Note de l'auteur : attention scène expliquant aussi le rating M. Pour les non amateurs, passez votre regard (même si vous louperiez beaucoup au final :) )

Epilogue

Contrée de Calhoun, l'Iowa.

_C'est pas vrai ! Spock !

Kirk se retourna, furieux.

_Spock ! Où êtes-vous ?

_Juste à côté de vous, Capitaine. Il est inutile de crier.

_Est-il utile de vous rappeler encore une fois de laisser tomber le « Capitaine » ? Bon sang, Spock nous sommes un couple.

Le vulcain haussa un sourcil entendu.

_Dans ce cas, l'usage humain voudrait aussi que nous adoptions le tutoiement.

Kirk le fixa un instant, une lueur d'espoir dans le regard, puis se ravisa au bout de quelques secondes.

_J'arrive à peine à vous faire m'appeler Jim régulièrement, je crois hélas que nous n'en sommes pas encore là !

_Très bien. Jim, répondit Spock, sentant son compagnon humain souffler d'exaspération encore une fois. Est-ce pour cette raison que vous semblez énervé, Jim ?

Kirk hésita entre donner l'explication de son énervement et reprendre son compagnon vulcain sur le fait qu'il n'avait pas non plus besoin de l'appeler Jim à chaque fin de phrase. Il était parfois exaspérant de voir à quel point les vulcains semblaient tout prendre au pied de la lettre.

_Non, Spock, répondit-il plus calmement. J'aimerais juste savoir ce qui s'est passé dans cette maison durant mon absence ce matin ?

Spock leva un sourcil, ne semblant pas comprendre où voulait en venir son Capitaine. Kirk se pinça les lèvres et recula d'un pas, montrant par un vaste geste du bras l'étendu du bazar qui s'étendait maintenant dans le salon et la cuisine de la ferme de ses grands-parents. Kirk sourit d'un air pincé, attendant patiemment que son compagnon lui explique la raison de cet étrange foutoir.

_Si vous faites référence aux désordre, Jim, veuillez m'excuser je n'ai pas eu le temps de remettre les choses en place avant votre arrivée.

La désordre ? Pensa Kirk ironiquement. Pour une fois, Spock semblait comprendre les subtilités de la langue humaine, désordre était plus qu'un bel euphémisme. Son expérience en tant qu'humain l'avait-il rendu... bordélique ?

_Puis-je vous demander en quel honneur vous avez décidé de mettre toute la maison sans-dessus dessous ?

Spock le regarda d'un air étonné, ne semblant pas comprendre la signification de ses mots. Kirk se rappela qu'il parlait à un vulcain et se reprit aussitôt avec agacement.

_En bazar, en bordel, désordre si vous voulez...

Les yeux de Spock s'illuminèrent quelques secondes et il baissa légèrement la tête en signe de culpabilité.

_J'ai simplement suivi ce que vous m'aviez conseillé, Jim. Mais je n'ai malheureusement pas trouver de chaussure à ma taille dans votre maison.

Kirk fronça les sourcils, largué à son tour par les explications du vulcain.

_Vous cherchiez des chaussures ? Mais pour quoi faire ?

Le haussement de sourcil du vulcain fit écho à ses propres interrogations avant qu'il aperçoit une lueur de compréhension dans le regard de Spock. Celui-ci détourna les yeux à l'instant même. Kirk commença sérieusement à s'inquiéter pour son compagnon. Est-ce que son comportement étrange provenait de sa dernière expérience ? Son métabolisme avait été tellement chamboulé que son esprit semblait avoir du mal à se reconnecter entièrement.

_Spock... murmura-t-il en s'approchant de lui, toute trace de colère évaporée. Dites-moi, qu'est-ce qui ne va pas ?

Comme le vulcain restait silencieux et se détourner de lui pour éviter son regard, Kirk attrapa doucement ses épaules pour le forcer à lui faire face. Il prit délicatement son menton entre ses doigts et déposa un léger baiser sur le coin de ses lèvres. Spock se figea sous ses doigts, très probablement surpris par son élan de tendresse. Il sentit tout de même ses lèvres se tendrent légèrement alors qu'il éloignait son visage, cherchant à approfondir ce contact inattendu. Son geste ne passa pas inaperçu au regard de Kirk qui sourit largement, toujours flatté que le vulcain réagisse à ses baisers.

_J'ai des moyens de vous faire parler, Spock... murmura-t-il contre le visage du vulcain, une expression espiègle peinte sur le visage.

Kirk se demanda un instant s'il avait rêvé le frisson qui avait parcouru l'échine de Spock tellement celui-ci fut bref. Mais lorsqu'il vit le vulcain hausser un sourcil de résignation, il sut que sa petite « menace » avait fonctionné.

_Il semble que je ne me sois pas encore tout à fait habitué aux expressions humaines.

Kirk fronça les sourcils, essayant de se remémorer les dernières choses qu'il avait dites à Spock avant de s'en aller leur chercher à manger pour la semaine. Et puis la solution se dessina d'elle-même dans son esprit.

Et il se mit à rire.

Il essaya de réfréner le fou rire qui menaçait de le gagner quand il aperçut le regard honteux que Spock lui jetait derrière les cheveux de sa frange stricte.

_Je comprends maintenant. Mais pourquoi ne m'avez-vous rien dit ?

_Vous m'aviez demandé de visiter votre maison le temps de votre absence. De chercher un endroit où m'installer et que je finirais alors par trouver chaussure à mon pieds. J'avoue ne pas avoir trouvé totalement logique l'enchainement de vos phrases mais je ne voulais pas vous retarder. Vous sembliez avoir extrêmement faim selon les multiples sons gastriques de votre estomac.

Kirk sourit largement et passa un bras autour des épaules de Spock. Il vint tapoter gentiment la poitrine du vulcain de son autre main d'un air résigné.

_Quand je vous ai dis de trouver chaussure à votre pieds, je voulais dire par là de vous familiariser avec la maison et de trouver l'endroit qui vous conviendriez le mieux. Trouver un tiroir dans une commande pour vos vêtements, dégager un emplacement dans la salle de bain pour vos affaires de toilettes, un canapé où vous asseoir quand vous voudrez lire ou rester au calme tout simplement, termina Kirk en souriant, imaginant aisément le vulcain évoluer dans son propre environnement.

_Il est toujours fascinant d'observer à quel point le langage humain regorge de sous-entendus. Je n'aurais jamais pu comprendre par moi-même qu'une simple expression comme celle-ci puisse signifier autant de choses. Pourquoi tenez-vous tellement à ne pas dire les choses telles qu'elles sont ?

_Je parlerais plutôt de subtilités, répondit Kirk en souriant alors qu'il commençait déjà à ranger le salon, suivit de près par Spock.

_C'est vous qui le dites, répondit Spock d'un ton vulcain qu'il connaissait bien.

_Et puis, si je vous disais clairement tout ce qui peut me passer par la tête, ce ne serait pas drôle.

Spock haussa un sourcil et prit les ustensiles de cuisine qui trainaient sur la table pour les ranger.

_Cela permettrait surtout une meilleure compréhension. La dialogue serait plus aisé pour moi.

Les yeux de Kirk pétillèrent et un fin sourire narquois se dessina sur ses lèvres.

_Très bien.

Un long silence s'installa entre eux, Kirk tournant toujours le dos à Spock alors qu'il remettait sa bibliothèque en place.

_Je n'ai donc pas besoin de me fatiguer à vous faire subtilement comprendre que j'ai envie de vous faire l'amour à l'instant même où nous avons posé les pieds ici ?

Un violent bruit de couverts s'écrasant au sol retentit dans la pièce.

Kirk sourit, victorieux.


Contrée de Calhoun, l'Iowa, une semaine plus tard.

Kirk rongeait son frein. C'était le moins que l'on pouvait dire. Il avait passé une semaine idyllique avec Spock, entre randonnées en montagnes, promenades équestres, bien que Spock préférait s'occuper des cheveux plutôt que les monter, repas aux chandelles pratiquement tous les soirs. Même leurs discussions prenaient de l'ampleur et la sensation qu'il avait ressenti les premiers jours à être le seul à faire la conversation s'était peu à peu dissipée. Bien entendu, il respectait toujours les moments de calme et de solitude dont l'un et l'autre avaient besoin. Il se souvenait être resté plus d'une heure, assis sur une chaise au bord de sa terrasse, à observer simplement le paysage respirer autour de lui. Il n'avait pas su expliquer pourquoi, mais une profonde sensation de déjà vu lui avait transpercé l'esprit et lorsque Spock s'était ramené en silence derrière lui, il s'était même attendu à ce qu'il passe ses bras autour de sa taille. Durant un instant, il avait arrêté de respirer, tournant lentement le visage en arrière pour accrocher celui du vulcain. A peine une seconde. Oui, durant une micro-seconde il avait senti un lien se créer entre eux, une lueur de compréhension partagée avait accroché leurs deux regards. Il avait même cru que Spock allait se mettre à pleurer. Et puis le regard brillant était à nouveau redevenu sombre et la magie du moment avait cessé.

Depuis, leur vie avait repris son cours normal. Excepté un petit détail qui le dérangeait de plus en plus : ils faisaient chambre à part. Ils partageaient pourtant beaucoup de tendresse, majoritairement à l'initiative de Kirk, mais jamais rien de plus que des baisers pourtant parfois passionnés. Mais à chaque fois qu'ils étaient sur le point de franchir la ligne, le vulcain prétextait une obligation pour s'échapper de son étreinte. C'était pourtant Spock lui-même qui était entré dans ses quartiers cette nuit là pour lui réclamer plus que de la simple tendresse. Où était passée cette passion vulcaine qui avait fini par les dévorer tous les deux ?

_Jim, c'est à votre tour de jouer.

_Hum... répondit Kirk, maussade.

Il n'avait pas vraiment la tête à jouer aux échecs. Le goût amer de son réveil dans un grand lit vide qui avait du se finir sous une douche chaude pour assouvir certains de ses besoins, là aussi en solitaire, l'avait mis de mauvaise humeur. Il devenait véritablement frustrant de vivre sous le même toit que son officier en second sans avoir encore pu le défaire de ses vêtements.

Il déplaça sans conviction aucune l'un de ses pions avant de laisser son regard se perdre dans les plaines étendues autour d'eux. Jouer aux échecs sur la terrasse de la ferme de ses parents avec Spock avait longtemps été l'un de ses rêves les plus chers. Il ne semblait pas combler aujourd'hui l'ensemble de ses attentes.

Il sentit un contact chaud recouvrir en partie ses doigts qui reposaient près de l'échiquier. Il tourna lentement le visage pour s'apercevoir qu'il s'agissait de la main de Spock. Une bouffée de chaleur lui noua l'estomac et il libéra sa main de ce contact de façon assez abrupte. Il ne voulait pas être blessant, mais il était dur pour lui de maintenant un contact direct avec Spock sans avoir envie, hé bien, de lui sauter dessus. Il maudissait quelque part ses instincts primaires, forçant sa patience et sa compréhension à prendre le dessus. Il devait ménager Spock, pas lui forcer la main. Mais il devenait de plus en plus dur pour lui d'agir en total contradiction avec ses tripes. Voilà pourquoi, après mûres réflexions, il avait décidé d'en arriver là.

_Je pense qu'il va falloir écouter notre séjour ici, Spock.

Kirk ne leva pas les yeux vers son compagnon, évitant au possible de confronter directement son étonnement.

_Je n'aime pas laisser l'Enterprise trop longtemps seule. Et puis, Starfleet a sûrement besoin de nous.

_L'ensemble de l'équipage est encore en permission, il n'est pas pertinent de rejoindre l'Enterprise avant la fin de notre permission.

Comme toujours Spock avait la logique comme meilleure alliée. Mais sa requête n'avait rien de logique, il perdrait sur ce terrain là.

_Je sais. J'ai simplement besoin de retourner un peu là-haut.

Les yeux de Kirk se perdirent vers le ciel alors qu'il essayait maladroitement de trouver un échappatoire pour cacher sa faiblesse. Il aurait du pouvoir se maitriser plus longtemps que ça. Il était Capitaine de vaisseau, avait sauvé la Terre un nombre incalculable de fois. Mais il restait incapable de réfréner ses pulsions charnelles. Amère contradiction de l'espèce humaine. Aussi intelligente soit-elle, ils restaient tous incapable de lutter contre leur passion.

_Je dirais plutôt que vous avez besoin de vous éloigner de moi.

Kirk ferma les yeux, cherchant le courage de démentir encore une fois ce que Spock avait deviné.

_Ce n'est pas le cas, Spock. J'aime toujours être en votre compagnie. Je la préfère à toutes les autres.

Il avait été incapable de le regarder dans les yeux mais son ton restait sincère.

_Mais vous n'éprouvez plus aujourd'hui autant de plaisir qu'avant à être en ma compagnie. Vous fuyez mes contacts depuis deux jours, vous êtes laconique.

En temps normal, Kirk aurait été touché que le vulcain constate ses changements de comportement. Aujourd'hui, cela ne faisait que l'enfoncer encore plus dans son malaise.

_J'ai du attraper un mauvais virus, ne vous en faites pas.

Pitoyable excuse, il le savait. Mais il n'arrivait vraiment pas à trouver une explication plausible à son comportement qui ne soit pas la vérité.

_Votre métabolisme semble effectivement être touché. Votre pouls s'accélère très souvent à nos contacts, la température de votre corps augmente considérablement, vos -

_Très bien, M. le Scientifique ! Capitula Kirk. Bon, vous comprenez mon besoin de repartir alors.

_Je ne veux pas que nous partions, Jim.

Kirk posa enfin son regard sur le visage de Spock. Le ton très clairement triste de son compagnon et la lueur de déception qu'il put lire dans son regard lui fit oublier un instant ses propres élucubrations.

_Je comprends Spock... mais il faut que vous sachiez qu'il devient dur pour moi de... me contrôler, finit-il en grimaçant.

Il avait horreur d'avouer sa propre faiblesse. Il massa nerveusement ses doigts, ne sachant plus vraiment où se mettre pour éviter sa honte.

_Votre désir de copuler est fort, je peux le sentir.

Kirk laissa pendre la tête en avant.

_S'il vous plait ne dites pas ça comme ça...

_Quel autre terme voulez-vous utiliser ?

_Je ne sais pas, faire l'amour serait plus approprié, vous ne pensez pas ?

Kirk sentit à nouveau la frustration reprendre le dessus et la colère avec.

_Allons, Spock, nous sommes ensemble ! Je vous désire, j'ai envie de vous faire l'amour parce que je vous aime. Il ne s'agit pas d'assouvir de simples instincts basiques et sauvages... du moins pas seulement. Je veux pouvoir vous caresser, vous donnez du plaisir parce que je vois ça comme la prochaine étape logique de notre relation.

Il avait utilisé le mot magique. Il espérait qu'avec un raisonnement en partie rationnel, Spock comprendrait un peu mieux sa situation.

_Je suis d'accord avec vous, Jim.

Kirk ouvrit la bouche pour continuer son argumentation mais s'arrêta net lorsqu'il comprit ce que Spock venait de lui dire.

_Vous êtes d'accord ? Demanda-t-il plutôt incrédule.

_Oui.

Kirk s'accouda sur la table, les paumes levées vers le ciel.

_Pourquoi n'avoir rien dit alors ? Pourquoi me fuyez-vous dès que nous commençons à nous embrasser un peu trop farouchement ?

Ce fut au tour de Spock de baisser le regard. Kirk sentit confusément qu'il semblait avoir du mal à expliquer son comportement mais il ne le laisserait pas botter en touche cette fois-ci.

_Parce qu'il s'agit du seul contrôle que je possède encore.

_Comment ça ?

_Jim, vous ne comprenez pas.

_Alors expliquez-moi ! Je pense être le mieux placer pour vous écoutez, non ?

Spock déglutit. Qu'avait-il de si difficile à avouer ? Kirk baissa ses mains et les posa sur celles de Spock qui reposaient encore sur la table. Etrangement, ce fut Spock qui brisa leur contact cette fois-ci.

_J'éprouve le … besoin d'avoir des rapports intimes avec vous.

Kirk resta silencieux, se demandant comment il devait réagir à une explication qu'il trouvait tout à fait normale mais qui semblait signifier bien plus pour le vulcain.

_Les vulcains n'ont pas ce genre de besoin, Jim. Nous sommes au-dessus de ça. Je le suis. Enfin, je l'étais avant...

La fin de sa phrase mourut dans le silence et Kirk comprit maintenant le désarroi de son compagnon de faire mention de ses besoins.

_Ma condition humaine précédente a créé de nouveaux besoins en moi qui n'y étaient pas auparavant. Cela explique mon... intrusion dans vos quartiers la dernière fois.

_Et vous pensez que c'est mal ? Demanda Kirk, attentif aux moindres réactions du vulcain.

_La perte de contrôle est toujours une mauvaise chose chez les vulcains.

_Mais vous êtes aussi humain. Je pensais que votre expérience vous l'avez fait comprendre.

Spock posa son regard sur celui de Kirk, et il sentit toute la douleur des souvenirs transpercer dans ses yeux sombres.

_Je suis mort, Jim. La personnification de mes gênes vulcains est morte, devant mes yeux. Je me sens encore plus humain depuis mon réveil que lorsque j'étais encore enfant. Le contrôle de mes émotions s'est profondément affaibli.

Kirk le regarda avec peine. Il n'avait pas pris en considération cette partie là de l'histoire. Il comprenait maintenant pourquoi Spock le fuyait.

_Avec vous, il m'arrive bien trop souvent de perdre le contrôle. Et si je me laisse aller à mes... désirs, je vais perdre le contrôle de moi-même. Je ne peux pas vous mettre dans une telle position.

Kirk se retint de répliquer qu'il n'attendait personnellement que ça. Il devait juste le mettre en confiance. Il se leva alors de sa chaise et s'approcha de Spock.

_Vous me voyez comme un être tellement fragile. Je ne suis pourtant pas en porcelaine, Spock. Je sais très bien me défendre et gérer les choses si elles dérapent, le rassura-t-il en posant une main contre sa joue.

_Je suis plus fort que vous. Je vous blesserai.

Kirk s'approcha plus encore de Spock, laissant son pouce caresser doucement les fines courbes du menton vulcain.

_Qu'est-ce qui vous rend si certain de ça ?

Sa bouche effleura le coin des lèvres de Spock et il le sentit clairement frissonner à ce contact.

_Cela pourrait devenir brusque. Violent.

Kirk posa l'une de ses mains sur le torse du vulcain et la laisser glisser jusqu'à la naissance de ses cuisses. Soulevant d'une main experte le tissu qui recouvrait son ventre.

_Qui vous dit que je n'en ai pas envie ?

Spock retint sa respiration alors qu'il insinuait déjà sa langue entre ses lèvres, approfondissant ses caresses sans attendre. Il entendit Spock gémir contre ses lèvres et aperçut ses mains se crisper contre le dossier de sa chaise. Il agrippa l'une des hanches fines du vulcain et le força à se lever à son tour, collant son corps contre le sien.

_J'ai envie de vous, maintenant.

Spock resta immobile quelques secondes, le regard encore hésitant. Kirk glissa une main sur sa hanche et l'attira brusquement contre lui, laissant le vulcain prendre conscience de son désir déjà vif qui trônait ouvertement entre ses jambes. Il aperçut avec délectation la fièvre voiler le regard de Spock avant qu'il ne ferme les yeux et s'abandonne enfin à lui. Un violent tremblement parcourut le dos du vulcain et il crut un instant que l'émotion était trop forte. Mais lorsque Spock ouvrit à nouveau les yeux, il eut du mal à le reconnaître. Son regard était sombre, brillant, comme s'il n'était plus vraiment là. Il sentit les mains du vulcain l'agripper avec force et le tirer à lui. Kirk étouffa un cri de surprise alors que Spock le tirait déjà à l'intérieur de la maison, sans aucun ménagement.

Kirk s'agrippa au vulcain, son propre désir quadruplé par la passion qui se dégageait soudain des gestes de son compagnon. Il agrippa sa nuque avec l'une de ses mains tandis que Spock capturait déjà sauvagement ses lèvres. Il ne put empêcher un grognement rauque de s'échapper de sa gorge lorsqu'il sentit l'entrejambe du vulcain cogner durement contre sa cuisse. Bon dieu, ils étaient si dur l'un et l'autre.

Spock glissa des doigts puissants sous son tee-shirt et les remonta tout au long de son dos, faisant arquer son corps contre le sien. Il sentit le tissu filer avec ses mains et il se retrouva très vite torse nu, son corps pointant ostensiblement contre la silhouette élancée du vulcain. Spock parcourait déjà l'ensemble de sa poitrine de ses mains assoiffées, tandis que sa bouche dévorait encore une fois sa nuque. Kirk voulut à son tour le déshabiller mais Spock refusait de s'écarter une seconde de lui, couvrant encore et encore son corps de caresses et de baisers. Un léger cri de surprise s'échappa de sa gorge lorsqu'il sentit le vulcain mordre brusquement sa jugulaire.

Le son sembla animer le vulcain plus encore et ses doigts s'enfoncèrent un peu plus dans la chair de ses hanches. Kirk sentait des vagues de plaisirs de plus en plus fortes le submerger et il se força à ne pas jouir sur l'instant. Il n'avait encore jamais connu Spock ainsi et son corps semblait tout aussi perdu que lui face à une telle montée de désir. Après une semaine totale d'abstinence, le vulcain ne pourrait pas lui demander d'attendre trop longtemps.

Comme si Spock semblait entendre ses pensées, il s'écarta de lui, se débarrassa de son haut sur le champ. Kirk le regarda faire avec fascination et ne put s'empêcher de sourire sauvagement lorsque le regard de Spock se posa de nouveau sur lui et que son corps entier trembla d'excitation. Il le vit s'approcher rapidement de lui et emprisonner encore une fois ses lèvres avec les siennes. La force de son étreinte les fit reculer de plusieurs pas et ils rencontrèrent inévitablement le rebord d'un meuble. Leur corps basculèrent en arrière et Kirk gémit de surprise contre les lèvres du vulcains. Heureusement pour lui, Spock semblait avoir calculé son coup et il se retrouvèrent tous les deux allongés sur le canapé du salon. Le choc fut amorti par les coussins mais le corps de Spock s'affaissant contre son torse fit doucement crier Kirk de douleur. Mais au lieu de réfréner la passion du vulcain, le son étouffé sembla l'animer plus encore.

Kirk sentit son propre désir s'accroitre à un niveau qu'il savait proche de la jouissance. Ses mains glissèrent entre leur corps, obligeant le vulcain à surélever ses hanches pour lui permettre de s'attaquer à son pantalon. Il défit le bouton qui retenait encore le membre gorgé de vie du vulcain et sentit avec frustration son propre sexe cogner contre le tissu étroit qui l'emprisonnait encore. Son calvaire fut de courte durée puisque Spock en fit de même avec son propre pantalon jusqu'à le faire glisser le long de ses cuisses, libérant ainsi son entrejambe rougit par le plaisir.

Spock se releva sur ses coudes, soudain figé par la vision qui s'offrait à lui. Kirk prit le temps de l'observer entre deux spasmes de plaisir. Ses yeux semblaient avoir repris leur teinte lucide. Il devait sûrement se demander qu'elle pouvait être la marche à suivre. Malgré sa fièvre de désir, ils restaient deux hommes se faisant totalement l'amour pour la première fois. Spock leva alors une main hésitante et enroula ses doigts autour du membre dressé de Kirk, lui arrachant par là un long soupir de plaisir. L'écho de son propre désir sembla lui faire encore une fois oublier la logique et Kirk aperçut une dernière fois la lucidité de son compagnon disparaître alors qu'il s'attaquait farouchement à son entrejambe.

Kirk agrippa violemment le canapé, les vagues de plaisir menaçant son corps de chavirer par dessus le canapé. Son membre pulsait violemment au fond de la bouche de Spock alors que le vulcain semblait le gouter et l'aspirer en même temps au plus profond de son être.

_Spock... soupira-t-il alors qu'il sentait la jouissance arriver.

Le vulcain continua les va et vient de sa langue et de ses lèvres autour de son sexe alors que ses mains agrippaient fortement ses hanches pour approfondir plus encore leur contact.

_Spock !

Kirk se tendit, posant brusquement une main sur l'épaule de Spock pour lui faire lâcher prise. Il ne voulait pas jouir comme ça. Il voulait sentir le vulcain contre lui, il voulait le sentir se fondre en lui.

Spock sembla comprendre sa demande muette et il glissa le long de son corps, remontant jusqu'à son visage pour capturer à nouveau ses lèvres. Kirk sentit l'entrejambe du vulcain se glisser le long de ses fesses et un violent frisson lui remonta l'échine. Un simple effleurement et il en voulait déjà plus. Il tendit le bras, à la recherche de la petite commode qui devait normalement se trouvait sur le côté du canapé s'ils ne l'avaient pas renversée dans leur élan. Il sentit le petit tube glisser sous ses doigts et l'attrapa fermement.

Il se rappela brièvement à quel point il s'était sentit ridicule en l'achetant, une image bourrée de préjugés s'incrustant dans sa mémoire. Puis il s'était rappelé pour qui il achetait ça et les ouïe-dires avaient complètement disparu. Il n'avait pas acheté ça pour lui. Il ne s'était pas préparé à cette éventualité. Mais dans l'état actuelle des choses, il ne pouvait pas espérer que cela se passe autrement. Et, étrangement, cela ne le dérangeait pas. Son corps entier réclamait le vulcain d'une manière ou d'une autre, cela importait peu au final.

Il ouvrit le tube à l'aide de son pouce et le pressa fermement pour en faire couler la sève. Il laissa ses doigts s'immerger de la substance et agrippa la main de Spock. Il entrelaça leur doigts, humidifiant chaque parcelle de peau de leur deux mains. Spock le laissa faire, bien trop enivré par le plaisir pour demander des explications. Kirk guida alors la main du vulcain contre ses fesses, lui faisant intimement comprendre qu'il devait le préparer pour la suite. Spock lui jeta un regard voilé de plaisir et il lui répondit par un léger signe de tête affirmatif.

Sans attendre une seule seconde, Spock insinua l'un de ses doigts dans son intimité étroite. Il sentit ses muscles se contracter par réflexes et le toucher fut d'abord désagréable. De son autre main mouillée, Kirk empoigna alors l'entrejambe de Spock, s'occupant à lui donner du plaisir en même temps qu'il l'humidifiait à son tour. Le corps de Spock se crispa sur le sien alors que son doigts qui siégeait à l'intérieur de lui se tendit, touchant alors la zone hypersensible de sa prostate.

L'effet fut instantané et Kirk se courba violemment sur le canapé en un pur gémissement de plaisir. Il entendit Spock gémir à son tour lorsque ses doigts se crispèrent violemment sur son entrejambe. Il lui jeta un dernier regard, le suppliant silencieusement de venir en lui avant que l'extase ne l'emporte. Spock le fixa une demi-seconde avant de l'embrasser sauvagement, ses mains agrippant maintenant ses fesses. Il les massa quelques secondes, rendant son intimité plus souple afin de le recevoir. Kirk tressaillit en sentant l'extrémité du sexe de Spock appuyer contre son étroite intimité. Il força ses muscles à se relâcher alors que le vulcain le pénétrait maintenant avec vigueur. Il sentit le corps étranger se glisser à l'intérieur de lui et ses jambes s'entre-croisèrent violemment autour de la taille de Spock.

Un grognement profondément grave s'échappa de la gorge du vulcain alors qu'il sentait son propre corps se refermer sur cet organe au fond de lui. Les mains de Spock relâchèrent ses fesses et vinrent agripper ses hanches. Kirk serra des dents, se préparant aux prochains mouvements. Spock commença à se retirer doucement de l'antre chaude et sombre qui le retenait prisonnier mais s'y enfonça de nouveau sans plus tarder. Kirk couina et enfonça ses doigts plus profondément encore dans le dos du vulcain. Spock l'empoigna plus fort encore et entama un autre profond va et vient. La seconde fois fut meilleure que la première, la troisième plus excitante que la seconde et ainsi de suite.

Kirk sentit ses muscles se relâcher complètement, s'adaptant maintenant aisément au sexe de Spock qui le pénétrait avec force et souplesse. Lorsque le vulcain empoigna son entrejambe qui cognait entre leur deux corps, un râle de plaisir s'échappa de sa gorge. Plus vite. Comme à son habitude, Spock répondit à ses désirs silencieux et accéléra le mouvement de ses hanches. Son corps était fin et semblait fragile mais il le pénétrait avec toujours plus de force et d'envie.

Kirk s'agrippa violemment au vulcain lorsqu'un spasme plus puissant que les autres lui secoua l'échine.

_Je vais... gémit-il d'une voix rauque contre l'oreille du vulcain.

Il sentit alors Spock donner de violents coups de reins, soulevant presque totalement son corps du canapé pendant que sa main frottait vigoureusement son entrejambe. Il sentit l'extase déferlait en lui et tandis qu'il commençait à se libérer entre les doigts du vulcain, une profonde chaleur caractéristique s'insinua en lui en même temps. Il sentit le vulcain convulser contre son corps alors que le sien s'arquait déjà dans un cri de pure jouissance. Leur râles se mêlèrent l'un à l'autre au point de ne plus en discerner l'origine.

Quelques secondes plus tard, leur corps retombaient fermement sur le canapé, encore tremblant et humides de transpiration. Le souffle erratique de Spock cognait contre sa poitrine alors que sa main se glissait déjà dans la chevelure sombre et décoiffée qui siégeait sous son nez. Spock sentait terriblement bon. Ce qu'il venait de ressentir ne trouvait pas son pareil. Malgré la multitude des expériences qu'il avait pu accumuler durant son existence, pas une seule n'avait l'intensité de celle qu'il venait de partager avec Spock. La seule sensation de tenir le vulcain nu contre lui après avoir fait l'amour comme ils venaient de la faire suffisait à sa félicité.

Il enroula l'un de ses bras autour de la taille de Spock, le serrant tendrement contre lui. Il sentit le vulcain se blottir contre les muscles puissants de sa poitrine, inversant tout à coup les rôles de leur échange. Kirk souriait, bêtement très probablement. Mais il n'avait jamais été autant heureux qu'à cet instant. Il jeta un regard par dessus la tête de Spock, admirant le paysage qui s'étendait à perte de vue derrière les fenêtres et la porte de sortie restée grande ouverte. Heureusement pour eux, le voisinage le plus proche se situer à plusieurs dizaines de kilomètres.

_Jim...

Le murmure de Spock était à peine audible et lui aurait échappé s'ils n'avaient pas été dans le silence le plus complet.

_Restons encore ici, s'il te plait.

Un large sourire étira les lèvres de Kirk. Il ne savait pas ce qui le ravissait le plus : la demande de son compagnon, ou la manière dont il l'avait formulé.

_Bien sûr, tout ce que tu veux...

Il déposa un tendre baiser sur le front du vulcain, laissant ses mains parcourir doucement l'ensemble de son dos. Il ne fallut que quelques seconde à Spock pour s'endormir dans ses bras, apaisé semble-t-il. Kirk en profita pour l'observer attentivement, s'émerveillant toujours plus de ce corps si fort et attirant qui reposait dans ses bras. Il s'imprégna de l'atmosphère légère et silencieuse de la ferme, laissant le vent s'engouffrer doucement par la portière.

Il sentit le corps de Spock frissonner légèrement dans son sommeil. Il voulut le recouvrir de ses bras mais s'aperçut bien vite qu'il avait froid lui aussi. Il se mouva alors très légèrement sur le côté, prenant plusieurs minutes pour s'extirper du canapé sans réveiller le vulcain. Il alla ensuite chercher une couverture et recouvrit Spock avec, le protégeant comme il pouvait du froid et de sa nudité. Il savait que le vulcain éprouverait une gène profonde à se réveiller nu sur le canapé sans rien d'autre sur lui.

Il resta debout quelques secondes à l'observer avant d'aller se nettoyer dans la salle de bain et enfiler un pantalon. Il se servit un grand verre d'eau, assoiffé par le moment intense qu'il venait de partager avec Spock. Toute la frustration, tous les doutes s'étaient envolés. Il rejoignit la terrasse torse nu, son verre d'eau à la main.

Il s'accouda sur la rambarde et observa longuement les plaines nues qui s'étendaient autour de lui. Il n'y avait pas un bruit, pas un signe de vie dans les environs. Juste le silence de la nature et le vent s'engouffrant doucement dans les arbres et à travers les plantes. Il porta le verre d'eau à ses lèvres et les laissa s'humecter quelques secondes.

Il balaya le paysage du regard, et son attention se porta sur la table à sa droite. Ils n'avaient pas eu le temps de finir leur partie. Cela importait peu à Kirk, qui souriait encore aux souvenirs de leur passion enflammée.

Il s'approcha de la table. Observa le jeu quelques minutes, en silence.

Sa main s'approcha doucement de l'échiquier et s'empara de l'un de ses pions. Il l'étudia quelques secondes, son sourire s'agrandissant au fil du temps.

Il déposa enfin son pion dans le camp adverse.

_Echec et mat, Spock.

FIN


Et voilà, c'est une page qui se tourne... Je vous avoue que c'est avec tristesse que je vous poste la fin de cette histoire qui aura compter en tout et pour tout une quarantaine de chapitre. J'avais fini par m'attacher à ces personnages que j'ai suivi suivit durant une bonne partie de leur relation :) Il n'y aura pas de suite ou de OS à la suite, je pense qu'il est vraiment temps de laisser nos deux tourtereaux continuer leur vie à leur manière. Je les quitte avec regret mais j'espère que vous avez apprécié cette fin. J'ai prit beaucoup de plaisir à l'écrire et j'ai maintenant du mal à laisser tout ça derrière moi...

Je remercie énormément les fidèles reviewers qui m'ont suivi depuis le départ. J'espère que cette fin est à la hauteur de vos attentes. Après tout, vous êtes ceux qui m'ont donné le courage et la motivation de continuer cette histoire :) Merci à Kokoroyume, Lune, Real or Not, Shina, Chi du ciel et tous les autres. Je vous quitte ici en espérant vous retrouvez très vite sur French K/S pour de nouvelles aventures :) Pour ceux qui en veulent d'autres, sachez que de nouvelles traductions sont postées sur le forum de Franch K/S et qu'une autre petite surprise de ma part viendra dans la semaine ;)

Je vous embrasse tous.

Live Long and Prosper.