Titre : Le Secret de ma mère
Auteur
: Alohomora
Avertissements
: PG.
Spoilers
: Les quatre premiers tomes
Résumé
général : Cinquième année à Poudlard, école de magie et de sorcellerie. Alors qu'en arrière fond la situation politique s'envenime, Draco Malfoy ne pense qu'à éclaircir le secret que sa mère cache. Il est prêt à tout pour le découvrir, même à s'intéresser à Harry Potter, la personne qu'il déteste le plus au monde.
Résumé
du chapitre précédent : Draco décide de s'adresser au demi-frère de son père : Scylla Tantale pour que ce dernier lui explique le secret de sa mère.
Disclaimer
: Eh bien, comme le monde entier le sait, Draco et tout son univers ne m'appartiennent pas (et je le regrette bien). Je ne fais que les emprunter à la dame anglaise : JKR. Je tiens à préciser que je ne suis absolument pas rémunérée.
Note
: S'il y a une chose dont j'ai toujours été persuadée, c'est que je n'aimais pas le personnage de Pansy Parkinson. Je l'imaginais stupide, mesquine et laide. Bref, rien pour plaire et je me demandais pourquoi Draco n'avait rien trouvé de mieux à inviter pour le bal. Mais, un jour, je suis tombée sur un fanart et j'ai décidé de revoir (temporairement) mon jugement pour l'intégrer à cette histoire.


Chapitre 12 : Prométhée

-o-

La tête dans la main, le front contre la vitre et les yeux au loin, plus rien n'existe. Le paysage file. Avalé par les miles, il n'a pas le temps de s'imprimer sur ma rétine, de s'installer dans ma mémoire. Il n'est qu'un étirement infini de gris et de verts.

Les vacances sont finies, il est temps de regagner Poudlard et de reprendre nos habitudes estudiantines. Les habitudes… Peut-on encore tranquillement se glisser dans son quotidien quand… Quand quoi, au fait ? Quand tout bascule ? Quand la vérité éclate ? Quand on se rend compte qu'on a vécu une mascarade ? Quand on apprend que l'on est une bombe à retardement, une arme pour détruire son père, une blessure constante dans le flanc de sa mère, un sujet d'étude pour son oncle ?

Le pouvoir de la vérité… Il faut savoir le contenir, il faut savoir l'assumer, ou sinon il peut vous détruire. C'est ce qu'avait dit l'autre vieux fou. Le pouvoir de la vérité… une pléthore d'ennuis et de maux de tête carabinés, oui ! Si jamais on vous propose de vous révéler toute la vérité, rien que la vérité, croyez-en mon expérience, prenez vos jambes à votre cou, détalez, fuyez et débrouillez-vous pour ne plus jamais croiser cet oiseau de mauvais augure bavard. Aucune vérité n'est bonne à dire. Nous savons très bien vivre dans le mensonge, n'y changez rien. Depuis le temps que nous y évoluons, nous nous y sommes habitués, adaptés. Vouloir passer sous le règne de la Grande et Majestueuse Vérité ne serait qu'un suicide collectif. Un sabordage. La vérité, je l'emm…

Les arbres, les collines et la terre se fondent les uns dans les autres et je ne distingue plus rien. Mais je ne peux m'évader dans cette abstraction de Nature : un bruit constant me visse les pieds dans la réalité. Crabbe et Goyle, comme deux vieilles sorcières séniles, parlent avec volubilité – que dis-je ? – pérorent, jacassent, bref, font du bruit. C'est à se demander s'il est possible de les faire taire. Peut-être à coup de gourdin ? Non, j'ai encore besoin d'eux… Après tout, me sont-ils vraiment nécessaires ? Leur babillage incessant me vrille la cervelle. Si je me concentre, je parviendrai – peut-être – à ignorer toutes leurs futilités et éviter ainsi de céder à quelques pulsions violentes… Les voilà qui se lancent maintenant dans des blagues salaces ! Là, je craque ! Je tourne la tête vers eux, un air furieux bien affiché sur le visage, pour que même ces demeurés comprennent que je veux qu'ils se la bouclent, mais… Aïe ! Mon cou. A rester des heures, immobile, le cou tordu dans un courant d'air, j'y ai gagné un torticolis de tous les diables.

« Elle est bien bonne ? Hein Drac' ? » pouffe Goyle, alors qu'il avale une énième Chocogrenouille, ce qui m'offre l'occasion d'avoir une vue imprenable sur sa cavité buccale… Je n'ai qu'une chose à dire : Beurk ! Je suis dégoûté à vie des Chocogrenouilles, déjà que je n'en étais pas particulièrement friand. OK ! Je préfère fuir ce compartiment avant que je n'en attrape un et ne m'en serve pour taper sur l'autre.

« Tu t'en vas Drac' ? » s'exclame Crabbe avec le soupçon de surprise dont sa voix est capable.

Oh que oui !

« Ben qu'est ce que t'as Draco ? » demande Goyle, en se grattant la tête. A cet instant, je n'ai aucune peine à croire que les singes et les humains ont une branche commune.

« Ça ne va pas ? » semble faiblement s'inquiéter Crabbe mais la porte qui claque est ma seule réponse.

Alors que le train est bien moins plein qu'à l'accoutumée, je n'arrive pas à trouver un compartiment vide. Peu d'élèves sont retournés chez eux pendant les vacances. Normal, ils n'ont pas de secret de famille à découvrir, eux ! Pas de vieux souvenirs en putréfaction à retourner. Ils ont juste à se soucier de ne pas croiser la route de Mangemorts… De quoi se plaignent-ils au juste ?

C'est énervant : ils ne sont jamais à plus de deux ou trois par compartiment. Quelle perte de place ! Tiens, dans celui là, il n'y a qu'un pauvre… type, tout seul, plongé dans son bouquin tellement lourd pour lui qu'il a du mal à le soutenir. Un Serdaigle frustré, probablement.

Ouverture de la porte très théâtrale, un regard bien choisi, un mouvement de tête, à peine esquissé pour ne pas avoir mal mais suffisamment marqué pour que le message passe. Le voilà qui détalle la queue entre les jambes et je prends place.

Mais le pire, c'est que je ne m'en réjouis même pas. Mon ego, si prompt à se glorifier, semble être mis en pause. Habituellement, ça m'aurait bien fait rire : encore une preuve éclatante de mon ascendance sur les autres. Mais aujourd'hui…

J'étends les jambes sur la banquette d'en face et bascule la tête en arrière. Elle est tellement lourde que je n'arrive plus à la tenir. J'ai la nuque douloureuse. Chaque mouvement est source de souffrance, alors je penserai à mon manque d'arrogance un autre jour. Et je ferme les yeux, bercé par les mouvements du train.

A travers le tissu de ma poche, je sens un objet aux coins aigus qui m'égratignent la peau. L'album photos de Potter miniaturiser. Agacé par la douleur, piqué par la curiosité, ennuyé de ne rien avoir à faire, je le tire de ma poche. Mais au lieu de le lever à hauteur de regard (je suis incapable de baisser la tête), je le pose sur la banquette, à côté de moi. D'un coup de baguette magique, il reprend sa taille originelle et d'un claquement de doigts, les pages se mettent à tourner, lentement, dans un léger bruit de froissement. Lassé de les avoir contemplées, je laisse les photos défiler sans y jeter un regard. Mes pensées sont ailleurs, dans mes propres souvenirs.

Tout a commencé par un regard qui ressemblait tant à un autre. Un regard vide et froid. Un regard qui s'attend à tout voir et qui ne se formalisera plus de rien. Le regard de ma mère et le regard de Potter.

Même si cette similitude me heurte, même si je préférais m'arracher moi-même la langue plutôt que de la formuler à haute voix, il est évidemment qu'elle existe.

Une similitude.

Narcissa Malfoy et Harry Potter…

Qui l'eut cru ?

Qui n'aurait pas ri ? Ri aux éclats ? A en avoir mal au ventre ? Aux zygomatiques ? A la tête ? A en être malade ?

Pourtant… Si on dénoue les fils des histoires…

Des fils qui conduisent à des émotions, des sentiments que je ne connaîtrai jamais.

Ils ont appris à dissimuler leur désespérance derrière l'indifférence, ils ont étouffé des sanglots dans des oreillers.

Alors qu'ils avaient envie de crier leur rage, leur détresse, crier à s'en casser la voix, ils ne pouvaient que garder un ton mesuré.

Alors qu'ils auraient voulu céder à la violence, taper contre les murs, briser des vases, gifler, griffer, mordre, ils ne pouvaient que rester debout, le regard bas et les poings serrés, tellement serrés que c'était à eux-mêmes qu'ils faisaient mal, que c'était leur propre sang qu'ils versaient. Un peu de leur sang pour racheter celui qui avait coulé par leur faute, pour eux, à cause d'eux.

Ils doivent vivre avec l'idée que des êtres qui leur étaient chers, qui étaient innocents ont été sacrifiés, assassinés.

Ils doivent vivre avec l'idée qu'ils auraient pu avoir une meilleure vie.

Ils doivent vivre avec l'idée qu'à la place de ce bonheur, c'est en enfer qu'ils sont, contraints de résider sous le toit de gens qu'ils méprisent, qu'ils haïssent même. Des gens qui nient ce qu'ils sont, qui leur interdit d'exercer la magie, traumatisant leurs corps.

Pour seul réconfort sadique, ils se réfugient dans des chimères utopiques où ils redessinent la réalité, imaginant un monde plein de "si".

Non, vraiment rien d'étonnant si leurs regards…

J'entends la porte s'ouvrir et je sors de mes pensées.

« Alors Dray, besoin de solitude ? »

Parkinson.

Pas la peine de tourner la tête pour savoir quelle attitude elle affiche. Rien qu'au son de sa voix, je peux le deviner.

Aguicheuse comme toujours : un déhanché équilibré, calibré, une jambe légèrement pliée, la poitrine en avant, un sourire malin et des yeux mi-clos. Elle se mordille probablement la lèvre inférieure et joue avec une mèche de cheveux.

Elle avance sans bruit, elle contrôle somptueusement sa démarche. Elle aime le contrôle, plus que toute autre chose. Et, avec une assurance superbe, elle se présente devant moi. Elle veut que je la regarde, que je la détaille, que d'un coup d'œil (et même plus) je la déshabille. Elle s'est amusée à mélanger des vêtements moldus et sorciers. De la provocation pure et simple.

Pansy Parkinson tout entièrement.

Soupir. Qu'est ce qu'elle me veut encore cette sangsue ?

« Toujours le mot pour faire plaisir. »

Elle se laisse tomber sur la banquette à côté de moi, un peu trop près. Je sens son parfum. Un mélange acide, piquant. Et contre mon bras, les courbes de son corps, sa chaleur.

Elle s'empare de l'album photos qui continue inlassablement de tourner ses pages, revenant toujours au début. Sans soin, elle le feuillette, brisant le sort du même coup.

« Qu'est ce que c'est que ça ? » Je ne la regarde pas, je ne lui réponds pas et elle n'y prête même pas attention. « On dirait Potter… en plus vieux et moins constipé. »

Normal, c'est Potter… un autre.

« Pas mal. Mais je préfère celui-là. » De son doigt peinturluré, elle désigne un visage réjoui.

Black.

« Oui, bien plus… miam. » Ses yeux brillent de gourmandise et un sourire vorace étire ses lèvres rouges.

« Oh mais dis donc ! Ce ne serait pas Lupin ? »

Et un point pour la demoiselle !

« Hello mon p'tit loup ! Comme on se retrouve ! » dit-elle exagérément, comme si elle s'adressait à un gamin. « On comprend mieux pourquoi Potter a eu une aussi bonne note à son examen et, surtout, comment il a appris à un réaliser un Patronus. »

Un cerf. Je m'en souviens très bien, je me le suis pris en pleine tête. Un des moments les plus humiliants de toute ma vie. Et à qui je le dois encore ? Potter !

Qu'est ce que je peux le détester ce Potter !

« J'aimerais bien savoir pourquoi cet animal ?… » Elle fronce les sourcils, hausse les épaules, puis se laisse tomber en arrière et ses cheveux noirs s'étalent sur la banquette. « Boh ! Sans doute un truc sentimental à faire pleurer la sorcière moyenne. »

Silence dans le compartiment. Je regarde le paysage se transformer et elle tourne les pages de l'Histoire des Potter.

« Alors c'est lui le traître ? »

Faiblement, je tourne la tête vers elle. Pas trop, pour ne pas avoir mal ; assez, pour voir de qui elle parle.

Elle est penchée sur le visage rebondi de Pettigrow.

Je la regarde. Elle savait…

« Bien sûr que je sais. Pas toi ? »

Elle est amusée. Je le sais au ton de sa voix, à ses yeux qui se plissent, à sa lèvre inférieure qu'elle mordille.

« Il semblerait que tu es tenu à l'écart de bien des choses. »

Ses yeux noirs s'illuminent.

Je me maîtrise autant que je peux pour gommer de ma physionomie toutes traces d'énervement. C'est peine perdue. Elle sait voir les muscles de mes mâchoires qui se contractent, le mouvement de tête que je fais, l'éclair qui passe dans mes yeux. Elle se penche sur moi et passe ses bras autour de mon cou.

« Si tu veux, je peux te raconter. »

Je ne réponds pas.

« Je peux tout te rapporter, même comment Il n'a pas réussi à mettre Potter à genoux ? » me susurre-t-elle.

Quoi ?

Lentement, je tourne la tête vers elle et la regarde droit dans les yeux. Une lueur s'est allumée dans ses prunelles.

Pansy Parkinson, personne ne peut imaginer ce qu'elle est, la femme qu'elle deviendra. Toute en courbes et en sensualité. Une de ces femmes qui rendent fou, qui exigent d'un sourire et remercient d'un coup de poignard en plein cœur. Une de ces femmes pour lesquelles on se perd, on se damne. Rien ne la touche, rien ne l'atteint.

Son cœur ? Vous aurez beau chercher, vous n'en entendrez pas le moindre battement.

Une conscience ? Pas la moindre trace.

Ses yeux noirs ont un perpétuel éclat qu'il vaut mieux ne pas chercher à comprendre. Ses lèvres ont un sourire qui ne s'efface jamais. Sa voix possède toute une gamme de sons dont elle se sert avec une habileté presque effrayante. Mais son visage est d'une impavidité inhumaine.

Dans le cou, bien cachée sous ses cheveux noirs, dans les plis d'un foulard ou dans le col d'un chemisier, une cicatrice. La morsure d'un vampire. Un baiser d'une telle intensité que plus jamais aucun être humain ne pourra la porter aux nues. Ses pieds sont à jamais cloués au sol. Un procédé des plus cruels, pour la rendre encore plus froide qu'il n'est imaginable, pour la rendre insatiable de tous les plaisirs, pour la rendre plus dangereuse que le diable.

Elle mange goulûment son chocolat tout en tournant avec amusement les pages de l'album photos. Elle raffole du chocolat.

Quel est le pire acte qu'elle pourrait commettre ? Quelles sont pour elle les limites de l'ignoble, de l'ignominie ? A quel moment dans son esprit va-t-il y avoir un déclic qui lui signifiera qu'elle s'apprête à franchir le point de non-retour ?

Elle éclate de rire et sa tête bascule en arrière. « Le pire que je pourrais faire ? Tu es mignon Dray et bien innocent… »

Froncement de sourcils.

Elle essaie de devenir plus sérieuse. Elle affecte de prendre quelques secondes pour réfléchir, mais elle n'en a nullement besoin : elle connaît déjà la réponse.

« Me trahir moi-même. »

Il y a tant de légèreté et de futilité dans sa voix, comme s'il ne s'agissait rien de plus que d'énoncer sa couleur préférée.

Se trahir elle-même est pour elle les limites de l'acceptable… Cela signifie-t-il que trahir sa famille est envisageable ? qu'elle ne voit aucun inconvénient à vendre ou tromper ceux de son propre sang, de son nom ?

Elle tourne ses deux prunelles noires vers moi et un sourire étire ses lèvres écarlates. « Dans ma famille, se trahir les uns les autres est une règle de conduite. Si je ne suis pas cette tradition, mes parents seront très déçus. »

Une famille qui revendique la trahison ? Une famille où l'individu prévaut sur le nom ?

« Ne fais pas cette tête, mon p'tit dragon », sourit-elle en m'attrapant la joue entre son pouce et son index.

D'un geste de la main, je la repousse, mais elle ne s'en formalise pas. Jamais.

« La loyauté est une notion astreignante et asservissante. Elle empêche celui qui la suit de se développer pleinement, d'accroître son pouvoir, de mesurer ce dont il est capable. »

Comment… ?

Comment peut-elle un jour envisager de rentrer dans Ses rangs ? Réalise-t-elle ce qu'elle est en train de me dire ? Ignore-t-elle qu'Il sonde le cœur de chacun de ses partisans quand Il leur donne Sa marque ?

Elle sourit légèrement, ses yeux brillent d'amusement. Elle me regarde comme si je n'étais qu'un petit enfant qui observe ce qui se déroule devant lui avec un regard déformé par son inexpérience.

« Tant qu'Il suivra la ligne de conduite qu'Il a adoptée, je le suivrai n'importe où… »

Il en demande bien plus : Il veut tout. Notre esprit. Notre corps. Notre âme.

C'est la mort et ses mille souffrances préalables qu'elle risque.

« Et alors ? Je viens de te dire que la seule ignominie à mes yeux est de se trahir soi-même. Pour le moment, ce qu'Il entreprend correspond à mes idéaux. Mais, s'Il y renonce et rebrousse chemin, alors je cesserai de Le suivre dans cette voie, quitte à encourir la mort. »

Il y a de la logique dans ses paroles et aucune surprise dans mon regard.

Même si j'ignorais son mode de penser, Pansy Parkinson a cessé de m'étonner le jour où, d'un sort, elle a dépecé en riant son propre chien.

Elle deviendra une sorcière redoutable. Quels que soient les ordres qu'on lui donnera, elle les exécutera brillamment, cruellement, impitoyablement, consciencieusement.

Du pouce, elle trace le contour de ses lèvres. « Dis-moi Dray, pourquoi poses-tu toutes ces questions ? »

Avec souplesse, elle passe sa jambe par-dessus mes genoux et s'assied sur mes cuisses, face à moi. Je ne bronche pas, les yeux bien dans les siens. Elle approche ses lèvres de mon oreille. Avant d'entendre ses mots, je sens son souffle chaud sur ma peau, mais… Aucun frisson ne me remonte la colonne vertébrale, aucun spasme dans le ventre, aucune sécheresse dans la bouche. Normal.

C'est Pansy Parkinson. Je la connais bien trop – ses tours et ses artifices – pour qu'elle puisse affecter mon corps.

« Hésiterais-tu à te faire marquer comme du bétail modlu ? »

Elle se penche vers mon autre oreille. « Refuserais-tu que ta chair subisse les tourments de la marque et de la possession ? »

La marque… Brûlante et déchirante.

.

Il fera nuit.

Nuit noire.

Un grand feu illuminera de rouge la clairière.

Un très grand feu, tellement grand qu'il me semblera que les flammèches montent jusqu'aux cieux immobiles.

Nous serons tous là.

Nous, les jeunes aspirants, impatients et apeurés.

Apeurés à tel point que nous désirerons que nos pères et nos mères nous rassurent, nous chuchotent que tout ira bien, qu'il n'y aura rien à redouter.

Mais ce soir, nos parents seront nos bourreaux.

Alors, ce sera à celui qui aura l'air le moins effrayé, le plus enthousiaste, le plus serein.

Nous guetterons, impitoyables, celui qui laissera entrevoir des signes de faiblesse.

Nous étudierons le voisin, observerons le moindre de ses tics, tout en masquant les nôtres.

Au milieu de tous, je n'afficherai rien d'autre qu'un calme tranquille, certain que je ne serai pas celui qui sera livré en pâture à la folie de la foule.

Ils me regarderont du coin de l'œil, admiratifs et envieux et j'affecterai de les ignorer, tous aussi insignifiants qu'ils seront.

Et nous entrerons dans le cercle formé par les adultes.

Ils seront masqués et nous à visage découvert, offerts à leurs regards.

Des mains invisibles frapperont de plus en plus rapidement sur les peaux tendues des tambours et nos cœurs se calqueront sur le nouveau rythme, le sang battra à nos tempes.

Au centre, Il sera là.

Ses yeux rouges comme le sang brilleront telles des braises.

Mon cœur s'arrêtera de battre, figé par la peur et mon expression paisible se muera en une grimace d'horreur.

Mais à cet instant, aucun des autres ne le remarquera, ils seront tous bien trop occupés à contempler ce regard de démon.

Pour accentuer le sentiment de danger, d'inévitabilité, de gravité et d'importance du moment, les adultes se livreront à toutes sortes d'actes.

Des actes qui, à nos yeux pétrifiés, paraîtront sanglants, barbares, incompréhensibles, sortis d'une autre réalité.

Nos esprits s'éloigneront de la réalité, tellement incapables de faire le lien entre ces adultes pris de frénésie et nos parents si secs et froids.

Et puis, les uns après les autres nous nous approcherons de Lui.

Je serai le premier, fier et insolent.

Mais quand je serai devant Lui, je ne songerai qu'au moment où je serai déjà très loin de Lui.

Sans ménagement, il saisira mon bras et, de Sa main froide, remontera ma manche.

Avec un sourire qui ne sera qu'une fente dans Son abject visage, de Son ongle acéré, Il tracera un chemin imaginaire sur ma peau, partant du poignet pour remonter jusqu'à la saignée du coude.

Ce contact me fera dresser le poil et m'emplira d'effroi, mais je tâcherai de ne rien laisser paraître, bien trop conscient de tous ces yeux braqués sur moi.

« As-tu quelque chose à dire Draco Lucius Malfoy ? » me demandera-t-Il de Sa voix inhumaine que je ne pourrai plus jamais entendre sans sentir mes entrailles s'entortiller.

« Non », répondrai-je en espérant ne pas être aussi enroué que je l'aurai perçu.

Il lèvera Sa baguette dont l'extrémité sera rougeoyante.

D'une voix d'outre-tombe, Il prononcera un mot que je ne comprendrai pas, mais avec horreur je verrai la pointe de Sa baguette s'enflammer.

Et impitoyablement, presque gaiement, Il l'apposera sur mon bras.

J'aurai tellement mal que dans un cri je voudrai expulser toute ma douleur.

Un hurlement naîtra du fin fond de mes entrailles que j'étoufferai dans ma gorge.

Je mordrai avec férocité l'intérieur de mes joues pour me forcer à ne pas ouvrir la bouche.

Et lentement, avec soin et force, Il dessinera Sa marque.

Et alors que le feu dévoreur se répandra dans mon corps, je ne bougerai pas, bien plus paralysé par la douleur que conscient de l'attitude que je devrai conserver.

Je serrerai tant les mâchoires que je finirai par me blesser et le sang emplira ma bouche.

Son goût métallique lavera celui de la bile qui remonte mon œsophage.

Je fixerai mon regard au-delà.

Au-delà de la douleur qui se déploie en moi.

Je voudrai chercher un souvenir heureux pour décoller de cette réalité cruelle, afin de m'y réfugier en attendant que ça passe, que ça cesse.

Mais j'en serai incapable, trop épuisé pour pouvoir m'évader de mon propre corps, retenu prisonnier dans les mailles de Sa volonté.

Et alors que la douleur m'aura affaibli et fait tomber toutes mes défenses, Son esprit s'insinuera en moi, me sondera.

Je n'aurai même pas la force de lutter contre ce sentiment de viol.

Jusqu'à ce qu'Il touche à cette partie de ma conscience, celle qui l'intéresse tant et que je veux protéger.

Alors, dans un sursaut, je me rebellerai.

Ma résistance l'intriguera et Il s'y intéressera davantage.

Mais il sera hors de question que je lui abandonne la dernière place forte de mon être.

La lutte entre Lui et moi commencera et je souffrirai de toute la puissance qu'Il mettra à vouloir percer le secret que je renferme.

Mais il n'y parviendra pas.

Qu'importe à quel point Il me blessera, Il m'affaiblira.

Qu'importe à quel point Il le voudra et s'acharnera dessus !

Il ne l'aura pas.

Je l'ai scellé à jamais et même moi ne peux l'ouvrir.

Alors, Il abandonnera, agacé et amusé tout à la fois.

Je ne saurai par quel miracle, je tiendrai encore debout quand tout sera fini.

Mais ce sera alors qu'un adulte m'enfilera une cagoule et qu'un autre aspirant prendra ma place, que je réaliserai que tout commence.

.

Pansy presse son corps contre le mien et me ramène dans le présent. Je sens ses courbes et ses creux contre mon torse. Si elle savait à quel point elle me laisse indifférent !

Son visage s'approche du mien et ses lèvres menacent dangereusement les miennes. Je ne recule pas : il ne faut pas bouger quand un serpent vous fixe et essaie de vous charmer.

Ne joue pas à ce jeu avec moi, sinon ce sont mes crocs que tu vas goûter.

« Je ne joue pas », murmure-t-elle.

Tu joues toujours.

« Pas avec toi. »

Avec tout le monde.

Elle passe les mains dans ses cheveux. Ses lourdes mèches noires lui retombent sur les épaules.

« Si tu le voulais… »

Un regard.

« Apparemment, tu ne le veux pas… Tant pis, tu ne sais pas ce que tu rates. »

Je trouverai bien quelqu'un pour me raconter.

« Jaloux ? »

Un regard.

« Non, apparemment. Dommage. Moi, je serais jalouse, comme une chatte. De qui que ce soit. »

Tu es jalouse comme une chatte.

« Miaou. » Rapidement, elle passe sa langue sur mes lèvres.

D'un geste, je lui attrape le cou et serre. Mais au lieu de se montrer effrayer, elle sourit.

« Serre plus fort et je serai la première… la première que tu tueras. »

Elle attend et ma main reste sur son cou, prête à serrer.

Elle cherche dans mes yeux, elle les fouille. Mais elle ne trouvera rien. Il n'y a rien.

Et d'un geste, je la repousse. Elle tombe sur le sol, mais au lieu de se relever, elle reste allongée et cela semble lui convenir. Elle sourit et ses yeux fixent le plafond. Autour de son index, elle entortille une mèche de cheveux. Je tourne la tête à nouveau vers le paysage qui s'enfuit. Si tout pouvait être aussi simple qu'un train qui roule. Et les miles défilent.

Alors que tout était calme et silencieux, la Magie soudain se perturbe. Je me tourne vers Pansy, à peine curieux. Ses yeux brillent un instant intensément, ses cheveux volent et ses vêtements changent : la voilà vêtue de la tenue réglementaire de Poudlard. Elle se relève, remet de l'ordre dans ses cheveux et époussète ses nouveaux habits.

« Dray… Cesse de cogiter! Ta vie est tracée et tu n'as aucun choix. »

Et elle ferme la porte.

-o-

Le retour à Poudlard se fait sans heurt, sans trouble. Les habitudes reprennent leurs droits. Il suffit que le cadre soit présent pour que le corps et l'esprit se fondent dans leur quotidien.

Je n'ai même pas besoin de me concentrer, de réfléchir pour jouer mon rôle du Serpentard écrasant.

Peut-être que je ne joue pas un rôle, peut-être que c'est ce que je suis vraiment. Je crois que j'ai fini par oublier où s'arrête mon être et où commence mon paraître.

Remarques acerbes, sourires moqueurs, regards hautains pour certains ; visage froid, silence absolu, yeux illisibles pour d'autres. Sourires flagorneurs pour quelques professeurs et moues méprisantes pour les autres. Diable, ce que tout cela est ennuyeux !

L'air de la chambre est saturé en gaz carbonique, je me tourne et me retourne dans mon lit, je cherche une position confortable, mais aucune ne convient. Ce n'est pas que je n'ai pas sommeil, non, je sens que mes paupières sont encore lourdes et que mon corps est tout engourdi. Pourtant…

Assis en tailleur, les mains sur les genoux, je regarde droit devant moi. J'inspire et expire profondément. Si mon corps demande un repos qu'il ne peut obtenir, c'est que mon esprit fait barrage.

De qui je me moque ?

Bien sûr qu'il fait barrage !

Bien sûr que mon cerveau tourne à cent à l'heure !

Il ne fait que ça, sans discontinuité. Je risque la surchauffe cérébrale à tout moment. Mais que veut-il encore ? Que puis-je lui donner pour qu'il cesse ainsi de mouliner ? Si je pouvais l'anesthésier, cesser de me poser toutes ces questions.

De toutes mes forces, je presse les poings contre mes tempes et j'appuie comme si je voulais briser mon crâne, y enfoncer mes doigts et faire cesser toute cette agitation à mains nues. Faire taire les inquiétudes et les interrogations.

Il doit bien y avoir une potion pour abrutir les cerveaux, calmer les neurones, colmater les synapses. Après tout, la majorité des élèves de Poudlard semble avoir baigné toute sa vie dedans.

« Ça ne va pas Draco ? »

Goyle me regarde avec ses yeux bovins ensommeillés. Il se gratte la tête d'un air abruti.

Un regard glacé, une remarque cinglante et le voilà qui retourne dans ses draps sans en demander plus. Je l'entends maugréer. A-t-il quelque chose à me dire ? Qu'il me parle bien en face, s'il l'ose.

« Non, non ! Rien ! Bonne nuit. »

Crétin.

Ça y est, c'est gagné ! Maintenant je suis énervé. Les questions, je peux les gérer, je le sais. Temporairement certes, fugacement il est vrai, illusoirement c'est certain. Mais la colère, l'agacement, l'énervement, je ne les maîtrise pas.

Bouillonnant, je me lève. Crétin de Goyle ! Il le sait pourtant : ne pas me parler quand je me concentre.

Sans prendre la peine d'étouffer mes bruits, je quitte le dortoir. Dans leurs lits, j'entends mes compagnons de chambre (compagnons, un bien grand mot) remuer et grogner.

Qu'ils remuent et grognent, que m'importe !

La salle commune est froide, le feu s'est éteint depuis longtemps et les pierres réinstallent implacablement leur froideur. Mais je ne tremble pas.

Etrange.

Je sais qu'il fait froid, mais je ne ressens rien.

La salle n'est pas vide : trois élèves se sont endormis sur une table (un a même encore sa plume dans la main) et deux autres sont dans un fauteuil, enlacés.

Quand je passe devant le couple assoupi, je remarque que seul lui est endormi, elle a les yeux grands ouverts. Elle ne fait pas vraiment attention à mon passage, elle ne s'affole pas d'avoir été surprise. Elle me regarde passer en silence, une expression de quiétude sur le visage. C'est une fille que j'ai toujours trouvée plutôt laide ; mais à cet instant, elle a quelque chose de très beau. Je ne saurais dire si c'est dans son regard, son expression ou son port. J'ignorais que quelqu'un d'inesthétique pouvait soudain se révéler charmant. Elle referme les yeux et repose la tête sur l'épaule du garçon. Le monde pourrait s'écrouler, elle ne bougerait pas. Et pour une raison que j'ignore, loin de me calmer, cette scène m'irrite davantage.

Je marche à travers les couloirs, je les enfile sans m'arrêter sans savoir où je vais.

J'avance sans me poser de questions.

J'avance guidé par une espèce de fureur.

J'avance et c'est tout ce qui compte.

Une sensation de déjà-vu m'assaille et je réalise que je n'erre plus mais que mes pas sont dirigés, que mes sens sont aux aguets et attendent un signal.

Je cherche quelque chose.

Ou peut-être quelqu'un.

C'est d'abord un frôlement de tissu, puis comme un écho de ma respiration. Et je sais que j'ai trouvé ce que je poursuivais.

Harry Potter.

Debout sous sa cape d'invisibilité, il est là, devant moi. Il retient son souffle pour ne pas dévoiler sa présence, mais il est trop tard. Je regarde fixement, là où je suppose que ses yeux sont.

Allez sors de là-dessous, Potter !

Rien ne se passe.

Pas la peine de te cacher comme une petite fille apeurée, je sais que tu es là.

« Je ne me cache pas comme une petite fille », me répond une voix. Il apparaît ex nihilo, comme un magicien qu'il n'est pas.

Ses yeux verts n'ont plus rien de perdus, non, ils me poignardent. Mais, j'y décèle des traces d'inquiétude.

Sourire amusé.

T'inquiète Potter, j'ai retenu ma leçon ! Si jamais je te dénonce, il faudra que j'explique pourquoi, moi aussi, je traîne dans les couloirs à quatre heures du matin.

Quelque chose dans sa physionomie se détend, mais son regard garde la même sévérité.

« Qu'est ce que tu veux ? »

La question est acerbe. Il n'a visiblement aucune envie de discuter avec moi. Ça tombe bien, c'est réciproque.

Je le regarde droit dans les yeux, un sourire en coin. Il est agacé par mon silence et probablement anxieux. Je le vois à la façon dont il tord sa précieuse cape d'invisibilité.

« Qu'est-ce que tu veux ? » répète-t-il avec irritation.

Mais… la vérité, c'est que je l'ignore. J'ignore pourquoi je l'ai cherché comme un dément à travers les couloirs. Et j'espère peut-être une réponse de lui.

Lassé d'attendre ma réponse qui ne vient pas, il fait mine de vouloir me dépasser. Mais je ne lui en laisse pas le temps et l'attrape par la manche.

C'est un réflexe.

Il est hors de question qu'il m'ignore de cette manière. Je dicte les règles.

Maintenant qu'il me regarde avec hargne, je dois créer une explication, je dois tirer de cet embrouillamini qu'est ma cervelle une raison. Mais la seule chose à laquelle je peux penser c'est combien je crève d'envie d'écraser sa tête contre le mur.

J'ai envie de le battre.

J'ai envie d'un duel.

J'ai envie de voler.

Je veux un duel, Potter.

« Pour que tu te défiles comme en première année ? »

Sur balai, je veux un duel sur balai.

« Et pourquoi je ferais ça ? »

Parce que j'ai quelque chose auquel tu tiens sûrement et que pour le récupérer, il faudra me battre.

Il fronce les sourcils, un éclair passe dans ses yeux puis son regard devient plus féroce.

« Rends-moi mon album photos ! »

Seulement si tu me bats. Mais si je te bats…

« Ça n'arrivera pas. »

Toujours aussi confiant. Je ne sais pas si c'est horripilant ou risible ?

Je t'attends sur le terrain dans dix minutes. Ne traîne pas !

« Ne te dégonfle pas ! » me répond-il alors qu'il se dirige déjà vers la tour de Gryffondor.

-o-

Le ciel semble vouloir se vider de toute son eau en une seule et unique fois. La pluie fait comme un rideau opaque et bloque toute visibilité. Elle blesse et griffe. Je rabats la capuche sur ma tête et enfouis les mains dans mes poches. Mais l'abri est bien précaire : le vent souffle par rafales et s'engouffre dans chaque interstice, mordant et brûlant la chair.

J'ai déjà du mal à garder l'équilibre au sol, je n'ose vraiment envisager quelle sera la situation dans les airs. Pourtant, je n'ai qu'à lever la tête pour découvrir quel sort m'est réservé : les branches les plus grosses des arbres sont ballottées en tout sens comme de vulgaires roseaux. Elles se courbent, se tordent et finalement se brisent dans un fracas sinistre.

Le ciel ne cesse de s'assombrir, illuminé brièvement par des éclairs aveuglants. Le tonnerre est également de la partie. Loin là-bas, il résonne sur les flancs des collines, se répercute et s'amplifie, terrifiant tous les animaux de la Forêt Interdite. A ce tableau de Nature déchaînée, il ne manque que la foudre.

Appuyé contre le montant d'un des buts pour garder un semblant d'équilibre, j'attends Potter. Il n'est au début qu'une ombre, une silhouette incertaine dans la tourmente. Sa cape, soulevée par le vent, lui dessine des ailes noires. Je ne le distingue nettement que lorsqu'il s'arrête à quelques pas de moi. Dans son visage décidé, ses yeux verts brillent de colère.

« Je suis là. Qu'est-ce que tu veux ? »

Toujours et invariablement la même chose : te battre. Je sais que ça peut paraître répétitif voire pathétique, mais je n'aurai de cesse de tout entreprendre tant que ton nom sera soufflé de bouche en oreilles avec la même admiration.

Son visage reste impassible, puis il soupire. « Tu es fatigant, Malfoy. »

Échange de regards muets.

Je sors ma baguette de sous ma cape. Une formule prononcée et une boule de lumière apparaît. Potter dissimule derrière un masque de concentration toutes ses émotions. Un autre sort murmuré et la petite balle de lumière, maintenant douée de mouvements, s'échappe dans la tempête. Notre Vif d'Or est lâché. Les règles sont simples, elle est même unique : le premier qui l'attrape gagne. Tout est permis, jusqu'à l'usage de la magie, jusqu'à la plus abjecte des bassesses.

« Un règlement de Serpentard », commente avec mépris Potter.

Un règlement de Serpentard ?… Et que serait un règlement de Gryffondor ? Un règlement de politesse, où on laisse la priorité à celui qui aperçoit le premier le Vif d'Or ? Où on accepte de se faire doubler avec un sourire ? Il hausse les épaules et je ricane.

Au prochain coup de tonnerre, nous décollerons. Pratiquement en même temps, nous enfourchons nos balais respectifs. Et nous attendons.

L'orage n'a cessé de se rapprocher, les éclairs et leurs coups de tonnerre sont maintenant bien moins distants, presque simultanés.

Mes mains se crispent sur le manche. La nervosité me fait serrer plus fort que je ne devrais, j'en ai mal aux doigts et mes articulations sont blanches. J'en ai fait des matchs, j'en ai vécu des moments tendus, pourtant, je n'ai jamais ressenti ce genre de palpitations. Ce n'est pas de l'excitation qui m'assaille et qui fait pulser mon cœur plus rapidement que de coutume. Non, ça ressemble… à de la peur… à de l'appréhension… Mais qu'est-ce qu'il m'arrive ? Qu'est-ce qu'il me prend ? Peur ? Peur de quoi ?

L'éclair éclabousse de sa lumière éclatante tout le terrain. Les détails m'apparaissent avec une netteté aiguë. Le sang me bat plus vite et plus fort que jamais aux tempes, d'ici quelques secondes…

Coup de tonnerre.

Coup de pieds.

Nous décollons ensemble.

Le vent me fouette le visage alors que je prends de la vitesse, ou plutôt que j'essaie. Les rafales sont tellement violentes que j'ai du mal à maintenir un cap fixe. Potter ne semble pas bien plus doué que moi pour garder son assiette. Mais pas le temps de se comparer : je viens d'apercevoir la petite boule de lumière. Potter également. En même temps, nous nous couchons sur nos balais et prenons de la vitesse.

Que le duel commence !

Entre ciel et terre, pris dans la tourmente, nous combattons. A coup de pieds, d'épaules, de poings et de sorts. Ce n'est plus vraiment à celui qui attrapera la boule de lumière le premier, mais à celui qui désarçonnera l'autre. A tel point, qu'il nous arrive d'oublier la balle et de pourchasser l'autre, pour lui rendre ses coups, pour lui faire mal. Nous devenons de véritables cognards humains, aussi dangereux et imprévisibles. Dans ce duel de fous, je n'ai rien à perdre, Potter si ! C'est pour cette raison qu'il est toujours le premier à changer de cap et à voler vers la balle quand elle passe devant ses yeux. Je me concentre autant que possible sur Potter pour éviter de penser, de réaliser combien tout cela est vain et pathétique… et dangereux. Il ne faut pas seulement se battre contre l'autre mais également contre la Nature. Elle déchaîne toute sa colère au-dessus de nous, autour de nous… sur nous.

Lentement, je finis par intégrer quelques automatismes. J'apprends à m'échapper d'un courant de vent trop violent, je déchiffre la trajectoire d'une branche qui arrive droit sur moi, je découvre quand résister et quand me soumettre, je teste les positions à adopter et garde les plus efficaces.

Mes mains, à force d'être douloureuses, sont devenues insensibles, mes yeux brûlants sécrètent des larmes apaisantes, mes mâchoires crispées cessent de m'élancer.

Je pourrais être fier de ce que mon corps arrive à assimiler, à faire. Mais à côté de moi, Potter semble à peine souffrir des aléas du vent. On dirait…

On dirait qu'il vole sur le vent, qu'il sait suivre ses mouvements…

Comme s'il avait toujours su voler.

Pour être le joueur qu'il est, il n'a pas seulement pour lui ces aptitudes hors normes, il a également cette absence ahurissante de peur. Alors qu'il faut que je me raisonne pour ne pas céder à la panique quand le vent m'emporte comme une vulgaire feuille, sa confiance est telle qu'il se risque à défier le vent, à oser prendre des virages dans une bourrasque.

J'essaie et il arrive, j'apprends et il a déjà compris.

Comment ne pas le haïr jusqu'au plus profond de son être ?

La balle de lumière est dans mon champ de vision. Je me penche sur le balai pour prendre de la vitesse. Potter et moi sommes épaule contre épaule. Le vent nous dresse des obstacles invisibles, nous nous éloignons l'un de l'autre pour mieux nous retrouver et au passage lancer notre coude dans les côtes de l'autre. La douleur, je l'ignore, je ne pense qu'à atteindre mon objectif : battre Potter ! Mais au fur et à mesure des secondes, il met un écart entre nous, il sait mieux lire le vent que moi, il flotte dessus, il le coupe, il le suit, le prend et le surprend. Moi, je ne suis qu'un homme qui essaie de forcer le vent. Et dans le mouvement fluide d'une vrille, il attrape en plein vol la petite boule de lumière qui se volatilise aussitôt qu'il la touche. Son visage tendu se décrispe sous l'effet de la joie et de la victoire.

Encore une fois, j'ai perdu. Mais…

Suspendu dans le ciel, ballotté par le vent et sonné par la défaite (la défaite…), je le regarde toucher terre. Il lève les yeux vers moi. Il paraît si petit, si insignifiant vu d'en haut… si facile à écraser du bout du pied. J'amorce ma descente.

Retrouver le sol sous les pieds est une étrange sensation. J'ai même du mal à garder mon équilibre ; étonné que le vent ne souffle plus. Donnée relative, car ma cape vole toujours. Je me rends soudain compte que je suis frigorifié, trempé comme une soupe. La pneumonie me fait de l'œil. Il faudra que je me rende en toute urgence chez Pomfresh pour qu'elle me prémunisse de toute infection potentielle.

Potter est debout. Droit et fier.

« Tu as perdu Malfoy. »

Non, sans blague ?

« Encore… »

Oui, c'est vrai…

Pourtant…

Il y a quelque chose de différent…

Il y a cette impression vague. Comme si…

« Rends-moi ce qui m'appartient ? »

Un sourire pour toute réponse.

Ou plutôt une grimace : les muscles de mon visage sont crispés par le froid.

Potter fond sur moi et m'attrape au col. Ses doigts se posent sur la peau de mon cou et aussitôt la brûlure se fait ressentir. Je contiens comme je peux la souffrance qui me submerge, je refuse qu'il sache ce que son contact inflige à ma chair. Mais ses doigts sont tellement brûlants ! Plus brûlants et blessants que Sa Marque.

Comparer Potter à Lui. Quelle ironie ! Quelle…

Mes pensées se bloquent alors que sa poigne se resserre sur mon cou et qu'une plus grande surface de sa peau entre en contact avec la mienne. Il a les sourcils froncés, les mâchoires contractées et ses yeux verts me poignardent. Harry Potter me déteste.

Et je souris.

C'est plus fort que moi. A cet instant, je me sens comme un animal sauvage, j'ai envie de le mordre, de lui faire mal, pour voir jusqu'où il est prêt à aller, ce qu'il va se permettre de me faire et ce que sa morale va lui interdire.

« Rends-moi mon bien ! » gronde-t-il.

Mais c'est qu'il montre des dents, le lionceau !

Ouhla… Je commence sérieusement à manquer d'air.

Je ne devrais peut-être pas le provoquer de cette manière. La dernière fois, je me suis retrouvé fiché au mur comme un coléoptère.

Je fouille dans ma poche et trouve l'objet rétréci. J'ai à peine le temps de le sortir qu'il s'en empare aussitôt.

« Ne t'avise plus de toucher à mes affaires, fils de Mangemort ? » lance-t-il dans une parodie de mise en garde et il me tourne le dos.

Etrangement, je reste apathique. Ni la misérable menace de Potter, ni ma défaite ne m'affectent.

Que se passe-t-il ?

Je reste planté comme un arbre au milieu du terrain de Quidditch, sous une pluie battante dont mon système nerveux ne détecte même plus la présence.

Ce n'est que très doucement que ma conscience refait surface dans mon corps inerte. Et sans réfléchir, je marche.

J'avance sans savoir vers où. Mes yeux fixent un point au-delà de tout.

Puis au fur et à mesure que je me rapproche du château, j'accélère. Au début, je ne fais qu'allonger le pas, puis je trottine et enfin je cours, je cours à perdre haleine.

Je franchis le seuil de Poudlard en un souffle, sans ralentir un instant ma course. Dans les couloirs, je passe sans me retourner sur les commentaires et les regards étonnés des autres élèves. Pressé par une sensation vague, aiguillonné par l'inconnu, j'enfile les couloirs, je me cogne mais ne m'arrête pas sur les insultes. C'est comme si la folie m'avait gagné, que j'évoluais en plein cauchemar et que je ne pouvais trouver la sortie du labyrinthe dans lequel s'est enfermé mon esprit.

Et finalement je m'arrête, essoufflé. Un point de côté me cisaille le flanc et la tête me tourne. Je m'appuie contre un mur, pour ne pas tomber à terre. Les yeux fermés, je laisse mon cœur se calmer et mon souffle revenir.

Des gouttes d'eau – ou peut-être est-ce de sueur – me descendent le long de la colonne vertébrale, je frémis.

J'ouvre les yeux et regarde où je suis.

Étonnement.

Je suis face à une gargouille.

Non, pas une gargouille, la gargouille. Celle qui garde l'entrée du bureau des directeurs de Poudlard. Et présentement, Dumbledore.

La question n'est pas de dire ou non, mais d'être capable d'entendre ou pas. Quoiqu'il advienne une vérité reste une vérité. Seulement parfois, celui qui la reçoit n'est pas en mesure de contenir son pouvoir et se retrouve détruit par cette vérité.

Le pouvoir de la vérité…

Mes poings se serrent. Tellement fort, que je sens mes ongles entrer dans ma peau.

La vérité affranchit. Elle libère. Elle ouvre le champ de vision. Dans cette liberté nouvellement gagnée, certains peuvent prendre peur, se sentir perdu et souhaiter oublier, enfouir leur tête dans le sable. Revenir en arrière, à l'époque bénie où ils ignoraient ce qu'il en était vraiment. La vérité transforme le regard, change, donne un nouvel éclairage. Elle ternit, enlaidit, mais parfois anoblit et embellit. Sous sa lumière, les ombres qui pouvaient paraître terrifiantes disparaissent, mais la laideur est révélée dans son inquiétante intégralité. Dans sa lumière crue, le monstre perd son angoissante aura mais gagne en hideur.

Je regarde ma main que mes ongles ont blessée. Le sang ne coule pratiquement pas, il coagule déjà, préparant la cicatrisation.

Je relève les yeux et la gargouille entre dans mon champ de vision.

Vois-tu, mon petit dragon, devant toi, trois voies ont été ouvertes. Celle de ton nom qui réclame que tu fasses couler le sang de ton père pour prendre sa place à la tête de la famille. Celle de ta mère qui souhaite que tu trahisses ton père et abjure ton nom. Et celle de ton père et la mienne qui ambitionnons que tu deviennes un nouveau Malfoy.

Trois voies ? Et aucune n'a été décidée par moi. Trois futurs se dessineraient mais je n'aurais aucune prise dessus ?

La gargouille me fixe de ses yeux de pierre. Combien d'années a-t-elle contemplées dans son silence de granit ? Combien de destinées a-t-elle vues se construire et se détruire ? De combien de choix a-t-elle été le témoin ? Combien ont envié son immortalité et son impassibilité ? Combien ont haï son indifférence ? Combien ont aimé ses ailes et ses griffes protectrices ? Combien ont essayé de percer le mystère qu'elle cache ? Combien d'années après ma mort trônera-t-elle encore, gardienne de la pièce la plus importante du château ? Combien de temps vais-je rester à la regarder avant de me décider ? Avant de parcourir ma propre voie ? Avant de trouver le courage d'exister par moi-même ? Avant de comprendre que je veux avancer debout et non dans la poussière ?

Quelles sont tes intentions pour le futur ? Comptes-tu devenir un Mangemort ?

Je compte…

Qu'est-ce que je compte devenir ?…

Je…

Je ne m'étais jamais posé la question. Je n'avais jamais pris le temps de m'arrêter pour y réfléchir. Bien sûr, je veux devenir le plus grand, le plus fort, bien sûr je veux écraser Potter. Je veux tous les écraser. Je suis plein de cette rage bouillonnante, de cette haine que ma mère m'a laissée en héritage. Oui, je veux que l'on craigne le nom des Malfoy, mon nom.

Mais…

Tu n'as pas de maître Draco.

Je ne veux pas de maître.

Je ne veux recevoir d'ordres de personne.

Je ne veux pas qu'un autre détermine si j'ai fait un bon travail ou non.

Je ne veux baiser l'ourlet de personne.

Je ne veux pas me traîner dans la poussière. Je veux rester droit, la tête haute.

Je ne veux pas être enchaîné au nom d'un autre.

Je ne veux pas être un instrument, un pion.

Je ne veux pas être un suiveur, mais un leader

Je ne veux pas être un Mangemort.

Je veux être mon propre maître.

Chupachups… Qu'est ce que c'est encore que ce mot de passe ? Franchement ? En tout cas, très pratique cette petite formule que Tantale m'a apprise. Aucun mot de passe n'y réchappe. Je préfère ne pas savoir ce à quoi lui servait – ou sert encore – cette formule.

Et alors que je gravis les marches, j'ai la surprise et le plaisir de découvrir que mon cœur ne s'emballe pas. Il bat normalement, rythmiquement, froidement.

Sans frapper, j'ouvre la porte. Le vieux fou est à son bureau, plongé dans… je ne sais pas et je m'en moque. Par-dessus ses lunettes, il me dévisage. Son expression est neutre : ni surprise, ni colère ne marque son visage ridé comme une vieille pomme oubliée dans le fond d'un panier. Est-ce qu'il pense sincèrement qu'il peut me faire gober que ma présence n'est pas la dernière chose à laquelle il s'attendait en relevant la tête ?

Comme le désire si ardemment ta sorcière de mère. Tu le poignarderas traîtreusement dans le dos et lui infligeras la plus profonde des blessures qu'il soit donné de recevoir : la trahison d'un fils.

La trahison d'un fils…

Si tel est le prix de la liberté et de la puissance. La culpabilité, la honte, les remords, tout ça, je m'en occuperai plus tard.

« Mr le directeur, j'ai à vous parler… »

Fin


Voilà. À toute chose, il faut une fin et celle du Secret de ma mère est venue. Pas vraiment une fin, il est vrai, car tout reste à faire pour Draco, mais ça, c'est une autre histoire et c'est à vous de la construire (faut quand même pas que ça soit toujours les mêmes qui bossent ;p)

C'est vrai que Draco ne m'appartient pas (à force de le dire à chaque début de chapitre, il a bien fallu me faire une raison), mais celui-là, celui dont vous avez suivi patiemment les élucubrations pendant douze chapitres, eh bien, en quelque sorte il est à moi, je ne sais pas s'il vous a plu mais je l'espère.

Maintenant, j'attends de voir avec impatience ce que le Draco de JKR, le vrai, donnera, quelle voie il choisira d'emprunter…


Solution :

Je sais que certains ont été assez intrigués par les titres des chapitres, je vous en dévoile maintenant la solution.

Némésis : dans la mythologie, c'est une déesse de justice. Mais les Anglophones se servent beaucoup de ce mot pour désigner la bête noire de quelqu'un, son éternel ennemi. C'est de là qu'est partie mon envie de donner tous ces titres un peu alambiqués aux chapitres. Comme vous l'avez remarqué, dans ce premier chapitre, Draco n'a de cesse de répéter combien il déteste Harry.

Léto : elle est la mère d'Apollon et Artémis. Héra, jalouse de l'amour que Zeus avait porté à Léto, lui envoya à ses trousses un serpent. La pauvre femme devait sans cesse fuir et ne pouvait se reposer pour mettre au monde ses deux enfants. Jusqu'à ce qu'une île errante, Delphes, acceptât de prêter asile à la future mère. Dans ce chapitre, Narcissa montre à son fils la pièce secrète qui lui servait de lieu de retraite, où elle pouvait échapper aux regards de Lucius et de tous les autres Serpentard.

Mnémosyne : elle est la déesse de la mémoire. Dans ce chapitre, Draco se rend dans les archives de Poudlard, dans lesquelles tout les événements sont inventoriés, où tous les élèves sont fichés. En quelque sorte, cette salle est la mémoire de l'école.

Phoïbos : il est le dieu solaire. Or le soleil, si vous regardez dans n'importe quel dictionnaire des symboles, est lié à l'honneur, la gloire, la fierté. Dans ce chapitre, Draco se pose la question de l'honneur des quatre Maisons de Poudlard.

Polymnia : elle est une muse, plus précisément c'est celle qui préside à l'écriture et à la rhétorique. Dans ce chapitre, Draco écrit son devoir pour le cours de DCFM.

Lachésis : elle est une des trois Parques/Moires. Plus précisément, c'est celle qui détermine la longueur du fil de la vie. Dans ce chapitre, Draco rencontre Harry pour remettre en ordre les événements de la vie du Gryffondor et trouver le fil conducteur dans toute cette suite d'illogismes et de mystères.

Icare : il est un mortel qui grâce à des ailes mécaniques pouvait voler. Mais, il eut la prétention de vouloir s'approcher des cieux et des dieux. Le Soleil, pour le punir, fit fondre la cire qui tenait ses plumes et l'impudent trouva la mort. Ici, le titre s'applique à Ceyx qui a osé lever les yeux sur la belle Narcissa et l'a payé de sa vie. Cela annonce donc les événements du chapitre 9.

Arès : il est le dieu de la guerre, mais au contraire de Athéna, c'est la guerre violente, barbare. Dans ce chapitre, Draco et Harry donnent libre cours à la haine et la violence qui les habitent.

Erato : elle est la muse qui préside à l'écriture des textes amoureux. Draco, dans ce chapitre, lit le journal de sa mère où elle ne parle que de l'amour qu'elle a pour Ceyx.

Médée : elle est une sorcière, qui, pour se venger de son mari, n'hésita pas à sacrifier les enfants qu'ils avaient conçus ensemble. Dans ce chapitre, Narcissa révèle qu'elle se sert de Draco pour sa vengeance contre Lucius.

Tantale : il était un fils de Zeus et, plus que tous ses autres demi-frères mortels, il avait accès à bien des privilèges. Non seulement les Dieux l'avaient autorisé à manger à leur table, mais en plus ils consentirent à venir dîner dans son palais. Or Tantale haïssait les dieux et voulut prouver combien il était facile de les tromper. Pour cela, sacrifia son fils et le servit en repas. (Gloups !). Les dieux ne se laissèrent pourtant pas abuser (sauf un ! Y a toujours des crétins, même chez les Grands) et punirent le mortel en le condamnant à faire face à un cours d'eau sans jamais pouvoir étancher sa soif (le cours d'eau se débinait à chaque fois que Tantale se penchait pour boire). Il faut également savoir que Tantale est le "fondateur" de la Maison des Atrides qui, à la suite de son crime, fut maudite. Dans ce chapitre, nous découvrons un peu mieux le personnage de Scylla Tantale. Même si le personnage n'est pas du tout inspiré de son homonyme Grec (il vient bien plus des œuvres de Clamp), l'explication du titre se fait assez facilement.

Prométhée : il est le Titan qui est à l'origine de la création de l'humanité, il se sacrifia pour sa création en volant le feu à Zeus. Pour le punir, le roi des Dieux condamna Prométhée à une perpétuelle souffrance : enchaîné à un rocher, un aigle venait lui dévorer le foie. Mais comme les titans sont éternels, toutes les nuits le foie repoussait et tous les matins l'aigle revenait accomplir sa triste besogne. Le rapport avec ce chapitre ? Je laisse votre imagination le déterminer, cette dernière énigme, restera sans solution.

Pour ce qui est de Scylla, je pense que toute explication concernant ce personnage nuirait à son aura. Pas la peine d'essayer de le comprendre, prenez-le comme il est, qu'il vous répugne ou vous charme, qu'il vous glace ou vous réchauffe. Aimez-le ou détestez-le, c'est tout.

Quant aux rapports des Malfoy entre eux, là non plus, pas besoin de lumière. Oui, j'ai décidé que Lucius aimait Narcissa, que Narcissa haïssait Lucius que tous deux aimaient Draco. On aime et on déteste de tellement de manières. C'est un postulat qui peut surprendre, mais après tout, ce n'est pas plus mal…

Et puis pour la Malédiction… Si mon cher Scylla ignore en quoi elle consiste, comment voulez-vous que moi, simple moldue, le sache ? ;p


Remerciements et derniers saluts :

Eh bien pour le mot de la fin, je voudrais remercier tous les reviewers qui m'ont encouragée, soutenue (parfois même harcelée ;p), qui ont pris le temps (parfois le courage) de me laisser un mot pour me dire que je n'étais pas toute seule face à mon p'tit Dragon rebelle. Sans eux, je n'aurais peut-être jamais atteint ce dernier chapitre. On a beau dire que l'on écrit pour soi, sans l'impatience et les questions des lecteurs/reviewers, on se sent vite découragé.

Je salue tous les lecteurs qui ont eu la patience d'attendre jusqu'à ce dernier chapitre.

Même si parfois j'ai peiné, je me suis vraiment amusée à écrire cette fic, à construire des phrases alambiquées, à faire cogiter Draco.

Oui, je crois que le plus important quand on écrit une histoire, c'est de s'amuser.

(il fallait bien une phrase faussement profonde pour finir cette fic, non ? )

bye

Alohomora