Bonjour la compagnie!

Me revoilà donc pour une troisième daube sur Kuroshitsuji. Je ne pensais pas en réécrire de sitôt, car j'avais été assez contrariée. Effectivement, juste après avoir écrit Nocturne, j'ai trouvé une chanson, Need You Now, qui conviendrait parfaitement pour un Sebastian xCiel. L'ennui, c'est que si je fais une songfic avec cette chanson, elle ressemblera comme deux gouttes d'eau à Nocturne, on s'en doute quand on voit les paroles: «Photos de parfaits souvenirs éparpillées sur le sol», ou mieux, «Il est une heure et quart du matin, je suis tout seul et j'ai besoin de toi maintenant». J'ai cherché un moyen d'utiliser cette chanson autrement que pour une fic qui se déroule la nuit, suite à des cauchemars de Ciel, mais j'ai pas trouvé. Dommage, car j'aime beaucoup cette chanson.

Je me suis donc recyclée dans cette fic un peu différente des précédentes cette fois-ci.

Effectivement, il s'agit d'une série de drabbles, avec dans chacun une personne, qui pense à une personne. Aucun nom n'est cité. C'est à vous de deviner ;).

Si certains ne trouvent pas, chose dont je doute car c'est vraiment transparent, je mets systématiquement les identités au début du drabble suivant.

Voici donc le premier. Facile.

XxX

Les Miroirs de l'Âme

Ça m'énerve.

Plus le temps passe, et moins je supporte ça. A chaque fois que nous nous croisons, j'ai un peu plus envie de lui crever les yeux. Ses yeux et leur satané regard... Ce regard qui m'exaspère tant.

Un regard de compassion. De tristesse. De... compréhension?

Je ne veux pas de sa pitié.

Ce n'est pas sa pitié qui m'a aidé à survivre.

Ce n'est pas sa pitié qui m'a aidé à prendre la tête de la famille Phantomhive, et à réanimer l'entreprise.

Ce n'est pas sa pitié qui m'a aidé à me faire respecter.

Sa compassion, ne m'a pas évité toutes les horreurs qui me sont arrivées.

Sa tristesse, n'a pas ressuscité les êtres que j'aimais et que j'ai perdus. Pas plus que la mienne, en tout cas.

Sa compréhension...ne m'a pas empêché de devenir ce que je suis aujourd'hui.

Stupide inspecteur.

Si lui, durant la trentaine d'années qu'il doit avoir, n'a pas compris, chose que je sais à douze ans, que seuls s'en sortent les monstres... Alors il n'a rien à faire dans la police. C'est un poète. Un imbécile qui a la prétention d'essayer d'aider tout le monde en croyant y parvenir. Il croit que tout finit toujours bien. Que l'espoir vient à tous ceux qui en ont besoin... C'est tout à fait risible. Pitoyable. C'est le genre de personne qui perdre un temps précieux aux individus sérieux.

Et pourtant.

Pourtant...

Dans cette façon bien à lui qu'il a d'être le seul à me considérer comme un enfant, façon qui m'agace au plus haut point, quelque chose m'adoucit.

Quelque chose qui me fait penser à quelque chose.

Dans ses yeux, ses gestes et ses paroles, une sorte de sentiment, qui ravive en moi de vieux souvenirs, si lointains qu'ils me semblent venir d'une vie antérieure... Souvenirs d'une chose que j'ai connue il y a très longtemps... Et oubliée par la suite.

Comme de vieilles photographies retrouvées dans un grenier, au fond d'une malle poussiéreuse.

Mes photographies poussiéreuses à moi, ont revêtu dans ses yeux une apparence particulière: l'affection.

Une affection que j'ai déjà vue dans les yeux d'une autre personne. Une personne que j'aimais plus que tout et qui aujourd'hui est tellement loin de moi... Cette personne dont j'ai hérité le visage à la différence que le sien, contrairement au mien, demeure dans ma mémoire doux et aimant... Maman...

Toute l'affection et l'attendrissement qui scintillaient dans ses yeux cristallins, je les retrouve aujourd'hui dans son regard à lui, mielleuse ironie.

C'est pour cela, qu'en souvenir d'elle, en souvenir de tout, et guidé par cette chose ignoble qui s'appelle le « besoin d'aimer », je ne le déteste pas, bien qu'il m'exaspère.

Et je cherche, cherche ce regard dont lui seul est capable, sachant que je le trouverai toujours.

Dans toute vie, dans tout chemin, toute existence, on dit qu'il demeure une personne, bienveillante et angélique, en laquelle on peut avoir une confiance infinie.

Bien sûr, dans ce monde où nous vivons, cela est impossible. Car on ne peut se fier qu'à soit même. Éternel combat.

Je ne fais confiance à personne. Pas même à lui.

Mais... Si ce même monde le permettait, et que je devais choisir un être, en qui je pourrais croire, devant qui je pourrais abaisser mon épée, à qui je pourrais conter les méandres de ma tristesse, pour qu'enfin s'atténue la douleur, si je devais me choisir un tel être, je pense que ça serait lui.

XxX

Voilà! Vous devinez? C'est enfantin! J'en ai presque honte!

J'ai trop déprimé en l'écrivant. J'écoutais en boucle Zombie, des Cramberries, pour ne rien arranger...

Quant à la raison du titre, Les Miroirs de l'Âme, c'est tout simplement parce qu'on dit que les yeux sont les miroirs de l'âme, et que dans ce drabble, tout se passe dans les yeux...

D'accord, d'accord, je sors.