Disclaimer : Tous les personnages et les lieux que vous connaissez appartiennent à JK Rowling et à la Warner Bros. Seuls le scénario, Cloé, et quelques autres persos que vous n'avez sûrement pas remarqués sont à moi (et j'y tiens, vous ne les aurez pas).

Note de l'auteur : Ceci est ma première fic, donc n'hésitez pas à me faire part de vos commentaires et/ou critiques, pour que je puisse m'améliorer. Sur ce, bonne lecture !


Chapitre 1 : Une Potter à Poudlard


— Et si je ne suis pas à Serpentard ? demanda timidement la petite fille à son grand frère.

Celui-ci prit le temps de la réflexion avant de répondre, choisissant ses mots avec soin. Il prit enfin sa sœur dans ses bras, se moquant des éventuels étudiants qui pourraient les surprendre dans ce couloir du Poudlard Express, et lui dit d'une voix légèrement hésitante :

— Eh bien, je ne vois pas ce que ça changerait, tu serais toujours ma petite sœur, non ?

— Mais Père dit que ceux qui ne vont pas à Serpentard sont indignes d'être des sorciers, lui répondit la gamine en baissant la tête.

— Et moi je te promets que tu pourras toujours compter sur moi, quoi qu'il arrive.

Comme elle ne répondait pas, il mit un doigt sous son menton pour la regarder dans ses grands yeux verts en souriant et insista :

— D'accord ?

La petite sembla un peu rassurée par son sourire et acquiesça d'un léger mouvement de tête.

— Et maintenant, jeune fille, est-ce que tu veux rester toute la journée dans mes bras ou tu vas te décider à descendre et rejoindre les autres petits bébés geignards de première année ?

— Hum, fit-elle mine d'hésiter. Je ne sais pas. Je crois qu'il vaut mieux que je reste en attendant d'être sûre.

— Alors je vais décider pour toi : tu déguerpis tout de suite, tu rejoints le wagon des premières années et tu leur montres à tous qui est Cloé Potter, décida-t-il d'un ton énergique. Exécution !

— À vos ordres, Monsieur le Préfet-en-Chef, rit-elle en sautant de ses bras pour lui faire un salut militaire. Et passe le bonjour à Pansy de ma part.

— Ne t'inquiète pas pour ça, je lui dirai, grogna-t-il avec une grimace en pensant à sa condisciple préfète à tête de bouledogue. Amuse-toi bien !

Il regarda sa sœur un léger sourire aux lèvres, ses cheveux roux foncé voletant derrière elle alors qu'elle s'élançait dans l'allée du train. Le moins qu'on puisse dire, c'était que le frère et la sœur ne se ressemblaient pas vraiment physiquement. Ils avaient les mêmes yeux, ceux de leur mère, mais ça s'arrêtait là. Harry était le portrait craché de son père, avec sa coiffure noire en épis, alors que Cloé avait tout pris du côté maternel.

Il se décida à aller faire son travail de Préfet-en-Chef et partit donc vers l'avant du train, dans le wagon qui leur était réservé. À son soulagement, il ne croisa personne sur le chemin et il fut rapidement devant la porte du compartiment des préfets. Son sourire s'élargit encore quand il vit qui étaient les trois seules personnes déjà présentes, malgré l'accueil glacial que lui réserva le seul garçon du groupe, un grand rouquin au visage constellé de taches de rousseur :

— Te voilà enfin Potter, en retard comme d'habitude. Bel exemple pour le Préfet-en-Chef ! grommela-t-il en remarquant l'insigne épinglé sur le torse du Serpentard.

— C'est ta petite copine qui doit montrer l'exemple, rétorqua Harry en les faisant rougir tous les deux. Moi j'ai été nommé pour imposer le respect.

— Désolée de te décevoir, Potter, lui lança la jeune sœur de Weasley, elle aussi préfète, mais je crois que tu confonds le respect et le dégoût. Personne n'oserait prétendre éprouver autre chose pour une vipère comme toi.

— Calme-toi, Ginny, intervint son amie, il est Préfet-en-Chef, maintenant, il pourrait vraiment vous mener la vie dure cette année.

— Exact, Granger, et je ne vais pas m'en priver, croyez-moi, promit Harry. Oh, et pour ton information, mini-belette, ce n'est pas du dégoût que je vois dans les yeux de toutes les filles de l'école quand elles me regardent, conclut-il avec un sourire des plus charmeurs à l'intention de la rouquine.

La plus jeune des trois Gryffondor s'apprêtait visiblement à lancer une réplique cinglante, mais elle fut interrompue par l'entrée de plusieurs préfets, dont Pansy Parkinson qui vint presque se coller à Harry. Celui-ci fit de son mieux pour ne pas afficher trop ostensiblement son dégoût. Pendant que tout le monde commençait à discuter en groupes en attendant les derniers absents, il en profita pour enfin prendre le temps de regarder autour de lui.

Le compartiment des préfets était comme les années précédentes : une pièce carrée assez grande avec une banquette confortable sur chaque côté, des tapisseries à l'effigie de chacune des quatre maisons et des portes menant au reste du train et à la locomotive. Il sortit de son exploration visuelle quand il entendit la porte se fermer une nouvelle fois. Tout le monde était arrivé, et il était temps car le train avait démarré depuis plusieurs minutes maintenant. Il se racla la gorge pour ramener le silence et commença :

— Je suppose que vous savez tous qui je suis, alors on va passer sur les présentations. C'est moi le nouveau Préfet-en-Chef, et avec ma collègue Granger qui est juste en face de moi, nous allons vous donner les directives pour cette année.

Il continua à parler sur le même ton professionnel pendant un certain temps pour expliquer le rôle d'un préfet aux nouveaux. Il remarqua avec satisfaction l'air complètement sidéré de son homologue féminin qui avait presque la bouche ouverte de surprise, et il essaya –sans succès, malheureusement– de l'embarrasser en lui demandant parfois son avis pour des détails comme les groupes à faire pour les patrouilles de nuit dans le château. Après un peu moins de deux heures de réunion, il sembla que tous les principaux points qui devaient être abordés avaient été réglés et il libéra donc tout le monde en leur rappelant de faire des rondes dans le train de temps en temps. Quand tous furent partis, il lança à Granger, toujours occupée à le fixer :

— Bon, Granger, arrête de gober les vifs, il faut qu'on aille voir les premières années.

— Pardon ? répondit-elle en semblant émerger d'une rêverie. Ah, oui ! Nous devons leur expliquer la Répartition, les maisons, le règlement, et puis aussi…

— OK, OK, c'est bon, coupa-t-il d'un ton impatient, je sais que tu as bien appris ta leçon, pas la peine de la réciter. Maintenant, on y va.

Sur le chemin, elle lui déclara d'un ton hésitant :

— Au fait, je crois que je n'ai pas eu l'occasion de vraiment te remercier pour ce que tu as fait l'année dernière.

— Et moi, j'ai déjà eu l'occasion de vous dire que je n'en avais strictement rien à faire de vos remerciements, répliqua-t-il durement. Toi et ton copain avez une dette envers moi et je me chargerai de vous le rappeler quand ça m'arrangera. En ce qui concerne Zabini, si c'est lui qui t'inquiète, je lui ai fait comprendre qu'il valait mieux pour lui ne pas revenir à Poudlard, mais je t'assure que ça n'a rien à voir avec vous deux.

— Qu'est-ce que tu veux dire par là ? interrogea-t-elle suspicieusement.

— Rien qui te concerne, répondit-il fermement. Donc fin de l'histoire, tant que vous n'oubliez pas votre dette.

— Ne crois pas que nous allons tout accepter, simplement parce que tu as fait ton travail de préfet en empêchant Zabini de nous lancer un sort, répliqua vivement Granger, sûrement vexée qu'il n'ait pas répondu à sa question. On veut bien être un peu plus aimable avec toi ou te rendre un petit service, mais ça s'arrêtera là.

Harry éclata franchement de rire à cette remarque. Il rit tellement fort qu'il attira l'attention de certains élèves qui parurent surpris de voir le plus connu des Serpentard s'esclaffer avec la mademoiselle je-sais-tout de Gryffondor, alors qu'il était de notoriété publique qu'ils se détestaient cordialement. Il parvint finalement à reprendre son souffle pour répondre à son interlocutrice :

— Je ne veux surtout pas de votre amabilité, merci bien. Je tiens à ma réputation, et faire copain-copain avec les Weasley n'est pas exactement ce que j'appellerais un bon coup de pub. Par contre, continua-t-il en reprenant un peu de son sérieux, en ce qui concerne le petit service, c'est bien ma définition du mot "dette". Et maintenant, si ça ne te dérange pas, Granger, je préférerais que ce soit toi qui parle aux gamins. Je ne supporte pas ces petits idiots qui ne comprennent rien à rien.

— Il me semblait que tu considérais aussi les autres préfets comme cela, mais j'ai vu tout-à l'heure que je m'étais trompée, glissa-t-elle alors qu'ils arrivaient devant la porte du wagon des premières années.

— Que veux-tu ? Tout arrive, répondit-il évasivement en ouvrant la porte.

Ce wagon ressemblait beaucoup à celui des préfets, mais en bien plus grand. Il attendit quelques secondes que tous les nouveaux élèves l'aient remarqué, cligna discrètement de l'œil à l'attention de sa sœur laissa la place Granger. Celle-ci prit une voix claire et forte pour leur expliquer en détail le système des maisons, des préfets et quelques points importants du règlement, mais quand elle voulut leur dévoiler le système de la Répartition, Harry toussa avant de lui rappeler que c'était "le petit plaisir de McGonagall" que d'en dévoiler les modalités. Les deux élèves de septième année conseillèrent donc aux plus jeunes de se changer rapidement en leur indiquant une petite pièce attenante prévue à cet effet, puis repartirent.

— Bon, déclara Harry en s'étirant, maintenant que c'est réglé, j'irais bien dans mon compartiment donc, bonne journée Granger.

— Une minute, Potter, tu oublies quelque chose. Il faut qu'on choisisse le mot de passe de notre salle commune.

Anima Dominorum, est-ce que ça te va ? répondit-il immédiatement.

— Oh, eh bien oui, mais…

Il ne lui laissa pas le temps de terminer et partit à la recherche du compartiment des septièmes années de Serpentard. Arrivé dans celui-ci, il salua Vincent Crabbe, Millicent Bulstrode, Grégory Goyle, Theodore Nott et Drago Malefoy, avant de s'installer à côté de Pansy –c'était la seule place libre– en vomissant mentalement. Ce fut le blond en face de lui, justement, qui lui parla le premier, d'un ton pompeux à l'extrême :

— Il semblerait que notre bienaimé Préfet-en-Chef daigne nous honorer de son illustre présence. Alors, mon vieux, reprit-il de son ton narquois habituel, tu as fini de coucher avec Granger ? Comment elle est ?

— Aussi coincée en privé qu'en public, répondit le brun d'un ton nonchalant. Où est Zabini ? demanda-t-il par-dessus les rires en faisant mine et d'ignorer la réponse, et de s'en soucier un tant soi peu.

— Il ne viendra pas. Il m'a envoyé un hibou cet été pour me dire qu'il finirait ses études à Durmstrang, révéla Theodore. La chance, nous on va être obligés supporter un an de plus ces satanés Sang-de-bourbe et cet idiot de directeur amoureux des moldus.

— C'est clair que c'est un veinard. En tout cas, on ferait mieux de se changer, le train va bientôt arriver.

Tous les sept revêtirent leurs robes d'uniforme, et Harry épingla son insigne de Préfet juste au-dessus de celui de capitaine de l'équipe de Quidditch de Serpentard avant de tous descendre du train qui venait de s'arrêter. Les cinq garçons montèrent dans une diligence où ils furent rejoints par Owen Harper, le préfet de sixième année, tandis que les deux filles s'éloignaient pour aller voir d'autres de leurs amies. Drago en profita pour lancer son sujet de conversation préféré :

— Alors, Harry, à part Granger, combien comptes-tu en avoir cette année ?

— Je pense que je vais être sérieux cette année, répondit le concerné en haussant les épaules. Donc je devrais en avoir au maximum une par trimestre.

— Et qui sera ta première cible ? attaqua encore le blond.

— J'ai pas encore décidé. Mais parlons de toi, à présent, sourit-il alors que l'hériter Malefoy s'apprêtait à continuer son interrogatoire. Quand est-ce que tu vas enfin te décider à me débarrasser de Pansy ? J'en ai assez de la voir me coller, alors essaye de tenir ta fiancée, conseilla-t-il en appuyant lourdement sur le dernier mot.

— M'en parle pas, grogna l'autre qui en perdit du même coup son sourire de prédateur. Dans un an, elle s'appellera sans doute Madame Malefoy. Donc je compte bien profiter de ma dernière année de liberté, enfin pardon de célibat, se reprit-il sous le rire des autres. La première à tomber sera Lisa Turpin, de Serdaigle, je pense. Après, je crois que je sortirai avec…

— C'est bon, passe nous les détails, Malefoy, coupa sèchement Theodore. Je ne comprends toujours pas pourquoi vous voulez absolument des petites amies, tous les deux.

Harry et Drago échangèrent un coup d'œil complice, puis éclatèrent d'un rire ouvertement moqueur. Devant l'air légèrement confus de Nott, ce fut Harper qui se dévoua pour lui expliquer, du ton qu'on employait avec les enfants en bas âge :

— Je crois que si tu tirais un coup de temps en temps, tu comprendrais, Theo.

— Je ne vois pas le rapport entre ça et le fait d'avoir une petite amie, répondit ce dernier. C'est beaucoup plus excitant quand la fille n'est pas d'accord. Et en plus, je ne serai pas obligé de m'occuper d'elle sans arrêt après coup. C'est tout bénéfice pour moi ! termina-t-il du ton de celui qui vient d'arriver à une conclusion inattaquable.

— Tu parles sérieusement, ou juste pour faire ton intéressant ? demanda Harry en reprenant en un instant un air moins frivole.

— Très sérieusement, répondit fièrement le grand brun. Je suis en train de peaufiner mon plan. Je penserai à vous quand je prendrais mon pied pendant que vous serez en train de cajoler vos petites amies respectives.

— Tu es complètement fêlé, Theo, déclara Drago en faisant mine de croire à une plaisanterie.

— En tout cas, on est arrivé au château, intervint Harry.

Il ne pensait pas que Theodore fût réellement sérieux en projetant de violer une fille à Poudlard, donc il se concentra sur l'autre partie de la conversation, pendant qu'il suivait les autres vers la Grande Salle. Drago avait soulevé un point intéressant, et il se demandait qui il allait choisir pour être sa première petite amie de l'année. Après deux Serdaigle, une Poufsouffle et deux Serpentard de différentes années, il conclut qu'il serait amusant de conquérir une première fille dans la maison du lion. Ce serait un défi intéressant pour lui qui était unanimement détesté chez les rouge et or.

Arrivé à sa table pour le festin, il choisit sa place de façon à faire face à la table de Gryffondor. Son regard la balaya un moment avant de se fixer sur Parvati Patil. Elle était assez mignonne –sans doute un des plus beaux visages de leur année–, avec même un petit quelque chose de plus que sa jumelle, sans qu'il ne puisse définir ce que c'était exactement. En plus de cela elle avait le sang pur, ce qui éviterait à Harry de trop se mettre son père ou les autres Serpentard à dos. Elle remarqua finalement son regard fixé sur elle et haussa un sourcil comme pour lui demander ce qu'il lui voulait.

Il fit semblant de détourner la tête d'un air timide pour se concentrer sur les premières années qui entraient, devancés par la directrice adjointe. Un sourire étira ses lèvres quand il vit la petite fille aux cheveux roux marcher fièrement au milieu de la file, admirant comme tout le monde le plafond de la salle, mais sans en avoir la langue pendante comme certains. Après la traditionnelle chanson du Choixpeau, la Répartition commença. Ils en étaient déjà aux noms en "N" quand Drago lui donna un léger coup de coude, et Harry se tourna vers lui pour voir ce qu'il voulait :

— Tu aurais pu me dire que ta sœur venait à Poudlard cette année, se fit-il reprocher en chuchotant alors que la Répartition continuait.

— J'ai dû oublier, lui répondit-il, insouciant.

Drago ne répliqua pas pour la bonne raison que McGonagall venait d'appeler le nom de Cloé Potter. La gamine s'avança vers le Choixpeau alors que presque toute la salle se tournait vers son frère. Celui-ci fut amusé d'entendre de nombreux élèves murmurer en se demandant où irait celle qui semblait être la sœur du célèbre Harry Potter. Après quelques minutes de réflexion de la part du Choixpeau, Drago se pencha à nouveau vers son meilleur ami pour lui chuchoter :

— Il en met du temps pour dire Serpentard. C'est quand même pas si compliqué que ça, si ?

— Peut-être qu'elle ne sera pas à Serpentard, rétorqua Harry en ne plaisantant qu'à moitié. Elle a trop de caractère pour aller à Poufsouffle, mais elle est assez intelligente pour se retrouver à Serdaigle.

Personne ne répondit à Harry, ni ne lui fit remarquer qu'il avait oublié une des quatre maisons dans sa réflexion. En effet, personne n'aurait été assez fou pour oser émettre l'hypothèse d'une Potter à Gryffondor. Du moins personne d'humain, en tout cas, car c'était visiblement ce que venait de penser le Choixpeau Magique en indiquant la maison de Cloé Potter. La foudre tombant au milieu de la Grande Salle n'aurait probablement pas eu un effet différent, sur les élèves comme sur les professeurs.

Harry était aussi abasourdi que tous les autres. Il resta figé, les yeux dans le vague, jusqu'au moment où il entendit l'habituel ton sévère de McGonagall, qui sembla être la première à reprendre ses esprits après la bombe que venait de lâcher le Choixpeau :

— Miss Potter, je vous prierais d'aller vous asseoir à votre table, s'il-vous-plait. Il y a d'autres élèves à répartir. C'est la plus éloignée de l'entrée, ajouta-t-elle plus doucement en constatant qu'elle pourrait attendre longtemps les applaudissements d'usage qui indiquaient le plus souvent leur table aux premières années.

Cloé retira lentement le chapeau de sa tête et risqua un coup d'œil inquiet, pour ne pas dire terrifié, vers la table de Serpentard. Elle parut un peu revigorée en voyant son frère lui sourire machinalement, sans se départir de son air absent. Elle se dirigea ensuite en tremblant vers la table de Gryffondor toujours silencieuse et s'assit timidement avec les autres premières années, permettant à la Répartition de se poursuivre.

Harry, quant à lui, ne perçut pas un seul autre nom de première année, tout comme il ne fit pas attention à la courte allocution de Dumbledore avant le repas. En fait, il resta fixé sur sa sœur, qui lui tournait le dos, jusqu'à ce qu'il sente qu'on lui secouait l'épaule.

— Harry ? Eh Potter, je te parle ! Qu'est-ce que tu comptes faire à cette petite traîtresse à son sang ? Si tu veux je peux…

Nott s'interrompit en voyant le regard plus que meurtrier de son voisin de table.

— Ne t'avise pas de toucher à un seul des cheveux de ma sœur, Nott, grogna-t-il avec une sourde menace dans la voix.

— Attends, ne me dis pas que tu vas garder le contact avec elle ? intervint Drago. Elle est à Gryffondor, Harry !

Harry se rendit alors compte de l'erreur qu'il venait de commettre. S'il voulait garder le soutien des Serpentard, il devait abandonner sa sœur. Et ça, il était incapable de s'y résoudre, sous aucun prétexte. Il réfléchit rapidement à la manière de se sortir de ce bourbier et réalisa qu'il ne lui restait plus qu'une seule solution : jouer un double jeu sur ce tableau-là également. C'est pourquoi il répondit plus calmement :

— Bien sûr que non, Drago. C'est simplement que c'est une affaire personnelle, donc si Nott ou qui que ce soit d'autre s'en mêle, il me le paiera très cher. Parole de Potter.

Le message était on ne peut plus clair : le sujet était clos. Personne ne se risqua donc à aborder de nouveau le "cas Cloé Potter" avant la fin du repas. Ils préférèrent parler de filles, de Quidditch ou, plus rarement, de cours.

Harry, de son côté, ne participa que très peu aux différentes conversations, toujours plongé dans ses pensées. Devait-il prévenir son père ? C'était son rôle en tant qu'héritier, mais il ne pouvait se résoudre à faire un tel coup en traître à sa sœur et filleule. Elle le ferait elle-même un peu plus tard, quand elle serait prête et qu'elle aurait encaissé le coup. Il sortit de sa torpeur quand Dumbledore commença son vrai discours de bienvenue :

— Chers élèves, je vous souhaite à tous la bienvenue pour cette nouvelle année à Poudlard. Comme les plus anciens le savent, ou sont du moins censés le savoir, la forêt entourant le château est, comme son nom l'indique, strictement interdite à tous. Notre concierge, Mr Rusard, m'a également chargé de vous rappeler que tous les objets venant du magasin des frères Weasley, sans aucune exception, sont également prohibés dans le château. La liste complète des objets interdits est, pour ceux que cela intéresserait, placardée sur la porte de son bureau. Je rappelle également aux premières années que demain, ils passeront la journée avec les professeurs pour visiter le château. Ils sont donc attendus à huit heures précises dans le Hall d'entrée et les autres élèves auront une journée supplémentaire de vacances avant de reprendre les cours lundi matin. À présent que ces points administratifs sont réglés, je suis au regret de vous annoncer la démission du professeur Slughorn. Il n'a pas souhaité rester en poste et a préféré retrouver le calme de sa retraite. Le professeur Rogue reprendra donc sa place de maître des potions, tandis que les cours de Défense Contre les Forces du Mal seront confiés à un ex-Auror qui a accepté de s'en occuper. Je vous demande donc d'applaudir le professeur Sirius Black.

Harry sursauta en entendant le nom. Son parrain allait à présent être son professeur et personne ne lui en avait rien dit ! Il croisa le regard moqueur de l'ancien Serpentard et plissa les yeux en souriant d'un air machiavélique pour lui faire comprendre qu'on ne se moquait pas ainsi de Harry Potter sans en payer le prix. Dumbledore les laissa ensuite tous partir vers leurs dortoirs et Harry accompagna ses amis jusqu'aux cachots des Serpentard. Arrivé dans la salle commune, il discuta quelques minutes avec les autres septièmes années, notamment du nouveau professeur de Défense, avant qu'il ne se souvienne qu'il avait ses propres appartements à présent. Drago reprit donc sa sempiternelle plaisanterie :

— Allez, va donc la rejoindre, ta mademoiselle je-sais-tout, et passe une bonne nuit, surtout !

— Tu sais, Drago, à force de t'entendre parler de coucher avec Granger, je vais finir par croire que c'est toi qui es intéressé. Bonne nuit, les gars !

Il partit donc en laissant avec lui plusieurs jeunes hommes hilares et un Malefoy choqué et vexé. Il parcourut la moitié du château désert avant d'arriver finalement au portrait représentant un lion ailé avec un énorme serpent aux yeux verts. Il sourit au symbole à peine sous-entendu et prononça le mot de passe avant d'ouvrir le tableau et d'entrer.

La salle commune des Préfets-en-Chefs était vide, ce qui signifiait que Granger devait sûrement déjà être partie se coucher, et il put donc tranquillement admirer la neutralité de la pièce. Il y avait quelques fauteuils de différentes couleurs au cas où ils auraient voulu flâner, ainsi qu'une table basse pour travailler devant la cheminée en marbre blanc. Sur les murs se trouvaient quelques tableaux qui retraçaient rapidement la création de Poudlard et ses débuts, avant le départ de Salazar Serpentard. L'ensemble créait une atmosphère confortable et légèrement plus chaleureuse que la salle commune qu'il venait de quitter.

Il se dirigea vers la porte où était inscrit son nom, et quand il entra, il remarqua que, contrairement à la salle commune, sa chambre montrait sans ambigüité possible la maison à laquelle il appartenait. Tout était en effet drapé de vert et d'argent, depuis le couvre-lit jusqu'aux rideaux des fenêtres. Comme sa valise était déjà arrivée, il entreprit de se déshabiller pour dormir et s'étendit pour réfléchir aux évènements de la soirée. Il pensa d'abord à sa petite sœur, qui ne devait pas se sentir très bien, seule dans la maison du lion. Il faudrait qu'il trouve un moyen de s'assurer qu'elle s'intègre bien chez les rouge et or.

Ses pensées dévièrent ensuite sur le fait qu'il avait justement choisi une Gryffondor comme première petite amie de l'année. Il ne serait sûrement pas possible de le cacher à son père avec Sirius dans le château, et avec la nouvelle lionne de la famille, ce ne serait pas le moment de le fâcher. En fait, le mieux serait sans doute de sortir avec une Serpentard, ça rassurerait au moins son père sur sa loyauté à sa maison. Le problème étant évidemment d'en trouver une qui ne démolisse pas sa réputation. Il avait quand même un rang à tenir après les canons qu'il avait eus pour ex-copines !

Il sortit la Carte du Maraudeur qu'il avait volée dans le bureau de Rusard en troisième année, avant de regarder attentivement les dortoirs de Serpentard. Il se concentra directement sur les années inférieures, puisque ni Pansy, ni Millicent ne l'intéressaient. Ce n'était pas que Millicent n'avait pas un visage attrayant, mais le fait qu'elle ait la même carrure que Crabbe et Goyle ne l'aidait pas vraiment. Entre elle et le bouledogue, il aurait fallu qu'il soit zoophile, ce qui était loin d'être le cas.

Il essayait de se souvenir du visage d'une sixième année quand il tomba sur un nom bien plus intéressant. Il sourit alors. Comment avait-il pu oublier l'étudiante qu'il voyait régulièrement aller rejoindre sa jeune Serdaigle de sœur ? Il effaça sa carte et la rangea dans sa table de nuit avant de se laisser aller au sommeil. Il irait la voir le lendemain et avant la fin de la semaine, il sortirait officiellement avec Daphné Greengrass.