Chapitre trois

Pour ma Mioumiou chérie qui, je l'espère, lira ce chapitre avec autant de plaisir que ce que j'ai eu à l'écrire.

( POV House )

-House, vous-êtes fou !

-Et c'est pas un scoop, alors signez-moi ce putain de document ! Je vous signale que mon meilleur ami est en train de se vider de son sang à l'autre bout du couloir, alors, vous allez me faire le plaisir d'obtempérer et avec le sourire, sinon je vous jure, croix de bois croix de fer si je mens je vais en enfer, que je rendrai votre vie tellement insupportable que vous ne tiendrez pas un mois sans vous ouvrir les veines !

Cuddy me regarde avec de grands yeux effarés. C'est sur : je suis grossier, c'est sur, quand j'ai une idée dans la tête, je ne l'ai pas ailleurs, mais je crois qu'elle ne m'avait encore jamais vu aussi déterminé qu'aujourd'hui. Faut dire qu'on ne réalise pas a quel point on aime une personne tous les jours. Bref. Elle signe tous les documents et autres paperasses longues et dénuées de tout sens face à un être humain perdu quelque part entre ombre et lumière.

-House…

Je lui jette un regard meurtrier.

-QUOI ENCORE ?

-Si vous mourrez… Je vous ressuscite et je vous assassine tout de suite après !

-Marché conclu !

Je m'élance au dehors du bureau de Cuddy, trainant la chirurgienne derrière moi. Arrivé face au bloc, je lui dis :

-Bon, vous entrez la dedans, vous vous démerdez pour stabiliser James, après j'entre, vous le transfusez et on ressort tout les deux en pleine forme, clair ?

Je sais qu'elle ne pourra pas tout contrôler, je sais que ce que je lui demande est quasiment impossible, mais ça me fait du bien de demander l'impossible a quelqu'un d'autre que moi pour une fois.

L'amour te porte dans tes efforts, l'amour de tout délie des secrets…

Chase nous rejoint hors du bloc.

-Pas besoin de le stabiliser, c'est déjà fait. Vous pouvez entrez.

Je passe par le sas pour me désinfecter. Je jette ma canne par terre, enfile un tablier bleu, mets une horrible charlotte bleue en plastique sur ma tête et regarde par la porte vitrée.

… James …

Il baigne littéralement dans son sang. Pâle comme la neige, inerte. Une bouffée de panique m'envahi : pourvu qu'il ne soit pas trop tard… J'entre dans la salle et vais rapidement me coucher sur le brancard placé à côté de celui de mon ami. Tout l'attirail est déjà près, à croire que quelqu'un savait que je suis de même groupe que Wilson et que j'allais me proposer, malgré tous les risques que cela implique, de donner mon sang, jusqu'à la dernière goutte s'il le faut, pour le sauver.

Je prends la main de mon ami dans la mienne. Je sais qu'il ne peut pas m'entendre, mais, je ne sais pas si vous l'avez remarqué, depuis ces trois dernières heures, j'ai pas mal changé. Alors, je me penche vers lui et lui murmure

-T'inquiète pas Jimmy, je suis la… Je vais te sortir de là…

-Docteur House…

-Quoi ?

-Vous êtes prêt ?

-Mais vous attendez quoi là ? Grouillez-vous bon sang !

L'anesthésiste me fait une picure. Je serre toujours la main de James dans la mienne. S'il faut mourir, d'accord, mais alors, on mourra ensemble !

-Ensemble… Pour toujours…

Puis, le noir total…

Ils voudraient sous la menace
Te fondre dans la masse
Pour t'étouffer
Mais pour couler le brise-glace
Il faudrait un rocher

Je me sens… Bien. Epatamment bien, même. Bien au chaud, dans un petit lit douillet, une main caressant tendrement la mienne et la voix de James qui me berce doucement.

James…

J'ouvre les yeux, d'un seul coup. Et je le regarde, effaré. On a survécu… On est vivant…

-James !

Il sort vivement de ses pensées et me regarde, un sourire immense aux lèvres.

-Enfin ! J'ai cru que tu ne te réveillerais jamais ! Hé ! Ca va ?

Je pleure. Oui, moi, Grégory House, roi du sarcasme, empereur suprême des emmerdeurs et prince incontesté en ce qui concerne le fait de cacher ses sentiments, je pleure. Je pleure de bonheur. Il a survécu ! Il est vivant ! Mon James est vivant !

-Si ça va ? Mais je ne me suis jamais senti aussi bien de toute ma vie tu veux dire ! Ho, si tu savais comme j'ai eu peur !

C'est à lui de me regarder comme si je tombais de Mars. Il est vrai que jamais, au grand jamais, je ne me serais livré a de pareilles démonstrations affectives avant… Avant de manquer de perdre ce qui m'est le plus cher au monde : lui.

-House… Tu es tombé sur la tête, ma parole !

-Non, c'est toi qui es tombé, et c'est moi qui ai souffert ! Il faut que je te dise quelque chose, la tout de suite, parce que, la prochaine fois que tu manques de mourir, tu devras absolument le savoir !

-Je t'écoute.

Il s'est rapproché de moi, comme inexorablement attiré. Ses yeux chocolat plongés dans les miens.

-Tu es la seule personne qui existe au monde pour moi. Et si je dois te perdre un jour, je veux que tu saches que je t'aime.

Il écarquille les yeux comme pas possible. Je crains une nouvelle attaque cardiaque et je me redresse pour le tirer près de moi.

-G… Greg…

-Jimmy ?

-Je… Je t'aime aussi…

Il rougit en m'avouant cela. Je l'attire tout contre moi et pose un chaste baiser sur ses lèvres.

-La, c'est le bonheur…

Il sourit. Je crois que mon changement lui plait.

-Greg ?

-Oui ?

-On… On va vivre ensemble ?

-Tout ce que tu voudras mon cœur.

-Tout ?

-Tout !

-Bisous !

Et ils vécurent heureux ! Ils l'ont bien mérité!

Toi qui as brisé la glace
Sais que rien ne remplace
La vérité
Et qu'il n'y a que deux races
Ou les faux ou les vrais.

The end.

J'espère que ça vous a plus.

See you soon !