7h30: Il se lève lentement. Il n'aime pas le matin, c'est toujours dur de devoir se reveiller et quitter son lit pour aller travailler. Pourtant il le faut bien, alors il se force et se prépare. La douche le reveille un peu. Il pose son front contre le mur carrelé de la salle de bain, laissant l'eau chaude glisser le long de son corps engourdi par le sommeil.
Le tissu spongieux de la serviette enlève les dernières gouttes qu'il garde encore sur lui, puis il s'habille. Par dessus son boxer de grande marque, il enfile un pantalon à coupe droite noir, complété par une chemise blanche qu'il rentre dans son bas. Une cravate couleur de sable agrémente le tout et la finition est bien sûr la veste tout aussi noire que le pantalon.
Il n'y a pas à dire, il a fière allure.
Comme toujours, il part sans déjeuner. Pour lui, 8h n'est pas une heure à laquelle il aime manger. Généralement il prend un croissant et un café au petit café à l'intérieur du grand bâtiment où il travaille vers les 10h.
Les infos du jour, il les apprend pendant qu'il marche dans les rues grâce aux nombreux écrans géants qui bordent les immeubles et autres buildings.
Les portes coulissantes s'ouvrent à son arrivée, les hôtesses d'acceuil le saluent alors que lui va vers l'ascensseur le plus proche.
Un long couloir où se succèdent les portes et enfin il arrive à la sienne. Il passe sa carte dans la fente et après le « clic » qu'il connaît par cœur, il l'ouvre et s'asseoit dérrière son bureau, posant sa sacoche à ses pieds. L'ordinateur s'allume et il est disposé à acceuillir ses premiers clients de la journée. Et ça ne tarde pas. Son téléphone sonne et une hôtesse l'informe qu'un messieur est là.
-Faite le venir je vous prie.
Il raccorche et quelques minutes après, on frappe à sa porte. Un homme d'un certain âge entre alors et s'incline. Lui se lève et s'incline à son tour, invitant l'homme à s'asseoir. Les discussions commencent alors. Cette fois ci il est question de succession…. d'autres s'enchaînent. Certains le rendent un peu triste, d'autre le rendent heureux. Des fois il revoit certains clients quelques années plus tard, des fois il n'en revoit qu'un seul… cela varie.
La journée touche à sa fin, il va être 20h. Bien sûr, les visites sont finies depuis longtemps, mais il reste pour tout mettre en ordre. Il le fait au bureau car il sait très bien qu'une fois rentré chez lui, une flemme intense le prend, et il est alors impossible d'ouvrir le moindre dossier.
La nuit tombe peu à peu et quand il rabat la couverture d'un gros livre de droit, il est près de 21h.
-Je suis pas en avance moi… je vais rentrer.
Personne ne l'attend chez lui, juste son petit chat. Alors est vraiment grave s'il arrive un peu plus tard que d'habitude?
Il se lève et se dirige vers la baie vitrée. Son bureau est au 5 ême étage. Il y a toute sorte de métiers jurudique dasn ce bâtiment, mais sa section à lui est au 5 ême. Il admire les lumières de la nuit et se sent rêver. Sa vie de tous les jour est monotone et même les histoires parfois incroyables de ses clients, il a finit par passer au dessus. Ses yeux traînent sur les néons des boîtes de nuits, il n'y en a pas beaucoup mais tout de même, les bars, les autres bâtiments d'affaires, les restaurants…
Il y a des petites ruelles aussi. Celle qui mène vers chez lui et plus loin vers la gauche. Il tourne la tête pour la voir un peu plus. Pusi son regard retourne vers la droite, vers une autre ruelle. Elle est très fréquentée, mais surtout par des personnes d'âge mur car de ce côté là, ce sont surtout els bars à hôtesses. Cependant, une silhouette attire son regard. Un groupe d'ouvriers d'une quarantaine d'années passe et enfin il le voit… il est accroupi par terre et semble regarder distraitement les grands buildings, admirant de temps à autres sa cigarette se consumer alors qu'elle pend au bout de ses doigts.
Enfin.. enfin son regard semble se poser sur son bâtiment et les yeux qu'il devine difficilement s'élèvent au fur et à mesure qu'il remonte les étages. Il croise son regard… tout du moins il lui semble. C'set dur à dire avec cette capuche qui lui chache le front et ses quelques mêches devant son visage.
Quand la personne se relève et se fige face à lui, il se donne confirmation. Ils sont en train de se regarder.
7h30: Il lui semble qu'aujourd'hui le jour a du mal à se lever, alors que lui est parfaitement réveillé.Il a tellement froid qu'il espère de tout son être que les rayons atteignent vite la Terre. Quand enfin cela arrive, il déplie ses bras qui encerclaient ses jambes et sort de sa cachette. Ce tunnel est plutôt bien… complètement abandonné depuis qu'une autre route a été construite plus loin, assez éloigné de la ville pour que son bruit ne l'atteigne pas, mais tellement humide et froid.
Il le quitte et se dirige vers le petit robinet pas loin de là. Son sac noir pend sur son épaule et il l'ouvre pour en sortir un gant. Il ouvre le robinet et touche l'eau qui en sort. Il savait très bien qu'elle était gelée mais il aurait bien voulut qu'un jour il la trouve au moins tiède. Jusqu'à quand tout cela allait-il durer? Certainement toute sa vie… mais il y est habitué maintenant. Il enleve sa couche de vêtement et passe le gant sous l'eau. Il inspire profondemment puis pose le tissu sur sa poitrine. Il césse de respirer un moment, contractant ses muscles pour tenter de faire passer cette gêne. Sa main bouge et il finit par frotter sa peau. Ce n'estpas parce qu'il n'a pas de maison où rentrer qu'il a rennoncé à un peu d'hygiène.
Un petit vent frais le forçe à se presser il après s'être vite sêché avec un petite serviette il réenfile ses vêtements. On est au début du printemps, les nuits et matinées éatient encore fraîches. Il préfére les après midi et les début de soirée. Il faisait assez chaud jusqu'à une certaine heure.
Il remet son sac en bandouillère et se dirige vers la ville. Il entre dans le petit café où il va tous les matins et la serveuse, qui le connaît à force de le voir, lui apporte un croissant et un verre de jus d'orange. Il lui tend quelques pièces et la remercie.
Comme d'habitude il engloutit ce qui, pour lui, était un vrai festin. D'ailleurs, c'était souvent le seul de la journée. Il est rare qu'il mange quelque chose le soir. Il aurait put, mais il préfère économiser pour être sûr d'avoir droit à son croissant chaud et son jus d'orange tous les matins.
Il sort après avoir dit à la jeune femme qu'il partait. Cette demoiselle lui avait de nombreuses fois demandé s'il allait bien, s'il mangeait assez… surtout en hiver. Et à chaque fois il lui répondait que oui, qu'il se rendait sur son lieu de travail. Mais bien sûr il mentait. Il ne voulait pas lui mentir. Qu'est ce que ça pourrait bien lui apporter? Cette fille ne pouvait certainement pas l'héberger, il n'y avait aucune certitude qu'il trouve un travail pour lui régler les frais de logement… et puis tout simplement, il n'avait pas besoin de la pitié des gens.
La rue est assez longue. Il croise quelques personnes endormies contre les murs, recouverts d'une couverture, des personnes encores ivres de la veille… mais il n'y prête pas vraiment attention. Il traîne dans les rues, et arrive devant le petit magasin qu'il visite tous les jours. Il entre et se dirige vers la caisse. Une vielle femme arrive.
-Tu as passé une bonne nuit?
-Oui…
-Bien alors tien! Fait attention d'accord? Bonne journée.
Encore un mensonge. Sa nuit avait été affreuse. Et il pensait bien que cette vielle femme le savait, il n'y avait qu'à regarder les marques noires sous ses yeux, mais elle ne disait rien. Gentille personne.
Il prendune grande cagette où était placés de petites bouteilles de lait. Il sort du shop et va de nouveau dans les rues. Il les traverse et s'arrête devant un immeuble où il entre. Les étages défiles lentement sous ses pas, la cagette se vide peu à peu. Il retourne au shop et prend une seconde cagette, va dans un autre immeuble et répéte ses gestes. Il fit ça jusqu'à 11h, transportant parfois des légumes et autres provisions. Généralement c'était pour des personnes qui ne pouvaient pas trop sortir de chez elles. Avec ça il assure ses journées et ainsi il ne mourrait pas de faim. Il n'avait aucuns diplomes et n'avait de talent à rien. Si peut etre chanter… mais il ne s'imaginait pas se mettre au milieux de la route et chanter pour qu'on le voit. Il refusait se genre de vie. Cette vie là lui allait au final. Il regrettait juste de ne pas avoir d 'endroit plus^sûr et chaud pour dormir.
Seulement voilà, il savait qu'il ne tiendrait pas longtemps comme ça… ce n'est qu'un homme après tout. Il flâne dans les rues, prennant soin, comme toujours, à ne pas passer devant le petit café. Il ne veut pas que la serveuse le voit et se demande ce qu'il fait dans les rues au lieu d'être au travail comme il le lui avait dit. Il regarde les vitrines, critiquant mentalement les choses.
-J'aurais pas mit ça là… c'est trop sombre… ça ne donne pas envie… oh ça c'est bien, par contre ça…
Il y a une boutique qu'il aime beaucoup, elle est toute simple et ne lui convient pas trop, mais il ne peut pas s'empêcher de rester devant quelques minutes pour l'admirer.
C'est une boutique de qui regroupe tout ce qu'il fallait pour les enfants, des nourissons jusqu'à la dizaine. La vitrine est toujours pleine de jolies couleurs, les petits mannequins blancs portent des vêtements aussi mignons que beaux. Il aurait bien aimé pouvoir travaillé dedans. Mais il trouvait ça idiot pour un homme de travailler dans ce genre de magasin… et puis il n'avait aucunes formations.
Arrachant son regard de la devanture, il continue sa route.
Le soir arriva et pour rester au chaud encore un peu plus il se cale dans une ruelle en face des immeubles. La foule, même à une certaine distance, lui procure un peu de chaleur.
Ses yeux se posent sur les géants de verre et de béton. Des restaurants, des entreprises, des cabinets juridiques… il y a de tout. Il les regarde tous un par un, les remontent du regard… ils semblent morts, il ne voit jamais personne. Il aurait juré qu'ils était abandonnés, mais il y avait toujours quelques lumières à cette heure ci.
20h37
Sa main fouille dans son sac et en ressort un paquet de cigarette et un briquet. Il l'allume et se laisse glisser le long du mur, son bras, au bout du quel le petit tube de nicotine fume, posé allègrement sur son genoux. Il la regarde, elle est faible, mais c'était une jolie petite lumière, comme une luciole.
Le manteau de la nuit tombe lentement et il recommençe son observation.
L'entrée, le première étage, le second le troisième, le quatrième, le cinquième… il y a de la lumière à un bureau. Et… une personne à la fenêtre. Un homme à en juger par son costume. Il ne voit pas ses yeux correctement mais il le sait… ils sont en train de se regarder.