Titre original : Happily ever after

Auteur : Juliatheyounger

Traductrice : Falyla

Paring : Severus Snape/Harry Potter

Warning : Nouveau(velle) lecteur(trice) qui atterrit sur cette page par hasard, soit conscient(e) que ceci est une histoire yaoï, ce qui implique des relations sentimentales entre deux hommes. Homophones de tout poil, ceci n'est pas pour vous, passez votre chemin !

Rating: Hum… Q, peut-être ? D merci à Ivrian pour ce drôlissime jeu de mot qui mérite largement d'être repris. Non, sans déconner, cette fic est l'une des plus explicites qu'il m'ait été donné de traduire – Sunrises n'était déjà pas prude – donc Rating M pour langage cru et scènes de sexe sont extrêmement graphiques.

Mon conseil : ne lisez pas ce texte au boulot, l'accès à une douche serait gravement compromis… Vous voilà prévenu(e)s !

État de la traduction : terminée.

Sommaire : Suite de Sunrises. Harry Potter est retourné à Poudlard après la défaite de Voldemort pendant l'été. Severus Snape occupe enfin le poste convoité de professeur de DCFM même si Harry travaille avec lui en tant qu'assistant. Ils ont tous deux quelques problèmes à résoudre mais ils ne résistent pas aux sentiments qu'ils ressentent l'un pour l'autre.

A la fin de Sunrises, la petite conversation utile d'Albus fait comprendre à Severus qu'il n'a pas à craindre d'être avec Harry.

Heureux à jamais

Partie 1/4

– Ginny pense que Harry voit quelqu'un.

Ron replia le morceau de parchemin et le lança en direction de Hermione. Cela provoqua l'effet désiré et, pour quelques secondes, elle leva son nez du livre qu'elle lisait.

– Vraiment ? Qui ? Eddie Conventius ? demanda–t–elle, sans prendre la lettre.

Ron haussa les épaules.

– Chais pas. Elle dit juste qu'il se balade tout le temps avec un sourire niais sur le visage. Et non, j'ai pas dit à Ginny que Harry était gay, je suis pas complètement insensible.

En fait, Ron était un peu ennuyé d'apprendre par sa sœur que Harry voyait quelqu'un. Hermione lui adressa un sourire approbateur puis retourna à son livre. Ron réprima un soupir et pivota vers la télévision que le père de Hermione leur avait donnée pour qu'il puisse s'occuper pendant qu'elle étudiait. Officiellement, ils ne vivaient pas ensemble mais Ron passait plus de nuits là que dans l'appartement qu'il partageait avec Neville. Ron avait étonnamment bien pris la télévision et avait décrété que l'Etude des Moldus aurait été sacrément plus facile si on leur avait permis de la regarder plutôt qu'écouter un sorcier du nom de Gordon Ramsey – que personne ne connaissait – leur expliquant comment nettoyer une putain de cuisine. En cet instant, cependant, il n'y avait rien que Ron comprit assez pour apprécier alors il fit venir à lui un parchemin et une plume de la pile des fournitures de Hermione et commença à écrire quelques lettres.

OOO

Harry donna une petite friandise au hibou et le renvoya avant de bondir à nouveau dans le lit à côté de Severus pour ouvrir sa lettre.

– Je vais aller à Pré–au–Lard dimanche – Ron et 'Mione me rendent visite, dit–il à mi–chemin de sa lecture. Tu veux que je te ramène quelque chose de là–bas ?

C'était la façon qu'avait trouvé Harry pour annoncer à Severus qu'il ne pouvait pas l'accompagner, même s'il aurait aimé le faire.

Severus s'étira paresseusement avant de se déplacer vers Harry pour prendre sa demi érection dans sa bouche. Harry laissa échapper un soupir appréciateur et continua à lire sa lettre tandis que Severus avalait son pénis maintenant complètement érigé.

– Arthur a eu une autre promotion, ajouta Harry en écartant un peu les jambes, les doigts de pieds recroquevillés.

Severus grogna puis retira sa bouche du sexe de Harry. Il prit la lettre de ses mains et la jeta de côté.

– Tourne–toi.

Harry s'exécuta. Severus prit un pot de lubrifiant et se mit à le caresser d'une façon qui faisait rougir Harry d'une chaleur qui n'avait rien à voir avec de l'embarras.

– Ron me disait que…

Harry s'interrompit là parce que Severus s'était redressé et avait fermement enfoncé son sexe en lui. Il entendit sa voix basse et profonde à son oreille.

– A moins que Mr Weasley ne t'ait donné des conseils sur comment prendre gentiment ma queue pour te défoncer le cul, je suggère que nous ne discutions pas de lui pour l'instant.

Harry ricana.

– Oh, mais il l'a fait, il m'a dit de la prendre très gentiment et durement.

Harry haleta un peu tandis que Severus lui donnait une poussée expérimentale.

– Aahh… Ouais, comme ça.

En fait, ce n'était pas un mensonge complet. Ron, avec son tact habituel et subtil, lui avait écrit pour lui demander s'il avait déjà trouvé un copain et qu'en tout cas, il l'espérait, pas qu'il voulait en entendre parler, merci bien.

Severus s'enfonça en lui encore une fois

– Comme ça ?

Harry écarta un peu plus les jambes et leva ses hanches pour lui permettre un meilleur accès. Son pénis se frotta agréablement contre le matelas à chaque poussée.

– Exactement… comme… ça. Il… a… été… très… explicite.

– En effet, fit Severus, ralentissant ses hanches un instant. Il t'a dit combien de temps je devais te baiser ?

– Oh, seulement jusqu'à ce que je ne puisse plus marcher, rétorqua Harry.

Comme Severus ne bougeait plus, il commença à bouger en arrière, enfonçant en lui la dure longueur en tressaillant un peu.

– Je vois, répliqua Severus d'une voix qui semblait légèrement étranglée. Et bien, je vais faire de mon mieux afin d'exaucer les vœux de Mr Weasley.

Et il se mit à pilonner Harry profondément, en lentes poussées jusqu'à ce que ce dernier gémisse et halète et qu'il ne puisse se retenir plus longtemps de prendre en main son propre sexe, tandis que Severus jurait et jouissait en lui. L'orgasme de Harry le terrassa et il s'écroula, sans force, sous Severus. Il resta étendu là un moment, profitant de la manière dont les doigts de Severus traçaient de petits motifs sur le haut de son bras alors qu'il soufflait lourdement contre son cou.

Malheureusement, c'était jeudi et ils devaient se lever cinq minutes plus tard.

OOO

Ça avait été un week–end parfait. De longues semaines auparavant. Le week–end après que Severus avait retrouvé Harry près du lac et lui avait avoué qu'il le désirait. Tout un week–end que Snape et lui avaient passé au lit ou cloîtrés dans la chambre de Snape, excepté les dix minutes du dimanche matin quand Harry s'était tiré du lit pour aller dire aux élèves qui attendaient leur retenue qu'il avait des choses bien plus importantes à faire qu'à perdre son temps à les surveiller récurer des chaudrons. En guise de punition, il leur donna à rendre pour lundi, un essai d'une trentaine de centimètre avec pour sujet « Pourquoi se comporter comme un crétin en classe de potions est une mauvaise idée ». Ensuite, il était retourné au lit et permis à Severus (en qui il n'avait que moyennement confiance pour parler poliment aux étudiants) de le déshabiller à nouveau.

C'était la première fois que Harry se baignait avec quelqu'un d'autre, il y prit beaucoup de plaisir, si on excluait le début emprunté alors qu'ils s'installaient tous les deux dans l'eau dans un enchevêtrement de membres heurtés. En fait, c'était aussi une première pour Harry de faire l'amour dans une baignoire.

Harry apprit beaucoup de choses durant ce week–end. Il apprit quelle texture avaient les cheveux de Snape quand ils étaient fraîchement lavés et presque secs tandis qu'ils s'asseyaient à côté du feu, enveloppés de leur robe de chambre. Harry apprit qu'il aimait le vin rouge, particulièrement après l'amour, devant un bon feu.

Il apprit aussi que Snape était chatouilleux des pieds et derrière les genoux et plutôt sensible en bas du dos.

Il apprit que Snape pouvait le faire rire.

Puis le lundi était arrivé comme c'était le cas habituellement, juste après le dimanche.

Ce n'était pas que tout tourna brusquement mal dans cette nouvelle et fragile relation qu'ils avaient développée. Non, c'était juste qu'il y avait trop de choses auxquelles ils devaient penser et faire, alors il n'y eut plus d'autres week–ends aussi parfaits. L'année scolaire était déjà bien entamée et, entre l'arbitrage du Quidditch, l'enseignement, la surveillance des retenues, les heures de repas et les réunions du personnel, il ne restait pas beaucoup de temps libre à Harry, ni pour lui–même, ni pour Snape. Alors, s'ils voulaient se voir pour une géniale partie de jambes en l'air – ou un petit coup vite fait – ils devaient s'arranger entre les détentions, les corrections et la surveillance de Maison.

Tandis que la pression de l'année scolaire commençait à avoir un impact sur les étudiants, les fonctions de Snape en tant que responsable de la Maison Serpenatrd augmentèrent proportionnellement. Harry se mit à éprouver du ressentiment pour chaque coup hésitant frappé à la porte de leur bureau, particulièrement parce que ça signifiait habituellement qu'il devait s'absenter pour une bonne demi–heure. Snape était vraiment très consciencieux dans sa tâche de directeur de Maison. Il avait toujours assez de temps pour discuter des problèmes importants – ses élèves n'étaient pas assez stupides pour l'importuner avec des problèmes qui ne l'étaient pas – c'était probablement pourquoi il prenait chacune de ses visites extrêmement sérieusement. Harry était stupéfait de découvrir que Snape prenait sincèrement soin des étudiants de sa Maison, de manière sévère et partiale. Snape n'était pas si partisan de Serpentard pour les apparences. Ce que Snape ressentait à propos des Serpentard, tout comme Harry pour Gryffondor, n'aurait pas dû le surprendre et pourtant, c'était le cas.

Harry l'observa depuis le lit tandis que Severus enfilait sa robe de chambre et se dirigeait vers la salle de bain. Il savait qu'il ne verrait plus Severus seul à seul de toute la journée jusqu'au soir et il dût résister à l'impulsion de le suivre. A la place, il rassembla le drap autour de lui et enserra l'oreiller en attendant.

Lorsque Severus émergea de la salle de bain, une serviette nouée sur ses hanches minces, Harry sauta du lit et s'y précipita. Il se doucha rapidement et ensuite s'assura d'être le premier à quitter la chambre, ainsi il n'aurait pas à sortir pour découvrir que Snape était parti ou pire, le voir le quitter.

Harry ignorait quand la vision du départ de Severus avait commencé à le gêner. Mais ça l'ennuyait maintenant. Enormément.

Harry ne savait pas pourquoi il était devenu si dingue à ce propos. Cet homme passait chaque nuit avec lui, lui donnait tout, l'embrassait dès que l'occasion se présentait, manifestait très clairement qu'il était fou de lui mais Harry n'arrivait toujours pas à supporter de le laisser hors de sa vue.

Ça le rendait nerveux et lui donnait un inconfortable sentiment de creux à l'estomac. Ce qui était un peu difficile étant donné que Harry aurait vraiment préféré ne pas avoir à participer aux cours de DCFM de Snape des élèves plus âgés. Pas seulement parce que ça signifiait beaucoup de travail puisqu'il devait déjà enseigner aux 1ère, 2ème et 3ème année – des classes que Snape lui laissait gérer de manière indépendante maintenant – et aux 4ème année Serdaigle et Poufsouffle. En plus, Snape n'avait pas vraiment besoin d'aide avec les aînés mais il avait aussi découvert qu'il n'aimait voir Severus se transformer en Professeur Snape, le Sarcastique Salopard Aux Cheveux Gras. Bien qu'il commençât à détecter de l'humour dans certains de ses commentaires coupants, il pouvait voir comment étaient traités les élèves, c'était toujours tellement incisif et maintenant qu'il… ressentait… ce qu'il ressentait pour Severus, il ne voulait pas le voir faire des choses qui le rendaient détestable aux yeux des autres.

Cependant, Harry devait l'admettre, Snape n'était pas aussi con en classe de Défense contre les Forces du Mal qu'il l'était en Potions. Et, tandis que l'année scolaire se poursuivait et que les frictions entre élèves qui avaient suivi la guerre se calmaient, la partialité de Snape envers Serpentard devint moins ouverte et Harry vit même quelques Serpentard perdre des points – une fois ou deux – eh bien évidemment, ils était ensuite totalement honteux d'avoir fait perdre des points à la Maison de Snape.

Après sa douche, Harry quitta Snape toujours en train de s'habiller et retourna dans sa propre chambre. Il se vêtit et tenta de mettre un peu de discipline dans ses cheveux avant de monter pour le petit–déjeuner où il s'assit à côté de Bibine et non à côté de Snape et agit pour tout le monde comme s'il ne venait pas juste d'avoir une fantastique partie de jambes en l'air ce matin–là.

OOO

Ginny rejoignit Ron, Hermione, Harry et les jumeaux pour le repas de midi à Pré–au–Lard. Harry était reconnaissant que personne ne lui pose de questions sur sa vie amoureuse. C'était génial de se rapprocher de Hermione et de Ron et de passer du temps avec Ginny sans porter la casquette d'assistant professeur sur la tête les jumeaux étaient là, identiques à eux–mêmes, sauf qu'ils étaient affreusement riches maintenant. Cependant, après le déjeuner, Hermione trouva une excuse pour être seule avec Harry, le traîna dans la librairie tandis que Ron et Ginny se rendaient chez Honeydukes.

– Alors, comment ça va ? demanda–t–elle lorsqu'ils entrèrent dans la boutique.

Harry sourit.

– Tout va bien.

– Tu sais ce que je veux dire – tout se passe bien avec Eddie ? Vous aviez l'air de bien vous entendre la dernière fois.

Harry l'avait presque oublié. Ça semblait si loin. Il secoua la tête.

– Non, Eddie et moi, on est juste des amis.

Définitivement juste des amis.

En fait, Harry avait plutôt évité Eddie après la crise de jalousie de Severus.

– Oh, il n'y a personne d'autre alors ?

Harry fut incapable de s'empêcher de rougir.

– Il y a quelqu'un ! s'exclama Hermione.

Harry rougit encore davantage et décida que mentir par omission était probablement la meilleure chose à faire.

– C'est ça.

– Qui c'est ? Je le connais ?

Ok, maintenant, c'est un mensonge direct.

– Non et c'est juste encore un peu tôt alors je ne veux pas en parler.

– Mais il est gentil ? Il t'apprécie aussi ?

Harry s'empourpra encore plus et acquiesça.

– Ouais.

– Super ! Oh, Harry, je suis si contente pour toi !

Et Harry se retrouva pris dans une étreinte comme seule Hermione en avait le secret.

– Je suis impatiente de le rencontrer !

Harry n'était pas certain d'être aussi empressé. Il fixa les étagères de livres d'un regard vide, tétanisé par la soudaine horrible notion qu'il ne serait jamais capable d'avouer à ses amis qui était l'homme avec qui il passait toutes ses nuits.

– Oh, Harry, tu devrais prendre ça !

Hermione se tourna et lui tendit un petit volume mince à la couverture rouge vif.

– Le Kama Sutra ? s'étonna Harry.

Il ouvrit le livre et vit l'horrible image d'une sorcière et d'un sorcier se montant l'un sur l'autre dans une variété de positions impossibles, en prenant soin de démontrer comment ils inséraient la pointe A dans la fente B. Harry cligna des yeux et referma le livre.

– Hum… on dirait que c'est pour les couples hétéros.

– Oui, mais tu pourrais y trouver des idées et des astuces.

Harry ouvrit la bouche pour protester et dire que le sexe était vraiment bien mais il y réfléchit à deux fois. Snape n'avait pas exactement eu beaucoup de relations sexuelles et lui non plus, il y avait probablement beaucoup de choses qu'ils ignoraient. Et puis Harry n'était pas toujours à l'aise d'en parler à Severus, même si, les quelques fois où l'avait fait, Snape avait eu l'air d'apprécier.

– Un exemplaire pour les sorciers gays, ce serait bien, fit Harry.

– C'est évident, mais pour une raison ou une autre, je doute que Pré–au–Lard possède une section pour un style de vie alternatif.

Hermione en prit un autre sur l'étagère et le feuilleta rapidement.

– Et celui–là, il pourrait s'appliquer à toi.

Harry consulta la couverture : Epicer votre relationpar Honoria Fugwiggle. Il l'ouvrit au hasard.

Le faire pour elle, l'art du cunnilingus ? lut–il.

Hermione rosit puis regarda timidement vers Harry.

– Peut–être que je vais le prendre, celui–là.

Ce fut au tour de Harry se sentir ses joues le brûler.

– D'accord. C'est beaucoup trop d'information, merci.

Mais Hermione semblait juste malicieuse. C'est alors que Harry le vit, tout en haut de l'étagère, calé entre Le guide des relations conjugalesde Lady Crabsley et le livre plutôt épais des Potions pour désordres sexuels, comme s'il essayait de ne pas se faire remarquer par la clientèle plus prude du magasin Le guide utile du sexe pour sorciers gay.

Harry le sortit de son rayonnage et le survola. C'était rempli de photos de deux types surexcités en train de démontrer comment ils… oh… Harry fit pivoter le livre, il n'arrivait même à savoir comment ils pouvaient faire ça. Il le ferma et, incroyablement embarrassé, il jeta un œil coupable en direction du comptoir.

– J'en ai trouvé un, marmonna–t–il avant de le jeter dans les mains de Hermione. Bon sang, comment je vais faire pour l'acheter, hein ? Je ne veux pas que tout Pré–au–Lard sache que j'ai ce genre de penchant.

Hermione le regarda rapidement.

– C'est parfait. Je l'achèterai avec le mien. J'en veux d'autres, de toute façon.

Elle dévisagea Harry.

– Pourquoi tu n'irais pas rejoindre Ron ? J'en aurai pour un bon moment.

Harry hocha la tête.

– Merci, fit–il, reconnaissant avant de s'échapper.

Après ce qui lui parut une courte période à parcourir l'étalage de Honeydukes en compagnie de Ron, Hermione réapparut avec un petit sac de livres transformés par magie en format plus pratique. Elle en piocha un et le pressa dans la main de Harry.

– Merci, répéta–t–il, en mettant le livre dans sa poche.

Il tendit quelques pièces à Hermione.

– C'est assez ?

Hermione refusa.

– C'est un cadeau.

– Oh, c'est gentil, déclara–t–il, touché. Alors laisse–moi au moins t'offrir des chocolats.

Hermione secoua la tête.

– Eh, qu'est–ce que tu as fait pour offrir des chocolats à ma petite amie ? demanda Ron avec un sourire.

Il entoura Hermione de son bras et elle lui sourit. Harry sentit un pincement de jalousie car il ne pouvait par faire quelque chose d'aussi simple que de tenir son… que de tenir Snape en public. Ils devaient être discrets. Et ça signifiait ne pas se toucher, ne pas s'asseoir l'un à côté de l'autre, aucun signe qui pouvait démontrer qu'ils étaient un couple. Juste une fois, il aurait aimé aller quelque part avec Snape en tant qu'autre chose que son assistant. Mais… Harry savait qu'ils ne pouvaient pas. Il ne pouvait même pas le dire à ses meilleurs amis. Pas uniquement parce que ça pourrait provoquer des problèmes à Snape – Harry savait que ni Hermione ni Ron ne feraient ça – mais parce qu'il ne voulait pas devoir justifier sa relation. En ce moment, c'était uniquement celle de Snape et la sienne et il ne voulait pas la gâcher avec la désapprobation ou les conseils secourables de quiconque.

Quand Harry retourna dans les donjons, Snape travaillait à son bureau. Harry laissa tomber un paquet de serpents à la réglisse sur la table et se dirigea vers sa propre chambre avant que Snape ne puisse répondre, Harry sortit le cadeau de Hermione de sa poche d'un sortilège, lui redonna sa taille originale puis s'assit sur le lit et commença à lire.

Une heure plus tard, il fut interrompu par un coup frappé à la porte. Il leva les yeux et vit Severus adossé au chambranle.

– Comment était ta visite ?

– Bonne, répondit Harry, fermant le livre, couverture cachetée.

– Hum. Pour une fois, je suis remarquablement libre de corrections ce soir mais je vois que tu es occupé.

Harry eut un sourire affecté.

– Non. Ça peut attendre.

Il glissa le livre sous son oreiller.

– Alors qu'est–ce que tu aimerais faire ?

– Je pensais que nous pourrions peut–être dîner dans mes appartements ce soir, juste nous deux.

Harry sourire largement.

– Oh, tu veux dire qu'on ne peut pas inviter Rusard ?

– Non. On ne peut pas.

Severus plissa les yeux, affichant un air impatient.

– Alors ?

– Alors quoi ? demanda Harry, adorant le regard mauvais que lui lançait Severus.

– Alors tu veux un dîner romantique pour deux ou tu préfères t'asseoir à trois mètres de moi dans le Grand Hall à endurer le regard fixe du Directeur et de ton insupportable petit copain Conventius ?

Harry fit semblant d'y réfléchir et quand Severus fut à deux secondes de tourner les talons et sortir, il se laissa fléchir.

– Un dîner romantique pour deux, ça a l'air bien.

Severus renifla.

– Oh, c'est trop de bonté que tu sois d'accord. On mange dans une demi–heure, ne sois pas en retard.

Harry prit un air contrit. Il se leva et tira Severus vers lui.

– Désolé, dit–il. Je devrai te faire de la lèche plus tard ?

– Tu peux faire mieux, Potter, rétorqua sombrement Severus.

Harry ressentit un inexplicable frisson de convoitise au ton de Severus. Puis Severus le repoussa.

– Dîner. Une demi–heure.

Harry poussa un soupir de désir insatisfait.

– Tu sais que tu vas payer pour ça plus tard ?

– Mr Potter, j'y compte bien, repartit Severus, presque sorti.

Harry soupira une nouvelle fois puis alla prendre une douche et s'habiller un peu, après tout, ce n'était pas si souvent que Snape et lui avaient la chance d'avoir un dîner romantique. Et le fait même que Severus emploie le mot romantique avait rendu Harry tout chose.

Peu après – juste le temps d'avaler un menu à trois plats, d'aller dans la chambre à coucher et de se dévêtir – Harry put enfin essayer quelque chose qu'il avait lu dans son nouveau livre. Au début, il avait été un peu… rebuté... par l'idée mais plus il y pensait (dans la douche, au dîner) plus il était à l'aise. Severus, d'un autre côté, n'était pas à l'aise du tout.

– Harry ! s'étrangla Severus sous le choc. Que… Je veux dire… Mais où tu as appris à faire ça ?

Harry fit une pause de sa position entre les jambes de Severus et leva les yeux.

– Je n'ai pas dit d'arrêter.

Harry sourit.

– Tu aimes ça ?

– Oui, oui, j'aime ça.

– Bien, répondit Harry avant de reprendre sa tâche.

– Oh… Mon dieu, Harry…

Severus semblait faire un vaillant effort pour reprendre le contrôle de lui–même.

– Et tu n'as pas répondu à ma question, sale gamin. Où as–tu appris ça ?

Il vint à l'esprit de Harry que Snape, en bâtard paranoïaque qu'il était, pouvait bien le suspecter d'avoir appris ça d'Eddie.

– Acheté un livre aujourd'hui, riposta Harry.

– Un… Oh, putain… Un livre ?

– Ouais, sur le sexe gay.

– Tu étais en train d'apprendre comment… baiser ?

– Eh bien, je pensais qu'il y avait probablement des choses que j'ignorais.

– Oh, Seigneur… grogna Severus. Ah… Merlin… oui… J'ai toujours dit que tu étais tout à fait capable si tu y mettais du tien.

Harry sourit jusqu'aux oreilles. Il y avait encore plein de choses qu'il voulait tenter. Et, étant donné l'encouragement, il était plus que disposé à s'appliquer.

OOO

Severus fit courir ses mains sur une poitrine qui donnait sa définition de la jeunesse et d'un récent entraînement de Quidditch. Les bras musclés fléchirent tandis que Harry se soulevait vers lui, se soulevait encore pour cet exquis et terrible moment alors que Severus frissonnait contre lui, arqué et désireux de tout à la fois. Harry sourit, encore rouge, l'air dévergondé. Cette vision stupéfia Severus qui dut fermer les yeux un instant.

– Ça va ? s'enquit doucement Harry.

– Oui, fit Severus, et c'était vraiment le cas.

Il ouvrit les paupières. Confiance. Adoration. D'une manière ou d'une autre, la combinaison de ses deux sentiments rendait Severus oublieux des choses qui avaient rendu cet acte inconfortable pour lui, ne le rendant que plus désireux de s'y risquer une fois de plus.

Le visage de Harry se fendit d'un énorme sourire, un sourire que Severus mémorisa et remisa au loin parce qu'il lui était tout spécialement adressé, rien que pour lui.

Il y avait beaucoup à dire quand on avait un amant de dix–huit ans, c'est ce que Severus pensait quand Harry lui fit la démonstration de l'énorme capacité de la jeunesse quand, au milieu de leur partie de jambes en l'air, il jouit et recommença en se laissant à peine une seconde de récupération.

Harry avait acheté un livre sur le sexe, par Merlin. Ceci les avait déjà conduit à une nouvelle et intéressante expérience, de celle qui provoquait une vague de chaleur sur son visage, à la fois d'embarras et de désir de faire exactement la même chose au petit cul serré d'un certain joueur de Quidditch. Le cul de Harry Potter. Harry Potter. Harry Potter entre ses cuisses, s'élevant au–dessus de lui, comme un magnifique et terrifiant dieu de la convoitise et du désir aux yeux verts. La beauté d'être en dessous, dans cette position, était que Severus pouvait s'étendre et simplement admirer, se tendre et caresser, tirer Harry vers lui pour l'embrasser, le tenir si près et si serré, observer ses yeux vitreux aux paupières lourdes, étudier son visage. Pendant un effroyable moment, Severus avait été tenté de sonder l'intérieur de l'esprit de Harry – juste pour voir, juste pour savoir ce qu'il ressentait ou pensait en cet instant même. Severus avait eu un mouvement de recul à cette pensée mais, tandis qu'il fixait les yeux trop verts, que ces yeux–là ne quittaient pas les siens et que ses bras l'enveloppaient et que Harry bougeait en lui, Severus se surprit à glisser inconsciemment, à penser le mot Legilimens, puis à entrer, à ressentir – il se vit lui–même, lui retournant son regard. Severus recula avec un tressaillement et haleta dans un souffle frémissant. Les yeux de Harry s'écarquillèrent puis il se calma. Severus se tendit.

– Tu peux. Ça ne me dérange pas.

– Non… Harry. Je suis… C'est impardonnable. Je n'aurais pas dû…

– T'en fais pas. Juste là…

Et Severus fut embrassé, saisi et baisé jusqu'à ce qu'il soit presque oublieux, presque, de ce qu'il avait fait.

Plus tard, alors que Severus enlaçait Harry pendant qu'il dormait, il pensa à ce qu'il avait entrevu lorsqu'il s'était glissé dans son esprit. Il s'était vu mais ce n'était pas lui, c'était une version idéalisée de lui–même… Est–ce que c'était comme ça que Harry le voyait ? En avoir connaissance le terrifiait et le réchauffait tout à la fois. Il resta étendu dans le noir pendant un bon moment jusqu'à ce que finalement le sommeil l'emporte.

OOO

Snape fut de mauvaise humeur une plus grande partie de la semaine. Harry fit de son mieux pour l'ignorer, en dépit de la terrible et écoeurante sensation qui l'étreignait chaque fois qu'il lui aboyait dessus ou disait quelque chose de déplaisant. La partie la plus confiante en lui disait que c'était parce que Serpentard était à la traîne pour la Coupe des 4 Maisons et Gryffondor semblait plus que bien parti pour gagner le match de Quidditch ce week–end. Sa partie la moins confiante qu'il tentait d'ignorer (excepté tard la nuit, quand sa confiance était manifestement endormie et que l'inquiétante et agaçante petite voix se faisait plus forte et plus insistante) lui disait quelque chose d'entièrement différent – une chose à laquelle il ne voulait pas penser, une chose qui provoquait un serrement à l'estomac et lui le rendait désespéré que Snape le touche encore juste une fois de plus, juste pour savoir s'il le désirait encore.

Ils s'assirent en silence, ce vendredi soir. Snape lui avait aboyé dessus une fois encore, ce soir–là et un silence tendu était tombé entre eux. Harry lança un regard furieux à son livre puis le referma sèchement en signe d'irritation.

– Je vais au lit, lâcha–t–il.

Pendant un instant, il fut tenté de retourner dans son propre lit, dans sa propre chambre où il n'avait pas dormi depuis des semaines. Mais ensuite il pensa que Snape se contenterait de rester là les choses ne se rafistoleraient pas et seraient identiques le lendemain. Il jeta une œillade noire vers Snape qui fronçait les sourcils en lisant le texte qu'il avait sous les yeux, ses cheveux gras lui cachaient le visage. L'homme portait encore toutes ses robes et il était une nouvelle fois boutonné jusqu'au cou. Harry ouvrit la bouche, y réfléchit une seconde fois puis se rua dans la salle de bain. Il se déshabilla, enfila son pyjama, celui–là même qu'il était autorisé à garder dans la chambre de Snape après tout. Il fixa le large lit et n'aima pas l'idée d'y rester seul. Il pivota et vit Snape adossé au chambranle.

Snape se redressa, avança dans la salle de bain et se mit à ôter ses vêtements avec raideur.

– Oh, et puis merde, grommela Harry avant de marcher jusqu'à Snape pour l'attira dans un fier baiser.

Snape laissa échapper un son qui ressemblait à une protestation étouffée avant de répondre avec tout autant de ferveur. Harry se retrouva poussé contre le mur de salle de bain, l'entrejambe de Snape enfoncé contre sa hanche, un genou entre le sien. Des mains fortes ouvrirent le haut de pyjama dans un quelque peu déconcertant bruit de boutons arrachés et de tissu déchiré. Harry grogna et plongea ses mains dans les cheveux de Snape afin de l'attirer plus près de lui. Ce n'était que friction et pression délicieuse, les paumes de Snape étaient partout sur lui, le souffle brûlant et lourd. Il descendit le pyjama de Harry sur ses hanches et ses fesses et le colla contre le mur avant de le prendre là, avec des grognements rudes, une respiration laborieuse et d'inintelligibles mots.

Ila avaient fini et ne bougeaient pas, Snape pressait toujours Harry contre la paroi. Harry laissa retomber son pied sur le sol et Snape commença à reculer mais Harry l'attira contre lui pour l'embrasser une nouvelle fois. Il ne savait pas que dire ou comment dire ce qu'il ressentait ou comment devenaient les choses entre eux lorsqu'ils n'étaient pas… dans cette position, alors il ne dit rien et Snape – Severus – lui rendit son baiser.

Le matin suivant, Harry se réveilla, fermement tenu dans les bras de Severus. Il resta étendu là un long moment, savourant le fait d'être enlacé de façon si possessive.

– Pourquoi tu es avec moi ? demanda Severus à voix basse.

Et Harry sentit son cœur manquer un battement.

– Parce que c'est ce que je veux, rétorqua–t–il, cherchant désespérément les mots justes, les mots qui répondraient correctement à la question de Snape, les mots qui le maintiendrait serré dans ses bras.

Snape se relâcha pas son emprise. Harry changea de position dans ses bras pour lui faire face. Ses traits étaient fermés.

– Qu'est–ce qui ne va pas ? s'enquit Harry, cherchant dans les yeux sombres prudemment impassibles.

Le regard de Severus papillonna brièvement devant le visage scrutateur de Harry.

– Rien, Potter.

Harry ne sut que répondre. Et Severus l'embrassa farouchement, avec désespoir.

– Nous avons peu de temps, murmura Harry alors qu'il était poussé sur le dos, ses jambes surélevées et que des doigts lubrifiés s'introduisaient en lui. Le jeu…

– Tais–toi, répliqua Severus en embrassant les lèvres de Harry avant de se glisser dans son corps consentant.

Harry ne pouvait pas tout gérer. Une main sur son sexe et un sexe enfoncé dans les fesses, il se mit à bouger d'avant et arrière entre les deux plaisirs jumeaux, haletant, marmonnant des paroles dénuées de sens. Severus suça son cou et ses oreilles, enlaça ses doigts avec ceux de Harry et le baisa durement, en profondes poussées.

– Oh, putain…

Et Severus s'enfonça plus durement comme s'il répondait.

– Je t'en prie. Oh, Severus…

Il répéta son mouvement. Puis :

– Harry.

Alors Harry se rua contre Severus.

– Harry, répéta–t–il encore.

Et encore et encore. Severus scandait « Harry » à chaque poussée. Harry haleta et s'accrocha fermement à lui tandis qu'il jouissait.

Harry le regarda curieusement alors qu'ils retombaient sur le lit, côte à côte. Severus haussa un sourcil.

– Je ne vois pas pourquoi tu es tellement pressé de voir Gryffondor perdre un autre match de Quidditch, Potter.

Harry sourit largement, soulagé par le ton léger de Severus.

– Oh, je dois faire erreur. Je pensais que c'était Serpentard qui avait perdu contre Serdaigle le week–end dernier mais je suppose que j'ai mal compris.

– Un pur coup de chance, rétorqua Severus avec un reniflement.

Harry s'étira paresseusement et se colla contre le corps chaud de sexe de Severus, un bras glissé sur lui.

– Un pur coup de génie, riposta Harry.

Severus émit un grognement dégoûté et laissa sa main courir sur le dos de Harry. Ce dernier s'approcha encore un peu.

– Je ne veux pas qu'on se lève.

– Alors, on ne se lève pas.

– Mmmm… quelle agréable idée.

Harry frotta ses pieds contre ceux de Severus. Malheureusement, sa vessie n'était pas d'accord avec cette suggestion. Il tint le plus longtemps possible, savourant la sensation du corps de Severus après l'amour, jusqu'à ce que, finalement, il admette sa défaite et sorte du lit en grommelant.

Tandis qu'il se soulageait, le train des pensées de Harry passa plusieurs stations. Il se mit à penser au guide sexuel qu'il avait acheté et plus spécialement aux choses qu'il y avait lues. Peut–être que Severus et lui avaient besoin de s'ouvrir un peu plus. L'anulingus avait été génial et après ça, Severus avait pris plus que jamais du plaisir à être en dessous. Une fois sa tâche terminée, Harry retourna au lit. Severus avait l'air de dormir.

– Va te doucher, Potter, je reste couché, déclara–t–il néanmoins.

Harry émit une série de grommellements et quelques commentaires sur l'âge avancé de certains mais s'exécuta. Severus se levait généralement le premier alors Harry supposait qu'il était juste de le laisser au lit un peu plus longtemps pour une fois. Lorsqu'il sortit de la salle de bain, une serviette nouée autour de ses hanches, Severus se leva et y entra à son tour.

Harry se rendit dans sa propre chambre pour revêtir quelque chose de gryffondoresque pour le match à venir et passa plusieurs minutes à feuilleter le guide sexuel une nouvelle fois. Il s'arrêta à une page qui affichait son titre en caractère gras : Jouer un rôle.

« Partagez vos fantasmes » lut Harry. « Métamorphosez–vous afin de représenter votre fantasme favori. En partageant vos désirs les plus intimes, vous deviendrez un couple plus proche et pimenterez votre vie sexuelle. »

Il parcourut le paragraphe.

- « Assurez–vous que votre partenaire est à l'aise, parlez–lui de vos fantasmes, essayez un déguisement – et ensuite, soumettez–lui quelques suggestions ».

Harry s'interrompit, brusquement très à l'étroit dans son pantalon. Il referma le livre et se redressa un peu avant d'aller rejoindre Snape.

Severus ricana en voyant Harry.

– Je crois que tu as oublié un endroit. Là, il manque un centimètre carré qui n'est ni rouge, ni or.

Harry sourit largement et examina Severus de haut en bas. Il y avait une petite épinglette grise sur sa robe.

– Et je vois que tu as sorti le grand jeu, cette année.

– Je n'ai pas besoin de faire étalage de mes préférences.

Harry haussa les épaules.

– Chacun est libre. Ça ne t'embête pas si je me peins la figure, hein ?

Severus afficha un air dégoûté.

– Mais sois assuré, Potter, que tu ne mettras pas un pied dans ma chambre affublé de toutes ces… friperies.

Nouveau haussement d'épaules.

– Je suppose que tu devras me les enlever d'abord.

– Potter, j'ai dans l'idée que tu seras tellement dégoûté par la défaite de ta précieuse équipe de Gryffondor aujourd'hui, que tu ne seras pas d'humeur à prendre part à une quelconque… fête après ça.

– Je suis certain que ce ne sera pas un problème, bien que je comprendrais si tu avais besoin de passer ton après–midi à réconforter ta Maison après la pâtée que Gryffondor leur aura infligée.

Severus grogna.

– Toujours optimiste…

L'esprit de Harry établit quelques connexions et une idée en jaillit. Il dévisagea Severus avec son meilleur regard concupiscent.

– Très bien, puisque tu es tellement persuadé que Serpentard résistera mieux d'un flocon de neige en enfer, pourquoi on ne rendrait pas tout ça un petit peu plus intéressant ?

Severus lui jeta une œillade furieuse et agita ses robes.

– Je ne vois pas ce vous voulez dire, Mr Potter.

– Oh, tu sais, faire un pari qui en vaille la peine.

– Je vois. Et qu'est–ce que tu suggères ?

Harry afficha un air narquois.

– Et bien, je ne sais pas. Que dirais–tu que celui qui gagne demande la réalisation de son fantasme ?

Les yeux de Severus se plissèrent et il fixa Harry avec méfiance.

– Tu as encore lu ce foutu bouquin.

– Peut–être bien. Ils expliquent que les jeux de rôle ajoutent un peu de piment.

– Du piment ? grogna Snape. Alors maintenant notre vie sexuelle a besoin de piment.

– Je n'ai pas dit ça. Le sexe est super, tu le sais bien. Je veux juste…

Les yeux de Severus se réduisirent à deux fentes étroites.

– Tu as un petit scénario pervers que tu aimerais me voir jouer, n'est–ce pas ?

Harry rougit.

– Pas pervers.

– C'est ce que c'est, jusqu'à ce que je sois d'accord avec ce gage.

– Pourquoi ? Tu ne crois pas que Serpentard en est capable ?

Severus le fixa avec hauteur.

– J'espère que vous aimez le fouet et le cuir, Mr Potter, lâcha–t–il en haussant un sourcil avant de tourner les talons. Je te verrai au stade.

Harry déglutit et jeta un coup d'œil à sa brusque érection pour s'assurer qu'elle n'était pas aussi évidente qu'il la ressentait.

OOO

Le match était excitant et bien que Harry fut assis à deux sièges de Snape, avec Eddie et McGonagall, il pouvait toujours maintenir le contact visuel avec Severus, ce dont il ne se privait pas, à chaque fois que Gryffondor faisait quelque chose d'impressionnant. Et Snape s'efforçait de prendre une expression légèrement suffisante lorsque Serpentard dominait Gryffondor. Ce fut un jeu serré et, à la fin, Harry était aussi nerveux qu'excité. Snape et lui se remirent sur leurs pieds avec le reste de la foule, applaudissant leur équipe respective.

Albus se dirigea vers Severus et, juste à ce moment–là, il y eut une accalmie dans le bruit de la foule qui lui permit de saisir quelques mots.

– … bon de voir que vous entrez dans l'esprit du jeu, Severus…

Harry explosa de rire pour ne plus s'arrêter, même quand Snape tourna un regard furieux vers lui et qu'Eddie le dévisagea bizarrement.

Harry ne raconta pas à Eddie ce qui l'amusait. D'ailleurs, il n'avait rien dit à Eddie de sa vie sexuelle dernièrement. Après la crise de jalousie de Severus, Harry avait décidé que c'était inapproprié et que ça ne valait définitivement pas le risque. Alors, à la place, il se contenta de lancer à Snape une œillade appuyée et le quitta là–dessus, satisfait de voir apparaître deux points subtils sur ses joues.

Gryffondor avait gagné.

Harry attendit un peu en arrière afin que Severus et lui marchent de concert.

– Quand ? s'enquit amèrement Severus.

– Maintenant ?

– J'ai des obligations en tant que responsable de Maison, Potter, tu devras brider ton enthousiasme.

– Quand alors ?

– Dans une heure. Est–ce que je… Il y a quelque chose que je dois faire pour me préparer ?

Harry rosit légèrement.

– Heu… non. Rejoins–moi simplement dans ton… notre bureau.

Severus lui jeta un regard égal.

– Dans une heure, alors.

Harry acquiesça en tentant de ne pas rougir ni bander encore plus.

À suivre…

Voilà, c'est fini pour aujourd'hui. Ça vous a plu, déplu ? Faites-moi connaître votre avis en me laissant une review. Merci d'avance.

À la semaine prochaine.

Falyla