Salut à tous et à toutes ^^ L'autre jour, je me suis rendue compte que Luna avait très peu de fanfics. Beaucoup avec Neville et Rolf ( son mari ), mais très peu des autres. Alors je vous sers un Luna/George des plus croustillants.
J'ai lu toute la série, donc les morts sont morts et la guerre aussi. Je ne change que l'histoire de George et Luna, mais rien d'autre. Il manque toujours une oreille à George et Luna est tel que dans le livre, selon moi ^^
Chapitre UN
-Toutes mes condoléances, Molly.
-Merci, je suis heureuse de vous voir, Septimus.
Le grand-père Weasley, le dos voûté et les mains raides, esquissa un maigre sourire édenté. Il partit rejoindre la marche funèbre de son pas lent et alla donner ses respects à son fils Arthur Weasley. La semaine dernière, des funérailles nationales avaient été célébrées pour les victimes de la guerre contre Voldemort. Cette cérémonie avait durée plus de trois jours. Mais Molly et Arthur avaient voulu honorer Fred en privé, rien qu'avec les membres de l'ordre et la famille, ainsi que quelques amis. Tous pleuraient, pour la mort de cet homme si drôle, pour l'injustice de la vie, pour cette guerre où ils avaient vaincu, sans vraiment y gagner.
La démarche funèbre s'acheva et tous se rassemblèrent autour du cercueil. Minerva McGonagall, directrice de Poudlard, s'adressa à l'assemblée.
-Nous sommes aujourd'hui ici, en ce jour d'été, pour honorer feu Fred Weasley.
Des sanglots étouffés se firent entendre et Minerva ne put s'empêcher de laisser couler quelques larmes.
-Il y a eu beaucoup de morts, bien trop de pertes, lors de cette affreuse guerre. Nous avons gagné, mais pour cela nous avons dû perdre beaucoup. Fred, cet homme horripilant et blagueur, nous restera toujours en mémoire. Il… Malgré la guerre et les difficultés, lui et son frère on tout fait pour nous faire rire, pour nous changer les idées. Fred était…Il…
Minerva ne put continuer. Elle venait de croiser le visage de George et son regard était si profond qu'elle réalisa ce qu'ils avaient réellement perdu, dans cette histoire.
-En guerre, nous survivions et chacun à notre manière. Je… Fred et George auront toujours été pour moi un symbole de courage.
George leva les yeux vers son ancienne maîtresse de maison et éclata en sanglots. Son regard, toutefois, ne pleurait plus pour quoi que ce soit. Il avait déjà trop pleuré, il n'en pouvait plus. Le regard rieur avait disparu, c'était enfui.
Minerva quitta la scène et rejoignit les membres restants de l'ordre. Le moment où George devait venir faire son discours était arrivé, mais celui-ci refusait pertinemment d'y aller.
-C'est correct, je vais y aller à sa place.
Luna Lovegood franchit la petite foule et monta les marches en pierre. Elle se plaça devant toute l'assemblée et pointa sa baguette sur sa gorge.
-Vous savez, il ne faut pas pleurer. Les larmes salées sont des larmes amères qui attirent les Xinéfirs, ils vont entrer par vos yeux et venir jouer avec votre cerveau. Comme moi, je ne pleure pas, jamais. C'est très mauvais, très. Comme quand les lutins me volent mes chaussettes. Il ne faut pas…
-Arrête de parler de ça ! Tes gnomes ou tes lutins n'ont jamais existés, ce sont les filles de ton dortoir qui te volaient tes affaires ! Arrête de rêver, Lufoca.!
Luna hoqueta puis sourit doucement. Une fois de plus, Neville voulait l'aider, à sa façon. Un peu durement, mais avec toute les bonnes volontés du monde. Mais en tournant la tête, elle remarqua Neville qui la regardait, avec dans le regard une phrase toute simple : Ce n'est pas moi, je te le jure. Luna reconnu une fille de Serdaigle qui ricanait dans le fond de la salle. Une qui partageait son dortoir. Luna perdit un peut son sourire doucereux, mais laissa glisser la remarque méchante et continua son discours, la voix toujours aussi rêveuse.
-Il avait de très beaux cheveux, Fred. Très roux. Comme tous les Weasley. Vous savez, je n'ai presque jamais parlé à Fred, de son vivant. C'est plus évident quand la personne est morte. Vous n'avez qu'à parler aux nuages, aux fleurs ou même à vos chaussettes. La personne vous écoutera, c'est obligé. Et ça fait du bien. Si, si, je vous assure, je parle souvent à Fred. Je me détends en lui parlant, mais quelquefois, je parle plus à Rémus ou à Cedric. À tous ceux qui sont morts. Il y en avait peu que je connaissais familièrement, mais je leur parle aujourd'hui.
-Par la barbe de Merlin, faites-la taire.
La même Serdaigle que tout à l'heure ricana tout en secouant la tête, fouettant l'air de ses longues tresses brunes. Sans s'offenser, Luna scruta l'assemblé, dont quelques uns c'étaient mis à rire.
-Je lui chante des berceuses, le soir. Car je suis persuadé qu'il doit se sentir un peu perdu, au-delà de la vie. Il était très drôle, arnaqueur et blagueur. Mais tous nous avons un jour peur. Alors moi, je lui chante des douces mélodies, tard dans la nuit. À lui et à tous les autres. Car je pense que si nous devons vivre avec autant de tristesse dans le cœur, c'est qu'eux aussi en ont.
Luna replaça une mèche de ses longs cheveux ébouriffés derrière son oreille et se mit à chanter. Sa voix, douce et claire, emplit le cœur des hommes d'une douce chaleur, celui des femmes d'une douce plénitude et celui des enfants d'un chaste amour. Elle faisait tourner ses mains, bouger ses épaules, dans une danse au rythme léger et hypnotique. Son regard bleu, couvert de ses longs cils, brillait de pureté, rivé sur le soleil.
Tu ne peux plus marcher
Moi je ne peux plus continuer.
Le soir, le matin
Tu me manques tant que ça en devient incertain.
Je regarde le ciel et j'oublis,
Tous ces jours
Toutes ces nuits
Où mon cœur
Fut piétiné par la fatalité.
Mais pourtant
Je survis à toi
Je survis à eux
Nous survivons tous
Nous survivons si peu
Alors moi je chante
Sur cet air larmoyant
Car moi, ce que j'en pense
C'est que je suis seule
Mais vous aussi
Nous sommes survivants
Mais pas vraiment contents
Vous êtes là-bas, dans l'au-delà
Je suis ici
Et vous tous vous me manquez
Vous étiez vital à ma survie
Alors je chante
Encore cette nuit
Car c'est la dernière chose qui me tente
Plus rien d'autre ne m'enchante
Je t'aime mon ami
Tu me manques, maman, aussi
Et toi mon frère
Le sien et le leur
Le cousin et le facteur
Celui dont on ignore le nom
Un autre qui nous a déjà souris
Il y en a tant
Autant que de survivants
Vous survivez à votre manière
Car dans nos cœurs, vous ne serez jamais éphémères.
Luna acheva sa danse et sa voix se brisa, mais comme toujours, personne ne le remarqua. Elle refoula une larme et se mordit l'intérieur de la joue. En une microseconde, elle se recomposa un visage serein, éloigné de toute cette douleur. Ils y croyaient tous depuis si longtemps. La jeune femme retourna auprès d'Harry et lui sourit tendrement. Celui-ci essuya ses larmes et l'enlaça amicalement.
-Merci de si bien chanter ce que mon cœur ressent, Luna.
Hermione vint prendre le bras de Luna et s'accrocha à elle, les larmes sillonnant sur ses joues creuses.
Luna fixa le soleil sans y réfléchir et se dit « bientôt, tout ira mieux »