Hello, tout le monde. Tout d'abord, merci aux reviewers. Et voici quelques réponses.
Loufoca-granger : Eh, bien non, contrairement à ce que l'on pourrait penser, il n'y a aucun vécu là dedans. En revanche pour le « Adrien », je dois quelques explications. J'avais d'abord écrit cette histoire totalement hors du contexte HP. Ca n'est que cinq minutes après l'avoir achevée que j'ai pensé à la transposer en Draco/Hermione. Draco a donc remplacé le personnage, initiallement nommé Adrien.
Nathyhale : Non, hélas, je n'en connais pas des similaires. Mais si j'en trouve un, je me le garde (héhéhé). En revanche, je t'envoie le numéro du deuxième… s'il existe !

Sinon, merci pour tout ces adorables commentaires. Ca fait toujours plaisir.

Voilà la suite, qui étais toute prête, et que j'ai dû, là aussi transposer dans l'univers HP. N'hésitez pas à me prévenir si vous trouvez des incohérences.

Merci les chéris, bonne lecture.

Rimbaud-in-Mexico xxx


Le soleil est levé depuis une heure maintenant. Je le vois entrer dans la chambre. Il se faufile entre les lames du store en bois.

Cela fait un moment que je suis réveillé. J'écoute distraitement les oiseaux qui s'égosillent depuis cinq heures du matin. Incroyable qu'il y ait autant de piafs dans cette ville.

Mon regard se pose sur ma voisine de matelas. C'est à elle qu'appartient ce lit. Cet appartement en fait. Moi, je suis un invité.

A l'heure qu'il est, elle dort encore. Sa tête est posée à même le drap. Son oreiller, lui, est au sol. Elle a la bouche légèrement ouverte, d'où s'échappe un souffle à peine audible. Ses cheveux tombent à moitié sur son visage. Elle s'est plus ou moins enroulée dans l'immense couette blanche. Moi, j'ai déjà trop chaud.

C'est drôle cet air innocent qu'elle a quand elle dort. Hier soir, elle n'avait rien d'innocent. Innocente. Non, ce n'est vraiment pas un mot pour la définir.

J'ai vraiment trop chaud. Je m'extrais du lit, repère mon boxer et l'enfile. Puis, sors de la chambre.

Elle vit dans un deux pièces, en centre ville. Un appartement un peu bohème, dans un quartier un peu bohème. Et surtout bourgeois. Le salon marque un contraste étonnant avec la chambre. Cette dernière est blanche. Entièrement blanche. Immaculée. Les murs sont blancs. La couette est blanche. Les meubles sont blancs. Seuls le parquet et le store à lamelle sont en bois foncés.

A côté, le salon-salle à manger-cuisine, bref, la pièce à vivre, détonne. Là aussi, la lumière peine à entrer, les stores étant partiellement fermés. Ce qui est loin de me déplaire. J'étouffe.

De vieux fauteuils en cuir sont disposés en face des fenêtres. Je crois que ça s'appelle du vintage. Il faudra que je vérifie. Sur l'un d'eux sont étalés des plaids qu'elle n'a apparemment pas pris la peine de ranger. Ils ont l'air confortable. Sur la table basse, des verres. Vides. Et un cendrier. Plein. Pourtant, je ne sens aucune odeur de fumée. Dans un coin de la pièce, un ordinateur portable posé sur un bureau. A gauche de ce dernier, une bibliothèque. Pleine à ras-bord.

J'y jette un coup d'œil. Des grimoires, l'Histoire de Poudlard, des manuels de potions, de sortilèges, des bouquins en espagnols, d'autres en anglais. Des livres moldus, aussi. Je repère des pièces de Tennessee Williams en version originale, A Farewell to Arms… D'autres en Français. Elle a l'air d'aimer la poésie. Et Camus.

Sur la porte de sa chambre, un nombre impressionnant de places pour des matchs de Quidditch passés. Sans doute des après-midis passés avec Potter. Je reconnais certains billets. Des évènements où, apparemment, nous étions tous les deux présents.

Je me dirige vers le coin cuisine pour faire du café. Je pourrais m'en aller. Mais, je n'en ai pas envie. C'est pourtant ce qu'elle a fait, elle, la première fois qu'elle est venue chez moi. La première fois en fait. En réalité, nous n'en sommes qu'à la deuxième.

Il y a deux jours, quand je m'étais réveillé, j'étais seul. Elle s'était enfuie. Qui sait à quelle heure elle s'était éclipsée…

Elle était pourtant arrivée tard dans la nuit. Je n'y avais pas cru. Je n'aurais jamais pensé qu'elle jouerait le jeu. Et qu'elle rappellerait. C'est pourtant ce qu'elle avait fait. Mais à une heure du matin. Peu importe. Je ne m'y attendais pas. C'était elle qui m'avait surpris. Je ne suis pourtant pas le genre d'homme que l'on surprend.

Elle avait souri quand j'avais ouvert la porte. Du même sourire que celui que j'avais affiché tout l'après-midi en sa compagnie. Elle n'avait pas dit un mot. Elle m'avait embrassé. Rapidement. Comme dans un jeu. Pour voir comment je réagirais.

J'avais réagi. Elle avait souri quand je l'avais embrassé à mon tour. Elle a souri tout le temps où nous faisions l'amour.

Sexuellement, je n'avais rien à redire. Apparemment, elle non plus.

Pourtant, elle était partie tôt le lendemain matin. Avant même mon réveil. Me laissant douter. Jusqu'à ce que je trouve son post-it, sur la table de la cuisine.

« Au cas où tu tomberais amoureux de moi », accompagné de son numéro.

Un mot similaire à celui qu'elle avait trouvé la veille, sous l'essuie-glace de la vitre arrière de sa voiture. J'avais souri. Mais j'avais saisi le message : elle ne prendrait pas les devants. Jamais.

J'avais rajouté son numéro dans mon répertoire. Sous le nom d' « Hermione ». Oui, parce que c'est comme ça qu'elle s'appelle. Je l'avais rappelé le soir même.

Cinq minutes que je cherche comment faire fonctionner cette foutue cafetière. Mais, il y a trop de boutons, voyez-vous. Et je n'y comprends rien. D'abord parce que tout est écrit en italien. Ensuite parce que je n'ai aucune idée de ce qu'est un latte macchiato, ni même de ce qui le différencie d'un simple café au lait (un caffe latte, devrais-je dire). Encore un truc de gonzesse. Quelqu'un a-t-il un jour prit la peine d'expliquer ce qu'était un café à la gente féminine ? Finalement, j'appuie nerveusement sur un bouton, en vue de sélectionner un espresso. Péniblement, la machine se décide à me cracher la boisson. J'ai presque pitié d'elle. Elle doit pas avoir l'habitude de choses aussi simples. Une fois servi, je la gratifie d'un « Grazie » silencieux et m'assois sur un des fauteuils.

Je pourrais partir tant qu'elle dort encore. Mais je n'en ai pas vraiment envie. Si je pars maintenant, sans excuse valable ni numéro de téléphone à écrire, je deviens officiellement un plan cul. Un mec qui n'a d'autre utilité que de combler un quelconque manque. Hermione et moi parlons très peu. Pour tout dire, notre échange le plus long remonte à samedi dernier. Sur le parking. Nous n'avons jamais discuté. Juste joué l'un avec l'autre. Puis couché ensemble. Plusieurs fois.

Je peux laisser la situation telle qu'elle est. Et m'en satisfaire. Je n'ai pas vraiment à m'en plaindre.

Mais, voilà, le problème, c'est qu'Hermione n'a pas vraiment le profil d'un plan cul. Moi, je la trouve bien trop intéressante pour n'être qu'un vulgaire coup d'un soir. D'abord parce qu'elle est trop intelligente. Et puis, si jamais elle n'était qu'une histoire sans lendemain, elle ne serait pas déçue. Non, elle, n'attend que ça. Mais, vous savez, moi, je suis un con. Et si être une fille éphémère la satisfait, moi je me ferais un plaisir d'en faire le contraire. C'est comme ça. Depuis le début. Tout est basé sur la contestation de l'autre.
Alors, si je reste ici, malgré la chaleur étouffante, malgré le fait qu'elle soit assoupie, c'est peut-être aussi pour la faire chier. Pour voir comment elle va réagir. S'en sortir. Et peut-être aussi parce que j'ai envie de la voir. Un peu. Et de la connaître. Et de passer du temps avec elle. Un peu…aussi.

Je sors sur le balcon. Si on peut le nommer ainsi tellement l'avancée est étroite. Je souris. Presque malgré moi. Elle y a entassé un nombre incroyable de plantes vertes. Des fleurs sont suspendues à la rambarde en fer forgé. Je serais incapable de vous dire quoi, je n'y connais rien, moi, à ces trucs. Dans des pots posés à terre, je reconnais un pied de menthe, du basilic et du thym. Il y aussi d'autres herbes aromatiques dont j'ignore le nom.

Mais ça sent bon.

Je rebrousse chemin, je n'ai pas l'intention de me perdre dans une telle jungle odorante de si bon matin.

Je jette à nouveau un coup d'œil à la table basse. Ce n'est pas moi qui ai bu dans ces verres. Et je ne fume pas de Malboro. Ni de Camel. A ce que j'ai compris, elle faisait une soirée hier soir. C'est après que ses amis aient décampé que je suis arrivé. Elle ne voulait pas me mélanger à eux. Je la comprends.

Je me dirige vers la salle de bain. Comme ça. Par curiosité. Ou voyeurisme.
C'est une immonde petite pièce sans fenêtre revêtue d'un carrelage orange. Je doute que ce soit elle qui l'ait choisi. Du moins, je l'espère…

J'observe le bord de la baignoire. Encore un truc que j'ai du mal à comprendre. Comment les femmes peuvent-elles se servir d'autant de produits de beauté ? Sur le rebord de ma baignoire, on trouve un gel douche et un shampoing. Point. Sur la sienne, j'énumère en plus des précédents un tube de crème dépilatoire, un après-shampoing, un rasoir, un gommage et un démêlant. Du moins, c'est ce qu'indiquent les produits. Je soupire. Après tout, si c'est ce qui lui est nécessaire pour dompter un temps soit peu ses cheveux.

Sur une étagère au dessus du lavabo, je repère en vrac un sèche-cheveu, une pince à épiler, ce que j'identifie comme une lime à ongle et son flacon de parfum. Allez savoir pourquoi, j'adore prêter attention à l'odeur de mes conquêtes. Si je ne devais me rappeler que d'une seule chose chez chacune d'elles, je suppose que ce serait leur odeur. Je n'ai pas besoin de déboucher le flacon pour savoir qu'Hermione sent la rose. C'est la première à porter ce parfum. J'ai eu deux ou trois vanilles. Quatre fraises. Un Shalimar, un lilas, une lavande et même une qui sentait le biscuit. D'autres avec des odeurs plus difficiles à identifier. Elle est la première rose.

A court d'idées, je retourne dans la pièce principale et me refais un café. Il a beau être laborieusement servi, il en reste délicieux. Il faut croire que cette fois-ci, le bruit de la machine l'a réveillée. Quelques secondes après que j'ai entamé ma seconde tasse, elle est devant moi. Elle a l'air assez surprise de ma présence. Que je sois encore là… Est-ce que je dois partir ? Non, elle esquisse un sourire et s'approche, l'air incertain. Elle semble hésiter quelques secondes et m'embrasse. Sans un mot, encore. Pas besoin, mon cerveau a fait la traduction. Ce petit baiser n'était rien d'autre qu'un « bonjour », timide et agréablement chaleureux. En bonne et due forme.

Elle est déjà repartie dans la chambre. Se changer apparemment. C'est vrai qu'elle n'avait que la couette autour d'elle. Moi, je n'aurais pas protesté si elle était restée dans cette tenue. Mais elle revient en short. Et débardeur. Très fin, le débardeur. Je peux voir qu'elle n'a pas de sous-vêtements. Finalement, je ne vais pas me plaindre.

Elle attrape un verre, ouvre le frigo, saisit une bouteille de jus d'orange. Se sert.

- T'en veux ?

Elle est jolie. Décoiffée, les jambes à l'air. J'ai déjà dit qu'elle avait des jambes fabuleuses ?
Je secoue la tête.

- Ca ira, merci.

Elle sourit. Se passe une main dans les cheveux. Boit une gorgée de sa boisson. Et s'approche de moi. Son corps est littéralement collé au mien. Elle se hisse sur la pointe des pieds et m'embrasse. Une nouvelle fois. Elle a goût de jus d'orange.

- Bien dormi ? me demande-t-elle.

Elle fait la vaisselle. Je la sèche. Nous avons prit notre petit déjeuner. En parlant. Pour la première fois.

Je lui avoue que nos retrouvailles sur le parking, l'autre jour, n'avaient rien d'un hasard. Elle me répond qu'elle s'en doutait. Alors, je lui raconte. Que cela fait des années que je pense à elle. Depuis la fin de la Guerre. Peut-être même avant. Qu'elle m'attire. Que j'avais appris qu'elle et Weasley s'étaient séparés. Et j'avais sauté sur l'occasion. J'avais étudié, moi aussi. Les moldus. Pendant deux mois. Je m'étais même acheté une voiture et un téléphone pour préparer cette heureuse rencontre. Vous comprenez, je suis Drago Malefoy, et même si je l'aimais, même si j'étais fou d'elle, jamais je ne lui dirais. Jamais je ne le dirais. Je ne peux pas. Ce n'est pas moi. Je ne suis pas un mec récitant des déclarations enflammées.
L'histoire de l'achat de la voiture la fait rire. Elle m'asperge d'eau en me disant que je suis un idiot, que je n'aurais pas dû.

La vaisselle est terminée. Et nous retournons à ce que nous savons encore faire de mieux tous les deux. Du moins, je suppose. On ne fait pas grand-chose d'autre… Et ce n'est pas moi qui vais me plaindre. Ses cheveux me caressent le visage alors qu'elle est sur mes genoux. Et ses jambes… Je les vénère, ces jambes. J'aime bien ses seins aussi. Tout compte fait, j'aime bien le tout. Ouais, je prends le lot entier.

Pourquoi je reste ici ? Ma logique d'homme voudrait que je me casse. Mais, j'ai vraiment pas envie. Je me donne l'impression d'être un gosse, au milieu de manèges, qui supplie sa mère de rester encore un peu. Alors, je reste. Tant qu'elle ne me demande pas de partir, je reste.

Au bout d'un moment, elle s'étire.

- Ca me tue de m'éterniser à l'intérieur par un temps pareil.

Traduction : « il fait beau, moi, je me casse ». La question est : Avec ou sans moi ?

Comme j'ai bien envie de m'attarder encore un peu avec elle, je tente ma chance.

- On pourrait aller prendre un verre en terrasse.

Anticipant le « En terrasse ? Mais ça va être bondé », je m'empresse de rectifier ma proposition.

- Ou s'allonger dans un parc. Ou passer chez Florian Fortarôme. Si… s'il y a trop de monde en terrasse.

Elle hausse le sourcil gauche. Nous ? Tous les deux ? Hors de l'appartement ? Dehors ? Si tel est le cas, moi, Drago Malefoy sors définitivement du répertoire « plan cul », de la clandestinité…

Mais elle ne dit rien de tout ça. A la place, elle esquisse un petit sourire.

- Tu es au courant que ce n'est pas très bien vu de copuler au milieu de morveux dans un jardin public ? demande-t-elle d'un ton faussement sérieux.

- J'ai parlé de s'allonger, Granger.

Elle rit. C'est un consentement implicite. Du moins, je crois.

- Okay, cède-t-elle.

Et m'embrasse. L'accord est scellé.