Hé bah voilà, je m'y suis remis après... un temps infini.

Sur ce, enjoy !


De sang et de neige

Adam jeta un rapide coup d'œil à la rue principale de Pré-au-lard et grimaça. Il ne voyait pas grand chose à cause de la fumée dégagée par l'incendie, mais les explosions colorées qui apparaissaient régulièrement n'auguraient rien de bon.

-Il faut vraiment qu'on parte, dit-il en donnant un coup de pieds dans le mur à moitié effondré. Vincent, tu as une idée ?

-Il faudrait traverser cette rue sans nous faire voir, répondit l'intéressé en toussant. Mais vu notre nombre...

-On ne laisse personne en arrière, le coupa Zack. C'est hors de question.

-Le plus important, c'est que Sally et Adam s'en sortent !

Zack ouvrit la bouche, puis la referma, incapable de répondre à ça.

-Tu sais aussi bien que moi que leur survie est capitale, reprit Vincent d'une voix radoucie. On était d'accord là-dessus, tu te souviens ?

-On ne vous abandonnera pas, intervint Adam. Arrête de dire ce genre de conneries. Pas vrai, Sally ?

La Gryffondor acquiesça, toujours plongée dans ses pensées. Le né-moldu lui jeta un regard agacé. Elle ne les aidait pas vraiment en restant à l'écart, tout comme Aymeric. Bon sang, ils s'étaient entraînés en vue d'une situation pareille, pourquoi ne réagissaient-ils pas ?!

-J'ai peut-être une idée, fit Vincent, brisant le silence ambiant. Adam, tu maîtrise le sortilège du Rempart ?

-A peu près, oui. Mais créer un mur de pierre ne fera qu'attirer l'attention sur nous !

-Ce n'est pas à un mur de pierre que je pense, plutôt à un écran de fumée.

-Oh... je peux essayer.

Le né-moldu se concentra, visualisant la fumée qui l'entourait. Etait-ce seulement possible ?

-Moenia !

Tout autour de lui, les cendres mêlées à la fumée de l'incendie tourbillonnèrent, formant un bouclier opaque. Adam fit quelques pas, mal assuré, mais se rendit compte qu'il contrôlait sans peine son sortilège.

-C'est facile, s'enthousiasma-t-il. Et avec ça, je suis invisible au milieu de toute cette fumée !

-Parfait, sourit Vincent. Allons-y.

-Je ne peux pas rester là à ne rien faire !


Nicolas hocha la tête et se concentra sur ce qui se passait à Poudlard. Il voyait les flammes, les corps inertes des élèves dans les rues... Chacun d'eux avait encore un futur, signe qu'ils étaient toujours en vie. A quoi rimait cette comédie ? Pourquoi les attaquer et les laisser vivants ?

-Je ne comprends pas, soupira-t-il. Il se passe des choses bizarres là-bas.

Olivier leva les yeux au ciel.

-Premières nouvelles !

-Ce que je veux dire, c'est que le plan de ces mages noirs n'est pas logique... je n'arrive pas à percevoir leur véritable futur. Que comptent-ils faire ?

-Détruire Poudlard, à tout hasard ?

-Ils ne font rien aux élèves, ça ne colle pas.

-Ils attendent peut-être autre chose ?

L'oracle ferma les yeux et tenta de visualiser sa tante. Elle était toujours dans son bureau, derrière les solides murs de Beauxbâtons. Un homme se tenait à côté d'elle et lui disait...

-...Injoignables, murmura le jeune garçon.

-Qui ?

-L'Ordre du Phénix.

-Ca ne peut vouloir dire qu'une chose, dit Olivier en se dirigeant vers la sortie du salon. Ils mobilisent toutes leurs forces, et nous devrions en faire autant. La Caladrius doit entrer en scène !

Nicolas se tourna vers lui.

-Ils ne te prendront pas au sérieux...

-Dans ce cas, j'irai seul !

Adam attrapa Vincent par l'épaule, inquiet.

-Ca va aller ?

-Ne t'inquiète pas pour moi, le rassura son ami. Je me fais plus de soucis pour Sally et Aymeric.

Le né-moldu grimaça et se tourna vers le Serpentard, toujours assis contre un mur. Il ne pouvait pas comprendre cette attitude passive face au danger, lui qui avait toujours réagi. Parfois de la mauvaise manière, mais il s'était pris en main, à chaque fois !

-Lève-toi, Aym', s'énerva-t-il. Tu vas pas rester comme ça jusqu'à ce qu'ils viennent te chercher !

Le Serpentard leva ses yeux rougis vers lui.

-Qu'est-ce que ça va changer ? marmonna-t-il. On ne sera en sécurité nulle part.

-D'où l'idée de la fuite, répliqua Adam. Si on arrive à atteindre la forêt...

-Ca ne marchera pas.

Le Serdaigle fronça les sourcils, attrapa son ami par le bras et l'obligea à se relever.

-Là, tu me saoules ! Tu vas venir avec nous que tu le veuilles ou non, compris ?

Aymeric acquiesça doucement, peu convaincu.

-Zack, ramène Sally par ici. Moenia !

La fumée ambiante s'épaissit tout autour d'eux, les empêchant de voir à plus de quelques mètres mais les rendant invisibles aux yeux des autres. Adam s'étonna une nouvelle fois de la facilité qu'il avait eu à lancer le sortilège et se mit à avancer, les autres sur ses talons. C'était dur, maintenir un sort n'était pas aussi simple que de le lancer. Sur sa droite, il entendait le bruit du combat et, derrière lui, la respiration sifflante de Vincent. Ce dernier supportait de moins en moins leur environnement vicié, ravivant les inquiétudes de son ami.

-On y est presque, je crois, murmura Adam.

Les sons se faisaient moins distincts, signe qu'ils étaient arrivés dans une rue latérale. Incapable de tenir plus longtemps, le né-moldu relâcha la pression, découvrant la ruelle en question. Elle s'éloignait du centre du village, s'enfonçant dans une véritable purée de pois.

-La périphérie de Pré-au-lard est en feu, souffla Vincent. On se dirige vers un des foyers de l'incendie.

-C'est ça où rejoindre nos camarades, répliqua le bouclier.

-Adam à raison, renchérit Zack. On a plus le choix.

-On peut rester ici, hasarda Aymeric. Ils ne vont pas fouiller tout le village, si ?

-S'ils nous cherchent, ils le feront, murmura Sally.

-Continuons, décida Adam. Venez.


Estelle Floraison regarda Olivier dans les yeux, sondant son esprit.

-Vous partirez quoi qu'il arrive, Olivier. Je me trompe ?

-Vous me connaissez bien, sourit l'ex-champion de Beauxbâtons. Nous leur avons offert notre assistance, et ils l'auront.

-Je ne comprends pas tes motivations.

-Qui s'en soucie ?

La directrice saisit un petit sachet sur son bureau et le lança dans l'âtre de la grande cheminée située derrière elle. Il y eut un « pouf », puis un homme en sortit. Grand, l'air d'avoir beaucoup vécu, il avait des cheveux brun sale mi-long et des yeux verts pénétrants.

-Albert, fit Estelle sans se retourner. Rassemble les membres disponibles du Caladrius. Nous partons en guerre.


Vincent agita sa baguette, créant une bourrasque qui éclaircit les environs. Derrière lui, Adam traînait Aymeric, Zack et Sally à ses côtés. En temps normal, il aurait eu pitié du Serpentard, mais pour le coup... il en avait marre de son ami négatif au possible.

-On va s'en sortir, répéta-t-il pour la centième fois. Alors bouge tes fesses, Aym', je vais pas te porter non plus !

L'intéressé se redressa légèrement mais ne répondit pas.

-Il commence à faire chaud, fit remarquer Zack. On s'approche du feu.

-Espérons qu'il ne nous barrera pas la route, dit Sally. Je ne veux pas faire demi-tour...

-Nous non plus, je te rassure !

Ils continuèrent à cheminer dans un silence pesant, de temps à autre brisé par un bruit d'explosion ou la toux de Vincent. Ce dernier s'essoufflait d'ailleurs à vu d'œil malgré son air assuré, renforçant les inquiétudes d'Adam à son sujet. Bientôt, les crépitement du feu se firent entendre, et les flammes apparurent devant leurs yeux, hautes et sauvages, emplissant la totalité de la rue et léchant les maisons autour d'eux.

Ils étaient coincés.

-Comme par hasard, grimaça le né-moldu. Bon, on fait quoi maintenant ?

Vincent posa sa main sur la porte d'une des maisons, puis secoua la tête d'un air désolé.

-Elle est chaude, souffla-t-il. Elle brûle déjà de l'intérieur.

-On est fichu, se lamenta Aymeric. On doit faire demi-tour !

-On a plus trop le choix, fit Adam en levant les yeux au ciel. Mais ça ne veut pas dire qu'on est foutu pour autant.

-J'ai bien peur que si.

Comme un seul homme, le petit groupe fit volte-face. Un homme portant un masque reptilien leur faisait face, bras croisés et baguette en main. Il n'était pas très grand, mais semblait remplir toute la largeur de la rue.

-Ne serait-ce pas Sally Potter ? ricana-t-il. On dirait que c'est mon jour de chance.

Sans même réfléchir, Adam s'interposa entre son amie et le sorcier. C'était de la folie, mais il ne pouvait faire autrement. Il ne pouvait laisser Sally à sa merci.

-Vous ne l'aurez pas ! cracha Zack en tirant sa cousine pétrifiée en arrière.

-Et c'est vous qui comptez m'en empêcher ? se moqua le mage noir. Maître Ulrich veut la vie de cette fille, et je compte bien la lui donner ! Avada...

-Kedavra !

Il y eut un éclair vert éblouissant. Adam entendit ses amis crier, puis vit le sorcier s'écrouler devant lui. Une seconde silhouette, plus grande et portant également un masque de serpent, sortit de la fumée et accourut près du né-moldu.

-Tu vas bien ? lui demanda-t-il d'une voix pressante.

Adam tiqua. Cette voix... c'était la même que celle de l'homme qui l'avait attrapé par le col aux Trois Balais, il en était certain. L'avait-il suivi ? Pourquoi ?

-Qui êtes-vous ? murmura-t-il, secoué.

-Mieux vaut que tu ne le saches pas, répondit le mage noir. Dispersio !

Derrière eux, les flammes s'écartèrent, créant un passage vers la sortie du village.

-Je vous conseille de courir, les autres ne tarderont pas à arriver. Rejoignez la forêt, vous y serez plus en sécurité qu'ici.

Il recula et, faisant un large signe de sa main armée, créa un mur de feu entre les élèves et lui. Adam se retourna lentement, comme déphasé avec la réalité. Qui était cet homme ? La façon dont il parlait lui était si familière. Et cette odeur...

-Adam ! Vincent va mal !

Le né-moldu reprit ses esprits. Son ami était tombé à genoux, une main serrée contre sa poitrine. Juste à côté de lui, Aymeric regardait le corps du sorcier masqué avec horreur pendant que Zack soutenait Sally. Adam se précipita auprès de Vincent et l'aida à se relever, passant un bras autour de ses épaules.

-Il faut continuer ! Cria-t-il aux autres. On a pas le choix ! Aym', viens !

L'intéressé se tourna vers lui.

-Il l'a... balbutia-t-il. Je... il l'a...

-Quoi ?!

-Il l'a tué !

-Et lui allait nous tuer, rétorqua Zack. Nous avons eu de la chance que l'autre arrive.

-On doit rejoindre la forêt, renchérit Adam.

Aymeric déglutit en hochant la tête et se releva pour les suivre. Le petit groupe arriva à la sortie de Pré-au-lard, là où les maisons se faisaient plus vieilles et espacées. Tentant le tout pour le tout, ils marchèrent à découvert jusqu'à l'orée de la forêt, comptant inconsciemment sur leur... ange gardien ?


Olivier sortit de la cheminée d'un pas rapide et quitta le relais sans attendre les autres. Après avoir réuni les membres du Caladrius qui n'étaient pas en mission, soit une petite dizaine de personnes, Estelle Floraison avait décrété le début de l'opération et envoyé le jeune homme jusqu'à un relais de cheminées situé à une trentaine de kilomètres de Poudlard, dans une petite ville moldue. A présent, il lui fallait arriver jusque Pré-au-lard.

-Je peux y transplaner.

Olivier sursauta et se tourna vers Albert, qui venait de sortir à son tour. Comme s'il avait lu dans ses pensées, ce dernier poursuivit :

-J'ai déjà... visité ce village, et je ne suis pas le seul. J'imagine que tu n'y es jamais allé ?

-Bien sûr que non, c'est un trou paumé.

-Faisons en sorte que ça le reste, alors.

Sans plus de cérémonie, Albert attrapa l'ex-champion par l'épaule et transplana. Une seconde plus tard, ils se retrouvèrent tous deux au beau milieu d'une forêt.

-Très réussi, railla Olivier.

-Mmh... j'ai dû être détourné par un sort anti-transplanage.

-Et donc, où sommes-nous ?

-Pas très loin, tu ne vois pas ?

Il montra le ciel d'un mouvement de tête. Le jeune homme leva les yeux et grimaça. Une fumée épaisse obscurcissait le ciel en provenance du sud, sans doute celle de l'incendie que Nicolas avait vu.

-Allons-y.

-On ne devrait pas attendre les autres ? intervint l'ex-champion.

-Ils ont sûrement été dispersés autour du village par l'anti-transplanage. Dépêchons-nous.

Olivier hocha la tête, peu rassuré, et suivit Albert. Ce dernier ne tarda pas à s'arrêter.

-Il y a quelqu'un, murmura-t-il en sortant sa baguette.

-Un ennemi ?

-Je ne sais pas.

Les deux hommes se mirent dos à dos, tous leurs sens en alerte. La forêt était subitement devenue plus sombre et inquiétante. Une sorte de craquement sinistre se fit entendre à la gauche de l'ex-champion qui n'hésita pas une seconde :

-Stupefix !

L'éclair disparut dans les fougères, ne semblant toucher aucune cible. Une seconde plus tard, une silhouette en bondit et désarma Olivier avant de bloquer un sortilège venant d'Albert. Le jeune Français se jeta sur sa baguette, tombée quelques mètres plus loin, mais fut lourdement intercepté par un sortqui l'assomma à moitié. Il tenta de se relever, sans succès, et se contenta d'assister au duel entre son allié et leur ennemi, impuissant. Ce dernier ne paraissait pas beaucoup plus vieux que lui, mais enchaînait sorts offensifs et défensifs à grande vitesse. Face à lui, Albert ne semblait avoir aucune difficulté à le contrer et répliquait calmement à chacune de ses attaques. Le duel serait sans fin

-Adelphes, stop !


Adam s'adossa à un arbre, soulagé. Ils avaient réussi ! Ils étaient arrivés sains et saufs dans les bois, loin du village et de ses combats. Le plus difficile était passé, il ne leur restait plus qu'à rejoindre Poudlard en contournant ses remparts. Revenant à la réalité, le né-moldu se tourna vers ses amis. D'autres problèmes s'annonçaient, et le plus inquiétant était l'état de Vincent, qui s'était considérablement détérioré depuis qu'ils avaient quitté Pré-au-lard. Le Serdaigle avait du mal à respirer et s'appuyait lourdement sur Zack. A contrario, Aymeric avait repris des couleurs et affichait le même air inquiet que Sally et son cousin.

-Je vais bien ! répéta Vincent pour la centième fois. J'ai juste besoin... de me reposer...

Il se laissa tomber sur un tapis de mousse et reprit son souffle.

-Non, tu ne vas pas bien, s'énerva Adam. Arrête de dire le contraire, c'est...

Il ne termina pas sa phrase. Un sortilège le frappa par derrière et l'envoya bouler quelques mètres plus loin, manquant de l'assommer. Il entendit Sally crier quelque chose d'incompréhensible et se retourna tant bien que mal, faisant face à son pire cauchemar.

-Je t'avais dit de ne plus recroiser ma route, non ?


Un homme grand et massif apparut dans les fourrés, et saisit le sorcier par le bras.

-Ils sont du Caladrius, fit-il en regardant Albert dans les yeux. N'est-ce pas ?

Ce dernier baissa son arme en acquiesçant, impassible.

-Ordre du Phénix, j'imagine ?

-Tout bon.

Olivier parvint à se relever tant bien que mal et regarda son agresseur, un peu perdu.

-Vous êtes genre nos alliés ? grimaça-t-il. Merci pour mes côtes !

-Je vous ai pris pour des mages noirs, répliqua le dénommé Adelphes en haussant les épaules. C'était légitime, vous êtes apparus de nulle part.

-Si vous m'aviez regardé, vous auriez su que j'en suis pas un !

-Comment ça ?

-Ma tête vous dit rien ? Olivier Génerelle, champion de Beauxbâtons, tout ça ?

-Oh... effectivement.

-Plus important, fit l'autre homme. Comment avez-vous su ? Nous n'avons pu prévenir personne !

-Bah avec Nicolas, soupira Olivier. Vous savez ? L'oracle, celui qui voit tout partout...

-Vous n'êtes que deux ? Intervint Adelphes.

-Le sortilège anti-transplanage nous a séparés, répondit Albert. Les autres ne doivent pas êtres très loin.

-Vous avez pu joindre l'Ordre ?

-Injoignable.

-Ils sont sans doute partis en Amérique... nous ne nous attendions pas à une attaque pareille !

-Avec Lexandre et vous, ça ne devrait pas poser de problème.

-Vous les connaissez ? S'étonna Olivier.

-Vaguement.

-Nous n'avpons pas de temps à perdre, les pressa Adelphes. Les élèves ont besoin d'aide.

-Ils vont bien, le rassura l'ex-champion. D'après Nicolas, les mages noirs ne les tuent pas.

-Ca veut dire que nous pouvons encore les aider !

Le jeune homme acquiesça et suivit ses alliés vers Pré-au-lard. Malgré son envie d'en découdre, il sentit son estomac se nouer. Il n'avait pas tenu une minute face à Adelphes... serait-il assez fort pour faire face à des sorciers versés dans la magie noire ?


-Taddicus !

Vincent leva la tête vers son cousin, terrorisé. Adam comprit de suite ce à quoi pensait son ami : Taddy avait trahi, tout comme leurs grands-parents. Et c'était malheureusement très probable.

-Tu es de mèche avec eux ? cracha Sally en sortant sa baguette.

-Ils m'ont offert ce que je voulais, répliqua le Serpentard. Je ne fais que leur rendre la pareille. Et en l'occurrence, c'est toi qu'ils veulent.

-Tu ne ferais pas ça ? siffla Vincent. Taddicus...

-Tu ne comprends rien, cousin. Ils m'ont donné tellement de pouvoir...

Il s'arrêta, affichant un rictus bizarre, puis pointa sa baguette vers la Gryffondor et, avant qu'elle n'ait pu réagir, la désarma. Il contra ensuite sans peine le sort que Zack lui lança et le projeta contre un arbre. Aymeric n'eut même pas le temps de sortir sa baguette qu'il se retrouva stupefixé. Profitant de cette distraction, Sally chercha sa baguette à tâtons dans les fougères mais fut stupefixée à son tour avant de la retrouver. Ne resta qu'Adam et Vincent, le premier à moitié dans les vapes, le second incapable de faire quoi que ce soit.

-Amusons-nous un peu, sourit Taddy. Expelliarmus.

Le né-moldu sentit sa baguette lui échapper et grimaça. Il ne pouvait même plus espérer se défendre, maintenant, et n'arrivait même pas à se relever ! Taddicus se tourna vers son cousin et s'accroupit devant lui.

-Je te déteste, cousin, dit-il d'une voix neutre. Tu ne t'en es jamais rendu compte, mais tout a toujours tourné autour de toi. Nos grands-parents... ils ne parlent que de toi. Ils ont beau te critiquer, c'est en toi qu'ils avaient placé leurs espoirs, pas en moi. C'est toi qu'ils auraient voulu voir à Serpentard, toi qui aurait dû rejoindre la Relève... et ils ne se remettront jamais de tes choix. Et même comme ça, ils ne me voient pas.

-Tu dis... n'importe quoi... siffla le Serdaigle. Ils me haïssent...

-Et ils ne ressentent rien pour moi ! Aucune fierté pour celui qui a rejoint leur Maison et...

Pendant qu'il déversait sa haine et sa rancœur sur son cousin, Adam regarda derrière lui. Il n'arriverait jamais à retrouver sa baguette dans les fourrés. Mettant une main dans sa poche droite, il sentit un manche en bois et frissonna. Il n'allait tout de même pas...?

Mais s'il ne faisait rien, tout serait perdu. Sally serait capturée. Ses amis sans doute tués, et lui avec.

Le né-moldu se releva, puisant dans ses dernières forces et, dans un cri désespéré, se rua sur Taddicus. Ce dernier fit volte-face, surpris, mais ne put éviter sa charge et tomba en arrière en hurlant, lâchant sa précieuse baguette. Adam resta collé contre lui, déterminé, ignorant les cris et les coups du Serpentard. Ce dernier finit par s'évanouir, succombant à la douleur. Les larmes aux yeux et pris d'une violente envie de vomir, le né-moldu se releva, les mains et la robe tâchés de sang.

Et, part terre, gisait Taddy, un couteau de cuisine profondément enfoncé dans la poitrine.