs et lents va-et-vient pour qu'Hermione s'habitue et refusa d'accélérer (malgré l'impatience qui lui dévorait les reins) tant que ses gémissements n'emplirent pas la pièce.
Il se fit plus rapide quand elle le supplia et bientôt ce fut des cris qui s'échappèrent des lèvres rouges et gonflées d'Hermione. Severus se laissa aller à cette chaleur si agréable en donnant des coups de reins plus puissants. La tête de la Gryffondor ballotait de droite à gauche, elle était perdue dans un océan de plaisir.
Bientôt, il lui sembla voir une lueur blanche dansait devant ses yeux puis plusieurs et sans qu'elle ne s'y attende, un orgasme dévastateur la prit et elle se contracta violemment criant le nom de Severus qui se répercuta contre les murs de la pièce.
Les contractions d'Hermione eurent de l'homme et il se répandit en elle en quelques coups de rein. La suite devint floue pour la jeune femme qui sentit la torpeur l'envahir. Elle sentit Severus se retirer d'elle et rouler sur le côté. Instinctivement, elle alla se blottir contre lui et murmura un « je t'aime » avant de sombrer dans un sommeil profond.
Le lendemain, appartements de Severus Rogue, 19h59
Hermione était devant le portrait qui gardait les appartements de son professeur, le mot de passe sur le bout des lèvres, une boule énorme dans la poitrine. Cette boule c'était de la peur, une angoisse sourde qui faisait battre son sang tellement fort dans ses oreilles qu'elle n'entendait presque pas ce qui l'entourait.
Et dire qu'hier soir, tout allait si bien.
Et puis, ce matin, elle s'était réveillée dans le lit de Severus, sans souvenir d'y avoir été déplacée mais surtout seule. Elle devait avouer que si sa première fois avait été des plus parfaites, elle aurait aimé que son réveil le soit aussi. Mais tout ce qu'elle avait eu, c'était un froid mordant qui l'avait mordue alors que la place à côté d'elle était vide.
Elle n'avait pas cours de potions aujourd'hui et son amant n'était pas dans la grande salle ni ce matin, ni ce midi, ni ce soir. Et Hermione se posait la grande question existentielle qui était : m'évite-t-il, regrette-t-il ce qui s'est passé ? Elle ne savait pas si elle devait prendre cela pour un malentendu ou alors si elle avait raison mais connaissant Severus...
Prenant son courage de Gryffondor à deux mains, elle inspira profondément et prononça le mot de passe. La porte s'ouvrit et elle pénétra dans les appartements. La première chose qu'elle vit fut que Severus était là, assis sur le canapé (tout avait été remis en état) et qu'il semblait l'attendre.
La boule d'angoisse grossit en elle et elle se força à avancer alors qu'elle n'avait qu'une envie, c'était s'éloigner d'ici. Quand elle fut à deux trois mètres de Severus, ce dernier fit un geste de la main et elle se stoppa net.
« - Je crois que tu devrais partir.
- Tu crois ou tu veux, demanda Hermione d'une voix nouée. »
Un silence lui répondit alors que l'homme se levait et lui tournait le dos. Merlin, qu'est-ce qui se passait ? Hier soir, elle vivait la nuit la plus fabuleuse de sa courte existence et aujourd'hui, tout semblait se transformer en cauchemar. Elle savait que Severus ne voulait pas coucher avec elle, est-ce qu'elle aurait dû le stopper au lieu de le regarder faire quelque chose qu'il ne voulait pas ?
Est-ce que c'était elle le problème ? Est-ce qu'il y avait quelque chose qui clochait chez elle ? Sans qu'elle ne le veuille, ses yeux devinrent humides et elle se retint de pleurer.
« - Hermione, va-t-en s'il te plait.
- Pourquoi ? Severus, qu'est-ce qu'il y a ? Parle-moi, je t'en supplie. Dis-moi ce qui se passe.
- Hermione… Ne rend pas les choses plus compliquées qu'elles ne le sont. Va-t-en avant que tu ne regrettes encore plus.
- Je ne comprends Severus. Regretter quoi ? Hier soir ? C'est ça le problème ? Est-ce que tu regrettes ce qu'on a fait ?
- … Oui. »
Ouch, ça faisait mal. Hermione avait toujours pensé que s'il ne voulait pas coucher avec elle, c'était sans doute à cause de la différence d'âge. Sa morale était plus présente que chez elle. Elle, elle s'en fichait. Elle aimait Severus plus que tout, rien ne comptait mis à part ses sentiments. Elle avait su dès le début dans quoi elle s'engageait et elle avait tout assumé.
La différence n'était pas un problème à ses yeux. Visiblement, ça n'en était pas un aux yeux de Severus. Est-ce que c'était leur histoire qu'il regrettait ? Est-ce qu'il regrettait de s'être entiché d'elle ? C'était ça le problème ? Elle avait mal. Ne sachant plus quoi faire, elle se décida d'obéir aux volontés de Severus. Elle ne voulait pas voir la vérité en face.
« - Très bien, j'y vais dans ce cas, déclara-t-elle incapable d'étouffer les sanglots qui la secouaient. »
Elle se retourna, le cœur lourd, l'envie de pleurer la déchirant douloureusement, la gorge horriblement nouée. Cependant, elle eut à peine le temps de faire deux pas que la voix de Severus la stoppa net.
« - Il m'a appelé hier soir. »
Hermione fit de nouveau face à Severus, les yeux écarquillés alors qu'il était toujours dos à elle.
« - Hier soir, reprit-il la voix étonnamment rauque, après qu'on ait fait l'amour, tu t'es endormie tout de suite et pour ne pas que tu attrapes de fois, je t'ai emmenée dans la chambre. Je pensais rester mais la marque m'a brulé. »
Severus s'arrêta et la jeune femme resta saisie. Est-ce qu'il s'était passé quelque chose qui aurait pu agir sur la réaction de son amant ?
« - Il était de bonne humeur contrairement à la dernière fois, dit-il avec une certaine ironie. Il avait fait venir ses plus fidèles mangemorts, une dizaine à peine. Il nous a dit que les choses avançaient mieux qu'il ne le pensait et que pour notre loyauté, il nous avait préparés une surprise. »
Hermione vit les poings de Severus se fermait comme si se rappelait ce qui s'était passé hier soir était particulièrement douloureux.
« - Il avait demandé à Queudver de ramener une famille moldue. Ils étaient quatre. Les parents, une petite fille de toute juste trois ans et une autre de ton âge un peu près. On avait le feu vert pour les tuer et surtout les torturer. »
La Gryffondor eut un hoquet d'horreur en imaginant que trop bien ce qui avait pu se passer.
« - Notre cher maître est très lunatique. Il peut très bien être de bonne humeur mais si on n'apprécie pas son cadeau, il se met en colère. Ne pas participer à cette violence gratuite, c'est presque serrer son arrêt mort. »
Un nouveau silence s'installa, les sanglots d'Hermione s'étaient calmés mais ses larmes coulaient toujours.
« - Habituellement, je lance deux trois Doloris, je ricane quand les autres torturent et souvent, je lance l'Avada Kedavra pour apaiser leurs souffrances s'ils ne sont pas morts de douleur. L'homme a reçu beaucoup de Doloris, tellement que j'ai été incapable de tous les compter. Et la femme… Ils l'ont attachée pendant qu'il brisait un par un les os de sa petite fille. J'ai encore leurs cris qui résonnent dans mes oreilles et les rires de plaisir du Lord. »
La sorcière porta une main à sa bouche, horrifiée parce qu'elle entendait.
« - L'envie de vomir me prend toujours à la gorge mais je reste froid, indifférent comme si ça ne m'intéressait pas. On me dit difficile, on pense que leurs tortures ne sont pas cruelles à mes yeux et je fais comme si, comme si c'était le cas. Le Lord n'intervient jamais, c'est notre cadeau. Mais hier soir… Hier soir alors que j'allais lancer l'Avada sur la mère qui pleurait sa fille, il a suggéré que peut-être nous pourrions montrer que sa fille n'est qu'une catin. »
Severus se retourna et lui fit face. Il portait ce même masque d'indifférence dont il lui parlait à l'instant et seule sa façon de raconter les choses lui montraient le dégoût et la douleur qu'il ressentait. Il fixa ses yeux aux siens et reprit.
« - Ils l'ont violée tour après tour et je crois que ses cris étaient encore pire que ceux de sa sœur. Ils y prenaient tous du plaisir et quand ça été mon tour, il a fallu que je joue mon rôle. Que je la viole à mon tour. Alors, j'ai pensé à toi et au moment qu'on venait de passer jusqu'à devenir dur et je l'ai violée. Durement, comme les autres l'avaient fait en pensant à toi. Pour continuer, pour tenir le coup et j'ai joui en elle comme je l'ai fait avec toi. »
Hermione était perdue, n'étant pas sûr de ce qu'elle devait comprendre. Est-ce qu'il lui disait qu'il aurait très bien pu la violer, le résultat aurait été le même ou bien est-ce qu'il…
« - Je suis un monstre Hermione, je fais des choses horribles. Toi tu es si pure, je ne voulais pas te salir, je ne voulais pas prendre ta virginité alors que des heures plus tard, je serais obligé de violer quelqu'un. Alors va-t-en avant que tu souffres davantage. Tu dois déjà le regretter. »
Le vide se fit un instant dans l'esprit de la brune et elle ne remarqua que des choses futiles comme le fait que des copies dépassaient du sac de Severus ou que le tableau dans le fond n'était pas vraiment droit. Elle n'arrivait pas vraiment à réaliser tout ce que son amant venait de lui dire quand elle remarqua un détail plus marquant que les autres. Il tremblait, Severus tremblait.
Cela lui fit l'effet d'un électrochoc et elle s'empressa de s'approcher de lui pour le serrer dans ses bras. Elle ne pensait pas qu'il lui rendrait son étreinte mais quelques secondes plus tard, il la serra à son tour contre elle avec force comme s'il n'attendait que ça mais qu'il pensait qu'elle ne le ferait jamais.
« - Qu'est-ce que tu fais ? murmura-t-il, incrédule. »
Elle s'écarta brutalement de lui pour prendre son visage entre ses deux mains et le fixa droit dans les yeux comme il l'avait fait tout à l'heure (elle soupçonnait désormais qu'il l'avait regardée ainsi pour l'effrayer, pour qu'elle s'éloigne de lui).
« - Regarde-moi Severus. Je suis là et je ne vais nulle part. Tu n'es pas un monstre. Tu es quelqu'un de bien et je le soutiendrai jusqu'à ma mort. Ce n'est pas toi le monstre, c'est lui. C'est Voldemort – Severus frissonna à l'entente de son nom. C'est lui qui t'a obligé à faire tout ça. Tu ne l'as pas voulu.
- J'ai sali ta première fois.
- Non, c'est lui qui l'a fait, toi tu n'as fait que survivre et même si ça peut paraître terriblement égoïste de dire une telle chose alors que des innocents sont morts, je suis heureuse que tu sois revenu en vie. Je t'aime Severus et je ne t'en voudrais jamais pour ce que tu fais. Parce que tu le fais pour que cette guerre se finisse au plus vite. Tu le fais pour une bonne cause. D'accord ? »
Il ne répondit pas et l'embrassa. Quand il s'écarta, il avait un léger sourire désabusé.
« - Tu es tellement naïve Hermione.
- Je t'aime, répondit-elle simplement.
- Je sais. »
Et ils restèrent là, enlacés, longtemps, très longtemps. Ils ne bougèrent que quand Hermione lui dit que si la prochaine fois qu'ils faisaient l'amour et qu'il n'était pas là le lendemain, il aurait des problèmes ce qui arracha un sourire à l'homme. Et tout repartit. Severus avait juste gagné un cauchemar de plus.
Harry ne dit rien pendant un moment puis se leva pour aller regarder à la fenêtre. Le soleil commençait à se coucher et la forêt interdite était déjà noyée dans l'ombre. Il avait toujours trouvé que regarder le parc de Poudlard était un spectacle magnifique même si maintenant, il y voyait toujours quelques flashs de la bataille finale.
« - Harry ? »
Il se retourna en entendant la voix d'Hermione. Elle le regardait et l'inquiétude transparaissait dans son regard. Il soupira et s'appuya contre le mur.
« - Des fois je me sens coupable. De l'avoir tué je veux dire. J'ai pris une vie et je n'arrive pas vraiment à l'accepter. Je ne voulais pas être un meurtrier. Mais le pire, c'est quand j'entends des choses comme ça, quand je me rappelle tous les crimes qu'il a commis et je suis heureux d'être ce meurtrier. Et là, j'ai l'impression d'être tombé aussi bas que lui.
- Harry. Tu n'as pas pris une vie humaine. Il n'avait plus rien d'humain. Son âme était tellement fragmentée que ce n'était plus qu'une essence qui lui permettait de survivre. Il était déjà à moitié mort. Tu ne peux pas t'en vouloir d'avoir sauvé des milliers de vie. La mienne. Celle de Severus. »
Harry hocha la tête. Il savait qu'Hermione avait raison mais il n'arrivait pas à se débarrasser de ce sentiment de culpabilité. Au fond, il se doutait qu'elle ne pouvait pas comprendre. Le seul qui y arrivait était Draco. Il savait ce que cela faisait de devoir prononcer le sortilège de la mort sans avoir d'autre choix que de le faire ou de mourir.
Sa gorge se noua et il se força à éloigner ses pensées déprimantes. Il décida que se replonger dans l'histoire d'Hermione avec Rogue était une solution beaucoup plus facile et agréable. Merlin, il avait mis Rogue et agréable dans la même phrase, chose qu'il n'aurait jamais pensé faire…
« - Et donc…, Harry s'éclaircit la voix, ça s'est arrangé avec Rogue ?
- Pendant un temps oui. Comment te dire… Je savais que Severus était torturé mais je n'imaginais pas à quel point. Il a fallu un mois pour qu'on refasse l'amour. Il refusait toujours de me parler de la guerre, de son passé, je n'avais pas la moindre idée de tous les cauchemars qu'il faisait. En quatrième année ça allait, en début de cinquième année aussi mais après tout devenait trop sombre pour que notre couple survivre à tous ses secrets.
- Est-ce qu'il t'aimait ? Parce que dans tout ton récit, tu n'arrêtes pas de lui dire que tu l'aimes mais il ne te l'a toujours pas dit.
- Je pense qu'il m'aimait. Mais il aimait ta mère encore plus que moi.
- Hermione…
- Ne t'en fais pas, aujourd'hui il c'est fini mais j'en ai souffert à l'époque.
- Tu as tout découvert à propos de leur histoire quand je t'ai parlée de cette séance d'Occlumencie.
- Oui, c'est là que j'ai compris mais avant il s'est passé d'autres choses. »
Quelques jours plus tard, couloir, sixième étage, 18h31
« - Qu'est-ce qu'il prépare à votre avis ? demanda Ron. Tu crois que tu pourrais arriver à le savoir Harry ?
- Ron ! Harry ne doit surtout pas faire ça. Il doit fermer son esprit à Tu-Sais-Qui et ne surtout pas tenter de se servir de leur lien.
- Pour une fois vieux, je suis d'accord avec Hermione. Je ne passe pas toutes ces séances de torture avec Rogue pour rien. »
La brune retint une grimace en entendant parler de son amant. C'était toujours délicat de voir ses amis critiquer l'homme qu'elle aimait sans pouvoir intervenir. D'un autre côté, Severus ne rendait pas les choses faciles pour Harry et elle doutait qu'il arrive à quoique ce soit.
Alors que, contrairement à lui, elle arrivait déjà à repousser Severus et à se créer une barrière. D'après lui, elle avait compris le principe, il lui manquait juste de l'expérience. D'après Harry, il n'avait jamais expulsé Rogue de ses pensées.
Si seulement ils avaient pu être plus mature tous les deux… Ils l'exaspéraient. Elle n'avait jamais compris pourquoi Severus semblait tant détester Harry, elle pensait que cela avait un lien avec le père de ce dernier.
Sirius et son amant semblaient se connaître intimement, elle en avait donc déduit qu'ils avaient été à Poudlard ensemble mais ils n'en parlaient jamais. La dernière fois qu'elle avait évoqué le sujet, elle s'était faite méchamment rembarrer.
« - Peut-être mais il doit forcément faire quelque chose. Vous croyez qu'il a trouvé l'arme dont Patmol nous avait parlés ? Qu'il constitue son armée ? Tous ces mangemorts libérés… Lestrange. J'en ai des frissons dans le dos.
- Elle est si terrible que ça ? demanda Hermione angoissé.
- Je pense, Granger, qu'à cette heure là vous seriez déjà en train de vous tordre de douleur sous sa baguette. »
Le trio sursauta face à l'arrivée soudaine de Rogue qui avait surgi de nulle part. Hermione écarquilla les yeux de surprise et d'inquiétude, frissonnant face aux paroles glacées de son amant. Son regard noir était posé sur Harry et il le fixait avec tant de haine que c'en était impressionnant.
« - Professeur Rogue. Vous écoutez aux portes maintenant ? répliqua Harry avec arrogance. »
Sa meilleure amie se tourna vers lui et souffla son prénom d'un air réprobateur alors que son coude venait rencontrer ses côtes. Ce dernier grimaça mais ne se démonta pas pour autant.
« - Dix points en moins pour insolence Potter. Maintenant, je vous conseille de descendre, le repas va bientôt être servi et avoir la bouche pleine vous empêchera de crier sur tous les toits des informations compromettantes. Le professeur Dumbledore aurait peut-être dû me demander de vous lancer un sortilège de silence. Vu les maigres compétences dont vous faites preuves, je doute que vous puissiez l'enlever.
- Vous ne savez pas de quoi je suis capable professeur, siffla Harry.
- Oh si, je le sais, déclara-t-il en jetant un bref coup d'œil à Hermione qui passa inaperçu aux yeux de tout le monde sauf d'elle. Maintenant, allez-y avant que je vous colle. »
Hermione ne se le fit pas redire deux fois et entraîna Ron et Harry à sa suite alors qu'elle sentait le regard intense de son professeur fixé sur elle. Elle écouta à peine ses meilleurs amis qui insultaient l'homme de bâtard. Elle leva juste les yeux au ciel en se disant qu'ils étaient des gamins.
Une semaine plus tard, hall de Poudlard, 18h03
Severus faisait les cent pas dans le hall de Poudlard, agacé et angoissé au possible. Cela faisait tout juste quarante-huit heures que l'Armée de Dumbledore avait été découverte et que ce dernier avait quitté l'école. Cela faisait un peu moins de vingt quatre heures que la Gazette de Poudlard était parue, annonçant la nomination d'Ombrage en tant que directrice et tout allait déjà très mal.
Il tournait en rond depuis dix bonnes minutes devant cette porte alors qu'à l'intérieur, Hermione et tous les autres membres de cette rébellion stupide subissaient les retenues d'Ombrage. Merlin, il aurait voulu être tellement en colère contre elle et tout ce qu'il était capable de faire était de s'inquiéter pour la Gryffondor.
Après tout, c'était de sa faute et surtout de la faute de Potter. Ils savaient qu'Ombrage était au courant de leur petite association, qu'elle cherchait à leur mettre le doigt dessus, ce n'était qu'une question de temps. Mais non, trop orgueilleux d'avoir trouvé un lieu que cette foutue teigne ne pouvait trouver, ils étaient crus invincibles.
Il lui avait dit, à Hermione, qu'il avait fourni du Véritasérum pour cette vipère. Ils auraient du tout arrêté. Il y avait toujours un maillon faible dans les groupes et ils n'avaient pas fait exception. Tout ça pour quoi ? Pour apprendre à se défendre ? C'était ridicule, jamais le Seigneur des Ténèbres ne les aurait attaqués.
Dumbledore était le sorcier qu'il craignait le plus. Il n'aurait jamais osé mettre un pied à Poudlard tant que ce dernier était là. De plus, le fait que le Ministère refuse de croire à son retour était un élément de taille, un avantage pour lui qu'il n'était pas décidé à perdre. Leur armée ridicule ne servait à rien ! Il ne put que se fustiger à nouveau. C'était aussi de sa faute.
Hermione lui avait souvent posé des questions. S'il y avait répondu, peut-être que cela ne serait pas arrivé… Mais d'un côté, donner plus d'informations à Potter, c'était presque une mission suicide. Il ferma les yeux et se pinça l'arrête du nez. Que faire ?
Hier soir, quand Hermione était rentrée, il avait voulu lui crier dessus, la disputer d'avoir été si naïve, si têtue, si fière. Qu'est-ce qu'elle croyait pouvoir faire ? A part donner enfin la possibilité au ministère de renvoyer Dumbledore, ça n'avait rien changé. La situation avait été aggravée par leur faute.
Alors oui il était en colère mais ce qu'il avait vu, c'était sa main ensanglantée qui saignait abondement. Il avait eu sur le moment une furieuse envie de défoncer la porte des appartements d'Ombrage et de lui faire subir un sort peu enviable. Mais il ne pouvait pas.
Comme toujours, il devait tenir son rôle d'espion. Il fallait qu'il reste au sein de Poudlard pour informer Dumbledore et continuer de satisfaire le Lord. Cependant, il ne supportait pas de sa voir Hermione en train d'être torturée.
Alors sans plus réfléchir, il se dirigea vers la grande salle et ouvrit les portes à la volée. Ces dernières claquèrent et il s'approcha à grands pas d'Ombrage qui le regardait, un sourcil haussé. Une fois près d'elle, il lança un regard aux élèves qui avaient relevé la tête et aussitôt, ils reprirent leur exercice.
« - Mme la Directrice, je me dois de vous informer que certains des élèves ici sont des éléments perturbateurs et j'ai peur qu'ils ne mettent votre sécurité ainsi que votre autorité en danger. Etant leur professeur depuis un certain nombre d'années, j'exerce sur eux une certaine discipline et peut-être pourrais-je m'occuper de la retenue de certains et certaines… »
Son ton mielleux et l'énonciation de son titre firent tomber les quelques doutes qu'elle avait sur lui et il se retint de ricaner. L'éliminer aurait été d'une simplicité enfantine. Un poisson qui mord à l'hameçon en quelques secondes.
« - Merci Severus pour votre proposition. Je dois dire que ce spectacle est dû en grande partie grâce à votre collaboration. Néanmoins, je les tiens à la baguette et si votre sollicitude me touche, je vais devoir décliner votre invitation. »
Il hocha sèchement la tête face à son sourire hypocrite et après avoir embrasé la salle du regard, s'arrêtant une demi-seconde sur Hermione, il partit comme il était arrivé.
Deux jours plus tard, couloir du premier étage, 22h50
Depuis qu'Hermione était préfète, ses tours de rondes avaient toujours tourné. Elle en avait fait plusieurs avec Ron, beaucoup avec les préfets de Serdaigle, quelques uns avec ceux de Poufsouffle et elle était même tombée sur Parkinson pourtant elles ne s'étaient pas entretuées.
Mais jamais elle n'était tombée avec Draco Malfoy et la dernière fois qu'elle lui avait parlé était l'année dernière quand Voldemort était revenu à la vie. Depuis ils s'étaient évités et ne s'étaient pas parlés directement. Mais ce soir, le destin avait décidé de les réunir.
Quand elle arriva, Hermione arriva avec quelques minutes de retard et ce dernier l'attendait déjà en tapant du pied. Quand il l'aperçut, il lui en fit aussitôt le reproche.
« - Désolée ! J'étais avec… Euh… »
Ton parrain ? Severus ? Le professeur Rogue ? Quel terme devait-elle utiliser pour parler de son amant avec Draco ? Elle n'était pas vraiment sûre que lui en parler était une bonne idée. Après tout, cette année, le jeune homme avait semblé montrer clairement son allégeance à Ombrage et il pouvait très bien s'avérer être une menace.
« - Je ne veux pas savoir, répondit-il froidement. Dépêchons-nous, je n'ai pas envie de passer plus de temps nécessaire avec toi. »
Charmant pensa Hermione alors qu'il se mettait en marche. Elle lui emboîta le pas et ils commencèrent à écumer les couloirs pour voir s'ils ne trouvaient aucun élève en dehors du couvre-feu qui aurait voulu tenter une escapade. Ils avancèrent en silence, seul le bruit de leurs pas résonnait dans les couloirs.
Ils parcourent trois étages sans trouver personne et la fatigue commençait à peser sur les épaules. Hermione étouffa un bâillement alors qu'elle vérifiait derrière l'angle d'une statue s'il n'y avait pas un couple d'amoureux. Elle manqua de se cogner quand Draco prit la parole, la faisant sursauter.
« - Alors toi et mon parrain êtes toujours ensemble ?
- Oui. »
Il hocha la tête plus pour lui-même et ils continuèrent à marcher. Hermione hésitait à engager la conversation. Est-ce que le Serpentard venait de faire un pas vers lui ou est-ce que c'était une simple curiosité, l'espoir qu'ils aient fini par rompre.
« - Est-ce qu'il t'aime ? finit-il par demander.
- Je ne sais pas, répondit-il après une hésitation. Je crois, j'aime à penser que oui. Il ne me l'a jamais vraiment dit.
- Les Serpentards et mon parrain encore plus ne sont pas du genre à exprimer leurs sentiments. Mais s'il est avec toi, c'est que tu dois compter à ses yeux. Vous ne seriez pas ensemble sinon, il y a trop de choses en jeu, murmura-t-il. »
Dire qu'Hermione était surprise était un euphémisme. Jamais elle n'aurait pu penser que Draco Malfoy aurait pu la réconforter et illuminer sa soirée. Elle repensa soudainement à leur conversation d'il y a un an maintenant.
« - Tu te rappelles quand tu nous as surpris Severus et moi pour la première fois ?
- La seule fois à vrai dire. Est-ce qu'on est obligé de ressasser des souvenirs désagréables ?
- Tu te rappelles de ce que je t'avais dit ce soir là, enchaina-t-elle sans faire attention à ce qu'il venait de lui dire, sur la pureté du sang et tout ça ?
- Vaguement, mentit Draco alors qu'il y avait souvent repensé, réalisant qu'elle avait sans doute raison.
- Après ça, je t'avais proposé qu'on devienne amis au lieu de se haïr.
- Peut-être.
- Tu te souviens de ce que tu m'avais répondue ? »
Draco mit plus de temps pour s'en rappeler, cette partie de la conversation l'avait à première vue moins marqué par le reste. Il fouilla dans ses souvenirs jusqu'à finir par mettre le doigt dessus.
« - Dans un an on en reparlera.
- C'est ça. Ca va faire un an. Et je voulais te faire savoir que ma proposition tenait toujours.
- Et ? Qu'est-ce que ça changera qu'on devienne amis Granger ? On finira par se retrouver dans des camps opposés un jour ou l'autre.
- Ca semble fataliste.
- C'est la guerre Granger. Je ne sais pas dans quel monde tu vis mais ce que je vois moi c'est que Poudlard n'a jamais été aussi sombre que maintenant et que maintenant qu'il est revenu, il va falloir choisir un camp. Inutile de te demander le tien quant à moi…
- Quel camp vas-tu choisir ?
- Ca semble évident non.
- Pas vraiment. Tu as le choix Draco.
- Quel choix Granger ? D'un côté il y a toute ma famille et de l'autre des personnes qui me haïssent et qui voudraient me voir mort. Où tu vois un choix là-dedans hein ?
- C'est faux. Je ne souhaite pas ta mort et Severus fait partie de ta famille. De l'autre côté, il y aura aussi des gens pour te soutenir. »
Draco ne répondit rien, troublé. Après ce soir-là, le destin s'acharna sembla-t-il à les mettre ensemble pour les tours de ronde encore et encore jusqu'à ce qu'une amitié naisse entre eux. Et le Serpentard finit par se dire qu'il avait le choix.
Quelques jours plus tard, salle commune des Gryffondors, 23h30
Harry n'arrivait pas à dormir. Il était fatigué et ne rêvait que d'une chose, c'était plongé dans un sommeil long et réparateur mais il n'y arrivait pas. Il était donc descendu dans la salle commune pour fuir les ronflements de Ron.
Il était allongé sur un divan, essayant vainement de faire le vide dans sa tête sans résultat. Ses cauchemars étaient de plus en plus nombreux, ses excursions dans l'esprit de Voldemort qui jouait de leur lien plus abondantes. Tout cela associée à sa découverte d'il y a quelques jours et il était incapable de fermer l'œil ou de n'avoir autre chose que des pensées mornes, grises.
Ron lui avait dit qu'il devait se trouver une petite-amie pour se changer les idées mais sa relation avec Cho stagnait et il n'était plus vraiment sûr de savoir ce qu'il voulait. Et puis il y avait ça. Ca incluait tout le merdier que Rogue avait mis dans sa vie depuis quelques temps.
En fait, c'était de sa faute. Ou plutôt non, c'était de la faute de ce bâtard crasseux qui l'avait poussé à bout. C'était uniquement pour cela qu'il avait dérapé, qu'il s'était énervé et qu'il avait lancé un Legilimens. Uniquement parce qu'il l'avait poussé dans ses retranchements.
Pénétrer dans la tête de son professeur n'avait jamais été une chose qu'il désirait. Il voulait juste lui montrer à quel point c'était désagréable, douloureux et pénible. Il voulait juste lui donner une leçon. Au final, c'était pour lui que cela avait été douloureux.
Il avait découvert une vérité sur son père et son parrain qu'il n'était pas prêt à entendre. Il avait vu des choses qu'il n'aurait jamais voulu voir. Ses belles illusions avaient été brisées quand il avait été obligé d'admettre que Rogue avait raison.
Que son père était un con arrogant qui se pavanait dans les couloirs parce qu'il était populaire. Il avait vu ce dernier, l'homme qu'il admirait, ridiculiser un élève, en faire une bête de foire. Exactement ce qu'on lui faisait à lui. Il ressentait tant de haine pour des gens comme Malfoy qui lui pourrissaient la vie et son père semblait avoir été ce genre de personne. Il en avait la nausée rien qu'à l'idée.
Il aurait aimé pouvoir en parler à quelqu'un mais il avait juré à Rogue de ne jamais révéler ce qu'il s'était passé à personne et il s'était juré de ne pas en parler à Ron et Hermione. Il était à peu près sûr qu'ils ne réagiraient pas vraiment comme il le souhaitait.
Il sursauta quand il entendit le portrait s'ouvrir. Le couvre feu était passé depuis longtemps et il ne pensait pas croiser quelqu'un. Et il s'attendait encore moins à ce que quelqu'un fusse sa meilleure amie. Cette dernière se figea quand elle vit et ils s'observèrent un instant comme s'ils se voyaient pour la première fois.
La tenue de la jeune femme semblait un peu débraillée pensa-t-il en fronçant les sourcils.
« - Harry, qu'est-ce que tu fais ici ? »
Sa question sonnait un peu comme un reproche et cela l'énerva Après tout ce n'était pas lui qui rentrait après le couvre-feu.
« - Je n'arrive pas à dormir, dit-il plus sèchement qu'il ne l'aurait voulu. Ce serait plutôt à moi en fait de te demander ce que tu faisais ? »
La brune ferma les yeux un instant. Merlin, elle ne pensait pas du tout tomber sur Harry à cette heure-ci. Son cœur battait fort dans sa cage thoracique, bien trop fort et elle sentait la panique la gagner. Bien évidemment, elle revenait de chez Severus.
Elle évitait de dormir chez lui ces derniers temps, il disait qu'avec Ombrage, ils devaient être prudents, on ne savait jamais. Elle était encore suspicieuse malgré sa nomination en temps que directrice. Néanmoins, rentrer à plus de onze heures passées n'était pas très prudent non plus.
« - Je faisais ma ronde de préfète Harry, répondit-il sans se démonter, légèrement agacée par le ton qu'il avait utilisé. »
Il ouvrit la bouche, surpris puis acquiesça, l'air désolé de s'être énervé. Son irritation s'apaisa aussitôt et elle s'approcha du canapé où il s'était installé. En s'installant sur le rebord, elle posa une main sur l'épaule d'Harry.
« - Tu vas bien ? Ces derniers temps tu sembles préoccupé. Il s'est passé quelque chose, c'est ton lien avec Voldemort ? Tu devrais en parler au professeur Rogue.
- En fait, c'est à cause de Rogue. »
Harry se rendit compte trop tard de ce qu'il avait dit. Ca lui avait échappé. Mais il ressentait vraiment le besoin d'en parler à quelqu'un et peut-être qu'Hermione serait compréhensive, qu'elle ne l'engueulerait pas pour avoir gâché ses cours d'Occlumencie car Rogue avait été très clair, c'était fini. De toute façon, vu la tête qu'elle faisait, il n'y couperait pas.
« - Raconte, ordonna-t-elle alors qu'une certaine angoisse montait en elle.
- Je… Rogue ne me donne plus de cours.
- Pourquoi ? s'étonna Hermione alors qu'elle notait que Severus avait fait abstraction de cette nouvelle.
- Je… Il y a deux jours, lors d'un de nos cours, je me suis énervé contre lui et j'ai lancé un Legilimens sur lui. Il a été trop surpris pour me repousser et j'ai vu un de ses souvenirs. »
Oh. Mon. Dieu. Ce fut la pensée d'Hermione alors qu'elle priait pour que ce souvenir n'ait rien à voir avec elle. D'un côté, si cela avait été le cas, Severus lui en aurait parlé et Harry aussi n'est-ce pas ? Ca devait être autre chose.
« - C'était un souvenir concernant mes parents, Sirius et lui. Ils étaient à Poudlard ensemble. »
Et Harry raconta. Il lui apprit des choses qu'Hermione ignorait sur le passé de son amant. Son cœur se serra alors qu'elle réalisait que Severus n'avait pas dû être très heureux à cette époque et qu'il ne l'était pas depuis qu'il était espion. Elle avait l'impression qu'il avait dû endosser le rôle du martyre sans le vouloir et il ne l'avait pas quitté.
Néanmoins, quand Harry aborda Lily, Hermione eut l'impression qu'on venait de lui enfoncer une lame en pleine poitrine pour lui lacérer le cœur. Sang-de-Bourbe. Sang-de-Bourbe. Cette horrible insulte, jamais elle n'aurait pensé que son professeur aurait été capable d'exprimer cette infamie à haute voix.
Il avait certes des mauvais côtés. Il était possessif, renfermé, sombre, sans doute torturé bien qu'elle ne savait presque rien de lui sur ce sujet mais elle ne pensait qu'il aurait pu dire cela. Ca faisait mal.
« - Quand il l'a insultée, ma mère est devenue pâle et elle lui a rendu la pareille en l'appelant Servilus. Elle est partie les larmes aux yeux et après, mon père a relancé le sortilège pour lui enlever son caleçon. Je ne sais pas s'il a réussi, Rogue m'a éjecté de sa tête et m'a fait promettre de ne jamais en parler à personne. Mais je n'arrive pas à garder ça pour moi. Savoir que mon père n'est pas l'homme que je croyais est… décevant et douloureux.
- Ca a dû être horrible, murmura Hermione.
- Pour qui ? demanda Harry avec un léger rire blasé.
- Toi, ta mère et sans doute pour Rogue aussi. Je ne pensais pas que… Je… Pour moi, il est peut-être un bâtard comme vous dites avec Ron mais il n'était pas ce genre de personne a insulté quelqu'un sur ça. La pureté des sangs et autre…
- Je ne sais pas… Il est quand même atroce parfois mais… Il a peut-être dit ça sur le coup de la colère, de l'humiliation. C'est vrai que quand ma mère est partie, il a semblé être plus pâle, comme s'il regrettait. Vu la réaction de ma mère, je pense qu'ils étaient amis et qu'en disant, il a tout gâché. »
Il n'y avait rien qui permettait de tirer de telles conclusions mais Hermione sut. C'était sans doute instinctif mais elle comprit d'un coup, comme si la pièce manquante du puzzle venait d'apparaître dans sa tête. Severus avait aimé la mère d'Harry. Ca expliquait tout, sa façon de se comporter envers Harry, pas seulement parce que son père le maltraitait mais aussi parce que la femme qu'il aimait n'avait pas les mêmes sentiments pour lui mais pour James Potter.
Elle n'avait aucune preuve formelle mais elle le sentait, c'était comme un sixième sens. Sans savoir pourquoi, elle avait toujours pensé que Severus avait aimé, qu'il avait aimé une femme et qu'elle lui avait brisé le cœur. Cette histoire semblait lui coller à la peau mais ce n'était que des suspicions, des hypothèses sans queue ni tête qui pouvaient expliquer pourquoi Severus ne lui disait pas qu'il l'aimait.
Car ces trois mots, elle les attendait, vraiment. Mais il ne les avait jamais prononcés. Alors, elle avait tenté de se rassurer et l'amour passé mais inoublié avait été envisagé. Sauf que ce n'était qu'une conjecture. Maintenant que cela s'ancrait dans la réalité, c'était tout de suite plus douloureux, gênant et elle aurait préféré ne jamais avoir de « je t'aime » plutôt que de découvrir cela.
Elle essaya de se convaincre un instant qu'elle délirait mais c'était plus fort qu'elle. C'était là, dans son cœur, dans son esprit, dans ses yeux, comme marqué au fer blanc sur sa peau. Severus avait aimé une autre femme. Une femme qui était la mère de son meilleur ami. Une femme qui était morte. Et se battre contre un fantôme, c'était comme se battre dans le vide. La défaite était imminente.
« - Hermione ? Ca va ? »
Elle revint subitement sur Terre et se rappela qu'Harry était là et qu'il avait besoin d'elle. Difficilement, elle trouva les mots pour le réconforter mais le bien-être de son meilleur ami passait avant tout.
« - Tu sais Harry, les actes que l'on fait quand on est jeune ne prédestinent pas toute notre vie ou ce que l'on va être. On peut très bien faire des choses et les regretter plus tard. C'est ça être humain. Alors, ce n'est pas parce que ton père a fait des choses qu'il ne les a pas regrettées.
- Oui mais Sirius se bat toujours avec Rogue.
- Sirius n'est pas ton père. Sirius a passé douze ans en prison, je crois qu'il vit encore dans le passé. »
Après ça ils n'ajoutèrent plus rien, tous deux perdus dans leurs pensées chaotiques.
Le lendemain, appartements de Severus Rogue, 20h16
« - Tu es bien silencieuse ce soir, déclara Severus. »
Hermione releva la tête pour accrocher le regard de son amant au sien mais ne répondit rien. Depuis qu'elle était arrivée, elle était perdue dans ses pensées. Devait-elle oui ou non lui parler de ce qu'Harry lui avait dit ? Devait-elle lui demander de but en blanc s'il avait aimé Lily Potter ? S'il l'aimait toujours ? Elle essayait de se convaincre que ce n'était que de simples divagations mais elle n'y arrivait pas.
On disait que son amant était irascible et surtout certains côtés, c'était vrai. Elle ne pouvait juste pas croire qu'il était ainsi depuis toujours et que c'était dans son caractère. Non, à une époque, Severus n'avait pas ce masque froid qu'il portait en permanence. A cette époque…
« - Hermione ? Ca ne va pas ? »
La jeune femme regarda à nouveau son amant puis s'écarta de ses bras dans lesquels elle était et se redressa pour pouvoir le fixer droit dans les yeux quand elle lui parlerait. Et ce fut donc en prenant son courage à deux mains qu'elle aborda le sujet Lily Potter.
« - Harry m'a parlée hier. »
Cette phrase aurait pu vouloir dire tout et n'importe quoi mais Severus comprit immédiatement. Et en le regardant, elle sut qu'il savait qu'elle savait.
« - De quoi ? questionna-t-il quelques secondes plus tard, feignant l'ignorance, essayant de calmer son cœur qui battait trop vite dans sa poitrine.
- Tu sais très bien de quoi Severus. »
Il ferma les yeux alors que le souvenir faisait de nouveau surface. Il retint une grimace alors qu'il revoyait le dégoût de Lily, la douleur qu'il avait ressentie et l'humiliation ainsi que le sourire cruel de Black et de Potter. Une pensée effrayante prit soudain place dans son esprit.
Il avait perdu Lily pour une insulte qu'il ne pensait pas. Et si Hermione partait à cause de ça ? En découvrant qu'il avait été capable de dire une chose pareille.
« - N'en veux pas à Harry. Pas plus que d'habitude du moins. Il avait besoin d'en parler. Ca lui a fait un choc de découvrir que son père était comme tu le décrivais. Toutes ses illusions sont parties en éclat.
- Je ne le pensais pas. Ce que j'ai dit à Lily Evans. Je ne le pensais pas.
- Je m'en doutais, déclara-t-elle. »
Peut-être aurait-elle dû être soulagée en apprenant que Severus ne croyait pas en toute cette pureté du sang mais ce ne fut pas le cas. Il venait sans le vouloir de confirmer ses doutes sur ses sentiments pour Lily. Rien que le fait qu'il l'appelle par son nom de jeune fille était un aveu en lui-même.
« - Alors, s'interrogea Severus, pourquoi tu sembles faire la tête ? »
Elle ne répondit pas tout de suite à cette question, parce qu'il lui tendait une perche, une occasion pour faire comme si de rien était. Elle aurait pu dire qu'elle n'était pas en colère, qu'elle voulait juste être sûre et l'embrasser, la crise serait passée. Mais elle ne pouvait pas.
« - Tu était amoureux d'elle ?
- Pardon ? s'étouffa Severus.
- De Lily. Tu étais amoureux d'elle. »
L'homme la regarda, les yeux écarquillés et son masque tomba sous les yeux d'Hermione. Son expression se tordit en un rictus douloureux alors qu'elle voyait son souffle devenir plus violent, plus difficile, comme si elle venait de lui planter un couteau dans le torse qui allait lui être fatal dans les minutes qui suivaient. Jamais il n'avait paru aussi fragile, aussi humain.
Quand il était avec elle, il ne laissait presque jamais tomber ce masque. Même quand ils faisaient l'amour, ces traits n'étaient pas encore vraiment détendus, comme s'il voulait garder le contrôle en permanence. Mais là, au simple nom de Lily, tout était parti.
Hermione réalisa soudainement qu'elle était comme une sorte de clé pour libérer son humanité, qu'elle avait une place qu'elle n'aurait jamais, qui était réservée à un fantôme.
« - Réponds. S'il te plait.
- Oui, finit-il par souffler incapable de mentir. »
Severus avait une désagréable impression. Celle d'être l'homme qui trompait sa femme et qui venait d'être pris la main dans le sac avec son amante. Il ne savait pas qui jouait qui, la seule chose qu'il savait c'était que ça ne servirait à rien de mentir. Qu'il ne serait pas plus convaincu que Weasley et que considérant sa relation avec Hermione, il lui devait sans doute la vérité.
« - Tu l'aimes encore ? demanda-t-elle et il réalisa qu'elle était sur le point de pleurer.
- Je ne l'ai jamais oubliée, répondit-il la voix rauque en ayant le sentiment qu'il venait d'apporter le coup de massue à Hermione. »
Elle hocha la tête et se leva brusquement pour aller ramasser ses affaires. Il se leva à sa suite pour la retenir.
« - Hermione !
- Non ! J'ai besoin de temps Severus. Pour diriger tout ça. Je t'aime et toi, depuis tout ce temps, tu es amoureux d'une autre.
- Je…
- Severus, s'il te plait. Laisse-moi du temps. »
Il ferma les yeux et acquiesça. Elle s'éloigna de lui, récupéra son sac et sa cape. Il la sentit revenir vers lui et il crut qu'elle effleura ses lèvres mais c'était tellement léger qu'il imagina l'avoir rêvé. Il entendit la porte se refermer et quand il rouvrit les yeux, il était seul.
Quelques jours plus tard, salle de potions, cachots, 9h59
« - Le cours est terminé ! Sortez ! Sauf Miss Granger, il faut que je vous parle. »
Il vit du coin de l'œil que Weasley et Potter s'approchaient d'elle et il supposa qu'ils lui demandaient pourquoi il lui avait demandée de rester. Il la vit hausser des épaules alors qu'au fond elle savait très bien pourquoi il l'avait convoquée. De toute façon, ce n'était pas comme si elle pouvait leur donner une réponse. Il les vit partir alors qu'elle s'approchait de son bureau.
Cela faisait quatre jours. Quatre jours qu'il avait avoué être amoureux de Lily. Quatre jours qu'Hermione était partie. Quatre jours qu'elle lui manquait terriblement. Quatre jours qu'il se torturait pour savoir s'il aimait Hermione ou non. Quatre jours où il avait été forcé d'admettre que ce qu'il ressentait pour son élève était bien au-delà de l'affection. Quatre jours qu'il se disait si ce n'est pas de l'amour qu'est-ce que c'est ?
Mais seulement quelques heures qu'il se disait qu'il devait absolument lui parler. Il avait pensé et repensé à ce qu'il devait lui dire, ce qu'il voulait lui dire. Il y avait toujours cette peur qui le paralysait. Cette peur de parler de son passé à Hermione parce qu'il pensait qu'en faisant cela, il la perdrait inévitablement. Il ne pouvait pas lui dire qu'il avait des sentiments, sans doute amoureux, parce qu'il avait encore du mal à l'admettre.
Mais peu importe ce qu'il dirait au fond, tant qu'elle lui revenait.
« - Vous vouliez me voir Professeur Rogue ?
- Ne joue pas à ça s'il te plait.
- Je t'ai dit que j'avais besoin de temps pour digérer tout ça.
- Et moi j'ai besoin de te parler. Alors écoute-moi s'il te plait.
- Très bien, déclara-t-elle. Je t'écoute. Mais dépêche-toi, après j'ai cours avec Ombrage.
- Je… Quand j'ai rencontré Lily, je suis tout de suite tombé amoureux d'elle. J'avais dix ans et elle était comme un rêve à mes yeux, un sentiment de liberté. Je suis vite devenu son meilleur ami, elle m'aimait comme un frère mais pas comme moi je l'aimais. Mais au fond, je m'en fichais tant que je pouvais rester avec elle, à ses côtés. Et puis, il y a eu ce jour où je l'ai insultée et elle a cessé de me parler. Mais ça n'a rien changé, mes sentiments sont restés intacts et tous les choix que j'ai faits, je les ai faits en fonction d'elle. Elle m'a brisé le cœur plusieurs fois mais j'ai continué à l'attendre encore et encore. Et puis elle est morte et même là, j'ai pensé que je ne pourrais jamais l'oublier. Et ça a été le cas. Pendant dix ans je l'ai pleurée et puis un jour, tu as débarqué dans ma vie. C'était tellement inattendu. Je… Au début tu n'étais qu'une gamine plus présente que les autres puis j'ai commencé à vouloir te protéger et j'ai apprécié de t'avoir à mes côtés et j'ai détesté ceux où tu n'étais pas là. Je ne pensais pas que tu m'aimais mais aujourd'hui, tout ce que tu me donnes, c'est comme un nouveau souffle et je ne suis pas prêt à la perdre. Je ne veux pas te perdre Hermione. Je ne pourrais pas effacer vingt-cinq années de sentiments comme ça mais pour toi, je suis prêt à essayer. »
Ce ne fut qu'après avoir terminé de parler que Severus réalisa qu'il s'était sans doute trop emporté, qu'il avait laissé parler son cœur chose qu'il ne faisait presque jamais. Il avait l'impression d'être mis à nu et l'envie de se cacher, de pouvoir hurler sur un élève pour qu'on le traite de bâtard dans son dos se fit très forte, intensément forte…
Il posa ses yeux sur Hermione et ne sut pas vraiment quoi en déduire. Elle avait les larmes qui menaçaient de couler et il n'était pas sûr de savoir pourquoi. Etait-ce parce qu'il lui avait dit qu'il ne pourrait certainement jamais oublier Lily ou bien parce qu'il lui avait dit vouloir essayer pour elle ?
Il eut la réponse un instant après quand elle s'approcha de lui et l'enlaça fermement. Sentir sa chaleur contre lui fit un bien fou et il lui rendit son étreinte au centuple. Quand enfin elle s'écarta, elle l'embrassa tendrement.
« - Je dois y aller ou Ombrage va me tomber dessus. Je te vois ce soir d'accord ? »
Il hocha la tête et quand elle partit, un terrible poids s'ôta de ses épaules. Tout allait bien, tout allait mieux.
Début des BUSE, Grande Salle, 8h05
« Aujourd'hui, déclara Severus, vous passez votre première BUSE, celle de potions. Je rappelle pour les quelques cornichons qui n'ont pas écouté mes consignes au cours de l'année que cette épreuve se constitue d'une épreuve théorique que vous allez passer dans quelques minutes et une épreuve pratique que vous passerez devant des examinateurs cet après-midi. Toute tentative de tricherie est considérée comme une infraction à la loi et est sévèrement punie. Je vous conseille donc de ne pas tenter quoique ce soit au risque de vous faire expulser de Poudlard. Vous pouvez commencer. »
D'un geste de baguette, il fit apparaître les sujets et tous les cinquièmes années se mirent au travail. Hermione était anxieuse comme jamais. Elle avait beau avoir révisé avec Severus, elle ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle n'allait pas y arriver.
Soudain, elle crut entendre la voix de son amant résonner à ses oreilles. Tout va bien se passer. Elle releva la tête et vit qu'il la regardait. Elle sentit une douce chaleur se répandre en elle et s'attaqua aux questions. Tout se passait bien comme il lui avait promis.
Le soir même, appartements du professeur Rogue, 17h08
Hermione venait de sortir de la Grande Salle où elle avait fini sa potion devant les examinateurs en temps voulu et se hâta de rejoindre Severus qui l'attendait dans ses appartements. Quand elle rentra, il était en train de lire un livre. Il eut tout juste le temps de le poser qu'il réceptionnait la Gryffondor dans ses bras qui était visiblement très joyeuse.
« - J'ai réussi. Ma potion était parfaite. C'est ce que l'examinateur m'a dit.
- Il n'y a rien d'étonnant là-dedans vu que tu as eu le meilleur professeur qui puisse exister, déclara-t-il amusé. »
Elle lui donna une tape sur l'épaule en levant les yeux au ciel avant que Severus ne se penche sur elle et l'embrasse. Elle sourit contre ses lèvres et soupira quand la langue de ce dernier vint quémander plus ce qu'elle lui donna immédiatement.
Bientôt leur étreinte se fit plus passionnée et elle se laissa aller, appréciant le moment. Elle sentit son amant commencer à l'allonger dans le but vraisemblable de lui faire l'amour (maintenant ce dernier ne rechignait plus à la combler et avait décrété que puisqu'ils l'avaient fait une fois, une de plus ne changerait rien) mais Hermione s'écarta de lui
« - Non pas ce soir, dit-elle en s'écartant de lui. J'ai la Défense contre les forces du Mal version Ombrage à réviser et ça ne va pas être une partie de plaisir. »
L'homme grogna alors que la frustration le gagnait. Il se retint de faire une remarque sachant qu'Hermione lui balancerait qu'elle avait ressenti la même chose en début d'année et que ce n'était que juste. Merlin, il détestait cette vipère du ministère…
Le lendemain, bureau du professeur Ombrage, 16h08
Hermione se sentait sans défense, effrayée, angoissée, terrorisée. Il y a quelques heures de cela elle passait son épreuve de BUSE de DCFM surveillée par Ombrage et la minute d'après, elle était dans la cour en train d'acclamer Fred et George pour leur coup d'éclat. L'humiliation d'Ombrage avait été parfaite. Malheureusement, sa journée tourna au cauchemar.
Harry qui s'écroula. Harry qui déclara que Voldemort détenait Sirius. Elle qui pensait que c'était un piège. Le bureau d'Ombrage. Eux piégés par cette dernière qui avait demandé qu'on aille chercher Rogue. Qu'est-ce qui allait se passer maintenant ?
Elle savait que Severus ne pouvait pas intervenir sans griller sa couverture, chose qu'il ne ferait pas. Elle savait aussi qu'Harry allait mal car il s'était avéré que Kreattur leur avait confirmés l'absence de Sirius. Le parrain de ce dernier était en danger et ils devaient l'aider. Il fallait faire passer un message à Severus.
Il fallait aussi qu'ils s'échappent de là. La brune sentait son esprit tourner à cent à l'heure et la solution s'imposa à son esprit au moment même où Severus fit son apparition. Après une discussion plus ou moins houleuse entre les deux professeurs où l'homme manqua de dégainer sa baguette en voyant qu'un des Serpentards serrait beaucoup trop sa prise sur Hermione il partit. Mais Harry le retint.
« - Il a pris Patmol ! s'écria-t-il. Il a emmené Patmol là où la chose est cachée. » (3)
Hermione n'écouta pas vraiment le reste de la conversation, se forçant à consolider son plan pour qu'ils s'échappent. Elle savait que le message était passé, l'important maintenant était de pouvoir s'enfuir avant qu'Ombrage ne découvre la vérité.
Elle revint à la réalité quand cette dernière menaça Harry d'un Endoloris. L'attention de la directrice se porta aussitôt sur elle quand elle parla de l'arme secrète de Dumbledore.
Même jour, forêt interdite, 16h27
Hermione avait désormais conscience que son plan était une très mauvaise idée. Elle n'était plus vraiment sûre de savoir où était Graup et surtout, le fait qu'Ombrage ait une baguette et pas eux ne la rassurait pas vraiment. Mais il fallait qu'elle fasse quelque chose.
Elle ne pouvait pas rester là pendant que cette folle torturait Harry. Ce dernier la suivait sans vraiment savoir où elle voulait en venir et la seule chose qui permettait à Hermione d'avoir l'air sûre d'elle c'était que Severus viendrait tôt ou tard pour la sauver. Néanmoins, quand elle vit que Graup avait disparu, son monde bascula. Merlin lui vienne en aide.
Même jour, ministère de la magie, département des mystères, 17h14
Alors que la baguette pointait sur sa tempe, Hermione réalisa une chose. Que depuis toutes ses aventures avec Harry qui était un aimant à problème, il fallait le dire, elle n'avait jamais été aussi proche de la mort. Et une fois de plus toutes ses pensées allaient pour Severus. Qu'est-ce que l'Ordre faisait ? Il avait dû les prévenir.
Ils auraient dû être là surtout que maintenant, il était évident pour eux comme pour l'Ordre qu'ils avaient foncé droit dans un piège. Severus n'était pas parmi les mangemorts qui les retenaient prisonniers. Viendrait-il seulement avec l'Ordre.
La jeune femme commençait à perdre espoir quand d'un coup plusieurs sorts fusèrent de partout. Un atteint directement son mangemort et elle se retrouva attirée à l'abri alors qu'elle reconnaissait l'odeur si familière de son amant. Il était là. Alors pourquoi ressentait-elle un vide immense dans sa poitrine qu'elle n'avait jamais ressenti avant ?
« - Tu lui en as voulu ? De ne pas être arrivé plus tôt ?
- Non, pas du tout. Il a été retardé sur le chemin par des élèves et quand il a enfin pu accéder à ses appartements, c'est Dumbledore en premier qu'il a contacté. Il n'avait aucune idée de ce que Voldemort tramait et leur conversation s'est éternisée. Ensuite, il a contacté le Square et c'est Sirius qui lui a répondu, c'est là qu'il a réalisé qu'on était tombé dans un piège. Après ça, il est sorti de Poudlard pour transplaner et il a croisé Ombrage qui est arrivée en courant pour dire qu'on s'était enfui. Le temps qu'il aille là-bas, qu'il explique la situation et qu'ils s'organisent, ils n'ont pas pu arriver plus tôt.
- Alors pourquoi tu n'as pas été soulagée quand il est arrivé ? A ta place, enfin… Je crois que si j'avais été à ta place, j'aurais su que tout irait mieux. C'est ce que j'ai pensé quand j'ai vu Sirius. Il était sain et sauf et rien ne pouvait arriver. Mais… Il est mort.
- Il te manque hein ?
- Moins qu'avant, la douleur est plus faible. Enfin… Revenons à toi et à Rogue, je n'ai pas envie d'en parler.
- Je crois que je n'ai pas vraiment envie de parler de la suite non plus.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
- Je… Il faut mieux que je te raconte. »
Le lendemain, appartements de Severus Rogue, 7h04
Hermione n'avait pas dormi de la nuit, ravagée par la tristesse de la disparition de Sirius mais aussi encore sous le choc de ce qui s'était passé il y a douze heures. Elle avait frôlé la mort et elle avait réalisé que si elle devait mourir maintenant, elle l'aurait regretté. C'était bizarre car le peu de fois qu'elle y avait pensé, elle s'était dite qu'elle serait morte heureuse.
Elle entretenait une relation avec l'homme qu'elle aimait, elle se perdait dans ses bras tous les soirs, elle aurait dû être heureuse. Mais quand elle avait eu la baguette de ce mangemort pointée sur elle, elle avait réalisé que ce n'était pas le cas. Qu'elle se voilait les yeux depuis des mois déjà et que sa relation avec Severus était déjà morte avant même d'avoir vraiment abouti.
Elle avait réalisé que si elle mourrait, elle l'aurait regretté parce que Severus lui cachait des choses, ne lui avait jamais dite qu'il l'aimait. Elle avait vu qu'il y avait un fossé énorme entre lui et elle qui s'agrandissait jour après jour, nuit après nuit et qu'elle n'avait rien fait pour le combler tout comme lui. Personne mis à part elle, Draco et Severus ne savaient pour son histoire avec son professeur. Et si elle était morte, aucun des deux n'en auraient parlé.
Ca aurait été comme si la moitié de son existence avait été vouée à disparaître, qu'elle avait gâché plusieurs années de sa vie et elle en avait voulu à Severus. Et elle ne supportait pas l'idée de lui en vouloir. Elle avait retourné le problème toute la nuit et en était venue à une conclusion.
Lui et elle, ça ne marcherait jamais s'ils faisaient comme si tout allait bien, si elle se taisait de peur qu'il s'énerve et mette fin à leur relation. Elle avait tellement eu du mal à obtenir ces moments avec lui que tout ce qui aurait pu les briser l'effrayait. Elle avait mis son bien-être de côté pour rester avec Severus.
Et hier, elle avait compris que ça ne lui convenait pas, plus. Elle voulait tout savoir de lui plutôt que de faire semblant. Elle était prête à le perdre si lui n'était pas prêt à se battre pour la garder. Ils n'avaient jamais reparlé de Lily depuis la dernière fois où il lui avait ouvert pour une fois son cœur. Mais le problème n'était pas réglé.
Ils n'avaient jamais vraiment mis des mots sur pourquoi Severus refusait de coucher avec elle en début d'année. Ils avaient abordé la réponse mais s'en étaient éloignés aussitôt. Il ne lui avait jamais parlé de son passé, lui avait caché des choses sur la guerre. Harry lui avait parlé de la prophétie et elle était sûre qu'au fond, Severus le savait.
Tous ses secrets qu'il avait mis entre eux commençaient à la tuer à petit feu et cette nuit, elle avait réalisé qu'elle ne voulait plus tolérer ça, qu'elle ne pouvait plus tolérer ça. Alors elle s'était levée, elle avait retiré le t-shirt que Severus lui avait donné quand elle dormait chez lui, elle s'était rhabillée et elle était sortie en sachant que peut-être, dans quelques minutes, elle ne mettrait plus jamais ce maillot parce que Severus et elle, ce serait terminé.
« - Tu as des petits yeux, déclara-t-il dès qu'il la vit. Tu as mal dormi hein ?
- J'ai à peine fermé l'œil de la nuit.
- Je t'ai sentie bouger, tu n'as pas arrêté de te retourner.
- Désolée, je ne voulais pas t'empêcher de dormir.
- Tu sais très bien que je suis insomniaque et que je me repose tout juste deux heures par nuit. »
Elle baissa les yeux. Oui, elle le savait. Mais elle ne savait pas pourquoi. Qu'est-ce qui l'empêchait de dormir ? Pourquoi ne prenait-il pas une potion de sommeil. Elle ne put s'empêcher de lui poser la question.
« - Pourquoi tu ne prends pas de potion pour dormir ?
- Je n'aime pas ça, éluda-t-il. La question est pourquoi tu ne m'as pas parlé cette nuit au lieu de torturer toute seule dans ton coin ? »
Elle serra ses poings jusqu'à ce que ça en devienne douloureux. Il faisait toujours ça. Elle posait une question, il évitait d'y répondre et pour qu'elle n'insiste pas, il l'interrogeait à son tour. Ca ne pouvait pas durer plus longtemps. Elle ne tiendrait pas le coup comme cela. Elle avait besoin de lui à ses côtés, elle avait besoin de savoir s'il l'aimait ou si elle perdait son temps à essayer de se battre pour être à ses côtés.
« - J'ai failli mourir hier. »
En quelques pas, il fut près d'elle et l'enlaça. Son cœur se serra douloureusement dans sa poitrine. Pas ça, pensa-t-elle. Comment pouvait-elle lui résister s'il la gardait si fort dans ses bras.
« - C'est fini Hermione. Tu es là, en vie.
- Je ne sais pas si j'ai peur de la mort Severus mais je crois que si je devais mourir, j'aimerais être heureuse, ne rien regretter. Et hier j'ai réalisé que ce n'était pas le cas. »
Il se recula d'un coup, comme si elle l'avait brûlé. Elle dut puiser tout au fond d'elle pour continuer.
« - Je croyais qu'une fois qu'on serait ensemble, que j'aurais obtenu ce que je voulais, je serais heureuse. Etre avec la personne qu'on aime doit forcément rendre heureux non ? Mais hier, quand tu es venue me sauver, je n'ai pas ressenti du soulagement. Juste un énorme vide.
- Qu'est-ce que tu essaies de dire Hermione ? murmura-t-il la voix nouée.
- J'ai besoin de t'entendre me dire que tu m'aimes. Que même si tu aimes encore Lily, tu m'aimes aussi et que si je reste avec toi, tu finiras par l'oublier. J'ai besoin de que tu me parles de ton passé, que tu répondes à mes questions sur toi et que tu ne détournes pas la conversation. J'ai besoin que tu sois toi. Que tu laisses tomber sur fichu masque Severus. Avec tout le monde si tu veux mais pas avec moi. Je t'ai offert tout ce que j'avais et pas une minute je ne le regrette. Mais en retour, je n'ai rien, tu me lances des miettes pour que je reste avec toi Severus. Mais pourquoi tu fais ça ? Si tu as besoin de temps, je te laisserais tout ce que tu voudras. Si tu as dû mal à en parler, si tu as peur, je serais là Severus. Je t'aiderais, je te comprendrais, jamais je ne te tu jugerais. J'ai juste besoin de savoir si je ne fais pas ça pour rien. J'ai besoin de savoir si tu m'aimes. Dis-moi que tu m'aimes Severus et ça ira. Laisse tomber ce masque et je te jure que je resterais avec toi jusqu'à ce que tu ne veuilles plus de moi. Jusqu'à la fin des temps si tu le désires. Mais si tu ne peux pas me le dire, alors je partirais. Parce que je ne peux pas, je ne peux plus faire comme si je ne voyais rien. Je ne peux plus continuer comme ça. Alors s'il te plait, dis-le-moi. »
Elle pleurait maintenant, sa voix s'était brisée et Severus se retrouva soudainement glacé. Il était au pied du mur et il ne savait pas quoi faire. Son cœur lui hurlait de lui dire la vérité, de prononcer ces trois petits mots qu'elle attendait tant. Elle serait sa rédemption.
Mais sa raison, sa raison se rebellait. Sa raison lui criait qu'il n'avait toujours été qu'un raté. Sa raison avait la voix de son père et lui disait qu'il ne ferait que la rendre malheureuse. Sa raison avait toujours été plus forte que le reste. Alors il ferma les yeux et même si son cœur se déchira au moment où il lui répondit, il laissa sa raison gagner.
« - Je ne peux pas te le dire. Parce que ce serait un mensonge. »
Hermione retint difficilement un sanglot et acquiesça, restant le plus digne qu'elle pouvait.
« - C'est fini Severus. »
Et elle partit. Il s'écroula après son départ, tombant durement au sol. L'envie de pleurer lui serrer la gorge et sa respiration était sifflante. Elle l'avait quitté et c'était entièrement sa faute. Il avait mal et c'était entièrement sa faute. Parce que depuis hier, depuis qu'il l'avait vue frôler la mort, il avait su.
Il l'aimait comme il n'avait jamais aimé quelqu'un. Il l'aimait plus que Lily. Et il avait été incapable de lui dire. Et merde ça faisait mal. Il resta prostré pendant des heures alors que la voix d'Hermione tournait dans sa tête.
C'est fini Severus. C'est fini. Fini.
TBC.
(1) Cette réplique est tirée du livre.
(2) Le passage en italique est tiré du film.
(3) La réplique est tirée du livre.
Voilà. La cinquième est officiellement bouclée et c'est tout nerveuse que j'attends vos réactions. J'espère sincèrement que ce chapitre vous a plu et que vous serez nombreux à me dire ce que vous en pensez. Merci encore à vous de me lire et d'attendre la suite malgré mon temps de publication. Je ne sais pas quand la sixième année arrivera, je ne vais pas faire de promesses en l'air, j'espère juste ne pas trop vous faire attendre.
Bisous, Lilly.