UN DRAGON PIQUE AU VIF
5- Si on parlait de balais ?
Voici le chapitre de l'interview par mails de Cho Chang, jeune associée de l'entreprise Starburst Broomstick. C'est le chapitre miroir au chapitre 20 de « A la poursuite du vif d'or » (lien dans les favoris). Encore la forme épistolaire donc, cette fois-ci. Un chapitre très technique sur les balais mais permettant de beaucoup mieux connaître joueuse Cho…
Rappel : les parties (entre parenthèses) et italique étaient barrées dans le texte d'origine.
Bonne lecture !
Chère Cho,
Manifestement, il ne me sera que très difficilement possible de rencontrer Roger sur place. Je l'ai entrevu mais il a l'air survolté tant il est débordé. C'est simple, il m'a fait penser à Olivier une veille de match. Je me tourne donc vers toi pour pouvoir écrire mon article.
J'ai préparé une batterie de questions. Prête ?
Avant même de commencer par les balais de l'équipe japonaise ou même, par la Starburst, peux-tu me dire qui est à l'origine de la création de l'entreprise ? Quelle est l'idée qui a mené à orienter sa profession, sa vie vers les balais ? Je ne sais pas si tu faisais partie de l'aventure dès le début et j'espère que sinon, tu pourras quand même me fournir des renseignements, même succincts.
Maintenant la Starburst : depuis quand existe-t-elle ? Indique-moi en gros son importance par rapport à vos concurrents et quelles ont été vos difficultés pour débuter : les lecteurs sont toujours friands de ce genre de détails.
On parlera des balais après si tu veux bien. Je veux déjà me rendre compte de quelle façon je peux présenter l'ensemble.
Hâte de te lire
Ginny
Chère Ginny,
Ce sera certainement plus simple, en effet. Ici, nous n'avons même pas encore eu de nouvelles directes de Roger. J'ai seulement reçu un coup de téléphone rapide de Gemma, notre technicienne née moldue, peu après leur arrivée. Elle a promis de rappeler un autre jour mais elle doit être débordée, elle aussi.
Prête ! (Juste un peu nerveuse. Je n'ai jamais été interviewée). Je recopie tes questions pour répondre en dessous...
Qui est à l'origine de la création de l'entreprise ?
Roger Davies et Donovan McRay. Ils étaient, comme moi, membres de l'équipe de Quidditch de Serdaigle à Poudlard, et ils n'avaient pas perdu contact après. Ils parlaient souvent de Quidditch autour d'un verre ou d'un dîner, et l'idée de créer un tout nouveau modèle de balai leur est venue au cours d'une discussion sur les qualités et défauts des marques existantes. A ce moment-là, je ne les avais plus vus depuis des années. Je n'ai rejoint l'équipe qu'il y a un peu plus d'un an, alors que le premier modèle de balai était déjà presque prêt.
Quelle est l'idée qui a mené à orienter sa profession, sa vie vers les balais ?
Roger y a pensé pour la première fois en septième année, alors qu'il venait de recevoir des lettres de ses parents, qui avaient tous les deux des idées bien précises sur son avenir : son père était persuadé de pouvoir lui obtenir un poste dans une équipe de Quidditch professionnelle et sa mère voulait qu'il lui serve d'assistant pour son travail de recherche à Ste Mangouste. Il a préféré ce qu'il appelle un compromis entre son "côté sportif" et son "côté intello" en s'orientant vers un métier qui resterait dans le domaine du Quidditch tout en mettant à profit ses talents en matière de sortilèges. Il a travaillé successivement pour deux marques de balais connues, en tant que technicien, avant de créer la Starburst.
Don, lui, est avant tout un dessinateur. Il est même l'auteur d'une petite série de bandes dessinées sur le Quidditch, parue entre 1998 et 2002. Mais il s'est toujours intéressé au design des balais, à leur aérodynamique comme à leur esthétique, et comme il avait déjà fait du dessin technique (dans le domaine de l'horlogerie), il était qualifié pour réaliser les plans du Starburst.
Depuis quand la Straburst existe-t-elle ?
Depuis deux ans. Elle a été créée en juin 2008 et le premier modèle est sorti en août 2009. Celui qu'utilisera l'équipe du Japon est le deuxième modèle, qui n'est pas encore commercialisé. Il devait sortir ce lundi, en fait, mais comme Roger est à Brasov, il a été décidé que la soirée de lancement serait reportée au mois prochain.
Quelle est son importance par rapport à vos concurrents ?
D'après les sondages, nous avons dépassé Brossdur et Comète en cote de popularité chez les sportifs amateurs, mais Nimbus et Éclair de Feu restent loin devant, même si moins d'amateurs peuvent réellement s'en offrir. Au niveau professionnel, ces deux marques dominent tant que nous ne pensions pas avoir l'occasion d'entrer sur le circuit avant quelques années encore (nous fondions surtout nos espoirs sur la fidélité des futurs professionnels que comptent sans doute actuellement les équipes de Poudlard, où notre balai a déjà son petit succès). Maintenant, peut-être... Tout dépendra des réglages effectués par Roger et par Gemma Helley, notre technicienne... et sans doute aussi de la rapidité d'adaptation des joueurs japonais.
La version familiale a aussi trouvé sa place sur le marché, enregistrant un chiffre de vente à peine inférieur à celui de la Bombe bleue pour le premier semestre 2010. Et la version jouet a déjà été offerte à de nombreux petits sorciers depuis sa sortie en période de Noël. Jusqu'à présent, aucune marque de balais n'avait lancé un modèle pour jeunes enfants imitant son modèle sportif, bien que que la compagnie Wizard Toys ait donné à son balai jouet une forme rappelant celle des Nimbus. Si nos balais gagnent encore en popularité, nous pourrons certainement compter là-dessus pour vendre les jouets aux jeunes fans des joueurs qui l'utiliseront, en plus des petits frères et soeurs de nos clients de Poudlard.
Quelles ont été vos difficultés pour débuter ?
Quand Roger et Don ont créé la Starburst, la première difficulté a été de trouver des gens prêts à travailler pour eux alors qu'ils ne pouvaient évidemment garantir le succès de leur entreprise. Créer un tout nouveau modèle de balai sans trop s'inspirer des marques existantes n'a pas été facile non plus... Ensuite, les premiers tests ont révélé plusieurs problèmes importants, dont une incompatibilité entre le bois d'épinette et le sortilège anti-dégradation qui devait lui être appliqué (pour cette raison, c'est finalement du thuya que nous utilisons, mais un retour à l'épinette n'est pas à exclure si la solution alternative qui nous a été proposée s'avère efficace). Comme Roger était habitué à ne travailler que sur des balais destinés à la compétition, il a un peu plus tâtonné pour trouver les sortilèges spécifiques au modèle familial. Et puis se faire une place sur le marché n'était pas gagné d'avance, mais heureusement, près d'un an après le lancement du premier modèle, les résultats sont très encourageants.
Voilà. J'ai probablement débordé du cadre des questions, mais après tout, mieux vaut en dire trop que pas assez. Tu décideras bien en écrivant ton article quels passages méritent d'y figurer. Et s'il te manque quand même une précision, n'hésite pas à demander.
J'attends donc la suite des questions. A bientôt.
Cho
Cho,
Tes premières réponses dépassent toutes mes attentes. Elles sont parfaites, très complètes, détaillées et suffisamment personnelles pour avoir un côté attachant. En effet, tu as eu raison de déborder. Je serai sans doute obligée de couper mais c'est fort dommage. Tu n'as donc aucune raison d'être nerveuse.
Tu es prête ? C'est reparti pour une volée de questions.
Tu dis que tu as rejoint l'équipe il y a un peu plus d'un an. Peux-tu me rappeler tes fonctions exactes et ce que tu apprécies le plus dans ton travail ?
Passons aux balais. Quels sont les différents modèles que vous commercialisez et quels types de sorciers représentent votre principale clientèle ?
Est-ce Poudlard qui a commandé les balais et comment Dumbledore a-t-il entendu parler de votre petite entreprise ?
Bois d'épinette ...
Pourquoi aller chercher outre-Atlantique un bois alors qu'il y a tant d'épicéas en Europe ? Quelles particularités justifient ce choix ? Et quelle épinette ? La blanche, la noire, la rouge ou celle du Colorado ou de Sitka ?
Avez-vous un fagotage particulier des brindilles ? Et une forme aéro-dynamique particulière pour les étriers ?
Rassure-toi, je ne te questionnerai pas sur les sortilèges de stabilisation, amélioration des sorts de propulsion ou de freinage. Je sais que je rentrerai là dans les grands secrets de fabrication. Juste des questions sur ce qu'une bonne observation du produit permet de percevoir.
Sais-tu combien de temps Roger et Gemma doivent rester si l'équipe du Japon gagne ?
Je vais arrêter là mes questions car tu risques de me renvoyer la réponse sous forme d'une beuglante.
Je te remercie beaucoup de ton aide.
Ginny
Ginny,
Très bien, je vais donc essayer de répondre aux nouvelles questions de la même façon.
Quelles sont tes fonctions exactes et ce qu'apprécies-tu le plus dans ton travail ?
J'ai deux fonctions : chargée de communication et responsable de la section jouets.
La première consiste à établir et maintenir des contacts cordiaux avec les fournisseurs de matériaux, les revendeurs, la presse et, en général, toutes les personnes avec qui notre entreprise est amenée à collaborer. C'était déjà ce que je faisais avant (mais à la moldue, avec un téléphone et un ordinateur) et j'apprécie de pouvoir me rendre utile tout en discutant avec des gens qui peuvent se révéler très sympathiques... ou pas. Mais, même quand on a affaire à quelqu'un de très désagréable, on peut finir par être content d'avoir réussi à obtenir ce qu'on voulait sans s'énerver. Roger s'occupait de ça avant que j'arrive, sa grande sociabilité étant un atout indéniable, mais il commençait à être débordé, et m'a donc proposé ce poste pour pouvoir se concentrer sur la technique.
La responsabilité de la section jouets m'a été confiée parce que Roger et Don avaient déjà chacun une section à superviser et qu'ils tenaient à ce que je sois leur égale. En fait, tout le monde travaille pour les trois sections, mais il est plus pratique d'avoir une seule personne à la tête de chacune. Si un employé constate un problème concernant les jouets, c'est à moi qu'il doit le signaler, et ensuite j'en parle avec les autres. Ainsi, il n'y a ni rapports en trois exemplaires ni risque de se retrouver à tous croire que c'est l'un des autres qui s'occupe de tel ou tel détail. Sans compter qu'on sait immédiatement dans lequel des trois bureaux trouver un document relatif à une seule version de balai.
Quels sont les différents modèles que vous commercialisez et quels types de sorciers représentent votre principale clientèle ?
Comme base, nous avons la version sport, la version familiale et la version jouet. Plusieurs variantes existent ou sont prévues dans chacune de ces catégories (ci-joint le catalogue complet).
La version sport a pour l'instant surtout intéressé les jeunes en âge d'aller à Poudlard, Beauxbâtons ou autre école sorcière - car nous exportons en France et dans plusieurs autres pays. La variante avec siège enfant de la version familiale est, bien entendu, appréciée des parents d'enfants trop jeunes pour voyager sur leur propre balai, tandis que la variante "de luxe", notamment équipée d'un MGS (système de géolocalisation magique), a séduit d'anciens adeptes du Twigger pour qui les accessoires comptent beaucoup. En fait, il est assez facile de deviner quelles catégories de personnes sont (ou seront) intéressées par chaque modèle particulier.
Est-ce Poudlard qui a commandé les balais et comment Dumbledore a-t-il entendu parler de votre petite entreprise ?
Non, les balais de l'école ne sont pas des Starbursts. Il est possible que ce soit le cas à l'avenir, mais pour l'instant le comité d'administration n'estime pas nécessaire de remplacer les vieilles Étoiles Filantes qui servent encore aux cours de Madame Bibine.
Le petit succès rencontré par nos balais à Poudlard est sans doute presque entièrement dû à la campagne de publicité menée par le neveu de Don, qui ne perd pas une occasion de vanter les mérites de son balai ni d'en faire la démonstration, et qui, avec l'aide d'amis d'autres Maisons, a placé des affiches dans les quatre salles communes.
Pourquoi aller chercher outre-Atlantique un bois alors qu'il y a tant d'épicéas en Europe ? Quelles particularités justifient ce choix ? Et quelle épinette ? La blanche, la noire, la rouge ou celle du Colorado ou de Sitka ?
L'épinette de Sitka. D'après le guide d'un dénommé Wiki Pedia, ce bois est utilisé pour la fabrication de flèches, "du fait de sa grande rectitude et de sa faible sensibilité aux variations thermiques et hygrométriques". Ces qualités semblaient convenir pour un balai aussi. Le bois de thuya a la même légèreté (autre critère important), mais il est naturellement plus résistant à la pourriture, ce qui rend possible l'utilisation d'un sort moins puissant sans aucun effet indésiré.
Importer notre bois peut sembler surprenant, en effet, mais c'est que le propriétaire de la scierie canadienne qui nous le fournit est le mari d'une sorcière anglaise qui était dans la même année que Roger à Poudlard. Roger a donc pu négocier un prix spécial, qui reste intéressant malgré les frais de transport.
Avez-vous un fagotage particulier des brindilles ? Et une forme aérodynamique particulière pour les étriers ?
Euh... Comment décrire ce qu'un fagotage ou la forme d'un étrier peut avoir de spécial ? En plus, je ne suis pas spécialiste des détails techniques... Tout ce que je peux te dire, c'est qu'un sort renforce le lien des brindilles et que la passion de Don pour l'aérodynamique garantit qu'il n'a pas dessiné les étriers n'importe comment. Tiens, d'ailleurs, si tu veux l'un de ses dessins pour illustrer ton article, je vais lui demander ce que je peux t'envoyer.
Sais-tu combien de temps Roger et Gemma doivent rester si l'équipe du Japon gagne ?
Je pense qu'ils resteront tant que le Japon sera dans la compétition, au cas où les balais auraient besoin de nouveaux réglages. À moins que Gemma reste seule et que Roger rentre pour qu'on puisse faire la soirée de lancement. Il faut voir aussi pour quand ils pourront obtenir un portoloin (dans ce sens-là, au moins, ça ne devrait pas être trop difficile).
Voilà. Je suis désolée pour la question à laquelle j'ai eu du mal à répondre. Si tu arrives à voir Roger, il pourra sûrement te donner quelques détails supplémentaires.
Amicalement,
Cho
Cho,
Je me collerais des claques !
Oublier une telle question, ce n'est vraiment pas très professionnel de ma part.
Toutes tes réponses sont parfaites. J'ai juste oublié la principale, tout au moins pour les lecteurs de base : ta réaction à toi, à tes associés vis à vis de la coutume japonaise de l'autodafé. Sais-tu si Roger en a parlé au staff japonais ?
Promis, je te laisse tranquille et encore merci.
Ginny
Ginny,
Mais non, c'est normal que tu n'aies pas pensé à poser cette question officiellement alors qu'on en avait déjà parlé.
Roger avait l'intention de leur demander de ne pas brûler nos balais mais je ne peux pas dire s'il l'a vraiment fait. En tout cas, on trouve tous les trois que cette coutume, c'est du gaspillage. Je me demande si le fait d'avoir failli passer à côté des huitièmes de finale pour ça les fera réfléchir (puisqu'il semble que la valeur des balais n'entre pas en considération).
Tu peux aussi citer des extraits de ce que je t'avais dit avant, si tu veux. Ayant lu d'autres interviews que tu avais réalisées, je pense que je peux te faire confiance pour t'en tenir à ce qui n'est pas trop personnel.
Tu as toutes les informations que tu voulais, maintenant ?
Amicalement,
Cho
Merci de nous avoir lu !