Blabla des RETROUVAILLES ! (04/09/2010) : Voila, c'est reparti pour un Tome ! Je suis vraiment, vraiment contente de m'attaquer à l'écriture de cette nouvelle année qui promet de ne pas être de la tarte. Ca ne va vraiment pas être facile, parce que maintenant les personnages principaux sont pour la plupart bien intégrés à l'histoire, et mon travail va être de rester fidèle à ce qu'ils sont, tout en les faisant évoluer. La seconde difficulté, c'est de faire passer d'autres personnages au premier plan sans pour autant éclipser les autres. Oui, que de difficultés ! Mais je suis tellement impatiente de donner corps à ce qui tourbillonne dans ma tête, que même ces difficultés me semblent géniales !

Résumé rapide des tomes précédents : Minerva McGonagall a déjà passé deux ans à Poudlard, entourée de la volcanique Artémis, des Jumelles Weasley, de la timide Cerena, et d'Astrée. Le Q.A.F qu'elles ont fondé afin d'intégrer les filles au Quidditch a fini par avoir du succès, au point que Dippet les autorise à fonder deux équipes de filles. Mais leur but reste de composer des équipes mixtes. Liv, la fille du professeur Arnaud, a donné la Broche Bestiale à Minerva, un curieux objet qu'elle qualifie de dangereux, et que Minerva ne doit montrer à personne. Mais à cause de cette broche, elle a réussi à ouvrir la malette d'ébène (dont la broche était la clef) et à entrer en possession des Atouts. Manifestement, Cleveland, le professeur de Divination, les aurait manipulé afin de se servir d'eux et des Atouts par la suite. Et enfin, elle doit se fiancer à Alaric dans l'été.

Après vérification, je constate que mes points virgules n'apparaissent toujours pas. Je n'ai pas le courage de tout vérifier (sinon je risque de poster dans une semaine) donc pardonnez moi à l'avance pour la piètre ponctuation de ce chapitre. Je m'abstiendrai à l'avenir de mettre des points virgules (mais je les aime tant..!). Mis à part ceci, c'est un long chapitre, et je vous souhaite une bonne lecture.


AUBERGE ET DOUBLES FIANCAILLES

L'auberge des Keitch-Horton. S'il y avait un sujet sur lequel Artémis était restée étonnamment discrète, il s'agissait bien de celui-ci. Et les Jumelles n'avaient pas pour habitude de parler à tort et à travers : en outre, je ne savais rien de l'auberge, excepté quelques bribes de conversations distillées sur deux années. Je ne m'en rendis compte qu'une fois au pied du mur.

Elle était située un peu en retrait d'un village appelé Cirencester, au cœur des magnifiques collines verdoyantes des Cotswolds. L'auberge en elle-même avait un charme incontestable, même pour moi qui, dans ce contexte de fiançailles forcées, portais un regard féroce sur tout ce qui avait attrait à Alaric Keitch. Et pourtant, l'auberge, cette grande bâtisse de pierres au haut toit pointu, isolée dans un écrin de nature, était impressionnante. Et belle. Surtout belle, en fait : d'architecture, mais aussi de vie. L'auberge semblait animée d'une vie propre. Elle était à des millénaires de la demeure soigneusement tenue et d'une propreté éclatante : non, l'auberge était grouillante de vie, car justement elle possédait ce côté un peu brouillon et désordonné qui témoignait du plaisir que la famille prenait à l'habiter.

L'intérieur était de bois et de pierres, dans une architecture plus qu'un peu fantaisiste. Des escaliers pas droits menaient à une multitude de mezzanines qui semblaient avoir été bâties sur un soudain coup de tête : des tables et des chaises dont aucune n'était identique à une autre : des canapés aux couleurs pastels autour d'une cheminée et d'une réserve de bois mal rangée… Bref, l'auberge était un joyeux bazar où tout s'entremêlait confortablement.

A notre arrivée, Mrs et Mr Keitch nous accueillirent dans la grande cour qui précédait la maison. Manifestement en train de finir de préparer la tablée, ils s'avancèrent vers nous en souriant et nous saluèrent poliment.

– Pile à l'heure, commenta la mère d'Alaric d'un ton jovial. Les enfants, vous n'avez encore jamais rencontré mon époux ?

Je levai un œil vers l'homme imposant qui se tenait à ses côtés. Grand, large d'épaules, la mâchoire carrée sous une barbe soigneusement taillée, le cheveu blond et l'œil noir, il était pour le moins intimidant. Le visage austère, il tendit sa main à Hadrien en articulant :

– Randolf Keitch.

– Enchanté, Mr Keitch. Hadrien McGonagall, lui répondit ce dernier sans se départir de son aisance naturelle.

Après les présentations, Mrs Keitch m'invita à la suivre dans l'auberge, afin de me montrer ma chambre.

– Ne t'occupes pas de tes valises, sifflota-t-elle, je les monterai tout à l'heure.

Dans une chambre boisée et plutôt lumineuse, ma mère entreprit de m'habiller élégamment. Nous étions le 31 Juillet 1940, et je me préparais pour mes fiançailles. Un rideau s'ouvrit soudain. Il donnait sur une autre chambre, occupée par Artémis et Mrs Keitch. Exactement dans la même situation que ma mère et moi.

– Cette robe était pourtant très bien lors de l'essayage, grogna ma tortionnaire en tirant sur le tissu au niveau des hanches.

– Elle est exactement pareille, ripostai-je d'un ton dur. Aie, arrête, tu me pinces la peau.

Mrs Keitch avait tourné les yeux vers nous, elle rassura ma mère :

– Elle est vraiment jolie. Vous avez fait un bon choix : ce bleu à peine suggéré rappelle subtilement les yeux de Minerva. (Elle me sourit avant de regarder à nouveau Mrs McGonagall.) Il y a de la noblesse dans le maintien de votre fille.

Ses propos durent flatter ma mère, assez en tout cas pour qu'elle cesse de gigoter nerveusement autour de moi. Ou peut-être eut-elle envie de montrer du maintien elle aussi. Elle était ainsi ma mère : influençable, et toujours dans le désir de bien faire.

– Elle n'a pas hérité de vos traits, dit encore Mrs Keitch d'une voix douce.

Je sentis ma mère se figer, avant qu'elle ne réponde d'un ton légèrement moins jovial :

– Elle ressemble à son père.

C'est ce qu'elle disait également d'Hadrien et de Firmin, bien que je ne leur ressemblais pas non plus. Elle entreprit ensuite de me coiffer, alternant constamment entre son peigne et sa baguette, dans l'espoir de dompter ma chevelure pourtant docile.

– Trop plat, sifflait-elle entre ses dents. Maintenant, trop hirsutes…

– Aie, maman ! Je ne peux pas garder un chignon ?

– Il n'en n'est pas question, ma fille.

Quand je risquai enfin un regard en direction du miroir, je fus surprise du résultat. Surprise, et, je l'avoue, assez réticente. De belles anglaises châtaines aux reflets blonds me tombaient sur les épaules : c'était élégant, mais gênant. Ce n'était pas moi. Je ne pus m'empêcher de lâcher, d'un ton plaintif :

– Maman, c'est sophistiqué…

– Bien sûr que ça l'est. (Elle semblait très satisfaite.) Il est temps que tu commences à l'être.

Je ne répondis rien. Il n'était pas correct de dire à sa mère ce que je pensais de la sophistication, surtout à mon âge. Mrs Keitch prit gentiment ma mère par le bras, et lui glissa :

– Il est temps que nous descendions voir où en sont les hommes. Tenez-vous prêtes les filles, rajouta-t-elle à notre attention avec simplicité.

Et elles quittèrent la pièce après un dernier regard scrutateur de ma mère. Je m'affaissai. C'était beaucoup trop pour moi : j'avais la désagréable impression de n'être qu'une poupée.

– Min' ?

La main de mon amie s'était posée sur mon bras. Elle me regardait avec un sourire en coin.

– Il est peut-être temps qu'on s'explique.

Elle pouffa, mais je savais que c'était nerveux. Elle n'était pas joyeuse mais ironique, et la situation le voulait. Nous nous retrouvions dans nos robes de fiançailles, l'une en face de l'autre, et nous ignorions chacune le promis de l'autre, alors qu'ils étaient à quelques pas de nous !

– Je vais me fiancer à Alaric, confiai-je en la regardant dans les yeux.

Elle se contenta d'un hochement de tête sérieux, mais il y avait de la compassion dans son regard d'azur. Elle paraissait même un peu triste : elle devait lire son propre avenir dans l'amertume que j'exprimais en silence.

– Je vais me fiancer à Hadrien, finit-elle par déclarer en me regardant bien en face.

Je m'en étais doutée, mais c'était choquant. Ma meilleure amie unie à mon grand frère, et moi au sien. Quelques instants plus tard, nous étions dans les bras l'une de l'autre. Davantage encore que le lien qui allait nous lier aux deux jeunes hommes, je sentais la situation nous unir toutes les deux parce que nous étions embarquées dans le même bateau. Elle chuchota à mon oreille :

– Je suis contente que ce soit toi…

Un coup contre la porte nous interrompit, et alors que nous nous écartions l'une de l'autre, la voix de Mrs Keitch retentit joyeusement :

– Tout est prêt, les filles. Vous pouvez nous rejoindre dans la cour.

Puis nous l'entendîmes s'éloigner.

– Qu'est-ce qu'on est sensées faire, dans la cour ? m'affolai-je subitement.

– A part nous fiancer ?

– Témis, ce n'est pas le moment de faire de l'humour, ripostai-je d'un ton cassant, en tortillant nerveusement mes boucles anglaises.

– Je n'en sais rien, Min', rien du tout ! On ne m'a rien expliqué non plus, si ce n'est qu'on va se fiancer…

– Il va falloir s'embrasser ?

Elle semblait à présent aussi affolée que moi.

– Espérons que non.

– Allons-y, alors, soufflai-je en prenant mon amie par la main.

Nous nous dirigeâmes vers la porte, et ce fut elle qui me guida dans le dédalle des escaliers.

– C'est là, finit-elle par déclarer devant la porte d'entrée. Ca va bien se passer, rajouta-t-elle comme pour se rassurer elle-même.

De l'intérieur, le joyeux brouhaha étouffé provenant de la cour ressemblait davantage à une fête entre vieux amis qu'au jour de mes fiançailles. « Pourquoi faut-il que nous en soyons déjà là ? » me répétai-je inlassablement dans ma tête. L'injustice de ce qu'on m'imposait me sautait aux yeux, dans cette société où la majorité des jeunes filles se mariaient par amour depuis plus d'une vingtaine d'années. Le tout pour elles était de se marier assez tôt pour échapper à l'autorité paternelle. Mais voila, parce que j'avais le malheur de descendre d'une famille jadis noble, le choix de mon époux était fait en fonction de sa situation sociale ou financière. En l'occurrence, les Keitch étaient riches. On unissait l'argent à la noblesse, et deux pour le prix d'une !

Revenons-en à ces foutues fiançailles, si vous me passez l'expression.

Ouverture de la porte, soleil éblouissant. A l'ombre d'une tonnelle blanche et d'un saule pleureur, la tablée majestueuse. Les visages souriants des Keitch, des Horton, des McGonagall qui se tournent vers nous telle une seule et unique famille. Ma répulsion face à toute cette joie, cette satisfaction, dans leurs yeux. Alaric et Hadrien, fiers et élégants dans leur costume de fiancé, se levant et marchant jusqu'à nous, sourire aux lèvres. Le bras de mon « futur » se glissant sous le mien et m'entraînant jusqu'à la table. Mes pieds raclent le sol. Brutal arrêt devant la table, tous attendent quelque chose d'extraordinaire. Apparition d'un objet dans les mains d'Alaric. Une chaîne d'argent sur laquelle pendent trois pierres plates de forme circulaire. De l'ambre au vu de leur couleur. Simple hochement de tête de ma part, et expression désapprobatrice de ma mère. Alaric qui me contourne sans perdre de son assurance. Sa main chaude passant sur ma nuque, sous mes cheveux qui se soulèvent le collier glissant dans mon cou. Echange de regards avec Artémis. Echange de détresse. La phrase du fiancé, prononcée d'un ton soudain hésitant, comme se rendant compte du risible de la situation après l'avoir répétée des centaines de fois :

– Un modeste présent afin de t'assurer de mes sentiments.

De la part du « public » : des applaudissements. De la mienne : une froide indifférence. Nous ne sommes que des enfants qui n'ont pas choisi de jouer la comédie des fiançailles. Je ne lui en veux pas, non, mais je me déteste d'accepter la situation. Silence autour de la tablée. Tous sont dans l'attente d'une réaction de ma part. Mais la fiancée restera de marbre aujourd'hui…


– Tu t'es conduite comme une idiote, Minerva, lâcha ma mère, glaciale.

Elle marchait à grandes enjambées en direction du portail au bout de la cour, et je devais trottiner pour me maintenir à sa hauteur. La nuit était tombée et la silhouette des grands épicéas centenaires formait des ombres obscures le long de l'allée.

– Ramène-moi à la maison s'il-te-plait, maman.

Mais elle ignora ma remarque et rajouta :

– Tu m'as fait terriblement honte, ma fille. Heureusement que les Keitch sont des gens indulgents.

Oubliant toute réserve, j'attrapai vivement ma mère par le bras.

– Je ne veux pas rester ici. Je t'en prie, maman, je veux rentrer à la maison…

Peut-être perçut-elle les sanglots dans ma voix, car elle s'arrêta brusquement. Je poursuivis, me faisant violence pour ne pas pleurer :

– Pourquoi est-ce qu'Hadrien rentre, alors que moi je dois rester ?

Elle se libéra plus doucement de ma poigne. Lorsqu'elle parla, je sus au ton de sa voix que sa colère venait de s'évanouir.

– Hadrien est plus pondéré, nous savons très bien qu'il n'aura aucune difficulté à trouver sa place chez les Keitch. Tout comme Artémis dans notre famille. Mais nous avons pensé qu'il te serait bon de te familiariser avec ta… belle-famille.

Je ne relevai pas le terme de « belle-famille », ni même le fait qu'elle ait associée Artémis au terme « pondéré ». J'étais simplement effondrée. Et révoltée par cette soudaine douceur derrière laquelle elle se cachait pour m'imposer le pire.

– Parce qu'Hadrien accepte sans broncher d'être relégué au statut de marchandise, on le qualifie de « pondéré » ?

Les lueurs lointaines qui s'échappaient des fenêtres de l'auberge ne me permettaient pas de distinguer l'expression de ma mère néanmoins, sa voix sonna telle une mise en garde :

– Attention à ce que tu dis, Minerva.

– Tu ne m'as jamais demandé ce que je pensais de tout ça, sifflai-je durement.

Comme elle ne disait rien, immobile, j'approchai brusquement mon visage du sien, et crachai :

– Je t'ai parlé, parfois, de mes amies, n'est-ce pas ? Tu sais, les filles de mon école, les Jumelles, Astrée, Cerena… Nous avons quatorze ans, maman, un âge où nous devrions être insouciantes. Ou plutôt pleines de petits tracas insignifiants à partager entre nous…

– Je ne vois pas où tu veux en venir, coupa-t-elle.

– Tu sais qu'à chaque période de Noël il y a un bal à Poudlard ? Cette année ou bien l'année prochaine, nous pourrons y participer. Mes amies choisiront leur cavalier moi, je sais déjà avec qui je serai forcée d'y aller. Ce n'est qu'à moindre échelle bien sûr, cette histoire de bal, mais c'est une belle représentation de ce qui m'attend dans la vie. Tu m'as ôté quelque chose que les autres filles de mon âge possèdent : le droit de choisir leur avenir. De choisir elles-mêmes ! (Je marquai une courte pause, avant de reprendre précipitamment.) Les autres filles de mon âge ne sont pas enchaînées à un avenir qu'elles n'ont pas voulu, elles ne sont pas promises à un homme qu'elles n'ont pas choisi. Elles ont encore le droit de tomber amoureuses, elles…

Un silence accueillit mes propos. Finalement, ma mère posa une main douce sur mon bras, et chuchota :

– Ma fille, contrairement à tes amies, tu as la chance de redorer le blason d'une grande lignée et…

– Ne recommence pas à me parler des McGonagall, m'emportai-je en repoussant brutalement sa main. Ce n'est qu'un nom, et j'aurais voulu ne jamais le porter !

Ignorant son cri d'indignation, je tournai les talons et repris le chemin de l'auberge furieusement. Sans courir, car bien que je désirais mettre la plus grande distance entre ma mère et moi, je n'étais pas non plus pressée d'arriver aux portes de l'auberge. Pourtant, dans la cour, assise sur l'une des chaises en fer blanc, Artémis m'attendait. La lanterne du porche éclairait son visage soucieux. Elle paraissait vieillie de plusieurs années. Sans rien dire je m'assis à côté d'elle et l'espace d'un moment, regardai au loin, en direction du portail disparu dans l'obscurité.

– C'est affreux. Je n'ai aucune envie de rester ici, mais je ne veux plus rentrer chez moi non plus. Et j'ai envie de ne croiser personne, ce soir, finis-je par déclarer à voix basse.

– Ne t'en fais pas. Al', Papa et Basil sont dans la grange, en train de travailler sur le balai. Maman et Nathalène sont dans le bureau.

Nathalène et Basil Horton étaient les parents de Dolly.

– Tu n'as pas froid, questionna-t-elle en me sondant du regard.

– Non… Oui… j'en sais rien, et je m'en fiche. Qu'est-ce qu'on va devenir, 'Témis ?

Comme elle ne répondait pas, le visage fermé, je demandai encore :

− Pourquoi a-t-il fallu que ça tombe sur nous ? Et pourquoi ma mère refuse-t-elle d'évoluer ? C'est fini les mariages arrangés…

− Pas pour les grandes familles, me contredit mon amie précautionneusement.

− On s'en fout des grandes familles, les McGonagall n'en font plus partie. D'autant plus que je suis une fille, mes descendants prendront le nom de mon époux, pas le mien. Ce n'est pas moi qui assurerai une nouvelle génération de McGonagall…

Je me pris la tête entre les mains, et la voix d'Artémis s'éleva, presque timidement :

– Ca te ferait peut-être du bien d'aller dormir, Min'.

Je savais quelle était la seule chose qui pouvait me faire du bien.

– Je t'ai déjà parlée de John ? demandai-je sérieusement.

Elle réfléchit un petit moment, avant de lâcher :

– Ca me dit quelque chose, mais je ne me souviens pas trop…

J'hésitai un moment à le décrire. S'il existait une personne qui aurait pu apaiser le tourbillon de mes émotions c'était bien lui. Artémis me fixait, dans l'attente que je prenne la parole. Je finis par souffler, en me levant :

– Je t'en parlerai une autre fois. Il vaut mieux que j'aille me coucher.

– Tu veux dormir avec moi ?

– Non, refusai-je d'une voix sans timbre. J'ai envie d'être seule.

– Comme tu veux. Bonne nuit, Min'.

La tristesse dans sa voix faillit me faire changer d'avis. Artémis aussi s'était fiancée le jour-même contre son gré, et j'avais tendance à l'oublier. Je comptais sur son amitié pour lui faire fermer les yeux sur mon humeur, sans penser un seul instant qu'elle aussi était effondrée, et qu'elle avait peut-être besoin du réconfort qu'elle me proposait. Je faillis me retourner, et venir me rassoir à ses côtés. Lui ouvrir mon cœur, comme on dit. Cependant, je ne le fis pas, et drapée dans mon égoïsme je rentrai dans l'auberge.

Je retrouvai sans mal la petite chambre boisée ma valise y avait été montée, et quelqu'un avait pris soin d'allumer une bougie sur la table de chevet. J'ouvris la fenêtre, inspirant une grande bouffée de l'air frais de la nuit, et avec aisance, vins m'assoir sur le rebord surmonté d'une balustrade.

– John, murmurai-je, s'il-te-plait, viens…

Mon regard se perdit au loin, sur les lumières qui émanaient du clocher de l'église à Cirencester. Et John n'apparut pas. De toutes manières, je savais que s'il avait du venir, il l'aurait fait avant même que je ne l'appelle. Pour la première fois, j'avais vraiment besoin de lui, et il n'était pas là.

– Où es-tu, questionnai-je à voix basse dans le vide.

Mais, où qu'il soit, j'allais devoir me remettre de mes fiançailles toute seule. Je m'accoudai à la balustrade, et posai mon menton entre mes paumes. Le croissant de lune, aidé des étoiles, projetait faiblement sa lueur blême sur le parc qui s'étendait autour de l'auberge. Je venais de me fiancer malgré moi, et j'allais cohabiter avec le malheureux élu durant deux semaines. Mais il s'agissait aussi de la maison de mes amies, et les Jumelles y reviendraient le surlendemain. Ainsi que Dolly. J'avais la possibilité de peut-être tester le nouveau Comète, ou bien d'assister à son élaboration. Je passais deux semaines chez ma meilleure amie. Je ne pouvais laisser mes fiançailles gâcher ces moments. Il me fallait un déclic.

Soudain, des bruits de voix m'alertèrent, dans le parc. Précipitamment, je soufflai la bougie, et repris place à mon poste. Trois silhouettes apparurent dans mon champ de vision, et ma propre anxiété manqua de me faire sourire : ce n'était qu'Alaric, Mr Keitch et Mr Horton qui revenaient de la grange. Trois associés qui avaient planché sur un modèle de balai toute la soirée, et qui allaient se coucher, la tête pleine de suppositions.

Un peu plus tard, j'entendis Artémis entrer dans sa chambre, qui jouxtait la mienne. La porte qui menait l'une à l'autre n'était en réalité qu'un rideau ocre. Comme une révélation, je sus ce que John m'aurait conseillé, en cet instant.

− 'Témis ?

− Hmm…

J'écartai le rideau et pénétrai dans sa chambre. Mon amie était en train de relâcher ses cheveux roux elle leva les yeux vers moi. Ils étaient encore rouges d'avoir pleuré.

− Ca va aller, chuchotai-je en la prenant dans mes bras.

Elle acquiesça en reniflant.

− Viens m'aider alors, ordonnai-je en m'efforçant d'adopter un ton léger.

Elle me suivit dans ma chambre, et je lui indiquai mon lit.

− On prend le matelas et on l'emmène de ton côté.

Et c'est ce que nous fîmes, pestant et jurant contre le matelas qui pesait une tonne.

− 'Doit y'avoir un troll crevé là-dedans, s'emporta mon amie, haletant sous l'effort.

Mais quelques minutes plus tard, nous nous étions glissées sous les draps, elle dans son lit, et moi sur le matelas au sol. Avant de sombrer dans le sommeil, j'annonçai soudain :

− Tu sais, 'Témis, ils nous ont peut-être forcées à nous fiancer, mais ils n'arriveront pas à nous marier. Je te le promets.

Et, effectivement, partant de cette résolution, la vie reprenait un peu des couleurs…


− Nom d'un Gobelin à groin de porc !

J'ouvris les yeux, hébétée, et tout à coup éblouie par la lumière qui inondait la chambre d'Artémis. Cette dernière, déjà habillée, épongeait son bureau éclaboussé d'encre. Je grommelai, vaseuse :

− Qu'est-ce qui se passe ?

− J'ai renversé mon encrier. Et je ne voulais pas te réveiller, Min'…

− Mais quelle heure est-il, bon sang ?

− Huit heures cinq, répondit-elle en se coiffant à la hâte devant son miroir.

Je m'assis sur mon matelas, en bâillant, et demandai :

− Qu'est-ce que tu fais debout à cette heure là ?

Mon amie souleva sa couverture, et l'étendit à la fenêtre d'un geste assurée, avant de me répondre en souriant :

− J'ai un scoop pour toi, Min' : nous sommes dans une auberge. Des clients vont bientôt arriver, et je dois assurer leur petit déjeuner.

− Je viens avec toi, décidai-je, soudain parfaitement réveillée.

Rapidement, je m'habillai et me coiffai, tandis qu'elle posait ma couverture près de la sienne sur la fenêtre. Cinq minutes plus tard, nous étions descendues dans la cuisine, où Mrs Keitch découpait des tranches de pain à l'aide de sa baguette. La pièce était étroite, et une petite table en bois contre le mur en réduisait encore plus l'espace, pourtant la grande fenêtre qui donnait sur la cour l'illuminait.

− Bonjour les filles, nous salua la mère d'Alaric sans nous regarder. Tu n'étais pas obligée de te lever aussi tôt, Minerva.

− Je veux participer à la vie de l'auberge, Mrs Keitch, annonçai-je poliment.

Elle s'interrompit un instant dans sa tâche, le couteau continuant de débiter le pain tout seul, et me regarda. Elle avait les mêmes yeux ambrés qu'Alaric, intelligents et pleins de vie.

− C'est une bonne nouvelle, Minerva. Vous pouvez prendre votre petit déjeuner dans la cour, les Grey ne sont pas encore là. Mais quand ils arriveront, je veux que tout soit prêt, nous informa-t-elle d'un ton sans appel.

Nous nous installâmes, Artémis et moi, autour d'une des tables en fer blanc dans la cour. Les rayons de soleil d'un matin d'été caressaient doucement ma peau. Je me surpris à apprécier le moment.

− Tu m'as l'air de meilleure humeur qu'hier, nota mon amie en sirotant son thé.

− Quelle perspicacité, 'Témis. Depuis que j'ai décidé qu'on ne me mariera pas, c'est comme si on m'avait ôté un poids.

− Comment comptes-tu faire ?

− J'aviserai en temps voulu, improvisai-je avec légèreté.

Elle approuva d'un hochement de tête, et nous ne parlâmes pas pendant un petit moment. J'observai Mrs Keitch, qui de la cuisine faisait voler pots de confitures et panières de pain jusqu'à l'une des tables de la cour, servant de buffet.

− Alors comme ça, tu veux participer à la vie de l'auberge, me relança Artémis d'un ton légèrement moqueur. Tu vas découvrir l'auberge comme tu ne l'as jamais vue. Hier, maman avait annulé tous les clients pour qu'on soit entre nous durant les fiançailles, mais à partir d'aujourd'hui c'est reparti.

Les premiers clients arrivèrent peu après. Les Grey : un adorable couple de sexagénaires venus profiter de la beauté des Cotswolds. Ce devait être des habitués car ils bavardèrent toute la matinée avec Artémis, lui rappelant des épisodes de sa tendre enfance, avant de s'intéresser à moi.

– C'est une amie que j'ai invitée pour les vacances. La meilleure des amies, sifflota Artémis en me lançant un clin d'œil.

D'autres clients arrivèrent dans la journée. Le midi, l'auberge se transformait en restaurant qui attirait de nombreuses personnes « La frénésie du midi », avait commenté Artémis, et elle n'avait pas tort. Il fallait dresser les tables, préparer le repas, servir chaque table, garder le sourire, bavarder avec la clientèle, et débarrasser.

– Epuisant, lâchai-je en m'appuyant contre la table de la cuisine. Et c'est comme ça tous les jours, Mrs Keitch ?

La mère d'Alaric s'épongea le front, et se tourna vers moi.

– Tout l'été. Vous avez fait du bon travail, les filles, allez vous amuser.

Le soir même, les Jumelles et Dolly revinrent de leur semaine de vacances. Nous nous installâmes après le repas dans leur vaste mezzanine.

– Quand on était petites, expliqua Josie, c'était notre salle de jeu. Il y a encore quelques uns de nos jouets.

Effectivement, je repérai un vieux balai à bascule, et un carton de poupées dans un coin. Mais la mezzanine était devenue un mini salon confortable et convivial, occupé de poufs moelleux et d'une table basse, rappelant légèrement la salle commune de Gryffondor.

– Alors, Min', t'as été engagée à l'auberge ?

– On peut dire ça, rétorquai-je allègrement.

– T'as visité la grange ?

– Pas encore.

Les Jumelles échangèrent un grand sourire, et Kimie annonça :

– Demain on t'y emmène. C'est l'atelier de la Comète, ça pourrait te plaire.

Mais elles n'eurent pas le temps de tenir leurs engagements. Les journées étaient bien remplies, et aux heures creuses, les Jumelles faisaient la sieste, ou aimaient simplement se retrouver entre elles. Dolly, pour sa part, était l'as du service du midi. Les clients l'adoraient, parce qu'elle était petite et menue comme une enfant, mais qu'elle savait adopter une attitude des plus professionnelles sans avoir l'air décalée. Avec ses cheveux de jais, ses yeux noirs et ses joues rondes, elle avait l'air d'une poupée de porcelaine.

– Les clientes aiment beaucoup Alaric en général, dit Kimie, à qui j'avais fait part de mes remarques.

– Il n'est pas souvent au service, pourtant, objectai-je.

La jeune fille sourit, et révéla :

– Peut-être, mais quand il le fait, c'est la mascotte du midi. Enthousiaste, taquin et détendu, toutes les clientes sont sous le charme.

Le soir, nous dînions généralement après les clients de l'auberge parfois, lorsque nous les appréciions davantage que d'autres, nous dressions une longue table à laquelle nous mangions tous réunis. Ce fut le cas lors de la veille du départ des Grey.

– Encore un très agréable séjour à Cirencester, résuma Mr Grey de sa voix éraillée. Vos enfants sont merveilleux, Jehanna.

Il s'adressait à Mrs Keitch qui le remercia tout en servant le gratin. Tout à coup, Artémis demanda, effrontément :

– Mr Grey, quel âge avez-vous ?

– Artémis, la reprit sèchement son père, qu'est-ce qui te prend ?

Mais le vieil homme lui adressa un geste conciliant de la main, en souriant :

– Laissez Randolf, la curiosité de cette petite est tout à son honneur. J'ai eu soixante-sept ans cet hiver. Ca en fait des années, n'est-ce pas ?

– Vous avez été à Poudlard, demanda encore Artémis, les yeux brillants.

Le couple des Grey se regarda et ils émirent un petit rire. Mr Grey prit la parole :

– J'ai été à Poudlard en tant qu'élève, oui, il y a très longtemps. Et puis j'y ai enseigné à peu près trente années de ma vie.

Il y eut des exclamations de surprise autour de la table.

– Vous enseigniez quelle matière, questionnai-je, soudain happée par le tour que prenait la conversation.

– Les Potions. D'ailleurs, Jehanna y était brillante, rajouta-t-il en regardant affectueusement Mrs Keitch.

Artémis intervint, surexcitée par les nouvelles :

– Vous avez eu maman comme élève ? Vous devez bien avoir quelques anecdotes ! Elle était sage, en classe ?

– Mr Grey nous parlera de ma scolarité quand tu auras fini la tienne, trancha Mrs Keitch avec un sourire ferme à l'attention d'Artémis.

– C'était si terrible que ça ? laissa tomber Josie, d'un air tout à fait détaché.

Nous éclatâmes de rire et Mr Grey nous adressa un clin d'œil enjoué. Ce fut Alaric, le suivant à poser une question :

– Vous avez enseigné en même temps que Dumbledore et Dippet ?

– Quand j'ai eu le poste d'enseignant, Albus Dumbledore était encore un élève. En sixième année il me semble.

– Comment était-il ? m'enquis-je en me resservant du gratin.

Le vieil homme eut un sourire.

– Eh bien, assez délicat pour ne pas faire ressentir à ses professeurs sa supériorité intellectuelle. Je l'appréciais beaucoup, et j'ai été ravi lorsqu'il a pris le poste de professeur de Métamorphose.

– Et Dippet ?

– Ce bougre d'Armando, ricana Grey, je n'ai jamais pu le voir en peinture. Je mettrais ma baguette à brûler que sans Albus, il serait incapable de diriger Poudlard.

L'air pincée, Mrs Horton, la mère de Dolly, intervint :

– Mr Grey, Dippet est encore directeur actuellement, et nos enfants le côtoient toute l'année. Je préfèrerais que…

– Que je ne leur mette de drôles d'idées en tête, termina le vieil homme avec un sourire conciliant.

Mais Artémis geignit :

– Oh non, Nathalène ! Pour une fois qu'un vieux dit quelque chose d'intéressant…

Elle se tut aussitôt et plaqua une main sur sa bouche, tandis que tous les regards se braquaient sur elle.

– Excusez-moi, Mr Grey, je ne voulais pas dire ça.

– Allons, Artémis, tu as tout à fait raison, la rassura-t-il, amusé. Je revendique souvent moi-même que je suis l'une des rares personnes âgées à tenir un discours cohérent. Et intéressant, sans fausse modestie.

Voyant que Mr Grey ne s'était pas offusqué, Mrs Keitch finit par adresser à Artémis, avec un sourire en coin :

– J'ai complètement raté ton éducation.


Le lendemain matin, les Grey repartirent de l'auberge, y laissant un vide incroyable.

– C'est comme ça chaque année, m'apprit Artémis en nettoyant la vaisselle du petit déjeuner. Ils sont à l'auberge quelques jours, adorables et discrets, et tout vieux qu'ils sont, quand ils s'en vont on a déjà hâte qu'ils reviennent l'été suivant.

Mais nous n'eûmes guère le temps de nous apitoyer car peu après, Heinrich et Neil furent invités à l'auberge. Le jour même, d'ailleurs, nous reçûmes plusieurs lettres de Poudlard.

– La liste de fourniture pour l'année, devina Artémis en s'installant dans l'un des canapés du salon. Bingo ! Nom d'un chien, on va vraiment étudier tous ces bouquins ?

– Tu entres en quatrième année, fillette, lui rappela Heinrich en haussant un sourcil. Fini le temps où tu te tournais les pouces. Tiens, moi j'ai une deuxième lettre.

Il posa à la hâte sa liste de fourniture sur la table basse, devant le canapé, et déchira l'enveloppe. Ses yeux parcoururent le parchemin avant qu'il ne lance le poing en l'air en signe de victoire.

– Alors ?

– JE SUIS PREFET !

Il prit son insigne flambant et tenta de l'accrocher à sa robe. Dolly l'y aida avec habilité mais il ne sembla pas la remarquer.

– Félicitations, clama Artémis. T'étais déjà casse-pied à propos du règlement avant, maintenant je m'attends au pire.

Mais Heinrich regardait Alaric qui lui aussi lisait un parchemin. A la fin de sa lecture, il leva un regard exalté vers nous.

– Capitaine, devinai-je.

– Capitaine de l'équipe de Gryffondor, s'extasia-t-il, transporté par la nouvelle. Quand papa va savoir ça !

Il se leva soudain, et courut jusqu'à la porte d'entrée. Nous l'entendîmes traverser la cour en hurlant :

– PAPA ! PAPA ! JE SUIS CAPITAINE ! MESSIEURS, DAMES, JE SUIS CAPITAINE !

– A qui parle-t-il ?

– Aux clients, je crois, soupira Artémis en souriant.

J'étais la fiancée d'un grand malade.

Quelques jours plus tard, Mr Keitch me proposa de voler sur l'un de ses nouveaux balais. Je me retins de lui sauter au cou.

– J'ai confiance en mes balais, annonça-t-il sérieusement, mais ils ne sont pas encore homologués. Théoriquement, seuls les membres déclarés de la Compagnie ont le droit de les utiliser, seulement Alaric a beaucoup insisté pour que je te laisse voler sur le futur Comète.

Je le suivis dans la grange sans rien dire. Je crus que mes yeux allaient prendre feu : autour d'un atelier de travail, des centaines et des centaines de balais étaient rangés dans ce qui semblait être un ordre précis.

– Mr Keitch, je peux… ?

– Tu peux regarder les balais tant que tu veux, autorisa-t-il, mais ne touche à rien.

Je fis le tour de la grange. Pour chaque balai, il y avait un numéro, et un descriptif. Je compris que la plupart n'étaient que des ébauches, ou des balais ratés car ils avaient presque tous un défaut qui les empêchait d'être le nouveau Comète.

– C'est celui-ci, m'informa-t-il en prenant dans ses mains un balai flambant neuf. Enfin, ce sera peut-être celui-ci si le Département des Jeux et Sports Magiques le valide. Mais pour l'instant, il s'agit du tout dernier modèle.

Il me tendit le manche en me fixant d'un œil de mise en garde.

– Une moindre éraflure et tu auras plus d'échardes dans la peau qu'il n'y a de balai dans cette grange.

J'empoignai le manche, et rétorquai en le regardant droit dans les yeux :

– Marché conclu.

Ce fut un grand moment de bonheur. L'ivresse des hauteurs. Je montai si haut, j'allai caresser le cri des oiseaux.

– Tu ne te débrouilles pas si mal, fut la seule remarque de Randolf Keitch.

Et finalement, le jour de mon départ arriva trop vite. Moi qui n'avais pas voulu venir, j'avoue avoir versé une petite larme le dernier soir. L'auberge était un havre de paix mêlé à une vie détonante. L'auberge donnait envie d'y habiter.

– On se retrouve dans pas longtemps à Poudlard, me consola Artémis en me raccompagnant au portail. Et puis tu reviendras l'été prochain.

Elle me tapota le dos doucement, avant d'éclater :

– Nom de nom, Minerva, tu nous fais un flan en arrivant, et un flan en repartant ! Je n'ai jamais vu une fille aussi casse-pied. L'été prochain tu resteras les deux mois, là, ça te va comme ça ?

– Oui, reniflai-je.

– T'es sûre ?

Je lâchai alors, pour la première fois :

– Parole de McGonagall.


Premier chapitre bouclé ! Et attention, on ne parle pas mal de l'auberge parce qu'elle me tient beaucoup à coeur... Pour le prochain chapitre, retour direct à Poudlard, yahu ! Maintenant que je suis de retour, je compte bien écrire de tout mon saoul, alors à très bientôt... Et bonne rentrée pour celles et ceux qui sont concernés. Pour moi c'est enfin les vacances !