Titre : Petit guide de manipulation au bureau
Auteur : Meloe
Bêta : Rauz
Disclaimer : I don't own Lie to Me or any of the characters. No copyright infringement intended.
Genre : Humour, romance.
Résumé : Lightman et Foster sont peut-être un tantinet plus transparents que ce qu'ils veulent bien croire et le staff du Lightman Group pourrait bien décider des les aider un peu.
Saison/Spoiler :Saison 2, Tractor Man (2x10).
Chapitre 11 : Heidi (2)
Il y avait comme un air de vacances dans les bureaux du Lightman Group ce matin, observa Heidi en arrivant sur les lieux. De désertion plutôt, rectifia-t-elle en observant la pile de dossiers abandonnée sur son bureau, un mot de Lightman lui demandant de reporter ses rendez-vous de la matinée. Aucune alerte à la bombe n'avait pourtant été relayée par la radio sur son trajet et la secrétaire se demanda un instant si elle devait tenter de joindre les hôpitaux de la ville.
Un gémissement prononcé lui fit brusquement relever la tête. Elle tendit l'oreille quelques instants, tentant d'identifier l'origine du son, quand une seconde supplique, distinctement douloureuse cette fois, retentit dans les couloirs déserts. Le cœur manquant un battement, Heidi s'empressa de se diriger vers le bureau de Loker et Torres, redoutant le pire.
La vue qui s'offrit à elle lui permit néanmoins de calmer ses inquiétudes, vite remplacées par une grimace une fois qu'elle avisa l'état des deux jeunes employés.
« Aspirine ? proposa-t-elle en posant une main compatissante sur l'épaule de Torres.
- Déjà pris, maugréa celle-ci, la tête dans les mains.
- Je croyais qu'il n'y avait pas d'alcool à cette soirée, observa curieusement Heidi.
- Oh, pas d'inquiétude, il n'y en avait pas, répondit la jeune femme, Lightman s'en est assuré. Tous les invités ont été fouillés à leur arrivée, précisa-t-elle en grimaçant.
- Même moi, geint Loker, prostré sur son bureau.
- Alors… tenta la secrétaire, curieuse quant à la raison de leur état.
- Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit, lui répondit hargneusement Ria, courtoisie de Loker qui m'a laissé hériter de ses corvées, lança-t-elle en jetant un regard courroucé à l'intéressé. »
Suivant le regard de Torres, Heidi remarqua que Loker était particulièrement pâle. Le jeune homme avait laissé tomber sa tête sur son bureau, se couvrant les yeux d'un bras tandis que l'autre était occupé à tenir son estomac, apparemment douloureux. Après réflexion, ni l'un ni l'autre n'avaient l'air de souffrir des effets immanquablement causés par un abus d'alcool, nota-t-elle. Si la secrétaire avait espéré que cette soirée permettrait aux deux jeunes gens de se rapprocher, l'air furieux de Torres augurait une toute autre issue. Déterminée à savoir ce qu'il s'était passé, Heidi se décida à relancer la conversation.
« Alors, demanda-t-elle, le verdict pour cette soirée ?
- Très agréable, lui répondit Ria en se redressant, si l'on omet la partie où Loker a cru bon de se donner en spectacle.
- Très drôle, gémit l'intéressé. Il m'avait défié.
- Oh, parce qu'accepter de participer à un jeu d'adolescents est tellement plus mature, rétorqua sarcastiquement la jeune femme.
- Un jeu ? demanda la secrétaire, étonnée.
- Dégustation de hot-dogs, lui répondit laconiquement Ria. »
Heidi dut retenir un éclat de rire en imaginant Loker se lancer tête baissée dans un concours de dégustation de sandwichs. Vraiment, parfois s'en était à se demander si Lightman n'avait pas raison quant au niveau de maturité de ses employés…
« Défié, reprit Torres. Parce que le fait que Reynolds me demande une danse équivaut tellement à un défi, soupira-t-elle en levant les yeux au ciel.
- C'était un défi, maintint Loker en la fixant sérieusement.
- Oui et participer au nettoyage que tu avais promis à Lightman à ta place en était un aussi, lui assura la jeune femme en le foudroyant du regard. »
Peut-être que les choses avaient légèrement progressées finalement, amenda la secrétaire en observant ses collègues se chamailler, très légèrement. Elle supposait que d'une certaine façon les actions de Loker étaient romantiques. Avec du recul et de l'imagination, ajouta-t-elle en avisant l'air furieux de Torres. Elle se demanda un instant si Lightman avait lui aussi participé à ce concours mais opta finalement pour une question plus générale.
« J'en déduis qu'Emily a apprécié sa soirée ? demanda Heidi.
- Exact, confirma Ria, je crois même que les juges ont été assez impressionnés, poursuivit-elle. Particulièrement par la démonstration de Lightman et Foster, ajouta-t-elle malicieusement en se détournant de Loker.
- Démonstration ? reprit la secrétaire.
- Oh, c'était plus un cours qu'une démonstration, amenda Ria. Magistral, vraiment.
- Micro-expressions ? demanda Heidi, étonnée.
- Tango, répondit la jeune femme en souriant. »
Tango ? La surprise qu'elle ressentait dut se lire sur son visage car le sourire de Torres s'accentua devant son manque de réponse. Bizarrement, la secrétaire avait du mal à se représenter Foster et Lightman en train de danser un tango. Lightman particulièrement.
« Ce n'est pourtant pas le genre de musique sur laquelle les jeunes dansent de nos jours, ne put s'empêcher de faire remarquer Heidi.
- Ce n'est pas Emily qui a choisi la musique, expliqua Torres. Lightman avait décidé de bannir toutes les musiques dont, je cite, "ces gamins se servent de prétexte pour se coller les uns aux autres", clarifia-t-elle en souriant.
- Lightman a choisi la musique ? demanda-t-elle, en réprimant un sourire.
- Pas lui, grogna Loker depuis sa chaise, Foster a réussi à s'accaparer la tâche.
- Le tango était simplement sa vengeance, intervint Reynolds en entrant dans la pièce.
- Vengeance ? demanda Heidi en se tournant vers l'agent.
- J'aurais plutôt qualifié ça de diversion, pointa sagement Torres.
- Diversion ? interrogea la secrétaire, de plus en plus perdue.
- Oh, Lightman n'avait d'yeux que pour Foster, répondit la jeune femme. Particulièrement pendant leur tango.
- Il en a même oublié d'aboyer sur les gamins qui ont osés approcher de sa fille, compléta Reynolds avec un sourire en coin. »
Oh, comme elle regrettait de ne pas avoir été présente hier soir. Tout ce travail et elle n'en voyait même pas le résultat… Car résultat il y avait, elle en était sûre, encore plus à en juger par les regards complices qu'échangèrent ses collègues. Refoulant l'envie de leur ordonner de simplement partager les détails, elle décida qu'une telle ligne de conduite n'arrangerait rien.
« Je ne savais pas que Lightman dansait le tango, remarqua-t-elle en défroissant sa jupe.
- Ce serait parce qu'il ne danse pas le tango, lui répondit Loker avec un sourire goguenard.
- Je croyais que… Vous venez de dire qu'ils avaient dansé un tango ensemble, pointa-t-elle, confuse.
- Oui, et croyez-moi ça tient du miracle, se moqua Reynolds.
- Le miracle portant le nom de Foster, lui indiqua Ria en souriant malicieusement. Et Maggie, amenda-t-elle après un instant. Elle s'est arrangée pour que Lightman et Foster ouvrent le bal, expliqua-t-elle. Quelques pas de samba, se rappela-t-elle. Lightman s'en est bien sortit à vrai dire.
- Et le tango ? demanda Heidi en tentant de masquer son exaspération devant le suspens prolongé.
- Disons que lorsque Lightman a décidé d'établir un périmètre de sécurité autour de sa fille, Maggie a jugé qu'une petite diversion ne serait pas de trop, lui répondit Reynolds en secouant la tête au souvenir du comportement du scientifique.
- Sacré diversion, sourit Loker. »
Heidi prit le temps d'observer les sourires rêveurs de ses collègues et ne put retenir un frémissement excité à l'idée qui lui traversa l'esprit. Si son intuition se confirmait, la cause des airs béats des trois rescapés de la soirée ne pouvait être autre que… Oh, mais elle devait vérifier. Il fallait qu'elle en soit sûre, pas de spéculations inutiles se sermonna-t-elle en forçant sa respiration à ralentir.
« Donc ils ont dansé, reprit-elle en espérant relancer ses collègues. Un tango ?
- Pas seulement, sourit Loker.
- Oh pour l'amour du ciel ! explosa la secrétaire. Est-ce que l'un d'entre vous va se décider à me dire ce qu'il s'est passé hier soir ? »
Ria, Eli et Reynolds tournèrent tous les trois un regard surpris sur elle et Heidi se retint de froncer les sourcils devant leurs airs étonnés. Certes, elle était habituellement d'un naturel calme mais même sa patience avait des limites. Et Dieu sait qu'elle avait dû puiser dans ses réserves ces derniers jours que ce soit avec Loker et Ria ou Lightman et Foster. Et dire qu'elle pensait pouvoir compter sur Reynolds, soupira-t-elle en observant l'agent lui adresser un sourire compréhensif.
« Ils ont commencé par danser un tango, expliqua finalement celui-ci, avant de passer au Jazz.
- Ils ont dansé le tango sur la piste de danse, précisa Loker, et le Jazz dans le salon, seuls, ajouta-t-il en appuyant sur le mot.
- Vous oubliez tous les deux l'essentiel, les coupa Ria en levant les yeux au ciel. Entre les deux ils se sont embrassés, précisa-t-elle en souriant largement.
- Embrassés ? s'exclama Heidi avec ravissement.
- Sur la piste de danse, compléta Loker.
- Et ensuite ils ont dansé, termina Reynolds.
- A l'intérieur, précisa Loker.
- Après le Tango et le Jazz ? demanda Heidi en fronçant les sourcils. Combien de musiques différentes y avait-il à cette soirée ? interrogea-t-elle les deux hommes, surprise.
- Oh, pas besoin de musiques pour cette danse-ci, lui assura le jeune homme avec un sourire satisfait.
- Pas besoin de … Oh. Oh, répéta-t-elle. »
Elle avait beau faire, elle sentait les muscles de son visage se contracter malgré elle et Heidi sut qu'elle affichait désormais le même sourire béat que ses trois collègues. Au moins elle en connaissait la raison. Et quelle raison, songea-t-elle en imaginant la scène.
« Oh et puisque tu insistes tant sur la localisation des évènements Loker, reprit Ria après quelques secondes de silence, pourquoi n'expliques-tu pas tes occupations de la soirée ?
- Ria, grogna le jeune homme. J'ai dit que j'étais désolé, pointa-t-il en soupirant lourdement.
- Oh, désolé ? Désolé de t'être donné en spectacle sur la piste de dance, d'avoir été malade dans la cuisine ou de m'avoir laissé nettoyer l'intérieur et l'extérieur toute seule ? demanda-t-elle en croisant fermement les bras sur sa poitrine.
- Qu'est ce que c'est que tout ce boucan ! gronda une voix reconnaissable entre mille avant que Lightman n'apparaisse sur le seuil de la pièce. Hum, ceci explique cela, grogna-t-il en jetant un regard désabusé en direction des deux jeunes gens. »
Heidi prit le temps d'observer son patron quelques instants, remarquant aussitôt qu'il n'avait pas prit le temps de se raser ce matin et que les cernes sous ses yeux étaient un peu plus prononcées qu'à l'ordinaire. Mais ni son air échevelé, ni la fatigue apparente sur ses traits ne parvenaient à masquer l'étincelle dans son regard. La secrétaire plissa un peu plus les yeux et nota avec satisfaction que bien qu'il soit occupé à expliquer la signification du mot discrétion à Loker, Lightman tentait de retenir un sourire que le coin légèrement relevé de ses lèvres ne parvenait pas tout à fait à masquer.
« Continuez comme ça et vous allez finir par loucher, lui fit remarquer celui-ci. »
Heidi sursauta et nota dépitée que son observation n'était pas passée inaperçue. Fort heureusement pour elle, Lightman ne sembla pas s'en formaliser et se contenta de hausser un sourcil devant son manque de réponse. Rougissant légèrement, la secrétaire décida qu'un moment d'embarras n'était pas cher payé : elle venait d'avoir la confirmation qu'elle attendait tant par ses collègues et par l'air réjoui de Lightman lui-même. Elle sentit son sourire s'élargir et observa le scientifique froncer les sourcils avant de hausser les épaules et de tourner son regard sur Loker. Celui-ci était ostensiblement occupé à chuchoter des excuses à Ria. Préciser que la jeune femme ne lui prêtait absolument aucune attention, pas plus à lui qu'à ses excuses, n'était pas nécessaire.
Elle ne devait d'ailleurs pas être la seule à arriver à bout de ses réserves de patience, jugea Heidi en observant Ria tourner les talons sans même accorder un regard à son compagnon. Il allait probablement falloir qu'elle songe à rajouter Lightman à cette liste, décida-t-elle. Celui-ci laissa échapper quelques jurons de choix à l'intention du jeune homme, qui s'était rassit sur sa chaise, les épaules affaissées en signe de découragement. La secrétaire ne savait trop s'il fallait imputer sa soudaine pâleur au départ de Ria où aux hot-dogs de la veille, mais elle grimaça devant le visage déconfit de son collègue.
Le bruit d'une porte qui claque la poussa brusquement à se détourner de Loker. Lightman avait rejoint Torres et était apparemment parvenu à refermer la porte avant que celle-ci ne puisse l'ouvrir. Elle échangea un regard circonspect avec Reynolds avant que la voix du scientifique ne les pousse de nouveau à se concentrer sur l'échange de leurs deux collègues.
« Torres, je vais vous le dire une fois et une fois seulement, et, ajouta-t-il en grimaçant, n'allez pas croire que c'est par bonté d'âme, j'aimerai juste un peu de calme dans ces bureaux, précisa-t-il. Il vous aime, affirma Lightman en énonçant chaque syllabe.
- Pardon ?
- Oh, franchement, soupira-t-il. Ouvrez les yeux, ordonna-t-il en désignant d'un vague geste la pièce.
- Vous pouvez parler, s'offusqua Ria. Et loin de moi l'idée de vous corriger, mais un concours de hot-dogs et un ticket gratuit pour une session "nettoyage" ne sont pas franchement l'idée que je me fais d'une déclaration, ajouta-t-elle avec vigueur. »
Le scientifique se contenta de fixer la jeune femme en silence pendant quelques secondes avant de secouer la tête, jugeant probablement que sa posture – bras croisés et sourcils dangereusement rapprochés – ne laissait guère de place à la discussion. Il ouvrit la porte d'un geste fluide et Heidi sourit en le voyant s'arrêter sur le seuil. Elle savait qu'il ne résisterait pas à la tentation d'avoir le dernier mot.
« N'oubliez pas, lui rappela Lightman, l'amour, comme la confiance, est une question de foi avant tout.
- De foi ? répéta Ria, ahurie.
- Ça a plus tendance à donner des maux d'estomac qu'autre chose, ajouta-t-il sarcastiquement avant de quitter la pièce. »
Oh, Heidi n'avait certainement pas manqué le regard éloquent que Lightman avait lancé à Loker avant de sortir, laissant planer un sous-entendu lourd de sens. Elle soupira en songeant que si ça ne décidait pas la jeune femme à prendre les choses en main, elle devrait se résoudre à qualifier la situation de désespérée.
Elle observa son patron disparaître dans le couloir et décida d'en faire autant, adressant au passage un regard lourd de sens à Reynolds. Celui-ci fit mine de ne pas la remarquer et Heidi retint un soupir. La remarque de Lightman avait été on ne peut plus claire et elle doutait que quoique ce soit que l'agent décide de partager avec leurs deux jeunes collègues n'arrange la situation.
« Je vous ai rapporté ça, Loker, annonça l'agent en tirant un chapeau à clochettes d'un sac.
- Allez-vous faire voir, Reynolds, lui aboya le jeune homme en palissant un peu plus. »
Heidi n'avait jusqu'à présent pas remarqué le sac duquel l'agent venait de tirer le chapeau et elle jeta un regard circonspect à l'objet en question. Elle avait du mal à imaginer Loker porter ça. Encore moins volontairement. La coiffe de bouffon que Reynolds venait de présenter à celui-ci n'était pas exactement le genre de couvre-chef que l'on oubliait à un bal. Ni où que ce soit d'ailleurs, ajouta-t-elle en haussant un sourcil devant les couleurs criardes qui le décorait. Et à en juger par la réaction de Loker, elle était convaincue que le jeune homme était du même avis qu'elle.
« Ce n'est pas le trophée le plus distingué que j'ai pu voir, admit Reynolds, mais ça reste un trophée, précisa-t-il en déposant l'objet sur le bureau de Loker.
- Allez-vous-faire-voir, répéta l'intéressé en le fusillant du regard.
- En général obtenir un trophée est synonyme de victoire, pointa l'agent en haussant les épaules. »
Elle l'observa secouer légèrement la tête devant le silence borné du jeune homme et sortir de la salle d'un pas lourd. Le regard spéculatif qu'échangèrent Ria et Loker suite à la remarque de l'agent la poussa à se hâter à sa suite. La secrétaire n'eut pas à aller bien loin, retrouvant son collègue avachi sur le comptoir qui lui servait de bureau.
« Une coiffe de bouffon ? demanda-t-elle en arrivant à sa hauteur.
- Hum, grogna-t-il. L'un des titres de la soirée.
- Est-ce que les titres en question n'étaient pas censés être ceux de reine et roi de la soirée ? pointa Heidi en fronçant les sourcils.
- Zoé à cru bon de rajouter ceux de bouffon et bouffonne de la soirée, expliqua-t-il. Les deux premiers sont allés à un couple d'adolescents, les deux derniers…
- Oh pauvre, Ria, soupira Heidi d'un ton compatissant.
- Pas Torres. Maggie, corrigea Reynolds en fronçant les sourcils. Elle l'a remarquablement bien pris d'ailleurs, remarqua-t-il.
- Maggie ? s'exclama-t-elle, outrée. Comment a-t-elle osée…
- Oh, pas d'inquiétudes, la coupa l'agent. Comme je l'ai dit, elle ne s'en est pas formalisée.
- Vraiment ? demanda Heidi, étonnée.
- Non, elle a admit qu'elle pouvait difficilement remettre en question son titre lorsqu'il était décerné par une si grande experte en la matière, expliqua-t-il avec un sourire en coin. Et elle a porté la coiffe avec une bonne humeur désarmante tout le reste de la soirée. »
La secrétaire jaugea Reynolds du regard, tentant de savoir s'il disait la vérité ou non. Probablement, décida-t-elle en songeant qu'un tel comportement ne l'étonnait pas le moins du monde venant de la part de l'avocate. Au moins la vieille femme semblait avoir réussi à tourner la situation à son avantage, sourit Heidi en imaginant la tête que Zoé avait dû faire devant une telle remarque.
Un bruit sourd la tira de ses spéculations et elle observa Loker se diriger vers eux à grands pas. La porte qu'il venait de claquer se rouvrit à peine le chambranle touché et Ria se rua à la suite de son collègue. Heidi échangea un regard inquiet avec Reynolds avant que celui-ci ne se retrouve soudainement propulsé contre son bureau, nez à nez avec Loker. Le jeune homme eut néanmoins la présence d'esprit de se rappeler que malmener un agent du FBI n'était peut être pas la course d'action la plus sûre, et recula d'un pas, rendant un semblant d'espace personnel à son collègue.
« J'ai gagné, énonça très lentement le jeune homme.
- C'est rassurant de voir que vos capacités de compréhension sont intactes, railla Reynolds en repoussant le doigt accusateur que son collègue pointait sur lui.
- Loker, s'écria Ria, outrée, je ne suis pas un trophée !
- Je vous interdis de l'approcher, poursuivit l'intéressé. Sinon…
- Sinon, quoi ? demanda Reynolds en se redressant.
- Je vous attache à un foutu radiateur pour le restant de vos jours, gronda Loker.
- Je ne l'approcherai pas, pointa l'agent en prenant une profonde inspiration. Vous devriez songer à le faire. Et rapidement, poursuivit-il en jetant un coup d'œil à la silhouette qui s'approchait à pas furieux d'eux. De préférence avant qu'elle ne vous étripe à ma place, ajouta-t-il, satisfait. »
Heidi observa Loker se détourner lentement de l'agent pour jeter un regard effrayé en direction de leur collègue. Apparemment il venait de réaliser que l'air outragé clairement inscrit sur les traits de Ria lui était destiné. Le jeune homme esquissa un mouvement de recul auquel Reynolds eut la présence d'esprit de couper court, nota-t-elle avec satisfaction en observant l'agent donner une brusque poussée à Loker. Celui-ci finit sa course devant Ria et eut tout juste le temps de bloquer la main de la jeune femme avant qu'elle n'atteigne son visage. Les deux collègues échangèrent un regard dans lequel surprise et colère se mêlaient avant que Loker ne se décide finalement à prévenir toute réplique, faisant taire Ria d'un brusque baiser.
La secrétaire observa l'air courroucé de Ria s'évanouir peu à peu jusqu'à être remplacé par un regard attendri lorsque Loker la relâcha finalement, un sourire hésitant aux lèvres. La jeune femme eut néanmoins vite fait de se reprendre et ouvrit la bouche à plusieurs reprises, sans qu'aucun son ne passe pour autant ses lèvres. Loker sembla hésiter sur la marche à suivre et opta pour la prudence, reculant d'un pas devant l'hésitation de son amie. Celle-ci finit néanmoins par réaliser qu'ils se trouvaient en réalité au milieu de l'un des couloirs du Lightman Group et empoigna son collègue, le tirant sans plus de cérémonie à sa suite. Apparemment inconscient de la menace qui pesait sur lui, Loker se laissa entraîner jetant un dernier regard noir en direction de Reynolds pour faire bonne mesure.
Celui-ci secoua la tête avec résignation et reprit sa position initiale : accoudé à son bureau, la tête entre les mains et les épaules affaissées. La secrétaire espérait sincèrement que Ria décide d'épargner le pauvre Loker, autant pour le bien des deux jeunes tourtereaux que pour celui de Reynolds. L'agent semblait lui aussi être arrivé à bout de ses réserves de patience, nota Heidi en tapotant son épaule d'une main compatissante.
« Je ne sais pas ce que j'ai bien pu faire, se plaignit celui-ci, mais ils sont tous après moi.
- Vraiment ? demanda-t-elle innocemment.
- Lightman et Loker veulent m'étriper, énuméra-t-il sur ses doigts, Foster veut ma mort mais je crois qu'elle hésite encore entre la crise cardiaque et l'apoplexie. Et, reprit-il, Torres me harcèle.
- Hum, dit-elle en faisant mine de réfléchir. Sans preuve ni témoins, ça risque d'être difficile de porter plainte, lui fit-elle observer.
- Bon sang ! s'exclama-t-il. Je ne veux pas porter plainte, je veux juste qu'ils finissent enfin ensemble et qu'ils partent tous vivre heureux, pesta-t-il. De préférence à l'autre bout du monde, ajouta-t-il en fronçant les sourcils. »
Heidi eut pitié du pauvre agent l'espace d'un instant. Mais elle ne pouvait pas tout faire toute seule et Reynolds, même s'il ne s'en rendait pas compte, lui avait été jusqu'ici d'une grande aide.
« Oy, Reynolds ! l'interpella soudain Lightman. Un mot, si vous voulez bien, exigea-t-il en se dirigeant vers son bureau.
- Vous voyez, gémit l'agent à l'intention d'Heidi. Soyez gentille d'appeler les secours si je ne reviens pas d'ici quelques heures, demanda-t-il dramatiquement. »
La secrétaire acquiesça silencieusement et regarda Reynolds se diriger vers le bureau de Lightman d'un pas lourd. Vraiment, ça n'était peut-être pas très moral mais le moins que l'on puisse dire c'est que ça fonctionnait. Par acquis de conscience elle se promit néanmoins d'aller faire un tour du côté du bureau de son patron dans l'heure. Elle ne voudrait pas être accusée de non assistance à personne en danger, songea-t-elle en souriant. Qui plus est, elle n'était pas sûre de pouvoir profiter des résultats de son plan depuis une cellule.
Les minutes passèrent rapidement, Heidi tapant avec application les invitations formelles pour le bal de fin d'année dont Emily avait obtenu l'organisation haut la main. La soirée avait apparemment été un franc succès sur tous les plans, songea-t-elle avec un sourire satisfait. Lorsqu'elle releva finalement la tête de son écran, une heure était passée et la promesse qu'elle avait faite à Reynolds lui revint en mémoire. Affectant un air détaché, la secrétaire quitta discrètement son poste de travail et se retrouva en quelques enjambées devant la porte de Lightman.
La curiosité était un vilain défaut, elle le savait. Pertinemment à vrai dire, songea Heidi en se rappelant les nombreuses remarques que sa mère lui avait faite à ce sujet, enfant. Cependant, c'était là son seul et unique défaut. Et il fallait avouer qu'il était après tout plutôt sain d'admettre avoir un ou deux petits vices inoffensifs. D'autant plus lorsque la subtilité était l'une de ses principales qualités, décida-t-elle en s'arrêtant à quelques mètres du bureau de son patron.
« Lightman si vous essayez de suggérer que je prenne de nouveau des vacances, je vous arrête tout de suite. Contrairement à ce que vous semblez croire, le FBI ne me paie pas à rien faire et je doute qu'ils acceptent que je prenne une seconde semaine de congés dans le même mois.
- Qui parle de congés ? Que dites vous d'une période de chômage technique ?
- Lightman, grogna l'agent. Faites-moi plaisir et venez-en directement au fait, pour une fois.
- Très bien, céda celui-ci en se redressant. Je suis la cible.
- Pardon ? demanda Reynolds, perdu.
- C'était moi la cible, répéta le scientifique. »
Il fallut quelques secondes avant qu'Heidi ne se souvienne de la précédente conversation qu'elle avait surprise entre les deux hommes. Reynolds avait très clairement expliqué à Lightman que celui-ci était la cible des intentions de Foster. L'agent sembla s'en souvenir en même temps qu'elle et elle sourit en entendant la réponse que celui-ci donna finalement à leur patron.
« Et il vous a fallut tout ce temps pour vous en rendre compte ? s'exclama-t-il, étonné. Je vous pensais plus observateur que ça, railla-t-il.
- Quoiqu'il en soit, le coupa Lightman en ignorant sa remarque, je vous serais reconnaissant de cesser de jouer les "témoins-test". Ce n'est plus nécessaire.
- Pas trop tôt, maugréa Reynolds. Et pour ce qui est de mon dédommagement ?
- Dédommagement ?
- Je viens de passer les dernières semaines à jouer les cobayes contre mon gré, pointa Reynolds.
- Cobaye, hein ? demanda Lightman avec un sourire en coin.
- Et encore, vous n'en savez pas la moitié.
- Vous avez ma gratitude éternelle, lui répondit le scientifique en levant les yeux au ciel. Maintenant, si vous voulez bien sortir, j'aimerai boucler ce dossier avant de rentrer chez moi. J'ai une soirée qui promet d'être intéressante en perspective.
- Je n'en doute pas, sourit Reynolds. Mais ce n'est pas votre gratitude que je veux.
- Quoi alors ?
- Expliquez simplement à Loker que nous ne prenons ni des cours de couture, ni des cours de danse au FBI mais que je suis parfaitement capable de le menotter au radiateur de mon choix la prochaine fois qu'il me demande si je veux un hot-dog, grogna l'agent avant de se lever. »
La secrétaire se hâta d'opérer une discrète retraite lorsqu'elle entendit l'agent se diriger vers la porte et rejoint rapidement son poste. Lorsque celui-ci apparut quelques secondes plus tard, elle observa avec soulagement qu'il avait l'air beaucoup plus détendu qu'à son entrée dans le bureau du scientifique. Apparemment de simples explications avaient suffit à rassurer Reynolds. Ça où le fait qu'il soit, en dépit de ses craintes, encore en vie.
Une fois l'agent parti, Heidi résista à la tentation d'aller aux nouvelles. Aucun cri n'avait encore retentit depuis le bureau d'Eli et Ria, le signe probablement que la jeune femme avait renoncé à faire payer ses méfaits à son ami. Ou peut-être avait-elle simplement utilisé un silencieux, réfléchit-elle en se demandant si elle pouvait encore une fois plaider l'excuse de la non assistance à personne en danger pour aller vérifier. L'arrivée de Foster lui épargna néanmoins d'avoir à se décider et la secrétaire décida de laisser les deux jeunes gens se débrouiller par eux-mêmes. Il y avait plus intéressant en vue.
Elle avait beau avoir été prévenue par ses collègues, le sourire épanoui qui flottait sur les lèvres de la psychologue la surprit néanmoins agréablement. C'était là toute la confirmation dont elle avait besoin, songea-t-elle en répondant à la salutation de Foster d'un signe de tête.
Ce qui la surprit néanmoins davantage que le sourire si clairement affiché par sa collègue, fut l'arrivée, à peine quelques minutes plus tard, de Zoé. L'avocate déboula brusquement de l'ascenseur et, sans même lui jeter un regard, se dirigea à grands pas vers le bureau de Lightman. Heidi la regarda passer avec étonnement avant de se rappeler que son rôle de secrétaire consistait en bonne partie à contrôler les rendez-vous de Lightman. Et l'avocate n'avait définitivement pas pris rendez-vous, songea-t-elle en se hâtant de contourner son îlot de travail. Mais elle eut beau faire, Heidi ne parvint pas à rattraper Zoé dont les talons, qui résonnaient rythmiquement contre le sol du couloir, auraient au moins le mérite d'avertir les deux scientifiques de leur approche – du moins l'espérait-elle.
Zoé s'arrêta brusquement sur le seuil du bureau de son ex-mari et Heidi dut se retenir au chambranle de la porte pour ne pas percuter l'avocate de plein fouet. Risquant un coup d'œil par-dessus l'épaule de celle-ci tout en tentant de reprendre son souffle, la secrétaire nota avec soulagement qu'elles n'avaient rien interrompu de plus anodin qu'une séance de travail. Foster était perchée sur un coin du bureau, Lightman s'appliquant quant à lui à scruter plusieurs photos, reliquat de la dernière affaire que leur avait confiée le FBI. Seule la proximité de leur position laissait suspecter un quelconque rapprochement, ainsi que le sourire apparemment indétrônable qui éclairait le visage de chacun des scientifiques.
Les regards surpris qu'ils lancèrent en direction de Zoé ne semblèrent pas perturber l'avocate le moins du monde et celle-ci se redressa, avançant légèrement dans la pièce avant de mettre fin aux quelques secondes de silence qui avaient suivi son entrée.
« Tellement touchant, observa-t-elle mielleusement. Il ne manque plus que la demande en mariage pour que tout finisse parfaitement bien, ajouta-elle en toisant Gillian du regard.
- Je, nous ne… Ce n'est pas, se défendit-elle.
- Non, bien sûr que non, la coupa Zoé. Ce serait un peu trop rapide, n'est-ce pas ? Après tout vous n'avez commencez à vous tourner autour qu'il y seulement cinq ans de ça, observa-t-elle sarcastiquement.
- Je, bégaya de nouveau Gillian, maudissant le tremblement de sa voix. Nous ne sommes ensemble que depuis hier, tenta-t-elle d'expliquer, encore moins en passe de parler de… mariage, ajouta-elle sérieusement.
- Vraiment ? demanda Zoé en haussant un sourcil. Quel dommage, la demande de Cal a certainement donné lieu au plus beau jour de ma vie, observa-t-elle.
- Je n'en doute pas, reconnut calmement Gillian.
- Le jour où je lui ai remis les papiers du divorce, finit-elle en arborant un sourire satisfait à l'intention de Cal. »
Heidi observa le sourire de l'avocate s'élargir devant le regard noir que lui lança son ex-mari. Réprimant l'envie de profiter de sa position pour lui asséner un coup de dossier bien placé, la secrétaire tenta de se rappeler que la violence ne résolvait rien et décida d'attendre que Zoé explique la raison de sa présence impromptue.
« Tu voulais que je passe ? demanda finalement l'intéressée à Lightman.
- Hum, Emily a obtenue l'organisation du bal de fin d'année de son lycée, expliqua-t-il.
- Elle a été assez explicite concernant ce point lorsqu'elle m'a téléphoné à quatre heures du matin, pointa Zoé en levant les yeux au ciel. Autre chose ?
- Tu dois signer les autorisations, répliqua patiemment le scientifique.
- Ce sera tout ?
- Yep, approuva-t-il en se repenchant sur un dossier. »
Heidi observa l'avocate tourner les talons et se diriger vers son bureau avant de se hâter à sa suite. La secrétaire prit son temps pour sortir les papiers qu'avaient mentionnés Lightman, ignorant le pianotement impatient des ongles de Zoé sur la surface polie du bureau. Elle s'apprêtait à lui tendre les deux feuilles concernées avant qu'une idée ne lui traverse soudainement l'esprit. L'attitude guindée et hautaine de l'avocate, son regard condescendant, sa manière de débouler au Lightman Group comme en terrain conquit… Il était temps que quelqu'un lui apprenne une leçon, décida Heidi en tentant de masquer un sourire calculateur.
« Je ne vais même pas perdre mon temps à demander en quoi est-ce qu'une fête de lycée relève de la secrétaire du Lightman Group, pointa Zoé en lui jetant un regard ennuyé, mais j'aimerai assez signer ces papiers avant la tombée de la nuit. »
Oh oui, définitivement temps pour une leçon, songea Heidi en tirant les invitations qu'elle avait imprimées quelques minutes plus tôt d'un tiroir. Elle se redressa pour faire face à l'avocate, remarquant que celle-ci s'était tournée en direction du bureau de Lightman. C'était une autre leçon, jugea Heidi en observant avec satisfaction que la porte grande ouverte ne cachait en rien ce qui se déroulait dans la pièce. Elle observa en même temps que Zoé, Lightman se rapprocher de son amie et la saisir par la taille, collant son torse contre le dos de celle-ci avant de déposer un tendre baiser dans son cou. Un soupir de contentement lui échappa, lui valant un regard noir de la part de l'avocate avant que celle-ci ne laisse résonner un énième raclement de gorge impatient.
Heidi lui renvoya pour toute réponse un sourire composé et s'appliqua à égaliser la pile d'invitations qu'elle venait de poser sur son bureau. Deux cents cinquante six, si le compte y était – et il y était, songea-t-elle, satisfaite. L'expression incertaine qui traversa un instant les traits de l'avocate la conforta dans sa décision et elle décida qu'il était temps pour elle de goûter à son propre remède.
« Si vous voulez bien signer et parapher chacune de ses feuilles, demanda la secrétaire en désignant l'imposante pile qui reposait sur le bureau.
- Il doit y avoir une erreur, pointa Zoé en fronçant les sourcils. Cal ne m'a parlé que d'une autorisation pour le bal de fin d'année.
- C'est le cas, la rassura la secrétaire. Seulement, étant donné que légalement Emily est encore mineure, j'ai besoin de votre signature pour chacune des invitations qui seront envoyées, conclut-elle.
- Il est hors de question que je signe tout ça ! s'exclama l'avocate avec vigueur. Il y en a au moins pour la nuit. Il y a certainement un autre moyen…
- Sans doute, admit Heidi en l'interrompant, mais seul celui-ci respecte le protocole après tout.
- Le protocole, répéta-t-elle, abasourdie.
- D'une professionnelle à une autre, je suis sûre que vous en comprenez l'importance. »
Zoé la fixa un long moment et Heidi sut que malgré ses traits volontairement neutres et sa voix maitrisée, son regard brillait d'une étincelle victorieuse. L'avocate soupira lourdement avant de porter une main à sa tempe, un éclair ennuyé traversant son regard un instant.
« C'est ridicule, pesta celle-ci en fusillant la secrétaire du regard.
- C'est le protocole, lui répondit calmement l'intéressé.
- Protocole ou professionnalisme, je n'en ai rien à faire, vociféra-t-elle. J'ai une audience dans moins d'une heure, je ne peux pas passer la journée à signer toute cette paperasse !
- Il me semble qu'il était question de politesse également, pointa la secrétaire, l'air de rien. »
Heidi l'observa ravaler le hoquet choqué qui menaçait de lui échapper et elle n'eut guère de mal à imaginer le chapelet d'injures colorées que l'avocate s'efforçait en ce moment même de retenir. Celle-ci fronça le nez, l'expression de dédain ruinant les mots qu'elle se força ostensiblement à prononce
« Très bien, soupira-t-elle finalement, s'il vous plaît. »
La secrétaire se contenta de lui renvoyer un regard dubitatif et l'avocate sembla réaliser qu'elle n'attendait pas seulement de la politesse mais également de la sincérité. C'était peut-être trop demander, jugea Heidi en observant l'intéressée fermer les yeux un instant, avant de prendre une profonde inspiration.
« Je vous en serais extrêmement reconnaissante, reformula l'avocate en la fixant sérieusement. »
Heidi se retint de lever les yeux au ciel, jugeant que ce serait probablement tout ce qu'elle pouvait espérer de la part de l'avocate. Elle lui tendit finalement les deux feuilles qui requéraient sa signature et observa Zoé s'en saisir avec un soulagement évident.
« Merci, murmura celle-ci avant de tourner les talons. »
Leçon apprise, décida Heidi en observant l'avocate se diriger vers la sortie. Une observation qu'elle pouvait sans doute étendre à Loker et Ria, le premier apparut à la sortie de leur bureau, tenant la porte ouverte à sa collègue tel un parfait gentleman. La secrétaire sourit en voyant les deux jeunes collègues se diriger, côte à côte, vers le bureau de Lightman. Elle jeta un regard en direction de celui-ci remarquant que la concentration de Foster et Lightman sur la dernière affaire en cours avait été de courte durée. Peut-être aurait-elle dû les prévenir de l'arrivée de Loker et Torres, mais la secrétaire jugea qu'une dernière leçon ne serait pas de trop. Au moins de cette façon, les deux scientifiques penseraient à fermer la porte la prochaine fois, décida-t-elle en songeant avec un sourire que finalement tout était bien qui finissait bien.
The End
Le traditionnel "the end" est inscrit et PGMB est terminée, 14 mois, 11 chapitres et 36 779 mots plus tard. J'espère que l'histoire vous a plu malgré les retards à répétition et la publication *légèrement* irrégulière. Merci à tous pour votre patience et pour vos reviews, qui m'ont énormément aidé à m'améliorer et à rester motivée! A special thanks aux tweetos qui ont eu la, hum… "gentilesse" x) de me menacer à coups de fouet, de tenter de me soudoyer à coup de Nutella et pr leurs encouragements ! Et un énorme merci à ma bêta, Rauz, pour son aide précieuse.
N'oubliez pas de me dire ce que vous avez pensé de ces derniers chapitres :)