Titre : Mon aura si froide

Disclaimer : Ils ne m'appartiennent pas… mais j'arrive à survivre

Rating : M / NC17

Paring : Tom/Bill

Résumé : Il est mort. Il est seul. Et ce dernier survit malgré lui. Jusqu'au jour où il rencontre une ombre sur le tableau de sa vie. L'ombre de son passé.

Note : cette histoire est un slash avec de l'inceste (entre frères), donc il s'agit d'une relation entre hommes


Chapitre 1 : Café au bar

Tom Kaulitz est un jeune homme des plus banals. Monsieur tout le monde en personne. Celui que personne ne remarque dans la rue, celui qu'on bouscule sans s'excuser. Celui qui vit en suivant le flot incessant du monde. A 25 ans, il mène une vie paisible, une vie qu'il a choisie. Et puis cela lui plait. Il aime se fondre dans la masse, passer inaperçu aux yeux des autres. Et pouvoir les observer à loisir. Regarder, détailler, admirer, quel plaisir !

Partout et n'importe où.

N'importe qui, tout le monde et personne.

- Je vous sers quoi ?

- Un café.

Après son travail dans une boutique de musique, Tom va toujours dans un bar et commande un café. Jamais le même endroit si possible. C'est sa façon à lui de rompre la monotonie des jours qui défilent. Les gens sont différents, le café est parfois moins bon, parfois meilleur. Et l'ambiance n'est jamais la même. Des fois triste, souvent gaie. Mais il n'y participe pas. Il préfère attendre que le temps passe et apprécier ce qui se passe sous ses yeux.

Là, il attend que sa boisson refroidisse tout en observant les gens autour de lui. Les ivrognent du soir, les jeunes qui traînent jusqu'à pas d'heure. Bien souvent, il finit très tard au magasin. Et bien souvent, la nuit est tombée ou ne va pas tarder. Les mamans avec poussettes et les touristes sont déjà partis. Ne reste plus qu'une population ivre.

De tout.

D'alcool pour certains. D'euphorie et de jeunesse pour d'autres. Mais surtout… de folie !

La cuillère dans la tasse tourne lentement. Un geste machinal. Tom n'y fait pas attention.

Il préfère détailler ce groupe d'ados qui rigolent comme des fous.

Il préfère observer ces deux femmes qui descendent verres après verres, le regard dans le vide.

Il préfère contempler le barman et sa façon si minutieuse de nettoyer ses verres.

Il préfère…

… Orienter son regard sur cette étrange silhouette.

La cuillère stoppe sa ronde. Un vent glacial se glisse sous le large t-shirt de Tom et ce dernier frissonne. Que … ?

Il y a une ombre non loin de lui, dans le bar. Elle ne bouge pas, immobile. Et pourtant bien vivante. C'est une masse sombre, perdue dans la pénombre d'un coin. Tournée vers la fenêtre, c'est à se demander si ce n'est pas un rêve. Mais Tom en est sûr. Cette… chose est… enfin probablement… humaine.

Intrigué, il se met à se jeter de rapides coups d'œil aux alentours. Personne ne fait attention à personne. Et surtout pas à l'ombre.

L'ombre est seule. Elle ne bouge pas, ne boit pas son verre, ne fait attention à personne… n'existe pas. Elle porte un grand par-dessus noir avec une capuche qui recouvre le haut de son visage. Et le bas est caché par un tissu aussi sombre que le reste. Et sur la table, à côté de sa main posée à plat, unique trace de peau, un morceau de papier déchiré.

L'ombre renvoie une image de terreur, d'effroi. Il y a comme l'enfer à ses pieds. Gouffre noir aspirant toute vie. Des ténèbres. De sa place, Tom arrive même à ressentir l'aura terrifiante qui se dégage de cette ombre. Un démon est assis dans ce bar et capte tous ses sens.

L'ombre est là, sans être là. Juste le froid qui s'immisce dans le bar atteste de sa présence.

Autour d'elle, le temps semble s'être arrêté. Tom fixe ce noir avec cette tache de peau blanche, telle la peau d'un mort. Les minutes s'écoulent sans qu'il ne s'en rende compte et ce n'est que lorsque l'ombre se lève et disparaît en un coup de vent, que Tom reprend ses esprits. Les doigts de sa main droite sont en train de caresser son poignet gauche en un geste répétitif. Aussitôt, il stoppe son mouvement et boit son café froid d'une traite.

[…]

Le lendemain soir, Tom ne va pas dans un bar différent. Il retourne dans le même. Pourquoi ? Peut-être cet espoir fugace de revoir cette ombre. Lorsqu'il passe la porte, la première chose qu'il voit, c'est un vieux qui s'agrippe désespérément à sa bouteille de scotch. Mais quand il tourne la tête, elle est là. L'ombre est assise au même endroit. Toujours dans le noir, entourée de noir. Toute en noire.

Tom hésite… pour la première fois. Observer… ou assouvir cette envie d'aller la voir. Et c'est plus fort que lui. Lui qui ne se fait jamais remarquer des autres, qui les évitent du mieux qu'il peut, s'assoit à la même table que l'ombre, en face d'elle.

Tom commande une boisson au hasard. Pas de café aujourd'hui.

Et l'ombre ne bouge pas. Comme morte. Son par-dessus noir est encore là, la capuche et le tissu aussi. Tom ne peut voir que deux yeux noirs qui ressortent sur la peau diaphane. Une peau si blanche que l'on pourrait croire à un mort. Peut-être…

Autour de l'ombre il fait si froid. Celui des jours d'hiver, la nuit, quand on se sent seul et abandonné. Une aura diabolique enveloppe l'ombre et donne l'impression d'être arrivé aux portes de l'enfer.

Une ombre. Une ombre. Une… non. Un. Oui. Tom ne sait pas comment, mais il devine les traits d'un homme sous ce masque noir. Et cela le fait encore plus frissonner.

Si cela se trouve, il fait face à un dangereux tueur, à un psychopathe, à un homme de la mort. Et pourtant, alors que ces pensées défilent, il n'a pas peur. Bien au contraire. L'envie d'en savoir plus croit.

Alors Tom plonge son regard dans celui si noir de l'ombre et attend. Les pupilles sombres bougent pour s'ancrer à leur tour dans les siennes et… Une explosion !

Le cœur de Tom se met à accélérer. Une course folle dans sa poitrine. L'air lui manque. Mais il ne décroche pas de ce qu'il voit. L'aura sombre s'intensifie, jusqu'à devenir angoissante, oppressante. Les iris renvoient tant d'horreurs que Tom est obligé de s'accrocher au rebord de la table. Des lames aiguisées viennent lacérer sa peau et ses poignets le font souffrir. Et pourtant, Tom reste là, sans bouger. Il attend. Devant lui, un film d'horreur défile à toute vitesse, l'empêchant de faire quoi que se soit un poison se répand dans ses veines, s'étale sur ses lèvres si sèches.

Et l'ombre attend.

Jusqu'à s'éclipser comme un courant d'air.

Tom pourrait croire à un rêve, à un cauchemar éveillé… s'il n'y avait pas ces traces d'ongles sur le bois de la table.

[…]

Cette nuit là, Tom fait un cauchemar. Un déjà, vu, vécu. Il y a longtemps. Mais jamais oublié. Un cauchemar en noir.

Toute la journée, il pense à cet homme en noir. Au point d'oublier la livraison d'un piano, au point de ne pas faire attention à une batterie et de tomber la tête la première dans les cymbales.

Dès que sa journée se termine sans autre grosse catastrophe, Tom se met à courir dans les rues. Arrivé devant le bar, il pousse la porte à la volée et scanne en une demie seconde les lieux. Il est encore là. A la même table, avec les mêmes habits. Sans réfléchir d'avantage, Tom s'assoit en face de lui, comme la veille. Il commande encore une boisson au hasard et plonge son regard dans celui de l'ombre. Immédiatement, elle réagit et ancre sa terreur dans les iris de Tom.

Il ne sait pas trop pourquoi, mais cela le rassure. De voir que l'ombre est encore là, qu'elle reste avec lui. D'ailleurs, il ne sait pas non plus pourquoi il ne cesse de penser à elle. Ou lui. Disons plutôt lui quand même. L'homme-ombre, probable psychopathe et sûrement tueur.

C'est si effrayant et tellement fascinant. Tom se sent si mal et trop bien. Le parfum de la mort l'enveloppe entièrement et l'aura maléfique ne cesse de grandir. Devrait-il partir avant qu'un malheur ne se produise ? Peut-être. Mais il n'y arrive pas.

Agrippé aux yeux d'ombre, Tom se laisse envoûter. Parce qu'après tout, il y a quelque chose derrière le noir des pupilles. Comme de l'étonnement et de l'amusement. Ce qui rend le tout encore plus horrible.

D'ailleurs, la chair de poule naît sur les bras et les jambes de Tom. Sans qu'il ne s'en soucis. Il aime ça.

Lui, un homme banal, avec une vie banale. Quelques petites copines par-ci et par-là, des amis pour les fêtes et un patron qui le laisse assez tranquille. Un appartement en location, des voisins un peu chiant, mais qu'il ne voit que rarement. Et un poisson rouge dans un bocal bien rond. Des courses le vendredi soir et des week-ends ménage et grasse-mat.

Seul son look sort du commun des mortels. Dreadlocks, t-shirt et pantalons XXL, casquette en permanence sur la tête. C'est sa seule différence, mais qu'il tient à garder, même à 25 ans.

Il ne cherche pas les ennuis et ceux-ci ne le trouvent pas trop. Il paye ses factures à la dernière minute et essaye de ne pas trop être à découvert en fin de mois. Monsieur tout le monde.

Alors pourquoi se trouve-t-il face à un inconnu qui n'inspire que la peur ? Ses émotions lui font défaut et il se complait dans cette frayeur. Cela fait si longtemps qu'il n'a pas sentit son cœur s'emballer. Des années… depuis… le cauchemar.

L'homme-ombre ne bouge toujours pas, ne touche pas à son verre et laisse juste son regard s'assombrir encore plus. Les ténèbres envahissent ses iris. Du noir dedans, du noir dehors. Les cils ébène ne bougent pas. Pas de clignement non plus. Comme si le temps n'a pas d'emprise sur son corps et que l'immobilité est sa nature. Tel un mort.

Alors Tom fait de même, sans même s'en rendre compte. Il arrête de bouger et se perd dans sa contemplation. Plus rien n'est important. Juste ce regard qui le captive, l'hypnotise. Les deux hommes n'échangent pas une parole de la soirée. Aucun contact entre eux. Et pourtant il y a un roman qui s'écrit en eux. Celui d'un regard noir. Et doucement, au fils du temps, le noir se dilue, les yeux s'habituent aux ténèbres et Tom y voit mieux. C'est encore flou, mais déjà mieux. Leurs yeux se suffisent à eux-mêmes pour se raconter des vies.

Et brusquement le noir revient au galop. Encore plus sombre qu'auparavant. L'homme-ombre attrape les gants posés sur la table, rompt le contact et s'en va sans un bruit. Tom retrouve les ténèbres. Il est seul.

[…]

Cette fois-ci, Tom hésite à rentrer dans le bar. On est samedi et il n'a pas travaillé. L'homme-ombre sera-t-il encore là ? D'habitude, il ne va jamais dans un bar seul quand il ne travaille pas. Mais il a tellement envie de revoir encore l'inconnu qu'il a dérogé à ses habitudes. De toute façon, depuis qu'il l'a rencontré, il n'y a plus d'habitude. Plus rien n'est pareil.

Et pourtant, l'homme-ombre est encore là. A croire qu'il n'est pas parti sous ses yeux la veille. Tom se dirige vers le comptoir, commande une boisson et va se poser à la même place que la dernière fois. Aussitôt, leurs regards s'ancrent et le silence se fait pour eux. Le barman amène la boisson à Tom et le silence se rompt.

- Tiens, un café aujourd'hui ?

C'est l'homme qui vient de parler. Et d'une voix bien grave. Surpris, les yeux de Tom s'agrandissent légèrement. Il s'est trompé de table ? Et pourtant non, car c'est bien les mêmes yeux noirs que les autres soirs. Il reconnaitrait cet éclat cruel entre milles. Un faible sourire vient orner ses lèvres et il attrape sa cuillère pour lui faire faire sa ronde habituelle.

- On ne vous a jamais dit de vous méfier des inconnus ?

- Souvent. Mais vous n'êtes pas un inconnu.

A cette phrase, un léger battement de cils vient rompre la cruauté du regard.

- Vous ignorez qui je suis.

- Vous aussi.

- Que venez-vous faire dans ce bar ?

- Regarder.

- Quoi donc ?

- Qui donc serait plus juste.

- Qui donc alors ?

- Vous, répond simplement Tom.

Les mots sortent si aisément de sa bouche que s'en est presque troublant.

L'homme-ombre pousse un peu son verre et réajuste sa capuche sur sa tête. De ce que peut apercevoir Tom, ses cheveux sont tout aussi noirs que le reste. Cela ne le surprend même pas. A vrai dire, il se demande si quelque chose pourrait le surprendre chez cet homme.

- Et vous habitez où ?

- En ville. Et…

Mais il n'a pas le temps de finir que l'homme secoue la tête. Pas de question.

- Plus précisément ?

- Si vous voulez me cambrioler, vous ne trouverez pas grand-chose de valeur.

- Ai-je une tête de cambrioleur ?

Gêné, Tom baisse la tête. Mais après tout, il a bien pensé depuis le début qu'il était un psychopathe ou un tueur. Un voleur, à côté de cela, ce n'est rien.

- Soyez prudent en rentrant.

Et sans préambule, l'homme se lève, baisse sa capuche sur ses yeux noirs et referme le dernier bouton de son par-dessus. Sans un mot, ni un regard, il commence à s'en aller en silence. Mais Tom attrape son poignet, le retenant.

- Est-ce que je vous reverrais demain ?

- … oui, souffle l'homme en se dégageant rapidement de sa prise.

Alors Tom se détend et le laisse partir. Sauf qu'il ne voit pas la main de l'homme frotter fortement son poignet.

[…]

- Je vous ai vu ce matin. Vous travaillez chez Faupel.

- C'est exact, répond Tom. Mais je ne vous ai pas vu.

- Je sais. Mais dites-moi, vous m'avez l'air assez bon en musique. Pourquoi travailler dans un magasin ?

- Parce que c'est ce que je veux faire.

- Et jouer ? De la musique je veux dire.

Tom détourne brusquement le regard. Il ne joue plus depuis des années. Il a arrêté et refuse de rejouer.

- Ma question vous a gêné. Pardon.

- Et vous, que faites-vous dans la vie ?

- Je vais et je viens.

- Pour ?

- Mon travail bien sûr.

- Vous ne m'en direz pas plus.

Les yeux de l'homme brillent d'une lueur malsaine et Tom resserre ses doigts autour de sa tasse de café. Les ténèbres sont toujours là, les entourant froidement. D'un froid mordant qui vous glace jusqu'aux os.

La peur est toujours là, présente dans chaque souffle. Et si libératrice.

- Pourquoi vous gardez toujours votre manteau et… ce truc, là, sur votre visage ?

- Parce que j'ai froid.

Tom cligne des yeux. Le froid est si prenant qu'il le ressent même sous ces couches de vêtements ? Cet homme est vraiment étrange.

Le regard noir se met à briller d'amusement et Tom se sent brusquement mis à nu. Comme si l'autre voyait tout en lui, savait tout sur lui.

Alors il attrape sa tasse et boit une gorgée du liquide aux teintes noires. Mais pas assez, pas autant que le regard de l'homme.

[…]

- Vous savez que ça fait une semaine que l'on se voit tous les soirs et je ne sais pas votre nom.

- Je sais.

- Et… ?

- Je n'ai pas le droit de vous dire mon nom. En général, je dis un mensonge. Mais, je n'ai pas envie… de vous mentir.

- D'accord. Moi, c'est Tom Kaulitz.

- Je le sais. Depuis un moment, marmonne l'homme.

Cette fois, Tom est tout de même interloqué. L'autre semble savoir tant de choses sur lui qu'il devrait s'en inquiéter. Mais ce n'est pas le cas. Il ne se sent pas menacé.

Alors qu'il sort de ses pensées, Tom remarque que l'homme vient de raccrocher. Il n'a même pas entendu son portable sonner et ne l'a pas vu décrocher.

- Je dois y aller.

Mais Tom ne veut pas. Il veut encore parler avec lui, essayer de le découvrir. Il veut se perdre dans sa folie destructrice, frôler le danger de ses doigts et croire en ses paroles muettes.

Sauf que l'autre se lève et quitte précipitamment le bar, laissant Tom seul. Enfin… pas pour longtemps. Car Tom sort à son tour et se met à le suivre. Cependant, il ne veut pas le rattraper, sachant déjà les paroles de l'autre. Non, il préfère le suivre discrètement et trouver peut-être des réponses à ses questions. Dehors, la nuit est noire, le ciel couvert de nuages. Un léger vent vient souffler et donne des frissons à Tom. Il a froid, mais cela ne l'arrête pas. Il veut savoir.

Devant lui, l'homme avance à vive allure. On dirait qu'il glisse sur le sol, tellement il est rapide. Tom accélère sa cadence, le voyant s'éloigner de plus en plus de lui, jusqu'à disparaître au coin d'une ruelle. Il tourne… et plus rien. L'autre n'est plus là. L'ombre a disparu. Et pourtant il sent sa présence non loin. Alors il continue d'avancer.

C'est alors qu'une main gantée et ferme se pose brutalement sur son visage et qu'un bras le tire en arrière, dans un renfoncement.

- Ne vous avais-je pas dit d'être prudent en rentrant ?

Tom ne peut pas répondre et n'arrive pas à se dégager. Il est trop fort pour lui.

- Me suivre dans les rues n'est pas prudent Tom. Alors rentrez vite chez vous et n'essayez plus jamais de me suivre.

Il pousse Tom dans la rue principale et s'éclipse dans les ténèbres avant que Tom n'ait le temps de réagir.

[…]

Voilà près de deux heures que les deux hommes se regardent sans parler. Tom attend des explications de l'autre et ce dernier semble assez en colère. Les sourcils froncés et le regard noir d'encre, on pourrait croire qu'il va se jeter d'une seconde à l'autre sur Tom et le déchiqueter.

Tom tente de déchiffrer les messages qu'il lui envoie, mais rien ne passe.

- Bon, ok, j'ai fait une connerie. Et alors ?

- Est-ce que vous voulez mourir ?

- Hein ?

- Vous me suivez dans les rues et… il y a des traces de coupures sur votre poignet gauche. Elles datent d'il y a 7 ans environ pour les plus anciennes. Les plus récentes, 2 ans. Tentative de suicide je dirais. Qui a échoué puisque vous êtes là.

Aussitôt, Tom cache son poignet sous la table. Sa mâchoire se serre et il se retient de gifler l'homme. Parce qu'il a raison. Pour tout. Mais il n'a pas à savoir. Il n'a pas à connaître cette partie de sa vie. Lui-même tente de l'oublier.

- Heureusement que je savais que vous me suiviez hier. Sinon j'aurais pu vraiment vous tuer.

- Mais qui êtes-vous ?

- Une ombre.

- Vous savez, en général je suis plutôt tolérant sur pas mal de choses. Je m'énerve rarement et je ne cherche pas querelle. Mais…

- Je vous agace.

- Parfaitem… ! Comment… ?

Les nerfs de Tom sont en train de lâcher. La situation devient de plus en plus incontrôlable pour lui. A vrai dire, il n'a jamais rien contrôlé depuis le début.

- Je vous énerve, vous en avez ras-le-bol de mes réponses qui n'en sont pas. Le fait que je sache tant de choses sur vous et vous rien de moi vous insupporte. Et vous portez un caleçon Calvin Klein.

- C'est vrai ! Et… Attendez. Qu'est-ce que vous avez dit ? Comment savez-vous que je porte un caleçon Calvin Klein ?

- En enlevant votre veste, votre sweat s'est relevé et l'élastique de votre caleçon est apparu.

- Mais je ne vous permets pas de regarder !

- Votre problème Tom, c'est que vous êtes transparent. Tout se voit chez vous. Et plus vous tentez de cacher les choses, plus elles se voient.

- Je crois que vous êtes mal placé pour me dire ça. Qui c'est qui se cache sous une capuche et une écharpe en permanence ? Pas moi ! Qui cache son nom ? Qui cache son métier ?

- J'ai mes raisons.

Tom fulmine. Il sent qu'il va exploser. Et il sait que ce n'est pas bon en général. Alors il attrape sa veste, l'enfile en quatrième vitesse et sort du bar sans dire au revoir à l'autre.

Mais à peine est-il dehors qu'il entend la porte se rouvrir et comprend que l'autre le suit.

- Pourquoi ?

- Pourquoi quoi ? Demande l'homme.

- Vous ne me dites rien.

- Parce que si je le faisais je ne vous reverrais plus jamais.

Tom se retourne et plonge son regard dans celui si triste de l'homme. C'est la première fois qu'il voit une émotion aussi forte transparaître dans ses iris. Et c'est tellement troublant, gênant. Alors il détourne la tête. Mais ne bouge pas pour autant.

- Tom, je voudrais tout vous dire. Vraiment. Mais si je le faisais…

- Je ne vous reverrais plus.

- Désolé.

Après ce dernier mot, il disparaît dans la nuit et laisse Tom, encore seul.

A suivre...


Et voilà une nouvelle fic qui démarre !

Bon je sais pas trop où je m'engage dans cette fic car pleins d'évènements restent à définir. Mais elle me plait (c'est déjà un bon point ^^)

Juste, n'hésitez pas à me donner vos avis et soyez assez patient quant à la publication des chapitres car j'ai un boulot monstre à faire pour mes études, et ce jusqu'à juillet 2011

(et je me trompe pas d'année !)

Biyouxxx

Sinièn