Synopsis : ma version très personnelle de la saison 2.
Disclaimer : Kuroshitsuji ne m'appartient pas, pas plus qu'aucun de ses personnages, et je ne tire aucun profit de cette fic.
Prolongation
« Êtes-vous prêt, Monsieur ? »
Ciel serra les dents instinctivement. Il sentait l'haleine de Sebastian tout près de son visage et il savait parfaitement ce qui était sur le point d'arriver. Aucun mot n'aurait pu décrire ce qu'il ressentait. Il ne craignait même plus ce dernier contact. Dans un sens, il était déjà mort.
Le démon posa sa main droite sur sa joue et effleura son front de ses lèvres. L'âme de Ciel s'agitait à l'intérieur de son petit corps, une âme qui avait connu tant de souffrances qu'elle en devenait parfaitement délicieuse. Il se préparait à un festin incomparable, bien plus savoureux que toutes les âmes égarées qu'il avait pu croiser. Sebastian voulut lui soulever le visage de ses deux mains quand il se souvint qu'il n'en avait plus qu'une, celle qui ne portait pas la marque de son contrat. Le lien qui l'attachait à Ciel lui semblait distendu. Et d'autres détails lui revenaient en mémoire, à présent.
« Ça y est ? » murmura Ciel sans ouvrir les yeux.
Ça n'y était pas. Au moment ou Sebastian avait terrassé l'ange purificateur, aucune lanterne cinématique n'avait jailli. Sur le moment, il n'y avait pas prêté attention, mais à présent, cela lui semblait suspect. Il était possible que les anges n'aient pas de lanterne cinématique, mais il était également possible que l'ange l'ait dupé d'une façon ou d'une autre. Peut-être qu'il avait survécu à l'assaut et qu'il se cachait quelque part.
Maintenant qu'il y pensait, Ash avait montré bien peu de résistance lors de l'assaut final. Sebastian avait mis cela sur le compte de la démence de son adversaire, mais il commençait maintenant à en douter. La façon dont Angela les avait tous enfermés dans la bibliothèque des morts laissait supposer qu'il/elle pouvait créer des barrières particulièrement résistantes, alors pourquoi s'était-il/elle laissé tuer aussi facilement ?
Une idée traversa l'esprit du démon. L'ange purificateur avait pu simuler sa propre mort d'une façon ou d'une autre dans l'intention de mijoter autre chose. Il se pouvait également que Sebastian ait bel et bien tué Ash mais qu'Angela, la moitié la plus manipulatrice de l'ange hermaphrodite, ait cependant survécu. Si Sebastian avait perdu la main qui portait la marque de ce contrat, il ne pouvait plus recevoir d'ordres mais devait cependant obéir aux derniers qu'il avait reçus, à savoir en tuant l'ange purificateur.
En d'autres termes, avant de dévorer l'âme de son jeune maître, il devait s'assurer que l'ange était bel et bien mort.
Mais il brûlait du désir d'en finir maintenant, de dévorer cette âme dont le parfum délicieux lui chatouillait le nez. Il avait si faim !
« Sebastian… » murmura Ciel, maintenant au supplice.
Le démon posa de nouveau ses lèvres sur le visage de son maître, ne pouvant s'empêcher de grignoter de petits bouts d'âme, tandis que l'enfant gémissait de douleur. Puis il s'arrêta. Un majordome de la maison Phantomhive ne se conduit pas de cette façon là, c'est le moins qu'on puisse lui demander. Il lui fallait ramener son maître dans le monde des vivants et faire ce qu'il avait à faire avant de savourer ce divin festin.
« Dormez, monsieur… » murmura-t-il.
« OooooAOOOOooOh ! »
Ciel n'eut pas besoin d'ouvrir les yeux pour savoir qui venait de parler. Une seule personne au monde pouvait mettre autant de voyelles dans une seule interjection.
« Maylene, qu'est-ce que tu fais dans ma chambre ? » murmura-t-il.
Une explosion de cris de joie lui apprit que Bard et Finny se trouvaient avec elle. Passablement consterné par leur excès d'enthousiasme, Ciel attendit qu'ils se soient calmés.
« On vous a repêché dans le fleuve », expliqua enfin Bard. « Vous avez passé plus d'un mois à l'hôpital. En fait, vous y êtes encore. »
« Sebastian ? »
« Disparu », annonça l'ancien soldat, gêné. « On n'a aucune nouvelle. »
Il y eut un long silence que Finny finit par briser.
« Mademoiselle Elizabeth vous a rendu visite tous les jours. On travaille chez elle, maintenant. Elle était vraiment inquiète pour vous. »
Le cerveau embrumé de Ciel finissait par décoder ce qui était en train de lui arriver. Sebastian était parti tandis que lui respirait toujours. C'était peut-être un rêve. Tant qu'il y pensait, il avait fait un rêve encore plus étrange juste avant. Il se voyait montant une pièce de théâtre avec Ran Mao dans le rôle d'une algue et Grell dans celui d'une princesse…
« Laissez-moi seul », murmura-t-il, toujours sans ouvrir les yeux.
C'est alors que la porte s'ouvrit en claquant, faisant sursauter les trois domestiques. Ciel ouvrit un œil juste à temps pour voir une tornade blonde en robe rose se jeter sur lui. « Ciel ! » glapit Elizabeth en l'étreignant farouchement. « Tu es enfin réveillé ! J'étais si inquiète ! »
« C'est pas la peine d'essayer de m'asphyxier ! » grommela Ciel en fusillant du regard ses anciens domestiques, qui lui souriaient béatement.
« Oh, Ciel, si tu savais ! J'ai eu si peur quand ils m'ont appris qu'ils ne savaient pas où tu étais ! Et quand la police t'a repêché dans le fleuve ! J'ai pensé que… que tu étais… »
La voix d'Elizabeth se brisa et Ciel se sentit gêné. Malgré toute la froideur et tous les efforts qu'il avait déployés pour épargner sa petite fiancée, il lui avait quand même imposé une quantité d'inquiétudes phénoménale. « Tu as besoin de te reposer, Elizabeth. Ramenez-la au château », ajouta-t-il froidement à l'adresse de Bard et des autres. C'était plus fort que lui : même en sachant que ces trois-là ne travaillaient plus pour lui, il ne pouvait s'empêcher de leur donner des ordres.
« Yes, my lord », répondirent-ils avant d'entraîner la petite marquise à l'extérieur. Et Ciel jeta un coup d'œil rapide autour de lui. Il se trouvait maintenant seul dans la pièce et à en juger par la quantité de bouquets de fleurs qui reposaient à son chevet, Elizabeth avait dû dévaliser cinq ou six fleuristes. Il y avait aussi deux boîtes de chocolats dont l'une était enveloppée de papier métallisé. Ciel s'approcha pour voir son reflet et constata que la marque du diable apparaissait toujours sur un de ses yeux. Donc, le contrat était toujours valable.
« Sebastian… » murmura-t-il en approchant son doigt de son œil stigmatisé. Rien ne se passa. Aucun homme en noir ne jaillit par la fenêtre pour mettre un genou à terre devant lui.
« Sebastian, je t'ordonne de m'expliquer ce qui se passe ! »
La porte s'ouvrit et une infirmière entra. « Oh, je vois qu'on a repris connaissance ! » s'écria-t-elle avec soulagement. « Le docteur va passer dans la matinée. Je suppose qu'on doit avoir faim ? »
« Où est mon majordome ? » demanda durement Ciel.
« J'en sais rien, moi. Il va falloir manger si tu veux sortir d'ici. Je vais chercher la soupe. » Et elle sortit tandis que Ciel, ulcéré par le tutoiement, se retenait de lui crier qu'en tant que comte, il avait droit à des égards. Jamais Sebastian ne se serait permis de telles familiarités !
Sebastian… Il lui manquait vraiment. Le pire était qu'il n'avait aucune idée de ce qui avait bien pu causer cette trahison. Il lui avait confirmé à plusieurs reprises qu'il s'emparerait de son âme, alors pourquoi ne l'avait-il donc pas fait ? Pourquoi ?
Il lui restait cette marque sur son œil, la preuve que Sebastian et lui étaient toujours liés. Tôt ou tard, il le savait très bien, son diable de majordome reviendrait se présenter devant lui pour réclamer son dû. Il n'était que trop impatient que cela se produise.
La fin !
Note de l'auteure : ce serait sympa si vous pouviez ne pas me décrire ce qui se passe dans la saison 2 : je déteste les spoilers ! Oh, et vous seriez surpris si vous saviez combien de séries ont été supprimées à cause du téléchargement illégal et du streaming: comme les gens ne regardent plus les séries à la télé ou en DVD, les producteurs renoncent à produire davantage de saisons, bande d'impurs. Allez, bonne journée à tous !