Les personnages appartiennent à Hiro Mashima. La chanson vient de la comédie musicale Les dix commandements.
Désole pour ce TRÈS long retard. *va pas faire un roman pour dire le pourquoi du retard, ça intéressera personne*
Un monde à nous
Les circonstances qui ont poussées Mademoiselle Juvia a de sa mort durent dissimulées au royaume pour ne pas compromettre sa majesté. En effet, un roi avait ce genre de pouvoir d'étouffer les choses « compromettantes » envers sa personne bien que dans le cas présent, il n'était qu'en partie responsable de l'acte commis par sa défunte épouse.
Je tiens ce journal depuis le jour où sa Majesté est monté sur le trône, conformément à la volonté de son père. J'y ai consigné tout ce qu'a traversé ou ressenti Mr Grey : la tristesse qu'il a éprouvé après la mort de ses parents, son amour naissant pour Mr Natsu... Qu'importe que sa majesté ait rompu les convenances traditionnelles en s'amourachant d'un homme, devenu également son beau-fils, les futures générations ont le droit de savoir la vérité sur leurs ancêtres, aussi cruelle puisse telle être parfois. Je me rappelle encore l'enterrement de Mademoiselle Juvia. Beaucoup de sujets de notre royaume étaient venus y assister. Après tout, Mme la reine était grandement apprécié par le peuple.
Malheureusement et c'est une chose qui accable encore aujourd'hui monseigneur Grey, son beau-fils n'a pas assisté à l'enterrement de sa mère. Non, au lieu de ça, il s'est en allé récupérer de ses affaires, de l'argent, et est parti pour ne plus jamais revenir. La raison de ce départ précipité demeure encore obscure à nos yeux. Est-il parti parce qu'il avait compris que son amant était responsable des tourments qui préoccupaient sa défunte mère ou alors, était-il assez désespéré pour partir... la rejoindre ?
« Non, je refuse de croire une telle chose. »
Gérard se retourna brusquement pour apercevoir son roi à ses côtés.
« Me serais-je exprimé à haute voix ?
- En effet, je peux constater qu'avec le temps, tu n'as pas perdu cette habitude quelque peu embarrassante, n'est-ce pas ? »
C'était le mot juste. Gérard avait détourné la tête pour cacher sa gêne que son roi l'ait entendu énoncer des paroles aussi peu joyeuses concernant son bien-aimé compagnon.
« V... veuillez... veuillez m'excuser, je ne pensais certainement pas ce que...»
- Demain, cela fera cinq ans, cinq ans jour pour jour. »
Plus d'humeur songeuse, nostalgique, qu'en colère contre son serviteur, Grey prit un siège et s'assied à côté de Gérard.
« J'ai beaucoup pleuré lors de son départ. Oh bien sûr, personne n'en sait rien, toi y compris. Je suis demeuré stoïque face à mon entourage. Puisque je suis le roi, je me devais d'agir ainsi. »
Gérard fut surpris. Il se revoyait de nouveau dans le passé, durant l'enfance de son roi. A maintes occasions, il avait été son confident lors de situations difficiles ou lorsque la pression devenait trop forte. Il ne savait pas à qui parler, les personnes lui faisaient peur. Ayant compris ce qu'il se tramait dans l'esprit du petit garçon, Gérard s'était proposé de l'écouter dans une salle, en tête à tête, chose à laquelle Grey fut réticent au début. Heureusement, suite à plusieurs courtoisies et paroles afin de le détendre, il avait accepté.
Avec le temps, la crainte du roi vis à vis des autres s'était évanoui mais il n'avait jamais cessé de s'adresser à Gérard et à personne d'autre, lorsqu'il souhaitait s'épancher. Cette constatation le rendait toujours très heureux et de voir que sa majesté n'avait pas perdu cette habitude lui fit esquisser un sourire.
« Je vous écoute. Je vous en prie, parlez librement.
- J'ai toujours voulu t'en parler durant ces cinq dernières années seulement... Je ne sais pas, à chaque fois, je renonçais au dernier moment. Je me cachais sous le masque de sa majesté, le roi, fort, imposant qui, malgré la perte de sa femme, et celle de l'homme qu'il aimait, devait demeurer impassible.
- Je sais qu'il n'en est rien. On peut ne pas laisser transparaitre ces sentiments mais notre cœur est meurtri, blessé et ça, c'est difficile à contenir.
- Oui, je suppose. Je repense sans cesse à cette journée où il m'a quitté... »
Sa mine s'assombrit, néanmoins, il regardait fixement son ami et également confident, droit dans les yeux. Il ne voulait pas lui donner l'impression qu'il avait régressé au stade où il était lors de son enfance.
« Il pleuvait ce jour-là et le crépuscule s'apprêtait à tomber, je m'en souviens comme si c'était hier... C'était directement après que je lui ai annoncé le décès de sa mère. Il s'était enfui dès qu'il avait réalisé que je ne mentais pas. J'étais parti à sa poursuite. »
POV Grey
« Natsu, NA-TSU, où es-tu ? NATSU ! »
Une pluie diluvienne tombait, la foudre retentissait et la nuit obscurcissait encore plus les nuages déjà sombres. Je n'arrivais pas à le repérer dans la pénombre et ses traces de pas se mêlaient à celles de ceux qui marchaient dans les alentours du château quotidiennement.
* Où est-il ? Où est-il ? Où est-il ? *
J'ignore combien de temps exactement je suis resté dehors à le chercher, deux, trois heures... davantage ? Je m'en fichais royalement, tout ce qui comptait à mes yeux, c'était de le retrouver, de le serrer dans mes bras, de l'embrasser, de l'avoir auprès de moi. Pourquoi Dieu était-il si injuste avec moi ?
Après un temps indéfinissable, la fatigue commençait à me gagner, aussi mes jambes me lâchèrent et je me laissa tomber à genoux sur le sol boueux. Dans un état de détresse profond, l'homme que je chérissait plus que tout au monde m'avait été enlevé, il ne voulait plus rester avec moi. Je sentais alors quelque chose perler au coin de mes yeux, quelque chose de chaud, de plus profond que n'importe quelle pluie. Les larmes du cœur, pas celles que l'on verse pour un simple film à l'eau de rose ou à la lecture d'un livre du même genre, non, les larmes d'un être accablé du chagrin de la disparation de son âme sœur. Ne pas savoir si il nous sera possible de revoir cette personne est d'une douleur incommensurable.
Y a des montagnes qui pleurent, des cascades innocentes, et moi qui ne dis rien, devant tes yeux qui mentent.
Pourtant, je veux croire à ton retour, non ! Je CROIS à son retour. Je sais que tu me reviendras, Natsu. Après tout, je t'aime, et toi aussi, n'est-ce pas ? C'est toi qui me l'as dit.
J'ai des envies de pluies violentes, dont tu ne verrais jamais une goutte, d'être la faille ou bien l'absente, mais tu me parles et je t'écoute.
Je hurle à à pleins poumons, perdre ma voix est le dernier de mes soucis à cet instant. Qu'est-ce que j'ai fait de mal ? Ce n'est pas moi qui lui ai passé la corde autour du cou que je sache ? Pourquoi dois-je subir les conséquences d'un acte dont je suis étranger ?
Il fait si beau ailleurs, quand l'amour est en route, et qu'il tutoie les heures, en effeuillant le doute.
Est-ce que tu m'aimes encore ? Tu as peut-être trouvé quelqu'un d'autre, de mieux que moi, qui ne te fera pas souffrir comme moi alors que je n'ai eu de cesse de vouloir regagner ton pardon après avoir reconnu mes méfaits.
Ici c'est un drôle de désert, j'entends juste mon cœur qui bat, tout seul, comme un piteux hiver, et je comprends qu'on n'en veuille pas.
Mais tu t'en vas, mais tu t'en vas.
Y a des vallées où dorment, des anges aux reflets bleus.
Je devrais rester ici, ne plus bouger. Je pourrais partir en paix, à quoi bon vivre sans l'amour. Un infime sourire me vient en me rappelant cette phrase de Scarlett O'Hara, «Vivre sans amour, c'est vivre infirme. »
Mais qu'un amour s'en aille, et je renonce à Dieu.
Je ne ressentirais rien d'autre que du soulagement à ce départ. Ce poids sur ma poitrine me pèse tellement, je veux qu'il disparaisse, par n'importe quel moyen.
J'ai des envies de magie noire, dont tu n'as pas le moindre doute, d'être sans faille et sans mémoire, mais je suis là et je t'écoute.
J'ai l'argent, le pouvoir, les choses communes que le commun des mortels souhaiterait posséder, malgré ça, je ne suis pas heureux. Rien de tout ce que je possède ne pouvait m'aider.
Quand les soleils t'appellent, tu ne peux pas savoir, qu'en te brûlant les ailes, tu peux briser l'espoir.
J'avais cru, c'est horrible de le dire, j'avais cru être en fin débarrassé d'un fardeau par son décès. Non pas que j'espérais qu'elle agisse d'une manière aussi désinvolte. La savoir coupable d'un grave crime me suffisait car ainsi je pouvais la faire disparaître de mon existence, du moins, de celle de mes sentiments envers son fils, mon propre beau-fils, je le sais bien.
Ici la terre est sans attrait, mais elle est libre, on peut l'aimer.
Et tu t'apprêtes à la quitter, comme un amour quand il se tait.
Mais tu t'en vas, mais tu t'en vas, mais tu t'en vas.
Toutes mes histoires d'avant, de quand j'étais sans roi, me parlaient d'un amant, mais pas d'amour sans toi.
De belles personnes ont croisées mon existence, ce n'est pas pour autant que je les désirais. Il n'y avait que Natsu qui occupait mon esprit, mon âme, mon cœur, mais où est-il maintenant ?
J'ai pas envie de tes combats, je voudrais bien changer ta route.
Mais je suis là le cœur qui bat, qui t'entends plus, mais qui t'écoute.
Oh ? Qu'est-ce que c'est que ça ? Ma poitrine, saigne où est-ce mon cœur qui pleure ?
Où s'en vont les mirages, quand ils ont disparu.
Qui les tiendra en cage, pour qu'on ne les voit plus.
Ah, la blessure que sa mère m'a infligée, la plaie s'est rouverte. Uhhhh ! Je sens que je perds connaissance, je crois ma conscience vacille... arghhh... errrrr...
Moi qui ne suis que d'ici, je sais que c'est la nuit qui vient.
Avec ses ombres et puis ses gris, et quelque chose de moi en moins.
« Natsu... Na-ts-u... Natsu... Natsu... »
J'ignore à ce moment-là si je rêvais ou divaguais, j'ai cru entendre mon amour me parler, presque dans un murmure porté par le vent et traversant la pluie pour me parvenir.
« Je reviendrais Grey, je te le promets. »
Mais tu t'en vas, mais tu t'en vas.
Fin POV Grey
« Et c'est après que je vous ai retrouvé pour vous ramener au château, autrement, vous seriez mort d'hémorragie.
- Oui je sais, déclara-t-il, un rictus d'amusement ornant furtivement son visage. »
Un silence s'installa entre eux. Les confidences d'un roi plus envers un ami qu'un serviteur, repenser à ce moment plus douloureux que la balle qu'il avait reçu, à cela s'ajoute la pression de sa position, c'était lourd à porter. Néanmoins, Grey reprit son coutumier air sérieux.
« Excuse-moi, j'ai du travail.
- Je vous en prie, je m'en veux de vous accaparer alors que vous avez tant à faire.
- Arrête de dire des bêtises ! »
Ils rirent tous les deux, retournant vaquer à leurs occupations. En fin d'après-midi, le roi sortit dans la cour du château pour profiter du magnifique soleil qui n'allait pas tarder à se coucher pour être remplacé par la nuit obscure.
* Je m'en veux un peu. J'aurais sûrement du le prévenir que je savais mais, c'était sûrement mieux ainsi. *
Le paysage s'offrant aux yeux de Grey était des plus agréables, paisible, tranquille. Parmi ce qu'il avait sous son regard, il remarqua quelque chose, un point, presque invisible car il était encore très éloigné de lui. Toutefois, il savait ce que c'était, il savait qu'il s'agissait de quelqu'un de sa connaissance et même, de quelqu'un qu'il connaissait très très bien.
Sa majesté n'attendit pas que cette personne arrive à lui, il courut la rejoindre. Arrivé près d'elle, il s'arrêta, la regarda de bas en haut, afin de constater les choses que les années avaient opérées sur la silhouette de Natsu qui, la dernière fois qu'il l'avait contemplé, était plutôt fine.
« Tu as beaucoup changé à ce que je vois. »
L'air gêné de son amant à l'entente de cette réponse lui suffit comme réponse.
« Je ne pensais pas que tu devinerais la raison de... de...
- Ne sois pas si inquiet, après autant d'années écoulées, j'ai relativisé. Puis j'ai réfléchi et la solution m'est un jour apparue. Je ne te dirais pas comment je l'ai su, j'ai seulement le bras long pour pouvoir réunir des informations. J'aurais juré à n'importe quoi que tu ne m'aurais jamais quitté ainsi sans une bonne raison. J'avais raison. »
Natsu enlaça son bien-aimé, sans pleurer, sans rien dire, l'un comme l'autre ne parlèrent pas pendant un long moment, le contact rapproché suffisait pour exprimer tout ce qu'ils n'énonçaient pas à voix haute. Cela ne dura pas éternellement, Grey rompit cette absence de paroles.
« Partir à l'étranger grâce à l'aide de Gérard dans la but de devenir un de mes fidèles serviteurs ayant pour mission de protéger le royaume comme ma vie, c'est très honorable de ta part et une excellente idée.
- J'avais beaucoup discuté avec Gérard le jour où je m'étais enfui. Il m'avait facilement retrouvé et souhaitait s'entretenir avec moi sans ta présence. Au début, quand il m'a proposé de m'endurcir, j'étais fermement opposé, seulement... »
On pouvait sentir le regret qui perçait dans la voix de Natsu. Le roi lui baisa le front en caressant quelques-unes des mèches de ses cheveux.
« Il a du te montrer quelque chose je suppose ?
- Oui, un mot de ma mère. »
Il se dégagea de l'étreinte pour prendre un mot dans sa poche qu'il tendit à son beau-père.
Vis ta vie comme tu l'entends mon fils, la mienne s'arrête ici.
« J'aurais préféré que cela se termine autrement, Natsu.
- Moi aussi, moi aussi. Je ne t'en veux pas, je ne t'en veux plus.
- Gérard joue plus ou moins le rôle du père avec nous.
- Il a préféré se servir de cette expérience pour nous aider à grandir en traversant diverses émotions...
- Que l'on pourrait éprouver de nouveau dans un le futur, on ne sait jamais ce qui pourrait arriver.
Il changea soudainement d'expression.
« Tu es bien sûr de vouloir faire ça ? Être chevalier n'est pas de tout repos et loin d'être une chose gaie tous les jours.
- J'ai passé des jours à me retourner cette question dans tous les sens avant de me décider à faire cette formation. Ne crains rien, je ne le regretterais pas. »
Grey déposa un baiser doux comme une plume sur les lèvres de son Natsu, répondant à ces propos.
« Au fait, j'ai conservé ta lettre ! J'étais terrifié au début quand je l'avais reçu, mais au fil de ma lecture, j'étais rasséréné. Sache que j'ai toujours pensé à... et que.. »
Grey posa un doigt sur ses lèvres pour qu'il se taise.
- Je n'en attendais pas moins. Le contraire m'aurait étonné. »
Ils se regardèrent un instant, puis Grey tendit la main à son nouveau serviteur et également amant.
« Tu viens ? Gérard va être surpris de te revoir, je ne le sermonnerais pas, je sais qu'il pensait à nous deux avant tout.
- A vos ordres, votre majesté ! »