La Harpie et le Gardien
par Althea Black

Disclaimer :
Le monde d'Harry Potter ne m'appartient pas.

Merci à tous et toutes pour vos reviews (auxquelles j'espère avoir toutes répondu, si ce n'est pas le cas je m'excuse). C'est un plaisir de recevoir vos avis, vos encouragements, et de savoir ce qui vous a plu ou moins plu. Merci également aux lecteurs dans l'ombre de prendre le temps de lire ce que je fais subir à ce pauvre Olivier.

Je tiens également à vous présenter mes excuses pour les longs mois qui se sont écoulés avant la publication de ce chapitre. Je ne vais pas vous dérouler la liste des causes de ce retard car je sais pertinemment que vous êtes là pour lire ce second chapitre et non pas les mille et une raisons de mon retard.

Un grand merci à ma relectrice Steamboat Willie.


Chapitre 2

Le centre d'entraînement des Harpies de Holyhead était situé aux abords de la ville du même nom sur la côte Galloise. Kalliopé avait derechef apprécié le site et ses alentours dès sa première visite, un environnement agréable ne pouvait qu'être un avantage non négligeable lorsqu'il s'agissait de se rendre au travail chaque jour. Ce matin là, pourtant, tout semblait s'être ligué pour que ce soit la journée de la fameuse exception qui confirme la règle.

Depuis qu'elle avait reçu le fameux exemplaire de Sorcière Hebdo envoyé par Ginny une petite heure plus tôt, tout allait de travers. La réaction d'Olivier, buté dans son mutisme et sa colère, avait donné le point d'orgue à la journée et elle s'était rapidement butée elle-même dans un mutisme et une irritation très clairement notables. Tout, de son sweat d'entraînement qu'elle n'avait pas trouvé avant de partir, aux nuages menaçants qui emplissaient le ciel Gallois, n'avait fait qu'accroître son agacement. Sale journée en perspective.

Lorsqu'elle parvint au porche du centre d'entraînement et y entra enfin, elle était sur des charbons ardents et pas particulièrement en avance de surcroît. Elle avait perdu un temps précieux en décidant de ne pas venir par cheminée, méthode qu'elle utilisait usuellement et qui l'envoyait en quelques secondes au hall des arrivées du centre, mais en choisissant de transplaner dans un coin reculé de la ville pour venir jusqu'au siège du club à pied. Par ce procédé elle se donnait l'occasion de décompresser un peu, évacuant le plus de colère possible en marchant rageusement le long des rues, mêlée aux moldus, et également de retarder le plus possible son entrevue avec sa présidente. Sans n'avoir jamais été une adolescente modèle, elle n'avait jamais eu l'occasion de vraiment se retrouver face à l'autorité scolaire pour se faire réprimander, et bien sûr elle était donc complètement terrifiée par l'éventualité de cet entretien. Par le passé elle avait toujours été bien trop focalisée sur le Quidditch pour penser à faire des bêtises sans être sûre de ne pas se faire attraper et de donc risquer d'être suspendue d'entraînement ou de match. Ironique que ce soit finalement en partie à cause du Quidditch qu'elle doive faire face aux ennuis à présent.

Une fois à l'intérieur du centre elle fut tout d'abord surprise par le silence religieux qui l'accueillit. D'habitude il y avait toujours des joueuses qui traînaient avant de se rendre à l'entraînement ou des personnes de l'encadrement qui s'activaient aux taches qui leur incombaient. Ce jour là pourtant, rien. Kalliopé ne prit pas de temps de se poser des questions et se dirigea vers le bureau de la présidente du club, bureau qu'elle connaissait pour y avoir signé son contrat et qui risquait désormais de s'associer à des événements beaucoup moins agréables dans son esprit.

Hilda, la secrétaire au visage maternel, l'accueillit avec son habituel sourire avenant qui se fana toutefois perceptiblement lorsqu'elle la reconnue.

- Oh, Kalliopé, bonjour.

- Bonjour, répondit poliment Kalliopé tout en faisant de son mieux pour ignorer la gêne de son interlocutrice. J'ai reçu un hibou disant que la présidente souhaitait me voir ?

- En effet, assieds-toi je vais voir si Mrs. Rees peut te recevoir.

Kalliopé répondit par un petit sourire contrit et s'assit sur le fauteuil le plus près de la porte. Son regard vagabonda au travers du vaste cabinet avant de se poser sur le grand bureau d'ébène face à elle. Elle était en train d'essayer de rassembler ses esprits lorsqu'elle remarqua le magazine qui dépassait de sous la paperasse que la secrétaire avait du rapidement rassembler lorsqu'elle avait entendu quelqu'un s'approcher, magasine qu'elle reconnu au premier coup d'œil. Le Sorcière Hebdo du jour. Alors comme ça tout le monde était au courant des informations révélées par le torchon que lui avait fait parvenir Ginny ? L'attitude d'Hilda ne laissait aucun doute sur le fait qu'elle avait sans doute lu l'article en long, en large, et en travers. Cependant qu'elle ait en sa possession le journal n'était pas une information en soit, Hilda était le stéréotype même de la femme d'âge moyen qui se passionnait pour les potins que lui offraient les journaux comme Sorcière Hebdo, elle devait certainement en être une fervente abonnée et n'avait sans doute eu besoin de personne pour la mettre au courant de la situation. La jeune femme soupira et commença instinctivement à se mordiller l'ongle du pouce en tapant du pied nerveusement au sol. Le temps commençait à se faire long depuis qu'elle avait été laissée seule dans cette pièce. Et lorsque la porte par laquelle Hilda avait disparue quelques secondes plus tôt s'ouvrit de nouveau, elle sursauta et se leva presque d'un bond.

- Mrs. Rees n'est pas en mesure de te recevoir maintenant, elle te propose d'aller à ta séance d'entraînement et de revenir la voir une fois que tu auras terminé.

- Bien.

La jeune femme ne se fit pas prier pour échapper au regard perçant de son interlocutrice. Elle parcourut le centre au pas de course, ne souhaitant pas briller par son retard et rajouter d'autres ennuis à ceux qu'elle avait déjà. Elle arriva donc en trombe et ouvrit à la volée la porte des vestiaires qui étaient, à sa grande surprise, encore majoritairement emplis de ses coéquipières d'équipe première ainsi que de quelques joueuses de l'équipe réserve. Elle n'était finalement pas aussi en retard qu'elle l'avait craint. Cependant, pour la discrétion, elle repasserait. A peine avait-elle fait un pas dans le vestiaire que toutes les conversations se turent et que les regards convergèrent vers elle. Vraisemblablement les secrétaires encore vieilles filles n'étaient pas les seules à lire Sorcière Hebdo.

Kallie serra donc les dents et se dirigea vers son casier la tête basse. Malgré cela elle pouvait encore sentir les regards suivre chacun de ses gestes, avant que quelques murmures ne commencent à s'élever lorsque les joueuses la pensèrent assez éloignée pour ne pas en saisir l'objet. La jeune femme ouvrit la porte de son casier et profita du fait qu'elle était presque en bout de ligne pour s'en servir d'écran et cacher son visage. Les murmures étaient maintenant tout sauf discrets, et Kalliopé du se faire violence pour ne pas se retourner et faire une scène pour que toutes les idioties qu'elle entendait cessent. Cependant elle ne savait que trop bien que cela n'ajouterait que des lignes un peu plus péjoratives à son dossier, et elle n'avait vraiment pas besoin de ça en ce moment. Quelques minutes supplémentaires s'écoulèrent, minutes qui semblèrent être des heures, avant qu'une porte de casier ne claque violemment, faisant taire tous les commérages et poussant Kalliopé à elle-même s'éloigner de son vestiaire.

- Celles qui sont en tenue, dehors ! s'exclama la capitaine de l'équipe qui était responsable de la porte de vestiaire claquée. Allez vous échauffer autre chose que la langue pour changer !

Quelques marmonnements s'élevèrent mais personne ne songea à contester les ordres de Gwenog Jones, sachant pertinemment que leur capitaine n'était pas du genre à apprécier qu'on la contrarie. Les vestiaires se vidèrent donc rapidement, au grand soulagement de Kalliopé qui adressa un léger signe de tête à sa capitaine pour la remercier d'être intervenue. Cette dernière ne répondit que par un sec « Et Wilson et Weasley, ne traînez pas trop non plus », avant de suivre les autres filles sur le terrain d'entraînement.

- Elle fait sa dure mais au fond elle t'aime bien, commenta Ginny en s'asseyant sur le banc derrière Kalliopé.

La jeune Australienne se retourna et s'appuya sur le casier voisin, jetant un coup d'œil aux alentours pour vérifier qu'il ne restait en effet plus qu'elle et Ginny.

- Je pense plutôt que le bruit de fond des cancans l'a surtout profondément agacée.

- C'est une possibilité, concéda Ginny avec un sourire. Comment tu te sens ?

- Mis à part le fait que j'ai envie de rentrer chez moi, de m'enfermer dans le placard de ma cuisine et de me faire oublier pour les dix prochaines années, ça va.

- Olivier est au courant ?

- Il était avec moi quand j'ai reçu ton colis, merci de m'avoir prévenue sinon je n'aurais rien compris à ce qui me tombait dessus avec tous ces sympathiques regards meurtriers qui m'ont accueillie.

- Je me doutais que tu ne devais pas être abonnée à Sorcière Hebdo, et il valait mieux que tu lises leur tissu d'âneries chez toi plutôt que dans le vestiaire.

- Quelqu'un a ramené un exemplaire ici ? s'étonna Kalliopé en se détournant pour sortir ses affaires d'entraînement de son casier.

- Tu penses qu'une fille comme Gwenog serait abonnée à Sorcière Hebdo ? La plupart des filles ici ne lisent pas cette presse, mais Aileen Thicket s'est gentiment chargée d'amener de quoi informer toutes celles qui n'étaient pas au courant.

- Euh... qui est Aileen Thicket ? demanda Kallie interrogatrice.

- Une poursuiveuse remplaçante.

- Ben tiens, comme par hasard. Elle doit certainement espérer que je me fasse virer pour récupérer ma place.

- Ça, ça ne risque pas d'arriver, réfuta Ginny avec un sourire assuré.

- J'en suis pas si certaine, j'ai rendez-vous dans le bureau de la présidente après l'entraînement et vu la tête qu'à fait la Hilda en me voyant débarquer au secrétariat tout à l'heure je vais sans doute passer un sale quart d'heure.

- Et alors ? Si jamais Rees te vire y'a un contrat tout prêt de la part de Flaquemare sur le bureau de ton agent dans moins d'une heure, donc ça m'étonnerait que le club prenne ce risque.

- Parle pas de malheur, c'est Olivier qui en tirerait une de ces tronches en me voyant empiéter sur son espace vital, avança Kallie en se mettant rapidement en tenue d'entraînement.

- Il a mal réagit en voyant l'article ? demanda Ginny alors que Kalliopé hochait la tête pour confirmer. J'en étais sûre, Dubois quand ça touche au Quidditch il devient complètement invivable, faut pas le lancer sinon il ne s'arrête plus.

- Crois-le ou non mais il n'a pas pipé mot, par contre il a parcouru un vrai marathon dans mon salon à tourner en rond en marmonnant tout seul, puis il est parti précipitamment en m'informant juste qu'il passerait ce soir.

- Laisse-le se calmer. Je le connais bien, Harry aussi, et c'est vraiment quelqu'un qui a construit toute sa vie autour du Quidditch alors...

- Attend, la coupa Kalliopé d'un air agacé, il a peut-être construit sa vie autour du Quidditch mais moi aussi. J'ai sacrifié ma vie pour le Quidditch. J'ai dix-huit ans bordel, s'énerva-t-elle, je suis à des milliers de kilomètres de chez moi et tout ça pour quoi ? Pour le Quidditch ! J'ai passé toute mon adolescence à tout sacrifier pour m'entraîner deux fois plus. Pendant que mes amies sortaient avec des garçons, moi je m'épuisais à préparer ce putain de mondial ! Alors les états d'âmes d'Olivier ça va vite commencer à bien faire, finit-elle par conclure rageusement en claquant la porte de son casier.

Elle s'appuya dos à celui-ci, les yeux clos, et tenta de retrouver son calme en inspirant calmement. C'est bien tout ce qu'elle redoutait depuis qu'elle avait quitté son appartement : le moment où elle perdrait son sang-froid. Et cette sortie n'était que la partie visible de l'iceberg. Si elle n'enfouissait pas tout cela rapidement, elle finirait par exploser au moment le moins opportun. Dans le bureau de la présidente par exemple.

- Je commençais à trouver étrange que tu le prennes si calmement, déclara Ginny au bout de quelques secondes de silence. C'est rassurant de voir que tu peux réagir comme une gamine de dix-huit ans. Personnellement, à ta place, j'aurais déjà tué quelqu'un.

- Mmm ne parle pas trop vite, on ne sait jamais ce qui peut se passer à l'entraînement. A force de me faire regarder de travers il est possible que ça termine par un attentat.

- T'en fais pas, c'est surtout les filles de la réserve qui ont réagit comme des pintades. Elles sont encore jeunes il ne faut pas leur en vouloir, conclu Ginny en se levant pour se diriger vers la porte du vestiaire.

- Ça c'est pas une excuse, marmonna Kalliopé en la suivant pour se rendre à l'entraînement. La plus jeune de tout le club, je te rappelle que c'est moi.

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- Très bien, entraînement terminé pour aujourd'hui, s'exclama Tyra Hawk, l'entraîneuse de l'équipe.

Les joueuses commencèrent à piquer vers le sol pour se poser. Kalliopé suivait le mouvement, satisfaite de sa séance. Non seulement l'entraînement lui avait permis de se défouler et de ne penser à rien d'autres qu'à son Quidditch pendant plusieurs heures, mais cela lui avait également permis de se rassurer sur ses compétences. Malgré le fait qu'elle eut été déstabilisée par la mise en lumière contre son gré de sa relation avec Olivier, elle n'en avait pas ressenti les effets sur son jeu et mine de rien cela avait été un soulagement. Elle avait toujours veillé à ne jamais mélanger sa vie personnelle et le Quidditch de peur des retentissements que cela pourrait avoir sur sa qualité de poursuiveuse, aujourd'hui elle n'avait plus le choix que de faire cohabiter les deux et de savoir qu'elle en était capable ne pouvait qu'être positif.

- Kalliopé, attends deux secondes, lui intima Gwenog en se stabilisant à côté d'elle.

La jeune femme lui offrit un regard interrogateur mais accéda néanmoins à sa requête en stoppant nette sa descente.

- Il faut que je te parle, continua la capitaine en la regardant sans ciller avec cet air déterminé qui lui était propre.

- On ne peut pas faire ça sur la terre ferme ? proposa Kalliopé en regardant les autres joueuses rentrer aux vestiaires pour une bonne douche bien méritée.

- Non. Viens, suis-moi.

La doyenne de l'équipe reprit de l'altitude et Kalliopé suivit le mouvement sans trop comprendre où celle-ci voulait en venir. Elle ne posa cependant pas de questions et se stabilisa finalement à côté de sa capitaine, face aux trois anneaux de la surface de but gauche du terrain.

- Tu vois les anneaux face à toi ? commença Gwenog le regard fixé devant elle.

- Gwenog, j'vois pas...

- Ne me contrarie pas Wilson, joue le jeu.

Elle jeta un regard qui n'admettait aucune réplique à Kallie et cette dernière soupira avec d'abdiquer. Une des premières choses qu'elle avait apprises en arrivant à Holyhead était qu'il ne servait à rien d'afficher son désaccord avec la capitaine des Harpies, cette dernière n'admettant pas qu'on la contredise.

- D'accord.

- Tu les vois bien dans ta tête, leur emplacement, la distance ?

- Oui, répondit vaguement Kalliopé sans pour autant laisser transparaître beaucoup de volonté dans son ton.

- Je n'ai pas envie de passer ma journée ici, or si tu ne mets pas de volonté dans ce que je te dis de faire c'est ce qui risque de se passer. Alors met-y du tien. Maintenant fermes les yeux et essaie de les visualiser, prend ton temps.

- C'est bon, soupira la jeune femme avant de s'exécuter et de rester plusieurs secondes les yeux fermés à essayer d'accéder du mieux qu'elle pouvait à la requête on ne peut plus étrange de sa capitaine. Et maintenant ?

- Tiens et garde bien les yeux fermés, dit-elle en lui passant le souafle. Maintenant je veux que tu passes le souafle dans l'anneau central.

- Je...

- Fais-le !

Kalliopé essaya de rester concentrée du mieux qu'elle pouvait, bien qu'il était difficile de l'être lorsque l'on se demandait constamment à quoi bon rimait bien tout ça, et lança le souafle dans la direction qui lui semblait être la bonne. Elle sentit Gwenog quitter ses côtés quelques instants afin de récupérer la balle qui avait bel et bien franchi l'anneau demandé.

- Parfait, maintenant l'anneau droit. Et tu gardes bien tes yeux fermés, s'exclama la capitaine en lui recollant le souafle entre les mains.

- A quoi ça rime ?

- Je demande, tu exécutes, et on verra après pour les questions.

La jeune femme s'exécuta donc, accédant une nouvelle fois favorablement à la requête de sa coéquipière, avant que celle-ci ne lui redemande de faire la même chose mais en changeant de cible pour prendre l'anneau gauche. Le souafle ne passa cette fois-ci pas l'anneau, n'en tapant que le haut, mais Gwenog ne fit aucun commentaire et, une fois le souafle récupéré, elle retourna auprès de Kalliopé comme les deux fois précédentes.

- Très bien, tu peux ouvrir les yeux.

- Merci bien, répondit amèrement Kallie en se frottant les paupières légèrement agacée.

- Tu viens de marquer trente points, lui annonça Gwenog en se déplaçant pour placer son balai face au sien.

- Tu vas vraiment me faire croire que le souafle est entré les trois fois ?

- J'ai une tête à mentir ? s'exclama Gwenog, de mauvaise foi.

- Hum, tant mieux alors, sourit Kalliopé. Si je deviens aveugle, je pourrais toujours espérer continuer ma carrière.

- Ce que j'essaie de te dire, continua Gwenog en ignorant son intervention, c'est que tu es douée, Wilson. Tu sais, j'ai 35 ans, quand je suis arrivée au club j'étais à peine plus âgée que toi, alors j'en ai vu passer des poursuiveuses. Et des très bonnes, comme Ginny par exemple, mais toi tu as vraiment un don. T'as un truc que les autres n'auront jamais, parce que c'est quelque chose qui ne peut pas...

- Tout peut s'apprendre, la coupa Kallie. J'ai beaucoup travaillé pour en arriver à ce niveau.

- J'ai jamais dis le contraire, s'agaça son interlocutrice, cependant t'as un instinct sur-développé lorsqu'il s'agit de marquer des points. On dirait que tu n'essaies même pas mais que ça te vient naturellement, que tu sais exactement où, quand et comment tu dois tirer sans te poser de questions.

Gwenog marqua une pause, regardant fixement Kalliopé comme si elle essayait de lui faire passer un second message fort par le regard. La jeune femme resta silencieuse, un peu sonnée par les compliments de sa coéquipière qui en était habituellement plutôt avare, et ne comprenant que trop bien que cette conversation avait un but bien précis qui pour l'instant lui échappait encore.

- Je suppose que je n'ai pas besoin de te dire que je suis au courant, s'exclama subitement Gwenog. Pour toi et le petit cloporte de Flaquemare, précisa-t-elle en remarquant que Kalliopé semblait perturbée par son changement de sujet soudain.

- Olivier.

- Pardon ?

- Le petit cloporte de Flaquemare, il s'appelle Olivier.

- Peu importe. Ça fait plusieurs saisons que je le croise ce forcené, et crois-moi quand je te dis qu'il ne vaut pas la peine que tu gâches ta carrière pour lui.

- Je ne vois pas bien le rapport, avança Kallie l'air buté.

- Tu ne vois pas le rapport ? s'emporta Gwenog. Tu as écouté ce que je t'ai dis oui ou non ? Tu ne peux pas laisser quelqu'un t'enlever ce que tu as Kalliopé, tu ne peux pas perdre ce qui rend ton jeu exceptionnel pour un vulgaire gardien de seconde zone !

- Ma relation avec Olivier n'a rien à faire dans notre discussion Gwenog, c'est MA vie privée, MES choix. J'en ai marre que tout le monde se permette de me dire ce que je dois faire ou non, je suis majeure et pas aussi bête que vous semblez tous le penser.

- Tu as dix-huit ans, t'es encore une gamine et tu ne réalises pas à quel point ta relation avec Olivier peut t'être préjudiciable.

- Mais toi tu es capable de le réaliser c'est ça ?

- T'as pensé au moment où notre équipe se retrouvera face à Flaquemare ? Au moment où tu te serviras de ta capacité insolente à marquer des points pour humilier le gardien adverse qui s'avérera être ton cher et tendre ? Tu penses que ce jour là ça sera facile ? Que tu ne risques pas de perdre tous tes moyens en te retrouvant face à face avec lui, au moment où le résultat de ton tir déterminera le vainqueur du match ?

Les paroles de Gwenog la frappèrent bien plus qu'elle n'essaya de le laisser paraître. Lorsqu'elle pensait aux inévitables rencontres qui opposeraient son club à celui d'Olivier, tout ce qui lui venait à l'esprit n'était que les longues et nombreuses disputes qui ne manqueraient pas de se produire à longueur de temps avant et après la rencontre. Jamais la rencontre en elle-même ne lui était venue à l'esprit, jamais elle n'avait réfléchi aux moments où ils seraient tous les deux face à face sur le terrain, à tout mettre en œuvre pour empêcher l'autre de parvenir à ses fins. Lui en déployant toute son énergie à bloquer ses tirs, et elle en redoublant d'ingéniosité pour que chacune de ses manœuvres résulte par une hausse du score en faveur des Harpies. Et rien qu'en déroulant le film de la rencontre dans sa tête elle sentait que ce ne serait pas chose facile, et que même après plusieurs années de face à face elle ne se ferait jamais à l'idée d'affronter son amoureux en championnat.

- Tu n'y avais pas pensé, c'est ça ? reprit Gwenog au bout de plusieurs instants de silence comme si elle avait lu sur son visage que Kalliopé envisageait pour la première fois ce scénario.

- Non mais ça ne change rien, s'exclama-t-elle avec toute la mauvaise foi dont elle pouvait faire preuve. Je sais faire la part des choses d'accord ? Je sais que tu as fait toute ta carrière ici, que le club te tient énormément à cœur et que tu penses bien faire mais cette conversation n'a pas lieu d'être.

- Bien sûr qu'elle a lieu d'être ! C'est mon travail en tant que capitaine de veiller au bon fonctionnement de l'équipe, je ne peux donc pas permettre à ma meilleure joueuse de tout foutre en l'air pour une simple amourette.

- Et en tant que membre de cette équipe je t'assure qu'il n'y aura aucune répercussion sur mon jeu à cause de cette histoire. J'ai beau être une gamine de dix-huit ans, je sais ce que je fais lorsqu'on en vient au Quidditch et j'ai cru que ce serait assez clair après cet entraînement où je ne pense pas avoir été ne serrait-ce qu'une once en dessous de mon niveau habituel; alors je ferais ce qu'il faut pour que même Olivier ne nuise pas à ma concentration en match, conclu Kalliopé avant de descendre et de se poser au sol sans demander l'autorisation à sa capitaine.

Cette dernière la suivit et ne reprit la parole qu'au moment où elles allaient passer la porte des vestiaires.

- Tu sais Wilson, j'espère que tu sais ce que tu fais. Je n'aimerais pas devoir te faire sanctionner, et je ne pense pas seulement à l'équipe en disant ça. Tu ne mérites pas qu'on nuise à ta carrière.

- Ça n'arrivera pas.

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Le passage aux vestiaires s'était déroulé dans un silence religieux. Puisque la discussion s'était éternisée sur le terrain l'ensemble de leurs coéquipières avait déjà déserté pour se rendre dans la grande salle du rez-de-chaussée où elles prenaient leurs repas, et ni Kalliopé, ni Gwenog, ne souhaitait relancer leur conversation après qu'elle eut tourné court. Kallie ne s'était pourtant pas attardée et s'était rapidement douchée et changée avant de quitter les lieux sans même prendre la peine de se sécher les cheveux. Elle avait toujours la crainte que Gwenog ne trouve de nouveaux arguments pour relancer le débat, sans ajouter le fait qu'elle aurait dû se trouver depuis une bonne quinzaine de minutes dans le bureau Mrs Rees. Et lorsqu'elle se retrouva de nouveau face à Hilda, elle sut que cette fois-ci elle était bel et bien attendue, et en retard de surcroît. Dès qu'elle la vit la secrétaire se contenta de se lever et de taper à la porte du bureau de la présidente avant de faire signe à la jeune femme d'entrer. L'atmosphère n'était pas très encourageante mais Kalliopé inspira un bon coup et entra tout en faisant son possible pour masquer son trouble. Après tout, ce n'est pas comme si elle avait la possibilité de s'enfuir en courant comme une petite fille de cinq ans pour aller se cacher dans les jupes de sa mère. Même si l'idée fut d'autant plus tentante lorsqu'elle se retrouva face à sa présidente.

Mrs Rees était une grande femme blonde au visage anguleux et aux traits harmonieux. Toujours habillée de manière élégante et délicate, il ne restait pas moins chez elle ce regard intransigeant et inquisiteur qui ne laissait aucun doute sur sa capacité à mener une infrastructure de l'envergure des Harpies d'une main de fer. Si les femmes occupant un poste à si hautes responsabilités étaient encore rares, voir inexistantes, dans le monde parfois macho du Quidditch, la présidente des Harpies ne le voyait pas comme un handicap. Au contraire, cette dernière savait utiliser cette différence à bon escient et en avait fait une force redoutable. Personne dans le monde du Noble Sport n'oserait prendre Rosemary Rees à la légère.

- Kalliopé, je t'attendais, assieds-toi dont.

Kallie accéda gauchement à l'invitation de sa supérieure et s'assit rapidement sur le siège devant le large bureau d'ébène derrière lequel sa présidente l'observait d'un œil critique. Cette dernière ne semblait pas menaçante, mais elle n'avait plus cet air accueillant que Kalliopé lui avait connu lorsqu'elles s'étaient précédemment vues alors qu'elle signait son contrat. Bien sûr les circonstances étaient à présent bien différentes, après tout elle était là pour ce qui pouvait s'apparenter à un petit crime dans l'univers du sport.

- Je suppose que tu sais pourquoi j'ai demandé à te voir, poursuivit Mrs Rees en posant les mains à plat sur son bureau.

- J'en ai une vague idée, répondit Kalliopé sans pour autant lever les yeux vers sa supérieure comme si celle-ci venait de la prendre la main dans le sac.

- Une vague idée, répéta son interlocutrice lentement. Laisse-moi donc mettre les choses à plat.

Kalliopé releva la tête pour la voir ouvrir le premier tiroir de son bureau avant de faire claquer ce magazine qu'elle ne connaissait maintenant que trop bien sur la surface polie. Elle referma le tiroir puis tendit le magazine à la jeune femme qui le prit d'une main tremblante, recouvrant volontairement la photo animée d'Olivier et elle de ses doigts.

- J'imagine que tu as conscience de l'ampleur de la situation inconfortable dans laquelle tu mets non seulement le club, mais également toi-même.

- Non, pas vraiment.

- Eh bien je suis désolée de t'apprendre que, sans même évoquer les difficultés sportives que cette situation entraîne, tu mets le club dans une très délicate situation éthique qui peut avoir de grosses conséquences financières.

La jeune femme s'enfonça dans son fauteuil, sentant qu'elle n'allait pas aimer la direction que cette discussion était sur le point de prendre. Malgré son jeune âge elle s'était toujours considérée comme une personne mature, prenant ses propres décisions et les assumant jusqu'au bout coûte que coûte. Elle ne commettait que très rarement d'impairs et évaluait toujours les éventuelles conséquences de ses décisions. Cependant, il devenait de plus en plus évident qu'elle avait sous-estimé les retentissements de son idylle avec Olivier. Gwenog lui avait déjà ouvert les yeux sur les aspects sportifs qu'elle avait, peut-être inconsciemment, négligés; et apparemment Mrs Rees s'apprêtait à faire de même avec de nouveaux aspects auxquels elle n'aurait, au grand jamais, pensé par elle-même. Cette situation prenait décidément des proportions de plus en plus incontrôlables.

- Nos actionnaires et sponsors investissent beaucoup de temps et d'argent dans le club, continua Mrs Rees après quelques secondes. En retour ils attendent non seulement des résultats mais également un comportement de l'équipe à la hauteur de leurs investissements. Coucher avec l'ennemi ne fait décidément par partie de la ligne de conduite que nous attendons de nos filles, Kalliopé.

- C'est un peu réducteur, tenta d'interrompre la jeune femme avant de se taire face au regard de sa supérieure.

- Si tu veux faire les choux gras de la presse au bras d'une célébrité fait, mais ce genre d'histoire si éthiquement ambiguë n'est pas la bienvenue chez les Harpies de Holyhead, sache-le.

Kalliopé sentit ses joues s'empourprer et un mécontentement plus que certain lui tordre l'estomac. Son entrevue avec Gwenog avait déjà laissé ses nerfs à fleur de peau, alors que Mrs Rees sous-entende qu'elle ait pu volontairement choisir cette exposition de sa relation avec le gardien de Flaquemare eut fini de mettre à mal sa réserve.

- Vous croyez que j'ai choisi de me faire poursuive pas des rapaces alors que je passais du temps avec mon petit ami ?

- Je ne veux pas savoir si tu l'as fait par espoir d'attirer l'attention sur toi ou non, je ne peux pas approuver cette attitude, s'agaça la présidente

- Et que comptez-vous y faire ? répliqua Kalliopé se rappelant les paroles de Ginny, elle avait coûté trop cher au club pour être transférable si rapidement.

- Ton agent a bien assez chipoté sur ton contrat pour que tu ne saches pas qu'il comporte une clause de moralité, objecta Mrs Rees. Je te laisse le soin de le contacter si tu souhaites le vérifier, il a un exemplaire en sa procession.

Ces paroles eurent pour effet de calmer Kallie sur le champ. Car s'il y avait bien quelque chose dont elle n'avait qu'une vague idée, c'était bien du contenu de son contrat. Elle avait un agent en qui ses parents et elle avaient confiance et qui s'occupait de ce genre de choses, un négociateur hors pair qui avait su négocier son transfert d'une main de maître. Et puisqu'elle n'avait jamais fait de vagues il n'avait certainement pas pris la peine de l'informer de cette petite clause. Même s'il l'avait fait elle n'y aurait pas prêté grande attention de toute façon. Il y a encore quelques mois elle n'aurait jamais osé imaginer qu'elle tisserait des liens sentimentaux avec un de ses concurrents.

- Vous allez invoquer cette clause pour me faire renvoyer ? demanda-t-elle finalement la mort à l'âme.

Bien qu'elle était là depuis peu de temps, elle appréciait d'être une Harpie. Que ça soit sur le terrain ou dans les vestiaires, elle côtoyait des joueuses et femmes beaucoup plus expérimentées qu'elle et dont elle apprenait mine de rien beaucoup. Même Gwenog et son côté dictatorial lui manquerait. Sans parler du fait que si elle quittait le club cela risquait d'être compliqué pour elle, peu importe ce qu'avait pu dire Ginny. Elle n'était tout à coup plus certaine que beaucoup de clubs se bousculeraient au portillon pour la faire signer si elle se retrouvait sans club après un scandale de la sorte, d'autant plus que quelque chose lui disait que si les choses prenaient cette tournure ce ne serait que le début de ses ennuis car la presse se déchaînerait d'autant plus.

- Ne sois pas idiote ! Mais cette relation doit cependant prendre fin, Kalliopé. Tu as beau être un de nos meilleurs éléments, tu dois comprendre que le conseil d'administration n'hésitera pas à prendre des mesures à ton égard si cela doit finir par nuire au club et là je ne pourrais plus rien faire pour te protéger.

- Je comprends, répondit-elle consciencieusement, mais même dans l'hypothèse où Olivier et moi arrêterions de nous voir, rien ne pourra empêcher ce genre de presse d'inventer ce qui les arrange. Ce genre de scandale fait vendre du papier.

- C'est pour ça que nous avons une réunion demain avec les dirigeants de Flaquemare, j'ai déjà contacté ton agent et, cela va de soi, ta présence est également requise.

- Très bien.

- Tu peux disposer, et si je puis me permettre un conseil tu devrais discuter avec Mr. Dubois dès ce soir. Je suppose qu'aucun de vous deux n'aimerait devoir régler les détails de votre rupture lors de la réunion de demain n'est-ce pas ? ajouta Mrs Rees alors que Kalliopé se levait. A moins, bien sur, que Mr. Dubois ne soit intéressé par ce genre de publicité.

Kallie stoppa net, une main sur la poignée de la porte, à l'entente du sous-entendu que contenaient ces quelques mots lancés sur un ton désinvolte. Elle se retourna, ouvrant la bouche prête à objecter, mais Mrs Rees lui coupa l'herbe sous le pied d'un froid et sans appel « bon après-midi Kalliopé ». On ne peut plus en colère, décidément aujourd'hui ses émotions jouaient au yoyo entre la peur et l'agacement à une rapidité étonnante, elle sortit du bureau et passa en coup de vent devant le bureau d'Hilda sans un mot. Cette dernière la suivit du regard mais la jeune femme l'ignora, se dirigeant droit vers le réfectoire la mâchoire serrée. Elle était certaine que maintenant Hilda allait faire courir le bruit dans tout le centre que son entrevue avec la présidente avait tourné au vinaigre, se basant sur sa sortie rageuse, enjolivant son récit par les éventuels mots qu'elle aurait pu capter depuis son poste. Mais Kalliopé avait bien d'autres soucis que de simples on-dit se répandant comme une traînée de poudre, il allait bien falloir qu'Olivier et elle adoptent une nouvelle technique pour satisfaire leurs directions.

Et lorsque Kalliopé rentra finalement chez elle, en fin d'après-midi, elle était définitivement complètement perdue. Ses convictions avec lesquelles elle était partie le matin même avaient été effritées par les doutes et les peurs qu'avaient su insuffler en elle sa capitaine et sa présidente. Elle avait beau tenter de se raisonner, de s'accrocher à ce qu'elle croyait inébranlable avant aujourd'hui, un de ses plus gros défauts refaisait surface comme toujours au moment le moins opportun. On pouvait utiliser beaucoup d'adjectifs pour décrire Kalliopé, et si il y en avait bien un qu'il ne fallait pas oublier c'est qu'elle était malgré tout influençable. Même si elle se défendait souvent d'être plus mature et intelligente que les gens lui en donnaient le crédit, elle avait toujours eu de mal à garder la tête claire face aux influences que pouvaient représenter les personnes ayant autorité sur elle. Il fallait qu'elle discute avec Olivier avant que toutes ces menaces et sous-entendus finissent de lui monter à la tête. Sauf qu'Olivier, qui lui avait pourtant affirmé qu'il passerait, ne vint pas.

Au début, elle pensa simplement qu'il était en retard. Au fond cela lui arrivait tout le temps, il était tête en l'air et ce ne serait pas la première fois qu'il aurait plusieurs dizaines de minutes de retard. Sauf que ces minutes se transformèrent rapidement en heures. La première, Kalliopé pensa qu'il avait peut-être été retenu par sa direction. Après tout elle avait eu droit à un passage en règle dans le bureau de sa présidente, il serait évident qu'il traverse la même épreuve, et peut-être que le président de Flaquemare était du genre à faire de longs discours. A la seconde, elle commença à s'inquiéter. Peut-être s'était-il passé quelque chose de grave ? Et à la troisième, elle commença à sérieusement douter. Pourquoi n'était-il pas là et surtout si il avait eu un empêchement pourquoi ne le lui avait-il pas notifié ? Elle aurait pu prendre les devants, passer chez lui ou lui envoyer un hibou, cependant sa fierté l'en empêchait. Et comme si elle ne s'était pas déjà assez remise en question comme cela les derniers mots de son entrevue avec Mrs Rees lui revinrent à l'esprit. Était-il possible qu'Olivier se soit joué d'elle ? Qu'il l'ait manipulée pour la publicité ? Elle chassa rapidement cette idée de son esprit, elle ne le voyait pas prendre ce genre d'initiative. De plus, ce matin-là il avait eu l'air très touché par la révélation de leur relation, et si elle en croyait les mots de Mrs Rees, la direction de Flaquemare n'était pas plus ravie. Olivier tenait à son club, à un point qui pouvait être irritant même, il n'aurait jamais tenté ce genre de manœuvre en sachant pertinemment que cela pourrait lui attirer des ennuis. Et c'est alors que rapidement une autre idée commença à germer dans son esprit, une idée très déplaisante qu'elle ne pouvait décemment pas prendre au sérieux. Elle connaissait Olivier, du moins elle pensait le connaître, et imaginer qu'il ait pu se jouer d'elle pour éliminer la concurrence, car c'est bel et bien la théorie que son esprit engageait alors qu'elle ressassait ses idées sombres au cours de la soirée, lui semblait incroyable. Pourtant le lendemain matin ce n'est pas l'article qui l'attendait en première page de la presse qui allait l'encourager...

Olivier Dubois : Gentleman Arnacoeur
par Rita Skeeter

« Olivier Dubois le talentueux, mais néanmoins arrogant, gardien de l'équipe de Quidditch d'Angleterre et du club de Flaquemare, a toujours été un jeune homme pour le moins taciturne. Peu enclin à se prêter au jeu des interviews il s'est crée une réputation de simple d'esprit qui ne l'a pourtant pas empêché d'être élu quatrième joueur le plus sexy de la Ligue Britannique de Quidditch et cinquième meilleur parti de la communauté magique. Cependant, serait-il possible que derrière cet air benêt et cette masse corpulente se cache un redoutable manipulateur ? Mr Dubois se retrouve depuis hier au cœur d'une affaire on ne peut plus délicate. En effet des clichés le mettant en vedette au bras de Kalliopé Wilson, la nouvelle poursuiveuse du club concurrent direct au sien, sont apparus dans la presse. Cette affaire soulève plusieurs interrogations sur les vraies motivations du jeune homme. Que pourrait donc pousser Olivier Dubois à écorner son image de sportif irréprochable et gendre idéal ? La menace de Kalliopé Wilson, élue meilleure poursuiveuse de la dernière coupe du monde, l'a-t-elle emmené à commettre l'irréparable pour préserver sa supériorité sportive sur les autres gardiens de la Ligue ? Un ancien camarade ayant fréquenté Olivier alors qu'ils étaient élèves à Poudlard raconte, « Olivier a toujours été carriériste à l'extrême. Déjà alors qu'il n'était que capitaine de l'équipe de Gryffondor, il n'hésitait pas à employer des moyens on ne peut plus effroyables pour arriver à ses fins, se moquant de mettre la santé de ses propres joueurs ou de ses adversaires en danger. » Alors que nous demandons plus d'informations notre source nous avoue du bout des lèvres, « certains joueurs ont manqué perdre leur vie sous son capitanat et ses exhortations à donner toujours plus satisfaction, notamment le célèbre Harry Potter qu'il a sans doute toujours considéré comme une menace à sa propre renommée. Un joueur d'une équipe adverse souffre toujours malheureusement à ce jour de graves troubles psychiatriques après que Dubois et ses coéquipiers l'aient séquestré dans une armoire à disparaître défectueuse. » Ces inquiétantes confidences révèlent une face bien cachée du jeune gardien, sans parler de l'alarmante façon dont Albus Dumbledore dirigeait son école et s'inquiétait de la sécurité de ses élèves sur les dernières années de sa vie, et apportent une lumière sur ses véritables intentions à l'encontre de Miss Wilson. En effet la jeune femme, tout juste débarquée de son Australie lointaine, n'est tout juste âgée que de dix-huit ans alors que Dubois se rapproche dangereusement de la trentaine. Il n'y a aucun doute que sous ses airs débonnaires il n'a pas eu beaucoup de mal à manipuler et mettre la jeune femme sous sa coupe. A savoir même jusqu'où il aurait pu la faire aller si cette situation n'avait pas été révélée par nos confrères. Si les directions de Flaquemare et des Harpies de Holyhead se sont refusées à tout commentaire, de même que les principaux intéressés, gageons que nous n'avons pas fini d'entendre parler de cette effroyable affaire qui ébranle la communauté sportive. »


Précisions :

Holyhead se situe sur la côte nord-ouest du pays de Galles et puisque le nom du club est les Harpies de Holyhead j'ai supposé que leur centre d'entraînement se situerait dans cette charmante ville. Petite anecdote mais lors de mes recherches dans l'optique d'avoir la meilleure idée possible de la ville, je suis tombée sur des photos d'un certain Gwilym Jones, nom qui ressemble étrangement à celui d'une certaine capitaine des Harpies.
Ce n'est pas une erreur mais Gwenog s'adresse bel et bien à Ginny en l'appelant Weasley et non Potter, bien qu'elle soit à présent mariée. Cependant dans le monde sportif et artistique en général il est commun que les femmes gardent leur nom de jeune fille ou le combinent à celui de leur époux (comme dans le cas de Ginny qui est dorénavant Ginny Weasley-Potter). De plus ce serait plutôt dans le caractère féministe de Gwenog d'ignorer ce genre de changements (selon l'EHP elle aurait notamment déclaré que les sorcières faisaient de bien meilleurs joueurs de Quidditch que les sorciers, ça veut dire ce que ça veut dire).
L'élève mentionné comme souffrant de troubles psychiatriques dans l'article de Rita Skeeter n'est autre que le Serpentard Montague. Ce dernier fut enfermé dans l'armoire à disparaître défectueuse par Fred et George alors qu'il essayait de leur enlever des points. Bien sur cela n'avait rien à voir avec le Quidditch et Olivier avait déjà quitté Poudlard depuis deux ans, puisque cette scène se déroule dans l'Ordre du Phénix; mais ça, ce n'est pas le genre de détails dont Rita se soucie.


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