Bonjour. Pour le début de cette fic, j'ai décidé de suivre plus ou moins les événements de la série à partir de l'épisode 1x13 mais d'en modifier certains passages. Je vous conseil de regarder l'épisode en même temps vu que pour ce chapitre, je suis l'épisode et ne réécrirais pas tout. Arthur et Merlin sont définitivement trop slashables.
Merlin
Dehors, l'aube pointait le bout de son nez. Merlin était assis sur son lit. Il n'avait pas pu protéger Arthur de la bête ancestrale. Le dos voûté, Merlin repensait à tout ce qui s'était passé la veille : l'attaque dans la grotte, le retour à Camelot les entrailles tordues par la peur, les larmes du Roi, le regard déçu de Gaius. Qu'aurait-il pu faire de plus ? Pas grand-chose sûrement mais il savait ce qu'il lui restait à faire. Aller à l'île des Bénis et échanger sa vie contre celle d'Arthur. Demain à la même heure, il ne serait surement plus de ce monde mais Arthur vivrait et c'est tout ce qui comptait au final. Merlin repensa brièvement à la conversation qu'il avait eue avec Gaius. L'homme l'avait supplié de ne pas y aller mais avait-il un autre choix ? Non. S'il ne le faisait pas, Arthur mourrait. Prit de nausées à cette idée, Merlin serra ses mains l'une contre l'autre. Il avait envie de pleurer devant tant d'injustice. Arthur était certes un crétin arrogant mais il n'avait pas mérité de mourir. Il devait aller lui parler une dernière fois, au cas où il ne le reverrait jamais. Qui sait ce qu'il se passera sur l'île des Bénis demain.
Merlin se glissa discrètement dans la chambre d'Arthur, les sens aux aguets. Tout était silencieux dans la pièce. A la lueur du feu de cheminé, Merlin put constater que la chambre était vide. Parfait, il ne serrait pas dérangé. Il s'approcha du lit où reposait Arthur et s'y assis. Le Prince reposait pâle et inerte. Un bandage lui barrait la poitrine. Le regard de Merlin se posa un instant sur le tissu tâché de sang. Sa culpabilité refit surface en un éclair. C'est d'une voix noué et basse qu'il commença à parler au prince.
-Arthur ? Hum. J'espère que tu m'entends et… En fait, même si ce n'est pas le cas ce n'est pas grave. Il y a certaines choses qu'il faut que je te dise.
Comme s'il répondait à Merlin, Arthur bougea une main dans sa direction. Merlin sourit à ce geste.
-Tu as beau être un crétin arrogant, tu n'en es pas moins un homme bien. Je donnerais tout ce que j'ai pour pouvoir te voir roi un jour mais je ne pense pas que je vivrai assez longtemps pour ça.
Des larmes dévalèrent les joues du jeune sorcier. Il reprit en reniflant :
-Je suis désolé de devoir t'abandonner mais c'est la seule solution. Je ne te laisserais pas mourir, pas si je peux l'en empêcher.
A ces mots, Arthur commença à s'agiter dans son sommeil. Ses épaules se contractèrent, sa tête commença à se balancer de droite à gauche, des mots sans queue ni tête à moitié étouffé sortirent de la bouche du prince. Merlin posa sa main sur le front d'Arthur dans une tentative de le calmer tandis que ses propres larmes redoublèrent d'intensité.
-Je sais, ça ne me plait pas non plus. Tout ce que je te demande c'est de faire attention à toi lorsque je ne serais plus là pour te surveiller. Tant de vies dépendent de toi et tu n'en es même pas conscient.
Merlin frotta ses larmes avec sa manche.
-Je vais devoir partir. Je te promets que tout ira bien, même si je ne suis plus là.
Merlin retira sa main du front du prince. A mi-chemin, celui-ci attrapa son bras.
-Arthur ?
Arthur avait les yeux grands ouverts braqués sur le sorcier. Le prince respirait rapidement et sa peau luisait causé par la transpiration. Sa poigne faisait mal à Merlin tellement il serrait fort. D'un coup, il tira Merlin vers lui et lui saisit la nuque. Les yeux dans les yeux, leurs bouches à quelques centimètres l'une de l'autre, Merlin déglutit difficilement. Le regard fiévreux du prince balayait chaque trait du visage de son serviteur comme s'il cherchait à les mémoriser, comme s'il ne l'avait jamais vraiment vu. Arthur se mit à parler :
-Non, s'il te plait. Pas ça. Ne pars pas.
-Arthur, je n'ai pas le choix.
-On a toujours le choix.
-Pas cette fois-ci. Je ne te laisserais pas mourir.
-Ne m'abandonne pas. J'ai besoin de toi, dit-il en rapprochant encore leurs visages.
De plus en plus gêné par cette proximité et par les paroles d'Arthur, Merlin se dégagea de l'emprise du prince et se leva du lit.
-Non ! Reste ici. C'est un ordre, Merlin.
Merlin recula.
-Si tu pars, ne revient plus.
Merlin déglutit, une boule dans la gorge mais recula encore en lui faisant face malgré les menaces.
-Je suis désolé Arthur mais mon choix est fait.
Sur ces mots, le jeune sorcier quitta rapidement la pièce sous les appels désespérés du prince. Une fois passé la porte, Merlin s'appuya contre celle-ci. Il ne voulait pas lui faire de la peine. Il l'entendit l'appeler encore quelques minutes avant que le silence ne revienne. Merlin soupira lourdement en essuyant les dernières traces salées sur ses joues. Merlin ne comprenait pas ce qu'il venait de se passer. L'espace d'un instant, il avait cru que le prince allait l'embrasser. Pourquoi Arthur ferait-il une chose pareille ? C'était absurde, n'est ce pas ? Merlin secoua la tête pour se remettre les idées en place. C'était surement la fière qui influençait ses actes et ses paroles. Il n'avait pas de temps à perdre. Un long chemin l'attendait et il devait encore boucler son sac.
Vite, il fallait qu'il rentre au plus vite à Camelot. Tout au long du trajet de retour, Merlin pria pour qu'Arthur soit toujours en vie. Si par malheur ce n'était pas le cas, il aurait échoué à sa mission et beaucoup de personnes en souffrirait, lui le premier. Arthur était son meilleur ami malgré les apparences. Il ne voulait pas d'un monde sans Arthur. Jamais.
Arrivé au château, il s'était précipité chez Gaius. Celui-ci lui avait remonté les bretelles mais Merlin s'en fichait. Il ne pouvait pas penser à autre chose qu'à Arthur. Pourvu que tout ce passe bien. Plus le temps passait et plus il en doutait. Depuis trois heures, Merlin tournait en rond dans l'office, incapable de se calmer et de s'assoir. Bientôt il n'aurait plus d'ongles à ronger à ce rythme là. Pourquoi fallait-il que ça prenne autant de temps ?
C'est à ce moment que Gaius entra dans la pièce. Il avait la mine sombre ce qui tétanisa Merlin sur place.
-Le prince est vivant.
Il avait réussi. Arthur vivrait….et il allait mourir. Mais peu lui importait. Aussi loin que remontait sa mémoire, jamais il n'avait été aussi heureux de toute sa vie. Arthur allait être Roi et Albion allait prospérer, un jour. Merlin s'assit sur un banc, soudain fatigué par tant d'émotions. Son sentiment de joie fut bien vite remplacé par la honte. Gaius avait raison. Il avait fait une folie mais il ne la regrettait pas le moins du monde. Chaque homme faisait ses choix et mourrait à cause d'eux. Et il avait choisis. Il avait choisis Arthur. La vie du prince valait mille fois plus que la sienne.
Le dragon l'avait trahit. Nimueh l'avait trahit. Et ils se disaient prêt à l'aider alors qu'au final, ils le poignardaient dans le dos. Pourquoi devait-il vivre lui alors que sa mère allait mourir par sa faute ?
Merlin était au chevet de sa mère. Il voulait qu'on le laisse tranquille. A l'aube, il repartirait sur l'île des Bénis et Nimueh avait intérêt à arranger les choses ou il ne répondait plus de lui. Deux petits coups frappés à la porte lui fit tourner la tête. Gaius ouvrit la porte et lui fit signe de le suivre dans la pièce principale. Il s'exécuta en soupirant. Ils s'assirent silencieusement à la table à manger.
-Je dois la sauver, Gaius.
Gaius examina le jeune homme. On aurait dit que tous les malheurs de la terre lui étaient tombés dessus. Beaucoup trop de responsabilités reposaient sur ses frêles épaules.
-Tu ne peux pas Merlin.
-Si je le peux. A quoi me servent mes pouvoirs si je ne peux pas la sauver ?
-Nimueh ne te laissera pas te sacrifier.
-Pourquoi ? Elle me hait.
-Tu es trop important pour elle. Tu es celui qui ramènera la magie à Camelot et elle le sait.
-Je serais la convaincre. Je ne lui laisserais pas le choix. Je pars de suite, dit-il en se levant.
Gaius s'empressa d'intervenir.
-Arthur a demandé à te voir. Tu ne t'es pas présenté depuis qu'il s'est réveillé et il veut te parler.
Merlin soupira. Il avait oublié de passer, trop inquiet pour sa mère.
-Comment va-t-il ?
-Va voir son état par toi-même. Il va finir par croire que tu le fuis. Et fais moi plaisir, attends demain matin pour prendre la route.
-D'accord, je te le promets.
Merlin se leva et sortit de la pièce avant de prendre la direction de la chambre d'Arthur. Il laissa ses pieds le guider tout en repensant aux dernières phrases de Gaius : « Il va finir par croire que tu le fuis. » Le fuyait-il ? Non, pas vraiment, peut-être un peu, d'accord il l'évitait. Il n'avait pas rendu visite à Arthur le soir ou celui-ci s'était réveillé alors qu'il aurait pus. Il n'avait pas envie d'affronter Arthur, surtout pas maintenant. Pas après ce qu'Arthur lui avait dit, pas avec ce sentiment de gêne qui ne le quittait plus. Il ne faisait que suivre ses ordres après tout : ne pas revenir. Alors pourquoi était-il devant sa porte depuis cinq minutes ? Il ne savait pas lui-même. Il n'était pas prêt à affronter Arthur. Lorsqu'il repensait à lui, il ressentait à nouveau le souffle du prince contre ses lèvres. Il ne comprenait pas pourquoi mais tous ses poils se dressaient à chaque fois et cela lui faisait peur.
Merlin entra, fuyant le regard d'Arthur. Celui-ci lui jeta à peine un regard.
-Ah, Merlin.
-Comment allez-vous ?
-Bien, répondit le prince en avalant un raisin.
Merlin voulait sortir. L'air était lourd des derniers mots échangés entre eux la veille.
-Il parait que vous vouliez me voir.
-Oui.
Arthur n'ajouta rien. Il se dirigea lentement vers la fenêtre et regarda à l'extérieur comme il en avait l'habitude. Merlin examina Arthur. Il avait les épaules contractées. Sa mâchoire était crispée. Son menton pointait vers l'avant. Depuis le temps, Merlin avait associé ce mouvement à la contrariété, à la frustration que ressentait le prince.
-Tu es encore à Camelot finalement. Je croyais que tu devais partir.
Merlin était prêt à parier que ce n'était pas ce qu'Arthur allait lui dire il y a encore quelques minutes.
-Je suis revenu…..…. Mais je dois repartir.
Arthur se tourna pour faire face au sorcier, les sourcils froncés.
-Je vais bien pourtant, répliqua le prince d'un ton dur. Tu n'as plus de raisons de partir à nouveau de Camelot.
Comment Arthur pouvait-il être si égoïste ? Merlin fronça à son tour les sourcils. Etait-il aveugle au point de se croire le centre de sa vie ?
-Il n'y a pas que vous dans ma vie, Sire, répondit Merlin sur le même ton.
Arthur s'avança vers lui tel un prédateur, le menton de nouveau en avant. L'atmosphère s'électrifia d'un coup.
-Pourquoi pars-tu cette fois-ci ? Tu dois aider un chat à descendre d'un arbre ? répliqua-t-il, moqueur.
Un chat ? Est-ce là toute la considération qu'Arthur avait pour lui ? Il n'était bon qu'à aider des chats alors qu'il avait sauvé si souvent la vie d'Arthur ? Alors que sa mère allait mourir par sa faute. S'en fût trop pour Merlin qui se mit à lui crier dessus.
-Ce que je fais ne vous regarde pas, Sire. Je suis certes votre serviteur mais je ne suis pas votre esclave. Vous n'avez aucun droit sur moi. Votre ego vous fait peut-être penser le contraire mais je ne vous appartiens pas et je ne vous appartiendrais jamais.
Il n'en fallu pas plus à Arthur pour saisir Merlin par le col de sa main valide. Bizarrement le prince s'était calmé, ce qui n'augurait rien de bon pour le jeune sorcier. Merlin, lui, était toujours hors de lui.
-Pour quelqu'un qui ne m'appartient pas, tu obéis pourtant à tous mes ordres à longueur de journée.
- Lâchez-moi ! se débâtit Merlin.
-Réponds d'abord à ma question. Où te rends-tu ? Ou plutôt, chez qui vas-tu ?
-Qu'est ce que cela peut bien vous faire ? Vous êtes jaloux ? Vous m'avez pourtant ordonné de ne pas revenir.
Arthur se figea à ces mots comme frappé par la foudre. Il fixait la porte derrière son serviteur, les yeux dans le vague. Merlin en profita pour échapper à l'emprise du prince. Il sortit en claquant la porte sans ajouter un mot.
Merlin ne comprenait pas. Il courrait dans les couloirs sans se préoccuper des regards qu'on lui jetait sur son passage. Ce n'était pas l'attitude du Arthur qu'il connaissait. Plus rien ne tournait rond dans la vie de Merlin. Il n'avait qu'une envie : que tout cela cesse.
Merci