CHAPITRE 9 : Et si… ?

Kyôhei, qui était enfin parvenu à attraper Ryô, tenait toujours la délicate main de celle-ci, qui cette fois, était à la limite de la folie. Qui était cette femme sans gêne qui parlait de cette manière à Asuka, même si elle était bourrée ?

Je ne peux pas croire qu'il ait pu faire une chose pareille…

« Ryô-chan, il faut à tout prix que tu oublies cet Asuka, que tu l'effaces de ton esprit, cela vaut mieux pour toi et ton bonheur !

- Même si il a été dégueulasse sur le coup, jamais je ne pourrais tirer une croix sur ce qu'on a vécu jusqu'à maintenant. On a passé tellement de bons moments ensemble…

- Mais tu l'as vu toi-même ! Il avait fait euh…des choses, avec cette femme saoule !

- Saoule…Quand j'y repense, ça me parait bizarre…Si ça se trouve, elle disait n'importe quoi à cause des effets de l'alcool…Oh et puis lâche ma main, veux-tu ? Ne profite pas de ce moment pour faire comme si on sortait ensemble ! »

Ryô décida de rentrer chez elle afin d'avoir une longue réflexion à propos de cette situation. Kyôhei la laissa tranquille pour le moment. Le fait qu'elle reste seule pouvait être bénéfique sur ses futures décisions.

Laisser agir le temps…

Lorsqu'elle franchit enfin la porte menant à chez elle, son père se jeta au cou deRyô. Il était vraiment inquiet pour sa fille, qui n'avait toujours pas montré signe de vie et donné de ses nouvelles, alors qu'il était déjà très tard. Il la serrait contre lui, il ne voulait plus lâcher prise dès qu'il l'avait attrapée.

« Où étais-tu donc ? Je me faisais un sang d'encre à ton sujet ! Je pensais qu'il t'était arrivé un malheur !

- Mais c'est le cas, papa…

- Oh non, ma petite fille… Qu'est-ce qui s'est passé, raconte moi tout… »

C'était la toute première fois que le père de Ryô montrait de cette manière une de ses faiblesses. La première fois qu'il s'inquiétait réellement pour sa fille. Celle-ci était particulièrement touchée et émue. Tellement émue qu'au final, les larmes refusaient tout bonnement d'intervenir. Elle raconta toute l'histoire à son père, qui était très attentif.

Peu après que Ryô eut fini de dire ce qu'elle avait à dire, le paternel enrageait. Il en voulait énormément à Asuka d'avoir pitoyablement fait souffrir sa fille.

Les sentiments sincères de ma fille, brisés par une triple ordure...

« Papa, calme-toi, je t'en supplie. Je m'en remettrai, et je reprendrai la vie que je menais auparavant ! Ne t'inquiète pas pour moi, vraiment, tout va bien.

- Je suis sûr et certain que tu trouveras un garçon bien mieux que ce vaurien !

- Qui sait, on ne sait pas ce que la vie nous réserve… »

Oui, la vie est… un enchaînement infini de surprises...

Ryô monta dans sa chambre, remplie de posters de samouraïs. Ceux-ci lui faisaient rappeler la raison pour laquelle le couple en était arrivé à se briser autant. Elle les arracha du mur, les déchira, les écrasa ensuite, les mit en tout petits morceaux, ouvra la fenêtre, et les éparpilla partout à l'extérieur, ne sachant pas où le vent les emporterait.

Du côté d'Asuka, le lendemain matin, il était définitivement déterminé à se faire pardonner, même si la jeune femme bourrée ne faisait pas partie de ses connaissances. Désormais, plus rien ne pouvait l'arrêter. Il avait pris l'importante décision d'attendre Ryô au même endroit où ils s'étaient en quelque sorte « disputés ». Même si il ne savait pas si elle allait finir par venir par ici, il patientait, patientait, jusqu'au bout. De plus, aujourd'hui était un jour de cours. Il les séchait.

Rester fort et… ne jamais abandonner…C'est avec cela que je lui prouverai que mon amour pour elle est plus fort que tout ! Même plus fort que celui de ce maudit garçon !

Le froid était au rendez-vous. Mais ce n'était pas ça qui allait faire peur à Asuka, qui cette fois, avait vraiment décidé de devenir un homme, un vrai. Il restait assis devant la pâtisserie, à attendre courageusement… Il n'avait pas l'intention de s'en aller, tant qu'il n'avait pas revu la jeune fille. Tout le monde le regardait, certains croyant qu'il était fou, d'autres pensant qu'il s'agissait d'un pauvre SDF, ou alors qu'il se donnait en spectacle en essayant de rester immobile le plus longtemps possible. Au départ, il se sentait un peu gêné, mais il avait au bout d'un moment fini par avoir l'habitude.

Je dois juste me contenter d'attendre…Ne pas penser à autre chose…

Pendant ce temps, Ryô avait également décidé de sécher les cours pour aujourd'hui. Elle avait besoin de se remettre de ses émotions. Elle avait longtemps réfléchi, mais pour l'instant, ses pensées n'avaient pas vraiment changé sa vision des choses. Le doute s'emparait de son esprit…

Il faut que je trouve une solution pour arranger ce problème…Mais je ne « la » trouve pas !

Elle resta chez elle toute la journée. La soleil se couchant, la jeune fille avait envie de sortir respirer un peu de l'air frais. Elle se dirigea sans le savoir vers le centre-ville.

Est-ce qu'Asuka était encore là ? Avait-il réussi à résister jusqu'à ce moment arrive ?

Ryô était en train de passer devant la pâtisserie, et pourtant personne ! Asuka avait-il au final décidé d'abandonner ? Oh, mais quel était ce jeune garçon qui courait au loin ? Un fou à lier ? Un homme d'affaires qui était très en retard à son travail ? Non, Ryô avait l'impression de reconnaître cette silhouette, non, pas possible… Etait-il bien celui à qui elle pensait ?

Non, ça ne peut pas être lui… Mais ? Que tient-il… dans sa main ?

Comme vous l'aviez sûrement deviné, il s'agissait bel et bien d'Asuka, qui revenait à la charge, un bouquet de camélias à sa main, qui signifiait dans le langage des fleurs « un amour pour la vie », de couleurs variées. Kitora avait donné des conseils à Asuka sur ce langage afin d'offrir la meilleure preuve d'amour qu'il soit à Ryô. Celle-ci était tellement heureuse qu'elle ne trouvait pas la force pour pleurer de joie. Le sourire revint sur ses lèvres, rendant son visage plus rayonnant que jamais.

Asuka, tu…Oh, je ne peux pas trouver les mots…

« Miyakozuka, je t'emmène immédiatement au musée des samouraïs ! Pardonne-moi pour tout ce que je t'ai fait subir ! Mais cette femme, je ne la connaiss…

- Je sais, je sais…Ne dis plus rien, et emmène moi, idiot ! Hihi…

- Dépêchons-nous ! Il faut absolument y aller ! », dit-il en emmenant Ryô en lui tenant la main.

Elle est encore plus chaleureuse que celle de Kyôhei… Non ! Ne pense plus à lui ! A présent, mon cœur appartient définitivement à Asuka !

Le musée était fermé… Après tout, il était assez tard. Mais ce n'était pas grave pour les deux jeunes.

« Ce sera pour un autre jour… Demain ! Oui, je t'y emmènerai demain !

- D'accord, je me laisserai emporter par ta main... Mais… puis je te demander une faveur ?

- Ce que tu veux, Miyakozuka !

- Eh bien justement, j'aimerais que tu cesses de m'appeler par mon nom de famille…

- Ah euh… c'est difficile, je suis tellement habitué à…

- S'il te plaiiiiiit !, demanda Ryô en faisant les yeux doux à Asuka.

- Euh… Ry… Ryô… Ryô !

- Merci, ça me fait tellement plaisir… »

Tous leurs amis par la suite, apprenant la réconciliation du couple, étaient heureux pour eux.

Ariake essayait toujours de séduire en vain les filles qui l'entouraient, en attendant que son jour de gloire arrive enfin.

Tônomine continuait toujours à lancer des défis à Asuka, mais il se retrouvait perdant à chaque fois. Après tout, le pouvoir de l'amour était plus fort que tout.

Kitora s'occupait toujours avec soin de son jardin floral, et ne s'en lassait jamais.

Juuta avec son manga Love Tic, avait de plus en plus de succès auprès des jeunes filles. Le mangaka s'inspirait toujours de l'histoire d'Asuka et de Ryô pour continuer son œuvre shôjo.

Quant à Asuka et Ryô, leur vie devenait de plus en plus merveilleuse jour après jour… Ils croquaient la vie à pleines dents.

Love Is Definitely The Best Thing In The Life…

HAPPY END ! ( J'espère de tout cœur que cette histoire vous aura plu jusqu'au bout. )