Titre : Un simple malentendu

Auteur : Moonie Cherry

Pairing : Shikamaru x Neji

Genre : shônen ai, humour, action

Disclaimer : L'univers et les personnages de Naruto appartiennent à Masashi Kishimoto.

Résumé : À la suite d'un quiproquo, Shikamaru et Neji se retrouvent liés par le plus improbable des engagements.


UN SIMPLE MALENTENDU

10. Tout est bien qui ne finit pas trop mal

Neji s'éveilla au milieu de draps rêches mais à la fraîcheur bienvenue. La douce chaleur des rayons de soleil sur son visage lui apprit que la matinée avançait lentement mais sûrement vers midi. Les yeux fermés, il écouta un instant les joyeux pépiements des oiseaux, et crut tout d'abord que c'était leurs chants qui l'avaient tiré de son sommeil. L'esprit encore brumeux, il tenta de lever un bras. L'effort lui demanda tant d'énergie qu'il abandonna bien vite, et il se laissa aller contre le moelleux de son oreiller.

Une forte détonation - toute proche, une trentaine de mètres à peine de la chambre d'hôpital où il se trouvait, estima-t-il - lui fit froncer les sourcils. Des bruits de pas précipités dans le couloir, la plupart courant dans le sens opposé mais quelques uns, curieux, se dirigeant vers la source de la déflagration.

La porte tourna sur ses gonds en grinçant et s'entrouvrit, juste assez pour laisser passer une personne de petite corpulence. Ouvrant un œil, Neji s'attendit à voir son visiteur, mais celui-ci se glissa dans la chambre en rampant sur le sol. L'inconnu referma la porte avec moult précaution, et reprit sa progression en direction du lit de Neji. Une main bandée agrippa les draps. Puis apparurent une tête couronnée de cheveux blonds en bataille et deux yeux bleus pétillants de vie et de malice.

- Salut Neji ! souffla tout bas Naruto. Ça t'ennuie si je reste dans ta chambre quelques minutes ? Pas longtemps, mais juste assez pour que Sakura-chan oublie de m'utiliser comme cobaye pour ses infâmes potions.

- Que t'est-il arrivé, Naruto ? demanda le jônin.

Sa voix était si faible et si lasse qu'il eut du mal à la reconnaître comme étant sienne.

- Bof, des petites brûlures qui guériront en deux temps, trois mouvements. Mais toi, Neji ? fit Naruto, dont le sérieux trahissait l'inquiétude.

Neji regarda le paysage de toits bien alignés sous le ciel bleu, que découpait l'encadrement de la fenêtre. Puis il reporta son attention sur le jeune ninja.

- J'ai commis quelques erreurs de jugement, et je m'en suis mordu les doigts, soupira-t-il. Tu as entendu parler de ce qui s'est passé ?

- L'enlèvement d'Hinata-chan par... heu... deux de vos cousins ?

- Par deux membres du clan Hyûga, rectifia Neji. Nous ne sommes pas tous cousins, tu sais.

- Désolé. C'est juste que... vous avez tous un air de famille et les mêmes yeux.

- Je suppose que l'héritage du Byakugan nous distingue plus sûrement que notre nom. Les Hyûga se targuent d'être le clan le plus ancien du Pays du Feu. Certains vont même jusqu'à affirmer que le Sharingan descendrait du Byakugan, expliqua Neji, dont les forces revenaient peu à peu.

- Sans blague ? Dans ce cas, Sasuke est un peu ton cousin éloigné ! s'exclama Naruto avant de se couvrir la bouche et d'espérer que Sakura ne l'avait pas entendu.

- Cela voudrait dire que ma famille compte le plus grand nombre de nukenin de tous les clans de Konoha... continua le jônin. Peut-être Kirito-san a-t-il raison. Peut-être est-il grand temps que le clan Hyûga s'efface pour céder la place à un système plus juste.

- Hé Neji, ne sois pas si négatif, dit Naruto avec véhémence. Tu es vivant, Hinata est saine et sauve et vous êtes tous les deux mes amis. Je ne vous laisserai pas tomber ! À ce propos, comment ça va avec... avec Shikamaru ? Tu sais, pour l'histoire des fiançailles ?

Le jeune homme baissa les paupières, peu sûr d'avoir envie de répondre. Naruto dut sentir sa gêne car il n'insista pas et se redressa.

- Je dois te fatiguer avec mes questions ! s'excusa le blond en grattant ses pansements. Bon sang, si tu savais à quel point j'ai envie d'arracher mes bandages tellement ça me démange... Bon, je devrais te laisser te reposer...

- Tu ne me déranges pas, l'assura Neji avec un semblant de sourire.

Naruto laissa échapper un petit rire embarrassé, puis s'échappa dans le couloir avec une discrétion qui ne lui était pas habituelle.

Neji se retrouva seul dans sa chambre. Plus tard, Shizune vint l'ausculter, heureuse de le voir éveillé et sans séquelle irrémédiable après trois jours de coma. L'attaque de Kirito avait gravement endommagé ses tenketsu, et il avait fallu toute l'habileté des meilleurs ninjas médecins pour rétablir le flux de son chakra vers les organes vitaux. Ses camarades avaient subi moins de dommages corporels, à croire que l'ANBU s'était acharné sur son cousin plus que sur tout autre.

Shino et Kiba étaient encore gardés en observation par simple précaution, et pour mesurer les effets durables du Jyûken combiné au Raiton. Les kikaichû avaient permis à leur maître de mieux résister à l'attaque, tandis que le jeune Inuzuka recouvrait plus lentement sa vitalité coutumière. Il avait exigé la présence permanente d'Akamaru au pied de son lit, et toute infirmière chargée de lui prodiguer des soins devait d'abord affronter les crocs luisants de son ami à quatre pattes.

Tenten et Lee s'en étaient bien sortis ; le ninjutsu utilisé par Hatsue était destiné à paralyser l'ennemi de manière provisoire et non définitive. La technique de la Paume Mystique se révéla efficace pour retirer les aiguilles de leurs points de chakra, et le cours de celui-ci retrouva rapidement son équilibre.

Hinata et les membres de l'équipe 10 s'en étaient tirés indemnes.

Si tous ses camarades vinrent lui rendre visite et s'enquérir de son état avec plus ou moins d'inquiétude, Shikamaru demeura invisible et ne se montra pas une seule fois.

oOoOo

Allongé dans la prairie qui bordait les bois sacrés du clan Nara, Shikamaru contemplait les nuages défiler dans le bleu du ciel en mâchonnant un brin d'herbe. Pris entre l'immensité du pré et celle de la voûte céleste, il se sentait seul au monde et aurait souhaité qu'il en fût toujours ainsi. Il appréciait l'amitié que lui offraient ses camarades, mais pour autant il ne redoutait pas la solitude.

Être seul, cela voulait dire ne pas se soucier de ce que pensaient les autres, ne pas se demander de quelle manière ses propres actions allaient les affecter, ne pas avoir à mettre leur vie en danger à cause des erreurs que l'on commettait.

Shikamaru ferma les yeux.

Quelle avait été la triste conclusion de la toute première mission qu'on lui avait confiée en tant que chef d'équipe ? Lui-même n'avait récolté qu'un malheureux doigt cassé. Chôji s'était débattu entre la vie et la mort pendant des jours. Kiba avait craint de perdre à jamais son précieux compagnon. Neji portait au-dessus de son cœur une cicatrice rappelant la terrible blessure qui avait failli lui coûter la vie.

Et aujourd'hui, une nouvelle fois...

Ses poings se serrèrent.

Neji avait tout à fait le droit de le détester. Shikamaru ne lui en voudrait pas. Il ne méritait pas d'être son ami, lui qui n'hésitait pas à l'exposer aux plus grands périls sans le moindre scrupule.

Alors, devenir plus que son ami... une belle idiotie, un rêve impossible.

- Quel imbécile je fais, murmura-t-il entre ses dents serrées.

Car malgré son raisonnement d'une logique irréfutable et son immense culpabilité, la perspective de devoir affronter la haine de Neji lui brisait le cœur.

oOoOo

Au bout d'une semaine, il fut permis au jeune Hyûga de se lever et de faire le tour de sa chambre avec l'aide d'une infirmière ou d'un proche. Hinata, Tenten et Lee venaient chaque jour constater les progrès de sa guérison. Quant à Naruto, il galopait déjà comme un lapin à travers l'hôpital, au grand dam de Sakura, qui tenait absolument à lui faire garder le lit tant que ses brûlures étaient à vif, et de Sai, qui pendant ce temps devait expérimenter les remèdes et pommades que la kunoichi tentait de mettre au point pour leur coéquipier.

Sa cousine approcha une chaise de son chevet et s'installa tandis qu'il faisait mine de lire les dernières nouvelles de Konoha. Depuis son retour, Naruto faisait à nouveau les beaux jours des colonnes "Quartiers dévastés et dégâts matériels" de la Gazette. Neji réprima un sourire.

Il entendit Hinata farfouiller dans le sac qu'elle transportait avec elle, et eut la surprise de la voir sortir un couteau et une pomme qu'elle se mit à peler avec une application enfantine.

- Ne vous donnez pas cette peine, Hinata-sama. Je n'ai pas très faim.

- Je... c'est ce que font les filles dans les histoires, quand leur ami est malade ou blessé, se justifia-t-elle.

- Je suis sûr que Naruto ne serait pas contre quelques morceaux de pomme, lui fit-il remarquer.

- Sakura-san s'en charge... murmura-t-elle en piquant un fard.

- Mais ce ne sont pas les mêmes pommes. La vôtre a peut-être un goût différent qui lui plairait tout autant.

- Je... je ne sais pas...

- Hinata-sama.

Elle leva ses yeux clairs de son ouvrage et se mordit la lèvre inférieure.

- Vous devriez tenter votre chance. Ne baissez pas les bras, l'encouragea Neji.

- Ça ne servirait à rien, dit-elle d'un ton résigné. Je ne suis pas celle qu'il aime.

- Et quand bien même ? Rien n'est écrit d'avance. Est-ce que ce n'est pas Naruto lui-même qui nous l'a appris ?

- C'est inutile...

- Avouer à quelqu'un que l'on tient à lui n'est jamais inutile. Et s'il ne vous rend pas vos sentiments, est-ce que cela changera quelque chose en vous ? L'en aimerez-vous moins ? Quant à la déception, on finit toujours par la laisser derrière soi pour mieux avancer.

Les paroles de son cousin finirent par lui arracher un mince sourire.

- Vous avez sans doute raison.

- Bien sûr que j'ai raison, déclara-t-il d'un ton badin. Hinata-sama, promettez-moi qu'avant la fin de l'année, vous direz à Naruto que vous l'aimez. Que le monde entier sache que Hyûga Hinata est amoureuse d'Uzumaki Naruto, et qu'elle se fiche bien du qu'en dira-t-on !

Cette fois, elle ne put s'empêcher de rire.

- D'accord, mais seulement si vous me promettez que le monde entier saura ausssi que Hyûga Neji aime Nara Shikamaru.

- Peut-être, dit-il avec un sourire en coin.

oOoOo

Tandis qu'elle descendait les marches de l'hôpital, Hinata aperçut la haute silhouette d'Hiashi, venu prendre des nouvelles de son neveu. Le père et la fille se saluèrent, le premier d'un bref hochement de tête, la seconde d'un bonjour tout juste murmuré.

Alors qu'ils reprenaient leur route chacun de son côté, Hiashi se frappa mentalement la tête, se retourna et appela la jeune fille. Il vit le dos d'Hinata se raidir et se dit que décidément, il n'était pas un très bon père.

Il attendit qu'elle trouvât le courage de lui faire face. Prenant une profonde inspiration, il s'inclina devant sa fille.

- Pardonne-moi, Hinata.

Pour toute réponse, il eut un droit à un silence stupéfait.

- Je suis désolé que Neji et toi ayez eu à souffrir des manigances de nous autres, vieilles personnes, continua Hiashi d'un ton embarrassé et en même temps très ferme. Dernièrement il m'est arrivé de converser avec le chef du clan Nara. Il m'a fait comprendre certaines choses. Mes nombreuses erreurs, notamment.

- Vous vouliez protéger le clan, dit Hinata pour lui montrer qu'elle comprenait et qu'elle ne pouvait lui en vouloir.

- Je désirais protéger ma famille, rectifia-t-il. Jusqu'à ce que je me rende compte que nous n'en étions pas vraiment une.

- Père...

- Si nous allions nous asseoir, Hinata ?

Il lui indiqua un banc près des jardins, et tous deux prirent place l'un à côté de l'autre.

- Le clan Hyûga doit être changé, affirma Hiashi. Mais pas par moi, encore moins par les Anciens et Hiyori-sama. Nous sommes bien trop corrompus par nos vieilles querelles et nos traditions ancestrales. Hanabi, Neji et toi représentez ce changement, et je crois... non, je suis persuadé que vous ferez pour le mieux.

- Grand frère Neji et Hanabi ont déjà commencé à changer bien des choses, acquiesça-t-elle.

- Toi aussi, Hinata.

- Je ne suis pas assez forte.

- Tu le deviendras, dit-il avec sincérité. Tu as déjà prouvé que tu avais changé, et puis... Tu es ma fille, Hinata. Je ne te l'ai jamais dit, mais je suis fier de toi.

Elle baissa la tête, laissant ses longs cheveux tomber de part et d'autre. Un sourire lumineux éclairait son visage.

oOoOo

- Shika, tu as l'intention de manger tes lamelles de bœuf ou bien tu attends qu'elles soient carbonisées ?

- Tu n'as peut-être pas faim, mais ce n'est pas une raison pour gâcher une viande aussi chère. Donne ta part à Chô si tu n'en veux pas.

- Je me ferai un plaisir de t'en débarrasser.

- Tu vois ? Heureusement que tu as des amis aussi prévenants que Chôji et moi.

- Ah la la, quel délice !

- Asuma-sensei, vous avez testé la nouvelle sauce du chef ? Piquante juste ce qu'il faut.

- Tu as tout à fait raison, Ino. Un vrai régal. Shikamaru, tu ne sais pas ce que tu perds.

- Bah, il mangera quand il aura fini de bouder.

Tout en suivant l'échange entre ses deux amis et leur professeur, Shikamaru sentait la moutarde lui monter progressivement au nez. D'accord, il avait traîné des pieds pour se rendre jusqu'au restaurant barbecue. Et puis il n'avait pas du tout contribué à la conversation. Enfin, il opposait à toute marque de sympathie une moue revêche suivie d'un regard meurtrier, si l'inconscient persistait dans son approche amicale. Ses camarades ne se laissaient plus impressionner depuis longtemps, pas plus qu'Asuma-sensei d'ailleurs. Aussi avaient-ils décidé de passer outre sa mauvaise humeur et l'avaient-ils forcé à les accompagner dans l'une de leurs expéditions gastronomiques.

Ino grapilla quelques légumes grillés qu'elle nappa ensuite de la fameuse sauce.

- Sensei, dit-elle entre deux bouchées. Vous savez ce qu'il est advenu des deux Hyûga qui ont enlevé Hinata ?

- D'après ce que j'ai pu entendre dans les couloirs du quartier général, il semblerait qu'ils aient réussi à passer la frontière. Bien sûr, toute information les concernant est à présent confidentielle. Je ne suis pas du tout sensé discuter de ça avec mes élèves.

- Mais vous arrivez quand même à vous tenir au courant, fit remarquer Chôji.

- Que veux-tu, les murs ont des oreilles. Tout ce que je sais, c'est que leurs noms ont été rayés de la généalogie de leur clan pour être inscrits dans le Bingo Book. Les Hyûga ont mobilisé leurs meilleurs shinobi pour les retrouver, et une équipe d'oinin est à leurs trousses.

- Il ne les retrouveront pas, marmonna Shikamaru, les bras croisés et avachi sur son siège.

- Pourquoi dis-tu ça ? demanda Ino.

- C'est juste une intuition. Quelque chose me dit qu'ils sont plus malins qu'ils ne l'ont montré, réfléchit-il tout haut. Peut-être que l'enlèvement n'était qu'un prétexte et qu'ils n'avaient pas l'intention de renverser la Sôke. Peut-être qu'ils voulaient simplement fuir le clan et Konoha...

- Pour aller où ?

- Amegakure, répondit Asuma en haussant les sourcils. Après tout, ils se dirigeaient bien vers l'ouest ?

- Le Pays de la Pluie est l'endroit rêvé pour tout nukenin souhaitant fuir son village, acquiesça Shikamaru. Qui nous dit que ce n'était pas là le but qu'ils recherchaient ? Couper tout lien avec le clan Hyûga et recommencer une nouvelle vie.

- Un peu radical, comme moyen.

- Ils auraient pu tuer tous les membres de leur famille, mais ils ne l'ont pas fait, soupira Shikamaru. Reconnaissons-leur au moins ce mérite.

Un silence pensif enveloppa l'équipe 10, chacun songeant avec regret au massacre qui avait mis fin au clan Uchiha. Ino, qui n'aimait pas s'abîmer dans la contemplation stérile d'idées noires, décida de changer le cours de la conversation.

- Hé, Shika.

- Quoi...

- Arrête de bouder et vas trouver Neji.

- Pour lui dire quoi ? Salut Neji, tu as failli perdre la vie une fois de plus grâce à mes idées brillantes, j'espère que tu ne m'en veux pas trop. On reste amis ? Oh non, j'oubliais, nous sommes encore fiancés, toujours grâce à moi et mon incurable stupidité.

- Ton cynisme cache de plus en plus mal les sentiments que tu as pour lui, répliqua-t-elle.

- Je n'ai pas de sentiments pour Neji, protesta-t-il en accentuant chaque mot.

- Sans vouloir te contrarier, ça se voit comme le nez au milieu de la figure, fit Chôji.

- Ça m'étonnerait, étant donné qu'il n'y a rien à voir.

- Ah, les amourettes adolescentes, soupira Asuma d'un ton moqueur.

- Sensei, vous n'allez pas vous y mettre vous aussi !

- De toute façon, il faudra bien que tu ailles le voir un jour, ne serait-ce que pour annuler votre engagement, dit la blonde.

- Inutile de me le rappeler, maugréa-t-il.

oOoOo

Les mains dans les poches, Shikamaru déambulait autour du domaine des Hyûga. Il avait déjà fait trois fois le tour du quartier sans oser en franchir le seuil, reculant l'échéance fatale autant qu'il le pouvait. Le garçon ne doutait pas que sa présence avait été décelée et signalée au chef de la Sôke. En effet, le lourd portail s'ouvrit alors qu'il passait devant pour la quatrième fois.

- Nara-kun, ne préfèrerais-tu pas entrer au lieu de soulever la poussière devant notre porte ? suggéra Hiashi avec un semblant d'amusement.

- Hum, Hyûga-san...

Shikamaru regarda le bout de ses sandales, ne sachant que dire. Finalement, il leva la tête et lança un regard embarrassé.

- Ça ne sera pas nécessaire, dit-il. Je suis juste venu vous dire que les fiançailles n'avaient plus lieu d'être.

- Bien sûr, répondit l'homme en haussant un sourcil. Mais peut-être devrais-tu l'annoncer en personne à l'intéressé.

- Neji est sorti de l'hôpital ?

- Depuis deux jours. Tu l'ignorais ?

- Oh... c'est que... je ne suis pas venu le voir là-bas. Est-ce que... il va revenir habiter dans la maison secondaire ?

- Il n'y a plus de raison pour qu'il ne retourne pas parmi les siens. N'est-ce pas, Shikamaru-kun ?

- Sans aucun doute, fit le jeune homme d'un ton méfiant.

L'attitude d'Hiashi le mettait sur ses gardes. Il avait l'impression d'être une souris prise entre les pattes d'un gros chat.

- Allons, ne reste pas planté au milieu de la rue. Entre.

Shikamaru suivit le Hyûga avec réticence. Il fut conduit dans la pièce réservée aux visiteurs et patienta non sans mal, le temps que Neji fût averti de sa présence. Il songea maintes fois à s'échapper par la fenêtre pour ne jamais remettre les pieds dans le domaine. Enfin, la porte coulissa et le jônin apparut. Shikamaru tenta de ne pas remarquer son teint plus pâle que de coutume et sa démarche hésitante.

- J'ai bien cru que tu avais disparu de la surface de la terre, dit Neji en s'asseyant face à lui.

- Je sais que j'ai manqué à tous mes devoirs en ne venant pas te rendre visite... commença Shikamaru en se grattant le crâne. Je pensais juste que tu avais besoin de repos.

- Naruto a passé plus de temps dans ma chambre que dans la sienne durant son séjour à l'hôpital. Alors, pour ce qui est du repos...

Le jônin ne put réprimer un éclair de jalousie.

- Naruto était dans ta chambre ?

- En tout bien tout honneur, s'amusa Neji. Apparemment il est terrifié par les traitements que lui administre Sakura-san.

- Hmph.

- Toujours jaloux ?

- Absolument pas.

- Tu mens très mal, Nara.

- Laisse tomber ce petit jeu, Neji. Écoute, je suis venu jusqu'ici uniquement pour rompre nos...

- Ce n'est pas un jeu, murmura Neji.

- ... fiançailles... Quoi ? fit son cadet en fronçant les sourcils, peu sûr d'avoir bien entendu.

- Ce n'est pas un jeu, répéta le jônin d'une voix plus forte.

- Neji...

Shikamaru recula sur les fesses tandis que Neji avançait vers lui. Celui-ci progressait à quatre pattes à la manière d'un félin ayant choisi sa proie. Il portait un simple yukata de coton blanc et ses cheveux bruns noués d'un lien retombaient sur son épaule.

- Shikamaru...

- Arrête, ce n'est pas sérieux... fit l'adolescent.

Son dos buta contre le mur. Neji en profita pour planter ses mains de chaque côté de sa tête, faisant de lui son prisonnier.

- De toute ma vie je n'ai jamais été aussi sérieux, avoua-t-il avant de se pencher.

Shikamaru ne put s'empêcher de fermer les yeux. Les lèvres de Neji étaient aussi brûlantes et plus désirables encore que lors de leur premier baiser. Son aîné fit glisser ses mains le long du mur puis agrippa ses épaules. Shikamaru finit par lever les siennes, qui remontèrent le long des flancs du jeune homme et finirent leurs caresses sur sa taille.

- Je te mets en danger à chacune de nos missions, soupira-t-il contre sa bouche, les paupières toujours closes.

- Je suis un shinobi, je risque ma vie chaque jour, répliqua Neji en mêlant leurs souffles.

- Nous sommes deux garçons...

- Je n'ai jamais vraiment aimé les filles...

- Tu ne trouveras personne de plus paresseux que moi...

- Je suis prêt à faire le premier pas.

Neji le poussa doucement vers le sol, et Shikamaru se retrouva allongé sur les tatamis. Avec un petit sourire, son aîné s'installa confortablement contre lui. Sa tête reposait sur l'épaule du jeune Nara, et celui-ci n'osa plus bouger un seul muscle.

- Tu pourras m'opposer tous les arguments que tu seras capable d'inventer, dit Neji. Tu ne te débarrasseras pas de moi aussi facilement.

- Je crois...

- Oui ?

- Je crois que je n'ai pas envie de me débarrasser de toi, admit enfin le jônin.

Ses mains se posèrent sur la fine étoffe du yukata et tracèrent de longs cercles langoureux le long du dos de Neji. Ils demeurèrent un long moment enlacés par terre, et seraient sans doute restés ainsi de longues heures jusqu'à la nuit tombée si un intrus ne s'était permis de troubler leur intimité.

Des doigts tambourinèrent contre la porte et quelqu'un se racla la gorge.

- Neji ? Nara-kun ? Si vous avez terminé, vous êtes cordialement invités à partager notre souper.

Hiashi-san, songea Shikamaru en se redressant vivement. Mortifié, il voulut se dégager de l'étreinte de Neji, mais celui-ci le repoussa sur le sol avec une force qu'il ne lui avait pas soupçonné.

- Oh que non, fit le jônin. Je n'en ai certainement pas terminé avec toi !

Et ses doigts déboutonnèrent prestement la veste de Shikamaru.

~Fin~

Voilà, l'histoire est terminée ! Je tiens à remercier toutes les personnes qui m'ont suivie jusqu'au point final et celles qui m'ont laissé des mots d'encouragement. Cela m'a beaucoup aidée, alors merci à vous !

Il m'aura fallu trois ans pour boucler cette fic, j'ai commencé à écrire le premier chapitre en juillet 2007 et j'ai fini le premier jet cet été. J'espère que les prochaines mettront moins de temps à être écrites. A bientôt ! Moonie.