Titre

: Ni personne d'autre

Disclamer : Rien à moi, tout à JKR

Paring : HP/DM

Rating : M

Note : Ne prend pas en compte le tome 6 et le tome 7, ou du moins pas en entier. Juste aussi c'est ma première histoire donc, soyons indulgent avec les petits nouveaux! ^^'

Ps: ceci est une correction du premier chapitre que m'a fait Querty! Merci beaucoup!^^


Chapitre 1:

J'ai toujours su que j'aurais une vie hors du commun. Comment l'ai-je su ? On me l'a toujours répété. D'abord à ma naissance, où tous les membres de ma famille (les non répudiés, bien entendu) se sont enthousiasmés de ma venue au monde. Je l'ai compris quand je me suis rendu compte que tous les petits garçons ne vivaient pas dans un manoir, je devais avoir six ans. Cela a été confirmé quand mon père me présenta au Premier Ministre lors d'une réception mondaine, j'avais dix ans. Et je l'ai imprimé dans ma chair quand, dans un train, un garçon petit et aussi maigre qu'un stylo avec des cheveux impossibles à coiffer refusa ma main, j'avais onze ans.

Tout le monde le connaissait. Mais je voulais quand même essayer. Juste pour voir. Et je n'ai pas été déçu. Il a préféré l'autre rouquin à moi ! Moi qui était si spécial ! J'étais tellement imbu de moi-même à l'époque. Oh... Je peux encore l'être. Je pense que c'est dans le sang. Ces petites choses sont si naturelles pour moi que je ne peux faire autrement. C'est comme être arrogant ou être kleptomane. C'est comme ça.

Mais il y a beaucoup de choses qui, je pensais, jamais ne feraient partie de ma description. Comme ce mot : pauvre. Quand on sait que j'ai toujours mangé avec des couverts en argent... Ah oui ! Il y a aussi le mot : salarié. Moi qui n'avais jamais levé le petit doigt de ma vie, je travaillais comme un employé lambda tout à fait banal. Je continue ? Bon, et ce mot là : triste. Ma vie si rose est devenue bien noire depuis maintenant cinq ans. Cinq longues années qui sont passées à la fois si vite et si lentement.

Effectivement, c'est un préambule un peu maussade que je fais. Mais on me demande de raconter les choses comme elles sont, et comme je n'aime pas faire comme les autres, je me plais à commencer par la fin. L'ordre chronologique a toujours été d'une trop grande banalité. Et je n'ai jamais apprécié la banalité. Alors je commence par la fin. Parce que je suis un Malfoy et que je suis autorisé à beaucoup de choses. Enfin... je m'autorise beaucoup de choses, vu qu'ici personne ne me connaît.

La guerre est finie. Depuis quatre ans environ. Je n'y ai pas participé. J'étais, comment dire... indisposé à ce moment-là. Je suis un peu honteux de le dire, mais j'ai rien fait. Ah si ! Je me suis caché ! Hahaha ! hum... oui, j'ai un humour étrange... Mais je suis un Serpentard, il est donc évidant que j'ai fait un bon pléonasme ! Hum... bref. Le grand, le magnifique Harry Potter nous a sauvé de l'affreux et de ses sous-fifres (dont mon père, je dois bien l'avouer) et maintenant, nous sommes en « paix ». Comme si un monde pouvait être en paix. Disons qu'on risque pas de se faire flinguer en passant devant une boucherie. Pourquoi une boucherie ? C'est vrai que je ne vais jamais chez le boucher... Bref, je m'égare.

Comme je le disais, je n'ai rien fait. Je suis resté caché. Caché chez mon professeur de Potions préféré à qui je me suis amusé à faire la cuisine. Hou là là, les fous rires que nous avons eu à certains moments ! On se demandait comment des ingrédients (parfaitement normaux) pouvaient devenir des armes de destruction massive une fois cuisinés par mes soins. Je me souviens de la première tarte que j'ai faite. Une tarte aux fraises. Et je ne sais toujours pas comment mes fraises ont fait pour devenir aussi dures que de la roche. Je me souviens de la semaine qui a suivi, Rogue n'arrêtait pas de me faire tourner en harpie et depuis, je me fais un défi de lui faire une tarte aux fraises à chaque fois qu'il vient à la maison ! Non mais, on ne se moque pas d'un Malfoy comme ça !

- Malory ! hurla mon patron. Tu pourrais peut-être travailler au lieu de bâiller aux corneilles, y a des clients qui attendent !

- J'y vais, monsieur, grognai-je en réponse.

Ouais, parce que je ne parle pas avec cette chose qui me sert de patron, je grogne ! J'ai changé de nom ici. Adieu le beau nom de Malfoy et bienvenue à Malory. Enfin, je n'ai pas trop offensé mes ancêtres en gardant un petit air de ressemblance. Ah oui, j'ai aussi un nouveau prénom : David. David Malory. Un prénom passe-partout. Parfaitement ce qu'il me faut ici, au Londres Moldu. Je suis serveur dans un restaurant français. Il paraît que je "faisais bien" dans la vitrine. C'est pas faux, les clients préfèrent me reluquer les fesses plutôt que commander. Je reste stoïque. On a une réputation à conserver ! Et pis moi, ce que je veux, c'est mon salaire ! A moi le pognon ! Ahahaha !

On se calme, Draco... Tu n'es pas seul...

Je fis un joli sourire bien hypocrite à deux vieilles dames, clientes fidèles, qui me donnaient du « jeune homme » par devant et du « mate le cul ! » par derrière. Des fois, je hais ma vie. Pendant que je prenais leur commande, je laissai de nouveau mon esprit s'évader. On peut se demander ce que j'ai bien pu faire pour devenir un serveur, moi, le grand, le magnifique, le sublime Malfoy dernier du nom !

Et bien... je ne suis pas né du bon côté de la balance. Et ce dans tous les aspects de ma vie. Je ne suis jamais tombé du bon côté. Celui qu'il fallait. Premier exemple : ma famille n'était pas du bon côté pendant la guerre, résultat : je suis fauché. Deuxième exemple : je ne suis pas tombé du bon côté de la barrière, résultat : j'aime les hommes... Et j'en ai encore, mais je vais pas abaisser toutes mes cartes maintenant sinon je n'aurai plus rien à dire.

Quoique... la vie que j'ai est très intéressante ! Hum... j'ai jamais su mentir. C'est sûrement pour ça que je ne mens pas. Et c'est pas faute de m'être entraîné ! Mais je suis comme ça, ni tout blanc, ni tout noir.

Je donnai la commande au cuisinier. Il n'y avait pas tellement de monde. Midi était passé depuis une heure et demie et les clients se faisaient bien plus rares, jusqu'à ce soir. Mais je m'en fiche ! Je ne travaille pas ce soir ! Dans les dents les autres ! Et oui, je me réjouis de votre malheur et j'en suis heureux !

Bordel, ce que ma vie est pathétique... on est que lundi, c'est pas comme si je me tournais les pouces le samedi soir. J'aurais tout donné pour ne pas travailler samedi. Tout ! Surtout qu'il y a toujours mes séries préférées qui passent le samedi et que je ne peux pas les regarder. Je dois toujours demander à Gabriel de me les raconter. Et question vocabulaire, on peut pas dire que mon colocataire soit très facile à comprendre. Surtout qu'il est dans un trip « pirate » depuis que je lui ai acheté « Pirates des Caraïbes ». Moi et mes bonnes idées à la con ! Mais bon, la dernière fois, je lui ai acheté « Moby Dick » et il s'est pris pour un poisson pendant un mois.

Au moins, il est humain, là.

Enfin, à peu près...

Je quitte mon travail. Adieu sale plouc ! Je te hais patron de meeeeeeerde ! Pourquoi je ne peux pas le hurler à pleins poumons ? Hein, pourquoi ? Peut-être parce que tu n'as pas fini tes études, que tu n'as donc pas de diplôme et que dans le monde magique tu es « persona non grata ».

Pourquoi n'ai-je pas fini mes études ? Hum... A cause de mon indisposition. Celle qui m'a justement empêché de me battre et peut-être avoir une meilleur vie. Celle dans mon monde d'origine, avec des gens civilisés. Un monde où je n'aurais pas un temps de retard quand on m'appelle David en me demandant à chaque fois si c'est à moi qu'il parle. Quoique j'ai toujours détesté mon prénom... mais au moins je sais que c'est moi ! Bah oui, jusqu'à mes dix-sept ans j'ai été appelé Draco, à la longue, ça forge des liens.

Enfin, dans peu de temps, il va falloir que j'y retourne dans le monde magique, pour Gabriel. Je suis quand même pas devenu un Moldu dans l'âme, je les déteste toujours autant. Mais pas pour les mêmes raisons qu'avant. D'ailleurs, je les détestais parce que mon père m'a dit de le faire donc j'avais pas de raisons mais maintenant, si.

Ils me rappellent à quel point mon monde me manque...

oO-Oo

J'arrive à la petit supérette du quartier, mon Post-It fermement en main, prêt à acheter de quoi me nourrir pour les quelques jours à venir. Moi et l'autre, là, le pirate. Et quand je regarde les dessins qu'il a fait pour que je sache ce qu'il veut pour manger, j'ai un doute. La chope de bière par exemple, il pense vraiment que je vais lui acheter ça ? Et je ne cherche même pas à savoir ce qu'il à voulu me faire comprendre en me dessinant une tête de mort. Je vais quand même pas buter la vieille du coin pour lui faire plaisir... Je sais ! Je veux du chocolat pour ce soir ! Pas que ça, bien sûr, mais un bon gâteau au chocolat n'a jamais fait de mal à personne. Et pour contre-balancer le tout, on va prendre une bonne plâtrée d'haricots verts. Avec du bœuf... Comme d'hab. Je dis toujours ça et au final, je sais qu'on finira par manger des pâtes ! Il n'y a que quand le pèse-personne me donne un chiffre anormal que je me mets à manger correctement. Soit ça, soit je me dis que l'appareil est défectueux. Au choix !

Je sentis mon téléphone portable vibrer, me faisant sursauter et pousser une petit couinement qu'un furet m'envierait. Satané Fol'Oeil ! Je décrochai rageusement:

- Mouais ?

- David, ici Mme Votre-Voisine-Adorée-De-Presque-Cent-Balais, selon vos propos, et qui attend vainement que vous rentriez chez vous pour pouvoir, à son tour, rentrer chez elle.

- Hum... ça me dit vaguement quelque chose, maugréai-je peu content de ne pas être aussi discret que je le croyais quand je parlais avec Gabriel. Je suis à la supérette, j'achète de quoi manger. Je vais prendre un gâteau au chocolat, vous en voudrez un morceau ?

- C'est la moindre des choses. A tout de suite !

- Pfff, pique assiette en plus...

- Je n'ai pas encore raccroché...

Hum... je retirai mon téléphone de mon oreille et constatai, en me regardant dans le plastique qui protégeait le gâteau, que j'étais rouge comme une pivoine. Soudain, j'ai honte... M'enfin, c'est pas de ma faute si j'ai autant de mal avec les technologies. Le téléphone, c'est Rogue qui me l'a acheté. Il disait que comme ça, je pourrais toujours crier au secours si je me perdais. Malheureusement, j'ai mal interprété ses paroles et un jour, je me suis retrouvé à hurler « au secours » dans le téléphone éteint et du mauvais côté... Je m'en suis jamais totalement remis... Surtout que Gabriel était mort de rire ! Le petit félon !

Tiens, en pensant à lui... Je partis lui acheter de la limonade qui lui fera une parfaite « bière » pour peu qu'il ait beaucoup d'imagination, et de ce côté-là, je ne me fais aucun soucis. Après tout, il n'a jamais bu de bière, donc techniquement parlant, il ne sait pas quel goût ça a. Bon il connaît le goût de la limonade mais je ne m'en fais pas trop.

Il est tellement naïf.

Je payai mes emplettes. Et calculai mentalement combien il me restait dans mon compte. Depuis que j'ai compris que l'argent ne tombait pas des arbres et qu'il fallait se lever tous les jours à six heures pour l'avoir, je suis devenu très économe. Ah, le bon vieux temps de l'argent facile. Mon dressing remplit de fringues que je ne mettais pas. Normal, y a pas assez de place pour seize pulls même avec toute l'imagination que j'avais. Pareil pour mes trente paires de chaussures. Comme si j'avais soixante pieds !

Bordel, ce que ça me manque de ne plus avoir soixante pieds ! Maintenant j'en ai deux... et malheureusement, j'ai vite compris que ça me suffisait. Que ma vie est sombre. J'arrivais devant mon immeuble sur ses entrefaits. Mon immeuble miteux. Je tapai le code d'entrée et souris hypocritement à mes voisins, le même sourire que j'ai fait toute ma vie. Je montai rapidement les escaliers menant à mon appartement. Heureusement que j'habitais au deuxième parce que je déteste le sport mais à un point !... Je suis trop mignon pour souffrir.

Bah ouais, avoir vingt-et-un ans n'a jamais guéri mon narcissisme.

J'entrai et une espèce de boulet de canon humain me sauta dessus aussi bien qu'un joueur de rugby plaquerait un adversaire. Et je le rattrapai avec la force que donne l'habitude. Mon petit boulet de canon à moi. Mon boulet blond. Mon fils : Gabriel.


A suivre...


Et voilà, j'espère que vous avez aimés! A la prochaine!