La voix des morts

Disclaimer : Harry et ses amis ne sont pas à moi … (I wish …)

Encore une Dramione (je sais, je ne me diversifie pas beaucoup, mais c'est mes deux persos préférés, j'y peux rien. .. ^^) D'ailleurs, j'ai toujours pensé que JK avait fait une erreur en destinant Hermione à Ron, mais bon …

Chapitre 1 : La part des ténèbres.

Tremblante, elle rabat les couvertures sur son visage. L'atmosphère est étouffante là-dessous, elle transpire à grosses gouttes. Ses cheveux poisseux collent à son visage, ses mains moites ne lâchent pas les draps qui la recouvrent, elle s'y accroche comme si sa vie en dépendait. Pour rien au monde elle ne sortirait de là, bien que les fines couches de tissu soient une barrière bien ridicule entre elle et eux.

Laissez-moi tranquille … pitié …

Elle les sent tout autour. Ils bougent, glissent, volent, la frôlent, la terrorisent, essayent de la toucher. Elle voudrait hurler, mais elle se souvient du voisin qui est venu la voir la veille, avec son visage rougeaud et sa voix rauque de vieux poivrot. Il en a marre du bruit, des cris, que peut-elle bien faire toute la nuit à hurler comme ça, demande-t-il. Mais il ne peut pas savoir, il ne peut pas comprendre. Avec son regard lubrique, il sous-entend que ses cris ne sont pas des hurlements de terreur, mais de jouissance. Il pense qu'elle ramène des hommes et qu'elle s'adonne aux plaisirs de la chair, tous les soirs. Ce salopard aimerait bien en profiter lui aussi. Mais il est vieux, laid alors il décharge sa frustration sur elle et vient se plaindre du tapage.

Mais il ne peut pas savoir, il ne peut pas comprendre.

Lorsque le soleil brille, lorsqu'il fait jour, elle arrive à peu près à supporter sa situation. Mais dès que la nuit tombe sur l'Angleterre, tout bascule et le cauchemar commence. Elles les voit tous, et eux la voient aussi. Lorsqu'ils le veulent ils peuvent la toucher, mais aussi l'empêcher ELLE de les toucher EUX.

Il fait trop chaud, elle a besoin d'air. Peut-être qu'en écartant juste un peu les draps, elle pourrait mieux respirer. Tremblante, elle entrouvre le tissu et passe sa bouche par l'interstice. L'air frais, salvateur, lui brûle la gorge. Elle a soif, mais l'idée de sortir de son lit lui donne envie de vomir.

Hermione est exténuée. Elle voudrait pouvoir dormir, vivre normalement. Mais depuis la fin de la guerre, rien n'est plus pareil. Depuis qu'elle s'est réveillée dans ce lit, à Ste-Mangouste, elle les voit et ils peuvent la voir aussi.

Elle sent le souffle de l'un d'entre eux sur sa bouche. Elle pousse un cri et bat en retraite sous les couvertures.

« FICHEZ LE CAMP ! »

Le silence se fait. Les chuchotements, les bruissements, tout a disparu. Hésitante, elle se redresse et sort de dessous les draps. Plus rien. Ils s'en sont allés. Mais ils reviendront.

Hermione se précipite sur l'interrupteur pour allumer le plafonnier. La lumière la rassurait mais impossible de dormir avec cette ampoule nue juste au-dessus de son lit. Tant pis, elle essaierait de dormir quand … Elle venait à peine de penser cette phrase qu'elle se souvint que le lendemain, elle prenait le Poudlard Express avec Harry et Ron pour retourner à Poudlard et faire sa septième et dernière année là-bas.

Heureusement, en tant que Préfète-en-Chef, j'aurai une chambre séparée. Personne ne m'entendra hurler, à part peut-être le Préfet-en-Chef …

Mouais … Pas idéal non plus. Surtout que d'après ses calculs, le Préfet-en-Chef serait sûrement Draco Malfoy. Il était le meilleur élève de Poudlard derrière elle, et maintenant que la guerre était finie et que Voldemort était vaincu, tout racisme était interdit, même envers les anciens partisans du Seigneur des Ténèbres. Il n'y avait donc aucune raison pour que le blond ne soit pas choisi …

Aaaaaaaaaaaaah ah ah ahaaaaaaaaaaaaaaah

Hermione sursaute. Des pleurs d'enfants. Elle se retourne et tombe nez à nez avec un gamin d'environ quatre ans, qui pleure toutes les larmes de son corps. L'un d'entre eux.

« Qu'est-ce que tu fais là ? », demande Hermione avec colère. Le gamin sanglote de plus belle.

Je veux ma mamaaaaaaan …

Hermione se prend la tête entre ses mains, essayant de ne plus entendre les hurlements du gamin. Mais c'était idiot, elle le réalisa très vite. Elle était la seule à les entendre. Ils parlaient directement dans sa tête …

« Ecoute euh … petit, ta maman n'est pas là, elle … »

Aide-moi à retrouver ma maman !

Hermione soupire. « Je ne sais pas où est ta maman. Tu n'as qu'à la chercher tout seul. Rentre chez toi. » Si tu as encore un chez toi, ajoute-t-elle dans sa tête.

AIDE MOI A RETROUVER MA MAMAN !, s'énerva le garçonnet. C'était parti. Elle savait pourtant qu'il ne fallait pas les contrarier. Mais elle était à bout. La peau de l'enfant sembla verdir et se décomposer. Il fondit sur elle et se mit à essayer de la griffer. MECHANTE ! AIDE MOI A RETROUVER MA MAMAN. L'énergie fantômatique de l'enfant ne se stabilisait pas encore selon sa volonté et ses petites mains n'atteignaient pas Hermione à chaque coup. Cela suffit cependant à lui faire deux ou trois entailles au niveau des mollets et elle eut envie de vomir en voyant soudain l'un des ongles jaunes de l'enfant se détacher et tomber sur le parquet avec un bruit sinistre, avant de disparaître.

« TU N'AS PLUS DE MERE, TU ES MORT ! DEGAGE D'ICI ! », hurla Hermione.

Le gamin cesse de se démener et lui jette un regard de reproche. MECHANTE, JE LE DIRAI A MAMAN.

Il disparait à son tour, comme l'ongle quelques secondes plus tôt.

Boum boum boum.

Allons bon, le voisin qui tape contre le mur. « LA FERME ! », hurle Hermione, tandis que le voisin cesse de frapper la cloison.

oOoOoOoOoOoOo

Hermione regarda sa montre. Trois heures du matin. Dans quatre heures elle était censée se lever, se préparer et quitter son appartement de location courte durée pour se rendre à King's Cross, sur le quai 9 ¾.

Deux mois qu'elle vivait ainsi. Deux mois qu'elle survivait dans une état de fatigue et de stress perpétuel. Déjà deux mois depuis son réveil à l'hôpital, depuis que Harry avait gagné la guerre, depuis que Voldemort lui avait jeté ce sortilège abominable. Celui qui lui faisait voir toutes ces choses.

Flashback

Les yeux d'Hermione papillonnèrent. Doucement, elle entrouvrit les paupières, mais les referma aussitôt. La lumière, les murs blancs, les draps blancs, tout était bien trop éblouissant.

La dernière chose dont elle se souvenait était sa captivité. Seule dans cette cellule sale au fond des geôles de Voldemort, elle avait subi les pires atrocité à ce que beaucoup pensaient, les nés-Moldus, les Sangs-de-Bourbe n'avaient pas tous été capturés dans le but d'être tués. Ceux là n'étaient qu'une minorité. Les autres comme elle, avaient été stockés, si l'on peut dire, dans des prisons, où les médecins maudits de Voldemort leur faisaient subir des tests. Pendant des mois, les Mangemorts et les mages mettaient au point de nouveaux sortilèges de torture mentale, qu'ils testaient sur eux. La torture physique ne les amusait plus, les viols, les Doloris, tout ça se démodait.

La grande tendance était de ne pas toucher au corps du « patient », mais de le détruire de l'intérieur.

Seamus Finnegan par exemple … Les Mangemorts avaient testé sur lui un nouveau sortilège, le pire de tous, selon Hermione. C'était un sort « longue-durée ». Une fois qu'il était jeté, il durait jusqu'à la mort. Ce sortilège consistait à enlever quelque chose au patient à chaque fois qu'il parlait, pleurait, gémissait, faisait le moindre bruit avec ses cordes vocales. À chaque son émis, quelque chose était retiré : la mémoire, la vue, l'odorat, le goût, le langage, tout disparaissait. Quand la guerre fut finie et que l'Ordre du Phoenix vint délivrer les prisonniers, ils trouvèrent Seamus, allongé sur la paille dans ses excréments. Il ne comprenait plus notre langue, ne savait même plus qui il était. Il ne savait plus écrire, ni lire, ni parler, ni aller aux toilettes. Ce n'était plus qu'une coquille vide qui a fini par sauter du quatrième étage de Ste-Mangouste, un mois après son admission.

Hermione l'avait lu dans les lignes lui avaient été consacrées. Forcément, cela n'intéressait personne, car le même jour, un nouveau Ministre de la Magie prenait ses fonctions Seamus avait disparu, sans faire de vagues.

Lorsqu'elle finit enfin par ouvrir les yeux, Hermione vit aussitôt une infirmière accourir avec tout un tas d'ustensiles pour vérifier son état. Hermione la laissa faire, ne sachant pas si elle devait parler ou non, au cas où on lui aurait jeté le même sortilège qu'à Seamus.

« Miss Granger, tout va bien, vous êtes en bonne santé », claironna l'infirmière. « Vous avez seulement beaucoup dormi. Savez-vous quel genre de sortilège a été testé sur vous ? »

Hermione secoua la tête. Elle n'en avait aucune idée. C'était la petite surprise de Voldemort. Un petit cadeau de départ.

« Ce n'est pas grave, Miss Granger, nous allons vous garder en observation quelque temps et voir ce qu'il se passe. En attendant, vous avez de la visite », acheva la jeune femme avec un large sourire.

À peine avait-elle terminé sa phrase qu'une marée de cheveux roux se pressa autour d'elle. Elle distinga au milieu une tête brune ébouriffée et sourit.

« Hermione, on s'est fait un sang d'encre ! », dit Harry en l'enlaçant. « Tu as l'air d'aller bien. »

« Tu parles, les Mangemorts n'ont rien dû lui faire, elle est trop effrayante », renchérit Ron, les yeux rougis. Hermione aurait juré qu'il avait pleuré de joie.

« Salut », fit-elle d'une toute petite voix rauque. « Je suis contente de vous voir. »

« Tiens, bois un verre d'eau, ma chérie », dit Molly Weasley en lui apportant un verre.

Hermione la remercia d'un sourire et but lentement trois gorgées d'eau fraîche.

Soudain elle se figea. Un jeune homme pâle se tenait à côté de Fred (ou était-ce George ?). Elle plissa les yeux, mais le reconnut vite : le deuxième jumeau. Il n'avait pas l'air en très bonne santé. Pendant ce temps, Molddy continuait de babiller.

« On a vraiment eu très peur, tu sais, Hermione. Nous avons perdu beaucoup de monde, nous … » Molly s'arrêta et ravala ses larmes. « Fred est … »

Elle ne pouvait continuer. Hermione fronça les sourcils. Fred et George étaient là … Certes, pas en très bon état, il manquait une oreille à l'un et l'autre avait le teint verdâtre mais …

« Fred a été tué par un Mangemort, pendant la bataille finale … », fit doucement George en baissant les yeux.

Hermione ne comprenait pas. Fred était là ! Ils ne le voyaient pas ou quoi ? Derrière son frère, Fred se mit à sourire. Un sourire étrange, mauvais, qu'elle ne lui connaissait pas. Il s'avança vers elle, menaçant. Personne ne semblait le remarquer et Molly continuait de parler, comme si de rien n'était. Hermione ne l'écoutait plus. Elle fixait Fred, les yeux écarquillés de surprise. Celui-ci s'arrêta juste à côté d'elle et posa une main sur sa joue.

Alors comme ça, tu me vois, toi ? Intéressant. Tu es la seule personne en ce monde qui ne m'ignore pas. Tu n'es pas si moche, en plus … peut-être pourrait-on faire ami-ami tous les deux … ?

Il glissa une main sur son sein et Hermione poussa un hurlement.

« Arrête ! Me touche pas ! Arrête ! »

Interloqués, les Weasleys et Harry reculèrent d'un pas.

« Hermione, qu'est-ce que tu as ? Personne ne t'as touchée, calme-toi. »

Comme c'est amusant, Hermione, continua Fred en approchant son visage du sien. Une odeur de mort, de terre mouillée et froide émanait de sa bouche. Hermione sentit ses poils se hérisser. Je peux te faire tout ce que je veux, et personne ne peut s'en prendre à moi. Ils penseront tous que tu es folle.

« Recule, espèce de sale con ! Recule ! »

Molly poussa un cri d'étonnement. Jamais elle n'avait entendu parler Hermione de cette façon. Une infirmière accourut, alertée par les cris d'Hermione.

« Que se passe-t-il ici ? »

Harry haussa les épaules et lui expliqua la situation. Hermione entendit du bruit au plafond et leva les yeux. Il y en avait un autre. C'était … oh, mon dieu, c'était Rémus, il … marchait au plafond …

Je peux jouer avec toi, Fred ?, dit Rémus en se laissant tomber, tel une araignée, sur le lit. Lui aussi était invisible aux yeux des autres. J'ai toujours eu envie de m'amuser avec elle, quand elle était mon élève…, sussura Rémus, le teint aussi verdâtre que celui de Fred.

C'en était trop pour Hermione. Elle se mit à hurler en battant des bras, telle une forcenée, pour éloigner les deux … les deux quoi ? Ils ne pouvaient pas être Fred et Rémus, jamais Fred et Rémus ne se seraient comportés ainsi avec elle. Ils étaient si … répugnants !

Elle eut juste le temps de voir l'infirmière approcher une seringue de son bras et ensuite, elle sombra dans l'obscurité.

oOoOoOoOoOo

« La part sombre ? », demanda Hermione au Médicomage venu l'examiner. Celui-ci hocha la tête en signe d'assentiment.

« L'être humain est à la fois bon et mauvais. C'est notre éducation, notre caractère qui fait ensuite pencher la balance d'un côté ou de l'autre. Les choses que tu sembles voir, Hermione, sont l'esprit de ce que la personne décédée aurait pu être si la balance avait penché de l'autre côté. »

Hermione réfléchit. « Donc si une personne a été bonne, lorsqu'elle décèdera, je ne verrais que son mauvais côté ? »

Le Médicomage hocha à nouveau la tête.

T'es un peu lente à comprendre, brunette, se moqua un esprit, assis en tailleur sur le lit voisin. Hermione lui jet un coussin à la figure, lequel le traversa. C'était inutile, mais ça faisait du bien.

Le médicomage sursauta. « Il y en a un ici ? », demanda-t-il, l'air mal à l'aise.

« Oui », répondit Hermione en reportant son attention sur lui. « Continuez, expliquez-moi. Dans le cas d'une personne qui a été mauvaise de son vivant, je verrai donc son bon côté ? »

« C'est ce que nous pensons », dit le médecin sans cesser de regarder, inquiet, le lit voisin, qui pour lui, était vide.

« Génial … », marmonna Hermione. « Combien de temps ça va durer ? »

Le médicomage sembla soudain très embarrassé. « Nous ne savons pas vraiment. Si l'on considère les autres sortilèges lancés aux … aux personnes qui ont subi les mêmes tortures que vous … nous pensons que votre état est irréversible. »

Hermione déglutit.

T'as pas fini de nous supporter, brunette, ricana l'esprit avant de disparaître.

Fin du flashback.

Hermione se rendit dans sa petite cuisine pour se servir un verre de coca bien frais. La caféine était devenue indispensable ces derniers mois. Surtout la nuit.

Elle s'assit sur son sofa et alluma la télévision. Et comme toutes les nuits depuis deux semaines, il lui rendait visite.

Bonsoir, jeune fille …

« Bonsoir, Tom », répondit-elle en souriant. Le beau jeune homme sembla flotter jusqu'au sofa et posa son corps, ou plutôt son énergie, à côté d'elle. Au début, elle avait été terrorisée. Mais les suppositions du Médicomage étaient justes. Les méchants devenaient bons une fois morts.

Ils vous empêchent encore de dormir ?, demanda-t-il, d'un air désolé.

Hermione hocha la tête et sourit. « Ils viennent moins quand vous êtes là », dit-elle.

Elle ne savait pas pourquoi il venait aussi souvent. Le remords ? La solitude ? Auraient-ils pu s'apprécier si le monde avait été différent ?

Tom Elvis Jedusor détourna son regard vers la télévision. Alors profitez-en pour dormir un peu. Demain vous repartez à Poudlard.

Hermione soupira et se pelotonna sur le canapé. « Bonne nuit, Tom. »

Bonne nuit, Miss Granger.

oOoOoOoOoOoOo

Lorsque sa montre sonna sept heures, Hermione se réveilla et jeta un regard furtif autour d'elle. Il était parti. Il s'en allait toujours avant qu'elle se réveille.

Avait-il prévu cela ? Avait-il imaginé que le sortilège aurait également cet effet là ? Hermione n'en savait rien. Non, sûrement pas. C'était un effet secondaire indésirable. Une erreur de calcul. Mais qui lui était salutaire. Elle n'aurait pas supporté de vivre cet enfer sans avoir l'aide d'un Mangemort décédé ou du Seigneur des Ténèbres pour dormir quelques heures par ci par là. Cela avait été très perturbant au début, de voir ses anciens bourreaux être gentils avec elle, mais elle était tellement désespérée que c'était mieux que rien.

Hermione se prépara pour partir, termina ses bagages. Elle avait pris l'habitude de voir des esprits, bons ou mauvais, rôder dans les parages, mais le plus pénible était pendant qu'elle se douchait. Les mauvais s'invitaient souvent dans la salle de bains pour venir se rincer l'œil et même essayer de faire plus. Mais elle avait découvert par hasard, un soir à table, que le sel repoussait ces esprits pendant quelques minutes. Un soir où l'un d'entre eux la dérangeait en plein dîner, elle avait saisi la première chose qui lui passait sous la main, son verre, et l'avait jeté sur l'esprit. Celui-ci avait éclaté de rire et de rage, elle avait saisi autre chose, la salière, et il avait disparu. Ravie, elle gardait donc toujours une petite salière à portée de main et leur en jetait un peu dessus dès qu'ils devenaient trop entreprenants.

À force de se faire repousser trois ou quatre fois d'affilée, ils finissaient par la laisser tranquille.

Mais elle avait dû très vite investir dans un bon aspirateur …

À 10h, elle était fin prête et descendit à la réception de son immeuble pour rendre les clés et payer les deux dernières semaines de loyer. Elle se rendit ensuite dans une petite ruelle sombre pour transplaner sans être vue, jusqu'à la gare de King's Cross, où elle se chercha ensuite un coin tranquille pour boire un café et fumer une cigarette avant qu'Harry et Ron n'arrivent. Ils détestaient ça. Mais à l'hôpital, après avoir essayé beaucoup d'anti-stress différents, c'était le meilleur qu'elle avait pu trouver. Honteuse, elle commanda son café et alluma son briquet, comme une enfant qui aurait peur de se faire prendre en train de craquer des allumettes.

Une toux sèche et feinte la fit soupirer et lever les yeux au ciel.

Kof kof kof, quelle horrible odeur … La seule raison pour laquelle je te laisse fumer ce truc, c'est parce que tu es terriblement sexy quand tu le fais …

« La ferme, FRED ! », s'écria Hermione, un peu trop fort.

Les quelques élèves et parents déjà présents lui jetèrent un regard interloqué. Hermione avait encore du mal à s'habituer à ne pas hurler sur les esprits en public. À chaque fois elle passait pour une folle … mais ils la poussaient à bout !

L'esprit s'esclaffa et disparut.

« Tu te sens bien, Granger ? », fit une voix traînante et narquoise qu'elle reconnaissait entre mille. Et pour cause, elle l'avait entendue pendant des mois, lorsqu'elle était captive.

« Malfoy … je voudrais bien te dire que je suis ravie de te voir, mais en fait … non », répondit-elle sarcastique en lui soufflant la fumée de sa cigarette dans la figure. Le blond sourit et s'assit en face d'elle avant de saisir son paquet de cigarettes pour lui en prendre une.

« Hé, faut pas te gêner, surtout », protesta Hermione avec un regard mauvais.

Malfoy haussa les épaules et ne dit plus rien. Il restait seulement là, assis avec elle, à observer les gens qui marchaient sur le quai. Hermione fronça les sourcils. Que voulait-il ?

Il ne vous fera rien.

Hermione poussa un cri de surprise. « QUOI ? »

Draco haussa un sourcil. « Ca te reprend. Tu parles encore toute seule. » Il reprit son observation de la population qui défilait sous ses yeux.

Discrètement, Hermione se retourna et, juste derrière sa chaise, se trouvait le grand, l'immense … Lucius Malfoy. Et il souriait.

Il ne vous fera rien. Il se sent seul, c'est tout.

Hermione ne répondit rien, pour ne pas se faire remarquer.

« Pourquoi tu es là, Malfoy ? », demanda-t-elle à Draco.

Il haussa les épaules. « Je ne sais pas. »

Je viens de vous dire qu'il se sent seul. Soyez gentille avec lui, s'il vous plaît, Miss Granger.

« Alors là, c'est le bouquet ! », s'écria Hermione, en réponse à ce que venait de dire Lucius.

« Quoi ? », s'étonna Malfoy. « Excuse-moi de ne pas savoir quelque chose. C'est sûr que toi ça ne doit jamais t'arriver. »

« Non, je … oh et puis zut », grommela Hermione en écrasant sa cigarette dans le cendrier, rageuse.

Nouveau silence.

« Comment est-ce que tu te sens ? », demanda faiblement Draco sans lever les yeux.

« Hein ? »

« Je veux dire … après … tu sais … »

Hermione fronça les sourcils. « Après que tes amis m'ont torturée ? C'est ça que tu veux dire ? »

Draco se renfrogna comme un enfant de cinq ans à qui ont vient de refuser un bonbon.

Il regrette. Soyez psychologue, Miss Granger, fit Lucius avec un petit rire.

« Vous, quand j'aurai besoin d'un traducteur, je vous sonnerai ! », s'égosilla Hermione en se retournant vers Lucius.

Malfoy ouvrit grand la bouche, les yeux écarquillés. Pendant quelques secondes, personne ne bougea. « Manifestement, tu as beaucoup souffert en prison », souffla Draco, avec une grimace.

Hermione se retourna vers lui avec une énorme envie d'éclater d'un rire hystérique. « Comme si tu ne le savais pas. » Elle se leva de sa chaise et prit ses bagages pour s'éloigner.

Il le sait.

« LUCIUS LA FERME ! », hurla-t-elle en se retournant.

Hermione plaqua une main sur sa bouche. Zut. Draco se leva d'un bond. « Qu'est-ce que tu viens de dire ? »

Hermione ne répondit pas et choisit la sortie la plus digne qu'elle put imaginer. Elle pointa son index vers le ciel et cria : « Oh ! » Alors que Draco suivait des yeux la direction qu'elle indiquait, elle prit ses jambes à son cou.

Elle entendit Draco crier derrière elle, mais il ne chercha pas à la suivre. Elle monta dans le train et s'assit dans un des compartiments pour attendre ses amis.

Les bla- blas de Xérès : Un premier chapitre qui arrive avec le deuxième en cadeau. Bien entendu, je n'abandonne pas « A celui que j'ai perdu deux fois », ne vous inquiétez pas, c'est juste qu'en ce dimanche pluvieux, j'ai eu une idée qui m'a parue bonne, alors dites-moi ce que vous en pensez ! Je ne pense pas que cette fic soit très longue, en termes de nombre de chapitres, mais j'ai quelques idées assez sympas. Alors R&R, chers amis !