Et voilà, j'ai enfin eu le courage de terminer cette fiction en trois chapitres ! Celui-ci, donc le dernier, est un peu plus court...
Merci pour vos reviews, elles m'ont fait très plaisir !
Bonne lecture !
Chapitre 3
Sirius -ou plutôt devrions nous dire Patmol, à présent- tirai sur la laisse, s'étranglant à moitié, dans sa hâte de sortir enfin de la maison tant haïe.
Remus éclata d'un rire rauque. Par moments, son ami ressemblait vraiment à un véritable chien. La langue pendante et la respiration saccadée, Patmol trottinait joyeusement dans les rues du 12 square Grimmaurd, s'arrêtant de temps à autres aux pieds des éventuels passants (Remus ne put s'empêcher de remarquer que le mot passantes était plus approprié dans ce cas) qui se baissaient volontiers pour caresser le chien noir. Le loup-garou ne pouvait retenir un petit sourire quand certaines personnes s'arrêtaient pour le complimenter d'avoir un chien aussi bien élevé.
Surtout que pour approuver les dires, Patmol s'asseyait sagement et posai une patte boueuse sur le pantalon de son « maître » en ayant l'air de dire : Oui, regarde moi, tu as vu comme je suis sage ?
Remus hésitait à détacher son ami. Bien sûr, il savait que Sirius ne s'arrêterait pas toutes les 30 secondes pour renifler un lampadaire ou une bouche d'incendie, mais il n'avait pas entièrement confiance en le degré d'euphorie qui prenait l'animagus du fait d'être un tant soi peu libre.
Finalement, il décida de le laisser un peu vagabonder à sa guise.
Après tout, quels risques ?
Les Mangemorts n'étaient pas fous au point de tenter une attaque en plein jour, à la vue de tous les moldus. Le ministère ne savait pas que Sirius Black, le dangereux criminel qu'ils recherchaient, était un animagi non déclaré qui prenait la forme d'un chien.
Alors, pourquoi pas ?
Sirius se sentait revivre. Voir le ciel autrement que part la fenêtre sale du 12, square Grimmaurd ! Sentir la vent sur sa peau, même si c'était sous sa forme animale ! Courir où il le voulait, sans être contraint de rester enfermé, que ce soit dans sa cellule à Azkaban, dans cette grotte pas loin de Pré-au-Lard où dans ce manoir poussiéreux !
La vie, quoi.
Une jolie jeune femme le regarda avec des yeux attendris et il s'approcha d'elle en trottinant, la langue pendante, avec son air de chien battu. Conquise, la demoiselle se baissa et lui gratta le haut de la tête, en murmurant des « Quel beau chienchien ! Il est gentil, le toutou ! »
Sirius leva mentalement les yeux au ciel. Pourquoi Merlin les gens s'adressaient-ils aux animaux comme s'ils étaient gâteux ?
La jeune femme se releva, échangea quelques mots avec Remus tandis que Patmol s'asseyait sur ses pattes arrières, levant la tête vers son ami. Si un chien pouvait avoir l'air moqueur, il espérait en être la preuve.
La promenade continua sagement, interrompue de temps à autre par des discussions avec les passantes. Patmol claqua des dents d'un air menaçant vers un pigeon qui s'envola immédiatement. L'animagus poussa un aboiement joyeux. Liberté, quelle sensation grisante !
Rien n'aurait pu gâcher sa sensation présente de bien être.
Rien, ou presque.
Une femme marchait vers eux d'un pas furieux.
Aïe aïe aïe, pensèrent les vieux amis à l'unisson, reconnaissant les cheveux roux et la silhouette ronde de Molly Weasley.
Ils avaient eu l'occasion d'avoir un aperçu de l'étendue de sa colère, lorsqu'elle la passait sur ses turbulents jumeaux après leurs éternelles blagues -Sirius adorait ces jeunes qui lui faisait penser à James et lui, plus jeunes. Le fait que Fred et Georges lui vouait une adoration sans borne aidait aussi.
Le fait était qu'en voyant la furie rousse arriver à leur hauteur, les deux anciens Maraudeurs comprirent instantanement ce que ressentait les fils de la famille Weasley.
_ Vous deux ! Siffla Molly en parvenant devant eux, le teint rouge.
Patmol ce fit la réflexion qu'elle ressemblait à une cocotte minute, ainsi.
_ Allons, Molly... tenta Remus, essayant de l'apaiser.
_ Suffit, Remus ! Je ne pensais vraiment pas que tu cèderais à ses caprices ! Fit-elle en désignant le chien qui se tenait sagement aux pieds de son « maître ».
Remus et Patmol échangèrent un regard gêné, tandis que la mère de la grande famille Weasley commençait à crier, en plein milieu de la rue.
_ … Partis, sans le moindre mot ! J'ai cru qu'il vous était arrivé quelque chose ! Dumbledore avait formellement interdit à Sirius de sortir ! (L'intéressé regarda ses pattes) On dirait deux adolescents, vous êtes véritablement inconscients ! Vous n'avez jamais su respecter les règles, même quand cela concernait votre vie !
Elle s'arrêta un instant pour respirer, et les foudroya du regard. Sirius ne fut pas surpris de voir son ami se ratatiner, lui même ayant peine à faire bonne mesure devant la fureur de Molly.
_ Je n'y crois pas, vous avez presque quarante ans ! (Remus fit la grimace en chuchotant un petit « trente-cinq ») Vous devriez savoir que les ordres de Dumbledore ne sont pas à discuter ! Alors, maintenant, vous rentrez immédiatement, est-ce que c'est clair ?
Ils acquiescèrent rapidement, Remus rattachant la laisse au collier du grand chien noir. Laissant la femme se calmer, ils rentrèrent à tout allure au 12, square Grimmaurd, qui parût pour une fois bien accueillant à Sirius.
Merlin, il ne s'était pas fait réprimander comme ça depuis ses dix-sept.
Impressions ?